Cela avait été avec un grand soulagement qu'il avait suivie Fredrigo, non pas au travers de la ville, mais vers la fin de la journée en retournant au bateau. Le calme du navire et de la cabine de leur camarade pacha, lui permit de souffler et de retrouver un peu de sens à leur quête!!

Il avait donc passer une très bonne nuit bercé par le clapotis des vagues contre la coque.
A son levé il savait qu'il allait une dernière fois affronter cette cité, mais c'était pour la bonne cause, puis qu’enfin il allait prendre la route direction ce fameux pilier du ciel!! Mais encore fallait il qu'il trouve le guide qui devait les y amener.
Ferrèol après une long méditation, salua une dernière fois l'équipage et le navire, finalement ces naufrageurs avaient été de bonne recrues!

A la vue du traineau et à l'écoute des conditions d'utilisations et de location, Ferrèol faillit s'emporter, mais après tout ce n'était pas lui qui avait négocier, et puis il n'aurait pas été forcément à l'aise dans ces habits!
Il laissa donc ses acolytes prendre la parole et finaliser la location et l'emprunt, observant les dernières recommandations.


CA:15

ésigné et en serrant les dents, Oradin s’avança et se prépara au pire. La tenue en question avait des couleurs bien trop voyantes, un rouge intense qui n’était pas sans rappeler celui du sang et parfois la vue du sang avait tendance à enrager certains. Le pantalon, la veste fourrée et bordée de peau d’hermine blanche, le bonnet à pompon sur la pointe, puis enfin les bottes noires et le large ceinturon. A mesure que le nain revêtait la tenue de la compagnie, il sentait le ridicule monter et par là même il retenait un grognement bestial qui ourdissait du fond de sa gorge. Le facétieux gnome semblait quant à lui tout à fait excité. Son enthousiasme croissait en même temps que le serviteur d’Abadar se transformait. Au final le tôlier de la compagnie avait un œil infaillible pour estimer les tailles et sans doute une prescience confirmée pour deviner qui allait se proposer comme conducteur du traîneau. Tout allait parfaitement bien à Oradin et ce dernier se sentait même extrêmement à l’aise avec ces vêtements, même la veste qui pourtant était passée par-dessus son armure. Par ailleurs, il constata que le froid mordant et intense ne le faisait aucunement souffrir, qu’il pouvait se déplacer avec aisance sur le sol enneigé et même gelé sans être le moindre du monde gêné ou ralenti ou encore risquer de glisser comme il savait si bien le faire sur le ponton du port et enfin qu’il était plutôt d’une jovialité grandissante avec un sourire qui remplaça sa mine renfrognée et tendue habituelle. Par contre quelque chose avait changé en apparence. Sa barbe avait blanchi, comme toute sa pilosité du reste et son fameux et précieux marteau ressemblait à un énorme sucre d’orge blanc rayé de rouge et pourtant il faisait toujours le même poids…

Devant le regard menaçant et sévère, ainsi que la colère grandissante d’Oradin, Glindamarinencourtefer s’empressa de lui préciser qu’il ne s’agissait là que de quelques illusions visuelles mineures liées aux vêtements, qui disparaîtraient dès l’instant où le nain quittera la tenue à l’arrivée. Puis passa le moment où il expliqua les différentes fonctions des leviers au poste de conduite – « Celui-là à droite pour freiner le traîneau côté droit, celui-ci à gauche pour freiner le traineau côté gauche, ce qui permet de négocier des virages plus serrés en fonction de la traction qu’on exerce sur les leviers. A l’arrêt, il faut tirer à fond les deux leviers, ce qui immobilise complètement le traineau et ce, même si les rennes tractaient tous ensemble le plus fort possible. Il s’agit d’un ancrage capable de résister aux tempêtes de neige et au blizzard les plus forts que la contrée ait connus. Les rennes étant équipés de grelots, ils annoncent votre arrivée sur la piste, ce qui a pour avantage de faire écarter les voyageurs occupant celle-ci afin qu’ils ne gênent pas votre progression d’une part, mais aussi d’éviter les accidents. Par contre cela a l’inconvénient de ne pas être très discret… Devant vos pieds il y a 4 petites pédales à levier qui servent généralement lors des défilés à Bourggelé ou Karlsgard pendant les jours de fête. Ils ne devraient pas vous servir en principe mais étant donné que vous avez loué ce traîneau, alors il est complètement équipé. Le premier à gauche lance des nuages de confettis autour de vous sur une trentaine de pas à la ronde, mais pas sur vous notez-le bien. Les enfants aiment beaucoup généralement. Les deux au milieu doivent être actionnés en rythme. Celui de gauche déclenche le mécanisme d’un harmonium à lecture de carte perforée qui se trouve dans un caisson protégé, sous le banc de conduite. Plus vous battez vite, plus le rythme musical est accéléré. Vous avez une centaine de cartes de lecture dans le chargeur automatique du mécanisme. Si vous voulez changer de carte, il vous suffit de garder la pédale appuyée plus longtemps jusqu’à ce que la musique s’arrête et alors une nouvelle carte de lecture à trous se chargera pour une nouvelle mélodie. La pédale à sa droite permet de battre le rythme d’une caisse à percussion, elle aussi située dans un caisson protégé sous le banc de conduite. Les deux associées vous permettent de composer des ensembles plutôt joyeux et festifs, ça peut agrémenter votre voyage qui peut être relativement long, mais si vous battez n’importe comment la mesure, alors vous générerez une désagréable cacophonie… Enfin la dernière pédale toute à droite déclenche quelques artifices. A chaque fois que vous appuyez, un artifice se déclenche et ce n’est jamais le même. Ne vous inquiétez pas c’est magique. Enfin quelques petits tours mineurs toutefois et ce n’est- pas dangereux. Juste coloré et bruyant, les enfants adorent ! Les adultes moins. Les plus simples d’esprits croient qu’on les attaque à coup de boules de feu, d’éclairs ou de projectiles magiques… Enfin il y a cette dernière petite chose… »

