Shojiro acquiesça. « Je suis du même avis. Renforçons le nombre de gouverneurs via des nominations par intérim.
Mais il serait bon de régler le problème Li Cai rapidement. Nous ne pouvons pas laisser un traitre et un déserteur dans la nature sans agir. Le printemps est là, et je pense qu'il faudrait enquêter et mener des recherches. Car il est une épine dans notre pied.
Et cela peut nous servir, car si nous le trouvons et le jugeons, cela sera une preuve de notre efficacité et le Prince pourrait peut être nous accorder plus de crédit. »

Un instant de silence suivit alors que Miaolin pesait soigneusement la décision et les responsabilités que cela impliquait. Lorsqu'il parla, son ton était inhabituellement grave, et son regard focalisé.
« Je suis devenu le chef de cette partie de ma tribu parce que les circonstances m'y ont forcé. Je n'ai pas prétention à mener qui que ce soit. Mais il est vrai que je suis de facto le chef d'une des composantes de ce village, et que notre arrivée est encore récente. Si vous avez besoin d'assistance pour pouvoir déléguer une partie de vos responsabilités, en tout cas en attendant que d'autres gouverneurs soient officiellement nommés, je serai heureux de vous prêter assistance. Du moment que cette situation est temporaire: je refuse d'exercer un poste pour lequel je n'ai pas été choisi par ceux que je sers. »

Il balaya l'assemblée du regard.
« Qu'en pensez vous? Sur l'autre sujet que vous avez évoqué: j'ignore qui est ce "Li Cai", mais si il s'agit d'un criminel, je peux peut être vous aider à l'amener à la justice. »

Musique - Yin-Se, porte de Siyin



Miaolin inclina la tête avec humilité.
« Dans ce cas, je vous aiderai, de mon mieux, à faire de Yin-Se un lieu où chacun d'entre nous pourra vivre en paix et prospérité. Et si vous avez besoin d'assistance pour explorer les environs ou rattraper ce...Wang Tian, vous pouvez compter sur moi! »


Jun, elle, acquiesça.
« Je pense effectivement que c'est une sage décision. Je pense que nous avons fais le tour de l'ordre du jour, mais peut être avez vous quelque chose d'autre à évoquer? »

Shojiro écouta la conversation avec attention et fut pour le moins surprit quand Jing se leva. Il était vrai qu'ils avaient besoin d'aide, mais nommer non pas un mais deux nouveaux gouverneurs, même par intérim, juste après en avoir parlé était rapide. Mais le samouraï ne dit rien.
Il se leva à son tour, se tenant droit comme lors d'un salut militaire et ne dis rien. Et même depuis tout ce temps, il était encore épaté par les capacités de discours de Jing.

Shojiro salua tel un égal Miaolin, avant d'écouter la suite des nominations

Mais cette fois-ci, le samouraï grogna légèrement lorsque Jing mentionna le fait que Shimizu avait "les moyens légitimes de créer une armée". Toutefois, le moment n'était pas à la querelle, et le samouraï ne dit rien.

Il salua également la jeune femme comme il l'avait fait avec Miaolin, avant de prendre la parole. « Félicitations !
Je suis fier de vous compter à nos côtés, et ce en dehors d'une épave infestée de morts volants. »

Observant attentivement les réactions de ses interlocuteurs :
« Je vous remercie de votre confiance. Je tâcherai de m’en montrer digne.  »

Répondant à Shojiro, faisant mine de ne pas avoir remarqué son grognement :
« En effet, la vie est plus agréable ici que sur cette épave, les habitants sont plus faciles à vivre ! » dit-elle sur un ton léger.

Le samouraï semblait être un homme d’action, le convaincre serait probablement chose aisée, une fois qu’elle aurait fait ses preuves. La formation d’une armée n’était plus qu’une question de temps et de moyens, pour le reste, elle se savait suffisamment compétente pour pouvoir s’affirmer.

