C'était un coup... banal. Ozran avait besoin de bien plus pour être impressionné. Par contre, là où il le fut plus, ce fût quand il s'effondra, perforé par trois jets de magie brut. Il regarda d'où ils venaient...

« Tu en as des faes cachés on dirait. Jolis tirs, c'est propre. »

Il nettoyait son arme quand Aanara vient lui donner ce petit objet. Une pierre d'âme. Ozran la tenait dans sa paume et la contempla. Puis il la tendit à nouveau à la magicienne.

« Merci mais ce genre de commerce n'est pas ce qui me plait. Tu sauras en faire meilleur usage que moi. J'ai cru comprendre que la magie avait un prix élevé et si je veux avoir les meilleurs cartes dans ma main, il vaut mieux que tu tienne le paquet et que tu distribue à ta guise. »

« Je me doute que cela représente une grosse somme. Mais suis mon raisonnement. Il est à parier que nous auront une récompense pour ces actes. Une belle même. Je compte en effet utiliser ces fonds que nous aurons débloqué pour pouvoir au mieux servir l'Imperatrix. Mais afin d'enchanter mes équipement, l'or seul ne suffit pas, il me faut un enchanteur, un mage. Ou... UNE mage ? A un moment, il faut bien réserver sa place dans ces travaux et payer pour ce service, non ?
Et puis, je te laisse choisir. Prefère tu de l'or qui ne sert que par sa valeur monétaire, ou prefère tu un objet qui peut aussi, à ta guise, servir d'un point de vue arcanique par sa nature ? »

Le sous entendu était évident, c'était une première avance sur les frais suppémentaires qu'il y aurait surement pour faire enchanter son matériel.

16 - 21 Desnus 4716 - Kantaria, Archduché de Ménador
Musique - Kantiara impériale


L'affrontement contre les archontes se révéla être une formalité, et en attendant des nouvelles d'Egorian, chacun se mit en marche, profitant de l'occasion et du répit qu'ils avaient pour se plonger dans leurs propres projets. Après tout, l'Empire était en guerre, et il aurait besoin de toutes les ressources disponibles.

Ozran fut peut être celui pour lequel cette période fut la plus profitable. Suite à son duel avec le Halphus, il était officiellement reconnu comme digne d'appartenir à un Ordre de Chevalerie Infernale. La Signifère Vetrio lui avait remis, sous la forme d'une feuille de métal aussi flexible qu'un parchemin, un résumé du duel et son témoignage, sa signature arcanique apposée, indélébile, au bas du document. Avec ceci, il n'aurait aucun mal à prouver sa valeur et son triomphe au cours du duel. Lui restait encore à décider quel ordre il souhaitait rejoindre...ou à pétitioner l'impératrice pour qu'elle le laisse fonder son propre Ordre, avec sa propre charte. Ayant quelques jours devant lui, il profita aussi de l'occasion pour se plonger dans les ouvrages de la famille Narikopolus, avec la bénédiction d'Alia, cette dernière n'ayant apparemment rien à se reprocher...et avec raison. Il eut le temps de parcourir les ouvrages les plus significatifs, pour la plupart traitant de diabolisme. Peu d'histoire dans ces ouvrages, mais les Narikopolus semblaient avoir un intérêt prononcé pour l'histoire militaire et en particulier les techniques militaires des enfers. Ozran n'aurait pas été surpris que de nombreux aspirants Chevaliers aient été issus des rangs de cette famille, au fil des siècles.
Au delà de ses poursuites intellectuelles, Ozran profita aussi de l'occasion pour affûter ses talents de combattant. Le style qu'il avait commencé à développer avait fait ses preuves face au diable, mais il avait encore besoin de pratique, et autant ne pas perdre de temps pour leur prochaine mission en étant mal préparé.