Le gnome cessa son flot ininterrompu et rapide d’explications pour montrer une sorte de bouton rouge en forme de champignon situé sur le panneau de bois devant le siège conducteur, pile au centre – « Il s’agit d’un bouton d’urgence. Mais je vous déconseille d’y toucher, sauf… En cas de dernier recours, d’urgence quoi. C’est si jamais vous courrez un risque imminent que vous ne pouvez absolument pas éviter et qui conduirait irrémédiablement à un crash terrible qui détruirait le traîneau mais surtout ses passagers et son attelage. Alors votre dernier espoir et de taper ce champignon et de bien tenir les rênes et surtout gardez votre calme et votre sang froid. La « Icecrown Union » met tout en œuvre pour la protection de ses passagers, mais aussi de son équipement qui est de grande qualité et extrêmement technique. Concernant les passagers, il y a une malle derrière le traîneau qui peut contenir tous les bagages de votre groupe. Celle-ci peut être verrouillée avec un mot de passe que vous seul connaîtrez. Il s’agit d’une sécurité contre les brigands. A la première utilisation, une bouche magique vous demandera quel est le mot de passe. Le premier mot que vous prononcerez sera celui que le verrou retiendra pour toute la durée de votre voyage. La malle sera ensuite réinitialisée à l’arrivée. Si vous perdez votre mot de passe, alors impossible d’ouvrir la malle. Au comptoir de la compagnie à votre arrivée, ils pourront vous le déverrouiller. Enfin pour les passagers, vous allez être dans un espace confortable à l’abri du vent et dans une atmosphère à température régulée. Oui c’est magique. Par ailleurs, vous ne devriez guère sentir les chaos du terrain, la caisse est suspendue par des systèmes à ressort sur les patins et en cas de tempête, une capote peut être rabattue fin de vous protéger de ce genre d’intempérie. Si le conducteur vous joue quelques airs d’harmonium, alors vous passerez un agréable moment durant le trajet. »

