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#61 Envoyé le : dimanche 8 octobre 2017 18:36:41(UTC)
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Éclaireur: Éclaireur - contributeur confirmé aux wikis de Pathfinder-FR
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Ilse
Jugement : 1/1
Sorts Lv1 : 3/3
CA 18 (C14, D14)
Ref +4,Vig+4,Vol+6

15 / 15

La fin de soirée avait été agréable. Leurs hôtes s'étaient montrés aimables et serviables avec eux, et bien que Jormung soit monté se coucher avant les autres, Ilse avait continué à discuter avidement avec Héléna.

A dire vrai, quelque chose chez cette femme l'attirait. Bien qu'elle ne connaisse pas les traditions des Sangs-Hurlants, la citadine semblait faire montre de parfaites bonnes manières et d'une érudition plus que respectable pour quelqu'un d'étranger à son clan. Si Aksana-kila ne lui avait pas rappelé les convenances, Ilse aurait continué à converser avec elle jusqu'à l'aube. Elle se sentait avide de nouvelles connaissances : elle voulait comprendre comment fonctionnait la ville et pourquoi les gens vivaient ainsi, les uns sur les autres ; pourquoi ses gens ressentaient le besoin de vivre derrière des murs et de supporter la crasse et le bruit. Heureusement, Héléna s'était montrée patiente et avait répondu à toutes les questions de la jolie brune sans trop s'offusquer.

Un peu plus tard, lorsqu'il fut temps pour les deux sarkoriennes d'aller se coucher, Ilse éprouva la même difficulté que la chamane à s'endormir. Ces lits trop mous avaient quelque chose d'inconfortable. Aussi ne s'endormit-elle qu'après avoir longuement pensé au lendemain. Trouver leur pair semblait aussi difficile que de trouver une aiguille dans une botte de foin.

Au matin, sans vraiment se rappeler sa nuit, la jeune femme eut l'impression que des rêves étranges l'avaient visité. Cela lui laissait une impression dérangeante, comme un sentiment d'urgence qu'elle ne pouvait s'expliquer. Heureusement, le petit déjeuner effaça tout cela et Ilse occulta ce sentiment fugace plutôt que d'en parler à leur guide. Il fallait dire que le beurre, le pain et le bacon remplissaient parfaitement leur office et que ce... thé ? représentait une nouveauté appréciable. Le copieux petit déjeuner fini, Ilse remonta ensuite dans sa chambre pour finir de se préparer et de méditer avant de rejoindre ses amis pour une exploration hasardeuse des rues de Nerosyan.



Aussi bizarre que cela lui paraisse, les hommes avaient choisi d'ignorer les inclinaisons naturelles de la terre pour ériger leurs murs. A la place, ils avaient préférer suivre des formes rectilignes, et le résultat lui semblait véritablement contre-productif. Elle voyait ça et là des maisons ou des étalages biscornus tout simplement pour avoir des rues droites, comme si les rues importaient plus que le reste. Ce monde marche sur la tête. pensa t-elle.

Mais ce n'était rien à côté des gens qui composaient cette ville. Ilse avait beau chercher à interroger les gens qu'elle croisaient, aucun ne semblait comprendre ce qu'elle leur demandait, comme si elle parlait dans une autre langue. Et ça, c'était quand ils prenaient le temps de lui répondre et qu'ils la regardaient dans les yeux ! Pourtant, ce n'était pas compliqué : elle leur demandait si ils connaissaient des personnes maitrisant le feu. Mais eux lui parlait alors du forgeron ou des cuisines, comme si elle était demeurée. D'autres encore lui parlait des magiciens et de l'Académie. Mais ces ignorants ne semblaient pas comprendre qu'elle parlait d'une personne ayant une affinité naturelle avec l'élément purificateur. Elle ne cherchait pas un vulgaire adepte de tours de passe-passe. Ilse finit donc par laisser la main à Aksana et Jormung durant la seconde partie de la matinée, sans plus de résultat pour autant.

Finalement, lorsque le soleil approcha de son apogée et que la faim commença à se faire sentir, la troupe reprit la direction de l'Ours qui jongle. La jeune femme s'imaginait déjà reprendre la conversation avec la tenancière et reprendre un peu de ce plat de la veille (et de ce thé !) lorsque le trio tomba sur un spectacle de rue. Obligés de passer au travers pour aller à l'auberge, Jormung eut la gentillesse de leur frayer un passage jusqu'au premier rang. Suivant le demi-orc sans faire d'histoire, la chasseuse se dit que perdre une minute ou deux en amusement ne leur feraient pas de mal après cette matinée perdue et tous leurs efforts déployés.

Au premier abord, le spectacle de rue n'avait rien d'exceptionnel. Un gnome plutôt rabougri et pas très propre sur lui mobilisait l'attention de ses spectateurs. Il semblait aussi vanter les mérites de son ridicule animal de compagnie, comme s'il s'agissait d'un chef de clan. Pourtant, tout dans ce numéro puait l'arnaque. La jeune femme pensait donc indiquer à ses deux amis de se remettre en route quand elle croisa le regard du petit être hirsute. Et soudain, un flash rougeoyant emplie sa conscience.



Au premier plan, un homme marqué par le poids des années et des affres de servitude. Vêtu d'une toge élimée, il agitait ses mains en tout sens alors qu'un tourbillon de flammes l'encerclait. Derrière, un autre homme plus jeune essayait de l'atteindre tandis qu'une tempête de feu, semblable à une tornade embrasait la plaine en contrebas. « Eldrid ! Arrêtes-toi ! Arrêtes cette folie ! Nous nous sommes libérés de nos chaînes ! Ne continue pas cette folie ! Ne détruisons pas la terre qui nous nourrie !!! » tempêtait le second.

Mais l'homme enflammé ne semblait pas prêt à entendre raison. « Jamais, Wyvver ! Nos maîtres doivent payer pour leurs fautes ! Ils doivent PA-YER ! » lança t-il alors que le nuage de flamme qui l'entourait venait gagner en intensité. Puis, l'instant d'après, ce fut la plaine elle-même qui s'embrassa dans sa totalité. Le tourbillon de flamme avait laissé place à un cyclone si intense, si immense, si puissant qu'il aveuglait les esclaves présents sur les hauteurs et tout être à la ronde. Seuls les deux hommes pouvaient encore faire face à cette scène apocalyptique alors que le sol fondait à vue d’œil pour former un magma en fusion. « Tu m'entends, Wyvver ? Ils paieront pour ce qu'ils nous ont fait !!! »





La vision repartie aussi vite qu'elle était venue, mais plutôt que de reconnaître que quelque chose s'était passé, les seules choses qu'Ilse retint, c'étaient cette tronche à faire peur à un gobelin et cette première insulte décochée à des inconnus. Des sauvageons, mais qu'est-ce que ça voulait dire ? Et lui, il le voyait pas que c'était un pouilleux hirsute et mal embouché ? Plutôt repartir à l'auberge sans tarder que de rester un instant de plus sur place ! De toute façon, cette ville entière n'était qu'un tas de pierre sur un tas de boue ! Que savaient-ils dans cette ville du savoir-vivre ?

Malheureusement, avant qu'elle n'eut l'occasion de dire à ses compagnons qu'elle partait, elle vit Jormung fait un signe peu discret à la chamane, et celle-ci de répondre « Non, non. Ce n'est pas possible, ça ne peut pas être lui... » Aussitôt, la chasseresse comprit que les choses allaient bientôt se compliquer...

Modifié par un utilisateur dimanche 8 octobre 2017 21:03:39(UTC)  | Raison: fin du RP modifié

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Offline Guigui.  
#62 Envoyé le : dimanche 8 octobre 2017 22:20:35(UTC)
Guigui
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Zorg
CA : 13 | C : 13 | D : 11
réf:+2 | vig:+2 | vol:+3

15 / 15


Le gnome, figé dans une expression de surprise totale, contempla les Sangs-Hurlants en train de le contempler. Un demi-orque poussa une coude une femme à la peau bleue - une samsaran, probablement - laquelle dit quelque chose comme "ça ne peut pas être lui", tandis qu'une autre femme, très jeune, se contentait de regarder derrière lui, ou à travers lui. Dans tous les cas, ça ne lui plaisait visiblement pas du tout.

Il se retourna vers le reste de son public et annonça en agitant le bras frénétiquement : « mesdames et messieurs, des circonstances indépendantes de notre volonté nous obligent à mettre fin au spectacle. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée et caetera. Merci, au revoir et bonjour chez vous ! »

Un certain flottement se fit sentir dans la petite assemblée. Certains se remirent tout de suite en chemin, moquant ce "spectacle de guignol". D'autres, interloqués, ne partirent pas tout de suite, attendant peut-être de voir s'il allait encore se passer quelque chose.

Visiblement furieux de ne pas être obéi immédiatement, le gnome arbora soudain un rictus mauvais tandis que ses moustaches se mirent à friser d'une horrible façon. « VOUS N'AVEZ PAS COMPRIS, BANDE DE BOUSEUX ? BARREZ-VOUS, J'AI DIT ! RAUS ! SCHNELL ! » Il sortit alors de ses poches de petites ampoules de papier qu'il se mit à les jeter aux pieds des gens, et qui explosèrent en projetant des escarbilles et en faisant un rafut de tous les diables.

« Allez, débarrassez le plancher ! Toi aussi, petite peste ! » Lança-t-il à la petite fille de tantôt, laquelle prit peur et se réfugia dans les jupes de sa mère. Cette dernière, comme le reste de l'assistance, finit par obtempérer non sans gratifier le gnome de quelques insultes bien senties. Mais de façon étonnante, personne n'eut de réaction violente, comme s'il s'était agit d'un poivrot agressif dont il fallait surtout s'éloigner mais à qui il ne servait à rien de répondre.

Enfin, la place fut libre. Prenant bien garde à tourner le dos aux Sangs-Hurlants, et surtout à ne pas croiser leurs regards, le gnome se mit à remballer frénétiquement son petit matériel, faisant claquer les cachettes et compartiments de bois à mesure qu'il les fermait. Seul son scorpion, juché sur son épaule, était tourné vers eux en position d'attaque, queue dressée et pinces écartées.
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Offline Lyana  
#63 Envoyé le : dimanche 8 octobre 2017 23:31:23(UTC)
Lyana
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Aksana
CA 15 (C11,D14)
Ref+2* Vig+2* Vol+7*
Sorts 1 : 3/3
Canalisations
3/3 - 1d6

19 / 19

Hämärä
CA 16 (C15, D13)
Ref+5 Vig+2 Vol+5
Talons x2
+6/+6, 1d4-2 (x2)
Fast Healing 1

9 / 9

Ca ne peut pas être... ça ! Impossible. La raison d'Aksana lui hurlait de partir et de continuer les recherches mais... La réaction du gnome ne faisait que confirmer ce qu'elle savait déjà mais s'évertuait à nier. Elle ferma les yeux, cherchant à se concentrer du mieux qu'elle pouvait, cherchant à voir derrière les apparences.