Aanara, fidèle à son habitude, garda pour elle ses projets, mais passa plus ou moins les jours suivants enfermées dans les appartements qu'Alia leur avait offert au manoir, plongée dans différents projets dont les gemmes qu'elle avait récupéré depuis leur arrivée formaient le coeur. Elle sortait peu, juste assez pour prendre un peu l'air et se ravitailler, mais à chacune de ses apparitions, l'air autour d'elle semblait crépiter de magie, et elle portait sur elle l'odeur des arcanes, semblable à celle d'un éclair avec un soupçon de souffre. Malgré tout, tout cela avançait à grands pas, et la samsarane paraissait satisfaite de ses progrès. Une satisfaction qui était aussi encouragante qu'inquiétante pour ses compagnons, étant donnée l'étendue de ses pouvoirs, qui n'allaient qu'en augmentant.

Mais ce fut Aiakos qui eut le plus d'influence sur leur présence à Kantaria. Le prêtre asmodéen avait pris les choses en main pendant que la ville se reconstruisait, participant entre autres aux funérailles des soldats impériaux tombés au combat. Mais surtout, il avait organisé une grand-messe sur la place principale de Kantaria, la place de l'Epée, où il avait rassemblé les cadavres des soldats de la Réclamation tombés pendant la reprise de la ville...ou en tout cas, les cadavres qui n'avaient été réclamés par personne. Là, devant la population rassemblée, Ozran et Velxa à sa droite, Alia Narikopolus à sa gauche, il déclama un sermon. Un sermon exaltant le courage, la ténacité et la discipline des troupes impériales qui avaient repris Kantaria et avaient refusé de céder devant la barbarie et le chaos, qui avaient défendu l'ordre et la Loi, piliers nécessaires de la civilisation et de la grandeur de l'empire...tout comme de la solidité et de la stabilité de la vie de ses habitants. C'est lorsqu'il poursuivit que la fierté qu'il avait suscité chez les habitants de Kantaria se mêla de crainte. Il se répandit en avertissement sévère et en descriptions incendiaires sur les traîtres au règne impérial qui menaçaient tout ce que l'Empire du Chéliax représentait. Et il avertit en des termes ne laissant planer aucun doute sur le sort de ceux qui osaient se dresser ainsi face à l'impératrice légitime. L'éloquence et le charisme d'Aiakos portèrent son discours jusqu'au coeur et à l'esprit de ses auditeurs, mais ce ne fut pas le plus frappant. En plein coeur du sermont, en achevant son avertissement aux ennemis de l'Empire, il en appela au pouvoir des Enfers, employant le pouvoir de l'amulette qu'Aanara lui avait fabriqué...et peu à peu, les cadavres se fondirent les uns dans les autres, les masses mortifères se tordant sur elle même, avec d'affreux craquements et borborygmes. Lentement, délibérément, avec un souffle de souffre et des lueurs de braise, deux monstruosités mortes-vivantes se dressèrent, formée des ennemis de l'empire pour leur rappeler le sort de ceux qui refusaient de plier le genou, et porter eux même la mort dans les rangs des séides du désordre!
Inutile de dire que cela laissa une très forte impression. Peut être était-ce même une des raisons de l'efficacité avec laquelle Kantaria commença à se reconstruire?



Quelques jours après cette messe, et environ une semaine après leur victoire, ils étaient en train de se préparer à leurs activités de la journée lorsque l'un des gardes de la ville vint à leur rencontre, frappant à la porte du manoir et demandant à les voir, mentionnant un message urgent.

Lorsqu'ils se furent rassemblés à la porte, la garde leur expliqua qu'une messagère venue de la capitale s'était présentée au Bastion de la Valeur au milieu de la nuit, porteuse d'une missive qui les concernait. Etant donné l'heure, les gardes lui avaient indiqué qu'il était sans doute préférable de ne pas les déranger en pleine nuit, et l'avaient dirigé vers l'auberge du Petit Uskwood. La garde ajouta également que la messagère était plutôt excentrique.
« Selon ses propres mots, une symphonie vous attends à l'auberge d'Uskwood...j'ignore ce qu'elle entendait par là. Souhaitez vous que je vous escorte? »