« Bien ! » – Poursuivit-il de son ton neutre et de son rythme de parole rapide et ininterrompu – «  Maintenant que nous avons vu la partie technique, voyons la partie conduite de traîneau. C’est comme pour un attelage de chevaux avec un charriot. Quelques impulsions sur les rênes, pas besoin de fouetter dur et les rennes s’élancent. Les grelots annoncent votre passage, aussi les voyageurs que vous doublerez ou croiserez s’écarteront sauf s’ils n’en sont pas capables pour des raisons techniques comme un charriot qui vient de casser une roue ou un essieu et qui est bloqué sur la piste. Quand vous passez devant quelqu’un dites « Ho ho hooo » cela attirera l’attention et tous verront le sigle de la compagnie… C’est pour un peu de publicité voyez ? Il attirera la clientèle et une clientèle satisfaite est une clientèle qui revient et loue de nouveau les services de la « Icecrown Union ». C’est la loi du commerce, mais ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre, maître Oradin. Pour arrêter le traîneau, tirez sur les rênes, je parle bien des brides pas des rennes. Si vous tirez sur les rennes à l’arc, l’arbalète ou tout autre moyen d’attaque à distance, nul doute que le traineau va s’arrêter, mais il ne repartira pas. Par contre, comme le traîneau est prévu pour glisser sur les pistes enneigées et verglacées, les rennes vont ralentir et s’arrêter mais le traîneau étant plus lourd risque de les pousser vers l’avant et ils devront fournir plus d’efforts. Pour les aider, utilisez les freins en exerçant la même traction de chaque côté et de façon mesurée de manière à garder le traîneau droit et de ne pas stopper trop brusquement, ce qui serait fort désagréable aussi bien pour les passagers mais aussi les rennes qui d’un seul coup auront les pattes coupées dans leur élan. Pour tourner tirez sur la bride droite des rênes pour faire tourner l’attelage à droite, la bride gauche pour les faire tourner à gauche. Sauf si vous leur forcez la main, ils resteront sur la piste. Mais s’il vous faut sortir des sentiers battus, alors soyez ferme dans votre conduite de traîneau. » – Le gnome se recula les mains sur les hanches avec un air satisfait – « Avez-vous des questions avant de vous lancer ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 8 mai 2019 16:38:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Devant tout ce débit de paroles et de technologie, Ferrèol comprit rapidement pourquoi il s'était senti aussi mal dans cette ville et pourquoi il n'avait pas accompagné le nain dans la démarche de trouver un moyen de locomotion!
Lorsque le gnome clôtura son récit, il laissa échapper un énorme soupir qui étouffa un « Enfin! »
Puis commença à rassembler toutes les affaires pour les enfouir dans le coffre.


CA:15

andis que le nain écoutait les interminables explications du gnome et se préparait, L’Pêchou patientait comme le reste du groupe. Il avait décidé d’aller voir les rennes et les passait en revue un par un, laissant sa main flatter leur encolure et caresser leur mufle et ayant visiblement pour chacun d’eux une friandise qu’il sortait de sa besace qu’il avait prise pour le voyage. L’Pêchou voyageait aussi léger que l’était sa tenue vestimentaire. Sa besace était de petite taille, tout juste plus grande qu’une escarcelle et semblait guère renflée. Sur son épaule pendait un petit filet de pêche et son couteau dont il se servait pour éviscérer et écailler le poisson était passé à la ceinture dans un petit étui en cuir mais était loin de rivaliser avec une dague. Bref il ne fallait sans doute pas compter sur lui pour les combats et après tout, ses capacités se limitaient à la pêche et désormais capitaine de navire depuis peu. Ici il devait guider le groupe jusqu’à un certain Asger quelque part au Nord de Turvik, le dernier village avant la grande mer de glace et les hautes montagnes de la Couronne du Monde. Jusqu’à Turvik, il suffisait de suivre la piste d’Aganhei, enfin si elle était facile à suivre…

Puis les bagages furent chargés dans le coffre à verrou magique une fois qu’ils eurent déterminé le mot de passe, puis le groupe prit place dans le traineau tandis qu’Oradin grimpait sur le banc de conduite, se plaçant entre les deux leviers afin d’accéder à l’un comme à l’autre sans difficultés. Il refit le check des différentes fonctions de chaque levier, pédale et push pull d’urgence avec le gnome avant qu’enfin ce dernier ne s’écarte de l’attelage les mains dans le dos – « Suivre la piste n’est pas bien difficile. Les convois marchands ont bien marqué la trace à force de passages réguliers et quelques-uns sont déjà partis avant l’aube et vous précèdent. Il y a de grandes portions de ligne droites, vous pourrez lancer les rennes au galop, mais démarrez doucement histoire de vous faire la main avec la conduite du traineau et de bien vous chauffer. Les rennes exerçant une traction, le traineau aura tendance naturellement à se mettre en ligne derrière eux. En cas de dérive, freinez doucement avec les deux leviers de frein de façon équilibrée et le traineau se remettra dans l’axe grâce à la traction de l’attelage. Le plus dur, ce n’est pas d’avancer, mais bien de s’arrêter et d’éviter les obstacles. La « Icecrown Union » vous souhaite un agréable voyage. Vous devriez être à Turvik au crépuscule où mon confrère de la compagnie vous attendra. »

Oradin donna une légère secousse aux rênes et les rennes se mirent à avancer tous ensembles dans un concert de grelots. Le nain était concentré sur ses manœuvres tandis que le reste du groupe s’était installé confortablement. Les deux banquettes étaient confortables, aussi bien l’assise que les dossiers. Selon leur souhait, ils pouvaient les mettre de façon à s’asseoir face à face comme dans les diligences ou alors tourner la rangée de devant de 180° pour que tous regardent vers l’avant, ce qui était moins convivial. Ils pouvaient faire à leur guise, le mécanisme de rotation étant extrêmement simple et pouvant être actionné même si le traineau était en mouvement. Comme l’avait annoncé le gnome, la température à l’intérieur devait avoisiner la quinzaine de degrés, ce qui était bien au-dessus de la température extérieure qui devait plutôt être aux alentours des -15 à -20° sans compter le vent ressenti. Ce dernier semblait être détourné par la forme ergonomique du traineau et les passagers ne le ressentaient pas, tout comme les divers cahots du sentier, absorbés par le système suspendu de la caisse par rapport aux patins. Une merveille de technologie sans aucun doute agrémentée de magie gnomesque…

