Le Prince était déjà sorti mais la Princesse leva son nez vers Bhaal.


« Et vous pensez donc que des gens qui viennent jeter des rubis, sans se soucier de prendre de monnaie, pour acheter de quoi assouvir leurs désirs les plus obscurs ou étranges, vous donneront, si elle est en vie, la fille d'Alia contre de l'argent? Et qu'ils n'avertiront pas ce ... Père Chacal que des gens cherchent à racheter ce qu'il a vendu illégalement? P... pourquoi pas. Il faut bien se décider à commencer quelque part. Je finis juste cette lettre ci pour que Célestin la remette au Temple de Sarenrae, peut-être pourrait vous aller voir cette Nef avant que le Prince ne soit de retour.  » la voix et l'expression de la Princesse indiquait une certaine surprise mais aucunement une moquerie.

Modifié par un utilisateur samedi 6 mai 2017 15:34:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Bon, mettons qu'on fasse les choses dans l'ordre et que la Nef on se la réserve pour plus tard, » répondit Bhaal, « on va à cet entrepôt et on se fait passer pour des marchands prêts à acheter des trucs sous le manteau. Et après ? Comment on arrive jusqu'à la petite ?

Je veux dire... A un moment, il va bien falloir lui dire précisément ce qu'on cherche, où plutôt qui on cherche. Mais alors, on lui dit qu'on cherche une jeune aasimar avec des ailes, c'est ça ? Ou on lui dit carrément qu'on cherche Velanya, jeune aasimar avec des ailes ? Et combien de temps on aura l'air de marchands si on lui dit ça ? A un moment, notre couverture va forcément tomber. Faut surtout pas s'imaginer que les mecs en face de nous sont des débiles, c'est le meilleur moyen de se faire essorer. Moi je veux bien jouer au marchand avec vous, » fit-il, levant la main comme pour assermenter ses dires et prouver sa bonne volonté, « je suppose que je peux faire un "garde du corps qui ferme sa gueule" tout à fait crédible. Mais ça lui plaira peut-être pas beaucoup quand il verra qu'on s'est foutus de lui. »

Il se tut un instant, semblant réfléchir. « Moi, je serais d'avis d'y aller franco. Pas de couverture. On est qui on est. On lui dit carrément qu'on vient pour une affaire de famille. »

Modifié par un utilisateur samedi 6 mai 2017 23:27:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alia écoutait chacun parler sans trop savoir ce qu'il fallait faire, la proposition de Bhaal était tentante mais le risque de tout perdre trop important. Elle se dégagea doucement de l'étreinte de Bhaal et parla d'une voix assez froide.

« Essayons d'en savoir plus avant d'aller à la nef, nous ne savons même pas si ce sont vraiment eux qui ont acheté Velanya, même si... tout porte à le croire. Tentons de nous faire passer pour des marchands, oui, et si cela ne marche pas nous aurons toujours le temps d'envisager une action plus directe. Je veux bien essayer de cacher ma nature, je peux me déguiser mais si vous connaissez un sort pour cela, Nemlak, cela sera bien plus efficace que tout ce que je pourrais faire. Pour le reste, ne vous inquiétez pas, je sais mentir et jouer la comédie quand je suis motivée, et là, j'ai plus de motivation qu'il n'en faut. »

Ne perdant pas de temps, ils partirent en ville acheter ce qu'il leur fallait, sans faire de chichis. Almah donna à Célestin une lettre à remettre au temple de Sarenrae, qu'il ne remit jamais. La connaissant depuis toujours, il avait remarqué la façon particulière dont elle avait pliée la lettre, et le sceau décalé plus en bas et à gauche qu'à l'accoutumé, et savait ce que cela signifiait. Cette lettre est pour toi.



Le Prince Jawad arriva avant eux dans l'annexe du Palais prêtée à la princesse, et se leva dès leur arrivée.


