Okaisa laissa échapper un petit rire.
« Dans ce cas, vous êtes bénie du Chant de Sphère, mon amie! Dame Gongen l'est également. C'est l'une des nôtres, et elle est la voix de Desna à Kwanlai. Ce n'est pas tout à fait notre souveraine, mais elle et sa soeur sont nos leaders, spirituelles et matérielles, d'une certaine manière. Disons qu'elles arbitrent les différents entres les cinq clans, ce qui n'est pas une mince affaire, mais depuis qu'elles nous mènent, nous commençons enfin à avoir la paix. »

Elle perdit un peu de son expression amusée, devenant pensive, en relatant son passé.
« Hum...je suis capitaine, mais vous le savez déjà. Je suis aussi une marchande, j'étais en route vers Goka et au delà Avistan, mais une tempête nous a forcé dans la Mer des Fantômes...et nous nous sommes échoués sur la côte de Shenmen. Nous avons laissé la Sifflante derrière nous avec sa cargaison, et nous avons essayé de chercher de l'aide, mais Shenmen est plus dangereuse que nous l'imaginions. Nous sommes tombés sur les 40 Lances...et vous connaissez la suite. C'est un peu succint, mais c'est l'essentiel de l'histoire. Et vous? J'imagine que vous n'êtes pas d'ici: presque personne n'est originaire de Shenmen depuis des générations. »

Okaisa rit à nouveau.
« Ah! Non, bien sûr. C'est la chef de notre nation...Pas vraiment notre reine, elle n'a pas de pouvoir aussi absolu, mais quelque chose d'un peu équivalent? Disons qu'elle offre conseil aux chefs des Cinq Clans et arbitre aussi leurs différents et leurs conflits. Si vous voulez la rencontrer, il faudra vous rendre à Hisuikarasu, chez moi, à Kwanlai. »

La proposition de Mizuki sembla la tenter.
« Hum...nous ne sommes pas des batisseurs, et je pense que beaucoup d'entre nous devront encore se reposer et soigner leurs blessures, mais j'en parlerai à mon équipage. Peut être que certains voudront vous aider? »

Mizuki se positionna alors près de la jambe avec l’angle étrange. Elle se positionna à côté, commençant une prière alors qu’elle se saisissait du membre.

Puis…. CRAC… Mizuki venait de remettre dans un axe presque correct la jambe du bandit, avant d’appliquer les mains au-dessus. «  Que la chance se pose sur toi, et que tu puisses maintenant décider de ton destin !  »

Une lumière bleutée se posa alors sur la jambe du blessé, réduisant les hématomes. Mizuki se tourna alors vers Jun. «  Va te reposer un peu, prendre l’air, je prends le relais. Ensuite je m’occuperai des défunts.

Quel est l’état des plus gravement blessés, des priorités ou certains à surveiller de plus près ?  »

Mizuki passa alors son temps à aider les blessés, faisant connaissance avec les villageois mais aussi les bandits venus les attaquer, avec une bienveillance étonnante.

Si jamais je vois des bandits intéressants, ou avec des blessures de guerre montrant que ce sont de bons combattants, ou alors qui semblent instruits, je m’attarde sur eux…

Mizuki continuait son labeur, toujours avec le sourire même si toutes ses tâches étaient parfois éprouvantes…

Une fois que tous furent stable ou pansés, elle s’approcha d’un groupe de Maraudeuses… «  Mesdames, vous allez mieux ? Pourrais-je m’entretenir avec vous ?  »

Elle laissa alors un léger blanc avant de reprendre… «  Bon je ne vais pas aller par quatre chemins, j’aimerais plaider en votre faveur et qu’assez vite vous puissiez collaborer pleinement comme villageoises. Mais pour cela je dois vous comprendre…

Pourquoi avez-vous suivi cette créature ? Quelles sont ces blessures sur la base de votre gorge ? Etais-ce elle qui vous les faisaient ? Qu’avez-vous à apporter ici ?  »

Mizuki essaya de croiser le regard de celle qui avait pris la parole. Elle la regardait avec un sourire bienveillant. «  Vous n’aviez aucun autre choix, vous étiez menacés et cette manière de troquer la liberté contre la captivité est un dilemme horrible.

