Printemps sur Siyin



Sian méditait sa réponse, s'arrêtant parfois si complètement qu'on aurait pu la croire endormie...Cette habitude d'économiser ses mouvements était récente, et plutôt perturbante...mais cela n'avait pas entamé le tranchant de son esprit.
« J'en pense que cela risque de demander des efforts considérables, mais si nous réussissons, ce serait un atout considérable contre elles. D'autant que nous ignorons tous des jorogumos et de leurs royaumes, ou presque.

Yàn, tu devrais consulter Shimizu, la commandante des éclaireurs, et peut être Jing elle même. Elles ne sont pas idiotes, elles ont peut être déjà une idée de protocole de vérification en tête. Autant ne pas disperser nos efforts. »



Qiong bouscula Yàn d'un coup d'épaule en réponse à sa pique, mais le sourire sur son visage trahissait son amusement.
« Comment ça, mes kilo en trop? Je te rappelle que j'ai failli en perdre une dizaine d'une seul coup! »

Elle reprit un peu de sérieux.
« Je pense qu'on pourrait peut être en faire des rizières, mais il faudrait creuser des terrasses...pas très intéressant. Pour nous, ça devrait être idéal. En fait, le principal problème que j'ai en tête....c'est d'acheminer les pierres. On pourrait construire en bois, mais... »

Printemps sur Siyin



Qiong ne parvint pas à retenir un ricanement amusé.
« Heh, je crains que la course a pied ne soit terminée pour moi, mais sait on jamais? J'ai cru comprendre que certains ingénieur de Lingshen se penchaient sur la question de prothèses mécaniques. Ca ne doit pas être hors de ma portée! »

Revenant sur le sujet qui les intéressait, l'ingénieure fronça les sourcils.
« Je n'ai pas vu de bâtiment en brique, mais on doit bien pouvoir trouver une carrière d'argile quelque part! A minima, je sais qu'on pourra se fournir en bois dans la forêt proche, il y a déjà des bûcherons qui exploitent le bois des Voix. Et avec l'humidité, ça devrait limiter les risques d'incendie. »

Printemps sur Siyin



Qiong ouvrit la bouche dans un air d'offense feinte qui lui était coutumier quand la conversation dérivait sur ce genre de sujet.
« Hey! Oui, j'ai gardé la jambe, mais il a fallu virer l'essentiel de trois muscles et cautériser, c'est pas idéal pour devenir coureur de fond. Je n'oserai jamais m'implanter des mécanismes...! En général...! »

Reprenant son sérieux, Qiong acquiesça à la proposition de Yàn.
« Bien sur que ce sera possible! Yàn, pour la première fois depuis des semaines, nous avons une direction, et je pense que c'est la meilleure chose qui pourrait arriver! Crois moi, je ne demande que ça, de pouvoir saouler des apprentis avec mon savoir!

Et plus sérieusement, en attendant que tout ça se stabilise, il va effectivement falloir gagner de quoi soutenir toute la famille. Si je peux aider, ce sera déjà pas mal. »

3 Sarénith 4719 - Yin-Se
Le clan Zhu



Au sommet de la colline se formait en effet une bien curieuse assemblée. Une ingénieure s'appuyant lourdement sur sa canne ouvragée pour compenser sa jambe blessée. Une prêtresse de Yaezhing morte et ramenée de l'au delà par la volonté du Dieu Rouge...A moins qu'elle ne hante juste son cadavre, qui avançait d'un pas étrangement non naturel.

Hsui, bien sûr, à son oreille et goguenard, et la silhouette noire, drapée d'étranges ombres, de Miang. Se joignirent à eux deux membres de sa nombreuse famille qui s'étaient fait plutôt discrets depuis leur arrivée. Tsien était arrivé le premier - cela ressemblait bien au jeune homme. Il avait une allure plutôt séduisante mais somme toute ordinaire, un trait qu'il cultivait soigneusement pour passer inaperçu. Mais il n'avait apparemment pas trouvé de teinture, les racines blanches de ses cheveux visibles dans ses mèches par ailleurs noires.