« Voici le plan du bâtiment. Il est probable qu'il y ait un sous-sol, mais il n'est pas répertorié. Il y a trois grandes ouvertures à la pièce principale, où les employés réceptionnent et trient les marchandises. Ils dorment à même les caisses quand ils ne travaillent pas. Le reste doit être les bureaux. De l'arrière, il y a une fenêtre vers la plus grande pièce. Pour ce qui est des lieux aux Étals de Nuit, il n'y a aucun plan. Il n'y aura pas de garde autour de la source unique sur la fin du midi et le début de l'après-midi. Concernant Père Chacal, des gens l'ont vu avec Maysam hier, donc il est bien en ville, et elle aussi.
La mauvaise nouvelle, c'est qu'il sera difficile de la berner, autant que lui, cette demi-elfe n'accepte dans ses bureaux des visiteurs que sur invitations, qu'elle envoie des mois à l'avance. Pour la nef du crépuscule, ce sont bien des habitants de Leng qui la gèrent. Ils seraient ici parce qu'ils attendent une marchandise que leur aurait promis Père Chacal, mais je ne sais pas quoi. Cela doit être important car les marins du dock en face de leur voilier ont dit que l'un des leurs avaient accompagné Père Chacal, mais n'était jamais revenu. Il est donc soit mort, soit toujours là bas à attendre. »

A la surprise de Bhaal, Alia insista pour disposer d'un moment de solitude avant d'aller en ville. Le gladiateur se fit quelque peu rabrouer avant de comprendre et se plia de mauvaise grâce au souhait de son aimée. Mais l'Alia qui sortit de leurs appartements ne ressemblait pas à celle qui était entrée. Ou plutôt si, il la connaissait, c'était celle qui jouait à la potiche souriante, indifférente à tout, celle qui l'avait contraint à tout révéler à Célestin et Jyll à Kelmarane. Mais ce n'était pas Alia.

Les préparatifs en ville furent une épreuve pour Bhaal. Alia ne parlait presque pas et repoussait doucement toute tentative de contact de sa part, se contentant de sourire à tous et à chacun. Elle était devenue comme une poupée animée. Il n'était pas temps de provoquer un esclandre et d'exiger des explications, aussi Bhaal se contenta-t-il de se réfugier dans sa mauvaise humeur. D'une certaine façon cependant, il comprenait confusément que, dans la très grande épreuve qu'elle traversait, Alia avait besoin de se "mettre en condition" et il espérait que son changement soudain d'attitude ne reflète que cela.



Au retour de leur expédition en ville, il trouvèrent le prince Jawad qui les attendait à proximité de leurs appartements, muni d'un plan de l'entrepôt et de renseignements complémentaires qui n'incitaient pas à l'optimisme. En écoutant ses explications, Bhaal ne put s'empêcher de se demander dans quel mesure le prince pourrait éventuellement se servir d'eux pour solder quelque compte personnel qu'il aurait avec Père Chacal.

« Bon... Si je comprends bien, on peut toujours se faire passer pour des marchands mais ça ne sert à rien parce qu'on trouvera porte close ni personne à qui parler. Mais en même temps, vous nous avez quand même fourni les plans du bâtiment, Prince. Faites excuses, mais j'ai pas l'impression de préparer une visite, là... Plutôt une intrusion. Est-ce qu'on doit comprendre que vous ne seriez pas dévasté s'il arrivait malheur à ce Père Chacal et à ses gens ? Moi, ça me convient, ceci dit... Mais je ne sais pas si ça nous rapproche beaucoup de la petite... »