Très vite, les murs de Bourggelés disparurent derrière eux et devant de grandes étendues vallonnées recouverts de grandes forêts de sapins se perdaient sous la blancheur de la neige. Comme l’avait annoncé le tôlier de la compagnie, la piste était visible et Oradin n’avait aucune peine à s’orienter. Le traineau avait pris une petite allure avec les rennes au trot. Le nain en profita pour se faire la main avec les leviers de frein et les rênes pendant qu’ils étaient encore seuls sur le sentier et qu’il le pouvait avant de pousser l’allure et accélérer.

@Oradin : test de profession (conduite d’attelage) DD10 ou test de Sagesse DD12.
- Échec inférieur à 5 : difficultés à manœuvrer, le traineau a tendance à zigzaguer et Oradin ne cesse d’essayer de se remettre dans l’axe. Impossible de forcer l’allure. Recommencer le test. Perte de temps de trajet ½H.
- Échec de 5 ou plus : le traineau est assez vite parti de travers et a fini sa course enfoncé dans une congère sur le côté de la piste. Le groupe est obligé de descendre et de dégager le traineau. Perte de temps 1H + ½H de temps de trajet. Recommencer le test.
- Échec critique (1 nat) : le traineau est incontrôlable et part au crash… Oradin va-t-il appuyer sur le champignon d’urgence ?
- Réussite : Oradin maîtrise désormais les manœuvres élémentaires et peut forcer l’allure s’il veut arriver au crépuscule.

Pour la journée de voyage, 3 tests supplémentaires de conduite d’attelage seront nécessaires. Lorsque le traineau est lancé à vive allure, le DD augmente de +2 (soit DD12 pour profession conduite d’attelage ou DD14 si test de sagesse). Oradin peut être aidé par un « lutin » : Un autre PJ peut s’asseoir sur le banc à côté de lui et l’aider à gérer les leviers de frein et les rênes (voir action aider un allié). Pour cela, il doit donc effectuer un test (profession conduite d’attelage ou test de Sagesse) DD10 pour apporter un bonus de +2 au test d’Oradin.

Fredrigo était cramponné au rebord du traineau.

Il avisa le nain pour répondre à sa supplique : « Maître Oradin, je suis au regret de vous informer que je ne peux guère vous aider, sachant que je suis balloté avec le cœur au bord des lèvres, et qu'en outre je suis nettement plus à l'aise pour amadouer les êtres vivants que pour dompter les objets !

Je laisse le soin de vous porter assistance à l'un de mes compagnons ...
Au pire, je m'en remets à vous, en espérant que ce calcul est avisé ! »

Puis, après un bref silence, il ajouta : « Je suis cependant totalement solidaire avec vous ! »

Ce n’était pas parce qu’on était un serviteur du Dieu des marchands qu’on maîtrisait forcément toutes les ficelles du dit métier. Négocier, conduire un chariot, si c’était le commun des marchands, ça ne l’était pas de celui qui avait écumé les routes pour assurer que la marchandise arrive à bon port. Oradin avait maintes fois participé aux efforts pour faire avancer les lourds attelages sur des sols meubles, boueux, mais là c’était une piste enneigée et verglacée et c’était bien différent. Il y avait bien quelques sillons creusé par le passage répétitifs des chariots sur la piste, mais ceux-ci n’étaient pas aussi profonds que sur les routes de Varisie et les traces disparaissaient à chaque tempête de neige ou caprice de a météo. Ce matin-là, les sillons n’étaient pas assez profonds pour que les skis du traîneau se calent dedans. Le moindre écart et celui-ci sortait de sa ligne et il fallait rectifier la trajectoire avec les leviers des patins de frein et ce tout en maintenant les reines. Comme pressenti, le nain n’avait pas 4 mains et avoir une main sur chaque levier et deux autres pour les reines dépassait l’entendement. Slalomant dangereusement dès que l’attelage prenait un peu de vitesse, l’inconfort se fit ressentir assez rapidement parmi les passagers malgré la caisse suspendue qui amortissaient les cahots. On se serait très vite cru sur un bateau par une mer houleuse et ceux qui avaient tendance à avoir le mal de mer commencèrent à sentir le petit déjeuner refluer. Gardant un calme apparent, Oradin demanda de l’aide.

