24 Gozran 4716, dans la nuit - Palais Royal de Korvosa


Drakes de Korvosa

La soirée était déjà bien avancée, mais Théodore profita tout de même d'un moment de calme pour interpeller Bellevara.
« Si à un moment avant ou après le repas je pourrai vous parler ma soeur, disons que cela est médical et assez privé. »

C'est donc moins d'une heure plus tard que les deux Sarénites purent trouver un instant de calme à l'écart pour parler tranquilllement.

Théodore comme souvent avait le sourire. Il faut dire que la sarénite avait le don pour le faire rire. «  Alors non, je pense que ma santé est bonne, mais je voulais profiter de ta connaissance en médecine.  »

Il hésita alors quelques instants avant de poursuivre. «  Ce que je m'apprête à te dire est un secret concernant la nation.

La reine a fait appel à moi pour l'aider à solutionner un problème. Elle fait des cauchemars concernant Eodred, où des blessures apparaissent sur son corps, elle se griffe, se maltraite. Et cela cicatrise aussitôt. Elle ne sait pas d'où provient son pouvoir de régénération, ni même d'où viennent ses cauchemars. Est-ce lié à un objet qui était avant le sien et mainenant à elle?  »

Il se souvint alors de la première fois qu'il avait vu ça sur les cuisses de la reine. «  Et même durant la journée elle se régénère si elle s'entaille, je l'ai vu et sa régénération est impressionnante et rapide.

Qu'en penses-tu?  »

Modifié par un utilisateur vendredi 5 février 2021 11:06:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Théodore écoutait Bellara, son franc parlé, acquiescant régulièrement, essayant de retenir un maximum d'informations.

Une fois qu'elle eut terminé, il se contenta d'un simple «  Elle a son médecin mais je ne le connais pas énormément, je pourrais voir si dans les prochains jours tu ne pourrais pas toi même ausculter la reine? Son pouvoir de régénération est arrivé il y a peu, je dirais peu après son couronnement.

Du coup c'est pour cela que je pensais à un problème lié à son trone, à sa couronne, à un objet représentant la royauté. Vu qu'elle ne voit que Eodred, et que c'est arrivé après.

Enfin j'y connais peu.

Penses-tu dans ce cas pouvoir m'aider si j'arrive à la convaincre de t'en parler?  »

25 Gozran 4716, dans la soirée - Palais Royal de Korvosa

Drakes de Korvosa


Avant que les Drakes ne s'éclipsent pour la soirée, Bellevara avait un point supplémentaire à soulever auprès de la reine. Ileosa se montra plutôt surprise de la demande de la naine.
« M'examiner? Je...vraiment? A la demande de Théodore....? Et bien, pourquoi pas. Il a raison sur le fait que j'aurais besoin d'un nouveau médecin royal...Si vous voulez bien m'accompagner jusqu'à mes appartements... »

La reine mena Bellevara à travers le palais, jusqu'à l'une des tours, les deux rousses suivies de l'ombre cuirassée qu'était Sabina Merrin. La chambre de la reine était finalement relativement modeste compte tenu de son statut, si l'on exceptait un véritablement impressionnant lit à baldaquin, et la vue à couper le souffle sur la ville. Sabina referma la porte derrière elle, allant se poster dans un coin de la pièce. Ileosa se dévêtit, son teint pâle rosissant un peu sous l'embarras, et Bellevara pu commencer son examen.

Physiquement parlant, la reine était dans une forme éblouissante, à deux éléments près. D'une part, elle était clairement épuisée, et il était indubitable qu'elle ne dormait pas assez, ou qu'elle avait le sommeil troublé. L'autre élément était le nombre de fines cicatrices qu'elle portait...plusieurs dans le dos, comme des griffures au niveau des omoplates, et également de nombreuses cicatrices le long des poignets...à peine visibles, mais présentes sous un oeil clinique.

