Ennis observait la salle avec curiosité, et plus particulièrement les deux individus qui s'adressaient à eux. Les différentes conversations était vraiment intéressantes. La Paravicaire a invoqué un diable que personne n'a vu ? Ça pourrait clairement être du bluff. Il faudra absolument que je vérifie cela en contactant directement les Enfers... Pris dans ses pensées, Ennis jeta un coup d'oeil à Fleur-de-Lune : il était clair qu'elle s'était dit la même chose. Le prêtre décida finalement de sortir de son mutisme. Avec une voix assez neutre et contrôlée, et en s'adressant à toute la tablée, il dit :

« Enchanté aspirants Ephraim et Valerio. Décidément, presque tout le monde ici veut rejoindre les prestigieux ordres de chevaliers infernaux. En tout cas, c'est clair que ce n'est pas fait pour moi. Le clergé d'Asmodée me convient bien mieux. »

Marquant une petite pause, il se tourna vers Quatre, qu'il avait décidé d'appeler Catheline.

« Dis-moi, Catheline, ton père ne devait pas être très humain avec ses pratiques, je me trompe ? Je doit avouer être plutôt content de ne pas avoir connu le mien, de père. Même si les apparences sont parfois trompeuses... »

Après s'être exprimé, et voyant certains des invités hésiter à manger la nourriture et boire l'eau, Ennis fit un signe à Fleur-de-Lune en indiquant sa nourriture et son eau. Le corbeau sauta d'un bond agile sur la table, puis goba une petite quantité de ragoût, et aspira un peu d'eau. Elle essayait de savoir s'il y avait du poison dans les mets. Elle remonta alors vite sur l'épaule du prêtre.

Fleur-de-Lune fait un jet de Perception pour savoir s'il y a du poison ou non, sachant qu'elle est immunisée au poison.

Aanara mangeait sans trop apprécier la nourriture. Elle voyait bien que les autres aspirants y trouvaient à y redire. Pourtant il fallait bien manger, et si l'Ordre voulait les tuer, il y avait plus simple que le poison : une épée en travers du torse par exemple. C’était souvent mortel. Parfois, la paranoïa était de trop.
Elle ne rata pas, elle qui avait toujours les yeux aux aguets, la face défigurée et couverte d'une sorte de mucus verdâtre d'Abbarax. Elle n’était pas sûre de vouloir savoir ce que c’était, et ne leva pas un sourcil. Elle fut distraite un moment par sa besace qui tremblait tout seule. Flûte, elle l'avait oublié. Elle ouvrit le petit sac pour en sortir un petit scorpion à la carapace vaguement verdâtre. Celui-ci se rua sur le bras d'Aanara et celle-ci le posa alors sur la table alors que le scorpion faisait mine de pincer la manche d'Aanara. Le scorpion se dépêcha alors d'aller sur l'assiette d'Aanara avant de commencer à manger goulûment.

« Je vous présente Sigmund, mon familier. Il a très mauvais caractère, j'en suis désolé. C'est aussi un morfale qui a toujours faim. Je me demande ce qui en éclora un jour à force de tout manger. » dit-elle tout à fait sérieusement en parlant de son éclosion.

Quatre se demandais clairement s'ils riaient d'elle ou si ils parlaient sérieusement. Sur un ton neutre elle répondit simplement. «  oui ca a marché, il a aspiré de mon essence vitale pour monter en grade auprès de son seigneur démon avant de me laisser mourrante dans les bras de ma mère. C'était un cultiste de sifkesh du nom d'astartès.  »

Toujours sur le même ton mais avec un spurire elle se tourna vers l'homme masqué «  Ah et c'est vrai, mes frères et sœurs je m'en fiche un peu, je les connaissais que entre des barreaux. Deux était sympa mais trop bavarde.  »