Les ténèbres se brouillèrent, des volutes de couleurs apparurent, Hämära apparut, ses yeux bleus perçant le voile de ses paupières. Puis un immense ours accompagné d'une panthère se matérialisèrent, elle les reconnut, il s'agissait de Jormung et Ilse, enfin, elle tourna la tête vers l'emplacement du gnome avec crainte, craignant d'avoir la confirmation de ce qu'elle savait déjà. Un scorpion enflammé apparut, dard près à l'attaque, pinces écartées, copie géante de la position du petit scorpion du gnome. Hämära tournoyait autours comme pour mieux le désigner.
Elle soupira, elle s'attendait à trouver un sarkarien voire un iobarien, nombreuses de leurs tribus s'étaient unies aux tribus sarkariennes, voire même un batard qu'un nomade aurait eu avec une citadine mais un gnome ? Les esprits se moquaient-ils d'eux ?
Elle ouvrit de nouveau les yeux, Zorg le magnifique, si elle en croyait le nom sur sa charrette, remballait ses affaires à toute vitesse comme s'il avait toute l'armée de Deskari à ses trousses. Elle soupira profondément, il n'y avait pas de doute possible, c'était bien lui. Comment vais-je réussir à convaincre le clan ? Ils ne l'accepteront jamais.
Elle secoua ses longs cheveux blancs, il n'était pas l'heure de penser à cela.

Puis à voix haute, elle précisa pour ces compagnons.
« C'est lui. Je ne sais pas à quoi ont pensé les esprits, mais c'est bel et bien lui. »

Elle s'avança vers le gnome et s'arrêta à quelques pas de lui lorsque le petit scorpion fit claquer ses pinces agressivement en sa direction.
« Nous t'avons trouvé, Champion du Feu, j'aurai espéré quelqu'un d'autre mais c'est bien toi que les Druides ont choisi. Le clan a besoin de toi, tu dois nous suivre avant que les démons ne mettent la main sur toi. »
Elle fit une courte pause et reprit : « Je sais que ce que je te dis doit te paraître incompréhensible mais tu as eu un rêve il y a quatre nuits et tu nous as reconnu. Pouvons-nous parler tranquillement ? Il y a une auberge non loin, l'Ours qui jongle, pouvons-nous y aller ensemble ? »

Plus elle le regardait, plus elle avait l'impression de se tromper, non, cet être ridicule ne pouvait pas être un des Champions des puissants clans Sarkariens. Et pourtant... il ne servait à rien de nier... c'était lui. Pour le meilleur et pour le pire. Elle eut la désagréable intuition que ce serait surtout pour le pire.

Modifié par un modérateur jeudi 19 octobre 2017 14:56:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
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Offline Guigui.  
#64 Envoyé le : lundi 9 octobre 2017 00:34:43(UTC)
Guigui
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Zorg
CA : 13 | C : 13 | D : 11
réf:+2 | vig:+2 | vol:+3

15 / 15


Pendant tout le temps qu'Aksana prit pour lui parler, Zorg ne se retourna pas une seule fois. Il s'affairait sur sa charrette, rangeant et déplaçant bruyamment des... choses, des objets, dont la chamane n'avait aucune idée de la nature, soit parce qu'elle ne les voyait pas, soit parce que leur fonction lui échappait complètement.

Ce ne fut que lorsqu'elle eut fini, concluant par sa proposition d'aller discuter à l'Ours qui jongle, que le gnome se retourna vers elle comme un serpent, brandissant une longue cuiller métallique comme s'il s'agissait d'une épée. « Non, nous ne pouvons pas ! Je ne veux rien avoir à faire avec vous, c'est bien compris ? Je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais pas ce que vous me voulez, je sais juste que vous vous appelez Gros, Tas et D'emmerdes ! » Fit-il en désignant de sa cuiller, à tour de rôle, les trois Sangs-Hurlants. Le scorpion, quant à lui, brandissait sa pince droite exactement au même rythme et de la même façon que la cuiller de son maître, ce qui créait un effet des plus étranges.

« Vous êtes qui d'abord, la Fée Bleue ? Et moi je suis qui, dans votre délire mystico-druidique à la con, Pine-au-Cul ou Gépété* ? Arrêtez de fumer les fougères, ma p'tite dame ! Si vous saviez réellement de quoi vous parlez, vous sauriez que ce n'est sûrement pas un rêve ! D'abord parce que je ne rêve jamais, ensuite parce que... Parce que les rêves ne font pas ça !

Enfin, ça vous arrive souvent de rêver de succubes qui viennent v... »
Il s'interrompit soudain et blêmit visiblement. « Ooooh, scheisse, la succube ! » Gémit-il en se prenant la tête dans les mains tandis que le scorpion se cachait sous ses pinces, « si vous êtes réels, alors la succube l'est aussi ! Qu'est-ce que je vais devenir ? Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur moi ? »

Toujours en se tenant les joues avec les mains, comme épouvanté, il regarda à sa droite et à sa gauche, comme s'il cherchait un chemin pour s'échapper. Mais constatant qu'à l'évidence il n'échapperait pas aux démons en courant se cacher, il soupira comme si le fardeau du monde s'abattait sur ses épaules.

« Bon... très bien... Je suppose que je suis baisé de toute façon, alors autant voir ce que vous pouvez faire pour moi. Je m'appelle Zorg. Herr Doktor Zergull, diplômé de l'Académie, » fit-il en tendant à Aksana une main potelée et moite. Mais la chamane, étonnée par le revirement dans l'attitude de l'atroce petit personnage, commit l'erreur de ne pas la saisir tout de suite, et la sanction fut immédiate. « Hé ! Je vous dis bonjour, là ! » Dit-il sur un ton exaspéré.

* Zorg fait référence à un conte grivois, probablement inconnu des sangs-Hurlants, dans lequel un vieux sculpteur sur bois donne vie à une marionnette dont le sexe s'allonge à chaque fois qu'il ment...

Modifié par un utilisateur lundi 9 octobre 2017 01:06:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
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Offline vaidaick  
#65 Envoyé le : lundi 9 octobre 2017 21:35:33(UTC)
vaidaick
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orsque Zorg lui tendit la main, Aksana fut submergée d'un coup par une vision. Tout, autour d'elle, sembla disparaître, tout, sauf le gnome, Ilse et Jormung. Elle eut l'étrange impression de sombrer dans un trou sans fin, tandis que les trois autres tournoyaient autour d'elle, devenant flous, leurs contours incertains se métamorphosant sous ses yeux ébahis.

Puis leurs formes changèrent totalement, et ils devinrent méconnaissables. Et pourtant, elle savait qui ils étaient. La chamane avait déjà eu de nombreuses expériences mystiques dans sa vie de samsaran. Des visions de ses vies antérieures, des prémonitions, comme la nécessité d'intégrer Jormung au sein du clan, et même un rêve, peut-être prémonitoire, qu'elle avait partagé avec les Champions. Mais cette fois-ci lui parut différente. Plus que plonger dans un souvenir lointain, il lui parut qu'elle faisait un bond dans le passé, qu'elle revivait une scène. Et cette fois-ci, ce n'était pas à moitié droguée, comme lors de sa vision avec Ulf.

Jormung, devenu un humain de grand taille, puissamment bâti, à la barbe et à la moustache noires et fournies, portait un cimeterre à la garde de bois noir au côté, et un incroyable harnois d'un bois noir paraissant aussi flexible et solide que les harnois des croisés. Sa voix grave et calme résonna dans la clairière dans laquelle tous se tenaient. « Nous voilà tous réunis pour décider de l'avenir de notre foi, et de notre peuple. Nous ne pouvons rester indifférents face aux signes : nos terres sont en danger, mais nous ignorons la nature de la menace, et sa date. Nous devons veiller éternellement à la protection des nôtres. C'est notre devoir de guides spirituels. »

Ilse s'était métamorphosée en un humain presque aussi grand et fort que le précédent, mais plus élancé. Il portait une armure de peau savamment taillée, et une lance à la pointe effilée. Ses traits fins, même juvéniles malgré des yeux qui révélaient un âge certain, dénotaient avec sa voix, puissante et sauvage. « Mais nous ne sommes pas éternels ! » ragea-t-il. « Comment veux-tu que nous veillions éternellement ? Nous ne pouvons aller contre la Nature. Rien n'est éternel, tu le sais ! »

Aksana s'entendit parler, sans que ce soit vraiment elle. Elle reconnut la voix féminine qui claquait comme un fouet lors de sa dernière vision, et pourtant, elle était ici d'une douceur sans limite, apaisante. « Ne sois pas donc si impatient. Il n'est pas du genre à parler en vain, tu le sais. Il a sans doute une idée... Laisse-le donc nous l'exposer. »

A la place de Zorg se forma une femme, belle dans une robe rouge feu, sa chevelure rousse cascadant sauvagement sur ses épaules. Dans sa main droite, elle tenait un bâton se terminant par une orbe rouge flamboyante. Le timbre chaud de sa voix attirait l'attention. « Et peut-on savoir quelle est cette idée ? Si tu nous as fait venir, j'en conclus que tu auras besoin de nous, et de notre consentement. Jusqu'où cela mettra nos propres vies en péril ? »

Le druide sourit, et fit un signe de la main vers l'orée de la clairière. Trois ombres s'y tenaient et s'avancèrent.

Puis la vision se brouilla. De nouveau, elle se trouvait face à Zorg, la main tendue. La vision avait dû durer une fraction de secondes, mais elle était d'une intensité incroyable. La superposition des scènes lui donna un léger vertige, et enfin elle fut de nouveau elle-même.

Modifié par un utilisateur lundi 9 octobre 2017 21:47:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
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Offline Lyana  
#66 Envoyé le : lundi 9 octobre 2017 23:31:58(UTC)
Lyana
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Aksana
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3/3 - 1d6

19 / 19

Hämärä
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9 / 9

Aksana mit plusieurs secondes pour chasser cette sensation de vertige, c'était la première fois de cette existence qu'elle avait une vision aussi nette, aussi forte, sans rituel ni drogue. Elle vit à nouveau le gnome face à elle, la main toujours tendue. L'image de la femme en robe rouge s'imposa de nouveau à elle et elle ne put s'empêcher de comparer les deux Champions.

« زه واقعیت لرم چې ستاسو لومړنی تمدید ولرئ، دا به د هرچا لپاره آسانه وای. مګر هغې د خوندیتوب احساس درلوده، دا باید په دې باور وي چې هغه تل د تاسو لپاره لکه یو ناڅاپه غوره کړی دی. موږ باید وکړو. »
Samsaran


Toujours sous le choc de la vision, elle s'était mise à parler en samsaran sans pouvoir contrôler ce qu'elle disait. Elle se réjouit d'avoir utilisé la langue ancestrale, au moins le gnome ne pouvait comprendre ce qu'elle disait.

Voyant qu'il continuait à la regarder la main toujours tendue, le regard de plus en plus mauvais, elle s'empressa de serrer la main moite et de s'excuser.
« Je suis désolée. Je suis heureuse de te rencontrer enfin, Herr Doktor Zergull Zorg, j'avais peur qu'on ne te trouve que trop tard. Je m'appelle Aksana, chamane du clan des Sang-Hurlant, voici deux des Quatre Champions des clans, Ilse Ditgarde et Jormung Frekisgaar. Tu es le troisième et il nous reste à trouver le quatrième. »
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Offline Guigui.  
#67 Envoyé le : mardi 10 octobre 2017 00:11:14(UTC)
Guigui
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Zorg
CA : 13 | C : 13 | D : 11
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15 / 15


Zorg saisit la main d'Aksana et la secoua énergiquement, avec une emphase quelque peu ridicule. « Et bien, euh... Enchanté aussi, n'est-ce pas ? Vous pouvez m'appeler Zorg, en toute simplicité. J'ai moi aussi un certain goût pour les langues rares ou anciennes. Surtout les langues bien tirées, hehehehe. Je ne sais pas si vous comprenez l'humour gnome. » Il se figea un instant pour guetter la réaction de la chamane, qui continuait à le fixer sans réagir, le plus sérieusement du monde.

