Thème de Tao : Renouveau sous une triste pluie

Chez le maître Wolfram :

Imitant son interlocuteur avec un sourire, Tao admira le fond de sa tasse de thé. Il espérait bien pouvoir produire un thé de bien meilleure qualité lorsque les plants auraient atteint leur maturité, un breuvage apaisant, fruité. Il ignorait néanmoins quels défis et problèmes inattendus le temps de Shenmen leur imposerait. Car si chaque climat produisait une saveur unique, il restait tout à fait possible que celui de la région n’apporte que complications et déception, un scénario auquel il préférait éviter de penser.
«  Oh, à vrai dire, je ne connais pas leur technique exacte. Et peut-être même qu’ils utilisent une méthode supplémentaire pour éviter ce problème de fumée dont vous parlez. Je n'ai pas eu la chance de rencontrer un connaisseur, sinon je lui aurais volontiers demander conseil. Je me considère moi-même un peu comme amateur en la matière vous savez, de mon côté, je ne connais que la théorie, et la pratique à Po Li était adaptée à notre climat, mais il faut admettre qu’elle est efficace...

Mais... c'est en expérimentant que l'on apprend, non ?  »

Il reprit une tasse de thé, bien que ne pouvant apprécier la saveur, de par sa nature.
«  Hum, je vois… J’avais prévu de passer voir Jane, sait-on jamais que ce projet l’intéresse, et l’aide à penser à autre chose que l’alcool… Mais je tiens à vous rassurer maître Wolfram, il ne s’agit nullement de vous imposer quoique ce soit. Simplement peut-être de trouver des gens désireux de prendre la relève et d’aider aussi bien leurs pairs que les villageois. Mais je n’attends pas une réponse de votre part aujourd’hui vous savez. Pour l’heure, je suis simplement venu prendre des nouvelles et passer un peu de bon temps.  » répondit calmement Tao avec un sourire sincère.




Dans l’atelier de Jane :

Ravi d’avoir piqué à vif la curiosité des deux demoiselles, l’oracle imita Shimizu et se délecta -du moins en apparence- d’une gorgée de thé avant d’entamer la suite de sa rhétorique.
«  Oui, c’est un peu ce genre d’organisations que j’ai en tête.

Pour le financement… Oui et non. L’avantage de faire partie de l’organisation, à terme, par rapport à agir en solo, c’est également d’assurer une certaine fiabilité dans le service rendu. Un exemple tenez. Mettons que l’on propose de vous récompenser pour déloger une yurei de la région, comme nous l’avons fait il n’y a pas si longtemps. Si la Guilde acquiert la réputation de faire du bon travail, certains préféreront sans doute y faire appel plutôt que de risquer la vie d’un aventurier de passage, de perdre un financement sur celui-ci si c’est une arnaque ou qu'ils payent une partie d'avance, ou encore de retarder la résolution du problème.

De l’autre côté de l'échiquier, il sera plus simple pour un membre de la Guilde, jouissant des capacités marchandes ainsi que de l'influence de cette dernière, de ne pas se faire avoir par un client ne souhaitant pas payer, de négocier le prix et surtout de marchander la revente de potions, d’ingrédients, d’équipements ou que sais-je encore. C’est un fait : plus un organisme a d’influence, plus il dispose de marge de négociation. C’est pourquoi les grosses entreprises finissent souvent par cannibaliser les plus petites, dans d’autres domaines. Et déjà qu'il est rare de trouver un bon chasseur, il est rarissime de trouver un bon chasseur étant également bon marchand. »



Il marqua une pause dans son explication, mimant de reprendre une tasse de thé.
«  Du coup, ce qui m’intéresse en premier lieu, ce n’est pas la rentabilité financière, mais le gain d’influence et de compétences. La Guilde “elle-même” n’a pas à disposer de gros moyens pour fonctionner, puisque ce sont ses membres qui fonctionnent avant tout entre eux. La Guilde est plus comme… un mélange entre “une idée commune” et “un bâtiment afin de permettre à ses membres de faire ce qu’ils souhaitent faire”.

Vous par exemple. Mettons que vous rejoignez la Guilde. Si vous partez en chasse, que cela soit pour un contrat ou à votre initiative, la Guilde ne vous demandera aucune participation supplémentaire. En revanche, si vous menez votre chasse à bien, vous contribuez à faire connaître la Guilde, ce qui nous donnera plus de crédibilité, plus de contrats, et attirera des intéressés, vous voyez ?
Les autres membres de la guilde seront sans doute parmi vos meilleurs clients si vous avez des butins à troquer, et cet échange, à terme, permettra à la Guilde d’acquérir un patrimoine, du chasseur au marchand en passant par l’artisan. Vous voyez ce que je veux dire ?