Psychologiquement...la reine était préoccupée, d'une part, et soumise à un extrême stress d'autre part. Elle était écrasée par le poids de ses charges et responsabilités, et il était clair que les récentes catastrophes avaient prélevé leur due, et la reine semblait à bout de force, ne tenant que par quelques fils.

Drakes de Korvosa


Ileosa soupira profondément, rattachant sa robe. Elle ne s'était finalement pas entièrement dévêtue, mais avait tout de même dénudé son dos pour permettre à Bellevara de l'examiner correctement. Près de la porte, Sabina Merrin n'avait pas bougé d'un pouce, mais Bellevara aurait pu jurer que la garde du corps royale et commandante des Demoiselles Grises la foudroyait du regard. Ou peut-être n'était-ce qu'une impression laissée par son heaume?

Une fois l'examen terminé, Ileosa écouta patiemment ce que la doctoresse naine avait à lui dire, retenant visiblement ses objections. Elle soupira de nouveau avant de répondre, ses épaules s'affaissant un peu à présent qu'elle n'avait plus besoin d'afficher de masque pour masquer sa fatigue.
« Je vais être honnête, docteur. Je ne peux pas me permettre d'appliquer l'essentiel de vos recommandations. Pas tant qu'Andaisin n'a pas été arrêtée..

Je ne peux pas vous contredire concernant les cause physiologiques, cela dit...depuis quelques semaines, je dors quand je peux, comme je peux, et le temps manque tellement que c'est difficile de faire plus que le minimum en la matière. Mais...et bien, je peux au moins appliquer ces conseils pour m'aider à dormir quand j'en ai le temps.

En ce qui concerne les somnifères...le Docteur Davaulus m'avait prescrit du laudanum - c'est un somnifère, je crois? - pour m'aider à lutter contre les cauchemars. »

L'expression fatiguée mais confiante de la reine s'affaissa, remplacée parce qui semblait être une certaine crainte.
« Je fais de violents cauchemar avec régularité...je suppose que ça ne devrait pas être surprenant, mais je ne peux m'empêcher de me demander...et si mon esprit était en train de m'échapper...?

Je peux essayer de faire de mon mieux pour appliquer vos conseils concernant mon hygiène de vie - et Sabina a promis de m'aider à reprendre l'escrime - mais si ça ne cesse pas... »

Un éclat dur de détermination passant dans ses yeux verts.
« Je dois arrêter Andaisin. Je pourrais dormir tranquille, ensuite. Mais je vous remercie pour votre aide, Bellevara...et une fois qu'elle sera hors d'état de nuire, je me ferai un devoir d'appliquer vos recommandations. Je sais que vous avez d'autres devoirs, mais...dans l'immédiat, je n'ai plus de médecin. Accepteriez vous d'être mon médecin jusqu'à ce que je trouve un remplaçant fiable à Davaulus? »

Drakes de Korvosa


Ileosa acquiesça aux paroles de la doctoresse naine. La reine avait d'ordinaire l'air majestueuse...royale, mais elle paraissait diminuée à présent qu'elle se permettait de laisser son masque glisser quelques instants. Ou peut être était-ce la réalisation que Davaulus avait pu l'empoisonner pendant des années...
« J'étais tellement préoccupée par les effets de la trahison de Davaulus sur la cour que je ne me suis même pas arrêtée pour considérer qu'il a parfaitement pu tenter de me droguer ou de m'empoisonner...vous êtes la doctoresse, dame Bellevara. Je vous fait confiance. Le laudanum ne m'a fait aucun bien de toutes façons. Et non, je crains de ne pas avoir d'alchimiste de confiance...ou de médecin, à présent, sauf si vous acceptez le poste ou pouvez me recommander quelqu'un. »

La fatigue marquant ses traits, elle fronça les sourcils, réfléchissant.
« Pas d'inattention, heureusement...sinon, je serais incapable de maintenir cette cité d'un seul morceau. Des angoisses, oui, et de la tristesse, sans aucun doute depuis la mort de mon mari, mais je ne sais pas si c'est véritablement alarmant...le trône et le veuvage ne sont pas particulièrement tendre, de ce point de vue. »