Il adressa un reproche bienveillant au dernier arrivé.
« Zhuang, quand on te donne une heure c'est pas pour que tu sois en retard! »


Le nouveau venu en question était le plus impressionnant de la bande. Heureusement qu'il disposait de talents pour changer d'apparence, car ses muscles noueux, sa corne, ses défenses et sa peau bleu vif étaient plutôt voyantes. Zhuang grogna et lança.
« Contrairement à certains, je ne perds pas mon temps à me peigner et je travaille, moi! »


Miang ne parvint pas à retenir un soupir agacé.
« Un peu de silence, vous deux. Si on est tous là, c'est que c'est important. Yàn, de quoi s'agit il? J'imagine que ça concerne la famille si nous sommes tous rassemblés. »

Un sourire se dessina sur le visage brutal de Zhuang.
« Tu nous annonces tes fiançailles à la gouverneure pour cimenter notre alliance? »

Le clan Zhu



Zhuang éclata d'un rire profond, qui secoua sa grande carcasse comme un séisme.
« Je vois que tu fais déjà des plans! Heh, contente de servir à quelque chose, mais là ça m'étonnerait que je sois à son goût...Tu m'as bien regardé? »

L'instant de légèreté passa malheureusement bien vite, et les adultes de la famille Zhu reprirent leur sérieux. Ils laissèrent Yan s'exprimer avec une certaine patience impassible...a présent, il connaissait suffisamment la jeune femme pour savoir qu'elle était une leader réfléchie et qu'elle n'abordait aucun sujet par hasard. Malgré tout...la mention du nom de Kaihua provoqua un frisson dans l'assemblée...et il leur sembla même que la brise changeait.


Qiong fut la première à s'exprimer, s'appuyant toujours lourdement sur sa canne.
« Oh, je vous le garantis! Donnez moi du temps et de la main d'oeuvre, et je peux reconstruire un manoir digne de nous! Et...d'Elle.
Quand aux Wang...j'ai du mal à cerner certains d'entre eux, mais je pense qu'on peut avoir relativement confiance en la gouverneur Wang Jing. Elle a l'air convaincue du projet qui se construit ici; et je pense que nous avons l'occasion d'en faire partie. Quelque part, elle et les autres habitants de Yin-Se essaient de se bâtir une maison et un futur. Je pense ne pas être la seule ici à me dire que c'est aussi notre cas. »


Sian s'exprima ensuite, tandis que plusieurs autres approuvaient les paroles de Qiong.
« Je pense également que les Wang sont des alliés fiables. Dame Jing est une fidèle de Yaezhing...et à ce que j'ai pu apprendre d'elle, elle prends ses serments au sérieux. Je doute qu'elle trahisse à la légère une parole donnée.
Nous pouvons replanter nos racines, ici. Mais cela ne dois pas nous empêcher d'être prudents, cela dit. »


Hsui approuva cette dernière remarque.
« Puisqu'on parle de prudence et de construction du pouvoir...Il faut qu'on garde un siège à la table du conseil. J'ai su que Dame Wang et les autres gouverneurs réfléchissent à réorganiser le gouvernement de la province, et je pense que c'est une occasion à ne pas rater d'en faire partie.

Soyons honnête; nous sommes une faction relativement importante, ici. Assez pour avoir notre mot à dire. Et avoir notre place au sein du gouvernement serait aussi une bonne manière d'éviter d'être victimes d'une trahison de la part dudit gouvernement. »


Miang, enfin, ajouta son grain de sel à la conversation.
« Personnellement, ce n'est pas ce qui me préoccupe. C'est Shue Huang. Pour l'instant, nous nous sommes tirés de ses griffes et il ne sait sans doute pas que nous avons survécu.
Mais nous ne sommes pas très loin de Gaotong pour autant. Pour l'heure, le secret est notre meilleure défense, mais nous ne pouvons pas parier sur le fait que nous pourrons rester dans les ombres indéfiniment...aussi talentueux soyons nous. »

Les autres ajoutèrent leurs avis à la discussion, mais cela résumait assez bien l'avis général. Enthousiastes, mais prudents. Et surtout, tournés vers l'avenir.

Le clan Zhu



Qiong acquiesça, avec un sourire en coin.
« Oh...je n'oublie pas les parties plus...privées du manoir, j'ai commencé à dresser des plans, mais je les code au fur et à mesure, donc ça me prends un certain temps. Mais pour l'instant, il nous faut un toit et une demeure...Mais quand il sera temps de s'attaquer à un peu d'architecture plus expérimentale, comptez sur moi pour vous recruter! »


Miang étrécit les yeux, ce qui faisait vraiment ressortir son côté prédateur félin.
« Ce plan me va. Shue Huang a eu la première manche parce que la surprise était de son côté. En prenant le contrôle du futur monde criminel de Shenmen, nous nous assurons qu'il ne pourra plus jamais jouer cette carte.