Du coup, la Guilde elle-même, le “bâtiment” j’entends, ne prendra pas de commissions sur les gains de ses membres, elle pourra fonctionner sur la base d’un volontariat, quelque chose comme ça. L’organisation pourra également prendre une part de la marge supplémentaire qu’elle parvient à négocier auprès des clients, qu’il s’agisse d’une chasse, ou de la revente de biens découlant de cette chasse. Quelque chose qui serait de toute manière transparent pour le chasseur ou l’artisan lambda, à moins d’avoir un petit réseau et de maîtriser l’art du négoce.  »



Il marqua une seconde pause dans son monologue, conscient que cela pouvait être lourdingue, à force. Il savait très bien que lorsqu’il s’emballait, on ne l’arrêtait plus.
«  Bien sûr Jane, cela me convient et la Guilde serait tout à fait du genre à financer cet atelier, et plutôt deux fois qu’une ! Comme je le disais justement, je ne suis pas sûr d’en parler correctement, mais je ne vois pas la construction d’un atelier comme un “coût à rentabiliser”, puisque, par besoin, il va servir au bon fonctionnement de toute la mécanique de la Guilde. Il “sera” rentabilisé, puisqu’il va produire des choses qui vont servir, et donc indirectement servir à accroître notre réputation et notre importance, et que d’éventuelles marges sur les négociations que la Guilde pourra mener.

Par exemple, tenez, imaginons un bel atelier. D’une part, il pourrait éventuellement servir à d’autres intéressés, c’est donc une économie plutôt que de chacun avoir deux ateliers séparés. Ensuite, entre deux connaisseurs, de l’entraide est possible, bien que rien n’est imposé. C’est également un bonus appréciable. Mettons que vous fabriquiez des arquebuses donc. Peut-être que certains membres de la Guilde seront intéressés par vous les acheter à bon prix, arquebuses qui leur serviront à mener à bien leurs missions. Cela vous crée de fidèles clients.

Et derrière, on peut rajouter à ça que si l’on vend vos arquebuses à l’extérieur de l’organisation, je ne doute pas de vos talents en la matière, mais peut-être que quelqu’un ayant l’habitude et les bons contacts réussira à vendre plus cher. De votre côté, cela ne changera sans doute rien, si ce n’est que vous n’aurez pas à trouver le bon client ni à négocier. Mais côté Guilde, le négociateur prendrait une part de cette marge, et la Guilde le reste. Tout le monde y est gagnant, en somme.  »

Modifié par un utilisateur mardi 24 mai 2022 17:43:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Thème de Tao : Renouveau sous une triste pluie

Curieux, Tao fit un mouvement d’épaule, un tic manifestant sa gêne à demander quelque chose piquant sa curiosité, avant de finalement franchir le pas, enthousiaste.
«  Du feuilletage d’acier ? J’en ai entendu parler, mais je n’ai jamais pu pratiquer… Comment fonctionnent-elles ? Je ne voudrais pas abuser, mais si vous acceptez un humble observateur la prochaine fois que vous en débattrez avec le fer... ?  » demanda-t-il, très intéressé.

Posant une main amicale sur l’épaule du nain, Tao se voulait compatissant, désireux de lui remonter le moral et de lui proposer une suite à sa carrière, en quelque sorte.
«  Oh, je ne vous impose rien, bien sûr. Et rien ne presse, cher Wolfram. Mais vous savez, former la nouvelle génération est une expérience enrichissante autant qu’un défi, mais un défi de ceux permettant d’être fier et de donner un sens à l'existence… Non pas que l'existence n'ait pas de sens sans ça, bien sûr, mais… comment le formuler… Une manière que tout ce que l’on a appris de nos erreurs, de nos expérimentations, ce que l’on pense, ce que l’on craint… une manière que tout ceci perdure. Faire de tout cela un héritage en somme. Voilà, un héritage, c’est le mot que je cherchais.  » répondit-il au maître forgeron.





Sourire en coin à l’appui, Tao pris une large gorgée de thé, avant de répliquer à Shimizu comme il se devait, ayant remarqué les billes médicinales.
«  Votre méfiance est tout à votre honneur Shimizu… Mais douteriez-vous de mon thé tandis que vous ramenez des monstres en ville pour le compte de personnes pas plus fiables dans le même temps ?  » commenta-t-il sur le ton de la plaisanterie.

«  Mais c’est typiquement l’une des raisons pour lesquelles j’estime que former de jeunes chasseurs de monstres et autres saletés est une nécessité, dans une contrée telle que Shenmen. Les agriculteurs et les habitants d’ici en auront grand besoin, surtout si le village vient à s’étendre. Je crois d’ailleurs que vous-même, Shimizu, n’appréciez pas les jorogumos régnant au Nord d’ici. à l’heure actuelle, arrêtez moi si je me trompe, mais une ou deux jorogumos prenant le village par surprise ferait un carton plein. Me tromperais-je ?  » demanda l’oracle, vicieux, connaissant pertinemment la réponse.