Modifié par un modérateur jeudi 15 mars 2018 01:18:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les deux Aspirants de la Pince semblaient impressionnés par l'ampleur de l'histoire, mais la question laissée en suspends d'Aanara finit par tirer Valerio de son silence curieux.
« Euh...en fait, ce n'est pas tout à fait ça...afin de devenir Chevalier, il faut vaincre un diable en combat singulier, avec pour témoin un Chevalier Infernal ayant passé le même rituel. Cela permet de prouver que nous sommes dignes et que notre maîtrise de nous mêmes et de nos arts de la guerre surpasse celle des Enfers, de prouver que nous sommes de meilleurs champions de l'Ordre. »

Ephraim soupira.
« Ecoute, Quatre...je suis désolé d'apprendre tout ça. Mais tu as bien fait de rejoindre l'Ordre du Bûcher! Leurs méthodes sont peut être un peu extrêmes, mais ce sont eux qui défendent l'Empire contre ce genre de cultes dégénérés et ces adorateurs du Chaos des Abysses qui nous menaçent tous. Les démons sont vraiment une sale engence...vous saviez que c'est en les combattants et en illustrant l'efficacité des Chevaliers Infernaux du Chevalet qu'il a obtenu le droit de fonder notre Ordre de la Pince. »

Fleur-de-Lune


Connaissance (Religion DD15) - Sifkesh

«  J’avoue que depuis le rituel je n’ai plus eu de contact avec mon père, il est parti avec sa légion. Voyons le bon côté des choses, sur tous ces enfants j’ai eu de la chance d’avoir mon anniversaire ce jour là, sinon je ne serais plus là pour en parler. Donc dame Aanara si je puis me permettre on ne peut pas parler de réel lien, si ce n’est mon sang qui lui a donné son pouvoir.

Et j’avoue que presque 20 ans se sont écoulés depuis, ça laisse le temps pour le plus sangloter quand j’en parle, surtout que pendant mes 6 premières années on avait droit à de la torture si on pleurait… Sauf si on pleurait à cause de la torture. Bref, tant qu’à pleurer autant que ça amuse les démons, tant qu’on mourrait pas.

Bref, je pense qu’on a autre chose comme sujet de discussion non ? Dans tous les cas merci de votre sollicitude, je n’hésiterai pas à demander votre aide et à vous rendre la pareille. Et oui l’ordre du bûcher est ce qu’il me fallait, lutter contre ce genre de cultes mais aussi tous ceux qui sont tolérés mais pourris de l’intérieur. Il faut bien le presser pour en faire sortir tout le pu afin qu’il ne reste que le sain.  »

Quatre semblait surprise par le flash lumineux de l’artefact, pestant immédiatement. Quand le licteur affirma une attaque sur la citadelle, Quatre observa les autres et dégaina les deux pistolets depuis sa ceinture. Elle parla aux quelques personnes venues pour inspecter l’épée… «  Bien c’était à prévoir, l’arme appelle les fidèles de l’héritière pour qu’ils la récupèrent.  »

Elle chercha une position idéale avant de parler à voix haute. «  L’épée est ce qu’ils veulent, et ce qu’elle veut ! En fonction des forces envoyées par cette… l’héritière, nous aurons du mal à faire face. Faisons appel aux forces d’Asmodeus pour que nous puissions les repousser avec les diables présents ici ! Messieurs dame, moi, sœur Quatre de l’ordre du bûcher, suis prêt à donner ma vie pour faire échouer leur plan, et j’en espère pas moins de vous !  »

Elle prit une profonde inspiration en se tournant vers le licteur. «  Licteur il faut utiliser toutes les ressources, potions, parchemins, sortilèges de vos signifiers pour invoquer les diables et protéger ceux qui tenteront l’impossible ! Ou faut-il se positionner ?  »

D’instinct la semi-démone aux traits félins se dirigeait vers l’épée, comme dernier rempart.

