« Tout à fait d'accord avec toi Miles ! »

Modifié par un utilisateur dimanche 3 avril 2011 13:13:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le corps du Kobold n'avait fait ni chaud, ni froid à Andreï. Il était sur que si c'était les kobolds qui s'étaient retrouvés en condition de force, une mite prisonnier aurait subit le même sort ou même pire.

Il avait quand même fini le plus gros du travail en éliminant un groupe de mites qui aurait pu être dangereux pour la région. Maintenant il fallait aller voir les lézards, mais avant Erwanez voulait réparer l'idole retrouvée dans la tanière des mites.

Ils n'avaient plus qu'à attendre le lendemain.

Modifié par un modérateur dimanche 3 avril 2011 02:48:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le 29e jour de Sarénith

Après le petit déjeuner et la réparation effectuée par Erwanez, les aventuriers commencèrent à démonter leur campement et se remirent en chemin en direction du sud-est. Il ne leur fallut que quelques heures avant d'enfin apercevoir le petit monticule rocheux dans lequel les kobolds s''étaient installés. Ils amenèrent lentement leurs chevaux jusqu'à l'entrée, où ils furent accueillis par deux gardes kobolds qui, visiblement, n'étaient pas vraiment très à leur aise en voyant arriver vers eux des grandes-jambes, qui plus est des grandes-jambes montées sur des chevaux !

Milès non plus n'était pas vraiment à son aise. Même si le jeune homme tentait de contrôler ses manières et ses nerfs, un guerrier expérimenté pouvait facilement remarquer qu'il n'éloignait jamais sa main droite de plus de quelques centimètres de la garde de son épée, comme s'il se tenait prêt à tout moment à la brandir pour se défendre ou attaquer. Lorsque Erwanez produisit la statuette, le garde kobold fit les yeux ronds puis disparut dans le tunnel qui menait vers l'intérieur du complexe. Quelques minutes plus tard, il revint en compagnie du kobold aux écailles noires qui se faisait appeler Écailles-de-suie, le chef de cette tribu.

Le chef vint à la rencontre des aventuriers. Une étrange grimace déformait son visage repitilien… finalement, les aventuriers comprirent à son ton et à sa démarche qu'il s'agissait d'un sourire. Il s'exprima dans un commun relativement commun. « Cela fait longtemps ! Beaucoup n'espérait plus vous revoir ! Mais je suis content que vous ayez pu ramener la statuette, oui ? » dit-il tout d'abord. Puis, il fit signe à son escorte de se reculer et ajouta à voix plus basse « Même s'il est plus là, le chamane continue de faire peur aux kobolds. Certains voulaient même continuer à faire des sacrifices pour apaiser l'esprit de la statue en attendant qu'elle revienne, comme le chamane faisait avant. Mais j'ai résolu le problème ! J'ai dit que j'étais chef et que c'était d'accord pour faire des sacrifices mais alors il fallait que eux être les sacrifices. » Le chef des kobolds afficha à nouveau son étrange grimace et ajouta en haussant les épaules « Alors, eux plus vouloir de sacrifices et dire qu'il faut attendre et voir. »

Écailles-de-suie se retourna ensuite vers l'entrée de la grotte et fit signe aux aventuriers de le suivre. Il s'avança jusqu'aux gardes et leur dit quelque chose en draconique (Gaëlan comprit que le chef demandait aux gardes de rassembler tous les kobolds dans la salle du culte). Il entra ensuite dans le complexe et fit à nouveau signe aux aventuriers de le suivre. Il prit bien garde à marcher contre le bord du tunnel et dit « Attention, pas marcher au milieu ; là, des trous pour les mites qui tombent puis meurent. » Les aventuriers avaient déjà pu le voir la première fois qu'ils étaient venus sur place : les tunnels étaient suffisamment grands pour que des humains puissent y avancer sans devoir se courber. Visiblement, il s'agissait d'un ancien complexe creusé dans le passé par des humains, puis sans doute envahi par les kobolds.

Écailles-de-suie conduisit ainsi les aventuriers qui avaient accepté de le suivre jusqu'à une caverne relativement grande qui comportait une sorte d'estrade naturelle sur laquelle on avait installé une grosse pierre à la surface plus ou moins plane. Le chef kobold invita les aventuriers à monter sur l'estrade avec lui et dit « Vous pouvez mettre la statue de Longues-dents sur pierre là ? » Dans la caverne, les kobolds avaient commencé à se rassembler.

