Se retransformant devant sa compagnonne, Lucretia tenta de la rassurer.
« Ne t’inquiète pas, ça va le faire…  »

Au gré des rues, ruelles et arrières boutiques, on entendait et apprenait toutes sortes de choses. Lucretia n’arrive pas à déterminer si elle aimait ce qu’elle voyait ou non. La civilisation… même après tout ce temps, était aussi passionnante qu’agaçante. Aussi ordonnée que chaotique. Agréable qu’insupportable. En extérieur, elle savait où était sa place. Mais en ville, son for intérieur se retrouvait toujours mélangé dans un tourbillon paradoxal.

A défaut d’être une grande oratrice, Lucretia savait écouter et analyser les gens. L’ambiance en ville… cette crainte de représailles… c’était instructif, il fallait le dire. Que les croisés traitent les habitants mieux que les chéliaxiens… Soyons honnêtes : elle s’en fichait bien. Ce n’est pas comme si elle était une sainte desnite, ou que ces gens avaient un quelconque lien avec elle. Oh bien sûr, elle n’était pas non plus favorable à l’Empire en soi. Mais pour l’heure, en cet instant précis, la perspective d’un salaire supplantait une quelconque loyauté ou idéal.

En parlant d’idéal… deux choses l’avaient marquée durant leur visite. Deux choses dont elle s’empressa de discuter avec Praetoria dès que l’instant fut propice.
«  Hum… Une guilde de voleurs… Y’a moyen de jouer là-dessus… Des alliés qui connaissent la ville et qui échappent aux forces l’ordre, c’est précieux…
Il faudrait en parler aux autres, éventuellement voir si on peut arranger une entrevue…

L’autre point qui me titille, c’est cette générale… les patrouilles dans les bois… Autant armées… y’a un truc. Ce n’est pas de la reconnaissance, ou de l’interception de rebelles. Y’a un truc…
C’est à creuser, mais j’ai le pressentiment qu’on a raté quelque chose d’importants dans les bois…

T’en penses quoi ma grande ?  »

20 Desnus 4716 - Approches de Sénara

Sénara




La générale Pelzo écouta la tirade de Symphonie avec patience, perdant de nouveau la sévérité acérée qui marquait son visage le reste du temps. Elle laissa la strix terminer.
« L'essentiel, c'est que vous lui ayez filé entre les griffes...mais malheureusement, la description que vous en faites ne me paraît pas particulièrement surprenante pour un Asmodéen. L'église d'Asmodée prétends observer les règles et faire régner l'ordre, mais ils s'en servent surtout pour consolider leur emprise et exploiter les règles à leur avantage. C'est maintenir leurs tyrannies, aussi mesquines soient elles, qui leur importe. »

La suite sembla la laisser un instant pensive...
« Pour commencer...ces informations nous seront utiles pour remporter la victoire. Mais vous êtes libres de ne pas nous les donner si vous ne le souhaitez pas. Quand à là où vous pouvez aller...vous êtes libres de vos mouvements, en ce qui me concerne. Si vous voulez partir vers le Nord et vous éloigner du front, je ne vous arrêterai pas, et aucun de mes hommes non plus.

Et particulièrement vous, Symphe...L'esclavage est illégal dans les terres que nous avons libéré. Vous n'avez plus d'ordre à recevoir de personne, à présent.
Mais j'apprécierai cependant que vous nous racontiez tout ce que vous pourrez juger utile. Pour que nous puissions faire en sorte que personne d'autre ne traverse ce que vous avez traversé. »

Elle se tourna ensuite vers "Joster".
« Je suis ravie que vous ayez réalisé les failles des ordres de Chevalier Infernaux. L'idée de départ est louable, mais malheureusement, se focaliser sur l'ordre et la discipline en ignorant la moralité tends à forger des tyrannies.

De mon point de vue, nous aurions du intervenir il y a bien longtemps, et renverser les Thrunes...mais l'argument de "mieux vaut un mauvais ordre que le chaos" avait des échos difficiles à surmonter. Je suis heureuse qu'Alexeara ait décidé d'agir.