Desna vous ouvre les bras, je veillerai sur vous, je vais aussi m’assurer qu’on vous accueille, accepte, ici.

Et donc vous êtes en partie des artistes, c’est une bonne nouvelle. Vous pourrez égayer les moments difficiles et éventuellement écrire sur nous, pour que des rumeurs, chansons,… sur notre bourg puissent arriver aux oreilles.

Merci d’être restées et de ne pas avoir fui.  »

31 Lamashan 4718, dans la journée - Yin-Se, cimetière
Musique - Funérailles


Alors que les autres gouverneurs se séparaient, chacun s'en allant vaquer à ses propres projets, Mizuki rejoignit les processions funéraires qui se dirigeaient vers le cimetière. Les familles des défunts portaient chacune une sorte de brancard, sur les épaules des proches les plus solides, sur lesquels reposaient les cadavres de leurs disparus. Ces derniers étaient vêtus de ce que les villageois avaient de plus luxueux, et certains avaient le visage masqué d'une étole, pour dissimuler les blessures les plus visibles.

Les repenties des Quarante Lances suivaient la procession à distance. Elles portaient leurs mortes d'une manière différentes, chacune portant un corps enveloppé dans une étoffe.


Le cimetière du village était ancien, plus d'un siècle, et au milieu des stèles gravées de symboles anciens, plusieurs nouvelles fosses avaient été creusées, et le vieux Sang menait les processions à chacune d'entre elles. Chaque famille abaissa les corps de leurs défunts dans les fosses; avant de se rassembler. Un à un, ils prononcèrent quelques paroles pour aider à guider l'âme du défunt vers l'au delà; en appelant également aux esprits pour les protéger durant leur voyage, et aux divinités de Yin-Se et de la famille pour leur venir en aide.


Les Quarante Lances, pendant ce temps, avaient dressé un bucher un peu à l'écart, alignant les corps de leurs défuntes dessus. Mai Lun, la jeune femme avec qui Mizuki avait conversé la veille, semblait avoir pris la direction de la cérémonie, et menait les autres dans un champ destiné aux âmes des défunts. Elle chantait bien, et l'harmonie du choeur, toute en vibration, était aussi émouvante que mélancholique.

Je ne sais pas trop comment tu veux gérer tout ça, donc je te laisse décider à qui te joindre, et tout.

Modifié par un utilisateur vendredi 28 décembre 2018 23:55:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Funérailles



Hoi Sang acquiesça avec un enthousiasme visible, avant de se reprendre pour montrer une solennité plus appropriée à l'évènement.
« Oui, bien sûr! Vous pouvez comptez sur moi! Je veux dire...je vais essayer de me montrer à la hauteur. »
Il s'éloigna avec l'air un peu empressé, et essaya d'offrir quelques paroles de réconfort aux familles des défunts. Sa jeunesse paraissait jouer à son avantage, et il parvenait assez facilement à aider les villageois en deuil à voir de l'espoirt pour leur avenir.


Mizuki, quand à elle, se joignit aux bandits repenties qui chantaient les eulogies de leurs camarades tombées. Le chant n'avait pas vraiment de sens, les paroles perdues dans les brumes du temps, et pourtant la prêtresse de Desna pouvait sentir qu'elles étaient anciennes. Alors que les flammes montaient et que les bandits se joignaient toutes au chant, Mai Lun, celle avec laquelle elle avait conversé la veille, tendit une main vers elle alors que les femmes formaient un cercle autour des flammes maintenant hautes.