Ravi des réponses de ses interlocutrices, souriant même quand à l’affection de Jane pour les défis, Tao s’empressa de rassurer cette dernière sur les formalités.
«  Oh non, ne vous inquiétez pas, j’ai la paperasse en horreur. Comme je vous le disais, c’est vraiment quelque chose de libre. Je dirais que le seul accord de base, éventuellement signé, consiste à ne pas être malhonnête envers la Guilde ainsi que ses clients. J’aimerais bien également forger un signe distinctif pour les membres de la guilde… ou leur offrir un tatouage peut-être… Quelque chose symbolisant l’appartenance, voyez ? Potentiellement un petit cadeau de bienvenue. »

Modifié par un utilisateur dimanche 29 mai 2022 22:50:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Thème de Tao : Renouveau sous une triste pluie

Attentif tel l’élève passionné à la veille de l’automne, Tao écoutait, et essayait de se souvenir des explications du vieux maître. L’oracle n’était encore qu’un novice dans l’art de la forge, mais s’il pouvait faire partie de ceux qui prendraient le flambeau, et qui sait, peut-être forger armes, armures et gonds de porte pour la ville sur son temps libre, c’en était des perspectives de paix appréciables.
«  Hum… Je vois… Intéressant… Une méthode de cinglage donc… J’imagine qu’il est difficile de maintenir le juste équilibre entre la solidité et la capacité de coupe, de cette manière… Difficile, mais pas impossible. Avec plaisir pour une démonstration, si cela ne vous ennuie pas ! »

Souriant quant au second sujet, l’oracle ne voulut pas paraître trop insistant.
«  Haha… Vous n’avez pas tort, même si les villes changent vous savez, surtout en grandissant… Qui aujourd’hui se souvient de ce qu’était le Lung Wa à sa création, quelles étaient les idées dont ses fondateurs débattaient, et plus récemment, celles des villes du Lingshen, par exemple ? Mais… oui, c’est comme il vous tente, maître Wolfram. Et nul besoin de vous presser, vous savez.  » répondit-il amicalement.




Amusé, mesquin de cette fourberie, Tao ria de bon cœur. Le franc-parler de la demoiselle lui plaisait bien, loin du baratin protocolaire.
«  Haha ! Je plaisante Shimizu. Ce serait avec plaisir néanmoins, vous avez piqué ma curiosité. Je suis juste… disons excessivement prudent sur ce que je peine à contrôler. Vieille habitude d’officier, j’imagine…  »

Vieille habitude d’officier mort, surtout !

Il réfléchit un instant, pensif. Il fallait dire que c’était audacieux, mais dangereux… mais pas inintéressant. Le vieux maraudeur en lui cherchait le moyen d’en tirer profit, tout en prenant toutes les précautions pour que les habitants ne fassent pas les frais d’un excès de cupidité. Et en l'occurrence, l’oracle avait deux choses en tête. D’une part, le fait que la garde ait peiné à arrêter Chuanyu. Tous ont pu le constater. A l’heure actuelle, bien que la résolution de cet incident soit bonne pour le moral, nombreux devaient avoir la crainte des jorogumos revenir au ventre. Si une seule de leurs “armes” avait pu leur imposer tant de mal, qui sait ce qu’une seule jorogumo adulte pourrait faire…

D’autre part, le militaire en lui grognait qu’ils n’avaient pas assez de défense. Personne n’était à blâmer pour cela bien sûr, mais le fait était là. Pouvoir participer à l’organisation de la défense du royaume serait une bonne chose pour lui, mais la formation d’autres personnes aptes à se battre, les arpenteurs en l'occurrence, serait de toute manière positive pour la ville dès le court terme.
«  J’admets être dubitatif, mais je vais vous faire confiance. Néanmoins, tout comme vous, j’aimerais surveiller qu’il n’y ait pas de débordement, et j’admets y voir une raison supplémentaire de la nécessité de personnes dévouées à protéger les habitants des monstres de Shenmen.

