Le chemin qui les menait à la capitale se déroula sans réelle difficulté, Aksana en profita pour s'occuper de Hämära et méditer afin d'essayer de faire remonter le maximum de souvenirs, il fallait qu'elle se souvienne le plus vite possible, il en allait de leur survie, hélas sans grand succès jusqu'à présent. Les souvenirs se refusaient toujours à elle.

Enfin, ils arrivèrent devant les portes de la ville, elle contempla les grands murs et les édifices de pierres. Cela changeait tellement des steppes et des yourtes. Les gardes les hélèrent et Jormung répondit. Aksana resta à ses côtés, immobile et silencieuse, attendant la réponse des gardes.
Jormung s'en sortait bien, il avait dit ce qu'il fallait, elle n'aurait peut-être pas mentionné un droit de passage, mais si cela pouvait les faire entrer rapidement et sans problèmes, c'était une bonne chose.

Jormung observait les coutumes de cette cité où les étrangers semblaient entrer aisément après quelques mots échangés, mais sans gage financier. Il comprit vite en voyant arriver l'autre homme que la sécurité était néanmoins on ne peut mieux maintenu. Avec sa peau d'ébène, Jormung s'inclina bien bas et pendant qu'il le regardait avec ses drôles de lunettes, le demi-orque l'ignora tout en le pointant du doigt et en regardant Aksana avec un air content.
J'avais jamais vu un Samsaran noir, Aksana doit être contente!
«  Merci à vous ... magicien. »

Même les portes l'impressionnaient. Il regarda la ville comme un enfant de plus de cent kilos de muscles le ferait, il s'arrêta devant la cathédrale, qui le sidéra.
«  Comment on peut construire un truc pareil? Il faut plein d'esclaves non? Ou une magie de dieu. »
Il regardait intrigué les Iobariens, qu'il connaissait mal, et prenait grandement sur lui pour ne pas mettre son poing dans la gueule de tous ces gens qui passaient près de lui en le dévisageant, avec une proximité à laquelle il n'était pas habitué venant d'étrangers. Il errait, oubliant son but, découvrant la ville, quand il s'arrêta net et se tourna vers Aksana.
«  Tu sens quelque chose? Ou qu'on va? »

Modifié par un modérateur lundi 2 octobre 2017 14:08:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pénétrer dans la ville avait été une vraie découverte pour Ilse, au même titre que Jormung. Mais à l'inverse de lui, tout ce qu'elle voyait n'était pas une prouesse humaine, non. Ce qu'elle voyait, c'était surtout le recul de la nature à cause de la barbarie des hommes. Retenant un soupir de frustration, elle ouvrit la marche en essayant de frayer dans les rues surpeuplée de la ville. « Mais comment ces gens font-ils pour vivre dans un endroit aussi peuplé que ça ? On dirait qu'ils vivent les uns sur les autres. Ce sont des fous ! » lâcha t-elle dans une pointe de frustration alors que quelqu'un venait encore de la bousculer de l'épaule et que ce grand dadais de Jormung s'extasiait derrière elle devant un bâtiment tout en pointe et en reliefs horribles.

Rah, les hommes, je vous jure. On leur laisse découvrir le monde et ils s'extasient devant un rien. Ah moins que ce soit juste lui ? pensa t-elle alors qu'elle réfléchissait à leur prochaine étape. Heureusement, Aksana avait de la suite dans les idées et suggéra de se diriger vers une auberge tenue par des contacts de contacts. Jugeant l'idée excellente et reconnaissant là la sagesse de la chamane, Ilse décida de reprendre la tête du groupe en cherchant la direction des docks. Elle dut pour cela solliciter des badauds, mais ceux-ci pour la plupart semblèrent plutôt enclins à les aider. La chasseresse se fit donc la remarque que tout dans cet endroit n'était pas forcément mauvais.

Aksana était heureuse d'arriver enfin à l'auberge, ils auraient au moins un toit pour les nuits qu'ils passeront en ville, et un point de chute. Elle fut encore plus heureuse par l'accueil de l'aubergiste qui les reçut avec enthousiasme, c'était de bon présage pour leur recherche. Jusqu'ici tout allait. Elle salua cérémonieusement le Iobarien.