Nemlak réfléchissait aux informations du Prince et fut interrompu dans ses réflexions par les pensées faites à haute voix de Bhaal.
Il écouta attentivement la réponse du Prince et répondit.
« Nous avons une certaine somme d'or qui devrait nous entrouvrir quelques portes et j'espère que mon bagou permettra de l'ouvrir. Mais vous avez raison, c'est un pari risqué que nous ferons, mais à ce stade et sans savoir quand va repartir la nef, si c'est son capitaine qui est l'acheteur, il nous faut agir rapidement.
Les Maîtres des Pactes semblent ne pas trop être regardant sur le devenir de Père Chacal et c'est un point qui peut être à notre avantage et sur lequel nous pourrons jouer pour être plus persuasif envers le personnel aux ordres de ce dernier. »

Puis d'un ton froid il rajouta « Croyez bien Prince que nous utiliserons toutes les ressources et tactiques à notre disposition pour aller au bout des choses. »

Modifié par un utilisateur mercredi 10 mai 2017 17:39:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Une fois loin du palais, et après avoir discrètement jeté des regards alentour, Célestin avait décacheté l'enveloppe destinée au temple de Sarenrae, sous les regards légèrement étonnés de ses compagnons. Il l'avait parcourue, et un sourire naquit au fil de sa lecture, jusqu'à s'élargir jusqu'aux oreilles.

« Je comprends mieux ! » finit-il par s'exclamer. Comme il s'en était douté, il s'agissait bien là de jeux de cour, mais pas envers celui qu'il supposait. Parlant bien plus bas, à un moment où ils avaient pu se retrouver plus ou moins isolés du reste de la foule, il leur murmura : « Tout ce qui se dit dans l'enceinte du palais est su par les Maîtres des Pactes, ou du moins par leurs informateurs. »

Après quoi il n'avait plus parlé de la lettre, mais l'avait gardée précieusement sur lui. Il s'en débarrasserait en la brûlant, mais en s'assurant que la moindre cendre soit dispersée sans que nul ne puisse y accéder, même par des moyens magiques... du moins l'espérait-il.

Les achats furent rapides, et il en fut particulièrement heureux. Les relations entre Alia et Bhaal lui parurent une fois de plus tendues, mais il décida cette fois-ci de ne pas s'en mêler. L'aasimar avait suffisamment à penser pour qu'il ne vienne pas l'accabler davantage, sans compter qu'il ne pourrait pas toujours voler au secours de leur couple. Il fallait qu'ils se débrouillent par eux-mêmes, autant que possible. Il eut néanmoins de nombreux pincements au cœur pour Bhaal, qui tentait d'aider son aimée de toutes ses forces, mettant de côté ses propres interrogations, et se faisant repousser malgré toute sa bonne volonté.



A leur retour dans l'enceinte du palais, Célestin se sentit perdu. Il ne connaissait rien à ce genre de négoce et de commerce, et il ne se voyait pas prendre d'assaut les quartiers généraux d'un esclavagiste réputé comme Père Chacal. Il écoutait les divers avis, avec un certain recul, et se sentait étonnamment éloigné de cette discussion, comme si cela ne le concernait pas vraiment.

Puis Alia parla. Sa froideur ne lui ressemblait pas. Mais comment lui reprocher d'être prête à tout pour sa fille ? Cependant, Célestin décida de la mettre en garde. « C'est uns très bonne idée mon ange. » commença-t-il. « La Nef est prête à payer et à attendre pour obtenir ce que Père Chacal lui a promis. Il doit s'agir de quelque chose de très précieux, d'extrêmement précieux. Si nous pouvions mettre la main dessus avant lui, ce serait un atout inestimable pour nous, pour récupérer ta fille. Il nous permettrait de les approcher, si ce sont réellement eux ses détenteurs, et de négocier son échange. Et puis... Si le Prince Jawad dit vrai, ils ne seraient pas vraiment tendres avec Père Chacal si celui-ci s'avèrait incapable de leur fournir ce qu'il leur a promis. »

Il marqua un léger silence, regardant Alia dans les yeux. « Mais... Serais-tu prêt à échanger cette fameuse cargaison, quelle qu'elle soit ? Et s'il s'agissait d'esclaves, voire d'enfants ? Ou d'un puissant artefact qui ne devrait pas tomber entre de mauvaises mains ? Jusqu'où es-tu prête à négocier ? C'est une question que tu dois te poser, Alia. »