Ennis n'eût même pas le temps de réagir que Fleur-de-Lune, toujours sous forme de corbeau, prit son envol en poussant des croassements puissants, à l'instant même où Lamecoeur irradia une lumière céleste. Elle vola jusqu'au plafond de la chapelle fortifiée. Le prêtre comprit rapidement ce qu'il se passait. Les paroles de Catheline lui firent immédiatemment comprendre qu'il fallait qu'elle reste à ses côtés. Il sortit son écu de bois peint du pentacle inversé pour le fixer à son bras gauche, mais garda sa main droite libre. Sans dire un mot, il fixa avec respect la statue d'Asmodée. Oh, Prince des Enfers, quels sont donc tes plans ? Comment l'Ordre de la Pince sert-il tes desseins ? Et Lamecoeur ? Il n'attendait pas de réponse, bien évidemment. Cependant, ses propres plans étaient assez clairs : Lamecoeur était la pièce centrale à ne pas perdre de vue. Ennis attendait avec impatience le rapport de Fleur-de-Lune.

Cette dernière était allé se cacher derrière des pierres du plafond de la chapelle pour reprendre sa forme de diablotine, puis agita ses mains en prononçant doucement quelques phrases impies. Elle devint alors parfaitement invisible. Sur ce, elle chercha une sortie à la chapelle pour aller voir ce qu'il se passait dehors. Il fallait qu'elle identifie vite l'ennemi pour venir faire son rapport à son cher Ennis.

Fleur-de-Lune est invisible pendant 6 minutes, mais toutes les 5 minutes, elle réutilise le pouvoir (qui est à volonté) pour rester invisible.

Modifié par un utilisateur mardi 20 mars 2018 18:55:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aanara avait passé le reste de l’après-midi de plus en plus contente : elle allait enfin pouvoir partir de ce lieu désolé pour faire des choses plus intéressantes, et surtout plus loin de cette fichue épée. Elle était restée un peu perdue dans ses pensées pendant la cérémonie de présentation, et fut rattrapée par le chaos ambiant que bien après tout le monde. Une attaque ? Ici ? Un Ordre de Chevalier Infernal se fait attaquer ? L'Andoran ? Ou ... ? le regard d'Aanara se reporta sur l’épée.
Bien sûr, cette fichue épée. Cette maudite fichue épée.

Aanara garda pour elle qu'elle n’était peut-être pas étrangère à cette attaque. Aanara n'avait que peu d’expérience des Dieux, n'ayant aucun intérêt à frayer avec eux, et elle se savait insignifiante, mais peut-être Iomadae n'avait pas aimé être visitée par une samsaran impie. Aanara en doutait, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que ça a dû jouer dans les possibles actions que la divinité aurait prise, ou laisser prendre pour que son épée ne tombe pas aux mains de créatures maléfiques, comme elle par exemple.

Alors que les autres se mettent en avant pour protéger Lamecoeur, le premier réflexe d'Aanara aura été de s'en éloigner. Elle n’était après tout qu'une invitée ici. Ni chevalière, ni aspirant ou quoique ce soit lié aux Ordres de Chevaliers Infernaux. Mais si c’était des Iomaediens qui étaient dehors, alors elle doutait qu'ils la laisseraient passer : elle était après tout marquée du sceau des plans inférieurs, une marque que n'importe quel aspirant paladin pourrait détecter...

Elle sortit donc de son sac un grimoire tout en se levant, feuilletant les pages pour essayer de trouver quelque chose qui pourrait lui sauver la vie. Les autres parlaient de sacrifice. Bien leur en fasse, elle ne partageait pas leur ferveur. Elle se glissa en silence vers la Paravicaire, cherchant à ne pas être sur le chemin de qui que ce soit. Elle ne lèverait pas le petit doigt pour aider l'Ordre, mais elle savait qu'en tant qu’invitée, la place la plus sûre serait ici.

Elle se tint coite, attendant la suite des actions, en particulier les ordres de défense du Licteur et de la Paravicaire. Quant à elle, elle cherchait à se faire oublier et en savoir plus sur la situation. En particulier : était-elle désespérée ?

