Soir du 30 Erastus 4718 - Sénara, Repaire des Dagues Nocturnes
Dans ses multiples préparations pour reprendre la ville aux rebelles et la livrer à la toute puissance de l'Empire, Aanara, toujours accompagnée de Sigmund, demanda une nouvelle audience auprès de Belladone, la cheffe des Dagues Nocturnes.
« Bonsoir. Je me permet de vous contacter à nouveau pour plusieurs choses. Tout d'abord les choses simples. Je souhaiterai faire l'acquisition rapide de plusieurs choses. Tout d'abord, de l'encens assez spécifique pour une valeur de 250 pièces d'or. Il nous faudrait aussi des menottes de la meilleure qualité, y compris de l'adamantium si vous trouvez, capable de piéger une large créature, ainsi qu'un bâillon pour le même genre de créature. Je serais intraitable sur la qualité de ces instruments, mais si la qualité est au rendez-vous, je vous paierai le prix qu'il faut.
Sinon, quelque chose de moins... consensuelle...
Voyez-vous, vous savez déjà pas mal de choses sur nous, en particulier à qui nous répondons, bien que nous n'avons jamais confirmé cette allégeance. Nous nous demandions jusqu'où vous seriez prêtes, en tant qu'organisation, d'aider à changer l'allégeance de la ville. En l'occurence, que la ville soit perdue par la Glorieuse Réclamation et qu'elle regagne le giron de l'Empire du Chéliax.
Je vois déjà vos interrogations ("Comment vont-ils faire?") et vos doutes ("Qu'est-ce qu'on y gagne?"). Je ne suis pas extrêmement douée en négociation moi-même, mais suivant votre engagement à nos côtés, alors il va sans dire que la récompense sera à la hauteur. Si vous nous aidez entièrement, y compris militairement le moment venu, alors il est possible que la gestion de la ville ne reviennent pas, in fine, à ces nobles minables qui ont fuit devant la Réclamation, mais plutôt à celles et ceux qui ont effectivement mis la main à la patte, ou plutôt à la dague, pour renverser la situation, n'est-ce pas ? Aucun d'entre nous n'est intéressé par la gestion d'une terre, en particulier ici. La ville serait donc laissée à elle-même au moins tant que la guerre durera. Un petit mot à "qui de droit", et ça serait possible que la ville "s'auto-gère", si vous voyez ce que je veux dire, tant qu'elle reste officiellement dans le giron de l'Empire. Qu'en dites-vous ? Je suppose que vous avez des milliers de questions, mais je suis prête à en répondre à quelques unes... »
La proposition d'Aanara était plus qu'honnête, du moins de son point de vue : la ville reprise, il n'y aurait aucun dirigeant du Chéliax pour elle. Leur petit groupe était composé d'experts qui n'avaient pas de vue sur la gestion de terre, en particulier au fin fond du trou de cette forêt maudite. Garantir la gestion de la ville par les Dagues leur offrirait l'accès aux impôts de la ville, ainsi qu'aux taxes prélevées par les appontages sur la rivière, axe principal de communication entre l'Isger et le reste du continent. Certes, ce serait abandonné leur discrétion pour une vue en place publique, mais elle faisait confiance à Belladonna pour trouver une personne de confiance pour endosser le rôle de maire et de devenir une figure publique, pendant que les Dagues raffermiraient leur contrôle total sur la ville. Tout ce qu'elles auraient à faire, c'est tendre des embuscade le moment venu sur les soldats de la Réclamation, et prendre en tenaille un éventuel front entre les deux camps : une chose dans leur corde avec un risque minime pour un gain important.

Au retour du repaire des Dagues, Aanara alla voir Symphonie. Si elle est indisponible, elle retournera la voir à un autre moment.
« Symphonie, désolée de te déranger, mais j'ai cru comprendre que tu allais bientôt "espionner" Longacre pour le compte de la Générale. Je me demandais si tu pouvais prendre le trou portable avec toi : il y a dedans un golem de charogne que je compte livrer pour protéger la ville. En fait, c'est Sigmund qui m'a beaucoup aidé dans la construction de ce golem et qui voudrait faire savoir au monde entier qu'il est un artisan et un enchanteur accompli dans ce domaine. Pourrais-tu l'offrir à la ville en son nom ? Le golem a déjà reçu ses ordres : il y a une simple amulette, une breloque, que le golem reconnait et qui autorise le porteur de l'amulette de contrôler le golem. Je ne pense pas que cela te gênera plus que cela de faire cette livraison, si ? » demande Aanara poliment à la retorse strix.

