Theodore se dirigea directement vers Trinia qu’elle serra contre lui. «  Je pense que ça ira oui. Même si ce n’est pas le développement souhaité par un membre de l’ordre du Drake l’objectif était qu’aucun innocent ne soit accusé, et la tu es dans une bonne voir Trinia.

Mon témoignage n’était que la sincérité, et ma mission et ma foi ont aidé à me rendre éloquent apparemment. La certitude de ton innocence et ma volonté qu’il ne t’arrive rien ont guidé mes paroles.  »

Il lui fit un clin d’œil rassurant. «  Et une fois libre, sauf si tu en es dégoutée tu pourras réaliser la peinture de ton inquisiteur préféré argumentant à la cour.  »

Son sourire s’effaça ensuite rapidement, alors qu’il continuait. «  Ca va, tu n’es pas trop maltraitée ? Ma seule inquiétude après ta libération sera ta sécurité. Avec sa majesté accusée en résultat de ton innocence tu risques de ne pas avoir une protection si elle a une dent contre toi.

Mais j’ai des dents longues ne te tracasse pas, je veillerai sur toi ma fille.

D’ailleurs tu n’as besoin de rien ? »

Méry plissa les paupières, et offrit une courbette obséquieuse à l'avocate pour cacher ce qu'il pouvait en penser et lui laisser illusion. Plutôt que de creuser les tenants de la situation, il se concentra sur les aboutissants, sans laisser transparaître qu'il n'était pas dupe :
« Comme je l'ai dit, Maître Sapio, c'est vous la professionnelle.
Votre tâche est d'innocenter Trinia.
Je partage cette priorité... »à défaut de vos autres

Prenant ainsi congé, le halfelin fit un rapide tour d'horizon :
La procureur échangeait avec ses agents.
Le grand costaud lumineux était parti voir sa protégée.
Et leur sombre momifié taillait la bavette à une autre rouquine, transitoirement plus connue que la baveuse tout récemment recrachée par l'enfer des comploteuses.
Levant les yeux vers la loge royale, le petit bonhomme retrouva le sourire, se faisant la réflexion que le trio de rouquines plus ou moins ensorcelées/ensorceleuses avait sûrement bien des comptes à régler... et que c'est sûrement pas lui qui se mettrait en travers, si ça devait barder.
D'ailleurs, personne ne se préoccupant de lui, il profita de la suspension de séance pour s'éclipser, prétextant auprès des gardes du tribunal qu'il partait à la recherche de Maître Julius Faxis, requis par la défense...
Sans préciser que c'était à sa pure initiative... et qu'il en profiterait pour essayer de reprendre contact avec Majenko, en prévision du proche avenir.

Modifié par un utilisateur dimanche 25 mars 2018 10:29:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

Theodore sourit à Trinia comme un père vers son enfant afin de l’apaiser. «  Trinia je ne pense pas t’abandonner une fois libre, je ferai mon possible pour t’amener à un endroit sûr en pleine santé.

Mais une chose à la fois, ici il faut que tu sois libérée. Tu en sais quoi sur ton avocate ? Je ne la connais pas. Tu n’as pas eu de visite d’un homme pour te défendre dans un premier temps ?  »

Acculé

Le procès était sur le point de reprendre, et le tribunal était encore plus bondé, si tant est que cela soit possible, que dans la matinée. Les murmures et les débats à voix basse créaient un brouhaha presque assourdissant, et pourtant, la marteau de la juge Zenderholm ramena immédiatement le silence.

La juge Zenderholm toisa la salle pour s’assurer que personne ne l’interromprait, et annonça.
« La requête de la défense de réaliser un contre-interrogatoire du caporal Vart est rejetée. Le caporal Vart a été victime d’un mauvais coup lors d’une échauffourée il y a moins d’une heure, et n’a pas survécu à ses blessures. »


Akina ne manqua pas l’occasion de se faire entendre.
« Votre Honneur, il s’agit là clairement d’un tentative d’intimidation des témoins de la part de l’accusation ! Je proteste vigoureusement. »

Les yeux de Zenobia Zenderholm s’étrécirent dangereusement.
« Maître Sapio. Encore une interruption et je vous exclue de ce tribunal, avocate de la défense ou pas ! Quand à votre accusation, elle est rejetée également. D’ailleurs, la prochaine annonce vous concerne directement.

