Welcome Guest! To enable all features please Connexion ou Inscription.

Notification

Icon
Error

Options
Aller au dernier message Aller au dernier message non-lu
Offline Dalvyn  
#1 Envoyé le : mercredi 24 juin 2020 22:10:26(UTC)
Dalvyn
Rang : Référent
Inscrit le : 15/12/2009(UTC)
Messages : 18,213
Ce qui suit est la traduction d'un billet de blog écrit par James Jacobs sur le site de Paizo.

Mériel prit une profonde inspiration, retint son souffle, puis exhala lentement tout en tentant de se calmer, ses bras posés sur les accoudoirs étroits de la chaise, paumes vers le haut. Sans succès. Son estomac était toujours noué et c’était comme s’il était habité par une nuée de guêpes. Il s’agissait de ce sentiment de nervosité au creux du ventre que l’église de Calistria appelait « le picotement qu’on ressent juste avant que le plan soit parfaitement en place ». Mais ce n’était ni une plaisanterie complexe ni une vengeance planifiée depuis longtemps qui agitait les guêpes. C’était quelque chose d’autre. Mérisiel se força à se rappeler que c’était entièrement de sa faute si elle en était arrivée là.

Et c’était loin d’être la première fois qu’elle s’était mise elle-même dans une situation qui provoquait une telle nervosité.

Il y avait eu cette fois-là, où elle s’était faufilée, tête en premier, dans une étroite crevasse à la base d’un autel en forme d’enclume géante après que Harsk ait mentionné que les suivants de Droskar cachaient leurs trésors en-dessous de leurs autels gigantesques.

Ou cette autre fois où Valéros l’avait défiée à un concours de boisson au cours de ce long voyage vers Absalom. Et qui aurait pu oublier la grimace qu’avait fait Lem quand elle avait accepté son défi d’escalader la tour du château des Chevaliers infernaux pour aller remplacer le drapeau qui flottait sur son sommet par des sous-vêtements d’ogre.

Et puis bien sûr, il y avait cette arnaque qu’elle avait mise sur pied la première fois où elle avait rencontré cette mignonne prêtresse à Sandpoint, quand Mérisiel s’était jeté dans la mêlée contre un groupe de goules afin de démontrer qu’il n’y avait pas qu’une seule manière pour combattre un soulèvement de morts-vivants.

Le fait de se remémorer ces anciennes histoires fonctionna bien mieux. Mérisiel soupira de soulagement : les guêpes s’étaient apaisées. Après tout, le pactole de potions magiques, de parchemins et de talismans qu’elle avait récupéré dans la cache située sous l’enclume leur avait sauvé la vie peu de temps après, quand ces gardes morts-vivants avec des barbes de fumée étaient venus les affronter. (Sans tenir compte du fait que c’était parce qu’elle avait dérobé le trésor du temple que ces gardiens s’étaient sans doute réveillés.)

Et ce bon vieux Valéros était encore persuadé qu’elle avait gagné leur concours de boisson à la régulière et vantait sa robustesse à tous ceux qui lui prêtaient l’oreille. (Selon Mérisiel, en échangeant discrètement les boissons, elle s’était tout simplement servie de ses atouts ; et puis, il n’y a pas vraiment de tricherie tant qu’on n’est pas pris la main dans le sac.)

Et ces insupportables Chevaliers infernaux méritaient bien ce petit changement de décoration héraldique. (Ou, du moins, toutes les personnes à qui elle avait raconté cette histoire avaient confirmé que les sous-vêtements ogres rendaient bien mieux en haut du mât des Chevaliers infernaux que l’ancien drapeau banal).

Et, quant à ce coup audacieux contre les goules, le fait que Mérisiel savait que ces vieilles goules toutes sales étaient incapables de la paralyser ne diminuait en rien la valeur de son exploit. Elle était parvenue à éviter la plupart de leurs morsures mais, après avoir acheté le dernier d’entre eux en plantant une dague dans son crâne, elle était ressortie du combat complètement couverte de griffures et un peu étourdie par la perte de sang. Et, naturellement, l’étourdissement n’avait fait que s’aggraver quand la mignonne prêtresse avait accouru pour la rattraper au moment où elle allait tomber et quand elle avait commencé à soigner ses blessures. Mérisiel avait eu envie de l’embrasser à ce moment-là, mais ces satanées guêpes étaient intervenues et l’en avaient empêchée. Malgré tout, elle avait dû faire bonne impression sur Kyra, car ce premier baiser s’était finalement produit peu de temps après. Il avait été encore plus agréable que quand ils avaient mis la main sur le trésor du dragon, ce moment-là.



Et puis, sans prévenir, tout le travail qu’elle avait accompli pour éliminer ses appréhensions s’évanouit. Le simple fait de penser à Kyra avait fait revenir les guêpes dans son ventre. Mérisiel ne put s’empêcher de se demander si, dans la salle d’à côté, la femme qu’elle aimait ressentait la même nervosité qu’elle. Elle en doutait. Kyra était toujours si calme, si stable, si sûre d’elle. Et, de toutes façons, l’église de Sarenrae n’utilisait sans doute pas des guêpes pour représenter ce sentiment de nervosité. Des rayons de soleil dans le bide ? La douleur angélique ? La frousse de la Fleur de l’Aube ? Les haut-le-cœur bienfaisants ? Ces idées provoquèrent un ricanement sur les lèvres de l’elfe, et la nervosité de ce rire la surprit. Elle se pencha pour caresser son bandeau de la bonne fortune, mais elle n’y trouva aucun réconfort : elle avait donné le bandeau jaune et noir aux couleurs de Calistria à la haute-prêtresse pour le rituel.