« Salutations à toi et la paix sur ta maison, que les esprits te bénisse toi et ta famille, que la nature te prodigue toujours ses bienfaits et t'apporte prospérité. Je te remercie pour ton accueil, Yourik. Tu connais donc les Sangs Hurlants ? Je suis surprise, je n'aurai pas cru rencontrer quelqu'un qui connaisse aussi bien les clans, ici, en ville. Pour répondre à ta question, non, il n'y a rien de grave, du moins pas encore. Nous accomplissons une quête pour le clan, et si mon escorte n'est pas nombreuse, elle est loin d'être faible. » Elle désigna tour à tour ses compagnons et ajouta. «  Mais je ne me suis pas présentée, je suis Aksana, chamane du clan des Sangs Hurlants, voici Ilse Ditgarde, chasseresse du clan, et Jormung Frekisgaar, guerrier du clan. »

Les premières minutes de découverte passée, l'émerveillement de Jormung commença à se mélanger à un sentiment de malaise, comme une lassitude de devoir, à nouveau, s'adapter à un nouveau monde. Un monde qui devait se révéler plus hostile que ce qu'il affichait, même le coin le plus paisible en pleine nature restait un terrain de chasse pour toutes les espèces qui s'y trouvaient.

Aksana semblait savoir où aller, et s'arrêta devant une porte qui plut tout de suite au demi-orque : un ours. Il entra et commença naturellement à regarder deux choses : les mâles présents costauds, et les femmes. Il se reprit rapidement, tentant de passer par dessus le mode de pensée typique des orques pour qui tous les rapports sociaux étaient une histoire de territoire et de statut (des luttes pour la tête du clan jusqu'à celles pour des entre-cuisses), et regarda l'homme qui parlait. L'homme qui lui fit une tape dans le dos. la musculature de Jormung se tendit, figeait par un geste peu habituel venant d'un étranger, avant de se radoucir.

Cet homme ne les considérait comme de vrais étrangers. Pire, ou mieux, il le considérait comme un membre des Sangs Hurlants, ce qui n'était pas le cas de tous ceux de son clan, pour lequel il avait pourtant donné son sang. Il alla répondre mécaniquement, lui qui avait appris à ne compter que sur lui (et sur Ilse, si le besoin un jour s'en serait fait sentir), mais Aksana prit la parole la première. À dire vrai, c'était une bonne chose, car c'était elle la chamane, c'était elle qui devrait hiérarchiquement parler la première. Les présentations faites, il se contenta d'un
«  Salut Yourik, merci pour l'accueil. Dites ... ça représente quoi cet ours qui lance trois balles? » ne put-il s'empêcher de demander, loin des considérations sérieuses de leur quête.

Modifié par un utilisateur vendredi 6 octobre 2017 10:21:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jormung se sentait bien ici, l'homme avait une familiarité qui lui rappelait (en plus doux) la vie chez ses parents. Les vivres avaient aidé à leur voyage mais la vue d'un repas chaud avec une viande tendre fit couler un mince filet de salive le long de ses crocs protubérants. Il essuya ça d'un revers de la main en la remerciant, avant de commencer à engouffrer le plat et d'attraper la coupe à peine posée. Les saveurs n'étaient pas déplaisantes, loin de là, il s'habituerait vite à la ville si il mangeait ainsi à chaque repas, et s'il pouvait prendre l'air par moments.

La femme revint, non pour leur servir quelque chose, mais pou répondre à sa question. Jormung l'enviait. Il ne savait pas si son père était un homme bien, un homme mauvais, ou comme beaucoup d'homme, quelque chose entre les deux. Ici, Héléna semblait savoir précisément quoi penser du sien. Il la regardait avec une certaine compassion.
«  C'est un bel hommage, sans fonfar... sans fanfaronnade. Un simple bon souvenir. Mais le souvenir, c'est le meilleur lien pour franchir les mondes, et les époques. Merci pour cette exploration » Il leva son verre vers elle avant de boire à nouveau.
«  Dites-moi Monsieur Yourik, vous êtes Iobariens c'est ça? Je connais mal votre peuple. Ça fait longtemps que vous êtes ici? Y d'autres tribus ou races qui vivent là avec les gens du Mendev? »

Aksana se détendait, elle était heureuse d'avoir trouvé cette auberge, si elle revoyait York le marchand, elle ne manquerait pas de le remercier. Yourick et Héléna était un couple très agréable qui savait rendre leur auberge accueillante. Elle gouta avec plaisir le repas servi, attentive à la réponse que l'homme allait faire à Jormung.