Vous qui semblez avoir une expérience du combat, vous conviendrez sans doute qu’il y a une très grosse différence entre savoir se battre contre un homme, et contre un Ver Tisseur… Tout comme il y a une différence entre vouloir défendre sa ville et y assurer la paix, par rapport à vouloir chasser ces engeances de la surface de notre monde. Notamment dans ces forêts du Nord, comme vous dites. Si la population vient à s’étendre dans cette direction… et l’histoire nous a bien appris comme nous avons tendance à nous étendre, nous finiront tôt ou tard par les rencontrer… Si elles ne le font pas avant…  »

Il marqua une pause, conscient de laisser la vagabonde avec une perspective peu reluisante de l’avenir. Mais… S’il jouait bien ses cartes, il pourrait en convaincre plus d’une que les principales menaces au Shenmen étaient au Nord… Mais que la plupart des perspectives d’avenir également. La lointaine contrée d’Amanandar notamment, pouvait représenter bien des choses…
«  Oh, justement, Jane, justement... Le clan Zhu, récemment installé en ville, sait y faire. Vous devriez aller les voir, si "l'expérience" vous intéresse, comme ils disent. Notamment en la personne de Yan. Le seul désavantage que je vois à un tatouage, magique ou non, est le fait que ce soit difficile à retirer. J’espère de tout coeur qu’aucun membre de la guilde ne souhaitera la quitter, mais… C’est une variable à prendre en compte.  »

Thème de Tao : Renouveau sous une triste pluie

Près de la forge de Wolfram :

Tao s’inclina poliment, mais légèrement inquiet pour son ami. Il n’avait pas eu l’occasion de fréquenter de nains dans sa vie, mais les récits sur ces derniers contaient leur formidable endurance. Le vieux maître forgeron devait être plus vieux ou plus affecté par les derniers événements qu’il n’y paraissait.
«  Je suis ravi de l’apprendre. Que ressentez-vous ? Des sortes de rhumatismes ? Des tremblements ?
Vous savez, il n’y a aucune honte à vieillir, c’est dans l’ordre naturel des choses… Nous avons un druide au village, Talos est un bon gars, je vous le recommanderai les yeux bandés. Je passerais le voir si vous voulez, des fois qu’il connaisse des herbes capables de soulager ces maux ? Peut-être que l’on pourra même en faire un thé, ou une sorte d’infusion, qui sait ?

Sans vouloir vous l’imposer bien sûr.  »




Dans l’atelier de Jane :

Tao rendit à Shimizu sa mine sombre, lui adressant un soupir d’approbation. Mais l’oracle n’était pas non plus morose, du moins pas cette fois. A la bataille, rien n’était jamais entièrement joué d’avance.
«  Vous prêchez un convaincu Shimizu. Mais, sans prétention, j’aimerais former ou encadrer, en quelque sorte, une sorte… d’élite apte à le faire. Vous voyez ? Même si ce n’est qu’une ou deux personnes…  »

La seconde partie de la réponse de Shimizu le surprit néanmoins. C’était sans doute dû à la séparation entre les cultes, mais il ne voyait pas à quoi elle faisait référence.
«  Hum… D’accord… Pardonnez moi, j’ai peut-être mal compris, mais je ne vois pas en quoi tout ceci pourrait gêner vos serments, quels qu’ils soient. Après tout, chacun fait comme il le souhaite… Ce qui inclut le respect des serments de chacun ? A quoi songez-vous ?  »

La solution apportée par Jane était loin d’être bête. Il ignorait cependant si des tatouages magiques n’étaient pas plus difficiles à effacer que des classiques, mais… l’idée était là. A tester ?
«  Pas bête… J’imagine que c’est une possibilité, effectivement ! Et puis… J’imagine que ce que la magie peut faire, la magie peut défaire ?  » répliqua-t-il, plus optimiste que convaincu néanmoins.

«  Jolie demoiselle ! Il vous vient de… Goka, j’imagine ? Ailleurs peut-être ?  » demanda-t-il, curieux, admirant l'œuvre avec enthousiasme.




A l’auberge du Mûrier Blanc :

Le simple fait que l’on ait répondu à l’une de ses annonces donnait la pêche à Tao, qui, indirectement, se sentait plus actif dans le soutien apporté à Yin Se. L’oracle n’avait pas pris le temps de se changer, estimant que son armure était toujours d’un bel effet pour une première impression, s’assurant surtout qu’elle soit propre. Dans les armées où tous se mélangeaient, l’armure faisait partie des atours traduisant une différence de grade ou de rang, après tout. Entre un officier et un grognard, bien que Tao n’y fasse pas une grande différence, il y avait un gouffre de visibilité et de représentation.