Quand à l'idée de nous envoyer des assassins...je suis presque curieuse de voir ce qu'il pourrait essayer. »


Sian, quand à elle, se manifesta au sujet de leurs relations avec le clan Wang.
« Un soutien sans réserve au clan Wang, tout en ménageant des portes de sorties et des options de repli au cas où Jing et son clan viendraient à nous faire défaut?
Une perspective pleine de sagesse. Elle a mon approbation. Mais il reste la mise en pratique. Favoriser l'apparition de nouvelles factions risque de nous poser problème quand à nos relations avec les Wang. Le faire discrètement risque d'être plus suspect encore. Que suggères tu, Yàn? »

Le clan Zhu



Miang était essentiellement impassible grâce à son masque, mais Yàn n'était pas dupe, elle pouvait percevoir le mince sourire félin de sa cousine.
« "Les ateliers de Pétales et d'Ombre"? Excellent nom. Et parfaite couverture, cela nous permettra de justifier la fabrication de poudre.
Tu souhaites que je garde la boutique, si je te suis? Ca me convient. Je m'assurerai que nos arrières soient couverts. »



Zhuang et Tsien échangèrent un regard, et le tiefling s'exprima pour eux deux, un sourire confiant sur le visage.
« A tes ordres, Yàn. Tu peux compter sur nous. Mais c'est vrai que nous sommes...disons, un peu isolés, pour ce qui est de trouver des contrats. Et j'imagine que Gaotong est encore trop hasardeuse, comme option pour que nous nous y rendions en personne. Fa-Lung? Ce serait un bon point de départ pour s'assurer que les bas fonds ne nous ont pas oublié. »


Sian ne sourit pas, mais Yàn pouvait distinctement percevoir qu'elle était amusée.
« Nous sommes déjà impliqués dans la construction de ce temple, dans tous les cas...il faudra au minimum une prêtresse pour consacrer le site, et à ma connaissance, je suis là seule à l'intérieur des frontières de Shenmen.
Et plus sérieusement...les échos que j'ai eu de ces projets ne peuvent que nous être bénéfiques. De manière générale, nous dépendons pour l'instant de la bonne marche de Yin-Se, en tout cas pour l'instant. C'est aussi dans notre intérêt de la soutenir, dans la mesure de nos moyens. »

Une journée comme les autres depuis que tu t'es installée à Yin Se. Autant dire que c'est tout juste si tu as le temps de souffler. Mais lentement les choses prennent forme et tu en tire une grande satisfaction. Devant toi, le lopin de terre ou vous aviez décidé d'installer un jardin de simple commence a ressembler a quelque chose : les plates-bandes ont été bêchées, les mauvaises herbes arrachées et tu as même planté une partie des simples que tu as prévu de voir pousser ici.
Hier Talos t'as ramené plusieurs plants prélevés en dans la campagne et tu te retrouve donc là, de la terre plein les mains, à t'occuper de les repiquer. Même si tu n'entend pas y passer des heures, le travail de la terre est loin d'être désagréable... tes mains agissent sans que ton esprit ai besoin d'y songer et tu peux donc faire le tris dans tes pensées. Enfin... agréable, du moment qu'il ne s'éternise pas trop. Tu imagine sans peine qu'après quelques jours tu pousserais des hurlement de frustration en cherchant un moyen de t'occuper l'esprit.
Enfin... Le soleil a fini de ne pas se lever derrière les nuages et la perspective d'un thé chaud commence a doucement t'attirer.



Il n’a pas été compliqué de savoir où se situait le terrain que Shiori et Talos avaient décidés d’exploiter pour la culture de simples et ce même si Yàn ne s’était pas penchée directement sur la question, songeant que l’installation d’un dispensaire, même de qualité, à Yin Se ne la concernait ni de pres ni de loin. Les choses avançant petit à petit, la tieffeline avait du faire face à un problème qu’elle n’avait pas anticipé. Jia-ah.
C’était un problème. Indubitablement. Dejà parce qu’elle ne leur était plus d’aucune utilité dans cet état. Qu’elle était même une vulnérabilité. Mais aussi et surtout parce que même ainsi, elle restait sa cousine. La famille, ça avait du sens. Et si elle pouvait lui offrir la paix, ce serait une bonne chose. Si l’un d’entre eux pouvait la trouver, elle méritait qu’on la lui offre.
La silhouette de l’elfe fini par apparaître apres un peu de marche. Restait à savoir comment présenter ça. "Hey, vous avez besoin d’aide ?" "Bonjour, j’ai une proposition à vous faire et j’aimerais beaucoup que vous disiez oui ? " "Je vais vous faire une offre que vous ne pourrez pas refuser" Mouais… ça sonnait comme l’exemple à ne pas suivre.
« Shiori ? »