Frédrigo ne se sentant pas l’âme d’un conducteur, il laissa la place à quelqu’un d’autre et ce fut la sylphe qui toute en légèreté pris place à côté du nain. Elle étudia rapidement les différents leviers, pédales et boutons, sans vraiment chercher à démonter ni à en comprendre le mécanisme. Il fallait faire confiance aux gnomes pour associer technologie et magie et donc l’ingénierie s’arrêtait bien souvent au tgcm de ces facétieux petits humanoïdes dont on disait qu’ils étaient cousins des nains. Elle resta donc pragmatique. Elle estima la masse totale du traîneau avec ses passagers et par là-même la force qu’il fallait exercer sur les patins de frein de façon efficace aux moments le plus opportun. Après quelques rapides essais, elle parvint très vite à doser convenablement la pression sur les leviers de freinage et commença à conseiller Oradin pour celui qu’il avait de son côté tandis qu’elle s’occuperait de celui qui était du sien. Grâce à son intervention, le convoi ne finit pas dans le décor même si on avait frôlé la catastrophe lorsque le traineau avait pris son allure de croisière au trot des rennes.

Puis petit à petit, le duo sur le banc de conduite parvenait à mieux se coordonner et après avoir perdu presque qu’une heure en zigzagant sur la piste, ils étaient arrivés à stabiliser le louvoiement et à avoir une trajectoire rectiligne. A sa grande surprise, les rennes seulement au trot avançaient plus vite que les lourds chariots marchands tirés par des bœufs ou des chevaux. Ils ne tardèrent pas à en rattraper quelques-uns partis un peu plus tôt et qui suivaient paisiblement leur route. Florentia continua d’aider Oradin pour les manœuvres de dépassement qui les faisait obligatoirement sortir des traces laissées par leurs prédécesseurs, puis ils se remirent en ligne. Commençant à s’habituer au matériel, Oradin et Florentia pouvaient, s’ils le souhaitaient, sans doute forcer l’allure…



Peu confiant dans ses capacités de conducteur de traîneau gnomique sur piste enneigée et verglacée, Oradin préféra garder une allure modérée du moment qu’ils étaient en ligne sans louvoyer et donc permettant d’assurer le confort pour tous mais aussi une assurance de ne pas finir dans le décor. Enfin, quand on disait allure modérée, c’était au trot des rennes, ce qui était déjà une bonne allure en comparaison des chariots et convois marchands qui étaient au pas et qu’ils doublaient ou croisaient sur le sentier. Pour le moment tout se passait relativement bien grâce à l’aide apportée par Florentia et une certaine accoutumance commença à s’installer, permettant au nain de se détendre un peu et d’admirer le paysage tout comme pouvaient le faire ses compagnons. Celui-ci du reste était époustouflant. Ils avaient pu admirer le lever du soleil qui dardait ses rayons sur les crêtes enneigées à l’Est et qui coloraient la neige de jaune orangé. Le paysage quant à lui était un grand manteau blanc posé sur un sol irrégulier et déchiqueté par des élévations rocheuses grisâtres qui formaient parfois une crête, parfois un pic, parfois une falaise. Il y avait de vastes plaines vallonnées nues, puis d’autres recouvertes d’une immense forêt de conifères qui montaient haut de façon étagée suivant les variétés et qui pouvaient remonter le long de pentes abruptes pour embrasser au plus près les contreforts montagneux.

Au milieu de tout ceci, la piste d’Aganhei formait tantôt de grandes lignes droites dans les vallées et plaines vallonnées, tantôt se frayait un passage aux pieds des collines, des falaises ou des élévations rocheuses, avec des côtes et des descentes qui devaient donner du fil à retordre aux chariots, mais visiblement pas au traineau de la compagnie qui était vraiment bien conçu et parfaitement adapté à ce genre de terrain. Grâce à lui, le groupe allait gagner du temps par rapport à un voyage normal en compagnie des marchands, mais à une allure modérée, allaient-ils gagner Turvik avant le crépuscule ? Glindamarinencourtefer semblait assurer qu’il était possible d’effectuer le voyage de Bourggelé à Turvik en une seule journée, mais il n’avait pas précisé l’allure et si les marchands mettaient 3 jours au pas, c’était qu’il y avait une sacrée distance. D’après les calculs de Florentia, l’ingénieure du moment, il fallait pousser l’allure et donner le maximum des capacités du traineau et de son attelage de rennes pour parvenir à ce résultat et compte tenu du temps passé à assurer les manœuvres et s’habituer à la conduite, à une allure modérée, ils allaient arriver au beau milieu de la nuit, ce qui n’était pas vraiment viable. A la tombée de la nuit, la température baisserait considérablement et les protections magiques seraient limites, sans oublier que les portes de Turvik risqueraient d’être fermées pour la nuit et enfin la nuit était plutôt propice aux attaques de monstres, aux tempêtes de neige et au blizzard. Bref, il faudrait s’arrêter au crépuscule et camper pour la nuit avant de reprendre la route et arriver en fin de matinée.