Les villageois se turent eux aussi dans leurs prières. Malgré leur méfiance initiale, ils interrompirent leurs propres funérailles par respect pour le chant. Finalement, les notes s'égrénèrent et un instant de silence perdura. Mai Lun se tourna vers Mizuki, serrant sa main dans les siennes.
« Vous êtes une prêtresse, pas vrai? Beaucoup d'entre nous vénérons entre autre Desna. Pourriez vous dire un mot pour les âmes de nos soeurs et de nos amies? »

Je ne sais pas trop à quel point tu veux détailler, donc j'ai pas trop avancé, mais n'hésite pas à me dire si tu veux passer un peu plus vite sur les funérailles.

Musique - Funérailles


Les paroles de Mizuki firent mouche. Les villageois échangèrent des regards, certains intrigués, d'autres soulagés, et quelques uns un peu honteux...Un a un, ils se joignirent au choeur qu'elle menait, accompagnés par les bandits qui chantaient déjà. Aujourd'hui, ils n'étaient plus ennemis. Aujourd'hui, ils ne formaient qu'un, unis dans le deuil et dans l'espoir que le lendemain apporte la fin de leur tristesse et un meilleur avenir.

La méfiance et les tensions ne disparaîtraient pas aussi simplement, bien sûr, mais pour l'heure, les querelles et les haines de la veille étaient éteintes. Pour unifier les anciens habitants du village et les nouvelles arrivantes...C'était un bon début.

Les cérémonies funéraires s'achevèrent une à une alors que la fine bruine qui avait commencé à tomber devenait une pluie de plus en plus intense, noyant les flammes survivantes du bucher, lavant la douleur et la cendre. Là où les pluies de Shenmen étaient trop souvent sombres et menaçantes, celle ci paraissait purificatrice en comparaison, effaçant les maux du passé pour préparer l'avenir.


Alors que les membres des cortèges funéraires se dispersaient, non sans avoir remercié Mizuki, Sang l'Ancien vint à sa rencontre, trottinant sous la pluie en s'appuyant lourdement sur sa canne. Il s'arrêta face à elle mais chercha ses mots pendant quelques minutes, comme si lui même paraissait incertain de ce qu'il y avait à dire.
« Vous...votre déesse n'a jamais été très appréciée par ici. Desna n'est pas parmi nos déités traditionnelles, et ce qu'elle enseigne est...frivole, et franchement parfois irrespectueux des traditions. En tout cas, c'est ce que je pensais. Mais vous..votre aide aujourd'hui a été appréciée. Je ne pensais pas que Hoi avait un avenir à vos côtés, mais peut être que j'ai eu tords. Je reste tout de même un peu sceptique, mais j'admets que quelle que soit vos dévotions, vous êtes sincère et volontaire. Ce sont des traits de caractères qui méritent d'être respectés. Merci pour aujourd'hui. »

Tu pourrais me faire un jet de Diplomatie pour la suite?

31 Kuthona 4718 - 28 Calistril 4719
Musique - Yin-Se, porte de Siyin


Alors qu’une couverture de neige enveloppait Yin-Se, Mizuki entrepris de faire le point sur ses perspectives, profitant de cette saison peu propice au voyage pour étudier les autres facettes de Desna présente à Shenmen. Les cieux clairs étaient particulièrement magnifiques lorsque les étoiles se levaient, tapissant la toile nocturne.

Alors que les mois d’hiver passait lentement, dans un village un peu endormi par le givre et le froid, elle et son acolyte Hoi Sang mirent la dernière main à terminer les travaux débutés avant l’arrivée des neiges : achever de bâtir l’autel consacré à Desna, ainsi que la statue de la déesse au cœur du Cercle des Pierres. Les travaux avançaient bien, avec l’aide des marins de la Sifflante qui étaient désœuvrés pendant cette mauvaise saison, qui prêtèrent volontiers main forte à une disciple du Chant des Sphères. Avec le tournant de l’année 4719, et le festival des Esprits, ils purent inaugurer le temple.