Matin du 31 Erastus 4718 - Tour de Sénara, appartements de Corva
Aanara continuait ses préparations pour la bataille à venir. La livraison du sang de planétar ne serait là que dans quelques jours, et il fallait surtout que rien ne dérange cette livraison. Aanara était fière de l'ironie de la situation : que les croisés eux-mêmes livrent à leurs pires ennemis la composante nécessaire à l'accomplissement de leur plan et la destruction de leur mesquine rébellion.
Aanara savait que Symphonie voulait faire le voyage, avec un sauf-conduit vis à vis des fées. Ça sera certainement très utile, mais Aanara avait besoin d'un canal de communication plus directe et instantanée. Elle avait besoin d'un messager pouvant aller et venir donner ses messages en l'instant. Aucun daémon mineur n'avait ces capacités, Aanara devait donc se rabattre sur un diable mineur, un Zébub, pour pouvoir avoir un tel messager. Heureusement, elle avait pu récupérer le rituel nécessaire dans les notes du Cardinal Aiakos. Bien que le rituel était extrêmement porté sur la religion, Aanara était confiante dans ses propres capacités pour conduire un tel rituel, en particulier pour un diable aussi mineur qu'un Zébub... Se préparant en lançant un sort de Larmes à Vin, elle conduisit le rituel dans la sphère privée des appartements de Corva.
Rituel de niveau 6, DD 29 pour tous les jets, avec un +2 du Tears to Wine et un +2 du fait du mon NLS 5+. 4 succès suffisent


Pendant ce temps, c'était "Corva" qui allait voir l'Intendante dans sa réserve. Après s'être assurée d'être seule avec elle, "Corva" chuchota à l'intendante.
« Je suis désolée de prendre un ton de conspiration comme ça, mais Aanara va sans doute partir dans quelques jours, et je me demandais si on ne devrait pas profiter de l'occasion pour essayer d'utiliser ses dons une dernière fois. Je me demandais combien on pourrait se permettre pour enchanter quelque chose d'utile. Je pensais par exemple à une meilleure armure pour Dame Pelzo, ou similaire, en fonction de nos ressources restantes. Elle a pu enchanter rapidement plusieurs armes magiques qui nous seront utiles dans les combats à venir, ici ou ailleurs, et j'espérai qu'on aurait assez de marge pour un enchantement peut-être un peu plus important. Qu'en penses-tu ? Que peut-on se permettre en terme de valeur ? Aanara a la bonté d'accepter des paiements en nature, cela ne grève de toutes façons pas nos coffres déjà faibles en or.
Par contre, j'aimerai en faire la surprise à Dame Pelzo, en particulier si l'enchantement est suffisamment puissant pour lui offrir un meilleur équipement... » demande "Corva", espérant que l'Intendante a assez en stock pour quelque chose d'intéressant à faire.


Notes pour moi-même, à faire suivant les résultats des actions en cour:
Invocation Sepsidaémon
Message à Lùgh
Message pour Longacre et les troupes loyalistes
Invocation du Suspiridaemon

Soir du 30 Erastus 4718 - Sénara, Repaire des Dagues Nocturnes
Aanara continua de regarder Belladonne sans se départir de son sourire poli et froid. On pourrait presque entendre les rouages fonctionner dans sa tête, évaluant les hypothèses, contre-hypothèses et les risques. Finalement, son sourire se releva un peu plus, de contentement semblait-il ? Difficile d'être sûr avec la froide femme à la peau bleu pâle.
« D'accord pour le prix. J'ai ce qu'il vous faut en stock. Quand vous aurez ma commande, n'hésitez pas à me contacter pour faire l'échange.
Pour ma proposition... et bien soit. Je vous laisse donc avec votre autre proposition. Je vous souhaite qu'elle vous soit aussi avantageuse que la mienne : je n'ai après tout rien contre vous et je ne vous souhaite pas du mal. Nous n'aurons donc plus cette conversation.
Sur ce, je vais vous laisser, j'ai des choses à préparer... »
Aanara se prépara à sortir. Elle ne bluffait pas : après de multiples estimations, elle évaluait le prix des Dagues Nocturnes à un prix trop élevée comparé au gain possible de la reprise de Sénara. Ce n'était pas du tout leur objectif principal, et les risques pour la reprendre se multipliaient...
Sans un regard, elle sortit, s'arrêtant tout de même si Belladonne avait quelque chose à rajouter.
Aanara regarda fixement la strix déballant son lot de mauvaises nouvelles. Sans réagir plus qu'un haussement de sourcil, elle répondit à la strix.
« Je vois... On dirait que nos possibilités de reprendre la ville s'amenuisent de plus en plus. Pas grave, c'était toujours un plus, la cerise sur le gâteau pour ta Maîtresse. Nous nous replions donc sur l'objectif primaire de la mission. Il va nous falloir tendre deux embuscades aux lillends, et tu pourras grandement aidé à cela. Ensuite, dès que nous aurons le sang, on part chercher la porte, et ça sera sans retour tant que la mission ne sera pas un succès.
S'il y a quelqu'un que tu voudrais tuer en plus des lillends avant de partir de la ville, je pense que c'est le moment de le mentionner, histoire de se préparer à un petit meurtre avant d'en être privé pendant un moment...
Néanmoins Symphonie, à ton prochain voyage, j'apprécierai que tu livres le golem tout de même, s'il te plait. »
En toute logique, Aanara aurait dû lui demander ça dès qu'elle eut su qu'elle allait retourner à Longacre, donc avant ces nouvelles...