Gaëlan se demandait encore s'il n'aurait pas mieux fallu offrir une statue d'Erastil aux Kobbolds et quelques miracles plutôt que de les remettre dans le chemin de païen et des idoles vides de pouvoir. Il garda cependant son avis pour lui-même et suivit ses compagnons dans le dédale du couloir.

Aelaendlara suivit les kobolds avec prudence à l'intérieur de la grotte. Elle essaya soigneusement de mémoriser le moindre détail des lieux. Ce genre de créature ne lui inspirait guère confiance, et Desna seule savait si leur prochaine visite dans la caverne ne se ferait pas les armes à la main. Avec un peu de chance, leur combat contre les mites suffirait à impressionner les kobolds de façon à ce qu'ils ne posent pas de problèmes dans la région.

Les aventuriers avaient déjà eu l'occasion de rentrer dans le repaire des kobolds plusieurs semaines plus tôt, quand ils avaient pu visiter rapidement l'antre du chamane fuyard. Évan restait sur ses gardes et ne savait quoi trop penser des kobolds. Lorsqu'ils étaient entrés dans l'ancienne mine et que le chef des kobolds leur avait demandé de bien rester contre le mur, il avait remarqué les traces de plusieurs fosses creusées au centre du passage et plus ou moins dissimulées. Fallait-il faire confiance à Écailles-de-suie parce qu'il les avait mis en garde contre ces fosses ? Ou n'était-ce là qu'un piège pour justement gagner leur confiance ?

Les kobolds rassemblés dans la salle de culte remplissaient maintenant toute la partie basse de la caverne, à un point tel qu'ils étaient tous très serrés. À l'opposé, les aventuriers et le chef des kobolds qui, eux, se trouvaient sur l'espèce d'estrade naturelle, étaient plus à leur aise. Écailles-de-suie hocha la tête après que Erwanez eut posé la statue sur le socle de pierre et conté le combat contre les kobolds, puis il dit « Eux ne comprennent pas la langue des grandes-jambes. Je vais devoir parler en kobold, mais je laisserai le temps pour que le grande-jambes à la peau verte traduise. » Il parlait apparemment de Gaëlan.

Puis le chef se tourna vers les kobolds rassemblés et leva son espèce de gourdin métallique dans les airs pour intimer le silence aux kobolds. Au bout de plusieurs secondes, les petits reptiliens se turent enfin. Écailles-de-suie se mit à parler mais, comme promis, il s'interrompit fréquemment pour permettre à Gaëlan de traduire son discours.

« Mes kobolds… voyez… les grandes-jambes ont été affronter les mites et nous ont ramené la statue du chamane, la statue de Longues-Dents ! ». S'ensuivit des cris de victoire dans la caverne et la salle fut envahie d'un brouhaha tonitruant. Quand celui-ci se calma, quelques voix se firent entendre. « Il faut apaiser Longues-Dents ! », « Longues-Dents est de retour ! Il a soif de sang ! », « Il faut reprendre les rites du chamane et faire des sacrifices ! », « Oui… il ne faut pas perdre de temps, sinon nous perdrons tous nos couleurs ! ».

Écailles-de-suie se tourna vers les aventuriers et leur parla en commun. « Vous voyez ? C'est pour ça qu'il fallait la statue ici. Le fourbe chamane » — le chef kobold cracha sur le sol — « a mis un climat de terreur sur la tribu. Il disait qu'il fallait des sacrifices, beaucoup de sacrifices pour apaiser Longues-Dents. Et lui, c'est toujours lui, choisissait les sacrifices : toujours ceux qui n'étaient pas d'accord avec lui ! » Écailles-de-suie frappa le sol par trois fois avec son gourdin métallique ; visiblement, parler du chamane le mettait en colère. « Si le chamane était encore là, il aurait peut-être tué toute la tribu ! Pour sauver la tribu, il faut oser… » Le chef kobold prit une profonde respiration et se mit à soulever son gourdin.

Dans la salle, les cris des kobolds qui réclamaient des sacrifices se faisaient de plus en plus bruyants. Milès regardaient les alentours d'un air inquiet et consultait du regard les autres aventuriers, cherchant à savoir s'il allait falloir combattre. Il avait maintenant carrément la main sur la garde de son épée. Le chef kobold souleva son gourdin dans les airs, le tenant à deux mains au-dessus de sa tête. Puis, tout à coup, il se tourna vers la statue et abattit son arme de toutes ses forces sur la grotesque idole démoniaque, la fracassant en plusieurs parties. Le bruit du coup retentit dans la caverne qui s'était soudainement retrouvée silencieuse.

