Aloïs fut soulagé de voir arriver ses compagnons… avec une femme qui semblait responsable de la situation… «  Je… voulais éviter qu’elles prennent la Tiefline. Pas pour moi  »

Il arrêta alors le sortilège de confusion, heureux de ne plus être sous l’effet du sortilège. «  Bon je vous suit, mais j’aimerais savoir ce qu’il en est et pourquoi on vient chercher cette femme.  »

Aloïs était sauf, et la cheffe montrait clairement le peu de considération qu'elle avait pour tout ce qui entraverait sa mission. Yogo la suivit jusqu'en bas, avant de lui répondre.
«  En dehors de vous et de nous, il ne semble plus y avoir personne de vivant dans ces lieux. C'est donc assez discret. Nous ne sommes passés ici au départ que pour nous reposer et commercer. Nous reposer sera difficile. Mais nous souhaitons toujours commercer. Ceci fait, nous reprendrons notre route. Je pense que nous avons mutuellement vu nos talents pour nous débarrasser des fauteurs et trouble-fête, il est donc mutuellement dans notre intérêt à veiller à la fois à ce que cela soit tu, et à ce que notre séjour se termine bien pour tout le monde. C'est notre souhait sincère. Nous n'aurons tous d'autres choix que de nous faire mutuellement confiance. Après tout, vous comme nous semblons vouloir discuter, il n'y a pas de raison que cela change ... mais ... qui êtes-vous par rapport au lotus jaune?  » demanda-t-il en posant son regard sur elle.






Sorts actifs :
-Armure du mage
-Perception de la mort
-Simulacre de vie
-Image miroir (8 minutes)
-Rapidité ( 6 rounds)

Maléfice actif :
-Vol (1 minute, juste avant le tp)

Invoker actif :
-Reckoning (1 minute) : +1 par dé de dégâts sur les so rts
-Bridge (8rounds) : -5 Résistance aux éléments et Rm des ennemis

La femme sourit.
« Bonne réponse. Je n'ai pas l'intention de me battre à nouveau, et je suppose que vous non plus. Je me contenterais donc de votre parole que vous tairez cet incident. Et au cas où ce ne serait pas le cas, rappelez vous que nous savons qui vous êtes, et où vous vous trouvez. »

Elle inclina la tête vers Yogo.
« Par rapport au Lotus Jaune? Nous sommes le prédateur en haut de l'échelle et eux la vermine existant dans notre périphérie. Nous sommes les Soyeuses. Mais inutile de vous renseigner, ce nom ne dira rien à personne ici. Après tout, cette ville n'a pas besoin de plus qu'une garde minimum, car elle est en paix, n'est ce pas? »

Elle se releva.
« Sur ce, si vous voulez bien nous excuser...laissez les cadavres là, je vous prie, nous nous chargerons du nettoyage. »
Sa forme se dispersa en une nuée de fragments de papier, qui quittèrent la pièce par les fentes des portes et des fenêtres. Dans la rue, à l'extérieur, la lumière revint à un niveau normal alors que les silhouettes vagues qui peuplaient les ombres se dissipaient elles aussi. Ils étaient à nouveau seuls dans l'auberge dévastée.

Yogo attendit le départ de la femme pour soigner Aloïs. «  Tu nous as fait peur. Je pense que nous avons le temps de faire le commerce prévue avant de partir. Nous avons, semble-t-il, une épine en moins dans le pied. Mais cette tieffeline est la preuve qu'on a échangé une épine pour une autre. Il faudra traiter ce problème, et nous en dire plus. Je pense que nous allons garder le corps de Tsuto. À la fois par protection, et parce que les membres de sa famille voudront peut-être le voir.
 »
Yogo s'approcha vers le cadavre du tavernier. Lui n'avait rien choisi, il travaillait simplement pour survivre, en espérant mieux vivre. Et il était là, déchiré les ronces. Et mort. Yogo coupa une mèche des cheveux de l'homme. Plus tard, il prendrait le temps de chercher sa veuve éventuelle, et de l'aider financièrement. Il déposa à côté vingt pièces de platine, avec le risque qu'elles soient subtilisées par ceux qui allaient gérer la situation. Mais il y tenait. C'était la moindre des choses. Il se releva tandis que ses compagnons fouillaient et rangeaient les affaires dans son sac dimensionnel.