"Corva" parut quelque peu contrite, mais elle se souvenait de son rôle, et reprit le sourire.
« On dirait que la Générale est gâtée en ce moment. Il parait que ses nuits sont aussi très occupées, d'après la rumeur... Mais chut, je n'ai rien dit, il ne faudrait pas que la rumeur de sa relation avec l'oiseau soit trop connue... » ne put s'empêcher de persifler Crocs sous son déguisement, par pure méchanceté.
« Mais soit, je pense qu'Aanara pourra faire un petit joyau, ou une gemme enchantée avec cela. Donnez-moi ce que vous avez de disponible je vous prie, je vais voir avec elle ce qu'elle pourrait faire... » demande poliment "Corva"

Soir du 30 Erastus 4718 - Sénara, Repaire des Dagues Nocturnes
Aanara ne préféra pas répondre. Elle n'aimait pas ce genre d’insinuations, comme si elle savait quelque chose que elle ne savait pas, et Aanara n'aime pas ça. Elle n'aime pas les surprises, car généralement cela veut dire que ce n'est pas prévu, quasiment par définition.
Aanara nota intérieurement de regarder le cas de Belladonne de plus près quand elle serait en position de le faire. Aanara ne faisait généralement d'actes violents par émotion, mais Belladonne commençait à pencher dans la mauvaise direction de son point de vue.
Elle espérait plutôt en fait, partir de Sénara sous peu et de ne jamais y revenir.

Souriante par politesse, elle sortit et commença ses autres tâches.
Aanara garda son regard froid sur la strix.
« J'apprécierai oui Symphonie. On pourrait s'occuper de la première lillend à votre retour.
Pour la Munagola, ça pourrait valoir le coup d'essayer, mais honnêtement j'en doute : notre mission est totalement incompatible avec sa propre mission à elle, et vous savez comme moi que les diables ont de gros problèmes hérités de leur propre nature à aller contre leur mission primaire. Je vous laisserai essayer, mais restez prudente car un début d'accord ne pourrait être que le prémisse d'une traîtrise. Néanmoins, en tant que femme, vous avez mon soutien pour cette entreprise.

Par contre... j'aimerai vous poser une question : votre "relation" avec Dame Pelzo peut-elle nuire à notre mission ici ? »
Aanara connaissait la fidélité de Symphonie vis à vis de l'Impératrix, mais elle savait aussi que le cœur des jeunes mortels pouvait basculer facilement par l'émoi des premiers amours. Aanara voulait être certaine que la strix pourrait, si jamais, porter un coup fatal à la générale. Avec une question aussi franche, comme elle en a l'habitude, elle pensait suffisamment déstabiliser la strix pour percevoir un éventuel mensonge. Elle espérait néanmoins que Symphonie reste loyale à l'Impératrix. Elle voulait simplement dissiper ses doutes.
"Corva" ne put s'empêcher de faire un petit rire, essayant de dissimuler la mesquinerie sous-jacente de Crocs.
« Ça doit être ça, de très bonnes "amies"... » dit "Corva" avant de partir pour donner les ingrédients à Aanara dans les appartements de Corva.

Soir du 1 Arodus 4718 - Sénara, dans la taverne adoptée par le groupe.
Aanara voyait les petites étapes de leur mission s’assembler. Ils arrivaient au bout et il fallait payer les mercenaires. Elle demanda donc de voir les vautours pour discuter paiement, et futur, ensemble ou pas.

