e groupe avait chargé les deux traîneaux-barques. Asger avait harnaché Spectre sur le premier et l’Ours-Ferrèol sur le second. Ensuite le convoi se forma. Le Chasseur et Guide prit les devants. Un premier traîneau le suivait, sans doute celui que poussait Oradin et tirait le grand loup des neiges, puis un second tiré par l’ours polaire et poussé par Luke. L’Pêchou était un manuel et il s’y connaissait en matière de barcasse, une place donc tout à fait appropriée pour lui. Ainsi Frédrigo et Florentia fermeraient la marche en arrière garde. Et le voyage commença pour un après-midi non-stop à travers la Forêt de Svartskov en direction du Nord-Est au rythme des déplacements ulfes comme l’avaient connu le groupe la veille, avec l’équipée du Jarl Asvig Longthews, autrement dit en alternant les marches dans les zones difficiles et les marches rapides ou petit trot ou course en petite foulée, bref une allure soutenue dans les passages plus dégagés à moindre risque et à meilleure glisse pour les engins. Et ce bien-sûr, avec un minimum de pause, soit un seul arrêt de très (trop) courte durée selon les muscles de certains.

Durant tout le trajet, le vent et la neige n’avaient cessé de les tourmenter. On avait l’impression qu’un esprit malin s’amusait à rendre le vent changeant et tourbillonnant. Parfois des brusques rafales les prenaient de travers et paraissait tenter de les renverser. Parfois il soulevait la neige fraîche au sol pour former un nuage aveuglant et glacé où la neige s’infiltrait dans les moindres interstices de vêtements pour venir former des glaçons qui s’accrochaient aux fibres, poils etc. La moindre parcelle de peau exposée au rude climat devenait pourpre violacé et manquait de former des engelures si jamais la magie ne les protégeait pas. La neige ne cessant de tomber, il fallait régulièrement la dégager des traîneaux-barques pour ne pas qu’elle s’y accumule, mais aussi il fallait régulièrement se secouer et s’en débarrasser si on ne voulait pas qu’elle forme une couche de plus en plus épaisse se solidifiant sur soi. Derrière les traces s’effaçait rapidement et moins d’une heure après leur passage il devenait impossible de dire par où ils étaient passés, ce qui pouvait être un avantage s’ils étaient poursuivis ou chassés, mais un inconvénient s’ils voulaient revenir sur leurs traces. Il restait à espérer que leur guide savait ce qu’il faisait…

D’un pas sûr, Asger savait où il devait passer et évitait les pièges du terrain à ceux qui le suivaient. Il lui fallait redoubler de vigilance concernant l’environnement. Il devait trouver des passages accessibles aux traîneaux-barques et avertir de potentiels pièges pour ne pas qu’ils tombent dedans. En groupe, il n’allait pas aussi vite que seul avec Spectre, mais avec un tel groupe, il n’avait aucune inquiétude quant à la défense contre d’éventuels agresseurs monstrueux dont il connaissait certains spécimens dans la région. A l’approche du glacier, il savait que le danger le plus important était ce clan de gorilles-yétis-humanoïdes géants et monstrueux appelés Saumen Kars. Généralement il savait comment éviter de les déranger, mais l’un d’eux était particulièrement retord qui appréciait particulièrement la chair humaine, un certain Ihalik et s’il avait décidé de les attaquer, alors ils n’auraient pas d’autre choix que de le combattre et c’était un adversaire beaucoup plus redoutable que des Trolls des Glaces ou même un Géant du Froid. A l’approche de leur territoire de chasse, il redoubla de prudence et espéra que les vents changeants et tourbillonnants ne portent pas leur odeur à ses nasaux.

