25 Rova 4718, dans la journée - Yin-se, province de Siyin

Peu après leur retour à Yin-Se, Mizuki profita de quelques minutes de calme pour discuter avec Tailing, et lui proposa de tirer son avenir dans les cartes du Tourment. C'était un art très ancien pratiqué en Avistan, et béni par Desna elle même qui s'en servait pour accorder des intuitions et prédictions fulgurantes à ses adeptes.
Tailing eut un sourire ravi.
« Lire mon avenir? C'est vrai? Vous pourriez? Je ne me suis jamais trop intéresser à l'avenir, mais maintenant que j'ai l'impression d'en avoir un, j'aimerai bien savoir ce qui m'attend! »

Avec l'accord de la jeune aasimar, Mizuki tira les cartes, les répartissants pour former un carré trois par trois cartes. Elle révéla d'abord les trois cartes de droite, le Passé.
La première représentait un Hatamahuta, un oni à deux têtes, hilare, alors qu'un halfling au sourire rusé passait devant lui sans se faire remarquer. La plaisanterie. Elle représentait un danger vaincu ou traversé par ruse.
La seconde représentait une danseuse faisant virevolter ses voiles. La Danse. Elle représentait une harmonie nécessaire pour résoudre une situation délicate.
La troisième représentait une femme vêtue de haillons et couvertes de plaies et de pustules. La maladie. Elle représentait la famine, la maladie, ou plus généralement la corruption.
La Plaisanterie et la maladie, d'après leur placement, avaient une importance plus marquée.

Ensuite, la prêtresse de Desna révéla les cartes centrales, celles du Présent.
La première était le Rakshsa, symbole de manipulation, de contrôle mental et de domination.
La seconde était la Licorne, celle qui offrait généreusement ce que l'on recherchait.
Enfin, la troisième était la Morsure du Serpent, représentant un pouvoir ou des idées toxiques.

Finalement, Mizuki révéla les cartes du futur.
L'Archonte Trompette, représentant une déclaration ou démonstration de pouvoir.
Le Marriage, important d'après son placement, représentant l'union de personnes ou d'idées très différentes, pouvant être aussi bien merveilleuse que désastreuse.
Le Jumeau, représentant une divergence de buts et de possibilités.

Restait à interpréter les cartes....

Tailing resta un long moment silencieuse une fois que Mizuki eut fini d'interpréter les cartes. On pouvait très clairement lire sur son visage un conflit émotionnel qu'elle ne faisait pas mine de vouloir contrôler, partagée entre l'inquiétude, l'émerveillement et la perplexité. Finalement, elle parla.
« Je...ne pensais pas que ça pouvait être aussi complexe....et je suis surprise de tout ce que tu m'as dis! On dirait presque que j'ai un grand destin à l'entendre comme ça! »

Elle s'interrompit à nouveau.
« Désolée...c'est juste...ça fait beaucoup d'un seul coup. Pour l'instant, je pense que je vais essayer de me reposer un peu et de découvrir le village. Mais...merci. Grâce à toi, je sais au moins en partie ce que l'avenir me réserve. J'essaierai de faire attention, si jamais cette union se présente. Et toi, qu'est ce que tu vas faire? Si j'ai bien compris, tu n'es pas là depuis longtemps, si? »

C'est une bonne question! Que fait Mizuki pendant les jours/semaines suivantes? J'ai compris l'idée de l'alcool, mais en gros c'est quoi le but à moyen terme? (pense 3 semaines).

Tailing hésita, ouvrit la bouche, se reprit, et finit finalement par avouer un peu embarassée...
« Euh...je...c'est quoi une distillerie? Et...hum...je ne connais pas non plus vraiment Desna...c'est un esprit? Ou une de tes ancêtres?  »
La jeune fille paraissait confuse.

Je ne sais pas jusqu'où tu veux poursuivre la discussion, mais je me suis dis que Tailing allait être un peu curieuse quand même.