La fiole que vous avez présenté comme preuve contenait bien des traces d’un poison appelé le Baiser du Faucheur, d’après Geber de Bendès, alchimiste et expert engagé par la court. Mais une fiole retrouvée chez Trinia Sabor présente des traces du même poison. Comment expliquez vous cela… ? »

Perception DD15


Akina Sapio en resta bouche bée, et n’eut d’autre choix que de se rattraper par une pirouette.
« Je l’ignore votre honneur, mais il paraît improbable que ces deux fioles soient impliquées. Peut être une fausse preuve ? »

Zenderholm n’était pas convaincue.
« Je vois. Quoiqu’il en soit, la parole est à l’accusation. »


Cressida Kroft se leva, et salua la juge d’un signe de tête.
« Merci votre honneur. J’appelle à la barre sa Majesté Ileosa 1ere de la maison Arabasti, la veuve de la victime. »

Cette annonce provoqua une vague de murmure qui se calma alors qu’Ileosa descendait du balcon royal pour venir se tenir à la barre des témoins. Sabina Merrin, impassible sous son heaume, se plaça à ses côtés, main sur la garde de son épée pour dissuader un éventuel assassin.
La reine avait l’air digne, déterminé, mais il était clair qu’elle luttait pour contenir ses émotions. Elle s’adressa pourtant à Cressida d’une voix claire.
« Je suis prête à répondre à vos questions, Maréchale. »


Cressida sourit et fit signe à la lieutenant Agrias. Cette dernière amena un tableau couvert d’un voile, et l’installa sur un trépied avant de le dévoiler. La toile n’était pas achevée, mais elle représentait Ileosa, pensive, assise sur un banc dans un jardin qui ressemblait à celui du palais. Elle contemplait une fleur mauve qu’elle tenait à hauteur de son visage. La toile était la marque d’un talent indéniable, encore que balbutiant, et la ressemblance était frappante.
Cressida poursuivit.
« Votre Majesté, reconnaissez vous ce tableau ? »

Ileosa secoua la tête.
« Non. Je ne l’ai jamais vu. »

« Pourtant, c’est un portrait. Vous n’avez pas posé pour ce tableau ? »

« Non. Je m’en souviendrai. »

« Votre Majesté, ce tableau a été réalisé par Trinia Sabor, sur commande de feu le roi Eodred II. Reconnaissez vous la scène représentée. »

« Oui. »

Pourriez vous nous décrire les circonstances de cette scène ?[/dit]

« Oui. Ce jour là, j’avais découvert une liaison d’Eodred, et les choses n’allaient pas très bien pour nous. Mais il est venu s’excuser de lui même, alors que je réfléchissais dans les jardins en essayant d’atténuer la douleur. C’est là que nous nous sommes expliqués, et qu’il m’a juré de m’être fidèle et d’abandonner ses conquêtes passagère.
Ileosa sourit doucement alors qu’une larme perlait à son œil. »
« C’est là que notre amour a véritablement commencé. C’est juste après cela que nous nous sommes embrassés pour la première fois et que nous av… »
Malgré elle, la reine rougit.
« Enfin, disons que c’est un souvenir qui nous était cher à tous deux. »

Cressida hocha la tête.
« Merci votre Majesté. Vous confirmez donc que seul vous et Eodred partageaient ce souvenir. »

« Oui. »

Cressida se tourna alors vers la juge.
« Votre Honneur, membres de la cour, cela confirme que ce portrait a bien été commandé par le roi, et que ce dernier et Miss Sabor se sont bien rencontrés en personne et en privé. Je demande également à ce qu’on note la réaction de sa Majesté la reine à ce tableau. »

Akina intervint à nouveau, coupant la réponse de Zenderholm.
« Votre Honneur, je proteste ! L’accusation essaye clairement de manipuler le témoin. Par ailleurs, je… »

Zenobia la foudroya du regard.
« Maître Sapio, je vous avais prévenu ! Vous comparaîtrez à une date ultérieur pour mépris envers la cour. Silence, maintenant ! »