Les kobolds regardaient la scène. La plupart d'entre eux avaient la bouche ouverte ou se tenaient la tête entre les mains, trop étonnés pour prononcer le moindre son, trop effarés de ce que leur chef venait de faire pour dire quoi que ce soit, mais aussi trop inquiets pour détourner le regard. Écailles-de-suie ne perdit pas un instant. Il sauta sur le socle de pierre, là où se trouvait la statue quelques instants plus tôt et il reprit la parole. Là encore, Gaëlan traduisit ses paroles phrase après phrase.

« Regardez-moi ! Mes écailles sont-elles moins noires qu'avant ? Non ! Est-ce qu'un monstre terrifiant est apparu pour me dévorer ? » — il regarda tout autour de la caverne encore plongée dans le silence — « Non ! Je viens de détruire l'horrible statue que Tartuk utilisait pour vous contrôler. Pour vous faire peur ! Pour tuer ceux d'entre nous qui lui désobéissaient ! »

« Moi, Écailles-de-suie, j'ai détruit Longues-Dents. Longues-Dents n'existe plus, et n'a jamais existé ! Il n'y a jamais eu de Longues-Dents qui exigeait des sacrifices ! Il n'y a jamais eu de Longues-Dents mécontent qui aurait pu faire perdre à nos écailles leur couleur ! Non… il n'y a eu qu'un chamane fourbe et vil qui a failli détruire notre tribu. »

« Mais ce temps est fini ! Les sacrifices sont finis ! Nous sommes libres ! Vive Écailles-de-suie ! Vive les grandes-jambes qui nous ont libérés ! »

Les dernières paroles du chef kobold furent suivies d'un silence lourd. Pendant quelques secondes, les kobolds se regardèrent les uns les autres, incertains de la manière dont il convenait de réagir. Puis l'un d'eux reprit en draconique « Vive Écailles-de-suie ! », puis d'autres reprirent le même cri, et enfin, tous scandèrent les mêmes syllabes en draconique alors que le chef kobold descendait de son socle de pierre pour revenir vers les aventuriers et les remercier.

Andreï avait regardé cela un peu de loin, pour lui ce n'était qu'une prise de pouvoir politique de la part du nouveau chef des Kobolds et c'est donc avec lui qu'ils auraient à négocier pour bien expliquer aux lézards qui étaient les maitres de ces terres qu'ils avaient exploré et qu'ils rendaient plus sur.

Il se tourna vers Allister et murmura : « Il va falloir faire comprendre aux lézards, qu'ils ont la liberté qu'on veut bien leur donner, s'ils ne veulent pas finir comme les mites. »

Alors que, dans le reste de la caverne, les kobolds continuaient de vociférer joyeusement et de briser menu les portions de la statue qui restaient identifiables, le chef des kobolds considéra les paroles d'Erwanez. Apparemment, il ne semblait pas très chaud à l'idée de soumettre sa tribu à une nouvelle divinité qui lui était sans aucun doute inconnue. Toutefois, Écailles-de-suie n'était pas stupide ; il l'avait déjà prouvé à plusieurs reprises, et son comportement et son discours d'aujourd'hui le prouvait encore. Il répondit « Je ne connais pas ton vieux borgne mais… peut-être, quand les miens auront oublié le chamane et que les mauvais souvenirs reliés à Longues-Dents auront disparu, le sujet pourra être discuté à nouveau ? »

Écailles-de-suie réfléchit quelques instants puis ajouta « Oui, il sera sage de parler à nouveau avant que des hommes ne viennent ici. Nous avons besoin de nos radis pour manger ! Et des tunnels ici pour dormir ! Mais la guerre n'est pas une bonne chose. C'est Tartuk, sale chamane, qui a mené la tribu à la guerre contre les mites. Lui qui a ordonné les sacrifices. Sa manière conduisait à la destruction de la tribu. C'était pas une bonne chose. Il faut changer la manière pour que la tribu vive.. »

Le chef des kobolds se gratta la tête et dit « Maintenant, vous devez être récompensés, et en même temps rendre service à la tribu. Le chamane doit partir complètement, son souvenir doit quitter les têtes des kobolds. Alors vous devez prendre tout ce qui appartenait au chamane et emmener loin de la tribu. Comme ça, vous êtes remerciés pour nous avoir aidé et la tribu peut oublier… et peut-être se préparer pour ton vieux borgne. Est-ce d'accord ou voulez-vous autre chose en plus ? »

Là on partait dans la déraison, et pourquoi pas créer une communauté de Kobolds adorateur d'Erastil pendant ce temps. Andreï ne se faisait pas d'illusion sur ces Kobolds, les lézards ne pouvait pas vivre en bon voisinage avec personne, et il savait déjà qu'il reviendrait pour éradiquer cette menace. Là il était en position de faiblesse contre toute la tribu.