Arrivé à l’auberge, Tao repéra assez rapidement la petite table hétéroclite. S’avançant vers les tables, il fit un signe à la serveuse de venir l’y rejoindre, lorsqu’elle le pourrait. Poliment, il se rapprocha du groupe, sans prétention. Du haut de ses six pieds, il ignorait comment s’adresser poliment à un nezumi de sorte à éviter que la différence de taille n’en soit gênante pour ses invités.
«  Bien le bonjour voyageurs. Je suis Shu Tao, est-ce vous qui cherchez à me voir ?  »

Lorsqu’il eut confirmation d’être tombé sur les bonnes personnes, il s’inclina en retour à la demoiselle, puis s’assit à la table, non sans une once de sans-gêne. Ses manières de soldat convivial prenaient le dessus sur l’étiquette de l’officier.
«  Tout le plaisir est pour moi. Je suis heureux d’avoir réussi à piquer votre intérêt.  »

Il fit de nouveau un signe à la serveuse, l’invitant à se rapprocher.
«  Toutes les consommations de cette table sont pour moi ma chère.  » lui exposa-t-il courtoisement.

«  Bien… Avant toute chose, je vous remercie d’avoir fait le déplacement. Je sais que ce n’est pas facile pour tout le monde de quitter son foyer. Vous avez fait bon voyage ? »

Il prit appui de ses deux mains sur la table avant de continuer les présentations.
«  Comme vous le savez, Yin Se offre le terrain à qui souhaite s’installer ici. C’est la politique d'attraction locale. De mon côté, j’essaye de proposer des attraits plus… atypiques. Alors dites-moi… vous pouvez m’en dire un peu plus sur ces… points que nous avons en commun ?  » demanda-t-il, baissant légèrement le ton de sa voix.

Jet de diplo pour faire bonne impression : 34

Modifié par un utilisateur mercredi 15 juin 2022 16:28:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

Thème de Tao : Renouveau sous une triste pluie

Près de la forge de Wolfram :

Tao se fit de nouveau pensif, mais réconfortant. Cette intuition était sans doute naturelle, mais elle avait quelque chose de… beau. Tout simplement. Un peu comme si la nature avait été attentive au vieux nain, ne souhaitant pas le surprendre brutalement dans les années à venir.
«  Je comprends… Alors… Profitez, maître Wolfram. Profitez de cette vie que Daikitsu vous offre.  » supposa-il avec sourire.

«  Talos… Ou peut-être Shiori. Ce sont les personnes les plus compétentes en la matière que je connaisse.  » répondit-il sincèrement.




Dans l’atelier de Jane :

Ayant compris ce que son interlocutrice voulait dire, Tao agita les mains, souhaitant dissiper tout malentendu.
«  Ah oui, je vois ce que vous vouliez dire. Rien n’empêche le travail solitaire bien sûr. Hum… La partie “communautaire” à proprement parler, je veux dire le travail en équipe, n’est pas une nécessité vous savez. C’est plus quelque chose d’encouragé. Je ne vous apprends rien, vous vous y connaissez sans doute mieux que moi en la matière, mais rares dans l’histoire sont les personnes à avoir chassé le dragon seul, et à être revenues en vie pour le raconter.  »

La réponse de Jane l’impressionna très clairement. C’était un très long voyage, du peu qu’il en savait.
« Les Entraves ? La vache… Combien de temps avez-vous mis pour venir jusqu’ici ? Et pourquoi, si je puis me permettre l’indiscrétion ?  »

Il reprit une lampée de thé, plus par habitude et masquerade que par plaisir coupable du breuvage traditionnel.
«  Quoiqu’il en soit… Vous avez toutes les deux de grandes qualités, et je pense que vous pourriez apporter beaucoup à ces chasseurs et à cette ville, c’est pourquoi je suis venu vous faire cette offre.  » expliqua-t-il calmement.




A l’auberge du Mûrier Blanc :

Ne cachant pas son enthousiasme également, Tao ne manqua pas de retourner la politesse au nezumi. Leur récit était des plus intéressants, du moins de ces jours-ci. L’effort de guerre… Un doux mot, aux oreilles d’un opportuniste, et qui plus est, d’un ancien officier associant l’effort à la défaillance d’une armée.
«  Que se passe-t-il à Hei Zhong, par curiosité ?
Ne vous inquiétez donc pas Yung, tous les talents sont bons à prendre. Je suis certain qu’une armurière trouvera facilement des clients par ici, au vu du nombre grandissant des effectifs de notre armée ainsi que de la Guilde, d’autant plus que le seul forgeron de la ville hésite à cesser son activité dans les saisons à venir… Quant à une apprentie chez un fabricant d’encre… A tout hasard, souhaiteriez-vous devenir chimiste ou alchimiste ?  » demanda-t-il à Lai, intéressé par la réponse.