« Hem. Bref. Donc ce sont là vos compagnons, nicht wahr ? Ils ne disent rien... Peut-être ne parlent-ils pas la langue commune ? Est-ce que vous comprendre moi ? » Demanda-t-il en se tournant vers les intéressés. « Vous anciens élèves des missions, peut-être ? »

Message secret pour Guigui,UrShulgi,Vaidaick :
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#68 Envoyé le : mardi 10 octobre 2017 04:47:17(UTC)
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Ilse
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Alors qu'elle voyait Aksana et Zorg se serrer la main en guise de reconnaissance mutuelle, Ilse secouait la tête en signe de dénégation. Plus le gnome ouvrait sa bouche et moins la jeune femme se sentait prête à l'accepter. S'il faisait parfois référence à des histoires ou des anecdotes qu'elle ne comprenait pas, ses blagues en revanche était suffisamment transparentes pour qu'elle développe la conviction intime que Zorg représentait le pire qu'elle pensait pouvoir trouver en ville. Il était à lui seul la lie des miséreux et des souffreteux. La crasse collée au fond du godet de l'ivrogne trop ivre pour voir qu'il s'était fait dessus. La moisissure dans une fissure de basse fosse rendue possible par l'agrégation de crasse infecte pire que l'odeur des pieds du vieux Krog.

A un moment pourtant, elle avait espéré un revirement. La chamane semblait avoir parlé dans une langue qui lui était propre et sur un ton qui contenait tout ce qu'elle ressentait de doute et de refus, prononçant un verdict imparable empêchant la demi-portion de se joindre à eux. Mais elle dut faire une croix sur ses espérances car la seconde d'après, le jugement de leur guide la crucifia sur place. « Tu es le troisième et il nous reste à trouver le quatrième. » avait-elle dit en substance. Aksana semblait l'avoir reconnu pour ce qu'il était sensé représenter : l'un des quatre guerriers de la vision.

Cherchant un soutien dans les yeux de son ami, Ilse essaya de trouver une solution pour combattre cette nouvelle réalité qui s'imposait à elle. Mais les secondes s'écoulaient, et aucune alternative ne se présentait. Aussi décida t-elle de suivre pour l'instant la décision de la samsaran même si cela lui coûtait. Alors qu'elle s'apprêtait à se présenter, l'autre eu la bonne idée d'en rajouter une couche et de montrer à quel point il était semblable aux ignorants qui peuplaient cette ville. « Donc ce sont là vos compagnons, nicht wahr ? Ils ne disent rien... Peut-être ne parlent-ils pas la langue commune ? Est-ce que vous comprendre moi ? » disait-il sur un ton qui dénotait à la fois son manque de culture et une lacune évidente de bonnes manières.

Prenant une profonde inspiration, la chasseresse leva les yeux au ciel tout en pensant très fort "Pour le bien du clan. Pour le bien du clan. Pour le bien du clan." avant de se tourner vers Jormung. Puisant dans ses dernières ressources, elle dit sans desserrer les dents :« Allons-y. Inutile continuer à perdre du temps ici. »

Modifié par un utilisateur mardi 10 octobre 2017 04:50:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline UrShulgi  
#69 Envoyé le : mardi 10 octobre 2017 16:48:01(UTC)
UrShulgi
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Jormung
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Fervor : 3/3
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Sacred Armor : 0/0

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Pour dire les choses franchement, l'apparence de l'homme valait bien son odeur, son esprit vif ne camouflant pas son côté répugnant. Mais Jormung n'était pas du genre à s'arrêter à ce genre de détails? Peut-être était-il l'Élu, sûrement même. Il était peut-être petit pour se faufiler facilement quelque part, ou parce qu'il parlait aux animaux. Ou parce qu'il parlait des langues étranges. Ou parce que les sens des démons seraient désorientées par ce qu'il dégageait. Toujours était-il que lui, Jormung Frekisgaar, ne lui ferait pas l'outrance du délit de sale gueule. Il s'approcha d'un pas franc, presque mécanique, et lui tendit sa paluche, penchant légèrement la tête alors qu'il réfléchissait à l'odeur de brûlé qui montait à ses narines hypertrophiées.

«  Oui je te comprends Élu, euh Zorg, tu peux m'appeler Jormung. Aksana dit de toi que tu es l'Élu du feu. C'est quelque chose que tu maîtrises déjà? T'avais déjà fait ce genre de rêve? »
Jormung ne regardait déjà plus le gnome bien qu'il attendait sa réponse, il regardait dans les parages, les visages, les mouvements comme leurs absences, tout ce qui aurait pu lui paraître louche. Ils avaient trouvé le premier élu si facilement qu'il en était perplexe.

«  Cette succube, ou ces histoires de visions du passé, tu sais si quelque part ici ou ailleurs on pourrait trouver quelque chose les concernant? J'ai cru comprendre que c'était plein de livres ici, et plein de gens savants. »

Jormung accusait le coup à sa façon. Plus que d'être Élu, c'était d'être Élu avec ça qui le taraudait. Le dessein des Anciens était plein de surprise, il espérait qu'ils en soient à la hauteur. Il vit qu'Ilse le regardait, il lui retourna un franc sourire en guise de "T'inquiète pas, ça va aller".
Qui sème le vent ... est déjà d'un bon niveau.
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Offline Guigui.  
#70 Envoyé le : mardi 10 octobre 2017 21:49:20(UTC)
Guigui
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Zorg
CA : 13 | C : 13 | D : 11
réf:+2 | vig:+2 | vol:+3

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« Qu'est-ce qu'elle a, celle-là ? Elle a un problème avec les gnomes, peut-être ? » Cracha Zorg, dépité d'être ainsi négligé par Ilse. Mais son agacement cessa lorsque la grande et massive silhouette du demi-orque s'avança pour lui tendre la main en le bombardant de questions.

« Oh, » fit le gnome en mettant à son tour sa petite main dans la grosse paluche de Jormung, flatté d'être traité avec respect par une telle montagne de muscles, « et bien Jormung, je maîtrise le feu en effet. Enfin, plus ou moins, » précisa-t-il, quelque peu gêné, en se rappelant la récente combustion spontanée dont les soeurs Logy avaient été les témoins.

« Disons que j'y travaille. J'y travaille beaucoup. Concernant ce... rêve, et étant entendu que ce n'est certainement pas un rêve comme je l'ai souligné à l'instant auprès de votre chamane, non, ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Et oui, j'ai l'idée de quelqu'un, ou plutôt quelqu'unes, que nous pourrions aller voir et qui nous aideront. Mais ça fait beaucoup de questions pour un ventre affamé, car il se fait tard je n'ai pas mangé. Vous parliez d'aller discuter à l'Ours qui jongle, alors je me propose de vous faire l'honneur de m'inviter à déjeuner, et vous me raconterez vos histoires de champions pendant que je mange, ja ? Le temps de finir de ranger ma charrette et je vous accompagne. »

Modifié par un utilisateur mardi 10 octobre 2017 21:58:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
Le combat à allonge
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Offline Probe  
#71 Envoyé le : mardi 10 octobre 2017 23:39:30(UTC)
Probe
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Ilse
Jugement : 1/1
Sorts Lv1 : 3/3
CA 18 (C14, D14)
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15 / 15

De par sa réaction, Jormung venait de raviver l'amitié et l'admiration qu'Ilse lui portait. Avoir un tel sang froid devant un énergumène de cette trempe, c'était faire preuve de caractère à ses yeux. Car même si la jeune femme possédait des convictions profondes et était prête à convertir tout être qui éprouvait le même attrait qu'elle pour Mère Nature, devoir faire face à cette situation inédite - et rocambolesque à présent - présentait pour elle une adversité qu'elle n'avait pas pour habitude d'affronter.

Guidant le groupe sur le chemin du retour, Ilse écouta les deux hommes avec attention et nota deux choses pendant qu'ils échangeaient banalité et informations vitales. La première, c'était que Jormung, malgré son physique, possédait une finesse que les gens ne voyaient pas de prime abord. Pourtant, il savait toujours l'exploiter correctement et au bon moment. Et une fois encore, la jeune femme se permit de l'admirer pour ça. La seconde, c'était que le nouveau n'était pas plus expérimenté qu'eux sur la voie qu'ils commençaient à emprunter. Loin s'en fallait, apparemment. Mais quelque part, ça la soulageait également. Savoir qu'ils étaient tous semblables malgré leurs différences rendait le voyage plus équilibré à ses yeux. Plus distrayant aussi. Que le gnome se complaise dans une telle effronterie permanente était peut-être après tout un moyen de camoufler sa propre faiblesse. Si c'était le cas, ce ne serait le premier mâle qu'elle verrait agir ainsi et ça expliquerait bien des choses.

Se sentant d'un coup de bonne humeur, Ilse acquiesça aux derniers propos de Zorg. « Ca marche. Je te payerai le déjeuner et te raconterai nos racines. Qu'est-ce qu'un repas de retrouvailles face aux épreuves qui nous attendent ? » confia-elle alors que le groupe arrivait en vue de l'auberge.

Modifié par un utilisateur lundi 16 octobre 2017 12:46:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

D-230 Alchimiste torturé
BN-291 Champion désabusé
CB-299 Ensorceleur inexpérimenté
G-303 Psychiste supersticieux
Offline Guigui.  
#72 Envoyé le : mercredi 18 octobre 2017 21:53:56(UTC)
Guigui
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La foule s'était dissipée, certains en ronchonnant, d'autres en se moquant de l'affreux gnome, et quelques encore en jetant des regards peu amènes aux Sangs Hurlants qui étaient visiblement la cause de la fin de la représentation.

Mais ceux-ci avaient eu bien mieux à faire que d'y répondre, aussi se rendirent-ils sans encombres à l'auberge qui se tenait à quelques dizaines de mètres de là. Zorg dut à contrecœur garer sa charette à bras sur le côté de la maison, mais une invitation à manger, surtout dans de telles cironstances, ne se refusait pas.

A l'intérieur, une bonne quinzaine de clients commandaient déjà. Yourik et Héléna se démenaient, tandis qu'une jeune femme à peine sortie de l'adolescence les aidait au service. Le Iobarien leur sourit lorsqu'ils entrèrent et se hâta de les rejoindre après avoir déposé deux pichets de bière à une table. « Alors, vos recherches ont été fructeuses ? » s'enquit-il le sourire aux lèvres. Puis il avisa Zorg. « Oh, vous n'êtes pas seuls ? Je vais vous préparer une table. Pour quatre, ou vous attendez d'autres personnes ? »


Aksana était restée pensive tout le long de la route, essayant de comprendre le dessein des esprits, elle retrouva néanmoins le sourire à l'intérieur de l'auberge chaleureuse. « Une table pour quatre sera parfait. Nous sommes complets. Pour l'instant. »



Une fois confortablement installés, sirotant une bonne bière en attendant l'arrivée des plats, les Sangs-Hurlant et le ci-devant Champion du Feu se regardèrent un instant sans parler, ne sachant qui devait commencer.

Zorg ne paraissait pas mal à l'aise pour autant. En fait, bien que ses yeux fussent cachés par ses verres de soudeur, sa trogne disgracieuse était suffisamment expressive pour qu'on devine facilement quelles émotions le traversaient. Il se renversa sur sa chaise, sortit de son manteau une tige de feuilles de tabac roulées tellement mâchée et fumée qu'elle en était presque réduite à l'état de mégot, se le colla au bec et l'alluma d'un simple geste du pouce. La petite flamme, qui sortait littéralement de son pouce sans sembler le brûler, brûla un long instant tandis qu'il tentait de rallumer son mégot en produisant une atroce fumée d'une âcreté jamais vue - ou plutôt jamais sentie, une torture pour les narines.