La forêt se clairsemait. Ils arrivaient dans les montagnes et devaient emprunter les chemins des Cols, des passages serpentant aux pieds des cols qui parfois se dressaient en falaises de part et d’autre, formant ainsi des ravines plus ou moins larges. Plus ils avançaient, plus la végétation devenait rare pour finir par disparaître. Par ailleurs, ils traversèrent aussi une zone de fortes turbulences en traversant la couche nuageuse et continuant à toujours grimper. Pendant plus d’une heure, ils avaient marché sur un chemin de corniche bordant une falaise sous une tempête ou plutôt un blizzard particulièrement violent. Le vent soufflait à en décorner les cocus, la neige tombait si fort qu’on avait l’impression d’être attaqué par des aiguilles de glace, puis il y eut la grêle, l’orage, les éclairs qui venaient frapper la roche et qui parfois parvenait à la fendre provoquant quelques éboulis, le bruit assourdissant permanent, sans compter la visibilité réduite à peau de chagrin où ceux qui étaient derrière ne voyaient pas ce qu’il y avait au-delà du traîneau devant eux et il fallait crier pour se faire entendre.


Ce fut le passage le plus difficile et quelle récompense à l’issue… Au-dessus de la couche nuageuse, dans un soleil couchant, les reflets jaunes-orangés, parfois dorés sur les versants ouest des chaines de hautes montagnes enneigées qui s’étendaient à perte de vue. Un paysage sauvage déchiqueté par la force de la nature, d’une beauté incroyable, impressionnant, avec ses nombreux sommets à la roche grise, bleue, noire et glaciers. Alors c’était ça que voyaient les nains des montagnes tous les jours sous un ciel bleu céleste jusqu’au couchant… Asger pointa un endroit qui paraissait à la fois lointain et inaccessible, comme une trouée encadrée qui semblait séparer deux lignes de falaises, comme si un titan avait fendu les montagnes d’un coup d’épée ou de hache pour former une brèche. Pour des yeux exercés et habitués, il y avait là un gave qui devait raviner depuis des siècles et formait une vallée de près de deux lieues de large. Remonter à sa source permettait d’atteindre le passage dans le Glacier. Le groupe se remit en marche le long d’un sentier enneigé pour ne pas dire verglacé, bordant un précipice de plus de cinq cent pieds de profondeur, sans éprouver le moindre sentiment d'inquiétude, confiance qu'il était difficile d'expliquer et que tout le monde éprouvait malgré lui.

Trois lieues plus tard, le groupe émergea dans un défilé, un passage encaissé où plein de rochers s’entassaient les uns sur les autres, comme les vestiges d’un champ de bataille issu d'un combat de montagnes où ces cadavres immenses seraient restés pour l’éternité, écroulés sans doute un jour d'avalanche. Plus bas on pouvait entendre le ruissellement du gave sur la pierre, finalement une rivière qui n’avait pas gelée malgré la température polaire. Se frayer un passage ne fut pas mince affaire, surtout avec les traîneaux, mais au prix de maints efforts, le groupe parvint finalement à atteindre la grève, bien entendue recouverte d’une épaisse couche de neige… Le jour déclinant il allait faire très vite sombre au fond de ce ravin. Asger cherchait déjà quelle serait la meilleure option pour la nuit. Il n’y avait pas là de pin-compagnon, mais d’énormes blocs de roche à quelques pas de la rivière. Ceux-ci s’amoncelaient de façon chaotique et laissaient des espaces entre eux. Il était facile d’y glisser une couche et d’y aménager un coupe-vent devant et derrière avec des couvertures ou des peaux et il y avait ce qu’il fallait dans les traîneaux-barques. Il était temps d’organiser le campement et la nuit…

L'harnachement était bien conçu, si bien que Ferrèol n’eut besoin de personne pour s'en défaire.
Quant au chasseur qui les guidait il connaissait aussi son affaire pour trouver le lieu idéal pour y passer la nuit. L'ours commença alors à inspecter les alentours, même s'il pu voir que les traces qu'auraient pu laisser quelques prédateur, dont s'étaient leur territoire, auraient eu vite fais de disparaitre.
Il ne pu que sentir l'odeur du loup qui était passé quelques secondes avant lui. Il faillit lui dire qu'avec ses conditions, il lui faudrait renouveler l'opération, très fréquemment s'il voulait marquer son territoire. Il comprit alors pourquoi il avait préférer tant se rapprocher de la flore que de la faune.... Ou peut être était ce, ce manque de connaissance des animaux?