Les débats et argumentaires se poursuivirent pendant encore une bonne heure, mais il devint peu à peu clair que les points saillants avaient été abordés. Finalement, Zenderholm frappa de son maillet pour réclamer le silence. Elle se leva.
Mesdames et messieurs, ce procès arrive à présent à son terme. Je remercie l’accusation pour son efficacité et sa retenue. Quand à la défense, malgré sa représentante...irrespectueuse, elle a aussi présenté des arguments convaincants.
« Moi, Zenobia Zenderholm, Arbitre Suprême de Korvosa, je déclare Trinia Sabor non-coupable de l’assassinat d’Eodred II, roi de Korvosa. Cependant, je la déclare également de complicité involontaire. Les circonstances atténuantes, et la réputation de Miss Sabor jouant en sa faveur, je la condamne à cinq années de prison à Citadelle Volshyenek. La séance est levée. »

La fin des paroles de la juge fut noyée dans un rugissement de colère et d’indignation. La foule entra en éruption et se mit à agonir Zenderholm, mais également Ileosa et Trinia d’injures. Même les nobles sur les balcons lançaient pour la plupart des regards désapprobateurs à la juge en contrebas. Les citoyens dans la salle d’audience n’avaient pas cette retenue.
« Justice corrompue ! »
« ...à la solde de la Reine Catin ! »
« Mort à la régicide ! »
« A bas le tyran ! »
« A bas Ileosa ! »

Plusieurs projectiles improvisés, bouteilles et pavés volèrent vers Zenderholm, qui en appela à la garde. Les gardes korvosiens formèrent essayèrent de repousser la foule vers la sortie et de vider la salle, mais la foule était simplement trop dense pour qu’ils puissent réussir dans leur manœuvre.


Pendant ce temps, les femmes en armure lourde et cimier écarlate qui accompagnaient Ileosa la rejoignirent, et l’escortèrent vers le balcon pour quitter le tribunal lorsqu’une voix familière, pleine d’un mélange de mépris et de triomphe, retentit. Une femme avait escaladé un des bancs et s’était débarassé d’une partie de son déguisement. Andaisin, depuis son perchoir, haranguait la foule.
« Peuple de Korvosa ! Votre cité est tombée dans les mains d’un tyran ! Un tyran qui n’a eu aucun scrupule à assassiner le roi, son propre mari, et à retourner contre vous les institutions qui sont censées vous défendre ! Révoltez vous et renversez le tyran qui a usurpé le trône de votre cité ! »

Alors que les gardes commençaient à céder et que Zenderholm avait saisit pendentif, invoquant l’aide d’Abadar, la porte du tribunal s’ouvrit en grand, sur une escouade à l’allure sinistre. Ils n’appartenaient pas à la garde de Korvosa, ni aux Chevaliers de la Pointe, encore moins à la nouvelle garde royale d’Ileosa. Leur armure était noire, et ils portaient tous un capuchon noir comme l’encre, ainsi qu’un foulard sur le visage. Leur plastron était frappé d’un crâne portant une chaine dans ses orbites. A leur entrée, les ombres s’allongèrent…
Ils étaient menés par une figure familière : la femme à la paupière cousue qu’ils avaient rencontré à l’ambassade de Nidal. Elle lança d’une voix retentissante alors que leur simple présence figeait la foule.
« Lady Andaisin ! Vous êtes en état d’arrestation. »
Elle ajouta avec un sourire sinistre.
« Je vous conseille de ne pas résister. Votre statut d’ambassadrice a été révoqué, et j’ai toute autorité pour vous amener devant la Cour des Ombres, qui aimerait avoir des réponses quand à vos activités à Korvosa. Nous avons affrété un navire, le Direption, qui part ce soir pour Nisroch. »

Andaisin avait instinctivement porté la main à sa taille, à la recherche d’un parchemin, mais l’escouade Nidali dégaina des chaines cloutées avec une discipline effrayante. Andaisin hésita, et se rendit finalement, laissant les Nidali l’encadrer. Alors qu’ils l’escortaient hors du tribunal elle lança à Ileosa et au reste de l’assemblée.
« Ne pensez pas être débarrassés de moi si vite...Korvosa n’a pas fini d’entendre parler de moi, je vous le garantis ! »