« Bien ! Maintenant que nous sommes ici, Frau Aksana, si vous m'expliquiez ce que c'est que cette histoire de champions, ce que j'ai à voir avec vous et comment vous m'avez trouvé ? Et ce que c'est que cette succube, bien sûr. Non que j'aie spécialement envie de faire le bateleur toute ma vie, mais j'ai besoin de savoir où je mets les pieds, vous comprenez. »


Aksana reposa doucement son gobelet de bière sur la table, la fumée qui sortait du mégot du gnome venait agresser l'odorat de la chamane qui, heureusement, avait connu odeur plus désagréable dans des rituels. Elle regarda néanmoins autour d'elle, la salle était bien remplie et les clients risquaient de se plaindre.

« La façon dont tu manipules le feu avec naturel me conforte dans le fait que tu es bien celui que nous cherchons. Je vais bien sur tout t'expliquer, mais avant de commencer, peux-tu éteindre ce que tu viens d'allumer ? La fumée risque d'incomoder la clientèle de cet établissement, Yourik nous aime bien, je veux que ça continue. »

Elle accompagna sa demande d'un sourire engageant tout en lui tendant une coupelle afin d'écraser son mégot.


Jormung ne s'attendait à retourner si vite à l'auberge, mais il ne lui viendrait pas à l'idée de se plaindre de manger à nouveau de bons petits plats en si peu de temps. Il regarda tout ceux qui entouraient ou regardaient vers la charrette avant de rentrer dans le bâtiment.

Il sourit quand l'aubergiste arriva. Et un bon bain pour notre ami . Aksana le devança pour répondre, et déjà Jormung regardé avec une certaine fascination le gnome faire son numéro. Jusqu'au nuage de fumée puant, que Jormung essayait de dissiper avec quelques revers du bras.

Sans pour autant contredire Aksana, à qui il laisserait le loisir légitime d'expliquer leur mission, il demanda rapidement très terre à terre sur ses interrogations.
«  C'est quoi que tu fumes? »


Zorg sembla surpris par la demande d'Aksana. Après tout, il était généralement permis de fumer dans les salles communes des auberges. Pendant un instant, il se contenta de la fixer derrière ses verres de soudeur, crachant à nouveau quelques bouffées de fumée noirâtre, jusqu'à ce que ce que demi-orque s'enquière de la nature de la substance incriminée. « Hmm ? Oh ! Ch'est du "dwarven black shag", n°4. Mph, mph. Oui, ch'est très fort. Cheuls les nains le chupportent en général, mais cha m'aide à réfléchir. Il n'y a que deux boutiques qui en vendent dans tout Neroshyan. Je peux t'en pacher un, chi tu veux goûter. Un cochtaud comme toi... » Le gnome agrémenta sa conclusion d'un grand sourire qui découvrit deux rangées de larges dents jaunies par le tabac.

Il consentit néanmoins à éteindre son affreux cigare, sans l'écraser mais en le tapotant simplement dans la coupelle que lui présentait la chamane, avant de le ranger dans l'une des poches de son pourpoint. « Enschuldigung sie mir, Frau Aksana. Vous avez eu la politesse de ne pas me faire remarquer que vous étiez vous-même incommodée, mais c'est bien ainsi qu'il faut le comprendre, ja ? » dit-il avec un air de malice. « Ne vous inquiétez pas, je sais me tenir. Fort heureusement, le black shag existe aussi en tabac à pipe, » fit-il, triomphant, en sortant de son manteau l'instrument ad hoc et une blague à tabac. « Ces nains sont merveilleux, nicht wahr ? Enfin, certains d'entre eux. Y'en a des bien, comme on dit, » ajouta-t-il en bourrant sa pipe d'un geste aussi rapide que sûr, avant de l'allumer par le même moyen que précédemment. « Il paraît que cela sent un peu moins fort en pipe, j'espère que cela conviendra à votre nez délicat. Mais il n'y a pas de fumée sans feu, et il est donc légitime que le Champion du Feu fume, ne trouvez-vous pas ? »

« Et maintenant que nous en avons fini avec les questions fumeuses, je vous écoute. Mph, mph. » Conclut-il en crachant un nouveau nuage de fumée.

Modifié par un utilisateur mercredi 18 octobre 2017 23:10:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
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Offline Guigui.  
#73 Envoyé le : mercredi 18 octobre 2017 23:19:52(UTC)
Guigui
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Ne pouvait-il pas donner une réponse courte ? Etait-il obligé de faire un discours de dix minutes juste pour éteindre son immonde tabac, surtout pour le remplacer dans la foulée par une pipe à l’odeur tout aussi écœurante ?

Elle inspira légèrement essayant de chasser son exaspération, ce n’était pas le Champion qu’elle espérait, loin s’en faut, mais c’était bien lui, et il allait falloir faire avec lui, bon gré mal gré.

« Tu as raison, Zorg, il est temps de passer aux choses sérieuses. Pour comprendre ce qui arrive aujourd’hui, il faut remonter très très loin dans le temps, à la naissance des clans. »

Alors elle raconta la guerre entre les Quatre Druides originels, l’un vénérant la force et l'endurance de la pierre, l'autre la puissance et la férocité des bêtes sauvages, le troisième la terre abondante et la dernière, la pureté purificatrice du feu. Elle décrivit l’affrontement, la presque destruction de tout ce qui existait et l’alliance obligatoire, elle parla également de Soniéla et d’elle-même, les deux samsarans renaissant encore et encore dans le clan, élevée par l’une puis l’élevant à son tour. Enfin elle parla de la prophétie, des quatre druides devant revenir afin de guider les clans à recouvrer leur splendeur passée, les Champions du Feu, de la Terre, des Animaux sauvages et de la Pierre.

« Pour toi, il ne fait aucun doute, tu es le Champion du Feu, pour Jormung et Ilse, c’est plus compliqué, leur élément ne s’est pas encore révélé même s’il existe des signes. Et nous ne savons rien du quatrième. Quant au rêve, je ne peux rien dire de plus que ce que nous avons vu, je ne connaissais pas cette succube et d’après ce qu’elle a dit, c’était la première fois qu’elle me voyait, même si elle connaissait mon existence. Elle sait que les Champions sont revenus et elle sait que celui du feu est ici, à Nerosyan. Elle te cherche. »


Le récit d'Aksana dura longtemps, très longtemps, car la chamane racontait cette histoire à la manière de son clan, et celle-ci s'affranchissait de la concision pour saisir pleinement le sens de chaque mot. Mais cela mit à la torture l'esprit vif et rationnel du gnome, qui aimait par dessus tout que son interlocuteur aille droit au but et ne s'encombre pas de développements inutiles. Aussi émailla-t-il le récit de la chamane de soupirs exaspérés et de « ja, ja ! » crispés qui n'empêchaient pas celle-ci de continuer à son rythme, imperturbablement.

Heureusement, la bière arriva, suivie des plats, copieux et goûtus, ce qui permit à Zorg de trouver un dérivatif à son ennui. Lorsque Aksana eut enfin fini, elle avait à peine mangé alors que tout le monde avait fini. Zorg, repu et le ventre rebondi, se préparait une nouvelle pipe, mais il la posa pour applaudir. « Bravo ! Magnifique. Un récit épique digne des temps anciens. Un peu long, peut-être, mais très... instructif. Grâce à vous, j'en sais maintenant beaucoup sur votre... culture. Danke sehr schön. »

Il fit une pause, sa pipe non encore allumée à la main, fixant la chamane comme s'il voulait dire quelque chose mais sans oser franchir le pas. « Frau Aks... Je peux vous appeler Aksana ? Ja. Aksana, ne le prenez pas mal, mais il y a encore quelques jours, j'aurais pris ces récits fondateurs de votre clan pour de simples légendes. Je suis un magicien, vous comprenez ? J'analyse des faits, non des croyances. La plupart des récits fondateurs sont des tentatives d'explication de l'origine des choses par des peuples qui n'en ont pas une vision claire. Cela n'en diminue pas leur valeur littéraire, ou ethnographique, mais ce n'en sont pas moins des récits.

Le... problème, c'est que j'ai fait un rêve, ou plutôt quelque chose qui n'était pas un rêve, et que j'ai vu un village en flammes attaqué par des démons, et une succube, bien sûr. Et j'ai vu un colossal ours de pierre, une panthère majestueuse et le mythique Arbre de vie. Je suis rentré dans votre monde, d'une certaine façon. Mon monde de rouages et de calculs s'est invité dans votre monde mystique. Je dois vous avouer que cela m'a beaucoup perturbé. Et tout-à-l'heure, lorsque je suis tombé sur vous, j'ai à nouveau eu brièvement cette vision. Alors soit je suis fou - et certains prétendent que c'est le cas - soit les choses que vous avez mis si longtemps à me raconter sont effectivement la vérité - ou du moins une partie de la vérité.

Quant à nos deux amis ici présents, ma chère, il existe plus que des signes. Jormung est l'ours de pierre et Fraulein Ilse la panthère. Et vous êtes l'Arbre de Vie. Je l'ai vu au-dessus de vous. Je ne me reconnais pas moi-même en vous parlant ainsi comme une espèce de cinglé mystique, mais je ne peux pas nier ce que j'ai vu, même si cela dépasse totalement ma compréhension de magicien... »
Conclut-il en prenant un air rêveur, comme s'il réfléchissait. Il tira en vain sur sa pipe, mais elle n'était pas allumée. Il y rémédia et la leva vers la chamane. « pour le moment, du moins, » fit-il avec un sourire aussi vilain que malicieux.


Jormung essayait de manger lentement mais ses capacités masticatoires croisées avec son appétit n'avaient fait qu'une bouchée du repas. Après avoir écoute sa chamane, il écouta le gnome, qui était convaincant sur ses analyses, au point que Jormung inclinait la tête à chaque phrase pour signifier son accord avec les propos tenus. Il ajouta simplement, baissant un peu la voix : « ce qui m'inquiète dans ces visions et nos analyses, c'est le cinquième. Qui est-il ? Qu'est-ce qu'il représente? Et pourquoi pour lui, ou pour elle, on est dans une situation plus floue que pour nous quatre ? »

Il recommanda une bière pour l'aider à se détendre. Pour s'en convaincre surtout. Elle était surtout très bonne.


Ilse, elle, se sentait à mi-chemin entre leur chamane et son ami demi-orc. Autant elle trouvait que le gnome manquait parfois de tenue en soupirant à tout bout de champ et en mangeant comme un ogre, autant elle se surprit à également hocher la tête comme Jormung quand Zorg tirait ses propres conclusions. Le champion du feu était d'ailleurs si convainquant qu'Ilse se mit à douter un moment des paroles d'Aksana.

Aussi, afin de se donner un peu de temps pour réfléchir, elle commanda du thé ainsi que des desserts pour la tablée lorque la serveuse revint avec les bierre de Jormung. Tant que les deux hommes se remplissaient la panse, aucun des deux ne précipiterait la discussion. Aksana-kila, elle, était assez fine pour comprendre que la chasseresse avait besoin d'un peu de temps pour organiser ses idées.

Cherchant à trouver la vérité en elle-même, la jeune femme commença à lier les indices de la même manière que le dernier venu. Il y avait quatre champions : celui de la force et de l'endurance. Celui-là ne pouvait être que Jormung. Elle ne connaissait personne d'aussi tenace et fort que lui. Personne d'autre que lui n'aurait pu tuer un ours lors de son rituel de passage à l'âge adulte.