L'arrivée de Yàn est inattendue a une heure pareille. Qu'elle s'adresse directement à toi l'est encore plus. Elle a laissé filtrer bien trop de choses pour que tu ne parte pas du principe qu'elle et sa famille ne sont pas autre chose que ce qu'ils cherchent a paraître. Ca faisait d'eux des personnes que tu avais beaucoup à gagner à approcher... mais qui demandaient à l'être avec précautions. Et avec la quantité de choses que tu avais à faire, remettre ce problème (qui pouvait se permettre de l'être) au lendemain était resté une perspective pour le moins plaisante.

Enfin. Puisqu'elle était là, et qu'a son ton, la situation ne semble pas urgente, tu relève la tête et répond d'un ton posé :
« Yàn. Que me vaut ce plaisir ? »



Une bretteuse ayant le bon goût de savoir se servir de sa tête. C’était à la fois extrêmement plaisant et une épine dans le pieds. L’avoir comme adversaire aurait certainement été fatiguant ce qui était suffisamment rare pour mériter son estime. De toute manière elles œuvraient dans la même direction.
« L’envie d’échanger un petit peu sans sentir le poids des murs et de façon un peu plus tranquille ? » Un haussement d’épaule désinvolte.
« J’ai entendu des rumeurs sur votre projet, j’étais curieuse et je me suis dit que je pouvais saisir l’occasion… »
Elle laisse glisser son regard sur le jardin, identifiant certaines des herbes qui attendaient encore de se faire remettre en terre.



Bah voyons. Et les prêtres de Pharasma ne s'occupent que des naissances tant qu'on y est... A part un "je passais par hasard" on fait difficilement plus creux comme raison... Enfin... Tu peux lui accorder que, dans son cas, la discrétion a probablement son intérêt et ce quelque soit le sujet qu'elle voudrait aborder... Il n'empêche que tu peux toujours lui donner le change. Ca ne coûte rien et ça te permettra de voir quel est la réelle raison de sa présence ici.

« Et bien je ne vais pas refuser un peu de compagnie. Comme vous pouvez le constater les choses commencent a prendre forme. L'infirmerie, juste là, sera bientôt fonctionnelle. Le prochain problème sera d'installer des lits pour permettre a ceux qui ont besoin de repos long de ne pas encombrer l'infirmerie... Et d'avoir suffisamment de monde formé pour que je n'ai a m'occuper que des cas les plus critiques. »


Mouais… crédibilité : pas grand-chose. Tant pis, elle fera avec. Ce n’est pas comme si elle venait les mains vides.
« Mettre en place des lieux de convalescence en somme? » Réponds elle, d’un ton curieux. « C’est vrai qu’il y a toute une période où, si la présence d’un médecin en permanence e »st loin d’être nécessaire au chevet, il vaut mieux ne pas laisser le malade gambader à sa guise voir l’obliger à se reposer.
Son esprit glisse vers l’artisane boudeuse qui a justement refusé tout repos. Elle ajoute amusée. « J’en connais qui détesterais devoir être raisonnable. »
Oui, bon, elle en ferait elle même parti. Mais ce n’est qu’un détail.
« Vous avez suffisamment de volontaires prêts à se former à ce genre de soins suivis ? »

Une pareille face de marbre force le respect mais montre bel et bien que tu as touché juste : on ne se maîtrise pas aussi soigneusement quand on n'a pas besoin de se maîtriser. Mais puisqu'elle accepte de donner un peu de détails...

« Trois choses principalement. »

Tu lève un premier doigt...

