Rôdeurs dans la nuit




Le kobold demeurait sur la défensive, et les mâchoires de la créature semblaient lentement se déformer, mais il avait pour l'instant gardé son calme. Mais son attitude changea en voyant Orlamm. Grognant, il lança à l'adresse du nain.
« Toi! Le maître a dit que tu serai là, traître. Il te laisse une chance de te racheter: aide moi à nous débarasser de ces larvins du comte qui te servent de camarades, et du comte, et il acceptera peut être de te laisser nous rejoindre.  »

Action préparée de la part du Kobold.

Scath observait une fois de plus la scène qui se déroulait sous ses yeux, incrédule. Tout d’abord la transformation abjecte de Byar, qui, étrangement, lui plaisait bien, puis l’échange des plus nébuleux entre un kobold et un elfe. Finalement… est-ce qu’elle n’était pas folle en fin de compte ? Non… Mais il fallait avouer que la situation était des plus burlesques. L'espace d'un dialogue, elle oublia la menace provenant du couloir. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait l'impression que c'est ici que son avenir se jouait. Cette créature ne semblait pas si hostile que ça... ou du moins semblait-elle chercher des réponses, elle aussi.

Voyant l’intérêt de Coriolis pour le kobold, Scath pivota, orientant son arc vers les pieds de Byar. Elle ne se voulait pas hostile dans ses gestes, mais prête à bondir.
« Toi, ne bouge pas. S’il-te-plaît.  » ordonna-t-elle à ce dernier.

« C’est quoi cette histoire Qui c’est ce compte ? Le compte… Lowls, c’est ça ? C’est lui le responsable de notre amnésie ? Répondez-moi s’il vous plaît...  » implora la tieffeline, la mine déconfite.

Rôdeurs dans la nuit



Le kobold, malgré les tentatives de diplomatie, demeura sur ses gardes, mais Coriolis et Scath, à elles deux, parvinrent le convaincre d'au moins baisser ses armes. Il amorça une réponse.
« Le maître a dis que vous étiez des serviteurs du comte, je ne peux pas vous faire confiance, surtout à lui! »

Il pointa Orlamm du doigt.
« Mais... »

Il ne parvint pas à terminer sa phrase, cependant, car Byar passa à l'action, et le kobold esquiva de peu les griffes qui avaient soudain poussé sur les mains du prisonnier. Bondissant à travers la mêlée, il poussa un siffle complètement déformé par des mâchoires soudain changées en mandibules. Ses yeux se fragmentèrent en de multiples surfaces noires, et des plaques de chitine se formèrent sur ses écailles.
Le sifflement ne leur était pas destiné, cependant, car alors que le kobold essayait de s'éloigner de la mêlée, recevant au passage une profonde blessure au flanc par la lame de Tatiana, des centaines de scarabées surgirent des lattes du plancher, envahissant en quelques instants le sol de la chambre, commençant à escalader les jambes de Coriolis et Scath, barrant le passage à Byar.



Action préparée de la part du Kobold.

Modifié par un utilisateur mardi 9 juin 2020 18:45:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Rôdeurs dans la nuit





Le kobold hésita un instant, mais rengaina une dague pour tendre une main vers Orlamm et l'effleurer, tout en prononçant un nom.
« Le Réprouvé. »
Au contact de la patte du kobold, Orlamm tituba soudainement, comme sous le choc.

Tatiana ne remarqua pas le trouble du nain, concentrée sur l'essaim de scarabée surgit du plancher. Elle s'approcha en agitant son épée sans véritable effet, essayant de disperser les insectes.
« Saletés! Lâchez le vieux, il est pénible, mais pas à ce point! Coriolis, tu as un moyen de nous débarasser de ces saletés? »


Orlamm

La réaction de Byar était... inattendue, encore une fois. Le temps se figea quelques instants alors que ses yeux s'étaient écarquillés pour saisir avec une attention particulière tous les détails de... la transformation de Byar ? Ses sens lui criaient au danger et l'adrénaline dans son sang lui brûlait les veines.

Putain... pourquoi est-ce que ça tourne ENCORE au vinaigre. Personne n'aime régler les choses de façon civilisées dans ce pays ?

Coriolis avait l'intuition d'être dans une situation plus que courante pour elle. Une maison qui n'était pas la sienne, des tentatives de parlementer vouées à l'échec, et devoir improviser par la suite, comme une routine qui résonna en elle. Comme un déjà-vu. Mais il paraît que c'est juste la fatigue qui fait ça.