Il y avait ensuite celui de la pureté purificatrice du feu. Celui-là était sans conteste Zorg. Sa facilité à manier le feu et l'avis d'Aksana allaient dans ce sens. Même si Ilse se demandait ce que les esprits avaient derrière la tête en choisissant un tel champion, le constat était sans appel.

Puis venait le champion lié à la puissance et la férocité des bêtes sauvages. Ce champion, c'était elle. Elle en avait la conviction profonde et tous les indices témoignaient dans ce sens. Son père lui avait tout appris sur les bêtes. De leur mode de vie jusqu'à leurs techniques de chasse en passant par leurs techniques de reproduction et leurs cycle de migration. Non, pour elle, ça ne faisait aucun doute. Si elle était bien l'un des quatres champions de la prophétie, elle ne pouvait être que celui-là.

Il restait donc à trouver le dernier champion, celui qui tirait sa puissance de l'abondance de la terre. Zorg avait fait une remarque intéressante quand il disait avoir vu Aksana comme l'Arbre de Vie dans son rêve-vision. Or un Arbre de vie lui semblait être relativement proche de l'idée qu'elle faisait de la terre nourricière.

Hésitante sur la façon de présenter ça, Ilse porta la tasse de thé à sa bouche avant de prendre la parole. « Et si Zorg avait raison. Se pourrait-il que l'essence d'un champion ait pu investir l'une des incarnations de l'une de nos deux chamanes ? Je sais que ça parait fou dit comme ça, mais ce ne serait pas plus fou que ce qu'on a vu dans cette vision il y a quelques nuits de ça. Est-ce possible ? Et si oui, est-ce déjà arrivé par le passé ? » Ilse se sentait un peu fébrile de remettre en question la position de leur chamane ainsi, surtout devant un être qui était pour eux un parfait étranger il y avait encore une heure. Ce n'était bien sûr pas un blasphème. Mais on était clairement dans le manquement aux usages du clan.

Pour se rattraper, elle ajouta sans y croire : « Nous avons tekta-Soniela et Aksana-kila pour nous guider au sein du clan. Peut-être avez-vous aussi un guide dans cette ville ? Quelqu'un qui pourrait lire les signes et nous apporter des réponses, non ? » Ilse doutait que quelqu'un de la ville puisse réellement disposer de pouvoirs semblables à ceux de leurs chamanes. Mais ce peuple de combattants en armures étincelantes avaient bien réussi à contenir la vague de démons qui infestaient cette terre. Sa question n'était donc pas totalement stupide.

Modifié par un modérateur jeudi 19 octobre 2017 14:56:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Guigui.  
#74 Envoyé le : mercredi 18 octobre 2017 23:28:25(UTC)
Guigui
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A la question d'Ilse, Zorg s'étrangla dans sa bière avant de se mettre à pouffer de rire, des gouttes du liquide jaune s'égouttant de sa barbe et de ses moustaches. « Ah, meine liebe Fraulein, » fit-il en s'essuyant avec sa serviette, « vous autres sauv... barbares êtes vraiment des gens d'une très grande fraîcheur. Vous êtes tellement bucoliques. Je suis bien content de vous avoir rencontré, enfin... Surtout maintenant que je sais que vous n'avez pas l'intention de me sacrifier à l'un de vos dieux bizarres juste pour me faire honneur, hehehehe. »

« Mais croyez-moi sur parole, jeune Ilse, vous n'avez pas envie de rencontrer les guides spirituels de cette cité, » reprit-il sur un ton plus sérieux. « Ils sont bien au-dessus de notre simple condition, d'ailleurs, et ne nous recevraient pas. De toute façon, ce sont tous des obsédés. Iomédae est la religion dominante, ici, et pour combattre les démons, il faut des gens qui soient au moins aussi absolus qu'eux. Ce ne sont pas des gens fréquentables. Des obsédés, je vous dis. »

Le gnome reprit une gorgée de bière. « Mais en revanche, il y a bien des personnes qui pourraient nous aider. Enfin, je ne pense pas qu'elles pourraient vous apporter de réponses dans l'immédiat, mais elles pourraient être de bon conseil. Ce sont des magiciennes de l'Académie qui m'ont aidé pendant mes années d'études. Il n'y a pas que pour vous que je suis un être à part, voyez-vous, » fit-il en lissant ses moustaches d'un air satisfait. « Mon exceptionnelle affinité pour le feu a été remarquée très tôt. En plus d'être mes professeurs de divination, elles se sont spécialisées dans les phénomènes héréditaires, et elles ont étudié mon cas, avec d'intéressants résultats, dois-je dire. Elles sont très gentilles, et nous aideront. En tout cas, elles seront certainement très intéressées d'apprendre que je fais partie de vos prophéties. »


Aksana écoutait les réactions de Zorg avec attention, elle en oublia même de toucher aux plats posés devant elle. Ses analyses correspondaient aux siennes, les visions qu’il avait eu de l’ours en pierre et de la panthère confirmaient l’identité des deux champions, cependant elle sourit lorsqu’il parla de l’arbre de vie.
Jormung posa des questions pertinentes alors qu’Ilse semblait perdue.

« Je comprends tout à fait que tu penses que tout cela n’est que mythe et légendes, Zorg, mais je peux t’assurer qu’il n’en est rien. J’étais présente lors de l’affrontement des quatre druides et j’étais également présente quand ils décidèrent de s’unir pour accomplir le rituel qui leur permettrait de revenir par delà la mort. Il y a toujours eu quatre champions et une guide, Ilse, tu le sais bien. Mon rôle n’est pas d’être Champion mais de vous accompagner et de vous aider. La nature des Champions est imprévisible, c’est la première fois que nous avons un hors-clan, gnome de surcroît. Les symboles sont changeants, parfois il y a l’ours, une autre fois il s’agit d’un taureau, parfois c’est un homme, d’autre fois une femme. D’ailleurs le Champion du Feu originel était une humaine, de grande beauté.
Je ne sais pas qui est le quatrième champion, il n’y a pas encore eu de signe. La bonne nouvelle est que les démons non plus ne savent pas où il est ni qui il est. Mais il se manifestera, nos chemins se croiseront inévitablement. Nous n’avons mis que quelques heures pour te trouver Zorg, nous sommes arrivés hier soir et avons commencé nos recherches ce matin. Vu l’immensité de la ville, nous aurions pu passer des jours entiers sans jamais se croiser.

Je ne vois pas ce que des magiciennes peuvent nous dire de plus, mais nous pouvons les rencontrer si tu le veux, du moment que cela nous retarde pas trop. Nous devons rejoindre le clan au plus vite. »



Zorg posa une main sur son nez bulbeux lorsque la chamane évoqua le Champion du Feu originel, comme s'il voulait le tâter ou... le cacher. « Oui et bien ça va, j'ai bien compris que vous auriez souhaité une championne humaine à forte poitrine et pas un gnome disgracieux. C'est fou, cet espèce de racisme larvé, quand même. Et bien désolé pour vous, mais c'est Zorg la Pustule que les dieux ont choisi, ma chère, et il vous faudra faire avec ! » Cracha-t-il, piqué au vif.

« Pour le reste, » poursuivit-il plus calmement, « je m'étonne que vous ayez des souvenirs aussi précis de vos vies passées. Ce n'est pas le cas des samsarans habituellement. Et vous avez beau dire, je trouve étrange qu'en tant que guide, vous ayez vous aussi votre symbole mystique. Ça ne colle pas avec les mythes du même genre que l'on rencontre chez d'autres peuples primitifs. Enfin, je veux dire, de peuples, euh... premiers ! » Se reprit-il tout de suite, « Cette histoire s'est passée il y a tellement longtemps que l'on peut aisément qualifier votre peuple d'origine de "premier", j'espère que vous n'en disconviendrez pas. Hem, » fit-il quelque peu embarrassé.

« Comme vous le voyez, pas de racisme chez moi, » professa-t-il la main droite levée et l'autre sur le cœur. « Pour le reste, j'ai vu votre quatrième champion dans ma vision de l'autre jour. Ou plutôt, je l'ai deviné, mais il était perdu dans le lointain... Ou dans le brouillard, je ne sais plus. Mais je suis au regret de vous dire que la succube lui a collé sa lance dans le buffet. Je pense que l'Arbre de Vie, à l'heure qu'il est, il ne peut plus en voir que les racines, votre champion, hehehehe. Enfin bon, tout cela n'est pas très grave puisque je suis là ! » dit-il en tapant sur la table du plat de la main et en souriant de toutes ses dents. « Alors, vous souhaitez m'emmener dans votre clan ? Ma foi, j'accepte. Je crois que j'ai besoin de changer d'air. »

Soudain, Zorg prit un air plus circonspect, voire inquiet. « Par contre, euh... Chez vous, c'est quel niveau de confort, à peu près ? La nourriture est lavée ? Vous avez des sortes de lits ? Et au niveau de l'hygiène, il faut faire caca dans les bois et s'essuyer avec des feuilles, ou... ? »


Aksana s'étrangla en buvant une gorgée de bière en entendant les dernières questions de Zorg. Elle toussa et se reprit. « Ne t'inquiète pas, nous savons être civilisés. » Elle renonça néanmoins à s'excuser de l'avoir vexé en parlant de la première championne du feu, les excuses n'étaient plus nécessaires puisqu'elle n'en demanderait pas au gnome.

Elle recentra la discussion sur ce qui était important. « Le quatrième champion n'était pas dans le rêve, c'est d'ailleurs ce qui a extrêmement énervée la succube et l'a poussé à transpercer de sa lance Tetka-Soniela, la chamane du clan, celle qui m'a tout enseigné. Elle n'a pas partagé le rêve, elle n'est ni guide ni champion. Tu as une bonne connaissance des samsarans, logiquement les nôtres n'ont pas de souvenirs aussi précis de leurs anciennes vies, mais Tetka-Soniela et moi-même renaissons toujours dans le clan, l'une élève l'autre dans un cycle infini, notre sang circule dans le clan entier, notre présent se confond régulièrement avec le passé.

Tout à l'heure quand on t'a trouvé et que je t'ai approché, juste avant de te serrer la main, un souvenir s'est imposé à moi, très précis, intense. J'ai vu les Druides originels, j'ai vu le Champion du Feu, une femme de gr... , une femme donc, Jormung qui était un humain de puissante stature en harnois de bois noir et au cimeterre à la garde de bois noir également et Ilse, un chasseur ou un trapeur, c'était un homme élancé, habillé d'une armure de peau, sauvage et fougueux. Le quatrième hélas m'est toujours caché. Mais il se révélera en temps voulu. »


En espérant qu'il ne soit pas trop tard à ce moment là. Elle garda néanmoins ses doutes pour elle, il ne servait à rien d'embrouiller la situation plus qu'elle ne l'était actuellement, ceux qui l'accompagnaient avaient besoin de foi, pas de doute.

Modifié par un modérateur jeudi 19 octobre 2017 14:57:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Guigui.  
#75 Envoyé le : mercredi 18 octobre 2017 23:30:29(UTC)
Guigui
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Jormung attrapa chaleureusement Ilse en faisant le tour de ses épaules avec son bras, assez même pour presque revenir à son point de départ. «  Ah tu sais parler à mon être, et à mon estomac! » alors qu'il allait manger assez de sucres pour partir en guerre.
Il écouta la réponse du gnome concernant Iomedae et ses suivants. Du peu qu'il avait entendu, c'était des gens bons, qui voulaient le bien de tous. Ils savaient parfois tellement ce qui était bien qu'ils pouvaient t'y forcer. Même te brûler si le doute les habitait sur tes intentions. Ce n'était pas la pire des engeances mais Jormung avait moyennement envie de les approcher de près.