«  Rejoignons les autres à présent. »






Sorts actifs :
-Armure du mage
-Perception de la mort
-Simulacre de vie
-Image miroir (8 minutes)
-Rapidité ( 6 rounds)

Maléfice actif :
-Vol (1 minute, juste avant le tp)

Invoker actif :
-Reckoning (1 minute) : +1 par dé de dégâts sur les so rts
-Bridge (8rounds) : -5 Résistance aux éléments et Rm des ennemis

Les inquiétantes Soyeuses parties, les membres de la caravane se dépêchèrent de fouiller la pièce, essayant de retrouver un maximum d'information. Préférant ne rien laisser au hasard, ils récupérèrent également une partie de l'équipement de leurs ennemis.

La fouille d'Aloïs sur la tieflinne ne donna pas grand chose...du moins, en terme d'information. Il récupéra sa chemise de maille et sa hache ensorcelée, mais elle ne portait rien sur elle qui indique exactement qui elle était et ce qu'elle voulait à Amaya. En revanche, en retirant la chemise de maille, il nota un élément insolite. La tieflinne portait, dans le bas du cou, presque entre ses omoplates, une sorte de marque de naissance, trop vague pour être un tatouage. Elle représentait un cercle au centre duquel un visage diabolique grimaçait.

Le corps de Tsuto posait un autre problème...l'éclair l'avait complètement carbonisé, le réduisant à une silhouette de cendre calcinée collée autour de son squelette. Il aurait pu s'agir de n'importe qui, ses blessures l'ayant rendu méconnaissable.

Ils durent rapidement interrompre leurs fouilles, cependant, afin de ne pas attirer trop d'attention. Ils s'éclipsèrent dans les rues de la cité, cachant tant bien que mal leurs blessures et les marques laissées par le combat. Hoshin claudiquait toujours, ses genoux encore douloureux. Aloïs du demander à Mirai et Quoovar de le soutenir, et même Kelda paraissait souffrir de la fatigue de l'affrontement. Mais alors qu'ils s'éloignaient, ils réalisèrent que les rues directement autour de l'auberge étaient vides, là où le reste de la cité conservait toute son animation.

L'affrontement avait été rude, et les risques pris immenses...mais ils pouvait à présent dormir un peu plus tranquilles, maintenant que leur voyage n'était plus une course avec Tsuto. Un usurpateur ne serait pas remplacé par un autre.


26 Lamashan 4716, peu avant l'aube - Auberge de la Chambre d'Or
Aube grise


Après une nuit aussi intense que maculée de sang, la vue de l'Auberge de la Chambre d'Or était plus que bienvenue. Par dessus les murs, le ciel à l'Est commençait à pâlir, signe que l'aube était sur le point de se lever. D'ailleurs, la salle commune était presque déserte, à l'exception de quelques uns des caravaniers. Il régnait un silence irréel.
Shalelu, Amaya et Hibana étaient assise à une table à quelques pas de l'entrée, chacune perdue dans ses pensées.

Hibana était marquée de plusieurs traces de coup, et son oeil gauche commençait à virer de bleu à noir. Et malgré tout, elle fixait un point au fond de son verre, son autre poing serré à s'en faire blanchir les phalanges. Il semblait qu'elle se soit battue au cours des heures précédentes.

Shalelu elle aussi scrutait ce qui paraissait être une chope encore à demi-pleine d'un liquide clair et sentant l'alcool fort, ce qui était aussi étrange qu'inquiétant pour ceux qui la connaissaient, l'elfe ne buvant presque jamais. Elle avait défait sa queue de cheval et ses cheveux blonds voilaient son expression, mais la demi-elfe paraissait...hantée.


Amaya avait les yeux rougis, et le regard perdu dans le vague. Elle paraissait épuisée et abattue, échevelée, les épaules basses. Cependant, elle se redressa en titubant, trébuchant à demi, quant ils entrèrent. Avant que qui que ce soit ait pu réagir, elle se jeta au cou d'Aloïs, renversant au passage l'aasimar affaibli.
« Louée soient les dieux, vous êtes en vie! Je me faisais un sang d'encre!  »

Aloïs en fouillant la tiefline entreprit de scarifier sa chair, utilisant un couteau pour emporter le bout de peau avec la marque de naissance… Il la serrait dans son poing alors qu’il avançait, soutenu par ses compagnons, après avoir remercié Yogo pour ses soins… «  Excuse-moi, je ne pensais pas à mal, je voulais juste la retrouver, mais oui il faudra en parler. Rentrons avant tout…  »

Il resta alors silencieux, tout le trajet, jusqu’à ce qu’Amaya lui saute au cou, arrachant à la fois une grimace de douleur mélangé à un sourire de soulagement de leurs retrouvailles. «  Que s’est-il passé ? Nous devons voir tout le monde je pense…  »

Il glissa alors à l’oreille de sa femme. «  J’ai dans ma main le tatouage d’une tiefline, il devrait t’être familier…  »

Aloïs s’arrêta net à cette annonce. C’était la première fois depuis si longtemps qu’un proche décédait. «  Comment ? Qui ?  »

La culpabilité entra alors, imaginant que c’était la troupe du nain qui en était la cause. Son poing se serra alors que des larmes montaient… Allez Alo, on savait que ça arriverait un jour, ne sois pas si faible !