Musique - Kantiara impériale



Ozran ouvrant la marche, Quatre et Nérali la fermant, le petit groupe traversa Kantaria en direction de l'auberge du Petit Uskwood, où ils avaient passé leur première nuit au village, ce qui leur semblait une éternité plus tôt. La ville semblait avoir retrouvé un semblant de normalité. Les marques de la bataille étaient toujours présentes, mais les habitants, encore marqués par les déchainements de violence, semblaient surtout soulagés que tout cela soit pour l'instant terminé, mais il restait tout de même une sorte de tension, comme si tout le monde craignait la prochaine bataille. Ou peut être était-ce la réalité de la guerre qui avait finalement pris racine dans les esprits?

Passant la forge en cours de reconstruction, et le port où les docks étaient en train d'être consolidés, ils atteignirent l'auberge. Largement à l'écart du centre-ville, elle avait été épargnée par les combats. Les murs de bois noir et les ardoises lui donnaient tout de même un air un peu sinistre. En entrant, ils tombèrent sur une salle commune presque vide, comme d'ordinaire, en dehors du trio Nidalais qui était de nouveau présent, discutant toujours à voix basse. La tenancière, elle, était fidèle à elle même, les observant depuis le comptoir.
« Bienvenue au Petit Uskwood! J'ai reçu de la visite pour vous... »

« Je vous sers quelque chose avant d'aller la chercher? »

Modifié par un utilisateur lundi 2 mars 2020 20:13:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

En entrant, Ozran s'arreta un instant pour juger le monde dans la pièce. Au moins, on avait le calme ici... Il vient à la rencontre de la tenancière. Suite à son accueil, il se tourna un instant vers ses companions avant de sortir sa bourse. Il en sortit trois pièces du métal jaune, frappés du sceau impérial, de celles des premières ventes de butin et les posa sur le comptoir.

« Pas vraiment faim mais assure toi que mes companions aient le ventre plein et le palai content, on a à faire. Tu nous la fait descendre ou on la rejoint chez elle ? »

Modifié par un modérateur mardi 3 mars 2020 23:59:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Symphonie crut jusqu'au bout que Viorica ne toquerais point à la porte... Malheureusement plus les pas se rapprochait, plus sa gorge lui semblait sèche. Elle sursauta toutes plumes hérissées, lorsque l'aubergiste toqua. La voix douce lui sembla fort suspecte et elle préféra pester d'une ton rauque. Une sorte de raclement guttural, semblable à celui d'un chat croisé à un drakéïde fort mécontent, sortit de sa gorge. Elle débita sa phrase plus vite que son ombre et ouvrit grand les volets.

<< Euuh... KRRRRRR! Je-descend-par-la-fenêtre-là-bas-rendez-vous-en-bas! >>

Sautant dans la vide, elle atterit souplement sur la chaussée. La porte de l'auberge lui sembla extrêmement loin, aussi loin qu'une autre dimension. Pourtant elle n'avait pas le droit de reculer. C'était bien ça, Abrigail avait décidé de la torturer jusqu'à la mort. Tout ça n'était qu'une farce, elle allait rentrer au Palais toute seule, n'aurait pas à se taper un groupe d'Agents Thrunes bizarres, et tout reviendrait comme autre fois : elle se moquerait des nobles en public pour faire rire la Reine, Sa Majestrix lui donnerait des friandises et des cajoleries, et puis aurevoir!

Oui oui je vais le dire le fond de ma pensée! Maintenant, tout de suite! Les envoyez bouler et rentrer MAINTENANT A EGORIAN!

<< Krrr! >>

Pesta-t-elle une nouvelle fois en se reprenant. Elle se souvint pendant un instant des yeux terrifiants d'Abrigail la surprenant à faire des bêtises, et elle préféra raisonnablement rentrer dans l'auberge. Baissant la tête et recourbant ses plumes pour rentrer à l'intérieur, un monstre faisait donc son entrée...