Aksana lui foutait les jetons d'une certaine manière. Il parvenait à comprendre le concept de réincarnation. Mais il avait du mal à imaginer comme on pouvait le vivre avec le sourire. C'était comme de se réveiller avec une gueule de bois, mais pour toutes les années d'avant, et avec la 'chance" de se souvenir toute sa longue vie de ce qu'on avait pu faire ou voir. Mieux valait espérer avoir eu des vies antérieures sympathiques et pleines d'hédonisme.

Jormung écoutait le gnome entre deux inspirations glucidiques qui semblait en connaître un morceau sur les Samsarans, en profitant pour retenir tout ce qu'il débitait. Il passait de sujets sensibles à des gamineries avec une facilité déconcertante, qui valut au demi-orque de rire à ses dernières questions.

« Faut pas s'inquiéter pour le racisme chez nous Zorg, vous ne partagerez pas ce fardeau seul s'il pointait le bon de son nez. Et comme vous serez un champion pour eux, je doute que vous ayez le droit à plus que des regards maladroits, ce qui doit être légion ici.
C'est quand même dommage que je n'ai pas fait cette vie-là en homme et la précédente en bâtard. Ça aurait été plus facile.
Vous deux qui avez je pense beaucoup lu ou vécu sur les mondes ominiriques, ce brouillard, ça serait une image, une sorte de symbole, ou un vrai brouillard? Il est peut-être dans une région souvent brumeuse. »



« Oniriques, » corrigea Zorg, « mais détrompe-toi, mon bon Jormung. Aksana est la seule de nous deux à posséder ce savoir. Nos approches de la magie sont radicalement différentes, vois-tu, » continua-t-il en regardant la chamane. « Il n'y a pas d'équivalent de ma magie dans vos tribus. Si je puis oser cette comparaison, Aksana aborde la magie en poétesse, et moi en architecte. J'ai abandonné l'autre manière, » ajouta-t-il sombrement, comme s'il se remémorait de mauvais souvenirs, « c'est la seule raison pour laquelle je ne suis pas aujourd'hui à l'état de squelette carbonisé... »

« par exemple, » reprit-il en agitant sa pipe qu'il tenait dans le creux de sa main, « quand Aksana dit que le quatrième champion se révélera en tant voulu, elle le fait parce que, dans le cas contraire, le récit fondateur de votre tribu perdrait son sens originel. Mais moi je dis : il le fera, ou pas. Les choses peuvent être, ou ne pas être. Se produire, ou ne pas se produire. Les champions sont toujours choisis au sein de votre clan. Ou pas, » fit-il en se pointant lui-même du pouce, avec un air réjoui. « Les champions sont toujours quatre, et combattent toujours ensemble. Ou pas. »

« La différence entre Aksana et moi, c'est qu'elle croit. Elle a la foi. Moi, je ne crois en rien, sinon en la magie. Je ne crois pas, j'analyse, je teste, je vérifie. Je ne dis pas que vous avez tort, Aksana. Je vous ai cru tout de suite parce que ma propre expérience du rêve, que je ne comprenais pas de prime abord, m'a permis de vérifier la véracité de vos dires. Mais je dis simplement : ne vous laissez pas enfermer dans le carcan d'un récit mille fois répété. Le Champion du Feu n'est pas celui que vous pensiez... Ou espériez. D'autres choses peuvent changer. Vous devez vous y préparer, » conclut-il gravement.

Un silence plein de réflexion s'installa un moment autour de la table, tandis que les Sang-Hurlants digéraient les paroles du gnome. « BÛÛÛRP ! Houlà, j'ai trop bouffé, moi... »


Si le silence s'était installé, il n'en restait pas moins que ça cogitait sévère sous le crâne d'Ilse. Au delà de sa première impression désastreuse, celle-ci n'aimait pas le tour que prenait la fin de cette discussion. En toute honnêteté, la jeune femme avait vraiment fait un effort en prenant sur elle et en s'accommodant des manières rustres de leur nouveau compagnon. En faisant fi de cela et de son physique... particulier, elle s'était véritablement attardé sur les idées de Zorg. Elle s'y était attardé et leur avait donné crédit au point de remettre en cause la voix de leur guide, ce qui en soi était une marque suffisante mais proche du blasphème à ses yeux. Tout cela, elle l'avait fait en pensant que ce nouveau champion leur apporterait quelque chose de différent, de neuf, quelque chose capable de faire la différence.

Mais en le voyant oôter sans retenue, elle se rendit compte que rien de ce qu'elle avait espéré n'était arrivé ou n'arriverait. Non, elle se rendait à l'évidence à présent. Tout ce qu'elle voyait maintenant, c'était un ignorant doublé d'un incroyant. La Foi Verte était le centre de tout ! Ça l'avait toujours été et ça le serait toujours. Elle-même avait été élevée dans cette Vérité, et renier cela, c'était renié toute son existence jusqu'à son être-même. C'était renier son rôle et ses existences antérieures. C'était renier son peuple. Et plus que tout, c'était renier le sens de la vie. Vraiment, tout cela était trop pour elle. Incapable de l'accepter, Ilse se tourna vers Aksana. Leur guide ne pouvait pas laisser passer ces dernières paroles car si elle le faisait, Ilse perdrait alors tous ses repères.

Ce serait alors le début d'un saut dans l'inconnu qu'elle se sentait incapable de surmonter.

Modifié par un utilisateur mercredi 18 octobre 2017 23:37:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Guigui.  
#76 Envoyé le : mercredi 18 octobre 2017 23:31:28(UTC)
Guigui
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Aksana resta pensive après que Zorg ait parlé, puis elle reprit la parole de sa voix douce et mesurée. « Des éléments changent c'est vrai, rien n'est figé, chaque cycle revient différent de l'autre, moi-même je ne suis pas une copie conforme de mon ancienne vie, mais il y a une permanence. Des choses immuables. La nature des champions n'est pas fixé, leur nombre si.
Mais comme vous le faites remarquer, nous n'avons pas la même approche de tout ceci. Pour vous, c'est un sujet d'étude, pour moi ce sont mes traditions et mes croyances. »



« Exactement ! » appuya Ilse juste derrière. La réponse semblait un poil précipité et le ton transpirait clairement l'implication personnelle, mais on sentait également une volonté de ne pas rabrouer l'autre. « La vie n'est que changement et les notres l'ont très bien compris. Nous dire de nous y préparer c'est comme demander à un bébé de respirer. »

La réponse d'Aksana lui avait donné la possibilité d'en placer une. Mais essayer d'expliquer ses croyances ou de montrer la bonne voie à Zorg sans paraître condescendante lui semblait compliqué. « Et Aksana-kila a doublement raison. Peut-être que pour vous, tout ceci a l'air fou et que vous avez besoin de vous raccrocher à quelque chose de connu. Mais n'oubliez pas que notre peuple possède une connaissance millénaire. Ce qui vous semble peut-être difficile a concevoir n'est en fait que le reflet de la réalité. La Nature a un esprit et un coeur. Et nous en sommes ses héraults et ses champions. »

« J'espère que vous serez capable de le voir et de nous comprendre. De vous dépend la survie de notre peuple... et peut-être celui de tous les peuples vivant sur cette terre. » finit-elle par dire en reprenant une tasse de thé.


« Ho ho ho ! De tous les peuples vivant sur cette terre ? Comme vous y allez ! » Fit le gnome en adoptant une mine enjouée, « serais-je Zorg le Grand, Sauveur du Monde ? L’Élu de tous les peuples ? Le guide suprême ! Der Führer ! Mouahahaha ! » Cria-t-il d'une voix exaltée, de sorte que plusieurs clients se retournèrent vers leur tablée pour voir ce qu'il s'y passait.

« Vous avez décidément l'exaltation et la soif d'absolu qui caractérisent les jeunes humains, Fraulein Ilse, mais pardonnez-moi, c'est vous qui vous raccrochez désespérément à ce que vous connaissez, » répliqua-t-il en pointant l'intéressée avec sa pipe. « Je ne crois pas trop m'avancer en affirmant que vous ne connaissez pas grand-chose du monde, de sa vastitude, de sa complexité et... de ses nuances. Vous avez probablement tendance à tout voir en noir ou en blanc, comme tous les jeunes. La perception des nuances vient en général avec l'âge et l'expérience. »

Le gnome prit alors une mine plus grave, voire triste, tandis que ses épaules s'affaissaient sensiblement. « J'ai plutôt une assez haute opinion de moi-même en général mais, au risque de vous décevoir, ma chère, votre Champion du Feu n'est qu'un gnome contrefait qui ne supporte pas la lumière et dont les pouvoirs ne sont que le fruit des expériences eugénistes d'un ancêtre cinglé qui a utilisé des membres de sa famille comme cobayes. Il n'y a nulle prophétie, nul Grand Dessein - ou destin - là dedans. Et la seule partie du monde qui soit en danger, c'est votre village, j'en ai peur. Village dont à peu près tout le monde se fout, à part vous. »

« Mais en parlant de créatures contrefaites, » reprit-il avec une voix plus gaie, comme s'il voulait rompre avec l'atmosphère morose qu'il avait instillée, « l'heure tourne et il serait peut-être temps que nous allions rendre visite à l'ettin à chignons. Elles sont sûrement à l'Académie, à cette heure-ci. Je ne sais pas si vous pourrez rentrer mais, au pire, je devrais pouvoir les faire sortir. A ce propos, si je parviens à vous faire rentrer à l'Académie, je ne saurais trop vous recommander de vous comporter comme les gens civilisés que vous prétendez être. Vous aurez donc à cœur de ne pas uriner sur les pelouses, essayer de tuer les pigeons (certains sont des familiers) ou de mettre tout ce qui brille dans vos besaces. J'ai une réputation à tenir et je compte sur vous pour ne pas la ternir...  »


Alors que le gnome dénigrait leur savoir, leur culture et leur peuple avec cette suffisance et cette condescendance qu'Ilse connaissait de ces étrangers, la jeune femme sentit son sang ne faire qu'un tour. Regardant le gnome droit dans les yeux, elle lui parla sur un ton soudain si froid qu'on aurait pu sentir l'hiver s'inviter dans la taverne. « Cher Zorg, que vous médisiez la sagesse de notre peuple est une chose. Tous les vôtres font toujours ainsi. Que vous critiquiez ma jeunesse sous prétexte que l'âge serait gage de raison et de recul passe encore. J'ai déjà vu des jeunes abrutis imbus d'eux-mêmes comme des vieux schnocks cons comme leurs pieds.  » Se penchant ensuite en avant de manière à tirer l'encolure de Zorg jusqu'à ce que leur visage ne soit plus qu'à une distance d'une main, elle ajouta : « Mais si vous ne nous croyez pas et que vous n'êtes pas prêt à [b]tout[b] pour nous aider, je vous promets qu'on va régler ça tout de suite et dehors. » Relâchant le gnome pour se tourner franchement vers la chamane, la chasseresse termina : « Il vaut encore mieux ne travailler qu'à trois, plutôt que d'embarquer avec nous quelqu'un qui ne croit même pas en ce que nous faisons. »

Déjà fragilisée et en mal de repère depuis le départ de leur tribu, la jeune femme avait espéré trouver une aide salvatrice en la personne du troisième champion. Mais à la place, tout ce qu'elle avait trouvé, c'était un gnome aussi urticant qu'un poux et aussi peu concerné que le dernier des soulards. Si elle avait fait montre de bonne volonté en supportant ses manières, ou plutôt son manque de manières, et ensuite son apétit monstre, elle ne se sentait pas la fo.... Non. Correction. Elle refusait d'embarquer une personne comme ça qui parlait des siens sans le moindre respect, champion ou pas, ordre de la chamane ou pas !