« Deux plutôt, si c'est possible. » répondit Ilse dans la foulée. « Nos finances ne sont pas si justes qu'il faille que nous dormions tous dans le même lit. Si vous pouviez nous installer dans deux chambres mitoyennes, ce serait l'idéal. » Le ton était poli. Mais la jeune femme essaya d'éviter le regard de son ami. Elle avait entendu parler de certaines pratiques chez les gens de la ville, et elle ne voulait pas que les gens pensent ces choses-là d'eux.

Pour changer de sujet, elle s'adressa ensuite à Héléna. « Vous ne tenez cet établissement qu'à deux ? Ca doit représenter un sacré boulot juste pour deux personnes. » Faire la causette avec la femme durant la soirée pourrait lui permettre de s'habituer un peu à elle avant de lui poser une autre question plus sensible plus tard. Ces gens-là avaient l'air fiables et peut-être pourraient-ils les renseigner sur la personne qu'ils recherchaient. Dans le doute, Ilse attendit tout de même de voir si leur chamane amènerait le sujet sur le tapis.

orsque les Sangs-Hurlants s'approchèrent par curiosité, ils virent une petite quinzaine de passants rassemblés autour d'un petit personnage qui gesticulait autour d'une charrette à bras rouge, manifestement à sa taille.

Celui qui venait de recevoir quelques applaudissements était un gnome de taille moyenne, plutôt rondouillard, et dont les traits disgracieux étaient partiellement cachés par une tignasse brune désordonnée et une barbe fournie qui le faisait quelque peu ressembler à un nain. Chose étrange, il dissimulait ses yeux derrière une paire de capsules rondes recouvertes de verre noir et attachées par quelque moyen inconnu qui se perdait dans ses cheveux gras. Personne, chez les Sangs-Hurlants, n'avait jamais vu un tel objet.

Il portait des vêtements quelconques, un pourpoint élimé dont les couleurs bleues et rouges étaient passées depuis longtemps et un pantalon beige constellé de taches de gras, l’ensemble recouvert d’un manteau à larges manches, très usé et qui avait probablement été rouge vif dans la jeunesse de son précédent propriétaire. Il était également affublé de larges bottes à bout rond proéminent, comme des bottes de nain, et qui semblaient d’ailleurs bien trop grandes pour lui. L’ensemble lui donnait un air à la fois fauché, négligé et ridicule. Sa seule arme visible était une petite dague, presque un canif, portée à la ceinture.

« Et maintenant, Frauen und Menschen, il est temps de vous présenter mon compagnon de voyage et d'aventures, einen sehr lieben Freund qui va m'aider à vous divertir. Kyppyk, veux-tu bien sortir de ta cachette, bitte ? Ton public t'attend. »

Immédiatement, un gros scorpion brun-rouge au dard vert émeraude sortit du col du gnome et se mit à courir sur son bras pour arriver jusqu'à sa main sous de nouveaux applaudissements polis, bien que quelques exclamations d'inquiétude se firent entendre chez les femmes et les enfants.
Le scorpion, comme pour répondre à des sollicitations imaginaires, exécuta une gracieuse révérence dans un geste étonnamment humain, provoquant de nouveaux applaudissements, plus enthousiastes cette fois.

« Sous sa forme actuelle, Kyppyk est un magnifique spécimen de Pandinus viridicaudus, ou scorpion à dard vert. Mais le grand secret de Kyppyk, c'est qu'il est en réalité un scorpion géant de l'espace miniature. Comment est-il arrivé sur notre monde ? C'est une longue histoire, mais je ne puis vous la raconter ici, car cela gênerait mon compagnon et ne le mettrait pas dans de bonnes dispositions pour le prochain numéro. Car voyez-vous, mesdames et messieurs, bon citoyens de Nerosyan, Kyppyk est en réalité très timide. »

A ces mots, le scorpion se cacha la tête avec ses pinces, dans l'hilarité générale.