Il reprit ensuite sur le questionnement de la première petite nezumi. Enfin, petite… tout était relatif, du point de vue d’un rat sur pattes.
«  Enfin bref, pour vous résumer la situation Yung… Ce village n’est pas récent, mais son expansion, elle, si. La région est plus intéressante qu’elle n’y paraît. Les pluies abondantes garantissent une moisson en quantité, les montagnes contiennent bon nombre de minerais, la mer n’est pas si loin, et cette contrée se trouve au centre du Tian Xia… Les monstres et les terres désolées sont le principal frein ayant entravé toutes les précédentes initiatives dans ces terres. C’est en partie pour cela que je souhaitais fonder cette Guilde. Et à cet objectif, à cette harmonie, toutes les mains peuvent avoir un rôle à jouer, chacune à la mesure de leur instrument.  »

Les caractères tracés sur la table intriguèrent Tao, mais son expression se changea rapidement en rictus confiant lorsqu’il comprit. Ainsi, les dés étaient jetés pour la seconde manche.
«  Mais je manque à tous mes devoirs ! Souhaiteriez-vous que je vous fasse visiter la ville ? Nous aurons tout loisir de discuter en chemin, j’en suis sûr.  » répondit-il, respectant les préceptes les plus clairs des principes de La Vieille Rate : en secret, toujours, sinon point de recours.

En effet, même s’il avait financé la construction d’une statue de Lao Shu Po au Cercle de Pierres, et même s’il ne manquait pas de confiance envers une bonne partie des habitants, la déesse préconisait avant tout la discrétion, tant sur le fond que sur la forme. Après tout, même si ses adeptes peuvent être connus, les temples et les sanctuaires de Lao Shu Po sont rares, toujours petits et discrets et souvent cachés à la vue de tous, un apothicaire qui vend des potions dans une petite ruelle, une salle obscure à l’arrière d’un vieux restaurant, un bâtiment abandonné ou un conduit dans des égouts sous les rues d’un marché animé… mais jamais au grand jour.

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Dans l’atelier de Jane :

Tao rendit son sourire à Shimizu, ravi de son adhésion. C’était déjà un gros bond en avant pour la guilde, à ses yeux. A vrai dire, il ne craignait pas un manque de candidat avec le temps, l’emploi d’arpenteur étant nettement plus avantageux que celui de soldat ou d’artisan indépendant, et sur bien des plans différents, non, ce qu’il craignait, c’était avant tout le manque d’enseignants désireux de transmettre leur savoir. Entre Wolfram à la forge, et Shimizu à la chasse de monstres, voilà une très belle base, songeait-il.

Mais l’histoire de Jane n’était pas sans reste non plus. Elle avait vu du pays, et il y avait clairement là un désir de vivre de son talent et des opportunités de la vie, autrement serait-elle restée à cultiver des salades en Avistan… C’était un profil des plus intéressants, aux yeux de l’oracle.
«  Je connais très mal l’Avistan. C’est… loin. Mais c’est impressionnant, d’avoir fait tout ce chemin, je suis bluffé… Surtout pour finir ici, si vous me le permettez !  » ajouta-t-il sur une pointe d’humour.




Avec les nezumis :

Pensif quant à la réponse de Lai, Tao se demanda s’il était possible de concilier art et science… Quand bien même cette possibilité pouvait être intéressante, elle n’était nullement nécessaire. Il faudrait qu’il échange avec Yao-Shih sur le sujet, ou avec Yan. D’intéressants projets pourraient éventuellement voir le jour à l’avenir… Mais ça n’était pas d’actualité.
«  Je n’ai pas d’idée particulière en tête, je suis juste curieux. Nous manquons cruellement d’alchimistes en ville. Nous n’avons, à ma connaissance, que Triss, s’intéressant surtout aux explosions, et mon jeune frère, s’intéressant aux bienfaits de la nature et à ses applications.  »

Sortant de l’auberge après avoir payé l’addition et laissé un pourboire à la serveuse, entraînant ses invités dehors, il les présenta sommairement les environs, avant de les accompagner près de chez lui, au croisement des plantations de thé -encore immatures pour l’heure- et de la rivière. Un petit lieu charmant, et surtout peu fréquenté, l’eau couvrant également facilement les dialogues si besoin.
«  Oh, ne vous inquiétez pas Yung, je comprends tout à fait votre point de vue. J’ai moi-même été dans une situation similaire par le passé, en migrant ici.

Je suis curieux de ce qui se trame néanmoins… Toute information sur ce genre de conflit peut s’avérer précieuse, tant à être analysée qu’à être utilisée… » réfléchit-il.

«  Quant à notre petit sujet commun… » commença-t-il avec un rictus.