Réalisant la morosité de ses paroles, la reine tenta de la compenser d'un pauvre sourire.
« Et bien...je dois admettre que je ne suis toujours pas entièrement convaincue de l'effet de vos propositions...mais puisque vous le proposez, je suis volontaire pour essayer. Je doute que les choses puissent empirer de toutes façons. »

Fin Gozran - Début Sarénith 4716 - Korvosa



Travail, Foi et Paire de Claques

La Soeur de l'Aube ne pouvait pas accepter l'offre de la Reine... Mais elle ne pouvait pas non plus la refuser. Deux choses la retenait : de par son statut, refuser l'offre d'une Reine aurait fait de Bellevara une imbécile. Et ses nombreuses années de commerce, lui avaient appris qu'on ne refusait pas les "propositions" de personnes riches, surtout pas de personnes de la noblesse. La deuxième, était qu'elle ne pouvait pas laisser une patiente dans une situation aussi critique.

Toutes les connaissances priant Sarenrae, connue de la Soeur, étaient fichtrement occupée par la situation de la ville. Il ne restait donc, qu'elle. Pour s'occuper de la patiente. Alors, elle lui proposa les visites à domicile. Une curieuse silhouette aussi haute que large, aux habits bien reconnaissables par leurs tons bleus, commença un ballet de rendez-vous à domicile.

Soeur Bellevara avait une théorie à propos de la médecine. Qu'un esprit sain ne pouvait être que dans un corps sain, et vice-versa. Particulièrement touchée par les problèmes d'addictologie et de dépression de son père décédé, elle espérait un jour, que tout pourrait se guérir. Avec ses patient.es les plus atteint.es, elle alternait les séances de tarologie pour remonter dans leur passé traumatique, afin d'y trouver les réponses au Mal et aux Maux. La tarologie, selon elle, n'avait pas vocation à prédire le futur incertain. Mais avant tout, de nous ouvrir les yeux sur le présent. Et ce présent, était le témoin du passé de ses patients.

Le plus important physiquement parlant pour la Reine restait de baisser le mieux possible les doses de laudanum, et pallier magiquement à sa fatigue avec des sorts de restauration puissants. Physiologiquement, de booster son énergie vitale à l'aide de sport, de repas équilibrés à sa situation et de massages pour la détendre. Et psychologiquement, de travailler sur les raisons de ses cauchemars, et comment lui rendre la vie plus douce.

Cepenant... Ileosa n'était qu'une patiente parmi d'autre, dans l'agenda nanique.

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Premièrement, il fallait s'occuper des morceaux de cadavre de la Princesse Pâle. Afin qu'elle ne revienne pas d'entre les morts sans prévenir. Les brûler, puis les réduire en poudre, et enfin les garder en lieu sûr. Jeter les cendres à la mer n'était pas forcément une excellente idée au vu de leur nature impie, mais il fallait trouver un moyen de se débarrasser définitivement des derniers p'tits bouts de la mort-vivante.

Deuxièmement, elle souhaitait s'enquérir de sa famille. La boutique de tailleurs des Tremblementeaux, lieu ou vivait ses trois soeurs Belledine, Bellenine, Bellevina, et son oncle Rangard, devait encore tenir debout en toute théorie. Eux aussi en plein forme, si les anneaux étaient restés en place sur ses doigts... Si elle les trouvait, dans quel état seraient-ils?

Le meilleur moyen de les trouver, et d'aider la population de Korvosa, restait de travailler dans les hopitaux Royaux. Celui de la Fleur de l'Aube avait été fermé, et ... Davaulus avait laissé sans nul doute les traces de sa désorganisation. Elle se proposa donc pour aider les malades, faire son travail... Peut être même, la possibilité de trouver un vaccin en "stérilisant" les spores de la maladie. Mieux elle travaillait dans ce genre d'environnements, mieux elle aurait les possibilités de trouver ce qu'elle cherchait. Et tous les sarenraéites qu'elle connaissait devait se trouver là bas.