Modifié par un utilisateur jeudi 11 mai 2017 21:07:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alia pâlit et vacilla légèrement lorsque Célestin lui posa la question qu'elle ne voulait surtout pas entendre. Heureusement, Bhaal répondit pour elle, il était toujours aussi prévenant avec elle, elle aurait tant voulu se blottir dans la protection de son torse puissant, mais elle s'en empêcha tout en reprenant son masque de froideur. Elle devait être forte et pour cela elle ne devait pas écouter ses émotions, elle l'avait fait quasiment toute sa vie, elle pouvait le refaire même si c'était douloureux.

Elle hocha la tête en écoutant la fin de l'intervention de son fiancé et reprit brièvement la parole.
« L'attaque par derrière me parait la plus simple et la moins risquée. Nous verrons qui nous trouverons et surtout ce que nous trouverons et déciderons à ce moment là. » Elle regarda Célestin le regard vide. « Sinon autant ne pas y aller du tout. »

Un rictus d'agacement grandit peu à peu sur le visage du demi-démon à mesure que Célestin formulait ses objections sentencieuses. Se pouvait-il que le jeune homme ne comprenne réellement pas ce qu'il avait voulu dire ? Bhaal finit par éprouver l'envie de le secouer comme un prunier, tout en se rappelant les conséquences que cela avait eu la dernière fois qu'il s'était essayé à cette technique rhétorique un peu particulière. Il se contenta donc de mettre les mains sur les hanches et de respirer profondément pour se calmer.

« Fais un effort, mon biquet, d'accord ? Pour l'histoire de la marchandise, si jamais cela advient, nous avons le temps d'y penser parce que nous n'irons certainement pas voir ceux de la Nef dans la foulée de notre descente à l'entrepôt, sans prendre le temps d'y réfléchir. Et on peut toujours imaginer de leur proposer l'échange dans avoir l'intention de remplir notre part du marché. Bref... On met la charrue avant les bœufs. »

Il fit une pause quelque peu crispée avant de reprendre. Il cherchait manifestement à reformuler une pensée un peu trop brutale pour qu'il la livre à son ami dans sa forme première. « Pour la discrétion, je ne voulais pas dire qu'il nous fallait rentrer furtivement dans l'entrepôt. Tu me prends pour un crétin ? Je sais parfaitement qu'aucun de nous ne sait faire ça. Ce n'est pas de ceux de l'entrepôt dont il faut nous cacher, mais de la rue. Si nous donnons l'assaut, mieux vaut le faire par derrière afin d'éviter que trop de témoins puissent faire le lien entre notre venue et ce qui se sera passé. C'est plus clair comme ça ? Et tant mieux si Nemlak peut ouvrir la porte par magie. »

En guise de conclusion, Bhaal s'approcha du jeune sorcier pour poser un doigt sur sa poitrine. « Et pour finir, arrête un peu avec ta morale, d'accord ? Là aussi, quand je dis "massacrer tout le monde", c'est une façon de parler, tu vois très bien ce que je veux dire. Le combat, c'est le combat. M'as-tu jamais vu tuer un ennemi désarmé ou qui s'était rendu ? De toute façon, je déteste les exécutions, j'en ai trop vu dans l'arène. Et je ne vais pas là-bas pour me venger de quoi que ce soit, Père Chacal et ses copains sont peut-être des salauds mais ils ne m'ont rien fait. Le seul objectif, c'est la petite. Je ne tuerai personne sans nécessité, mais tout ce qui se trouvera entre nous et elle se fera ouvrir en deux, ça je t'en donne ma parole. »

Modifié par un utilisateur lundi 15 mai 2017 09:51:03(UTC)  | Raison: Non indiquée