Vous paraissez savoir ce que vous faites et pourquoi vous vous battez. Nous ne sommes jamais contre une bonne lame. »

Les autres nouvelles qu'Ozran apportait semblèrent préoccuper la générale Pelzo.
« L'Ordre de la Chaine et du Bucher...plus la milice, et un détachement militaire. Tout cela ressemble à une tentative de défendre leur flanc. Mais la forêt est une excellente défense, et cette force ne suffira pas à prendre Sénara. En revanche, nous risquons d'avoir du mal à les déloger...Hum...je vous remercie pour ces informations. Elles me seront utiles. Savez vous déjà ce que vous allez faire en ville? »

Deadline

Symphonie fut encore plus décontenancée par la gentillesse de son interlocutrice. Ou plutôt, de son calme à toute épreuve. Normalement quatre-vingt-dix-neuf pour cent des humains lui auraient sautés à la gorge. Ou commencé un cortège d'insultes et de piques. Mais Elle, non. Pourquoi? Cela la porta dans une grande confusion, détruisant tout le langage non-verbal agressif qu'elle déployait jusque là.

« L'esclavage continuera toujours. Il prendra juste d'autres formes. Ce qu'il faut faire, c'est botter le cul des nobles décadents. Sinon c'est comme les mauvaises herbes, ça repousse toujours... D'ailleurs ils ont commencés les exécutions pour montrer qui commande. Les villageois se tapaient entre eux et ont même voulu lapider deux halfelins. Il leur faut des coupables. Pour se faire craindre et calmer les gens.

Des animaux. » Conclue-t-elle comme à son habitude. Ce qui était particulièrement ironique, vu la réputation sauvage des strixes. Humains? Des animaux se grignotant le jonc entre eux. Strixes? Splendide race de femmes ailées, principalement. Un collier de fer? Un moyen comme un autre de survivre.

L'esclavage... N'est pas quelque chose de sale. Criait le coeur de Symphonie en se remémorant le sourire de Sa Majestrix.

« Je ne suis pas... une petite chose fragile. KrrRrrrrrou. » Roucoula-t-elle pour se défendre, recroisant ses bras. « Cela faisait très longtemps que je souhaitais discuter avec quelqu'un de la Glorieuse Réclamation. C'est ça que je voulais savoir. Pas savoir ce que penses une femme avec une épée magique, que je n'ai jamais vu. Qui êtes vous, vous? Je veut vous connaître, vous! » Insista-t-elle avec une fougue flamboyante.

« Pourquoi est-ce que vous êtes de la Réclamation? Pourquoi vous faîtes cela? Pourquoi vous êtes ici? Pourquoi tout le monde parle de vous? Pourquoi vous êtes populaire? Pourquoi est-ce que vous ne ressemblez pas aux autres humains? Pourquoi vous vous battez avec vos bibles? Pourquoi vous êtes habillée si classe alors que les autres ont l'air de s'être roulés dans la boue comme des cochons? Pourquoi? ... »

La mer de questions débitée fut totalement coupée par Dame Aanara. Ce qui fit définitivement rougir, ou plutôt foncer le cou puis les joues de la strixe. Retour à la case départ le regard par terre. Elle s'excusa plusieurs fois. Stupide strixe, ça se voit comme le nez au milieu de la figure que tu ne souhaites même pas passer par la case dîner aux chandelles!

« Pardon... Je ne voulais pas embêter les gens... Pardon ma Dame. Je pensais proposer mes créations alchimiques et mes dons en cosmétologie aux habitants. Même si je n'ai jamais vendu, j'ai quelques stocks. Et espère avoir des commandes... J'imagine que l'on a toujours besoin d'une alchimiste pour quelque chose.

J'ai fais mille pièces d'or d'encens en une dizaine de jours! Je suis très forte. » Continua-t-elle d'essayer d'impressionner.

Modifié par un utilisateur vendredi 2 juillet 2021 01:38:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Merci pour vos conseils. Je pense que je trouverai un endroit où loger puis j'irais voir l'intendante et votre Rassaphore, Générale. »

Aanara, voyant que l'entretien était fini, prit congé à moins que quelqu'un avait quelque chose à rajouter.