« Qui a-t-elle perdu ? »

Un second doigt rejoint le premier :

« Que s'est-il réellement passé pour vous pousser a vous exiler ? »

Puis un troisième pour conclure sur ce qui sera probablement le plus problématique :

« Quelle était son implication dans vos... activités ? Quelle était vraiment sa profession ? En dehors de réparer les collègues blessés de temps à autres s'entend… »



Seulement trois informations… Soit. Mais ce ne sont pas trois questions posées au hasard. Au contraire, sont visées les points clés. Yàn prends le temps de réfléchir. Quoi répondre… Et dans quelle mesure…. Elle remet une mèche machinalement derrière l’oreille. Bien sur il était possible qu’au final Shiori ne soit pas fiable, mais dans ce cas là, il suffirait de l’éliminer. Ce ne serait pas une partie de plaisir, mais à condition de frapper suffisamment vite et fort, ça restait jouable. Le tout était de ne pas lui laisser le temps de réagir. Mais l’elfe semblait être trop intelligente pour jouer contre eux.
« Lie. Son compagnon. Ils ont grandis ensembles et étaient très attachés l’un à l’autre. Il s’est mis sur la trajectoire d’un carreau qui lui était destiné.  »
Voilà pour la première question. Elle répondait également au comment par la même occasion. Répondre à la question suivante lui demande un peu plus de maîtrise… Les images sont bien trop fraîches pour qu’elle en parle d’un ton léger. Un jour peut-être...
« Un problème d’employeur qui s’est soudainement rendu compte qu’il n’avait pas ce qu’il faut pour jouer dans la cour des grands, n’a pas assumé et a décidé de nettoyer par le feu pour faire disparaître toutes les traces. Besoin de plus de détails… ? »
La dernière question, enfin les dernières sont plus simple. Pas forcement à admettre à voix haute mais sont moins émotionnellement chargées.
« Apothicaire. Toute la pharmacopée et ses différents usages. Elle tirait plus de fierté à guérir qu’autre chose et ne se déplaçait que quand on avait besoin de subtilité ou de simplement neutraliser quelqu’un. »
Silence puis un écho de sourire.... un poil inquiet peut-être.
« Toujours partante pour tenter de faire quelque chose? »



Des réponses intéressantes... il est évident que Yàn essaie de ne pas trop en dire... mais ce n'est pas non plus comme si elle pouvait réussir à répondre de manière satisfaisante aux trois sans te donner ce que tu voulais vraiment savoir.
Tu hoche pensivement la tête... bien. Elle confirme donc ce que tu soupçonnait. Quand au détail exact de leur champ d'action... il te faudrait plus de temps. Naturellement.

« Toujours partante. Vous me la présentez ? »

Tu marque une pause... quittes à être curieuse... autant assumer :

« Ah sur un tout autre sujet. Je cherche des informations en la possession de certaines personnes spécifiques... et je doute qu'ils acceptant de les partager de bon cœur...

Je me demandais si vous aviez des moyens de faciliter les choses… »



Une tension invisible se dissipe et la tieffeline ressent un certain soulagement. Voilà qui donne une chance à Jia-ah de s’en sortir. De retrouver le sens de la réalité et, peut être, de se soulager un peu de ce qui est devenu trop lourd à porter.
« Merçi… »
Que sa cousine ai une nouvelle chance, ce serait inespéré.
La question suivante provoque un haussement de sourcil, puis un air pensif… Obtenir des informations de la part de personnes réticentes à les partager… ? C’était effectivement dans leurs cordes mais c’était vague. Très vague…
«  Et bien… suivant de quoi il s’agit, oui, nous pouvons probablement vous simplifier les choses... »



Et bien voilà qui semblait lui avoir fait plaisir. Tant mieux. Tu avais probablement gagné au change de toute manière. Quand bien même tu n'aurais pas mis la main sur une belle série d'informations sensibles au passage. Il faudrait juste s'assurer que tu ne faisais pas entrer un serpent corail dans ta chemise. Mais à priori... Tu lui répond avec un simple sourire. Après tout, même les assassins peuvent avoir le sens de la famille.
Elle confirme donc être disposée a travailler. Ils n'ont pas raccroché. Même s'ils n'ont probablement pas encore repris de service. Trop de subtilité dans ce genre de négociations ne mène a rien. Il est parfois utile d'en faire preuve quand on craint la présence d'une oreille indiscrète mais ici, a part vous faire perdre du temps à toutes les deux...
«  Parfait. Il faudra donc que j'évalue de plus près la question. Et surtout que je détermine un ou plusieurs noms. Enfin... je suis obligée de le demander : vous n'auriez pas de problème a travailler contre des artificiers du Lingshen ? »
Tu ne donne cependant pas plus de détail : après tout cette "mission" ne te concernait pas seulement toi.