Soir du 30 Erastus 4718 - Sénara, Hors du repaire des Dagues Nocturnes
Aanara laissa parler la strix, toujours aussi volubile, se perdant dans des circonvolutions aussi obscures et retorses que son esprit à elle. Aanara en déduit néanmoins que la strix restait fidèle à sa "Maîtresse". C'était pour elle le point le plus important. Peu importe que la strix risque sa peau, son cœur, ou quoique ce soit dans le genre. Peu importe aussi que d'autres la soupçonnent ou qu'ils soient meurtris par ses actes. Comme la strix le disait si bien "les jouets se cassent si vite". Par acquis de conscience, Aanara chercha des soupçons de mensonges chez celle-ci, mais elle était assez confiante : depuis le premier jour la strix était quelqu'un de chaotique, d'instable, mais guidé par des émotions et des motivations simples, et donc relativement faciles à deviner. Un peu comme un arbre soumis aux vents dominants, on ne pouvait savoir où une feuille finirait, mais on pouvait tout de même deviner qu'elles iraient pour la plupart sous le vent.
Aanara se demanda un moment s'il fallait faire un geste d'émotion envers elle. Elle se ravisa : elle avait encore en tête l'accolade trop serrée, beaucoup trop serrée, de la strix pour la "remercier". Aanara avait dû beaucoup se retenir de ne pas avoir un geste malheureux, car elle ne voulait pas que la strix la classe dans la case "Menace" dans son esprit étriqué, mais elle voulait surtout de pas recommencer l'expérience.
Donc, de son ton monotone, plat et froid habituel, Aanara répondit à Symphonie.

« Peu importe que les autres meurent ou souffrent, tant que ça n'est pas nous. La mission est le plus important. Je vous fait confiance pour éviter les problèmes, mais il ne faut pas non plus en créer qui seraient des obstacles pour la réussite de la mission. Nous allons bientôt partir de la ville, et probablement ne pas y revenir avant que la situation ait significativement changé ici. À part ça, vous êtes libre de faire comme bon vous semble.
Néanmoins, Symphonie, j'aurais une autre requête pour vous. Une que vous devriez apprécier je pense. J'aurais besoin que vous enleviez un misérable péon, de votre choix, de la ville, et que vous le torturiez jusqu'à ce qu'il se suicide de sa main. Il faudrait que je récupère son âme quand ce sera le cas. Serait-ce dans vos cordes ? Cette âme serait utile pour recruter un peu de muscle pour la mission. J'imagine qu'on pourrait faire une descente sur une maison isolée et massacrer tous ses habitants. Ce serait limite plus simple que de tenter d'isoler un seul élément je pense. Qu'en dites-vous ? »

Soir du 30 Erastus 4718 - Sénara, Repaire des Dagues Nocturnes
Aanara aura remis les commandes de la Strix en temps et en heures, lors de son retour de Longacre.
« Je vous remercie de votre marque d'affection Symphonie, même je dois vous avouer, totalement entre nous et pour être honnête avec vous, que je m'en fiche un peu. J'aimerai bien, pour ma part, passer l'essentiel de cette ville minable par vos basses œuvres pour en retirer la puissance que je recherche, mais on dirait qu'on va devoir attendre. Les nouvelles que vous m'avez annoncées tantôt ne sont pas bonnes, et retardent voire annulent beaucoup de nos plan ici. Prenons ce qui est nécessaire pour la suite de la mission, attrapons ce qui nous manque, faisons nous plaisir en passant, mais qu'on ne soit pas découvert avant notre départ.
Un conseil en passant : lors de notre départ notre couverture risque de ne pas durer bien longtemps, un jour ou deux grand maximum. Si vous avez des choses à clore ici, je vous conseille de le faire avant notre départ : je doute que nous retournions ici un jour, ou alors juste pour faire un exemple de la puissance de "Vous-savez-qui" et raser la ville jusqu'aux fondations. Si vous avez quelqu'un à tuer, faites-le la dernière nuit. Si vous avez quelqu'un à dire au revoir, faites le également (mais sans éveiller les soupçons). Bref, notre séjour ici, et à Longacre aussi je pense, arrive à sa fin. Gardez ça en tête. »

Aanara envisage de participer à la torture du "suicidé", ne serait-ce que pour récupérer les âmes et pour laisser un peu Crocs décompresser de ces derniers stressants pour lui à se faire passer pour une gentille. Aanara demandera aussi à Symphonie et Ozran de l'aider à éliminer les apprentis de Corva. Ce qui ne devrait pas être compliqué en les prenant un par un. Elle fera bien attention à récupérer le sang des morts, ainsi que leurs âmes, et de trouver un moyen de brûler les corps pour en obtenir les cendres. Quand elle aura ce qu'elle cherche, elle s'installera pour invoquer plusieurs daemons.