Sénara





Cypria salua Aanara et Symphonie d'un signe de tête.
« Vous pouvez vous retirer si vous le souhaitez. Merci d'avoir pris le temps de m'avertir de vos découvertes. »

Abandonnant son allure sévère, et ses traits durs, elle s'autorisa un sourire à l'adresse de la strix.
« Disons, une occasion singulière, mais je ne m'attends pas à ce que vous ayez une robe d'été avec vous. Après tout, nous sommes en guerre et ce n'est pas la première chose qu'il me viendrait à l'esprit d'emporter en prenant la fuite. »

Sénara

Une heure s'écoula depuis le meurtre de l'ensorceleuse. Le cacoademon déguisé se délectait du spectacle dehors, un sourire carnassier aux lèvres. Puis, s'ennuyant, il commença à essayer d'imiter la vie de l'ensorceleuse, acquérant ses automatismes. S'asseyant derrière le bureau, prenant un air pensif, puis faisant des grimaces dans la glace en goûtant la trousse à maquillage de la défunte. Le fond de teint n'était pas très à son goût, mais le rouge à lèvres un peu plus : cela pouvait s'étaler sur la bouche et se manger... Et Crocs trouva cette création merveilleuse.

Une heure encore passa. Puis une troisième. Minuit allait bientôt poindre lorsqu'un pouffement se fit entendre dans l'escalier que gardait Praetoria. Des rires féminins, qui gloussaient. Une première figure sortie de l'ombre... Ou plutôt, une immense queue serpentine, épaisse comme un chevalier, aux écailles colorées et dorées. Des ailes d'un blanc pur et éclatant envahissant l'espace restreint du vestibule. Collée à un corps de femme à tomber des nues, aux tentures brillantes des plans de l'Elysium : bleu, or, nacre brillants et taillés autant sur-mesure qu'une seconde peau. Des tatouages serpentins irradiant de magie céleste glissaient parfois le long de leur peau, aussi vivants qu'hypnotisants. Leurs longues nattes noires étaient ébouriffées et recouvertes de fleurs fraîches. La deuxième silhouette eut du mal à passer, poussant la première.

« Je t'avais dis que nous serions en retard... » Celle aux cheveux les plus longs héla de sa langue de miel la garde Praetoria. Ses brillantes aussi brillantes que l'argent liquide. « Douce chevaleresse, nous laisserez vous entrer? Nous faisons cela pour le bien de l'humanité. »

Sa compère lui répondit en vers, à la natte beaucoup plus courte et sauvage. Au vu de l'éclat rouge de leurs joues et leurs pas un peu brusques, l'alcool avait eut raison des arts. « Corva l'héroîne, nous a fait mandés. Oseriez laissez deux jeunes femmes esseulées? Au coeur de la nuitée. » L'autre reprit, insistante. « Nous avons si froids, et la nuit si solitaire. Pourrions nous être à l'abri des courants d'airs? »

Il était difficile de couvrir tant de fougue et de voix chantantes, un morceau de queue énorme essayait déjà de dépasser la porte. Les lillends étaient particulièrement grandes, et sans leur agilité elles n'auraient pu monter en haut des marches sans aide...

Image d'illustration

Modifié par un utilisateur jeudi 18 novembre 2021 21:29:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Crocs