Le fait qu'il semble s'ouvrir sur ses failles avait été totalement occulté par la perte de sang-froid qu'Ilse venait de subir. Quant à la visite de sa fameuse Académie, elle éprouva le plus grand mal à en avoir un bon a priori. Etait-il seulement concevable qu'un sage refuse de guider son peuple comme le gnome venait lui-même de leur indiquer ? Et si Zorg était lui-même un produit de cette école, d'autres membres du corps enseignant et étudiant devaient avoir développé le même genre de pensée et de comportement. Rien que de penser aux possibilités que cette implication présentait la fit tiquer du nez.


« Hé ! Attention, j'ai des lunettes ! » Glapit le gnome quand Ilse l'attrapa par le col. Il ne pipa mot tant qu'elle parla, mais ce fut pour reprendre de plus belle lorsqu'elle eut fini. « Non mais qu'est-ce qui lui prend, à celle-là ! C'est du racisme ! De la discrimination envers une personne verticalement défavorisée ! Régler ça dehors, la belle affaire ! Quand tu vas rentrer chez toi, tu vas faire la fiérote et raconter tes exploits ? Pensez donc, casser la figure à un gnome dans la rue, c'est digne d'un champion de la Foi Verte ! »

Zorg, toujours furieux, réajusta son pourpoint qui était légèrement sorti de sa ceinture suite à l'empoignade. Il grommela quelques paroles inintelligibles pendant l'opération avant d'ajouter en pointant le doigt sur Ilse : « et tu payes quand même mon repas ! Donner c'est donner, reprendre c'est voler ! »

Modifié par un utilisateur mercredi 18 octobre 2017 23:42:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Guigui.  
#77 Envoyé le : mercredi 18 octobre 2017 23:32:49(UTC)
Guigui
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« Ilse ! Ca suffit, reprend-toi. »

La voix de la jeune chamane était froide et claqua dans l'air comme un coup de fouet.

Puis, d'une voix plus douce, elle reprit : « Tu ne peux demander à un hors-clan, mage de surcroit, de croire aveuglément ce que des étrangers comme nous racontons. N'oublie pas qu'il ne connaissait rien à la foi verte ou aux Champions il y a juste quelques heures et pourtant il nous a écouté et accepte de venir avec nous. Il pense que nous parlons de légendes et de mythes, il n'a pas été élevé dans la foi et les coutûmes, c'est normal qu'il pense ainsi, ce n'est pas grave, plus tard la vérité s'imposera à lui. Le Champion du Feu se reveillera pleinement et il ne fera qu'un avec ses incarnations. Laisse-lui le temps, nous devons nous habituer les uns aux autres. Crois-moi si je te dis que j'aurai préféré un ou une Iobarienne. » Elle se tourna vers Zorg. « Sans offense. » puis de nouveau vers la jeune fille déboussolée, « mais les druides se sont manifestés et il est le Champion du Feu. C'est ainsi. »

Elle se tourna pleinement vers le gnome. « Nous sommes tous un peu secoués par tout ce qu'il se passe, excuse l'emportement d'Ilse, elle a la fougue des bêtes sauvages en elle. Évidemment, le repas est sur notre note. »


Jormung envoya son poing vers le milieu de la table comme pour frapper un ennemi invisible, ou attirer l'attention.
Il avait été patient jusque là, essayant d'écouter les arguments de chacun, et de ne froisser personne, mais la discussion déviait totalement de son but premier.
La façon dont ses yeux se plissaient très légèrement renforçait la verticalité de ses énormes crocs et ajouter de la fermeté à sa mâchoire trop carrée. Avec une tête comme ça, il n'aurait jamais passé le poste de garde à l'entrée de la ville.

« On n'a pas encore fait un pied en dehors de la ville que les champions se transforment en morpions. Zorg a passé des années ici, et on débarque pour lui dire quoi faire, si des gnomes étaient venus au village avec des prophéties, sans mentir, on leur aurait pissé dessus. »

Il ramena sa main vers la chopine, et reprit la parole en gardant sa bière en main, provoquant quelles vagues de mousse dans le récipient. «  Là Zorg est heureusement très intelligent et comprend que c'est un peu gros pour hasard, donc il nous écoute, et il nous accompagne, c'est déjà pas si mal, je craignais plus d'embuches, de sang et de tripes pour qu'on trouve le champion du feu.

Là où chuis pas d'accord, c'est de dire que ça concerne que le village. Dans le rêve qu'on a fait, les gens dans la merde immédiate, c'est le village, et les deux autres champions. Et autant on a un village pour vous défendre, autant vous n'aurez pas grande monde. Vous êtes pas moins dans la merde que nous.

Mais surtout, si on enlève ses prophéties du tableau, ce qui nous guette tous ici, c'est la mort par les démons et leur Plaie. Alors c'est sûr, en étant plus au Nord, on devrait crever les premiers. »


Il prit une gorgée avant de conclure. « Mais je sais pas si crever en Desnus plutôt qu'en Sarenith soit une si grande chance si on est certain de crever. On devrait se mettre en route plutôt que de commencer à se chamailler. » dit-il en prenant à nouveau Ilse par l'épaule, comme pour la calmer, tout en finissant sa bière, l'accompagnant d'un rot qu'il tendit vers Zorg, comme pour faire la paix entre eux.


Alors qu'Ilse avait perdu le contrôle de ses nerfs et essayait de reprendre la maîtrise de ceux-ci, elle vit ce petit bout de chair et de poils sur pattes réagir exactement comme elle se l'imaginait. Il se rebuffait sans être capable d'accepter son défi. Seul comptait la bouffe. C'était dire à quel point la jeune femme se sentait flouée devant ce 3ème champion. Pas le moindre sens de grandeur ou d'héroïsme en lui. pensa t-elle en secouant la tête de guache à droite.

Elle se sentait prête à réagir de nouveau quand coup sur coup, ses deux compagnons l'arrêtèrent et la reprirent.

D'abord, ce fut la chamane qui la rabroua comme le dernier des mendiants. Plus que ça encore ! Au lieu de lui donner raison, elle applatit son front plus bas que terre en présentant ses excuses au gnome ! Jamais Ilse n'avait vu Tekta-Soniela agir de la sorte et jamais elle n'avait eu l'intention de s'excuser pour son action justifiée. Le fait qu'Aksana la réduise au silence pour se comporter ainsi ébranla la jeune femme jusqu'au tréfond d'elle-même. En agissant ainsi, leur guide venait de créer la première fissure dans l'admiration et la confiance que la jeune sarkorienne lui portait.

Mais ce n'était rien en comparaison de ce que Jormung venait de dire et faire. Se dégageant l'épaule d'un geste sec, elle le transperça de ses yeux. Si la jeune s'était imaginé pouvoir avoir confiance en quelqu'un, c'était bien Jormung. Elle l'avait toujours soutenu et appuyé, même lorsqu'il n'était pas toujours dans son bon droit au sein du clan. Toujours ! Elle en avait été jusqu'à créer une fracture jusque dans sa famille pour ça, bon sang ! Et là, au moment où elle avait le plus besoin de lui, lui l'avait lâché sans vergogne. Comme si un petit geste amical pouvait suffire à compenser l'erreur qu'il venait de commettre.

Elle en était effarée, sidérée. Toutes ses années de conivence et d'amitié qu'elle pensait solides comme du diamant ne l'étaient en fait pas tant que ça. Lui déblatterait des idioties sur le fait de mourir au nord ou de mourir au sud. Mais qu'est-ce qu'on s'en fichait !? Tout ce qu'elle voulait, c'était un peu de compréhension et de soutien de sa part ! L'autre venait de dire qu'il se fichait comme d'une guigne de son peuple et ça ne choquait personne. C'en était trop pour Ilse. Après avoir porté un regard éloquant à la tablée, mais surtout au demi-orc, elle se leva brusquement afin de se diriger vers les latrines. Ce foutu thé lui pressait la vessie et elle avait besoin de prendre un peu l'air.


Jormung observait Ilse se vexer encore davantage, ce qui ne faisait qu'animait sa rage. Il tendit une jambe en dehors de la table et tourna la tête pour regarde le mur en face, soufflan du nez alors qu'il croisait les bras.
«  Voilà pourquoi j'aime pas le thé, » se contenta-t-il d'ajouter.

Modifié par un utilisateur mercredi 18 octobre 2017 23:47:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Guigui.  
#78 Envoyé le : jeudi 19 octobre 2017 23:30:13(UTC)
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Lorsque Aksana, puis Jormung, firent tour à tour la leçon à Ilse, une joie malsaine illumina le visage de Zorg, bien qu'il chercha à se contenir pour la cacher. C'était la satisfaction de celui qui, ayant délibérément provoqué quelqu'un, voyait cette personne se faire rabrouer pour son mauvais comportement alors qu'il savait très bien en être à l'origine. Une fois la jeune fille partie, il prit un air à la fois modeste et sage. « Ce n'est rien, ce n'est rien, mes bons amis. Ne vous frappez pas pour cela. La jeune Ilse se rendra vite compte de son erreur, j'en suis sûr, et fera amende honorable. »

« Pour le reste, mon cher Jormung, effectivement je n'ai pas grand monde pour me défendre... A supposer que cette succube soit une réelle menace. Et, comme je vous l'ai dit, jusqu'à preuve du contraire je la tiens pour telle. D'après ce que j'en sais, ce genre de démon peut faire preuve d'une grande subtilité, je suppose donc qu'elle n'aurait pas grand mal à s'introduire en ville pour me trouver, et croyez-moi si je vous dis que je n'ai aucune envie de connaître les 666 moyens de découvrir le plaisir à travers la douleur. Donc je vous suis, en espérant trouver des réponses à cette énigme... Et en espérant aussi que je n'aurai pas encore plus d'ennuis en le faisant. Mais ne me demandez pas de prendre fait et cause pour votre clan qui m'est parfaitement étranger. Je ne vous souhaite aucun mal, mais pourquoi risquerais-je ma peau pour vous ? Vous savez très bien que ce n'est pas une demande raisonnable. Pas à ce stade, en tout cas, ja ? »

Après un instant de silence, il reprit, sur un ton moins sage et plus enjoué, frappant la table de la paume de la main. « Bon, nous avons peut-être assez traîné ici, nicht wahr ? Je ne sais pas quand vous désirez repartir chez vous - le plus tôt possible apparemment. Disons demain matin, ja ? J'ai quelques affaires à préparer et à régler - je dois payer mon loyer, entre autres. Si vous connaissiez mon proprio, vous auriez moins peur des démons, croyez-moi. Et je vous propose à nouveau de venir à l'académie rencontrer les professeurs Logy. Il y a matière à avoir une conversation très intéressante, j'en suis persuadé, et vous pourriez vous en trouver bien, Aksana. Ne rejetez pas le savoir académique parce qu'il est différent du vôtre, » dit-il sur un ton d'où transparaissait une certaine bienveillance... non feinte, semblait-il.


Jormung riait tandis que le gnome en remettait une couche.
« Je vais chercher la petite, » dit-il en se levant, se dirigeant dans un premier temps pour payer la note du jour. Il partit ensuite à la recherche d'Ilse en se dirigeant vers les latrines. Un homme attendait pour y aller, et le regard de Jormung lui passa l'envie de pisser. Il frappa aussitôt à la porte.