Mérisiel quitta alors la chaise et fit les cent pas dans la salle tout en répétant dans sa tête des parties du rituel. À cet endroit, avec toutes ces œuvres d’art et ces icônes sarénites qui l’entouraient, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir… insuffisante. Elle, une elfe sans famille, une voleuse adepte de la contrebande qui vénérait de temps en temps la déesse de la duperie, de la vengeance et du plaisir, que venait-elle faire dans un endroit aussi beau que celui-ci ? Elle n’avait pas sa place aux côtés de l’une des personnes les plus gentilles et compréhensives qu’elle avait rencontrées. Mérisiel se sortit ces doutes de la tête et se rappela qu’une semaine plus tôt, alors qu’elle avait passé une bonne partie de la nuit à rassembler son courage pour proposer que Kyra et elle réalisent un lien du cœur, Kyra l’avait surprise en lui suggérant la même chose elle-même. Techniquement, toute cette histoire n’était pas vraiment le plan de Mérisiel, malgré les mois qu’elle avait passés à se renseigner au sujet du rituel et à s’y préparer. Kyra avait été la première à en parler après tout.

Les pensées nerveuses de Mérisiel retournèrent vers les « et si ? » relatifs au rituel à venir. Kyra et elle, en tant que points de focalisation de la magie, ne seraient que des participants secondaires dans le rituel, mais cela ne signifiait pas pour autant que leur rôle n’était pas important pour activer la magie. Elle savait que Kyra réaliserait sa partie du rituel en utilisant sa capacité à savoir exactement quoi dire au bon moment, mais Mérisiel devait compter avant tout sur son talent pour être au courant de tout ce qui se passe globalement dans la société. Comme pour la plupart des rituels, il était possible que cela se solde par un échec, mais la description des angoisses, des tremblements et des étourdissements qui frappaient ceux qui avaient échoué à réaliser correctement un lien du cœur ne semblaient guère plus sévères que les guêpes qui folâtraient actuellement dans son ventre.

Et, bien sûr, si le plan se déroulait parfaitement, elles auraient bien plus qu’un simple souvenir précieux de leur déclaration d’amour l’une pour l’autre : elles seraient connectées encore plus intensément qu’avant, capables de ressentir la proximité l’une de l’autre, de partager leurs pensées et leurs espoirs, et elles ne se sentiraient jamais seules. Mérisiel avait supposé que Kyra allait vouloir finaliser le rituel avec des anneaux identiques, conformément à la tradition. En préparation de cela, elle en avait achetés… pour autant qu’elle puisse s’en souvenir, c’était d’ailleurs la première fois qu’elle avait acheté des bijoux (des anneaux volés ou trouvés n’auraient pas vraiment convenu pour cette occasion), mais Kyra avait suggéré qu’elles utilisent des bandeaux calistriens de bonne fortune pour symboliser leur lien. Kyra avait dû interpréter le choc que ça avait causé à Mérisiel pour autre chose que de l’amour muet, car elle s’était empressée d’ajouter « Comme tu as insisté pour que le rituel soit accompli par mon église, cela me semble logique d’y incorporer un élément de la tienne. » Ou, du moins, c’était comme ça que Mérisiel supposait que la phrase se serait terminée si elle ne l’avait interrompue par un baiser impulsif.

Quelqu’un frappa à la porte, ce qui mit un terme à ses cent pas et à ses pensées qui filaient à cent à l’heure. « La haute-prêtresse est prête à vous recevoir, » dit la voix de l’acolyte.

« Très bien ! » répondit Mérisiel, qui se mit à rougir en entendant le tremblement nerveux qui agitait sa voix. Elle prit une profonde respiration et traversa la porte. Elle pouvait déjà entendre la musique qui gagnait en volume ; elle pouvait même entendre Séoni intimer à Valéros « Silence – les voilà » de l’autre côté de la porte. Les guêpes étaient revenues dans son ventre, plus agitées encore qu’avant, et lorsque Mérisiel ouvrit la porte, elle s’émerveilla un instant en constatant que sa main, qui était d’habitude si stable, si précise, était occupée à trembler.

Puis, lorsqu’elle se tint dans l’encadrement de la porte, vaguement consciente de la présence de ses amis rassemblés (plus ou moins) en silence le long des murs, elle vit Kyra dans l’encadrement de la porte en face. Et un moment plus tard, quand les lèvres de Kyra se mirent à bouger, Mérisiel entendit la voix de sa bien-aimée qui murmurait dans son oreille. Si le rituel réussissait, elles seraient toutes les deux capables de se parler en pensées mais, pour l’instant, Mérisiel savait que Kyra avait dû lancer cette oraison magique elle-même.

« On y est, Méri ! Tu es magnifique ! J’espère que je ne vais pas faire tout rater… j’ai de ces guêpes dans le ventre ! »

Avec ces quelques mots, Kyra fit disparaître la nervosité de Mérisiel. Elle murmura une réponse, dont les mots étaient à destination de Kyra uniquement, puis elles entrèrent toutes les deux dans la salle en même temps.

Modifié par un utilisateur mercredi 24 juin 2020 22:38:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

thanks 2 utilisateur ont remercié Dalvyn pour l'utilité de ce message.
Annonce
Utilisateurs actuellement sur ce sujet
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum.
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets de ce forum.
Vous ne pouvez pas effacer vos messages dans ce forum.
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum.
Vous ne pouvez pas créer des sondages dans ce forum.
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum.

| Pathfinder-fr v2 Theme by Styx31, with some icons from fugue
Propulsé par YAF.NET | YAF.NET © 2003-2024, Yet Another Forum.NET