L'attente avait été longue mais, finalement, enfin, les lillends daignaient enfin se montrer, avec de nombreuses heures de retard. Cela frustrait énormément Aanara qui se faisait une règle personnelle importante d'être ponctuelle, mais elle se dit que cela ne devait pas déranger pas plus que cela des créatures qui voyaient la liberté de faire ce qu'elle voulaient pour un devoir sacré, plus ou moins certains caveats vis à vis de la morale. Elle essaya de se faire une composure pour être introduite par "Corva" qui était après tout l'hôte de tout ce beau monde. Télépathiquement, elle briefa son familier qui n'était pas une lumière...
Crocs, n'oublie pas qui tu es : une ensorceleuse de grande puissance, tout aussi éprise de bonne volonté et de liberté que ces lillends malpolie. Fais bonne impression, et fais ce que tu peux pour écourter la rencontre si tu le peux...
"Corva" essaya de faire de son mieux pour satisfaire sa maîtresse. Elle interpela la "garde" devant sa porte.
« Oui garde, faites les entrer ! »
Une fois celle-ci dans la pièce, Corva fit son plus beau sourire.
« Ah, vous voilà enfin. La nourriture est un peu froide, mais rien qui ne peut s'arranger par un peu de magie n'est-ce pas ? Entrez entrez je vous prie. Et Garde ? Ma foi, il y a assez de nourriture ici pour un régiment, ce serait malpoli de notre part que de refuser de partager cela, n'est-ce pas ?
Ellia, Allia, je vous présente de nouveaux venus en ville. Ils vont être très utiles pour défendre ce petit point de liberté dans l'empire du mal qu'est le Chéliax. Je vous présente Ser Joster, un puissant chevalier à l'honneur si élevé qu'il a juré de ne plus jamais enlever son armure devant quiconque avant que le Chéliax ne soit retourné dans des mains plus honorables.
Et, surtout, je vous présente une collègue, l'inquisitive Aanara. Aanara est une diplômée d'Absalom, spécialisé dans l'enchantement d'objet, dont vous voyez derrière elle une de ses créations personnelles : son majordome Sigmund.
Ser Joster et Aanara ont déjà travaillé de longs jours pour améliorer les enchantements des armes de nos troupes pour lutter au mieux contre les diables qui viendront sûrement un jour comme on le craint. »
Aanara en profita pour faire une jolie révérence et feint d'être impressionnée devant tant de majesté. Mais en son for intérieur, comme Praetoria, elle était à l'affut du moindre signe que leur bluff ne fonctionnait pas, prêtre à lancer aussi vite que possible les incantations nécessaires au plan de secours.
"Corva" reprit une fois qu'Ozran aurait également salué les lillends. « Ils ont espionné au péril de leur vie les loyalistes à Longacre, et ils ont partagé leurs informations avec la Générale et moi-même. Je pensais que ce serait une bonne idée de partager nos informations entre nous, mais je crains que l'heure soit tardive pour nous autres mortels qui ont besoin de dormir et de se reposer.
Ellia, Allia, pourriez-vous toutefois brièvement partager vos progrès je vous prie ? »
Effets actifs:

Alignement indétectable : Aanara, Praetoria, Crocs.
Assume Appearance : Crocs (7 jours)
Armure de mage : Aanara
Karmic Learning : Bluff et Diplomatie

Praetoria se tendit quand les lillends la frôlèrent, s'efforçant de garder son esprit focalisé sur son objectif et de ne pas s'attarder sur l'allure des azatas, qui étaient décidément frappantes. A la question d'Aanara, elle se mit au garde à vous avec une nervosité qu'elle n'avait pas besoin de feindre.
« Euh...merci, dame Dives, mais je suis de service et...et...et je suis aussi à vos ordres. Je me dois donc de vous rejoindre. Je vous remercie d'avoir pensé à moi. »

Praetoria entra et s'installa sur l'une des chaises vides, avec une certaine raideur, pas encore très à l'aise, du moins en apparence. Elle se servit un verre, n'osant pas se mettre en avant, mais essayant avant tout de se montrer polie et attentive. Et sous la surface, elle gardait un oeil acéré sur le moindre geste des lillends, prête à faire surgir griffes et lames d'os au premier signe d'hostilité. A la question de la lillend, elle opina du chef.
« Ma dame, sur mon honneur, il n'y a pas d'entre plus sûr à Sénara. L'ennemi est retors et sournois, mais je pense que nous pouvons parler. »

Modifié par un utilisateur jeudi 25 novembre 2021 12:22:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sénara


Ayant reçut l'aval de sa supérieure, Allia continua sur sa lancée. « De tristes nouvelles, les fées sont beaucoup plus en colère que d'habitude. Si ici nous avons un accord avec elles pour couper des morceaux de forêts, ce n'est pas le cas pour la ville de Longrace : plusieurs groupes de fées harcèlent les bûcherons, ce sont les innocents qui meurent en premier comme à leur habitude. A ce que j'ai compris les diabolistes les forcent à travailler d'arraches pieds. Le Cardinal en chef est parti du jour au lendemain, ce qui a causé beaucoup de remous.

