Apres cette expérience déroutante de sensations de chute dans les ténèbres, il fallut plusieurs minutes aux sens de Doua, Darmrok, Berbie, Solveig et Eldarion pour se stabiliser et que le monde autour d'eux prennent forme. Au bout de quelques instants, ils pouvaient finalement distinguer la cité elfique qui les entourait, avec ses hautes tours gracieuses qui s'élevaient au-dessus de bosquets soigneusement entretenus.

Cependant, ce n'était pas que l'étonnant voyage qu'il venait d'effectuer qui était à l'origine de leurs troubles.
Alors qu'ils se trouvaient sur le pavé d'une intersection d'avenues en bordure d'une cité entourée par la forêt, les couleurs flamboyantes si propres à la verdure et aux fleurs semblaient ternies. Les bruits de la vie citadine et de la faune forestières étaient assourdies et les ombres étrangement longues et noires, comme s'ils percevaient leur environnement à travers une vitre teintée et les oreilles bourrées de coton.
Mais le plus déconcertant restait le ciel : ce n'était plus qu'un vortex de nuages gris qui tourbillonnaient autour d'une immense tâche noire au firmament.

Autour d'eux, il n'y avait aucune trace de drows, ni d'aucun ennemi de toute sorte.
Plus troublant encore, ils étaient en face d'un grand bâtiment à la structure vaguement familière.
Puis ils se souvinrent la dernière fois où ils l'avaient vu. C'était la veille, au moment où le soleil se levait.

Ils se trouvaient devant la bibliothèque de Reenai, sauf que cette dernière était en parfait état.

Modifié par un modérateur samedi 30 mars 2019 21:37:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Son aigle toujours sur l'épaule, Doua regardait avec une curiosité suspicieuse l'étrange tâche ainsi que la ville autour d'eux. La présence de la bibliothèque en bonne état, ne pouvait avoir que 2 significations:
soit ils étaient à Celwynvian et avaient voyagé dans dans le temps,
soit ils étaient dans une ville qui ressemblait à la Celwynvian qu'ils connaissaient... un double mais indépendant.

Alors qu'il se pinçait le nez en soufflant fort dedans pour tenter de se déboucher sans succès les oreilles, il réfléchissait à cette double possibilité.



Après un moment, regardant dans toutes les directions, il se racla la gorge et murmura : « Je ne sais pas exactement où l'on est, mais cette tâche ressemble étrangement au phénomène qui surplombait Port-Enigme... et je n'apprécie que moyennement être aussi visible à n'importe quelle paire de yeux... Dirigeons-nous vers la bibliothèque, accolés au mur, nous devrions être moins ostensiblement visibles! »

Dévarié, exposé, le groupe commença à se diriger vers la bibliothèque tandis qu'ils essayaient tous de comprendre où ils avaient atterri. C'est à ce moment là que les portes du bâtiment commencèrent à s'ouvrir et une silhouette humanoïde en franchit le seuil.

Ils s'immobilisèrent, prêts à faire face à ce qui allait surgir devant eux.
Mais la créature qui s'avançait tranquillement vers eux n'était en fait qu'un elfe assez costaud, le nez en l'air, observant le ciel sans même remarquer l'étrange groupe un peu plus loin.
Malgré la pénombre environnante, ils pouvaient voir que l'imposante silhouette était vêtu d'une resplendissante robe d'un vert et d'un argent ternis, à l'image du monde qui les entourait.
Il s'agissait bien d'un elfe et non d'un drow, même si sa peau claire semblait s'obscurcir dans l'atmosphère ténébreuse qui régnait.

Alors qu'ils se dirigeaient vers la bibliothèque, Doua réfléchissait. Il se souvenait avoir lu dans différents écrits spécialisés sur le monde des plans, la description de celui des ombres. Le monde où ils avaient atterris y ressemblait bien qu'il semblait y avoir trop de détails et de "luminosité" pour s'agir réellement du plan des ombres. Il n'avait, cependant, aucun doute que cet endroit subissait l'influence du plan des ombres... comme une sorte de demi-plan connecté.