Il avait tout de même fait le tour de l'endroit qui allait les abriter durant la nuit pour être sur de ne pas subir quelques surprises. Cherchant des rochers moins enneigés que les autres et des traces de griffures ou autre sur ces mêmes rochers.



CA:16 (+6 For, -4 Dex, +6 CA)

Le trajet était long et fatiguant, florentia jouait son rôle d'arrière garde du mieux qu'elle put.
Alors qu'ils montaient sans cesse, lorsqu'ils arrivèrent enfin sur le point de vue réservé aux nains habitants des montagnes enneigées, Florentia se dit que maintenant qu'ils avaient atteint une telle hauteur il allait falloir redescendre tout ça et que lors d'une descente il fallait maîtriser tout le poids des traîneaux, ce qui n'était pas une mince affaire...

Elle laissa les experts s'occuper de l'abris tout en regardant sans cesse au dessus, sur les bords du ravin au fond duquel ils étaient, elle n'avait pas envie de finir dans une embuscade...

Lorsque qu'Asger lui demanda de s'occuper du feu, elle s'attela à la tache.

«  Est ce bien judicieux de monter un camp au fond d'un ravin? »

Modifié par un utilisateur mercredi 4 mars 2020 21:14:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le nain s’exécuta de bonne grâce, obéissant aux instructions précises d’Asger pour creuser les deux trous nécessaires à sa technique. « C’est ingénieux ! »

D’un œil amusé, il avait remarqué la ronde urinaire de leurs amis à poils. « Des cannibales poilus… Urinent-ils aussi pour marquer leur territoire, comme Spectre ? … Pauvre Ferréol ! » il s’esclaffa tout en abattant une ultime fois sa pioche. « Bon, je pense que ça ira, pour le feu. En tout cas, pour vous répondre, Florentia, où que l’on campe, les prédateurs d’ici seront capables de nous repérer. Autant occuper le fond d’un ravin, bien plus à mon goût car plus proche du sol que le haut d’un arbre. On subira aussi nettement moins les affres de cette sacrée tempête et sa glace volante qui me martèle l’armure. J’en ai encore les oreilles qui bourdonnent ! Vous devez avoir la peau toute brûlante de leurs piqûres, n’est-ce pas ? Bon, je vais aller chercher du bois, maintenant, pour que vous puissiez allumer le feu. Mais avant, c'est un nom bizarre, Saumen Kars : vous savez d'où leur vient cette appellation ? »

Contrairement au souhait d’Asger, il ne manqua pas d’adresser une prière silencieuse à Abadar pour qu’Ihalik leur cherche des noises. Le nain ne connaissait pas la peur. Il songeait juste à obéir à l’un de ses vœux de paladin : débarrasser les routes d’une sérieuse nuisance qui menaçait les voyages et les êtres civilisés de la région. Une créature qui plus est perdue pour la morale, qu’aucune rédemption ne pourrait sauver, si l’on en croyait les propos de leur guide. Un travail pour Durirak !

En cours: Endure elements

Modifié par un utilisateur vendredi 6 mars 2020 19:00:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Fredrigo avait aidé le nain dans la mesure du possible, mettant en pratique les conseils d'Asger qui était aguerri au climat et coutumes de ces contrées enneigées.

« Bah, je suppose que ces créatures des neiges ne sont pas très à l'aise face au feu, qui plus est face à un feu magique !?

Qu'ils viennent se frotter une fois à nous, et je doute qu'ils réitèrent cette expérience.