Soir du 1 Arodus 4718 - Sénara, dans la taverne adoptée par le groupe.
Aanara écouta les retours de chacune des vautours. Aanara appréciait, autant que cela fut possible pour elle, les vautours : compétentes, sans scrupules, avec chacune leur identité et leur qualité. Rassemblant ses esprits un moment, elle répondit d'abord à Jannen et Balora.
« Je crains que nos plans pour Sénara doivent tomber à l'eau pour le moment. Vous pouvez vous faire plaisir à répandre le chaos chez les rebelles autant que vous le voulez, mais de notre côté nous ne vous demandons rien. La raison est que notre arrière ligne a été durement touchée et que les troupes de Longacre ne viendront pas ici. Nous pourrions prendre la ville, ou du moins décapiter leurs officiers, mais sans troupe loyaliste pour ré-occuper la ville pour rétablir l'ordre, alors ce serait voué à l'échec. Ça ne vaut pas le coup de courir un danger pour quelque chose qui est voué à l'échec.
Les fées sentent que quelque chose ne tournent pas ronds. Il ne faut pas qu'elles apprennent ce qu'on compte faire, et si c'est le cas, alors notre situation risque de devenir critique assez rapidement.

Quant à votre paiement, en l'absence, à priori définitive, du Cardinal, je vais vous donner les informations que j'ai rassemblée. »
Aanara "paya" donc les vautours avec les nombreuses informations qu'elle a pu glaner sur leur géniteur, ainsi que les informations que le Cardinal avait partagées avec elle avant leur départ pour Sénara.
« Le plus crucial, je pense, est que ses actes sont un secret bien gardé. Il a un plan, bien précis, commencé depuis avant la disparition d'Aroden, et personne ne sait ce que c'est. Personne, ou presque car j'ai un informateur de confiance qui m'a indiqué qu'il a un a supérieur dans le Chéliax : le conseiller spécial de l'Impératrix, le diantrefosse Gorthoklek.
Je ne sais pas ce que vous comptez faire : nous pouvons nous séparer ici et maintenant et dans ce cas-là je vous remercie de vos services rendus. Si par contre vous souhaitez poursuivre votre quête, vous pouvez continuer à cheminer avec nous et, si nous réunissons notre mission actuelle, je suis sûre que vous pourrez accéder au diantrefosse pour lui poser une ou deux questions en tant que récompense de vos services, si cela ne vous fait pas trop peur bien sûr.
Dites-moi ce que vous en pensez... »

Soir du 30 Erastus 4718 - Sénara, Hors du repaire des Dagues Nocturnes
Aanara essaya de percevoir d'où venait ce sentiment de tristesse de la part de la jeune et frivole strix. Pensant que ça venait de la déception de ne plus pouvoir exterminer des dizaines de rebelles, Aanara essaya, probablement maladroitement car, si comprendre les autres faisaient partie d'elle, leur remonter le moral était quelque chose d'assez étranger à la samsaran, de consoler Symphonie.

« Je suis vraiment désolée Symphonie. J'aurais aussi aimé faire un massacre dans cette ville, mais la situation ne s'y prête pas pour le moment. Je pense que nous pourrons revenir ici ultérieurement, quand nous serons en position de force pour s'imposer, mais en l'état actuel des choses, vouloir forcer le destin ne ferait que mettre en danger la mission principale, la mission pour votre maîtresse. À moins que je me trompe sur votre sentiment et que vous êtes triste de devoir laisser votre ... euh... relation. Pour vous deux, la croisée des chemins sera douloureuse je pense. Douloureuse, et définitive. La prochaine fois que nous la recroiserons, ce sera pour croiser le fer dans un combat où l'âme du perdant sera en jeu. Vous en êtes consciente n'est-ce pas ?
 »
Symphonie avait déjà assuré à Aanara son total dévouement à l'Impératrix, mais Aanara n'était pas "née" de la dernière pluie. Elle était consciente qu'on ne laissait pas forcément son esprit rationnel guider ses actions quand les affaires du sexe s'en mêlaient. Et Symphonie n'était pas, de base, l'être le plus rationnel que connaissait Aanara. Aanara prit une note mentale de surveiller, de loin car c'était dangereux, la loyauté de la strixe, juste au cas où...
Il restait encore pas mal à faire : organiser l'assassinat de la première lillend, organiser le meurtre rituel de paysans pour invoquer et lier Nasa kāpanāra et les autres petits daémons, organiser l'embuscade de la seconde lillend dès qu'elle posera sa queue serpentine dans Sénara, et enfin recevoir le sang de planétar et "s'amuser" une dernière nuit avant de partir vers l'objectif ultime de la mission : la Porte.