Se concentrant sur le lien avec l’Outremonde, Tao pressa les paumes de ses mains l’une contre l’autre, puis les orienta vers le sol. Les ombres de ses mains commencèrent à se tortiller, mimant ce qui pourrait ressembler à une danse exotique, avant de finalement grossir, et finir par prendre la forme d’un rat sanguinaire entièrement fait d’ombre. L’oracle laissa le sort persister un moment avant de le disperser d’un signe de la main.
«  Disons que là aussi, nous avons des points communs. Et également en ce qui concerne nos familles…
Je vous rassure, vous n’aurez pas besoin de voler pour vivre ici. N’y voyez pas là une leçon de morale pour autant. Et si j’ai à cœur le bien-être des habitants de cette ville… Je ne suis pas un saint concernant nos voisins.
Si j’ai émis ce message, c’est parce que je souhaite rassembler des gens partageant notre… ouverture d’esprit, afin d’assurer… disons d’assurer un avenir radieux pour nos familles, pour notre communauté. Un avenir dans lequel une collaboration de qualité débouche sur un labeur de qualité, et où ce même labeur est remercié à sa juste valeur…  » minauda-t-il, plein de sous-entendus.

Hors de question pour l’heure d’aborder directement les idées qu’il avait en tête, question de confiance. Mais inutile également de trop solliciter leurs invités.
«  Je vous rassure, rien d’imposé, ni d’immédiat. Simplement des plans sur le long terme. A tout hasard, êtes-vous en contact avec d’autres communautés de nezumis à travers le continent ?  »

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Avec les nezumis :

L’oracle se gratta le menton, songeant que personne en ville n’était porté sur l’alchimie pure à proprement parler à priori… Hormis Triss pour les explosifs, et son frère pour les plantes… C’est vrai qu’il avait entendu beaucoup de bien des possibilités de l’alchimie, du moins dans leur ensemble, et que c’était l’une des spécialités des adeptes de Lao Shu Po, mais… Il ne fallait pas forcer. Tout viendrait à point à qui savait attendre.
«  Nous verrons cela, ne vous inquiétez pas. C’était une simple curiosité de ma part.  »

La réponse de Yung, bien que légère, semblait trahir la douleur d’une migration presque forcée. Tao décida donc de ne pas creuser davantage, ne souhaitant pas raviver de souvenirs douloureux ou de craintes chez ses invités.
«  Je vois… En tout cas, ne vous inquiétez-pas, vous êtes en sécurité ici. Enfin, en sécurité relative, nous sommes à l’écart des guerres et des querelles politiques… Mais pas des monstres, et encore moins des jorogumos, au Nord. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’a poussé à proposer cette idée de guilde.  » expliqua-t-il, sans vouloir remettre le couvert sur les intérêts et blablabla.

Il se demandait même s’il n’en devenait pas barbant… Difficile à savoir. Les passionnés émettaient souvent une aura captivante, mais n’étant pas passionné à proprement parler… difficile à savoir, songeait-il.

L’intervention de la dernière nezumi et sa voix particulière firent tiquer Tao. Étrangement, il sentait que celle-ci avait un potentiel tout particulier…
«  Cela me convient, Yuan. Vous avez raison de vous montrer méfiante, l’on ne sait jamais ce que les autres peuvent cacher. Mais… j’espère que rapidement, les actes et les circonstances parleront mieux que des mots.  » répondit-il calmement, confiant dans l’avenir de ses ambitions.

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Avec les nezumis :

Sourire satisfait au coin des lèvres, Tao montra un bâtiment en construction, plus loin en amont de la rivière.
«  Eh bien, si cela vous tente, c’est là que nous construisons nos quartiers. L’organisation est déjà opérationnelle de son côté, bien que nous en soyons encore aux débuts en matière de communication… Et je peux vous dire que ce n’est pas le travail qui manque !  » ne manqua-t-il pas de préciser.

La question de l’autre nezumi l’intérrogea davantage, il était vrai qu’en dehors des commerces lancés par sa famille, et de celui de Yan, il n’était pas très au fait des activités de la ville, notamment en matière de recrutement. Il imaginait que la voie classique, pour qui n’avait pas de compétence particulière et cherchait un travail pour subvenir à ses besoins, ce devait être l’agriculture ou la milice.
«  Vous avez raison Yung, prenez votre temps. Nul n’est pressé ici.  »

Tournant la tête de gauche à droite, scrutant l’horizon, l’oracle se demanda quel était l’endroit le plus agréable où s’installer.
«  Loger… Ici, la plupart des habitants construisent leur propre maison, quitte à se faire aider de leurs voisins. C’est sans doute l’idéal, à terme. En attendant… Il y a l’auberge, ou le temple de Desna… ? Ou la belle étoile…  »