La décision revenait au groupe et ils avaient tout loisir d’en discuter durant les haltes préconisées par le gnome – « Une halte de 10-15min toutes les deux heures afin de donner à boire et à manger aux bêtes et de vérifier le matériel, aussi bien les rennes que l’attelage et le traineau. » - De son côté, L’Pêchou, en bon marin, avait visiblement la même estimation que Florentia concernant le temps de trajet par rapport à l’allure. Soit ils décidaient donc de lancer les rennes au galop pour le reste de la journée avec une chance d’arriver à temps à Turvik… Ou dans le décor, soit ils conservaient ce rythme sécuritaire et ils allaient passer la nuit à camper dehors. L’heure était à la concertation et la décision.

D’après les tirages supplémentaires :
- le tirage de 11 + aide de Florentia permet de réussir le test de conduite à allure modérée
- le tirage de 20nat + aide de Florentia permet de réussir le test de conduite à allure vive. Étant donné qu’il s’agit d’un 20nat, il faut confirmer la réussite critique par un test de sagesse supplémentaire (toujours le même DD). S’il réussit vous pouvez rattraper le retard accumulé et arriver à temps à Turvik. S’il n’est pas confirmé, possible que vous arriviez 1 ou 2 H après le crépuscule. A voir si les portes seront encore ouvertes ou si vous pourrez négocier la ré-ouverture et votre passage si ce n’est pas le cas.

Modifié par un utilisateur mercredi 22 mai 2019 18:56:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

La jeune femme discuta avec le conducteur, surprise à chaque fois qu'elle regardait le nain dont l'apparence avait beaucoup changé dernièrement...
«  En terme de voyage, j'ai pas mal bougé sur le continent nord, de Port énigme jusqu'au Quadira avec pas mal d’embûches, puis après jusqu'à Absalom. Mais il est vrai que vu que je cherchais toujours quelques chose, je ne profitais pas du paysage. »


Lors de la halte elle parla à ses compagnons

«  Ce n'est pas bon, si on continue à ce rythme, nous n'arriverons pas à Turvik avant que la nuit ne soit tombée. Maintenant que notre conducteur maîtrise le traîneau, il serait peut être judicieux d’accélérer afin de ne pas dormir en pleine nature, je ne sais pas quels sont les prédateurs du coin mais je préfère ne pas les rencontrer. »

La jeune Sylphe regarda dans son sac, puis regarda vers Fredigo.
«  Je n'ai pas de Bismuth Salix sur moi, mais quand nous seront arrivé à Turvik, j'en préparerai, d'ici là de grâce retenez vos fluides gastriques. »

Ils étaient enfin sorti de cette ville, enfin ils avaient retrouvé les grands espaces ! Ferrèol n’avait eu qu’une envie, partir aussi loin que possible de ces bâtiments de ces rues et de ses énergumènes qui ne pensaient qu’à parler ! Dans un premier temps il aurait bien filler un coup de main à se deux compagnons pour conduire le char, mais il n’était vraiment pas sur du résultat, il ne se rappelait même plus la dernière fois qu’il était monté sur un ? S’il y avait eu au moins une fois !
L’autre de ses solutions avait été de filler un coup de main aux rennes, en s’incrustant parmi eux, mais faute de place et de mors, il avait encore une fois renoncé.
Par contre l’attente sur le traineau n’était pas pour lui, il rongeait son frein. Le paysage défilait, mais il préfère le voir défiler sous ses pas.
« Oui ! Vous avez raison, il faut forcer l’allure pour arriver avant la nuit. Ce n’est pas le fait que je veux dormir dans une ville, au contraire ! Mais si nous voulons rencontrer notre bonhomme au plutôt…. »
Le jeune druide inspira profondément et alors qu’il se concentrai quelques changements commençaient à se faire voir. Sa taille se mis à sérieusement diminuer, alors que des plumes blanches immaculées apparaissait sur tout son corps. Ses yeux devenus complétement jaune fixèrent la jeune femme.
« Je vais prendre de la hauteur et de l’avance, pour vous prévenir des possibles contre temps. Si vous me voyez perdre de la hauteur c’est qu’il faut ralentir à cause du terrain, Si je fais un cercle c’est qu’il y a un obstacle ou un autre chariot qui vient ou qui nous précède et si je revients c’est qu’il y a un danger !  »

Le Harfang des neiges d’environ 70cm, s’envola et fit quelques cercles comme pour tester de nouvelle capacité. Cela permit à Ferrèol d’écouter d’éventuels commentaires avant de prendre de l’altitude et de prendre de l’avance sur le traineau.