Et puis arrivèrent les insectes. Les muscles de l'Elfe se crispèrent par réflexe, donnant l'impression qu'elle tentait de se recroqueviller tout en restant debout.

« Aaaah ça grouiiiille. J'aime pas quand ça grouille... »

Puis Tatiana lui demanda son aide, ce qui avait tendance à l'aider à se reconcentrer. Réfléchir à une tactique, pas à ces insectes qui pourraient envahir son espace vital, voir ses vêtements.

Clairement, ce ne serait pas le moment de tester sa toute nouvelle rapière. Ses yeux balayèrent la pièce à la recherche d'une idée tandis qu'elle faisait l'inventaire de ce qu'elle avait dans sa sacoche qui pourrait aider. Elle s'arrêta alors sur la lampe à huile qui trônait. Ça pourrait faire l'affaire.

D'un pas, elle s'approcha du lit, en tira la couverture d'une main, et saisit dans l'autre la lampe à huile. Elle lança la couverture tant bien que mal sur l'essaim de scarabées, suivie de la lampe à huile qu'elle espéra assez fragile pour se briser à l'impact et imbiber la couverture.

Le chaos régnait en maître, en ces lieux, et en cet instant. L'étrange créature passant sous le regard détecteur de la psychiste se révéla donc être un entothrope... tandis que son esprit acéré s'en remémorait les propriétés, son absence d'aura magique l'incita à reporter son attention sur la salle où se concentraient les autres dangers... et les auras.
Sans intervenir en un premier temps, elle hiérarchisa rapidement les besoins immédiats, aidée en cela par la requête de Tatiana, qui lui fit décrocher de sa ceinture une fiole de feu grégeois.
La coordination se ferait très naturellement avec l'action de l'elfe -toute en célérité et en efficacité-. Elle enverrait son projectile sur la nuée grouillante au sol, sans plus de précautions pour le monstre furieux qu'était devenu le vieux fou...
En sus des dégâts directs, l'aspersion devrait bouter le feu à l'huile répandue par l'action de Coriolis.
hrp

Modifié par un utilisateur mardi 16 juin 2020 18:49:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Au moment où l'intrus le toucha et prononça le mot "Réprouvé", Orlamm se déconnecta de son environnement. Seule subsistait la vision oppressante de ces yeux jaunes tant honnis et craints. Il s'efforça de contenir les vives émotions qui l'assaillaient. Tout à sa concentration, plus rien n'existait.

« Yes, cramez saletés ! Raayaa tu gères ! »

Après un court cri de victoire, la joie sur le visage de l'Elfe se transforma instantanément en horreur lorsqu'elle sentit les dizaines de pattes s'agripper à ses chevilles, et commencer à gravir son pantalon.

« Arrrgh putain nooon ! J'ai dit pas quand ça grouille !!! »

Elle aurait souhaité secouer ses jambes pour décrocher les bestioles, voire bondir hors de la pièce avant qu'un nombre trop important de bestioles ne s'installe, mais pour le moment elle était tétanisée et ne pouvait que contempler, crispée, la masse crissante et luisante.

« Nonnonnonnon ! Pas comme ça s'il vous plaît !  »

Elle parvint malgré tout à jeter un œil aux autres et s'arrêta sur le kobold en le pointant du doigt.

« Toi ! Rappelle ces trucs, on t'a rien fait ! On a même sans doute des infos à échanger ! »

Elle avait du mal à continuer de jouer les dures dans cette situation. Son regard trahissait sa panique. Entre ses dents, elle laissa glisser : « S'il te plaît !  »

La sueur perlait sur le front de Orlamm. Il s'efforçait de briser le lien qu'il avait bien malgré lui établi avec le Réprouvé. Il lâcha un râle sous l'effort. "Je... l'ai... bien senti..." Il déglutit avec peine. "Mais... ce n'est plus... mon Maître." Reprenant consistance, il lança d'une voix plus ferme : "Et j'escompte bien libérer tous ceux qui sont sous son emprise. Toi le premier."

*flash*
Une jeune femme aux yeux clairs tient un homme robuste par la main devant l’autel. Un prêtre récite une cérémonie.
*flash*

Passager clandestin d’un rêve éphémère, Byar se voyait revivre en boucle ce seul souvenir qu’il avait depuis son réveil. L’esprit affaibli, le pauvre homme était incapable de dire depuis combien de temps il était là et ne cherchait pour l’instant pas à comprendre ce qui lui arrivait.