Soir du 1 Arodus 4718 - Sénara, dans la taverne adoptée par le groupe.
Aanara était satisfaite : parfois, voire même assez souvent, donner le choix aux autres était le meilleur moyen de leur faire choisir volontairement de continuer à agir pour vous. Aanara cacha un sourire intérieur lorsque Ishvala décida de continuer avec eux la mission.
« Je vous remercie donc de continuer à proposer vos services. Ceux-ci risquent de devenir de plus en plus dangereux je dois le dire. Vous avez quartier libre jusqu'au 5 Arodus : normalement, on recevra la livraison de notre dernier composant la veille. Nous nous occuperons de régler nos affaires pendant la nuit, et je vous conseille de faire de même. Le 5 à l'aube, nous partirons sans avertir qui que ce soit. Nous irons sur notre bateau caché en aval, puis nous irons vers notre destination finale dans la forêt. Je préviens que nous irons alors de dangers en dangers : les fées voudront rapidement nous arrêter, les rebelles nous poursuivront, et notre objectif ultime sera certainement gardé. Mais c'est effectivement le seul chemin pour obtenir l'audience en position de force auprès de Gorthoklek.
Je veux donc être sûre : jurez-vous de nous aider dans les tâches à venir ? » Aanara regarda les sœurs tour à tour dans les yeux. Elle voulait voir la détermination dans leurs regards, et nul trace de doute malgré le danger. Elles savaient que la mission serait dangereuse, mais elles savaient aussi qu'Aanara et son groupe était efficace, méthodique et que s'ils pensaient réussir, alors ils avaient les moyens d'y arriver. Avec elles à leurs côtés, leurs chances augmenteraient significativement.

Soir du 30 Erastus 4718 - Sénara, Hors du repaire des Dagues Nocturnes
Aanara se rendait bien compte que le sujet de la Générale était sensible. Aanara aurait aimé savoir le fin mot de cette histoire, mais cela lui mettrait certainement à dos la strix, et ce n'était pas une chose qu'Aanara ferait à la légère. Elle décida donc, rationnellement, de laisser couler et de sauter, volontairement, dans la diversion de Symphonie. Elle changea donc de sujet avec elle.
« Symphonie, vous êtes injuste avec moi : j'ai été la première à vous accepter et à vous faire accepter dans notre groupe. Ne l'oubliez pas. Vous êtes un atout précieux pour nous, et ni votre Maîtresse ni moi ne l'oublions...

Quant à la mission, je ne suis pas sûre d'y arriver, mais en tout cas soyez certaine que je mets toutes les chances de notre côté, de façon à réduire les impondérables au minimum et à maximiser nos chances de succès. Ça fait deux mois que nous sommes dessus, ne pensez-vous pas que je passe tout mon temps dans cet objectif ? Je porte la responsabilité de cette mission en l'ayant proposée. Je suis celle qui courra le plus grand risque le moment venu, y compris pour mon âme éternelle. Pourtant, je continue. Si je pensais que c'était sans espoir, serions-nous là pour en parler ? Honnêtement ?

Pour la Munagola, je ne sais pas trop. Ser Ozran semble savoir ce qu'il fait dans ses préparatifs pour la combattre. Personnellement, je préfèrerai une solution négociée mais l'accepterait-t-elle ? Bon, on pourrait mettre en avant que le Cardinal est mort car il l'insultait. Ce n'est pas vrai, mais ça pourrait nous donner l'accroche nécessaire pour ouvrir de véritables négociations, surtout si vous êtes une fidèle d'Eiseith, quite à lui mentir que c'est vous qui l'avez tué. Mais aucun d'entre nous n'est réellement doué par la diplomatie. Le Cardinal l'était, mais où trouverait-on un diplomate expert et loyal à la cause dans ce trou perdu que personne ne souhaite réellement gouverner ? Vous connaissez quelqu'un peu ? Cela semble même hors de portée d'Ishvala... »
Il était vrai que la Munagola était probablement leur plus gros soucis, et s'il était possible de trouver une solution non-violente, alors la mission deviendrait sensiblement plus facile...