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Modifié par un modérateur lundi 3 juin 2019 15:13:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  Je ne l'aurai pas décrit en ces termes, mais c'est exactement ça, de quoi soigner nausées, diarrhées et autres fièvre. Rien a voir cependant avec la bonté de l'alchimiste pour les lendemains de soirées trop arrosées, enfin pour ceux qui ne tiennent pas la boisson...
Sinon, très bonne idée, prévenez nous en fonction du code de Ferréol, ainsi nous pourrons nous consacrer aux commandes de cet engin...
... Si cela sied à votre grandeur évidemment.  »

Rajouta-elle dans un sourire

hacun avait pris sa place. Oradin et Florentia assis le plus confortablement possible sur le banc de conduite, chacun se partageant les tâches entre les rênes et les leviers de freins que les calculs de la fille de l’air parvenaient à doser de manière plus efficace afin de permettre une conduite plus fluide et sécuritaire. Ferrèol quant à lui n’avait jamais autant embrassé le monde animal depuis ces dernières semaines, sachant que l’adepte de la Foi Verte avait préféré les enseignements du règne végétal de Saxifrag et qu’il avait délaissé les leçons concernant les bêtes à son ami d’enfance Keldrim. Cette fois, il avait écarté les bras tandis que tout son être se transformait, les poils cédant la place à un plumage blanc immaculé, ses bras se couvrants de plume et devenant des ailes d’une envergure de 5 à 6 pieds de large, ses jambes se raccourcissant et se parant de serres et sa tête s’allongeant ainsi que son nez pour devenir un bec. Le harfang des neiges, une espèce de hibou des régions froides, n’avait pas tardé à prendre son envol et à chercher les courants d’airs chauds qui allaient lui permettre de prendre très vite de l’altitude sans effort afin d’embrasser l’époustouflant paysage des terres gelées. De la neige à perte de vue, un sol accidenté par les contreforts montagneux, les lignes de crête qui se dessinaient et formaient des arabesques grises sur fond blanc, des lacs gelés, la grande rivière qu’avait évoqué L’Pêchou qui lui avait permis de remonter lin vers le Nord à la rencontre de ce fameux Hasger mais qui aujourd’hui était figé par le froid, des grandes forêts de sapins qui recouvraient les plaines, parfois un petit rassemblement de chariots marchands à la queue-leu-leu qui les précédait ou allait les croiser, un convoi très souvent composé de plusieurs chariots tirés par des chevaux qui avançaient au pas et encadrés par un groupe de mercenaires ulfes chargés de leur protection ou encore au loin, des petits groupes d’ulfes, n’excédant guère la demi-douzaine, qui chassaient ou pêchaient ou combattaient quelques bêtes du Nord ou encore des monstres comme des Trolls des Glaces et leurs horribles chiens de guerre, les Trollosses, il avait un panorama qu’il aurait été trop long de décrire mais dont les images resteraient à jamais gravées dans sa mémoire. Enfin Frédrigo qui ne manquait pas d’humour, avait enfin pu profiter du paysage lorsque le traîneau eut fini de louvoyer et il regarda régulièrement le comportement du harfang des neiges afin de prévenir ses compagnons en cas d’obstacle ou de rencontre.