Privés de leur leader, les émeutiers hésitèrent assez longtemps pour que les gardes reprennent le contrôle de la situation. Alors qu’ils escortaient la foule hors du tribunal, Ileosa s’éclaircit la voix, et elle se fit entendre dans tout la salle sans le moindre effort. Elle parlait avec autorité, mais la colère contenue était également présente.
« Moi, Ileosa Arabasti 1ere du nom, par les pouvoirs que me confèrent nos lois, modifie la sentence. Eut égard aux circonstances et animée par la ferme croyance que demoiselle Trinia Sabor est innocente de la mort de mon mari, j’ordonne que les charges soient abandonnées ! »

Cette remarque provoqua une nouvelle exclamation de stupeur et d’outrage, mais cette fois les gardes étaient prêts, et ils évacuèrent le tribunal dans l’ordre, mais non sans difficulté. Zenobia Zenderholm n’avait pas l’air ravie de ce verdict, et grimaça, mais elle s’inclina et se retira. Ileosa fit de même, entourée de sa garde.


L’un des gardes ôta les menottes de Trinia, qui se précipita vers Théodore et se jeta à son cou.
« Merci Théodore ! Sans toi… »
Elle se tourna aussi vers les autres membres de la milice de Zellara, maintenant plus connus sous le nom de l’Ordre du Drake.
« Merci à vous aussi ! Je ne sais pas ce que vous avez fait pour m’aider, mais je sais que je vous dois la vie ! Si je peux faire quoi que ce soit pour vous remercier... »

Modifié par un utilisateur mercredi 28 mars 2018 02:39:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

Trinia secoua la tête.
« Théodore. Le pourquoi importe peu pour l'instant. Et franchement, tu devrais savoir depuis le temps que la vérité compte moins que le message pour la justice de la cité. Si l'idée avait été de condamnée une "régicide", je serai déjà derrière les barreaux. Mais tu n'as pas tords...pour l'instant, on devrait s'éloigner. »

Elle jeta un coup d'oeil aux alentours.
« Je doute que ce soit une bonne idée pour moi de rester ici. Donnez moi une minute. »

Accompagnée d'un garde, elle s'éclipsa dans l'antichambre de la salle d'audience réservée aux suspects, et pris quelques minutes pour se grimer. Le déguisement n'était pas parfait, mais il ferait l'affaire pour quelqu'un d'inattentif. Trinia n'avait pas l'air entièrement rassurée pour autant.
« Je vous suis. Vous connaissez une taverne sûre dans le coin? Je dois avouer que je meurs de faim... »


22 Pharast 4716, coucher du soleil - Taverne des Trois Anneaux, District de la Pointe Nord
Une heure plus tard, alors que le soleil se couchait sur les rues encore agitées de Korvosa, ils étaient attablés à la taverne des Trois Anneaux. Les rues étaient encore sous le choc des rebondissements du procès, et les évènements étaient encore trop récents pour que tout le monde ait réalisé les implications. La grogne contre Ileosa était palpable, cependant, mais au moins l'Arbitre Zenderholm et le tribunal étaient épargnés par les critiques: après tout, il était du pouvoir de la reine d'annuler un verdict, et seul le Conseil des Pairs pouvait empêcher la reine d'user de ce pouvoir.
La réputation d'Ileosa, cependant, en avait souffert, mais l'étendue des dégâts était pour l'instant difficile à évaluer.

Quand à la colère sourde dirigée contre Trinia...et bien, l'idée de la jeune femme de dissimuler son apparence était la bienvenue. Même si elle avait été officiellement absoute du meurtre d'Eodred, il allait encore falloir longtemps avant que le peuple n'accepte qu'elle n'avait peut être effectivement rien à y voir.


La Taverne était officiellement fermée, mais Théandra leur avait ouvert...après tout, non seulement étaient ils de bons clients, mais la serveuse semblait avoir développé une certaine sympathie pour leur petit groupe disparate. Le dîner du jour était plutôt spartiate: trois miches de pain frais, du jambon, une sélection de fromages varisiens, et un reste de poulet rôti de la veille. La cave de la taverne n'avait pas changé, cependant, et pour eux qui étaient affamés, tout cela suffisait largement.