La première question réglée, elle pouvait se lancer sur l’étude de la seconde… Visiblement la question était sérieuse et ne tenait pas juste de la plaisanterie douteuse. L’elfe ne s’engage pas. De toute manière la shinobi aurait été bien en peine de lui répondre au débotté sans prendre le temps d’évaluer la complexité du travail demandé.
« Des artificiers… Voilà qui n’est pas courant. » Voir même c’était la première fois qu’on la lui faisait celle là. Compliqué. Compliqué mais pas impossible à condition de préparer l’opération au millimètre. Yàn hausse les épaules. « Ce n’est pas à la portée de n’importe qui mais outre ça… non, nous n’avons pas de pudeurs particulières. »
Ce n’est pas comme si une loyauté particulière les attachait au Lingshen…



Tu hoche la tête. Elle a pris quelques instants pour répondre mais cela ressemble plus a une évaluation de la situation (et force est d'admettre qu'une telle cible n'est pas commune) qu'a une hésitation liée a un problème moral. La formulation de sa réponse confirme la chose.
« Parfait. J'en déduit que vous estimez disposer d'expertes à la hauteur. Il ne sera de toute manière pas utile de se précipiter. Ces choses là ne sont pas a quelques années près. Et pour l'instant il faut donc que je parvienne a déterminer quels artificiers vaudront réellement le coup. »



Yàn se contente de sourire simplement en hochant la tête. Inutile d’en rajouter. Ça desservirait son propos.
« Je compte donc sur vous pour me prévenir le moment venu si jamais vous estimez avoir besoin d’un peu d’aide pour obtenir ces informations. Et nous pourrons discuter des détails à ce moment là. »
Elle n'a rien de plus a ajouter, et sa présence est la plupart du temps malaisante, une fois qu'on a conscience de ce qu'elle est. Alors à moins que l'elfe ne la retienne la shinobi s'incline simplement et fini par se détourner pour s'éloigner.

Ce n'était encore qu'un bâtiment non dégrossit; des murs, un toit. Le plancher était en train d'être posé, petit à petit. Enfin, un premier plancher, solide mais grossier, sur lequel viendrait s'installer un second bien plus luxueux et avec entre les deux un interstice juste assez grand pour s'y glisser. Mais même si de nombreux aménagements devaient encore être faits, elle regardait les lieux avec un ravissement tout intérieur. C'était au sec. Elle allait pouvoir enfin se laisser aller et abandonner quelques heures toute charge.

Un bain chaud était une priorité absolue. Bain chaud et savon.

Et puis, il allait falloir encore du travail mais un jour, ils feraient de ce bâtiment un manoir devant lequel ils n'auraient pas à rougir. Lentement ils y parviendraient. Et d'ici une décennie, il y aurait probablement de nouveau une nouvelle génération d'enfants qui grandiraient pour prendre leur place sans se morfondre sur les disparus.

La shinobi avait relâché sa garde en passant les portes du lieu car la voix qui s'eleva la pris par surprise. Une surprise qui fit fleurir sur son visage un sourire réel !

« Xiu ! »

Un autre poids qui s'en allait tandis qu'elle constatait à quel point le blessé s'était remis !

« Manqué ? Moi qui ai faillit être enfin débarrassée de toi, il va falloir que j'attende une autre occasion, » lui répondit t'elle enjouée, la force de son étreinte démentant totalement ses paroles. Quelques instants volés dans un jardin qui soudainement n'avait plus l'air si en friche que ça. Ou plutôt, on s'en fichait qu'il soit en friche parce que son cousin était dedans, et en bonne santé !

« Alors depuis combien de temps est tu arrivé ? Le voyage s'est bien passé ? Comment va Song ? Tu as vu ce que nous avons commencé à mettre en place ? Tu en penses quoi ? Bon, c'est encore carrément en chantier mais... »

Un silence..

« Bon... faut que je calme mon enthousiasme hein ? Autant rentrer en intérieur que tu me raconte tout autours d'un thé ! Et puis voyager sous la pluie, c'est toujours aussi déprimant. Surtout quand je doit garder visage de marbre et que je ne peut pas me permettre de râler tout mon soul parce qu'il faut maintenir les apparences.  »

Elle n'avait plus du tout l'air chagrine par contre.

Modifié par un utilisateur mercredi 11 mai 2022 15:59:17(UTC)  | Raison: Non indiquée