12 Gozran 4719, fin de journée - Pek Peh, Collines Centrales de Shenmen
Musique - Pek Peh


Lorsqu'ils entrèrent dans les bains publics de Pek Peh, ils comprirent immédiatement ce que Tin Jiayi voulait dire en parlant de charbon. L'entrée des bains - intégralement contruite en bois, spartiate et fonctionnelle, ne comportait que quelques éléments retenant l'attention: un panneau indiquant les heures mixtes et non-mixtes (femmes de deux heures après le coucher du soleil jusqu'à minuit, hommes de l'aube au milieu de matinée), deux portes masquées par de lourdes tentures, portant les idéogrammes Tian Shu 女 et 人, indiquant les vestiaires, et surtout une la partie supérieure d'une énorme chaudière de fonte. Sur une étagère proche était posée une petite pelle métallique et un grand sac de charbon. En l'absence de source chaude, il fallait bien alimenter la fournaise pour maintenir l'eau à une température agréable.
Les vestiaires eux aussi étaient spartiates, deux bancs alignés contre les murs et une grande étagères de bois, pour l'instant vide, formant tout le mobilier. Mais les bains, bien que sobres, n'en étaient pas moins agréables: une unique grand bassin, creusé dans le sol, aux parois de bois, était plein à ras bord d'eau fumante.
Le sol du bassin descendait degré par degré. Sur la première marche, l'eau leur arrivait presque au genou, à la taille au second degré, et ainsi de suite. Au fond du bassin, elle atteignait le cou des plus petits d'entre eux.
Se plonger dans l'eau fumante après de longues journées de voyage, et sentir la chaleur dénouer les noeuds de leurs muscles valait toutes les peines du voyage. Enfin un endroit où ils pouvaient véritablement se reposer.

Même au bain Jing conservait son masque. Elle s'était rapidement fabriqué un maillot de bain en soie en utilisant sa propre toile au cours de l'heure qui avait suivi leur installation DD10, résultat 13.

Ces gens disposent de suffisament de charbon pour le gaspiller pour alimenter des bains chauffants... Intéressant.

Après avoir mis du charbon, Jing rejoint le bain. Constatant qu'elle était une des premières arrivée. Elle s'avança jusqu'à ce qu'on discerne plus rien d'autre que sa tête.

Avant d’entrer dans la bâtisse, Shimizu demanda à Hariken d’attendre à l’entrée. C’était davantage la demande d’une amie que l’ordre d’une maitresse. Puis, entrant dans l’établissement sans grande conviction quant à son apparence, Shimizu tâcha de se concentrer sur l’essentiel : se délester dans un bon bain chaud. L’inquisitrice se dévêtit au vestiaire mais conserva néanmoins son sabre ainsi que son fourreau, qu’elle tenait par la sangle. Elle le posa près d’elle, dans un coin de la pièce, avant de s’immerger jusqu’aux épaules dans l’eau fumante.


« C’est rustique, mais au moins l’eau reste agréable… Je m’attendais presque à de l’eau froide.  » plaisanta-elle.


Lulel suivit les autres aux bains. Cela allait leur faire du bien de se reposer. Elle se dévêtit rapidement, laissant derrière elle tout son équipement ainsi que sa pudeur; visiblement la jeune femme ne prêtait guère attention à la mixité des bains.
« Malgré les petites tensions concernant notre logement, il faut avoué qu'ils savent recevoir. Cela va faire un bien fou. » Elle plongea littéralement dans l'eau. « J'aurais préféré de l'eau froide; mais je ne vais pas me plaindre. Ces bains me rappellent mes voyages au Minkai, je passais plus de temps à me prélasser dans l'eau qu'autre chose. Mais redevenons sérieux. Quel est la suite? » Tous purent remarquer que le mit "sérieux" avait une définition fort étrange pour Lulel, qui attendait la réponses de ses compagnons en jouant avec l'eau.


Talos abandonna prestement ses quelques affaires sur l'étagère, jeta ses vêtements sur la banquette ensuite il s'élança pour plonger dans l'eau. Il pénétra dans l'eau avec un grand splouf et ressortit dans un grand « Ahhh... elle est bonne! ».
Il s'enfonça ensuite dans l'eau jusqu'aux yeux et avanca vers les autres tel un requin. Puis s'en éloigna, sillonnant les quatre coins du bassin.
Lorsque Lulel évoqua son intention de parler sérieusement Talos abandonna son sourire et arborant une mine grave, il mit un doigt sur ses lèvres puis du même indexe, il tapotta sur son oreille, pour indiquer que leurs hôtes les écoutait certainement.
Puis il reprit son sourire en disant:
« Quel voyage ! Et quelle arrivée. Les protections spirituelles de la ville sont impressionnantes. J'ai hâte de pouvoir rencontrer la personne qui les a confectionnés. »