C'était une créature de bien deux mètres de haut.
Une envergure des ailes semblant prendre place d'une bonne partie de la salle, un jais luisant entretenu.
Des atouts féminins à n'en pas douter, c'était une bestiole bien nourrie, dont les hanches et épaules étroites laissaient un curieux sablier comme silhouette.
Des serres aux pattes ciselées comme celles d'un corbeau, aussi ce qui semblait être des mains qui n'avaient rien d'humanoïde, et pourtant dotées d'une espèce de pouce en chitine.
Un plumage épais comme celui d'un oiseau exotique remontant jusqu'aux genoux, pour s'éclaircir des serres des "mains" jusqu'aux épaules.
Deux pupilles jaunes peu amicales, engoncées dans un casque recouvrant une grande partie de sa tête, laissant bouche libre sur une peau d'un gris poussière aux lèvres maquillées.
Casque surmonté d'une chevelure rouge factice, relique d'un temps et ordre de jouvencelles désormais éclaté.
Une armure de maille réagissant aux lumières blanches, et dont le tintement semblait plus léger que d'ordinaire.
Deux épées courtes carrées aux fourreaux de jais sur chacunes de ses hanches, comblées de poches minimalistes sur une ceinture fine.
La courte cape aux plumes arrachées d'un griffon à la robe sombre, siégeant sur des épaules et un cou à moitié cachés par le tissu. Celle au symbole (facticement magique) des messagers du Chéliax, à la belle mode elfique.
Un gambison et une pantalon plus courts que ne voulait la décence, pouvant s'expliquer par sa capacité de vol dont les franfreluches pouvaient gêner.
Et enfin, le tabard parfaitement représentatif de la famille royale : celui implacable, impérieux, rougeoyant, intimidant, des Thrunes.

Une croix rouge et noire figeant les esprits, car normalement impossible d'un membre de la garde personnelle de Sa Majestrix à Kantaria. Et qui plus est semblait parfaitement habillé et peigné, comme sortant directement d'un lieu de bonne stature.

Femme oiseau étrange qui n'en avait apparemment pas grand chose à faire du monde extérieur, car elle se dirigea vers le groupee pour se mettre aux cinq mètres protocolaires dont nécessitait les messages officiels. D'une voix forte, elle déclama en sortant l'étui à parchemin de cuir, le genoux légèrement fléchis et les deux bras tendus. Sa voix grave et à l'accent citadin teinta dans l'auberge.

<< Un Message d'une symphonie de la Capitale! Destiné au Chevalier de l'Ordre du Râtelier, Ozran Mandrake. Au noble Sire Aiakos Charthagnion! Demoiselle Quatre! Demoiselle Aanara! Demoiselle Nérali! Qu'ils s'avancent et prennent mesure du parchemin scellé! >>

Symphonie attendit donc que quelqu'un osa s'avancer pour prendre le noble message qu'il leur était destiné, caché dans l'étui de cuir. Même si elle n'en menait pas large, jamais de la vie elle n'aurait baissé sa garde. Elle avait calculé que la position commencerait à lui faire mal aux bras d'ici une dizaine de minutes. Cependant avec sa fatigue accumulée, elle n'était plus trop fraiche. Un visage tendu et silencieux après ces mots. Il régnait autour de la Stryx... Comme une sorte de tention lourde et étouffante.

Modifié par un utilisateur mercredi 4 mars 2020 01:03:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aiakos était arrivé à l'auberge en compagnie des deux titans mort-vivants qu'il avait animé durant sa messe. Cela lui faisait de la publicité et décourageait les opportuns. Au moins, ceux qui venaient lui parler avaient une bonne raison de le faire.

Qu'est-ce que c'est encore encore ?! pensa l'intransigeant cardinal en voyant arriver la messagère.

« Noble Sire Aiakos Charthagnion ? Sérieusement ? Quelle est cette bouffonnerie ?! Ce n'est pas notre titre officiel. Sire est une adresse destinée à démontrer son respect à une altesse royale ayant rang de roi... Puisque vous avez visiblement commencé à suivre le protocole dans votre positionnement, veuillez au moins commencer par vous présenter avant de requérir quoi que ce soit de notre part (avec les bons titres).