« T'as fini ? On va bientôt y aller. On doit lui laisser cinquante pas d'avance pour que tu nous le dégommes pas et qu'on mette tout le clan en danger ou ça va aller? J'sais pas toi mais moi vomir, chier ou pisser, ça m'a jamais aidé à quoi que ce soit, alors si t'as un truc qui passe mal, on peut voir ça maintenant, loin des odeurs qui ... ah mais comme ils font ici pour chier tous au même endroit comme des lapins ! » Glissa-t-il alors que ça lui prenait aux narines.


Ilse, qui cherchait un peu de tranquilité après cette triple déception, accueillit fort peu chaleureusement cette arrivée du demi-orc. « Quoi ! Qu'est-ce que tu me veux, maintenant ? Tu vois pas que je suis occupée ? » On sentait parfaitement depuis l'autre côté de la porte qu'il n'était pas le bienvenu.


Jormung allait balancer son poids dans le bois des latrines quand il s'arrêta et pesta. « T'as un léopard qui est mort pour que tu sois adulte, et tu vas bouder dans les latrines pour l'honorer? Tssssah! On attendra la princesse léopard devant l'auberge, si elle accepte son destin, aussi petit et tordu soit-il! À trop fermer un œil pour chercher à faire mouche, tu vois plus rien autour car ta vision est étriquetée. On avance pas avec juste un objectif, on doit faire avec le terrain. Même quand il est moche et ingrat. » dit-il en repartant furax vers l'auberge.


Décidément, Jormung ne comprenait rien à rien. Bordel, rien à rien ! Ilse fulminait de l'autre côté de la porte. Le demi-orc venait balancer ce qu'il avait en tête en lui faisant la morale au passage, et direct, il repartait sans insister, sans l'écouter parce qu'elle faisait montre d'un peu d'humeur. Mais qu'est-ce que c'était que cette manière de faire, enfin ?

Quand les rôles avaient été inversés, Ilse ne l'avait-elle pas soutenu ouvertement contre vents et marées quand les gars du clan cherchaient à le rejeter ? Est-ce qu'elle n'avait pas prouvé son engagement ? Qui d'autre qu'elle s'était posté à ses côtés aussi franchement quand personne ne cherchait à le reconnaitre ? PER-SON-NE ! Elle avait affronté non seulement les regards de travers des grands, mais aussi celui plus dur de son père. Elle avait pourtant tenu bon jusqu'à créer une fracture au sein même de sa propre famille pour un étranger. Elle avait accepté de perdre la complicité de son frère en grandissant pour défendre l'idée que le bien de la tribu passait avant tout le reste.

Et lui, ce sang-mêlé et ami, la lâchait dès la première occasion ? Et lui abandonnait à la première porte close ? Si cela était possible, Ilse se sentait encore plus énervée à l'encontre du demi-orc qu'avant son départ de la table.

Tapant du pied dans cet espace exigu, Ilse en prit malgré tout acte. Sachant qu'elle ne pourrait rien régler pour l'instant, elle finit par sortir des latrines pour rejoindre sa table avec la ferme intention de ne plus faire d'effort pour intégrer ce connard de gnome. Si lui se fichait de son peuple, elle ne voulait pas l'intérêt de chercher à faire des efforts pour ce petit être égocentrique et imbu de sa personne.


Voyant que la discussion s'était envenimée, Yourik servit précipitamment une tablée avant de se diriger vers les sarkoriens et le gnome. Ilse et Jormung avaient déjà eu le temps de quitter la table, engendrant des regards curieux des autres clients, qui déjà, pour certains, paraissaient suivre discrètement la discussion d'une oreille tout en feignant ne pas s'y intéresser. Les sourires en coin, pour certains dédaigneux, en disaient long sur ce qu'ils pensaient de ce qu'ils avaient entendu, ou cru entendre.

« Eh bien ? Tout va bien ? » vint-il s'enquérir. « Voulez-vous que je vous fasse monter le reste du repas pour discuter à l'écart ? » Il semblait tout autant s'inquiéter de l'intimité du groupe que de la réaction de ses autres clients. « Je peux demander à Brianne de vous préparer les lieux si vous le souhaitez. » compléta-t-il en désignant d'un geste du menton la serveuse.


Aksana sourit à Yourik, un peu contrite. « Excuse-nous pour cet éclat, nous allons sortir un moment, ça fera du bien à tout le monde. Nous avons fini de manger, de toute façon, c'était vraiment excellent, encore toutes mes félicitations à la cuisinière. Nous devrions rentrer en début de soirée au plus tard et nous partons très certainement demain matin. Peux-tu nous préparer de la nourriture pour la route ? Pour quatre personnes. »

Puis ce tournant à nouveau vers Zorg, elle lui proposa : « Allons voir ces magiciennes dont tu nous as parlé puisque tu y tiens. Toute source de connaissance est bonne a prendre mais je doute fort que dans ce cas précis, elles aient quelque chose à nous enseigner. »
D'un geste, elle invita le gnome à la devancer afin de sortir de l'auberge.


Le gnome laissa Aksana gérer seule la question de l'aubergiste inquisiteur et, à son geste d'invite, ramassa sa pipe et sa blague à tabac avant d'entreprendre de descendre de sa chaise avec précaution. Ce n'était pas le moment de se casser la figure devant tout le monde.

Une fois dehors, il récupéra Kyppyk qui avait monté la garde caché quelque part dans sa charrette et dit à la chamane : « nous allons passer garer ma charrette chez moi, si vous le voulez bien. Elle est encombrante et c'est presque sur le chemin, je n'habite pas très loin de l'Académie. Pour le reste, "ces magiciennes", comme vous dites, n'auront peut-être pas grand-chose pour vous, mais j'ai l'espoir qu'elles auront quelque chose pour moi... Aujourd'hui ou un autre jour, après d'autres recherches. Et au final, ça devrait tout de même vous intéresser de savoir pourquoi je suis votre Champion du Feu, moi, un gnome étranger à votre clan, nicht wahr ? »

Se contentant de suivre Aksana et Jormung, Ilse ne décrocha pas un mot lorsque que Zorg chercha à faire la conversation avec eux. Son histoire ne semblait l'intéresser que vaguement. Après tout, que pouvait-elle attendre d'un rustre qui n'avait rien à faire d'eux en retour ?

Modifié par un modérateur vendredi 20 octobre 2017 10:07:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline vaidaick  
#79 Envoyé le : vendredi 20 octobre 2017 10:59:53(UTC)
vaidaick
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ourik acquiesça de la tête. « Très bien chamane. Je vous prépare tout ça. » Il regarda un instant Aksana, comme s'il allait rajouter quelque chose, mais sembla se raviser et repartit s'occuper de ses autres clients.

Le groupe sortit, pas forcément dans la bonne humeur, et retrouva la foule compacte qui déambulait en continue dans l'immense ville. Suivant le gnome à travers la populace, ce qui n'aurait pas toujours aisé compte tenu de sa petite taille s'il n'y avait eu sa charrette, il changèrent de district.

Il leur expliqua que la ville était divisée en quatre districts. Celui dans lequel ils s'étaient rencontrés, et où se trouvait l'auberge de Yourik et Héléna, était le Confluence District. Lui vivait dans le Woundward District, proche de l'académie de magie.

De fait, en partant de l'auberge, ils durent contourner une série de maison en se dirigeant d'abord vers le nord-est en direction de l'immense cathédrale afin de récupérer un des axes principaux, avant de bifurquer vers le sud-est, en direction d'un des immenses murs séparant la ville en quartiers. Là, ils passèrent une grande double porte similaire à celle par laquelle ils étaient entrés dans la ville, presque tout autant gardée. Cependant, là, nul ne les arrêta ni ne les interrogea. Les gardes paraissaient vigilants, mais n'arrêtaient pas chaque passant. Heureusement ! Car la circulation, déjà dense, en eut été d'autant plus ralentie.

Ce district ne leur parut pas vraiment différent du précédent. Les maisons étaient identiques dans leur ensemble. Seuls les bruits et les odeurs du port manquaient. Zorg les fit remonter de nouveau vers le nord-est, puis vers le nord-ouest, encore une fois en direction de la cathédrale. Il leur expliqua que le trajet eut été plus court en remontant à partir de l'auberge tout le long vers le nord-est, puis en passant par la cathédrale avant de redescendre au sud-est, mais les véhicules étaient formellement interdits en son sein, sauf dérogation. Dérogation qu'évidemment, un alchimiste muni d'une charrette à bras ne pouvait obtenir.

Enfin, ils arrivèrent à leur première destination : la maison à deux étages qu'habitait Zorg, et dont il partageait la location avec des voisins forts sympathiques. Il désigna un grand bâtiment un peu plus loin, au pied de la cathédrale, qui paraissait malgré sa taille imposante bien petit en comparaison de celle-ci, comme étant l'académie, leur prochain arrêt.

Mais dans l'immédiat, il lui fallait déposer dans la cour sa charrette à bras, et peut-être régler quelques affaires. Ce fut le moment que choisit la vieille Mohrss pour sortir sur le perron, elle qui ne bougeait pas souvent de chez elle. Zorg aurait juré qu'elle guettait ses allées et venues, et qu'elle ne sortait que pour le harceler. « Eh bien ! Voilà qu'il nous ramène des sauvages maintenant ! » râla-t-elle de sa voix nasillarde de vieille femme en désignant de sa canne tordue les trois barbares. « Va donc trimballer ta charrette du diable ailleurs, le gnome ! C'est pas en revenant en milieu de journée que tu vas réussir à payer ton loyer au vieux Albert ! »

Le vieux Albert était le propriétaire de la maison, et il habitait juste de l'autre côté de la rue. Grand et gros, chauve et doté d'un triple menton, le magicien le soupçonnait d'avoir des ancêtres ogres, dont il avait également hérité du caractère et du comportement. Peu de gens l'appréciaient. Peu de gens, hormis la vieille Mohrss, bien entendu !

Modifié par un utilisateur vendredi 20 octobre 2017 11:02:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
Offline Guigui.  
#80 Envoyé le : vendredi 20 octobre 2017 23:01:48(UTC)
Guigui
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Zorg
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« Scheisse ! La Mohrss ! » hurla Zorg en faisant un bond qui le propulsa presque dans les bras de Jormung, mais la peur magnifiée par la surprise laissa bientôt la place à la colère. « Comment se fait-il que tu sois sorti de ton sarcophage, la momie ? » Cracha-t-il alors que ses moustaches se mettaient à friser et à se hérisser d'une horrible manière.

« C'est... ma voisine du dessous. On n'a pas de très bons rapports... » fit-il en se retournant vers ses nouveaux compagnons, presque en aparté. « Ne te mêle pas de mes affaires avec Albert, vieille morue décatie ! » Reprit-il en se retournant vers l'ancêtre comme un... scorpion, en l'occurrence. « J'ai toujours payé mon loyer en temps et en h... Euh, je... J'ai toujours payé mon loyer ! » Continua-t-il, pris par un embarras soudain, mais qui ne dura pas. « Et je paie aussi un supplément pour ma charrette, alors ne t'avise pas d'y toucher ! Certains tiroirs sont piégés, tu es prévenue ! » Cracha-t-il en pointant un doigt menaçant vers son ennemie.

Il alla ensuite ranger sa charrette à l'emplacement qui lui avait été dévolu, et même tracé à la craie sur le dallage de la cour par un Albert bien décidé à ne pas lui accorder un pouce carré de trop, le tout sous le regard inquisiteur et mauvais de la veuve, dont les yeux emplis d'une vitalité malsaine dardaient des éclairs tantôt sur lui, tantôt sur ses nouveaux compagnons.

Modifié par un utilisateur samedi 21 octobre 2017 21:24:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

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