D'autres incursions se font plus en amonts, mais aussi sur les côtés de la forêt : des migrants qui ne connaissent pas la région et tentent leur chance, des fuyards, des caravanes. Cela les rend les fées d'autant plus folles. Elles se préparent aussi aux armées qui certes restent à l'horizon, mais sont des menaces bien présentes. » Elle reprit une grande inspiration, ayant avoué tout cela d'une traite. « Les négociations pour faire passer uniquement les troupes de la Réclamation avancent bien, ainsi que nos relations avec elles. Mais elles restent obtues envers leur territoire, ce qui est compréhensible. Nous avons également réussit à négocier un Passeur pour faire passer une espionne, comme l'avait demandé Dame Pelzo. »

Ellia mit une touche bien plus joyeuse à la discussion, s'installant en premier pour profiter du vin et des plats. Le dîner commença de bon train. Un buffet dinatoire composé essentiellement de mets simples, mais toastés et grillés en petites bouchées, très épicées ou au contraire très sucrées et beurrés. « Quelle rude journée! » Pimpante, la lillend commença à abreuver la mage, de ses arts. « La beauté des vers de l'Orichalque Verdoyant est avant tout mathématique, sa puissance réside dans ses vers et ses pieds. Il signifie la grande procession des archons lorsque un nouvel ange monte au Paradis, qu'ils chantent pour acceuillir le ou la nouvelle venue. Il est sensé être joué par au moins une dizaine d'êtres célestes, même si en général ils sont une bonne centaine. Tous les dix ans, un millier d'êtres célestes se réunissent pour le chanter comme oeuvre d'ouverture. Que ce soit l'Orichalque Verdoyant ou bien d'autres. C'est une oeuvre difficile, complexe, mais un véritable challenge. J'y travaille depuis de nombreux mois l'air est enfin prêt! Ne manque plus qu'à le tester auprès de personnes! »

Image d'illustration

Sénara


Allia avait le regard plus sombre, jouant plus avec son assiette que la dégustant. « Peut être. En tous cas le Cardinal est parti du jour au lendemain. C'est son second qui a prit la tête du Temple, un inquisiteur, fils de la plus haut distinction de l'Église. » Ellia rajouta avec son air mutin, prunelles malicieuses. « J'hésites entre plan machiavélique ou si les rats quittent le navire! » Gloussement.

Ellia fit courir son carré plongeant en avant, alors qu'elle réfléchissait en fixant le bois de la tablée. « Je ne sais pas si leur comportement est dérangeant, c'est trop tôt pour le dire. Les gens changent. Peut être que les fées changent aussi. Nous sommes en train de vivre... Une histoire. » Elle releva des yeux déterminés. « Un évènement historique sans précédent. Et, j'ai bien l'intention d'en écrire les chroniques! Tout ce que je puis dire, comme théorie sur leur comportement, est que leur rancune est extrêmement vivace. La haine aveugle. Après protéger une chose spécifique... Elles ont plus l'air de protéger leurs forêts qu'autre chose. A moins que vous n'ayez une autre théorie, Magicienne Aanara? »

Allia vola une fourchetée dans l'assiette de la Garde, faisant semblant, chipie, que personne ne l'ait vu. Après tout, c'était meilleur dans les potées des autres. Pendant ce temps, Ellia continuait de parler des fées avec sérieux.

« J'ai entendu parlé d'un rejeton de l'ancienne Dragonne verte, dont la mère est morte depuis. Je pourrais mieux me renseigner auprès des fées, plutôt que que quelqu'un aille crapahuter au hasard. Ennemi ou ami, si c'est un Dragon, les fées le connaissent sûrement. »

Allia fut surprise du ton de Corva, même, enjouée, mâchant sa bouchée rapidement. « Je pensais que la politique ne vous intéressait pas! Ca alors, c'est un miracle! Sans nul doute le caractère de Dame Pelzo déteins sur vous? C'est plutôt une bonne chose! D'ailleurs comme va-t-elle? J'ai entendu qu'elle adorait... » Allia chuchota un peu plus bas, comme un secret honteux. « Les oiseaux? » Puis elle partie dans un grand gloussement, secouant si fort sa queue qu'une chaise en vola. Elle s'excusa de l'affront en remettant le meuble à sa place. Ellia, quant à elle, soupira. Mais elle souriait quand même.

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