Elle se demandait comment se portaient les criminels qu'elle soignait auparavant à même les tables sales. Avec tous ces chamboulements, aucune idée d'ou ils pouvaient traîner... Mais elle ne faisait pas de soucis sur ce point là : si ils avaient besoin d'elle, ils sauraient comment la trouver. Et qu'elle ne refuserait pas, comme à son habitude. Ou étaient les grandes pontes diabolistes et Abadariennes dans cette période de disette? Sûrement dans mon c*l, comme à leur habitude! se fit-elle comme réflexion poétique.

Passer sur la tombe de son père était une étape obligatoire pour elle. Le souvenir de la première personne qu'elle n'avait pas pu sauver. Qu'il soit au paradis ou en enfer à cuver son vin, cela restait son père pour elle. Fleurir sa tombe une deuxième fois de l'année ne lui ferait pas de mal. C'était nécessaire à son équilibre.

Et enfin, passer du temps au quartier des Drakes. Avec de beaux paniers garnis de nourriture et de vin. Bellevara ne comptait pas être invitée, mais carrément s'inviter. Toutes ces personnes qui avaient été à ses côtés, de grands héros des temps modernes... Elle ne les connaissaient tout simplement pas. Et pour la suite, c'était important de savoir autant leurs qualités que leurs défauts.

Modifié par un modérateur samedi 9 juillet 2022 12:20:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Travail, Foi et Paire de Claques

Bellevara félicitait toujours ses patients quand ils avançaient bien.

« Vous travaillez très bien sur vous-mêmes vous savez! Il y a quelques semaines j'aurai crut vous ramasser à la petite cuillère. ET LA! Je suis contente que vous alliez mieux. On peut dire que désormais vous n'avez... des "problèmes normaux". Qu'on dit aussi "d'urgence moyenne". Le plus dur a été passé.

Je ne peux pas faire grand chose pour votre deuil : seul le temps permettra d'aplanir les sentiments. Vous semblez un peu perdue sur le plan personnel, et même si les cauchemars se tassent... Est-ce que vous avez déjà pensé à une personne pour vous aider au quotidien? » Proposa Bellevara dont il avait fallut deux coussins épais pour qu'elle fasse confortablement le tirage, avec toujours cette carte de l'Eclipse sous les yeux.

« Force est de constater que vous vous en sortez mais de justesse dans votre travail... Vous faîtes le travail de dix hommes... Ce qui est déjà un grand exploit. Vous êtes une battante. Mais même les plus affinées épées ont besoin d'un bouclier des fois. Est-ce que vous connaissez une personne de confiance qui pourrait vous aider dans vos tâches? Ne serait-ce que vous alléger d'une heure ou deux par jour. Peut être songer à amener des personnes de votre famille à vos côtés?

Ce qui m'inquiète à l'heure actuelle dans votre traitement c'est que l'énergie que vous déployez au quotidien, aussi royale soit-elle, serait humainement impossible à tenir sur la longueur. En cas d'autres coups durs, ou si votre corps et votre esprit lâche, il vous faut une roue de secours "morale". Je ne sais pas comment ça fonctionne au niveau de la royauté, mais quand la boutique de ma famille florissait, nous avions moultes apprentis et de couturiers voulant parfaire leurs arts. Est-ce possible pour vous d'au moins songer à chercher quelqu'un?

Sinon est-ce que vous avez trouvé des activités qui vous plaisent et vous détendent?  »

Il n'y avait pas non plus de traces de malédictions... ou de magie... Uniquement des symptômes psychologiques. Au fond, la Reine commençait simplement à avoir des soucis comme n'importe quelle personne de ce monde. A échelle royale bien entendu. Et lui faire entendre raison ne serait pas une mince affaire.

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Bellevara n'avait pas chômé et travailla d'arrache pieds jours et nuits pour soigner les malades. C'était une doctoresse hors pair qui n'avait pas sa langue de sa poche, et dotée de pouvoirs de guérison miraculeux. Notamment ses sorts spécialisés pour les malades, et son nombre impressionnant Les jours et semaines s'enchaînèrent, avec une perfection millimétrée. La naine était littéralement débordée, ne réservant ses rdv extérieurs qu'à la Reine tant elle en avait pleins les chevilles de courir toute la journée.