Il tendit alors le bout de peau à Amaya. «  Elle a essayé de me, de nous tuer. Pour te nuire…  »

Il regarda un peu partout à la recherche de l’impératrice. «  Et les autres, ils sont où ? Ameiko ? En sécurité avec Kuro ?  »

Amaya, l'air épuisé et endeuillé, poursuivit.
« Oui, les autres vont bien. Ils sont montés pour essayer de dormir un peu, ou pour essayer de se remettre. On a appris ça peu après votre départ, et tout le monde est encore sonné. Mais nous sommes au complet...enfin... »


Shalelu, sans lever les yeux de son verre, marmonna.
« C'est ma faute. Je n'aurais jamais du la laisser seule, et encore moins trop s'éloigner. Si je l'avais retrouvé plus vite, elle serait encore en vie. »

Amaya voulut parler, mais s'arrêta, comme si elle ne savait que dire. Elle expliqua à la place.
« C'est la garde qui nous a prévenu. Elle a retrouvé Shalelu alors que cette dernière cherchait Shae...Comme nous sommes les seuls étrangers arrivés récemment en ville, ou presque, les gardes se sont doutés que nous voyagions ensemble. Je.... »

Elle jeta un regard en biais à l'elfe.
« ...la garde a toujours le corps, ils voulaient l'examiner, vu la nature du crime. Mais vous pouvez aller la voir, si vous voulez.
Je...ne vous le recommenderai pas. D'après Shalelu... »

L'elfe eut un sourire amer.
« Je ne vous le conseille pas non plus. »

Quoovar rentrait à l'auberge fatigué mais avec l'impression du travail accompli. Ils avaient réussi à se débarrasser de Tsuto, mais aussi, tout aussi important au moins pour lui, de Saemund. Le combat, et les à côtés, n'avaient pas été de tout repos, et ils s'étaient probablement faits de nouveaux ennemis et, peut-être le temps le dira, des alliés. Mais en rentrant dans l'auberge, quand il vit les mines déconfites de Shalelu, Hibana et Amaya, il se dit rapidement que les choses n'allaient pas aussi bien. Retournant à ses vieilles habitudes, il se mit instinctivement en retrait, se fondant dans le décor comme s'il était un pot de fleur. Une présence presque invisible, mais qui ne perdait pas une miette de la situation.

Un drame... Shae ?!

Shae était morte, assassinée. Shalelu se le reprochait. Une part de lui lui reprochait également, quand une autre se le reprochait à lui : n'avait-il pas tiqué intérieurement quand il avait remarqué que Shae manquait à l'appel lorsqu'ils étaient sorti pour trouver Tsuto ? Il aurait peut-être dû s'occuper de son ami avant de s'occuper de sa vengeance et de la vengeance d'Ameiko...

Quoique, ça n'aurait sans doute rien changé. Sa part rationnelle, froide comme un iceberg, lui glissait qu'elle était sûrement déjà morte quand ils avaient quitté l'auberge. La même part sauta aux conclusions quant à la cause de cette mort. L'attitude de Shalelu le criait presque : le corps avait été mutilé. Il savait qui avait fait ça. Personne n'avait besoin de le dire. C'était si évident. Il répondit à la question d'Aloïs avant même que Shalelu ou Amaya puissent intervenir.

« Léona, l'oracle de Lameshtu qui accompagne Tsuto. C'est elle. On la retrouvera. Mais il faut qu'on récupère un peu. Je n'ai pas dormi depuis bientôt deux jours. Il y a des limites aux pouvoirs de la magie et de l'alchimie. »

Comme Mirai, Quoovar semblait détaché, chose habituelle quand on le connaissait un peu. Mais ceux qui le connaissait mieux voyait que quelque chose n'allait pas forcément bien. Shae avait été son amie, sa confidente, une des rares personnes, une prêtresse en plus, en qui il avait confiance. Sa perte l'affectait et, comme pour se défendre, il se réfugiait dans une rationalité dénuée d'empathie.

Aloïs accepta l’aide d’Amaya, répondant par un grognement un peu ennuyé à la remarque de sa femme. «  Bonne nuit, j’espère qu’Ameiko est sous bonne protection, je m’occupe d’Amaya.  »

Il saisit la poignée de Kamihoshi… «  TU en pense quoi, notre impératrice nécessite mon aide ?  »