26 Rova - 16 Lamashan 4718
Musique - Yin Se en automne


Les trois semaines suivantes furent...très intenses pour Mizuki Elle aida de son mieux les autres gouverneurs et les habitants de Yin-Se à entreprendre les travaux du bastion, et cela n'était pas une mince affaire...il lui fallu beaucoup de sueur, un peu de sang tant le travail était dur, et beaucoup de fatigue. Mais cette épreuve fut aussi pleine de satisfaction...car au bout de trois semaines, il était en bien meilleur état! Comme neuf aurait été une exagération, mais il était en aussi bon état qu'à sa construction. Les deux dortoirs avaient été nettoyés, de même que les deux chambres. Le toit de la salle commune avait été réparé, de même que les postes de garde, l'infirmerie, la cuisine et le bureau. Les murs de la réserve étaient à nouveau complets.
Les murs extérieurs avaient été reconstruits et les portes renforcées, et l'autel comme la statue du général Yang Chuanyu avaient été rénové. La femme en armure contemplait à présent un fort à nouveau en état d'accuellir une petite garnison.

Mais cette épreuve n'était pas tout! Il s'agissait aussi de pouvoir enfin refaire de l'alcool digne de ce nom! Et pour cela, elle avait avant tout besoin d'un endroit où travailler. Donc une maison, et une distillerie...une pièce ferait l'affaire, au moins pour l'instant. Malheureusement elle n'avait rien d'une maçonne, ou d'une charpentière...mais elle était convaincante! Elle passa le plus clair de son temps à aider les villageois, à se faire des amis, bref, elle fit de son mieux pour s'assurer de l'aide des habitants. Avec succès! Peut être était-ce son sang céleste et le respect qui l'accompagnait, ou tout simplement le fait qu'elle était charmante et savait se rendre utile, assez pour que tout le monde accepte de l'aider. Elle rénova une des maisons abandonnées du village, et convainquit les Choong, les Tiang et les Wei de lui fournir le bois et l'expertise dont elle avait besoin pour aménager une distillerie dans la vieille annexe de la maison. Elle y était presque. Encore deux ou trois jours, et les travaux pourraient commencer.

Malheureusement, tout ne se passa pas tout à fait comme prévu...Une des manières qu'elle avait utilisé pour convaincre les villageois de l'aider fut de leur faire gouter sa liqueur de prune. Et si la plupart furent très enthousiaste, Yoon Plume d'Ebène s'intoxiqua, au point que les tengu lançaient des regards méfiants aux bouteilles de Mizuki. Mais bon...sans doute une coincidence?

Il manque 4 points de Travail pour avoir de quoi démarrer le construction de la distillerie, qui prendre 24 jours. Mais Mizuki a une maison!

Mizuki semblait satisfaite de voir les différentes avancées, les choses allaient bon train et la population commençait à doucement percevoir le message de Desna. Celui qui semblait le plus réceptif était ce jeune homme rat. Un beau matin alors qu’elle s’était assurée de l’avancement de la distillerie, la jeune noble se rendit à la rencontre de Hoi Sang.

«  Mon fils, puisse le Chant des Sphères t’englober et t’emmener là où tu le souhaites. Comment vas-tu aujourd’hui ? Es-tu prêt pour le premier jour du reste de ta vie ? Je présume que tu as entendu l’appel au fond de toi, celui qui t’invite à embrasser l’avenir, à prendre une place dans ce village, dans cette communauté !

Tu sais que celle qui m’a mené ici est celle qui guide les pas des voyageurs, des personnes bienveillantes et des rêves. Laisse-moi deviner, depuis que je suis arrivée, tes rêves sont différents, peut-être plus flous, ou justement plus précis, indiquant que ta vie t’appartient et est guidée par la grande Dame des Rêves. Ne résiste pas à son appel. Viens suis moi.  »

Elle lui tendit la main afin de l’emmener là où sera l’autel de Desna… Je lui laisse le droit de répondre quand même…

Mizuki sourit au jeune homme rat. «  Desna ? C’est la déesse qui guide tes rêves, qui t’aide dans tes décisions mais qui ne te force jamais dans une direction. Elle prône de vivre ta vie comme tu l’entends, sans contrainte, et advienne que pourra, tu es libre, et le seras pour toujours.

De plus, lors de tes choix elle aide à ce que tu arrives à tes fins, laissant le hasard faire les choses comme il se doit, mais toujours pour le bien de tous, contrairement à Lamashtu qui déformera toujours pour arriver à la laideur.

Desna est représentée tel un papillon, dont le vol est imprévisible mais toujours si majestueux.