En dons elle offrit la vingtaine de trousses médicales achetées spécialement à l'extérieur pour contrer l'épidémie, et une centaine de pièces d'or à sa famille pour combler les coups durs. « On sait pas encore combien de temps les affaires sont mauvaises... Alors faîtes durer cet argent le plus longtemps possible les filles! On a vécu le pire, on est battantes et on restera des battantes. Pour ça qu'on s'appelle des Tremblementeaux. » Puis elle ajouta avec tristesse. « Je suis contente que papa ne soit plus en vie pour voir l'état de la ville... »

Bellevara était la dernière de ses soeurs à aller régulièrement sur sa tombe, ses autres soeurs y allant pour la fête des morts chaque année. Même si c'était celle de la famille qui semblait l'avoir le plus détesté, c'était aussi elle qui l'avait aimé le plus. Malgré qu'elle conseillait aux autres de faire leur deuil et que le temps passerait tout, sa mélancolie s'était à peine atténuée avec les années. C'était aussi la dernière de la famille à ne pas s'être mariée, alors Bellenine s'était déjà mariée deux fois! La place de Bellevara dans la famille était celle d'une vieille fille pieuse, au caractère aussi attachant qu'exécrable.

Telle exécrable qu'elle avait toujours refusé d'aller sur le marché du mariage. Mais en ces temps difficiles, elle se demandait si elle allait vraiment finir sa vie seule avec juste ses patients... Alors qu'elle discutait de tout et de rien avec ses soeurs, heureuse qu'elle soit en bonne santé, elle lança son râlage. « Raaah j'en ai marre d'être célibataire. N'ya-t-il pas un nain gentil et qui se lave tous les jours dans les parages? C'est pas comme si j'étais difficile hein. Même n'importe quelle personne qui sait? ... La vie réserve bien des surprises. »


Autres downtimes à faire

Modifié par un utilisateur jeudi 28 juillet 2022 03:53:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Travail, Foi et Paire de Claques

« Et moi je suis Doctoresse : mon travail est de vous vous enquiquiner avec des conseils sur votre santé! Si il y a besoin de vous prodiguer des soins contre la fatigue, même tous les jours, je serais là. » Répliqua la naine avec sa franchise habituelle. « Dans tous les cas, votre repos ne peux que s'améliorer. Déjà que vous arrivez à supporter cette fatigue est aussi une amélioration de votre état. Vous progressez bien, très vite même pour la plupart des patients que j'ai eut. Et c'est déjà bien aussi de penser à des loisirs. Laissez le temps au temps... Même si je comprend que votre fardeau est immense. Choisir de nouvelles et bonnes personnes avec qui s'entourer, vous profitera aussi bien personnellement que professionnellement.  »

Elle referma le carnet, mais hésitait à ranger les cartes. Bellevara ressentait un malaise depuis des jours, en repensant à la proposition de la Reine. Venait un peu le temps des concessions.

« A propos de votre décision d'être Médecin Royal... J'aimerai en discuter. » De ses mains gantées par précaution envers l'épidémie, elle déposa ses lunettes ferrées (la vue baissant avec l'âge) sur le casque cornu de médecin de la peste. Le masque bleu et rouge, rappelant les belles couleurs de Sarenrae.

« Je suis désolée de ne pas être arrivée plus tôt. Pour vous aider. Et aider cette ville. J'ai beaucoup prié pour vous et Korvosa. Parce que c'est ma ville aussi. Parce que je regrette de ne pas avoir put faire quelque chose face à Andaisin. Nous autres Sarenéites sommes sensés aider le monde dans ces circonstances là. Nous sommes sensés aider les nécessiteux et contrer le Mal qui sévit.