« Si vous cherchez un emploi bien rémunéré, et honnête j'entends, la Guilde sera sans doute un bon tremplin. Néanmoins… La chasse aux monstres n’est pas une activité des plus faciles, ni des plus sûres. Il y a cependant de nombreuses professions plus communes en ville, je ne connais pas tous les domaines qui recrutent, mais je sais par exemple que je possède une fabrique de thé et d’autres herbes aromatiques, la seule de la ville à vrai dire, et nous recherchons justement des bras, tant pour la culture et le semis que pour le travail des feuilles. Il est même possible que nous nous lancions dans l’alcool, à l’avenir. Si cela vous tente, le salaire est plutôt correct.  »

Thème de Tao : Renouveau sous une triste pluie

Avec les nezumis :

Voir de la fierté dans le regard de ses interlocuteurs, voilà un état d’esprit qui plaisait à Tao. Après tout, la chasse aux monstres et aux bandits -aussi appelé lutte contre le Maaal dans d’autres contrées plus contrariantes- était une activité noble, quand on y pensait. Certains pourraient penser que gagner de l’argent sur la sécurité des plus vulnérables est loin d’une attitude noble, mais lorsque l’on y pensait, l’acte prévalait parfois sur l’intention. Et tout travail mérite salaire, après tout.
«  J’imagine qu’ils doivent avoir leurs points communs, en effet… Et si j’en crois les rumeurs, nous ne sommes pas en manque de travail, croyez-moi…  »

Après tout, le Shenmen n’était pas considéré comme la terre des monstres pour rien… Et aucune nation à la connaissance de Tao n’avait entièrement résolu le problème de l’insécurité champêtre, qu’ils s’agisse de monstres ou d’autres choses…

La fougue de l’autre nezumi fit également plaisir à Tao, notant entre autre le terme d’armurerie, il se permit alors de rebondir sur le sujet, des fois qu’il puisse mieux orienter le nezumi dans ses choix.
«  Ah, mais si vous êtes armurier, je peux aussi vous conseiller d’aller vous renseigner auprès de maître Wolfram, en ville. C’est notre maître forgeron local. Il me semble qu’il cherchait des apprentis, pour prendre sa relève à terme, justement… De mon côté, j’ai bien peur de n’être encore qu’un novice en la matière.

Si vous me le permettez, je pense que cela vous conviendrait mieux que le travail aux champs, en plus de vous permettre de travailler dans votre passion. Non ?  »




Avec Wolfram :

S’essayant à la méditation, une activité difficile sans corps humain et sans réels sens, Tao avait justement en tête l’image d’un héron survolant une mare brumeuse tandis que Wolfram vint lui parler. Une idée sur laquelle il n’arrivait pas à poser de métaphore, et qui lui embrouillait l’esprit.

«  Maître Wolfram. Je vous salue, belle matinée n’est-ce pas ?
Vous “devez” me parler ? Je vous suis volontiers, que se passe-t-il ?  » demanda-t-il calmement, bien qu'intrigué.

Thème de Tao : Renouveau sous une triste pluie

Avec les nezumis :

La détermination de Yung était belle à voir. Il comprenait cette envie, et il fallait bien admettre que la forge de Wolfram, bien que coquette, ne suffirait bientôt plus aux divers besoins de la ville. Il avait un temps songé à proposer à Wolfram de l'agrandir et la doter de moyens plus conséquents, mais peut-être pouvait-il soulager le nain de cette contrainte de cet autre moyen.

«  Je comprends oui… Alors peut-être me permettrez-vous de vous aider à financer ce projet ? Nous avons besoin de plus de forgerons et d’armuriers en ville, et j’en recherche moi-même pour la Guilde. Je songeais à des locaux adjacents peut-être, histoire de profiter de l’attirance.

Oh, ne me remerciez pas Maître Yung, c’est naturel. Et c’est donnant-donnant, nous profitons tous de l’arrivée de nouveaux talents en ville, directement ou indirectement, vous savez. » répondit-il, curieux de savoir quelles étaient les spécialités du nezumi, mais celle-ci semblait vouloir clôre le dialogue. Et puis… Il fallait les laisser souffler et s’installer, aussi.




Avec Wolfram :

Un haussement de sourcil plus tard, prenant le temps d’analyser ce que venait de lui demander le nain, Tao se fit curieux. Cela était sans aucun doute une belle opportunité, sans imposer de période de servitude pour autant, et il pourrait peut-être un tant soit peu faire bouger les choses… Notamment en matière d’armement. Le niveau actuel était bien trop faible pour qu’il ne puisse se montrer pleinement confiant.

Et puis… Zhou ne lui aurait jamais pardonné de refuser une telle opportunité. Vil serpent qu’elle était.
«  Avec plaisir, si c’est votre souhait. Néanmoins… J’aurais sans doute besoin d’un suppléant. Je serai honoré si vous acceptiez cette place, bien que je comprendrais un refus, compte tenu de votre motivation, Maître Wolfram. »