« C%27est ce que nous allons faire... Rencontrer ces gens. » dit Jing en souriant.
Shimizu appréciait le confort de la source chaude au point de laisser tomber une partie de son masque d’inquisitrice. Chacun de ses muscles se détendait, et après ce long voyage, cette « récompense » n’en était que plus agréable.
Elle veillait cependant à ne rien révéler de compromettant dans un lieu qu’elle estimait potentiellement surveillé.


«  Dame Lulel, cela fait quelques temps que nous voyageons ensemble et une question me trotte dans la tête. Vous nous venez de Minata, c’est bien ça ? Comment est la vie dans les îles ?  » demanda Shimizu, curieuse.


Lulel regarda tour à tour Talos et Jing, comprenant à moitié. Mais elle n'eut pas le temps de leur poser des questions sur cette discrétion.
Elle se tourna vers Shimizu, sourire aux lèvres.
« Il faut aimer l'eau. Heureusement, c'est mon cas.
La vie est calme la plupart du temps. Bien sûr, il y a toujours les risques d'attaques de créatures aquatiques, de pirates, de conflits entre clans. Mais on s'y habitue.

Après, je n'ai pas vécu longtemps là-bas. Je suis partie très jeune. Et j'ai beaucoup voyagé. Le Hwanggot, le Minkai, les jungles de Valashmai, Goka. J'avais du mal à tenir en place. Et j'avais envie de découvrir le monde. »

Elle s'enfonça dans l'eau quelques secondes avant de continuer. « Et vous, vous êtes tous originaires de ces contrées ?  »

« Personne d'entre nous ne vient de Shenmen. Je suis originaire du Lingshen » dit Jing au cas où cela n'aurait pas été évident. « D'ailleurs, je suis la seule parmi nous qui ait ce lien avec notre hiérarchie... Plus précisément, je faisais partie de la cour de Gaotong en tant qu'architecte impériale. Ma famille était dans la soie et c'est comme ça je suis parvenue à passer ce concours après mes études en magie. C'est l'un des mes premiers voyages loin de la civilisation. »


« Pour ma part, je suis né au Xa Hoi, j'ai vécu une petite dizaine d'année dans un monastère puis encore une dizaine d'année seul dans les jungles de Valashmaï... Mon arrivé au Shenmen est très récente et c'est en quelque sorte mon premier voyage vers la civilisation. » Il ponctua sa phrase d'un clin d'oeil à Jing.
Maintenant qu'il était presque nu, sa cicatrice de brûlure était à vue de tous. Elle lui mangeait la moitié gauche du corps, du visage jusqu'à la jambe.


« De mon côté, je suis originaire de Shokuro. C’est également par concours de circonstances que je suis là, à l’origine, je suis venu enquêter sur les jorogumos de la région au nom de mon église et les éliminer. Mais je suis encore loin d’être en mesure d’atteindre mon objectif. C’est également une manière pour moi de me rendre utile et d’apporter un peu de paix en ce monde, dois-je prendre les armes pour cela.  »


« Et bien, suite à notre discussion avec l'esprit parapluie, on peut se dire que nous avions sans le savoir le même but. Je suis de plus en plus persuadé que l'esprit aux trois yeux que je suis venu chassé est lié de près ou de loin aux jorogumos. Et que se lancer à l'aveuglette comme résulterait en une mort certaine. »


« Effectivement, se lancer à l’aveuglette contre une jorugomo, c’est du suicide. J’ai moi-même pu voir par le passé la dangerosité de l’une de ces créatures, et je crois que Dame Jing également. Et vous ? Vous avez déjà été en contact avec l’une de ces… choses ?  » demanda Shimizu, ne pouvant contenir son dégout quant à l’évocation de ces monstres.