*flash*
Le couple s’embrasse. Les cloches sonnent. Les pétales de fleurs volent dans les airs.
*flash*

Si seulement ce flash rouge ne provoquait pas en lui ce mal de crâne incessant, il pourrait rester ici sans fin avec Tiléa. Mais à chaque répétition, cette tension s’accumulait jusqu’à finir par devenir une masse gazeuse visible remplie de milliers d’aiguilles. Et sans qu’il ne le sente, celles-ci s’enfonçaient dans son cerveau vulnérable sans pourtant le faire saigner.

*flash*
L’homme sourit comme un perdu pendant que la femme l’embrasse avec passion.
*flash*

Néanmoins, quelque chose se passait. Penser devenait plus dur. Et à mesure que la boucle se répétait, les impressions et les sentiments de Byar se faisaient plus ternes, plus transparents avec toujours ce mal de crâne qui ne le lâchait pas... Poussé de l’avant par la gêne et la douleur, le paysan se sentait comme un rat cherchant à quitter un navire qui coulait en mer : aucune issue visible et un sentiment d’urgence qui grandissait à mesure que le temps passait.

*flash*
Les corps luisant de sueur s’emmêlent entre les draps.
*flash*

Le flash rouge… pensa t-il. Le flash rouge doit être la clé… Il le sentait. Mais comment faire pour s’en servir. Le mari devait tenter quelque chose, n’importe quoi. Alors il se concentra et il commença à percevoir une surface souple à la limite de son esprit, presque dure, qui s’atténua encore au contact de sa main. A peine plus résistant qu’un rideau, Byar effectua une dernière poussée et le voile se déchira en deux.

*flash*
L’homme ouvre les yeux, les mains poisseuses. L’air est chargé par une odeur de fer.

Je veux savoir ! pensa t-il très fort. La pénombre de la scène cachait une partie des détails mais l'homme sentit le contrôle glisser et revenir vers lui. La scène commença à reprendre de la consistance et le temps reprit également une allure normale. Cependant, quelque chose clochait. Il sentait ses membres trempés d'un liquide épais et visqueux. L'air aussi portait une odeur de fer, semblable à celui qu'il connaissait quand il chassait le sanglier à la lance. Quand l'arme à allonge perçait le cuir épais de sa proie et que le sang se déversait par vagues sur le sol meuble. Du sang. Ça sent le sang ! s’exclama t-il. Comment il le savait ? Il ne le savait pas lui-même. Mais c’était du sang, il en était sûr. Alors pour le confirmer, il ramena sa main vers lui. Le choc installa une boule glacée au fond de son estomac. Sa main n’était plus sa main. Dégoulinante de sang, sa main n’avait plus rien d’humain. À la place se tenait une sorte de patte énorme et poilue qui se finissaient par des griffes aussi longue qu’aiguisées.

« Byar… » Il fallut qu’une petite voix l’appelle pour qu’il sorte de ce blocage. Ce fut là qu’il vit une masse allongée à même le sol. « Tyléa ? Tyléa ! Oh non, non, non, non, non, non, nooooooon !!! » Cette nouvelle découverte fit remonter ce poids glacé de son ventre vers sa gorge alors que les larmes s’amassaient au coin de ses yeux. Sa femme gisait sur le côté, éventrée mais encore consciente. « Tiléa, qui t’as fais ça ? » Sa femme trop faible pour répondre ne pouvait qu’essayer de survivre un instant de plus. Mais au fond de lui, il savait qui était le meurtrier. Lorsque Tiléa relâcha son dernier souffle de vie, une tempête naquit dans son esprit et balaya tout sur son passage. Plus de rêve, plus de sang, plus d’épouse, plus de hurlements de colère, plus d’acouphènes. Juste le silence et une colère toute puissante.



Ailleurs, dans une salle remplie de monde et d'insecte, le corps démesuré de Byar se figea. Poussant un grognement de frustration, la Bête ne put rien faire lorsque Tatiana balança un puissant coup de bouclier dans sa tête. Et le corps déjà affaibli de Byar chuta au sol avant de se mettre à rétrécir pour reprendre une taille et une forme plus humaines. Mais recouvert d'une masse grouillante d'insecte, il était difficile pour les autres de s'en rendre compte pour l'instant.