Aanara était un peu sous le choc. Le simple fait que la Paravicaire, manifestement supérieure à elle, soit sans solution pour déplacer Lamecoeur à cause d'une ancre dimensionnelle (un sort largement hors de portée pour elle) était une indication que la situation n'était ni maîtrisée, ni prévue. Le Licteur lançait ses opérations de défense, comme si c'était normal. Elle devait admirer le calme et le professionnalisme du Chevalier Infernal. Sa réputation de pourfendeur de démons ne devait pas être usurpée.

Aanara tentait de réfléchir. Il était évident qu'elle ne servirait à rien dans la bataille qui s'annonçait. Elle devait trouver une solution pour survivre. Si la Citadelle devait tomber, il faudrait qu'elle trouve un moyen de fuir. Les autres invités ne semblaient pas conscients de la situation et Quatre, en particulier, était en pleine bravade indiquant vouloir risquer sa vie. Grand bien lui en fasse, mais elle n'était pas d'accord.

Dans un univers où des créatures pouvaient se téléporter à volonté, comme de nombreux diables et autres extérieurs, il était évident que la Citadelle devait être protégée contre de telles intrusions. Idem pour la voie des airs. La Paravicaire indiquait que la Cathédrale était l'endroit le plus sûr de la Citadelle, mais il était aussi sûrement la cible principale des assaillants. A moins que... les cryptes...

« Peut-être pourrions nous déplacer Lamecoeur manuellement jusqu'aux cryptes pour l'abriter autant que possible. L'Aspirant Abarrax pourrait nous y conduire si vous lui confiez les clefs. Si ce n'est pas une option, je préférerai être sur les remparts pour défendre cet artefact. »

Elle voulait surtout pouvoir évaluer la situation et être saine et sauve. Elle préférait faire confiance à la Paravicaire, mais n'allait certainement pas se sacrifier pour elle, pour l'Ordre, ou pour Lamecoeur...

Ennis releva un sourcil en entendant Catheline. Détuire l'arme ? Si c'était vraiment Lamecoeur, ce n'était même pas concevable. Le prêtre se remémora sa mission, et il n'y était pas question de conserver l'artefact. Certains doutes commencèrent à germer dans son esprit. Il observa alors Abbarax avec suspicion. Il m'a vraiment l'air d'être un aspirant, il ne doit être au courant d'aucun plan trop secret. S'éclaircissant la gorge, Ennis prit la parole une fois la Paravicaire partie.

« Il est évident que nous n'avons pas les ressources pour détruire Lamecoeur. Et puis, si les serviteurs de Iomedae la récupèrent, je ne vois guère en quoi cela remettrait en cause l'ordre au Chéliax. Ça leur servirait sûrement contre les démons. Ou pour d'autres plans plus douteux que le clergé de l'Héritière aime cacher aux yeux du peuple parce qu'il en a trop honte. »

Toussant légèrement, le prêtre continua, conscient qu'il avançait sur un terrain dangereux. Mais il devait remuer les serpents qui se cachaient, s'il y en avait.

« Non, ceux qui regretteraient le plus la disparition de l'arme seraient les hauts gradés de l'Ordre de la Pince. À moins que le pilier de l'Héritière n'ait plus d'importance qu'ils ne veulent bien l'avouer au sein de leur Ordre. Si nous constations que la sécurité de l'artéfact a laissé à désirer, cela pourrait constituer la preuve d'un arrangement avec des ... rebelles ? »

Ennis n'était pas sûr du vrai sens du dernier mot qu'il utilisa. Cependant, il voulait absolument voir ce qu'Abbarax pensait de tout cela. Parce si Lamecoeur se faisait dérober aisément au sein même de la Citadelle de l'Ordre de la Pince, les autorités du Chéliax aura beaucoup de choses à dire.

« Cependant, nous n'avons encore aucune idée de la nature de l'ennemi. S'il y en a un... »

Le prêtre, en disant cela, attendait avec impatience le rapport de Fleur-de-Lune.