Talos fit lentement non de la tête d'un air pensif.
« Non... pas encore. J'ai entendu Jing et d'autres personnes de Yin-Se en parler. Et je sais que ce sont de dangereuses créatures. Pensez-vous qu'il en existe des plus raisonnables que les autres? »

« C'est le problème. Nous avons créé un système où chacun peut venir et adhérer pour peu qu'il se conforme à un idéal de vivre ensemble et accepte notre autorité. Ce n'était pas le système que je souhaitais à la base, mais un c'est le système que notre groupe a choisi. Nous ne sommes pas à l'abri qu'il y ait des jorogumos qui chercheront à rejoindre notre camp. Notamment lorsque nous serons assez puissants pour les exterminer. Toute créature devient plus raisonnable en face d'un dragon... »

Ils furent interrompus par une voix familière, le timbre un peu grinçant de Tin Jiayi.
« Oh, il en existe définitivement de plus raisonnables, mais c'est pour mieux trouver un moyen de vous déborder quand vous baisserez votre garde. Les jorogumos sont des créatures dangereuses, et croyez moi, même si vous devenez suffisamment puissants pour les intimider, elles sont intelligentes et d'une patience à tout épreuve. »
La kitsune ne s'était pas donné la peine de prendre les précautions de Jing, et était entièrement nue quand elle entra dans l'eau, même si ses deux queues à la fourrure mauve lui servaient en partie de paravent.
Sa beauté était frappante, mais sa nudité ne rendait que plus apparente une musculature tendue comme la corde d'un arc, et une bonne dizaine de cicatrices, plusieurs assez impressionantes le long de ses flancs.
Elle se plongea dans l'eau avec un soupir de contentement.
« Ca m'avait manqué. Pour en revenir à votre conversation: l'Empire de Lung Wa aussi pensait controler ce pays. »


Shimizu contemplait la beauté de la kitsune, et tentait de conserver toute sa tête pour faire bonne impression. Elle était en mission diplomatique après tout. Elle ne commenta pas la remarque sur les jorogumos, ne souhaitant pas se mettre une nouvelle fois la kitsune à dos.
« Cette eau est divine après ces quelques jours de marche.
L’Empire de Lung Wa dites-vous… Les Empires se fondent et disparaissent, c’est ainsi. Il y a longtemps que l’Empereur Eternel s’est éteint…  »

« Si nous devions dominer quoique ce soit, nous ne serions pas nus et sans armes dans un bain brûlant ? Vous ne croyez pas. Quoique ça ne fait vraiment de différences pour nous autres les lanceurs de sorts. Mais détendez-vous un peu... Nous sommes là pour faire des rencontres mutuellement enrichissantes. » dit Jing en souriant derrière son masque tentant de dissimuler son appétit pour la renarde. Appétit était-il d'ailleurs le bon mot ? Dans l'esprit de l'araignée magicienne sans doute...

Tin ne sembla absolument perturbée par les regards des envoyés de Yin-Se. Elle paraissait aussi à l'aise nue qu'en armes et armure.
« Vous avez tords de présumer que je suis sans arme: j'ai des crocs et des griffes. Et vous? »
Elle s'enfonda un peu plus dans l'eau, jusqu'au menton.
« L'Empire de Lung Wa s'est effondré, et nous lui avons survécu. Ca ne veut pas dire que relâcher notre vigilance est une bonne idée. »

Lulel se mit à fredonner et l'eau autour d'elle se mit à vibrer et à s'élever. La masse d'eau souleva la jeune ondine, telle un pilier avant de disparaître et de la faire retombée dans l'eau. « Pas besoin d'armes quand on commande à l'eau, Dame Tin. »
Tout sourire, Lulel se rapprocha un peu de Tin. « Et c'est impresionnant !! Rare sont les lieux qui résistent à l’effondrement d'empire. Mais il faut plus que de la vigilance pour survivre.
Traversez la Forêt aux Esprits et vous verrez que la vigilance ne vous servira pas à grand chose. Ce lieu est aussi traître qu’envoûteur, aussi amicale que mortel. Je dirais qu'au delà de la vigilance, il faut savoir composer avec les forces extérieurs afin de survivre. »


Tin paru surprise, cette fois, ses oreilles se redressant sur sa tête comme celle d'un chat.
« Vous avez traversé la Forêt des Esprits? Je ne m'y suis aventuré qu'une fois, dans une autre vie...croyez moi, les leçons que vous avez pu y apprendre vous servirons si vous espérez faire long feu à Shenmen. Savoir composer avec les esprits, et comment les ménager est primordial. J'avais un chef de patrouille, il y a quelques années. Pragmatique, mais il était persuadé que les esprits étaient surtout des créatures de légende. Je ne sais pas lequel il a offensé, mais sa patrouille n'est jamais revenu. On a retrouvé qu'une partie de leur équipement. »