Une fois n'est pas coutume, Théandra vint s'installer à leur table, aux côtés de Trinia. La serveuse n'avait pas commenté sur sa présence, et paraissait ne pas vraiment s'en inquiéter.
« J'ai entendu parler du rôle que vous avez joué dans le procès, vous ouvrir était bien le moins que je pouvais faire! C'est pas souvent que quelqu'un se lève pour défendre un des nôtres, nous, les gens du peuple! Sans vous...enfin, disons que j'admire votre conviction. »


Trinia sourit tout en mordant avec entrain dans un bout de fromage. Elle paraissait revivre maintenant qu'elle était plus ou moins tirée d'affaire.
« Et moi donc! Encore une fois, merci...je ne sais pas ce que je serai devenue sans vous. Pardonnez ma curiosité, mais...et maintenant? Quels sont vos projets? »

Trinia avala une nouvelle bouchée de sa tartine, et répondit, la bouche pleine.
« Moui, ch'ai quelques connaissances dans un village pas très loin. C'est toujours sur les terres de Korvosa, mais hors de la ville personne ne fera attention à moi. Che pourrais touchours revenir quand les choses se seront calmés. C'est à deux jours de marche, une journée à cheval, si vous avez des montures. Vous pensez pouvoir venir? »


Théandra sourit avec appréciation à la réaction de Méry.
« N'est ce pas? Bon, les Arkona ont racheté le vignoble, mais ils n'ont touché à rien concernant la production, et c'est toujours magnifique! Au fait, vous avez vu la nouvelle garde de la Reine? Ils ont posé des affiches devant la taverne, hier, et il paraît qu'elles étaient au procès! »

Theodore observait le gnome «  Satisfait ? Ma seule satisfaction est que Trinia soit libre. Non pas innocentée car elle a été reconnue coupable. Sinon oui cela est évident que ce n’était qu’un coup monté, qu’Andaisin avait tout prévu, si ce n’est éventuellement l’innocence de Trinia, sans même en être certain.

Mais oui ça me met en rogne toute cette histoire. Les gardes de la reine auraient du intervenir et l’arrêter, disant que même en tant que Nidalaise et ancienne ambassadrice, elle était accusée de régicide et tentative de second régicide, cela n’aurait pas pu être mal pris par le Nidal.

Ici maintenant une chose est presque certaine, on la reverra, ce n’est pas terminé. Et Trinia est reconnue coupable de complicité, ce qui la suivra toute sa vie. Tout a été tellement mal fait !

Mais excepté pourchasser Andaisin et protéger Trinia, on ne peut rien faire, si ce n’est boire un verre juste parce qu’elle ne finira pas ses jours derrière les barreaux. Et vous savez bien que dans les geôles si elle avait été reconnue coupable elle n’aurait pas survécu la semaine. Un assassinat orchestré par Andaisin et c’était fini, la régicide morte pour le peuple et l’affaire classée.  »

Le demi-orc observa les autres membres du Drake. «  Je ne sais pas trop mais je dirais qu’il faudrait s’assurer qu’Andaisin soit bien jugée et qu’elle ait le châtiment qu’elle mérite. Ensuite je pense qu’il y a encore deux trois affaires à régler mais vu que je suis arrivé il y a peu, je dirais même hier, et que nous avons eu fort à faire avec une jeune régicide et un procès expéditif, je ne suis pas au courant de toute les histoires.

Et je présume que nous devrons aussi aller voir sa majesté, mais aussi fouiller sur le passé de ton avocate, si elle a un quelconque lien avec le Nidal ou Andaisin.  »

Il parlait afin de montrer qu’il y avait de nombreuses possibilités et qu’ils seraient plus que probablement très occupés. «  Il faudra partir dès demain, et essayer de te grimer.  »

Méry se re-servit généreusement le Castel Arkona spécialement appréciable et, profitant des échanges animés, commenta ce qu'ils savaient de Julius Faxis, et harcela Rakyel jusqu'à ce qu'il détaille quant à lui son incursion à la Plume Tremblante (et son échange avec lady Cinnabar).
Bedaine et verre bien garnis, le halfelin avait retrouvé sa verve, et profita d'un moment où c'était les autres qui avaient la bouche pleine, pour remarquer :