Parallèlement à ces poursuites spirituelles, les poursuites matérielles de Mizuki progressaient elles aussi à un rythme satisfaisant. La brasserie qu’elle avait commencé à construire était à présent un des nombreux bâtiments restaurés de Yin-Se. Le village reprenait vie, grâce à leur aide. Pour l’instant, la brasserie tournait quand même au ralenti…après tout, la saison des prunes était passée depuis longtemps, et les prunes confites ou salées que les villageois conservaient après la récolte étaient loin d’être une base satisfaisante pour qu’elle reprenne les expérimentations sur la recette familiale.

Ce qui ne l’empêcha pas, notamment à l’occasion du festival et d’un bon nombre de cérémonies, en particulier en compagnie de Jane, d’ouvrir une bouteille à déguster tout en réfléchissant à des moyens d’améliorer la recette. Une des éléments décevant de cette cuvée étant l’acidité des prunes locales, elle commença à chercher comment modifier la distillation pour s’en débarrasser. A moins qu’il ne soit plus sage de d’abord tenter de fermenter les prunes ?

Construire n’était pas tout. Mizuki s’efforçait également de répandre la parole de Desna au sein du village. Elle ne rencontrait pas exactement une résistance aux quelques enseignements du chant des Sphères, mais les habitants de Yin-Se étaient très attachés à leurs croyances traditionnelles ; en particulier les plus anciens. Par ailleurs, Desna en tant que déesse vagabonde ne revêtait pas une importance cruciale aux yeux des habitants très sédentaires de Yin Se. Mais Mizuki persévéra. De temps à autre, elle recevait d’étranges rêves, souvent parsemés de papillons aux ailes étoilés, parfois plus sinistres, marqués d’un chacal au pelage noir d’encre qui la fixait sans bouger. C’est en recherchant un sens à ces présages que Mizuki réalisa ce qu’elle avait manqué.

Peu à peu, en aidant les villageois dans les travaux de l’hiver, à préparer les célébrations, et à réparer les dégâts causés par les tempêtes, elle parla des villageois de leurs rêves, discutant de leur signification, expliquant leur sens et les fragments d'avenir et de passé qu'ils contenaient. Et cette approche marcha. Peu à peu, les plus supersitieux vinrent la voir, lui demandant d'interpréter leurs rêves. Le vieux Sang lui demanda si les cieux blancs qu'il voyait en rêve signifiait que sa fin était proche...Choong Ming, si ses visions d'aube signifiaient qu'elle était enceinte...Même Okaisa lui demanda si elle pouvait prédire le résultat de leur retour à Kwanlai - et de bénir leur trajet.

Alors que l'hiver commençait à céder du terrain, que les grêles et les nuages laissaient la place aux pluies de plus en plus fréquentes, avec l'approche de la saison des moussons, les villageois étaient de plus en plus nombreux à participer aux cérémonies sous les cieux étoilés. Le temple s'était agrandi, le toit pouvant maintenant s'ouvrir pour observer les étoiles tout en restant protégé des intempéries, et une sorte d'auberge - pour l'instant plus une étable au sol pavé qu'autre chose - s'y était ajouté, à destination des voyageurs de passage.

Aucun des villageois n'avait renoncé à ces autres croyances, mais grâce à ses efforts, Desna était en passe de devenir une des divinités de Yin Se, au même titre que Yaezhing, Gozreh, la générale Chuanyu, et Qi Zhong.

Cependant, alors que l'hiver allait bientôt toucher à sa fin, les présages n'étaient pas tous bienveillants...de plus en plus fréquemment, il semblait à Mizuki qu'une écharpe noire défigurait le ciel nocturne certains soirs, lors de la nouvelle lune, masquant une partie des étoiles. Hoi Sang ne la voyait pas, mais c'était ces nuits là que Mizuki rêvait de chacal...peut être un avertissement?

Modifié par un utilisateur lundi 9 septembre 2019 20:33:05(UTC)  | Raison: Non indiquée