Modifié par un utilisateur samedi 20 juin 2020 18:04:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Ainsi, vous êtes en quelque sorte privilégiée du fait de votre fonction ? Cela n'est donc pas différent du Lingshen »


« Oui et non. J'ai un certain pouvoir et de l'autorité parce que je mérite de les exercer, après avoir prouvé que j'étais la meilleure dans ce rôle. Nous n'avons pas de place pour la corruption comme elle existait du temps de Lung Wa. A moins que vous ne fassiez référence à autre chose...? »

«  Gardez-vous d'insulter mon honneur, je vous prie.

L'idée de mérite est à la base des systèmes aristocratiques. Cela n'a rien à voir avec de la corruption. »

« C'est pour cela que j'ai du pouvoir. Et c'est pour cela que vous en avez aussi. »


« L'idée de mérite est peut être à l'origine de l'aristocratie, mais les mérites de ceux qui héritent des titres de leurs parents sont rarement au rendez vous. Parce qu'une famille s'est élevée par ses mérites ne veut en aucun cas dire qu'elle reste en place par ses mérites. Quelque part, Shemnen est salutaire sur ce point: ceux qui ne méritent pas leur position meurent. Simple, et efficace. »

« Est-ce que cela veut dire que votre Seigneur tue tous ceux qui ne méritent pas une position dans votre communauté ? Par exemple un nouveau né qui n'a encore rien prouvé ? Vous vivez décidément dans un monde affreux... » plaisanta Jing.

« Le mérite n'existe pas dans une telle contrée. Il n'y a que la chance. Le survivant n'a guère plus de mérite que le noble que vous conspuez. L'un est né au bon endroit. L'autre a survécu à quelque chose qui tue la plupart des autres. Nul mérite. Cela n'est que de la chance. Libre à vous de pensez que vous pouvez manipuler cette chance avec vos compétences. Je serais d'accord avec vous. Mais quand on se moque du devoir de la noblesse, venir plaider le mérite du survivant, a quelque chose de très ironique. »
« Dans les deux cas, le pouvoir est confié pour protéger autrui. Sinon il ne sert à rien. »


Tin sourit, agitant ses queues pour débarasser sa fourrure de l'eau.
« Je crains de n'être pas à la hauteur de vos talents d'oratrice et de rhétoricienne, dame Jing. Non, nous nous protégeons les uns les autres, tous nos talents ne sont pas tournées vers la survie individuelle. Mais nous essayons juste d'avoir une vie un peu plus sûre. »
« Peut être n'est ce que la chance, mais quand bien même, si cette chance est régulière...et bien, je m'en contenterai. Je ne méprise pas vos talents, cependant! Vous avez tiré le meilleur parti d'une situation plus qu'inconfortable. »

« Je suis très à l'aise quant il s'agit de sélectionner le meilleur parti. » dit Jing.

« Mais j'ai toujours eu plus le coup d'œil que la moyenne. »

Littéralement...

« Sur ce, profitez-bien de votre bain... » dit Jing en se levant et en sortant. « Je vous dit à demain. »


Talos écoutait avec attention, tirant des enseignements de la façon de mener un débat. Il n'était pas d'accord avec Jing, mais reconnaissait quelle avançait des arguments pertinent au bon moment. Il présenta en quelques mots son avis.
« Je ne pense pas que la noblesse existe en tant que tel dans la nature. Ce qui pourrait le plus s'en rapprocher est le lignage... des caractéristiques prédominantes qui se transmettent aux descendants, leur donnant ainsi un avantage sur les autres... mais si ces avantages ne sont pas bien utilisés, ils n'ont que peu d'importance et la lignée s'éteint. Mais ce qui fait que ce n'est pas le cas chez l'homme est ce qui le différencie de l'animal... la civilisation... est ce bien... est ce mal...? »