Il allait transmettre le résultat des ses réflexions quand l'elfe sortit de la bibliothèque sans les voir alors qu'une taupe borgne ne les aurait pas manqué... Il s'immobilisa un instant avant de se mettre au sol dans l'herbe, sans quitter des yeux l'elfe...

Eldarion, voyant ses camarades se cacher, en fit de même, ordonnant d'un geste à Onyx de faire de même, avant de chuchoter : « Un elfe ? Serait-ce un traître ? Je ne le reconnais pas... Ce lieu est de plus en plus étrange... »

L'elfe se retourna lorsqu'il entendit Berbie chuter dans l'herbe.
Plissant les yeux, il essayait de concentrer son regard sur les silhouettes couchées au sol, pourtant bien mal dissimulées.
Comme s'il finissait par arriver à capter leur présence, il articula, hésitant, en commun :

« - Bonsoir... messieurs, dames ?
Vous avez perdu quelque chose par terre ? »

L'elfe s'avança, concentrant son regard sur le halfelin qui s'adressait à lui, comme s'il faisait un effort pour ne pas le perdre de vue. Il tendit la main à son tour et enserra celle de Berbie. Le contact fut étranger : elle était froide, et semblait manquer de consistance à défaut d'une meilleure définition. Le barde eut l'impression de serrer la main à une image...

« - Ilamin Vent d'argent. »

Il sembla alors perplexe.

« - Je croyais pourtant que les rares humains présents dans la cité l'avait quitté depuis plusieurs jours.
Où sont vos parents jeune homme ? Et à quelle délégation appartiennent ils ?
Il est un peu tard pour laisser un enfant se promener tout seul à cette heure ci non ? »

Doua resta un moment au sol, très intéressé par le monde des insectes, alors que Berbie débutait sa conversation avec l' "elfe"... Doua se releva alors comme si de rien n'était et s'époussetant. Il resta silencieux, mais essayait de comprendre ce qu'était cet individu.


@tous: désolé pour mon silence, étais un peu pris par autre chose...

Doua hocha la tête de respect, cachant avec un maximum d’effort son envie irrésistible d'éclater la tronche de ce "congénère" qui faisait la morale. D'un ton (faussement) respectueux et poli :

« Bien entendu, Monsieur!

Pourtant... je... suis moi-même récemment arrivé dans la ville et je crains ne pas connaître votre nom ?

Ilamin Vent d'argent, aviez-vous dit, c'est bien cela?

Par ailleurs, vous parlez de troubles... cela doit faire vraiment trop longtemps que j'ai quitté la région pour étudier le monde des humains, mais je ne saisis pas très bien vos propos. Serait-il possible que vous m’éclairâtes ?
J'en serai bien aise que de l'apprendre de votre bouche... »

Solveig regardait avec attention la ville dans laquelle ils se trouvaient, puis leur interlocuteur.

Le plan des ombres. Mais pas totalement, fortement connecté, oui, sans le moindre doute mais pas le plan en lui-même... Peut-être un demi-plan intermédiaire entre le plan matériel et celui des ombres ?

Alors que l'elfe conversait avec Doua et Berbie, elle réalisa que si eux voyez très bien Ilamin Vent d'argent, la réciproque n'avait pas l'air vraie, il semblait ne les voir que s'ils se manifestaient. De plus, à la façon dont il parlait de la délégation humaine, elle n'avait pas l'impression qu'il l'est remarqué. Elle en fut d'abord un peu vexée, peu habituée à être ainsi ignorée puis elle décida que cela pouvait constituer un avantage. Elle ne ferait donc pas état de sa présence, elle se contenterait d'observer comment les choses allaient évoluer.
Délaissant quelque peu leur interlocuteur, elle regarda à nouveau la ville derrière lui, cherchant des traces de présences plus tangibles.

• perception : 1d20+12 donne [14] + 12 = 26

en cours : Armure de mage : 5 h