Par ailleurs, demoiselle est irrespectueux. Vous venez de manquer de respect à deux dames, ayant rang d'officiers dans une campagne militaire du Chéliax. Ce, en présence d'un aspirant chevalier infernal venant juste de se couvrir de gloire en duel infernal et d'un cardinal magistrat de l’Église, ainsi que de témoins civils. Ces faits sont attestés et corroborés. Ces faits relèvent d'une prérogative de haute justice. Si ces dames décident de s'en sentir offensées, vous pourriez vous exposez à une rétribution.

Par ailleurs, elles seraient libres de choisir un champion... » dit Aiakos en jettant un regard aux dames du groupe puis à Ozran.

« Soit le jeu cesse maintenant, soit nous jouons. C'est vous qui nous le dites. »

Il était loin le temps où le doux et gentil Eaque Chart s'était infiltré dans cette campagne militaire en tant que juriste. Le véritable visage du juge était dur comme le fer et n'avait pas l'air spécialement porté sur l'humour.

Au final... Elle retrouva les réactions habituelles : entre le dégoût et l'envie, la surprise et le déni, l'indignation et la froideur. Se sentant soudainement dans son élément, elle reprit contenance. Elle savait que le premier défi envers ce groupe serait de remettre ce noble à sa place, sinon le retour à la Capitale serait fort désagréable.

Symphonie prit un air penaud qui ne trompit personne, sorte de caricature d'excuse qui restait pourtant respectueuse des compétences du Juge. Mais le ton ne s'y trompait pas qu'elle était particulièrement amusée, qu'on la menace. Elle ravala une critique acerbe, restant diplomate. Une étincelle s'alluma dans ses yeux luisants et fixes, juste avant qu'elle ne baissa la tête.

<< Je vous prie de bien vouloir m'excuser de ma domestication manquée. Une humble messagère telle que moi reste toute ouïe des connaissances et expériences qu'on pourra lui apporter...

Je crains qu'en tant que propriété, je ne peux répondre à vos investigations en mon nom de par mon statut d'objet. Si mon comportement vous a déplu, n'hésitez pas à réclamer de qui de droit afin que je m'y fasse fouettée selon le protocole impérial. C'est votre droit le plus humble... >>

Elle prit une longue inspiration. Jamais hors du Palais elle n'avait eu le droit de se montrer au "naturel". Ca lui faisait étrange.

<< Je me nomme Symphonie L'Oiselle, stryx offerte lors de l'anniversaire des cinq ans de Son Infernale Majestrée la Reine Abrogail II de la Maison Thrune Trois-Fois-Damnée, Majestrix du Chéliax. Et je vous apporte un message personnel de la main blanche de ma Maîtresse. >>

Ca par contre, Symphonie l'avait parfaitement inculqué comme titre. Car le reste des titres... Pour elle n'avait guère d'importance. Pourquoi se préoccuper des autres nobles complètement inutiles? Ayant lancé cette petite bombe, elle prit une allure beaucoup plus respectueuse; neutralité pure de la messagère déposant l'étui de cuir dans la main tendue. Elle fit attention à ne pas toucher les doigts, déposant au dernier moment l'objet ficelé. Toucher les doigts d'un humain, et puis quoi encore? Semblant cependant la seule personne un peu saine d'esprit, elle remercia de la tête l'étrange homme en armure.

Un étui rectangulaire au cuir épais et rigide, pouvant contenir plusieurs parchemins. Mais au final, il n'y en avait qu'un. Celui apposé du sceau royal. Symphonie se redressa sans mot dire, gardant les épaules et la tête droite, bras et ailes le long du corps. D'une froideur polaire, elle attendit que "ça se passe". Presque aussi immobile qu'une statue, comme si elle avait oublié le regard inquisiteur de la samsarane et les réactions du juge.

Modifié par un utilisateur jeudi 5 mars 2020 04:19:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Déroulant le parchemin, il commença à lire en silence une fois les mots plus clairs. Il hocha la tête et tendit le parchemin à qui voulait lire.