Et oui il y a des offices, des prières, mais en extérieur, là où tu n’es jamais seul. Je peux t’apprendre les rudiments, et oui pendant un temps cela n’empêche pas de vivre avec ta famille, mais un jour cette voie pourrait t’amener vers le voyage ou même vers de la magie, bénéfique pour toute cette communauté, mais à condition de, comme moi, y consacrer ta vie… Vie dédiée aux autres, au bien.  »

24 Lamashan 4718, après le coucher du soleil - Collines de Siyin, campement des bandits

La bandit qui l'avait repérée escorta Mizuki, la poussant de la hampe de sa lance, à travers le campement. La plupart des bandits ne lui prêtèrent pas attention, certaines relevant la tête avec curiosité, d'autres échangeant quelques mots avec son escorte forcée, mais dans l'ensemble les brigands paraissaient plus apathiques, essayant avant tout de se protéger de la pluie persistante et du froid qui s'installait avec la tombée de la nuit.

La bandit n'adressa pas la parole plus avant à Mizuki, cependant, jusqu'à ce qu'elles arrivent devant le demi-cercle de chariots bâchés qui formaient une sorte de grande tente au centre du campement, qui semblait partiellement doublée de fourrures et de tissu imperméable. Elle lui lança.
« Ne bouge pas de là...et n'essaye pas de courir, ça ne te rapporterait rien de bon. »


Elle s'approcha de la sentinelle, et lui parla à voix basse. La sentinelle entra dans la tente avec un soupir un peu excédé, mais en ressortit moins d'une minute plus tard avec la chef de bandits. Cette dernière paraissait plus féminine ce jour là, et ne portait pas son armure, même si elle avait toujours son immense lame dans le dos. Elle s'approcha de Mizuki avec l'air méfiant.
« Tiens tiens...une revenante. Venue nous offrir une bouteille? Ou peut être porteuse d'un message de votre village de miséreux...comment était-ce déjà? Ah oui...Yin-Se. »

La chef des bandits paraissait véritablement curieuse de la présence de Mizuki sur place, mais lui répondit d'un large sourire.
« Ah! L'avenir ne m'intéresse pas. Ce que l'avenir me réserve, c'est ce que j'y construirai! Quand à ce en quoi je crois, je crois que je n'ai pas l'intention d'attendre qu'un dieu distant me vienne en aide si je peux agir par moi même. Comme nous toutes ici, les dieux n'ont pas répondu à nos prières quand nous en avons eu besoin, alors nous avons pris les choses en main nous mêmes.

Mais revenons en à votre question...ça ne peut pas être la seule raison qui vous amène ici, la curiosité, pas vrai? Quand à votre village...nous voulons trois tributs. Rien ne vous oblige à nous fournir des habitants du village. Ma maîtresse se moque de la manière dont vous répondez à ses demandes. Tant que vous y répondez. Et croyez moi, si vous n'êtes plus là, nous trouverons d'autres sources de tributs. »

La chef des bandits perdit toute trace de son apparente bonne humeur lorsque Mizuki évoqua son possible destin par delà la tombe. Avant que Mizuki n'ait pu réagir, la femme la frappa en plein visage. La pommette de la prêtresse céda avec un craquement sec, et elle tituba en arrière, rattrapée par la garde derrière elle. La chef des bandits lui jeta un regard noir.
« Un peu plus de respect en t'adressant à ceux qui tiennent ta vie entre leurs mains. Et prends ça comme un avertissement...attendez vous à notre visite. Très bientôt. Et je vous conseille d'avoir le tribut que vous nous devez, c'est clair? »

Elle jeta un regard aux gardes.
« Emmenez là hors de ma vue. »
Sans un mot, les gardes escortèrent Mizuki, la trainant à demi hors du campement, et la poussèrent jusqu'à la limite des torches, la laissant seule sous la pluie, une douleur aigue lui vrillant encore la joue. Elle avait vu des jours meilleurs, mais elle avait réussi à se sortir de là...et ses compagnons ne devaient pas être loin, leur heure de rendez vous n'était pas passée depuis très longtemps.



Donc Mizuki a 5 points de dégâts non-létaux, mais elle est hors du campement. Je te laisse rejoindre le fil principal si tu veux, ou poursuivre si tu restes pour l'instant en solo.