Prenant de l’assurance et devant le retard accumulé pour maîtriser la conduite du traîneau, le groupe décida de forcer l’allure et Oradin donna deux-trois petites secousses sur les rênes pour lancer les rennes sur un rythme soutenu. Prompt à obéir, bien dressés, l’attelage prit de la vitesse et Oradin ainsi que Florentia devaient restés bien concentrés surtout sur les leviers actionnant les patins de frein afin de garder le traîneau dans l’axe. Chacun la main sur un levier, l’autre sur le traîneau près des fameux leviers, le duo semblaient parvenir à maîtriser l’engin malgré une vitesse toujours croissant. Le paysage défilait à toute vitesse, pourtant le vent relatif semblait ne pas être plus fort et donc la température ressentie pas plus froide, sans doute encore une de ces entourloupes gnomesques… De sa hauteur, le harfang-Férrèol repéra à un moment donné un groupe de barbares à cheval, presque une quinzaine, armés de pieds en cape, lancés au galop sur leurs chevaux avec la ferme intention de les intercepter, sans doute des brigands, une de ces tribu assoiffés de sang et de pillages. Il avait averti ses compagnons qui se tenaient aux aguets, mais très vite il se rendit compte que le traîneau allait bien plus vite que les chevaux au galop, comme si l’attelage de rennes et le traîneau ne rencontraient aucunes difficultés par rapport au terrain alors que les chevaux avaient les pattes qui parfois s’enfonçaient dans la neige ce qui ralentissait leur allure. Finalement, après une petite dizaine de minutes, force était de constater que les barbares n’avaient aucune chance de les rattraper et ils tournèrent bride vers une autre cible, sans doute ce convoi marchand que nos héros avait dépassé il y a peu mais qui n’était pas sans défense. Ils étaient passés comme une flèche et c’était tout juste s’ils avaient eu le temps de compter les cinq chariots composant le convoi. Nul doute qu’à cette allure, si elle était maintenue et maîtrisée jusqu’à Turvik, ils allaient rattraper la majorité de leur retard. Et pour le moment, c’était le cas…

Pour autant, Le groupe n’en oubliait pas les arrêts pour s’occuper des rennes et marquer une pause, le temps de se détendre et de souffler un peu, surtout pour Oradin et Florentia dont la tension était palpable tellement ils restaient concentrés sur la conduite. Finalement, la conduire de chariot, traîneau ou tout autre engin était réellement un métier qui ne se résumait pas à claquer deux trois fois les rênes pour avancer puis à tirer dessus pour arrêter. L’Pêchou avait proposé de remplacer le serviteur d’Abadar, mais devant son – « Ho ‘fan d’putrelle, l’doit pas êt’ ben plus compliqué eud’ manœuvrer l’barcasse ! » – Cela semblait plus judicieux de garder le duo de conduite initial plutôt que de tenter de passer les rênes à un marin pêcheur qui certes semblait maîtriser les voiles et les gréements, la houle et les courants, la navigation et la météo, c’était un marin, pas un terrestre, il était plus sage de laisser la place à ceux qui étaient parvenus à dompter l’engin plutôt que de tenter de nouvelles expériences insolites. L’Pêchou ne s’en était pas vexé, il avait proposé au cas où, avec sa jovialité habituelle. Puis ils étaient repartis et se laissaient enivrer par la prise de vitesse incroyable de l’attelage de rennes et le voyage continuait. Les heures s’écoulaient, la fin de l’après-midi approchait, le harfang-Férrèol avait pu voir au loin, très loin divers dangers potentiels qui jamais n’avaient suffisamment approchés pour parvenir à les inquiéter. Un géant des glaces, des barbares ulfes, des ogres, même un gigantesque serpent à crête dorsale, avec deux courtes pattes griffues devant et à tête de dragon sortant d’une crevasse glacée, des ours blancs géants, des meutes de loups, un troupeau de bisons sauvages avec leurs longs poils laineux, toute une vie certes sauvage et dangereuse mais qui était restée loin de la piste ou du moins du traîneau et de ses occupants. Pourtant en cette fin d’après-midi, quelque chose venant du Sud-Est semblait bien plus inquiétant que toutes ces créatures du froid. Quelque chose venait et soulevait une véritable tempête de neige. C’était comme si le blizzard se levait et approchait mais que quelque chose en était l’épicentre. Étant donné le volume engagé, c’était énorme, une de ces tempêtes capables de recouvrir toute une montagne d’un seul passage, qui allait balayer tels de fétus de paille tout ce qu’elle allait rencontrer et même ces géants et linorms aperçus plus tôt paraissaient bien petit face à ce phénomène. Cela inquiétait le hafang-Ferrèol qui n’allait pas pouvoir rester dans les airs. Il aurait tôt fait de se retrouver balayé par les vents violents mais au sol ce n’était guère mieux. Tout allait être recouvert par des tombereaux de neige et de glace, comme si une avalanche venait de leur tomber dessus. Bref il fallait aller encore plus vite que la tempête et parvenir à Turvik en espérant que le phénomène passe à côtés et que les solides maisons procurent un abri solide et résistant. Bien-sûr, ses compagnons étaient loin encore de sentir le danger et le druide ne voyait venir que parce qu’il était haut dans le ciel et que son regard de rapace voyait aussi bien l’infiniment petit que le très lointain. Par ailleurs, le traîneau allait déjà à vive allure, les rennes pouvaient-ils aller encore plus vite ? A moins que ce fameux et étrange champignon dit « de dernier recours » soit leur salut, mais Oradin se refusait d’y toucher. Ou encore, passer les rênes au Pêchou ? Il fallait prendre une décision, le harfang des neiges descendit.