« ELLE est satisfaite mais a encore du travail pour nous. On doit la voir au plus tôt à la capitale. L'oiseau nous guide. »

Une chance pour la Strix qui voyait son utilité encore au goût du jour...

Aanara voyait en la strix une personne à qui il était possible de faire suffisamment confiance. Elle sourit poliment quand Aiakos s'interposa pour revendiquer son titre et son énoncé correct, et la mêlant à cela. Comme si Aanara n'avait pas vu bien pire dans sa longue vie. Elle apprit néanmoins par la réponse de la strix qu'elle était l'esclave personnelle d'Abrogail, ce qui risquait d'être intéressant. La missive semblait elle aussi venir de "Son Impératrix", et les premiers mots d'Ozran confirmait ce qu'elle avait prédit. Elle détestait parfois avoir raison. Dire qu'il lui fallait peut-être deux jours de travail pour finir ce qu'elle avait commencé.
Son regard se perdit un moment vers Sigmund et sa nouvelle apparence. Elle avait essayé de trouver un cadavre intéressant, et elle avait fait de son mieux. Regardant la strix à nouveau, elle se demanda ce que celle-ci pensait de leur petit groupe. Le Cardinal s'était employé dans son rôle de noble susceptible, et les autres aussi dans leur stéréotypes. C'était à présent son tour. Elle devait jouer son rôle, encore.
Elle se leva lourdement de sa chaise. Elle laissa à Aiakos le temps de prendre la lettre, sachant bien qu'elle la lire en temps et en heure. Un éclair de curiosité passa.
Tiens, la lettre viens d'Elle directement. Je me demande s'il y a des impressions psychiques. Peut-être son humeur... Elle est si mystérieuse alors que ce n'est qu'une enfant. Un enfant avec la capacité de réduire en cendre la moitié d'un continent...
Toutefois, c'est à Aiakos qu'elle s'adressa, pour le remercier.

« Merci Carnifex Cardinal Charthagion. Mon honneur n'avait pas besoin d'être défendu et je n'ai pas été insultée par la maladresse de cette Symphonie. Elle est manifestement douée pour livrer des messages rapidement, et discrètement. L'étiquette n'est pas son atout, et c'est bien ainsi. Je ne pense pas que l'étiquette impériale du Chéliax soit inculquée aux jeunes strix des Ménadors occidentales. »

Elle regarda alors la strix, pour être sûre que la mention de son lieu de naissance ne soit pas le fruit du hasard, mais un message qui se voulait clair : Aanara pouvait savoir des choses qui étaient cachées, et nul secret n'était assez caché pour elle.

Puis elle se tourna vers Ozran, comme figure de proue de leur petit groupe.

« J'aurais besoin d'environ deux jours pour finir mon travail ici. Pensez-vous qu'Elle attendra aussi longtemps ? Descendre la rivière en radeau magique, comme Ennis l'avait utilisé, pourrait simplifier et accélérer grandement le voyage, non ? Si je finis mon travail dans de bonnes conditions, l'investissement sera très rentable et nous ne le regretterons pas. »

Comprenant à la suite des paroles de Symphonie qu'elle est chargée de nous accompagner, "prêtée" par Abrogail, Aanara la regarde de manière différente. Ce n'est plus une esclave remettant une missive, mais un outil qui a donc une utilité pratique. Cherchant des moyens de retarder le départ, Aanara propose:

« Cette auberge sera parfaite pour vous reposer de votre épuisant voyage. Je suis sûre que Voricia pourra s'occuper de vous. Vous pourrez dormir toute la journée car je suis occupée par ailleurs en journée. On pourra discuter plus avant au dinner, comme vous le proposez. Son Infernal Impératrix aurait-elle d'autres informations à nous communiquer verbalement plus que par écrit ? » finit-elle.

Modifié par un utilisateur vendredi 6 mars 2020 16:16:53(UTC)  | Raison: Non indiquée