Modifié par un utilisateur samedi 22 septembre 2018 00:22:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Mizuki s’était préparée toute la journée, apportant des fleurs, mettant sa tenue la plus belle qu’elle avait fait rapiécer au mieux. Elle avait pris une bouteille personnelle de liqueur, à laquelle Mizuki avait ajouté quelques épices qui font un léger effet apaisant, et préparé sa plus belle coupelle. Elle avait convié son acolyte un rien plus tôt pour lui expliquer le processus de la célébration et les quelques petites choses à préparer, à faire pendant l’office.

Si bien que le soir, elle se tenait debout, alors qu’elle invitait tout le monde, qu’elle alla saluer lors des arrivées, d’une simple, gracieuse et distinguée révérence, tenant sa robe blanche garnie de noir par deux doigts, à aller s’asseoir sur les couvertures posées sur le sol. «  N’hésitez pas à vous placer côtes à côtes, assurez juste de laisser de la place devant et derrière vous, vous comprendrez.  »

Quand tout le monde fut installé, elle leva les yeux au ciel. «  Que Desna vous accueille en son sein en ce jour, jour de fête, celui où cette communauté s’agrandit, de par sa volonté mais aussi par le hasard qu’elle apporte à chacune de nos vies.

Maintenant, allongez-vous et contemplez le ciel, observez le alors que je vous parle.  » Mizuki attendit alors que tous soient installés, aidant certains au besoin, tournoyant dans les allées pour que sa robe vole au-dessus des têtes déjà allongées, sans dévoiler rien de ses jambes mais ajoutant du charme.

«  Voyez-vous le ciel, calme, paisible. Vous êtes ce ciel, vous laissez vos étoiles vagabonder. Ce sont vos choix, vos chemins de vie. Aucun n’est tracé, et c’est vous, et Desna, qui les décidez. C’est un de ces chemins qui a fait que je me retrouve avec vous dans ce campement, qui m’a amené à vous sauver, c’est ce que Desna, dans sa bonté, a voulu. Car oui Desna laisse le hasard faire les choses mais ne disons-nous pas qu’il le fait bien ?

Desna se dresse contre les oppresseurs, n’en a cure de votre race, de votre apparence, elle reconnait le bien en chacun et combat l’abominable. Et nous, ses enfants, elle nous laisse gérer nos vies, sous sa bienveillance, ne jugeant pas nos choix et parfois nous aiguillant par des signes, légers, comme un vol de papillon, une sensation, telle que celle du vent que nous sentons actuellement sur notre peau, qui glisse, lentement…  »

Une fois quelques secondes passées, elle encourage chacun à se lever avant de poursuivre. «  Maintenant je vais passer devant chacun d’entre vous avec mon acolyte, et vous pourrez tous gouter, comme quoi le hasard fait bien les choses, à un alcool pour communier avec le chant des sphères alors que je lui demanderai de vous bénir. Une fois cela fait, allongez-vous à nouveau et attendez que sa bénédiction vous atteigne.  »

Une fois tout ceci fait et alors que tous planent un peu, elle se mit à réciter un bref passage des huit rouleaux qu’elle connait par cœur et qui parle au plus grand nombre. Ensuite elle invite tous à se relever. «  A vous tous qui avez reçu la bénédiction de Desna, ses préceptes sont simples. Vivez, vivez pour faire le bien, vivez à travers vos choix et en cas de doute priez, elle écoutera vos prières. Ensuite il ne tiendra qu’à vous de repérer les signes qu’elle vous envoie. Mais ne pensez pas à elle uniquement quand vous en avez besoin, remerciez-là de sa présence, du fait qu’elle ait envoyé sa servante vous aider, parlez d’elle simplement lors de rencontres, aidez les autres et vous verrez, comme moi vous deviendrez sa parole.

Maintenant allez, allez vous reposer, et vivez ! Si vous avez des questions, besoin d’aide, je serai là, toujours.  »

Elle alla alors serrer dans ses bras chaque personne présente, les remerciant pour leur présence.



Tap inner beauty en ferveur et bénédiction sur chacun pour simuler un état meilleur…

Voilà dans les grandes lignes ce qu'elle dit, c'était déjà un certain pavé