« récupérons les affaire du chaman et l'anneau de Svetlana et retournons au comptoir, je vous rappelle que nous avons encore une mission importante, celle de défaire le Seigneur-Cerf. »

Les aventuriers suivirent donc Écailles-de-suie hors de la salle de culte où les autres kobolds continuaient à s'égosiller. De toutes façons, il était quasiment impossible de tenir une conversation à cet endroit sans hausser la voix. Le chef des kobolds repartit vers le tunnel qu'ils avaient empruntés pour entrer dans la caverne et se rendre à la salle de culte mais, plutôt que de tourner vers la droite en direction de l'entrée du repaire, il prit le passage de gauche. Le tunnel débouchait sur diverses cavernes de tailles et de formes variables avant d'aboutir finalement à l'antre que certains des aventuriers avaient déjà visitée plusieurs semaines plus tôt, la salle que le chamane fiélon (au sens premier) s'était appropriée.

C'était une caverne de forme étrange dont les murs étaient recouverts d'une sorte de palissade de bois constituée de branches reliées par des bouts de ficelles et des boyaux d'animaux curés. Ici et là, la palissade était elle-même décorée de morceaux de tissus pendus ; certains semblaient provenir de vieux tapis, d'autres, de vêtements ou peut-être de drapeaux déchirés et sales. On pouvait aussi y voir quelques peaux d'animaux recouvertes de symboles mystiques grossièrement peints à l'aide de sang ou d'argile.

Au centre de la salle se trouvaient les restes d'un feu de bois surmontés d'un large chaudron désormais vide. Dans un coin, on pouvait observer un lit faits de peaux de bête et sur lequel se trouvait un livre. Plus loin, il y avait une pile d'objets divers, pièces d'argent, colifichet et autres objets. « Voilà, tout ça était à Tartuk. Maintenant, à vous, et vous devez tout emmener loin, pour sortir Tartuk de la tête des kobolds, oui ? »

Certains des explorateurs s'étaient déjà intéressés au livre lors de leur précédente visite ; il était écrit dans une langue qu'aucun des aventuriers ne comprenait. Comme la première fois, ils remarquèrent que la couverture arrière avait été déchirée rapidement, comme si on avait cherché à récupérer un objet qui avait été placé à l'intérieur.

D'autres se dirigèrent vers le tas d'objets qui devait sans doute être le "trésor" du chamane. On y trouvait de nombreux objets totalement inutiles, comme des morceaux de quartz et de cristaux sans valeur, des bouts de métal brillants et des morceaux d'armes et d'armures brisées et entièrement inutilisables. Cependant, en y regardant de plus près, on pouvait également y trouver un beau nombre de pièces mélangeant des pièces de cuivre (en toute grande majorité), des pièces d'argent et quelques pièces d'or (au total, il y avait quasiment 10 000 pièces, soit près de 100 kg à transporter… « Heureusement qu'on a des chevaux… » murmura Milès en voyant le bric-à-bras). En triant les objets de manière plus attentive, les explorateurs parvinrent à extraire quelques éléments qui pourraient encore s'avérer utiles (conformément à ses habitudes, Erwanez fit appel à Érastil pour révéler les auras magiques) :
• un bouclier léger (rondache) en acier de belle facture (de maître),
• sept traits d'arbalètes dont la hampe était gravée de symboles (magiques),
• une paire de bottes (magiques),
• un anneau correspondant à la description donnée par Svetlana et Oleg de l'anneau que les bandits venus au comptoir lui avaient extorqué,
• et un petit sachet de poudre (magique).

Lorsqu'Évan se saisit de l'anneau, Écailles-de-suie précisa « C'est un des objets qu'on a récupérés dans le repaire des mites… après une attaque ordonnée par Tartuk. Nous avons perdu plus de vingt kobolds ce jour-là. ». Il secoua la tête et dit « Plein de mauvais souvenirs dans ces objets. »



Au total, il y a
• 7 420 pièces de cuivre,
• 2 453 pièces d'argent,
• 551 pièces d'or et
• 13 pièces de platine