Remettant l'animal sur son épaule, le gnome se dirigea vers sa charrette. Celle-ci, bariolée de flammes mal peintes, était ornée d'une pancarte où l'on pouvait lire "Zorg le Magnifique" et en dessous "vous n'y verrez que du feu". Elle ressemblait de prime abord à une grosse boîte sur roues mais, en regardant mieux, on devinait qu'elle dissimulait une quantité de tiroirs et cachettes, sans compter les compartiments déjà déployés sur le dessus et d'où dépassait tout un bric-à-brac dont le magicien se servait pour faire ses tours.

Après avoir farfouillé dans le dit bric-à-brac, le gnome en extirpa une sorte de planchette noircie qu'il monta sur deux mâts courts devant l'assemblée des badauds. Ceci fait, il sortit une petite fiole dont il versa le contenu sur la planchette. Il brandit ensuite son dernier ustensile, une fine baguette à bout rouge, et s'approcha d'une mère et de sa fille.

« Il me faut maintenant une main innocente pour m'aider dans cet exercice extrêmement dangereux pour Kyppyk et certifier à cette honorable assemblée qu'il n'y a nulle tricherie ni trucage. Jeune fille, tu voudras bien nous aider, ja ? »

La petite fille, qui devait avoir dix ans, regarda le gnome et rentra la tête dans les épaules avant de porter la main à son nez. « Tu sens mauvais ! » dit-elle d'une voix plaintive. La mère semblait faire le même constat car elle ne chercha pas à excuser sa fille, et regarda même le gnome d'un air peu amène.

Ce dernier se figea dans son geste d'invite, sa baguette à la main. « Hehehehe. Schöne Mädschen. Qu'elle est mignonne ! » fit-il avec un rictus qui découvrit une large rangée de grosses dents jaunes. « Mais ce n'est pas grave, ja ? Nous allons demander à quelqu'un d'autre de... »

F(x) = a^2/3 +∑⁽ⁿ⁼¹⁾∞ (aⁿ cos⁡ y^f(x)) = ???

Lorsque, se tournant vers l'autre côté du cercle, son regard croisa celui des Sangs-Hurlants, le gnome laissa tomber sa baguette et se figea littéralement, comme s'il voyait quelque chose d'autre que ce qu'il y avait à voir, avant de s'écrier : « putain de scheisse ! Les sauvageons ! »

Modifié par un utilisateur dimanche 8 octobre 2017 01:08:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

La nuit se passa paisiblement, mais Aksana mit un petit moment à s'endormir, cela faisait très longtemps qu'elle n'avait pas dormi dans une pièce fermée et dans un lit ne touchant pas le sol, le matelas était bien trop mou et il faisait trop chaud dans la chambre. Cependant, elle parvint à dormir et l'aube la surprit.

Ils commencèrent leurs recherches au petit bonheur la chance ne sachant pas vraiment par où commencer. Elle avait demandé à Yourik s'il était au courant de problème d'incendie ou de feu spontané dans la ville mais hélas il n'avait pas eu connaissance de ce genre d'évènements. Ils arpentaient donc les rues cherchant quelqu'un qu'ils ne connaissaient pas et dont ils n'avaient aucun renseignements.

Intrigués par l'attroupement, ils se rapprochèrent pour voir le spectacle proposé. Voyant le gnome, la peau de la jeune chamane devint encore plus blanc qu'à l'accoutumée. Non... ce n'était pas possible. Les esprits avaient de l'humour mais pas à ce point. Elle commençait à reculer lorsque le gnome les vit et les reconnut, dans la foulée, Jormung lui donna un coup de coude et désigna le gnome.

Elle s'arrêta en niant de la tête : « Non, non. Ce n'est pas possible, ça ne peut pas être lui... »
Mais elle avait beau refuser cette idée, elle le savait, c'était bien lui. Que les esprits les protègent.

Modifié par un modérateur dimanche 8 octobre 2017 16:14:31(UTC)  | Raison: Non indiquée