Ting haussa les épaules.
« Disons que ce genre de questionnement ne m'étais jamais venu à l'esprit. J'imagine que nous, à Pek Peh, nous existons quelque part entre cet état naturel et la civilisation plus complexe dont vous venez, en tout cas pour la plupart. Mais j'imagine que lorsque la survie devient une moindre préoccupation, les distinctions entre les méritants et les non-méritants se font sur d'autres critères. »

Ayant déjà été dans la case de Ling, Talos ne fit pas attention au foutoir et laissa les places les plus évidentes aux autres. Il jeta cependant un regard au crâne d'Oni... souriant intérieurement à l'idée que c'était peut-être un de ses vil ancêtre... Lorsque Ling s'adressa à tout le monde, il écouta avec attention. Quoi que tout le monde dise ou en pense, il était un novice en tout ce qui concernait les rituels pour interagir avec les esprits et avait beaucoup à apprendre de Ling.

Une fois l'exposé terminé, il répondit.
« Pour ma part, je pense que je serai plus utile dans les préparatifs au niveau de la chasse au cerf. Mais je ne pense pas qu'il soit raisonnable d'aller dans le bois des voix seuls. Est-ce que quelqu'un veut bien m'accompagner? »

Il laissa un petit blanc avant de changer de sujet.
« Ling, ne pensez-vous pas qu'il serait pertinent de demander l'avis de l'esprit renard vivant dans le cercle de pierre avant de pratiquer le rituel? Peut-être qu'il pourrait également être de bon conseil. »

Musique - Les pluies de Shenmen



Ling Ten secoua la tête.
« Non, inutile de le prendre vivant. C'est surtout le Bois des Voix lui même le problème. Mais si nous avons de la chance, vous devriez pouvoir trouver un cerf en bordure des bois, c'est la saison du rut et ils ne doivent pas être trop profondément dans la forêt. J'ai besoin de ses os, mais le reste ne me sera pas utile...il serait dommage que ça se perde, cela dit, mais vous pouvez en faire ce que vous voulez.

Pour en revenir à notre esprit, et à votre question sur l'affrontement, Shiori...les deux. Tous les cas de figure sont possibles. Le plus probable si le rituel échoue cependant est qu'il refuse d'intégrer mon corps. Mais si c'est pendant que vous l'interrogez que l'esprit est pris par la rage...et bien, je vous fais confiance pour essayer de ne pas me tuer?

Je n'ai pas de piste pour l'apaiser, malheureusement, mais l'eau peut aider à étouffer sa force. »

La mention de l'esprit renard fit froncer les sourcils à la shaman aux cheveux blancs.
« Je n'en suis pas sûre. C'est un esprit de la nature, un esprit de bois, et je ne suis pas certaine qu'il ait l'habitude ou même des connaissances concernants les esprits de feu. J'imagine que nous pouvons lui demander. »

« Il n'y a pas de confirmation d'un lien entre l'esprit du cercle de pierres et Daikitsu. Il a la forme d'un renard, mais c'est un esprit lié au fouissement des racines et des bruissements des branches qui protège tout ce qui se trouve dans l'ombre de son arbre. Ce dernier élément est une citation. » répondit Jing à la question de Tao.

« Vous êtes tous bien enthousiastes. Je n'ai qu'une question. Ling Ten, vous avez déjà invoqué des esprits de la nature sans avoir besoin d'un quelconque sacrifice et je connais un rituel d'invocation d'élémentaires de terre avec lequel nous pourrons parler notamment grâce à un sort de langage élémentaire...

Comment avez-vous déterminé le choix de votre esprit ? Cela ne ressemble pas à vos méthodes habituelles. En outre, votre solution comporte une exploration du bois des voix. Zone sur laquelle nous n'avons aucune prise et qui rajoute un délais surprise par rapport au moment où le gouvernement a pris cette décision...

Quelle autre information allons découvrir plus tard ? Peut-être qu'à la place de pourvoir à deux expéditions et rituel dangereux, le gouvernement aurait épargné son temps et ses moyens à ne prévoir qu'une expédition ?  »

L'impression que j'en retire c'est que vous vouliez juste tenter votre rituel que vous n'avez jamais pu tenter peu importe si c'était la meilleure décision à prendre. Dites-moi que je me trompe...

Modifié par un utilisateur lundi 21 septembre 2020 22:31:53(UTC)  | Raison: Non indiquée