En attendant, pardonnez-moi l'expression Asger, mais j'ai une faim de loup ! »

Pâtée?! Ouais!!! J'émis un petit couinement d'approbation. Ce petit homme était un demi-loup de qualité, un atout pour la meute. Je le suivis dans sa ballade.

es espaces entre les roches n’étaient pas assez grands pour permettre un aménagement à plusieurs personnes, aussi chacun s’installa dans celui qui lui convenait le mieux et l’aménagea à sa guise, avec bien-sûr les conseils et recommandations d’Asger, le plus aguerri dans le domaine de la survie dans ce milieu. En effet, aucun risque d’une crue subite en cette saison. L’hiver approchait à grands pas et la tendance était à la glaciation plutôt qu’à la fonte des neiges avec ses rivières en crue et ses risques d’inondations. Toujours suivant les conseils du Rôdeur du Nord, les aventuriers firent un feu dans un espace entre les rochers afin que la lumière ne se voit pas jusqu’à l’autre bout du ravin ou que la fumée ne les trahisse. En parlant de fumée, le bois sec pris dans la réserve du chasseur laissait moins de fumée que le bois détrempé et gelé que le nain alla ramasser aux alentours, aussi la préférence alla pour taper dans la réserve.

Après un repas en groupe, chacun prit ses quartiers et la Garde de Nuit s’organisa. L’Ours-Ferrèol, qui visiblement allait dormir à la belle étoile, ferait le premier quart. Puis Florentia ferait le reste, car elle n’avait guère besoin de beaucoup de sommeil. Par contre il lui fallait tout de même une activité assez calme pendant huit heures et juste surveiller et rester attentive répondait à ces critères. Bien-sûr ils pouvaient compter aussi sur le sommeil léger de Spectre dont les sens et l’instinct allaient sans doute l’alerter bien avant qu’on ne puisse entendre ou voir la moindre menace. Asger réagirait alors au quart de tour et puis ce serait le branle-bas pour tous. Ainsi la nuit et son froid polaire s’étaient installés au fond du ravin et tous commencèrent leur nuit bien emmitouflés sous les couvertures à l’abri du vent.

Ferrèol se retrouvait ainsi le seul éveillé et fit un petit tour d’horizon afin de bien se familiariser avec le coin et en connaitre chaque pouce carré de terrain. Plus proche de la nature que des animaux, il devait bien reconnaitre que les formes animales qu’il expérimentait étaient bien pratiques et le plus souvent adaptées à leur environnement. Il ne ressentait pas le froid et semblait pouvoir évoluer sur n’importe quel terrain, voire même pouvoir nager dans des eaux glacées, escalader des défilés, marcher sur les surfaces enneigées ou glacées, etc… Ha… Il ne pouvait pas voler et c’était peut-être le seul inconvénient de cette forme animale… Il leva la tête et regarda un instant le ciel, humant l’air.

Modifié par un utilisateur mardi 17 mars 2020 21:36:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

inalement, temps était passé presque agréablement et surtout sans encombres. Il était temps pour l'Ours-Ferrèol de passer la main et d'aller à son tour prendre un repos plus que mérité. IL n'eut guère de mal à sortir la jeune femme de son pseudo sommeil. Dès qu'elle fut prête, le druide-ours chercha un coin qui lui convenait pour dormir.

Florentia se réveilla et décida qu'il fallait mieux prévenir que guérir. Et deux paires d'yeux et d'oreille valaient mieux qu'une .Elle monta la garde avec attention et lorsque la fin de nuit alla voir Oradin pour le réveiller. Ils partageaient la capacité de voir dans le noir, ce fut donc son choix le plus logique.

Elle alla le secouer.

«  Oradin, réveillez-vous. D'après Ferréol, la fin de la nuit risque d'être dangereuse. Nous ne seront pas trop de deux... »

Florentia parla en nain au serviteur d'Abadar

«  Ferréol m'a prévenu que les dernières heures avant l'aube seraient risquées, j'ai préféré vous réveiller que nous soyons deux, en cas d'embuscade... »

Puis elle repris sa garde, tout les sens aux aguets.