Soir du 1 Arodus 4718 - Sénara, dans la taverne adoptée par le groupe.
Aanara acquiesça au renouvellement du contrat avec les Vautours. Elle nota toutefois le regard de Balora.
« Balora ? Un soucis ? » demanda Aanara, à moitié curieuse et à moitié soupçonneuse.

Soir du 30 Erastus 4718 - Sénara, Hors du repaire des Dagues Nocturnes
Aanara était d'accord avec l'analyse de la situation par la Strix.
« Exactement ce que je pensais. Passons aux étapes suivantes de notre plan... »


Soir du 1 Arodus 4718 - Sénara, dans la taverne adoptée par le groupe.
Aanara accepta pour le moment les excuses de Balora, mais gardant pour elle une note mentale de ne pas totalement avoir confiance dans les Vautours. Cela risquait d'être compliqué, car les tiefflings étaient devenues rapidement des alliés très efficaces, mais la sécurité avant tout.
« D'accord, pas de problème. C'était juste pour être sure... » conclut Aanara en souriant.


Nuit du 1 Arodus 4718 - Sénara, dans la chambre d'Aanara dans la taverne du groupe, après s'être assurée de ne pas être écoutée.

Aidée par Zeruthos, protégée par Sigmund, Aanara lança un rituel pour invoquer un zébub. Ce sont des diables mineurs, lâches et peu recommandables, mais il fallait toutefois avoir recours à ses services. Utilisant de l'encens acheté en ville, Aanara se prépara et commença la rituel du Cardinal. Une fois invoqué, elle comptait sur Zeruthos pour extraire un contrat correct avec elle. Elle désirait peu de choses du Zébub : un service de messagerie sans risque pour sa personne jusqu'à la réussite de cette mission, ou sa mort à elle (sans bien sûr être impliqué en quoique ce soit dans ce dernier événement). Elle voulait juste utiliser les capacités de téléportation du petit diable pour communiquer entre Longacre et elle, voire livrer le message à l'Impératrix le moment venu.

Modifié par un utilisateur mercredi 29 juin 2022 20:15:10(UTC)  | Raison: correction orthographe

Nuit du 1 Arodus 4718 - Sénara, dans la chambre d'Aanara dans la taverne du groupe, après s'être assurée de ne pas être écoutée.


Contente que le Zébub soit suffisamment conciliant (sinon elle aurait dû le faire tuer et recommencer avec un autre...), Aanara lui remet la lettre prévue pour Lùgh. Elle fait jurer le secret au Zébub, lui empêchant de lire la lettre, même s'il n'y avait absolument rien de véritablement secret dans la lettre. Elle indique au Zébub qu'il pourra trouver Lùgh dans la partie sud-ouest du Bois, non loin de Longacre.


Dans la nuit des longs couteaux, du 4 ou 5 Arodus
Avant de rejoindre Symphonie près de la chaumière en bordure de la ville, Aanara avait plusieurs visites à faire : elle voulait s'assurer que les magiciens, apprentis de Corva, ne puissent pas aider la Réclamation dans la suite des événements. Accompagnée de "Corva", de Sigmund et de Zeruthos (sorti pour l'occasion), Aanara fit le tour des trois apprentis en début de soirée. Son objectif était simple : les amadouer en leur présentant Zeruthos comme étant un érudit de passage, puis les surprendre avec Sigmund qui les étrangle l'un après l'autre dans leurs appartements. Le plan était simple, et leur chances de survie plus que minime, surtout que Corva l'accompagnait. Une fois mort, elle récupéra leurs âmes via Crocs et des invocations temporaires de cacodaemons. Elle rangea pour le moment leurs cadavres dans le trou portable, et pris rapidement les possessions des magiciens utiles, comme leurs grimoires, et leurs composantes de sorts ainsi que les éventuels objets magiques qu'ils auraient pu avoir.