J'ai passé ma vie à attendre d'être une héroïne. A guérir les blessurs intérieures et extérieures des gens. J'ai attendu l'appel de ma déesse pendant presque un siècle. C'est ainsi que sont les Apôtres des Archanges. Et le jour ou le mal est venu, je n'ai pas pu retourner en ville. Je n'ai pas pu voir comment vous étiez souffrante. Je n'ai pas pu voir les suppôts de la Déesse des Pestes proliférez. Je suis désolée de ne pas avoir put vous aider plus, plus tôt.

Je ne comprend pas les gens qui vous détestent Ileosa. Je suspecte que les rumeurs ont été grossies par Andaisin ou bien d'autres. Car la personne avec qui j'ai discuté pendant toutes ces séances, ne ressemble pas du tout aux rumeurs. Il n'y a pas de mal en vous. Je vois de la bonté, je vois de la force de travail, je vois une Reine qui dédie sa vie entièrement aux autres. Je vois une personne honnête qui mérite des personnes honnêtes à ses côtés.

Pour moi les gens sont les gens. Je ne ferais pas passer les nobles avant les petites gens. Je refuserai qu'on fasse du mal à qui ce soit, même si cette personne est la plus terrible des criminelle. Je ne mentirait pas et dirait toujours ce que je pense, ou me tairait si cela fais du mal à d'autres personnes. Je veux continuer à aider le plus personnes possibles. Je ne veux pas de récompenses autres que le minimum, si vous me donnez plus que de raison, je jetterai ça aux gens qui en ont le plus besoin. Je suis fière d'avoir un vocabulaire de classe populaire, et des manières de poissonnière. »

Elle remit une mèche folle et bouclée dans sa natte épaisse.

« Si ça vous va tout ça et si ça vous arrange. Je peux être Médecin Royale, Drake, ce que vous voulez. Tant que ça vous aide. Pis parce que vous êtes sympathique hein, je vais pas vous mentir. Si c'était quelqu'un d'autre je serais resté sur mon non. »

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Mauvaise langue, très mauvaise langue. Bellevara put constater que face à des catastrophes, bien des gens étaient capables de se serrer les coudes. C'était pas la première crise qu'elle gérait dans sa vie. Ce serait pas la dernière non plus. Elle était même surprise d'être plutôt en bonne forme malgré tout le travail et toutes ces pressions à cause de l'épidémie. Rodée, dure comme un roc. C'était toujours ce qu'elle avait été. Et ça continuerait encore longtemps, vu sa constitution de titan.

D'autant que ce conglomérat de médecins serait parfait pour passer des petites annonces! Se mettre en concubinage avec un confrère serait un gain de temps immense, ou un parent d'un médecin, faciliterait pas mal les choses. L'espoir fait rêver comme on dit.

Bellevara était heureuse que la situation s'arrange pour sa famille, elle avait élevée ses petites soeurs comme une mère et avait pris sa place quand sa propre mère était partie. La matriarche de la maison. Celle qui organise tout. Partir de chez elle avait été un déchirement, elle avait eut l'impression d'abandonner tout. Mais elle était encore plus heureuse maintenant, en voyant que tout s'arrangeait avec le temps. La naine avait toujours été très fière de sa famille. Elle aurait trouvé des qualités même à feu son père pochtron.

La discussion de ses soeurs la fit éclater de rire, un de ses rires gargantueuses qui s'entendaient jusqu'en bout de la rue.

« BWAHAHAHAHA je m'en bats les **** c'est vrai! Cette ville est remplie de sacs à merde de rats enragés! » Bellevara n'infirma pas les paroles de ses soeurs : après tout chacun avait ses opinions. Mais les rumeurs sur la Reine l'intéressaient. « Ca fait aussi longtemps que c'est des tas de purins sous son règne? Ca me paraît quand même gros les catastrophes à elle toute seule... C'est une p'tite dame toute fine et toute fatiguée. Elle serait vraiment capable de faire tout ça? »

Modifié par un utilisateur dimanche 7 août 2022 23:48:44(UTC)  | Raison: Non indiquée