«  Hey ! Pas question de l'enterrer ce soir au quartier gris, si elle doit aller au bled dès demain, la pôvrette ! Faut surtout lui refaire un grimage digne de ce nom pour qu'elle soit à l'abri des énervés...
Ha ! Et y'a un truc qu'il faut que tu nous fasses, Trinia, c'est des portraits... mais faciles à trimballer en poche ! Genre carte de tourment, tu vois... des portraits qui nous aideront à enquêter à notre retour, où l'on puisse bien identifier nos suspects, le tieffelin du palais, la laidie Andaisin, et bien sûr la Cinnabar, mais surtout Akina Sapio ! Parce que l'archevèque n'a peut être pas vu ce qu'il a trouvé, mais je vous le fais à cinq contre un que la rouquine qu'a commandité le couple d'assassins de la reine, c'est c'te baveuse (la Cinnabar n'est pas là depuis assez longtemps pour avoir de tels contacts, à ce qu'il vient de nous apprendre !) hé ! hé ! Elle a un satané problème avec Ileosa, celle-là. Et depuis aujourd'hui, c'est passé grade douze ! Va falloir enquêter sur c'te comploteuse -on pourra commencer par l'Academia-...
Ceci étant, ça n'exclue pas d'autres complicités... notamment un contrôle mental ou magique qu'était exercé sur l'Ovidius quand il était au fond de la fosse à Val' et qui l'a fait se suicider, ce qui n'est pas du tout le style du perso. Arf ! Et c'est dommage que dans tes papotes avec son cadavre, tu aies oublié de lui demander qui avait commandité l'assassinat de Barvasi - y'a un truc bizarre de ce côté, aussi.
Bon... j'ai aussi du pain sur la planche pour avancer sur des sujets qui me hérissent les petits cheveux du cou, et pas seulement les diverses disparitions -plus ou moins célèbres- ou l'apparition des chevalières en plate,
(Pense) : l'artefact qui sert de couronne à la reine, les pouvoirs d'un rakshasa, le collectionneur de Tourment(s) qui abandonne ses pièces uniques mais je vais pas vous encombrer en cette bonne soirée, bien méritée...
Enfin, on sait que la tieffeline assassine est du gang des baleiniers... y'aura à chercher de leur côté, leur implication dans tout ça, sûr qu'on trouvera du grain -pourri- à moudre.
Et le peintre avec un nom de circoncis trop court, ce cinglé de Rolth engeance de Lamm, il court toujours, il faudrait remonter la piste de sa foldingue arlequine...
Mais d'abord, Théandra, faut que tu nous apportes sa sœurette... » conclut avec son immense sourire le petit bonhomme en désignant la bouteille vide.

Modifié par un utilisateur jeudi 12 avril 2018 00:33:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Hmm... Prestigieux? Pas vraiment... Tu as vu les conditions dans lesquelles nous vivons Trinia : ce n'est pas le prestige que nous recherchons... Non, c'est plutôt... une forme de respect! Le respect du peuple, le respect de la justice, le respect des valeurs korvosiennes. » La voix rauque et érayée de l'oracle contrastait avec l'aspect sincère et solennel de ses paroles.
Il poursuivit :
« Nous avons accepté ces insignes de l'Ordre du Drake de la part de Sa Majestée avant tout pour défendre ceux que le système ne pouvait protéger convenablement, comme toi. Et j'ai bon espoir qu'un jour, le plus tôt possible, cet ordre soit assimilé à une organisation présente pour assister les braves gens de Korvosa, en opposition à l'Ordre de la Pointe. C'est déjà la démarche qui a été entamée lorsque nous avons fait fermer "Toutes les viandes du monde" et c'est également pour ça que Théodore a témoigné publiquement en ta faveur. Pour autant, toutes nos identités ne sont pas obligées d'être connues : nous préférons garder une marge de manœuvre sans que notre réputation ne nous précède systématiquement. »
Marquant une pause, il se frotta le menton de ses doigts crochus et noircis :
« J'y pense, tu sais ce qui pourrait favoriser cette tâche : que tu colportes auprès des marchands de Harse qui vont vers Korvosa l'histoire des Drakes, des gens simples au service du peuple qui ont sauvé une jeune fille innocente! Évite de parler de toi, il ne faudrait pas qu'ils découvrent ton identité... juste des ragots qui permettraient à la fois de faire passer dans les esprits que Trinia Sabor n'est pas une régicide, que l'Ordre du Drake est au service du peuple et que la Couronne les a légitimés.
Et envoie-les aux Trois Anneaux s'ils cherchent une bonne auberge, tant qu'à faire... »
Tournant la tête vers ses compatriotes pour chercher leur approbation :
« Qu'en pensez-vous Messieurs? »
Il est grand temps que nous changions les choses à Korvosa au lieu de les subir!