Ensuite, elle lança un sort de déguisement, "Corva" retourna à ses occupations en ville. Zeruthos retourna pour un temps dans sa peinture et dans le trou portable, et Sigmund se déguisa également dans le visage qu'il avait sur un de ses masques. Aanara et Sigmund se déplacèrent dans la taverne la plus proche de la lisière de la forêt, et une fois seuls, comme par exemple dans les toilettes, Aanara lança une porte dimensionnelle pour sortir du périmètre de la ville sans être apercus. Ils rejoignirent Symphonie non loin de la chaumière qu'elle avait repérée : sensiblement isolée, avec un couple de paysans avec des enfants sans histoire, jusqu'à aujourd'hui. Elle envoya Symphonie s'assurer que personne ne sortirait par l'arrière, et elle fit sortir Zeruthos pour l'élément social de la rencontre. Flanquée de Zeruthos et Sigmund, Aanara s'avança vers la chaumière, toujours déguisée. Elle huma l'air un moment, savourant par avance les événements à venir. La torture, le massacre, la capture et la destruction irrémédiable des âmes de nombreux innocents pour renforcer le camp du Mal avec une majuscule... Tout cette anticipation éveillait en elle un sentiment nouveau. Dans son coeur d'habitude si froid et dénué de passion, si ce n'est pour elle-même, c'était quelque chose d'inhabituel, voire de surprenant. Cette palpitation, ce trépignement, limite proche de l'acte sexuel, quand ca l'intéressait encore un peu, il y a plus de 150 ans... Elle fit un de ses rares sourires, salivant d'avance a la monstruosité qu'elle allait commettre.
Sigmund, toujours déguisé, frappa à la porte. Quand on lui ouvrit, il suffit d'un bon mot de Zeruthos pour les mettre en confiance. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur que les problème commencèrent, pour eux. D'un sortilège de sommeil, elle en endormi plusieurs, puis encore d'un pour endormir les suivants. Symphonie rentra car on allait avoir besoin d'elle. Il fallait préparer la scène. Tout d'abord tracer un cercle de protection contre les daémons, car on n'était jamais trop prudent. Elle commença par invoquer Alistophaer, le venedaemon avec lequel elle avait pactisé: elle aurait besoin de ses capacités d'invocation de cacodaemon. Elle aurait besoin de beaucoup de gemmes d'âme avant la fin de la journée.
Une fois les deux parents attachés, Sigmund les réveilla. Aanara laissa faire Symphonie pour torturer les parents : il fallait que l'un d'eux se suicide et les autres seraient sauvés. Sauf que c'était un mensonge. Si beau, si parfait. Une fois le premier parent mort, le reste suivrait rapidement : l'exsanguination de l'autre parent (pour l'affaiblir) puis le lancement par Zeruthos d'un sort de contagion pour le faire mourir de maladie (quite à s'y reprendre deux fois), et enfin les enfants, exécuté sans sommation ni raffinement par Sigmund, et Symphonie si ça lui tente. Aanara avait besoin de toutes ces âmes, elle les récupéra avec des invocations temporaires de cacodaemon, soit par Alistophaer, par ses propres sorts. Elle se vidait de sa magie pour le coup, mais elle n'aurais pas besoin de grand chose, à part pour rentrer en ville. Une fois les gemmes d'âmes des parents (utilisées pour payer les services des daemons majeurs) et les gemmes d'âmes des enfants (pour invoquer et payer les cacodaemons), Aanara se mit à ses rituels. Ils étaient épuisants, mais son esprit était suffisamment robuste et compétent pour les réaliser quasiment les yeux fermées.
Le Ceustodaemon supérieur Nasa kāpanāra apparut un premier, et elle lui proposa de servir de garde du corps (et d'autres menus services inclus en plus, comme utiliser des pouvoirs magiques pour l'aider et/ou porter des choses) jusqu'à leur sortie de la forêt. En paiement, elle propose l'âme du parent suicidé, ce qui devrait lui convenir.
Le Sepsidaemon Raktapitta cāṭanāra apparut ensuite. Elle lui proposa de harceler le point de base de la Glorieuse Réclamation à Sépara pendant 9 jours. Nul besoin de se mettre trop en danger, mais une tactique de guérilla avec des assassinats, des contagions lancées pendant la nuit, etc dans le but de garder la Réclamation occupée en ville et d'empêcher celle-ci de se projeter ailleurs (à leur poursuite ou à l'attaque de Longacre). L'objectif est de faire le plus de mal en lui infligeant des pertes constantes. En paiement, elle propose la gemme du parent mort de maladie grâce à la magie de Zeruthos.
Enfin, pour chaque cacodaemon, elle utilise une gemme des enfants pour l'invoquer et une gemme des enfants pour les payer. Leur tâche est simple : à partir de demain soir, ils sont pour la suivre pour 9 jours en invisible et utiliser leur pouvoir de capture de gemme d'âme pour son usage personnel.