14 Desnus 4716 - dans la matinée, rives de l'Iseld
Longacre


Les préparatifs de leur expédition allaient bon train, mais pour l'heure, Lucretia n'avait pas encore pris ses marques. Voyageuse, elle était habituée à découvrir de nouveaux lieux, mais il fallait toujours un temps d'adaptation pour s'habituer aux enjeux et contraintes de la mission en cours.

Pour l'heure, Symphonie, la strix, voulait lui parler, et autant discuter dans un décor un peu moins formel que le temple d'Asmodéus. La taverne de l'Arche et l'Alouette, seule taverne ouverte de la ville, était un bon endroit pour s'arrêter un boire un verre. Et la tenancière, Fordaneil Cembers, était des plus accomodante. Lucretia ignorait pourquoi, mais peut être essayait elle juste de se faire bien voir des autorités?

N'ayant rien d'autre de prévu, Praetoria avait décidé de s'inviter également dans la conversation, et avait décidé de garder une bouteille sur la table, en étant déjà à son second verre.

Aanara descendit de sa chambre avec Sigmund pour prendre un peu l'air et y trouva Lucrecia, Symphonie et Praetoria en train de discuter. Elle ne voulait pas déranger, mais devait dire quelque à la strix. Aanara avait l'air un peu fatiguée, avec des cernes.

« Bonjour les filles. Désolée de vous déranger, mais j'ai quelque chose pour toi Symphonie. » Elle lui tendit un rouleau de papier.
« C'est le parchemin dont on avait discuté. Tu pourras l'utiliser pour retranscrire le sort dans ton livre à formule. Ça soulagera mon mental d'avoir un sort de moins à lancer pour toi. » dit la samsaran froidement. Elle se tourna vers la druide sans attendre un remerciement de la strix qu'elle jugerait superflu.
« Lucretia ? Puis-je vous demander un service ? Je vais devoir barrer le bateau, mais je n'ai pas fait cela depuis un long moment et je pensais fabriquer un objet qui pourrait m'aider à mieux le barrer. Sigmund va être en charge de cela car je suis sur un autre projet plus important. Par contre, il n'a pas accès aux sorts qui seraient utiles pour cet enchantement. Pourriez-vous l'aider ? Je sais que je demande quasiment une journée de votre temps, mais je serais prête à rembourser dans le futur en ne demandant pas ma marge sur mes services pour un objet. Qu'en dites-vous ? »

Les yeux effrayés de Lucretia se braquèrent sur Praetoria lorsqu’elle lui répondit. Une échappatoire ! La druidesse s’engouffra dedans dès qu’elle le put.

« Rappelle moi de ne jamais te défier à ce jeu…
De la prévoyance hein ? Et… que prévois-tu pour la suite de cette journée, au juste ?  »

Déjà rassurée -et calmée- par sa bêtise, Lucretia se demanda si elle n’allait pas reprendre un verre, elle aussi. Puis arrivèrent Aanara, Sigmund et leur proposition. Une autre échappatoire ! Fantastique ! Elle pouvait non seulement se rendre utile -quelque chose de maladivement recherché par la druidesse- mais elle pouvait également rebondir sur un autre sujet de discussion, et pas des moindres. Et l'appui de Praetoria en la matière était quelque de chose de précieux pour la druidesse, à un point qu'ils ignoraient sûrement. Le commerce et son marchandage était une chose qui l’avait toujours fasciné dans les sociétés civilisées. Une partie d’échecs dans laquelle mots et compétences étaient des pions.

Elle réfléchit un instant, pensive… Selon ce schéma de pensée, la proposition d’Aanara était des plus intéressantes… et pouvait éventuellement mener à d’autres transactions futures, si tout se passait bien.

« C’est une offre généreuse de votre part, il est difficile de trouver un enchanteur talentueux. Avec plaisir, si je peux vous être utile… Et qui sait, peut-être que si ma prestation vous convient, nous pourrons de nouveau faire affaire à l’avenir ?  »

Puis elle désigna Praetoria du doigt.
« Pour "l’objet", voyez ça avec elle. Elle n’osera pas demander, cette bourrine.
Parce qu'elle parle de mes "talents", mais vous devriez l'y voir... »

Deadline - Thème Symphonie

« Moi aussi j'aime les tables! » S'exclama la strixe toute sourire. « Les humanoïdes s'installent dessus pour manger, alors que je considère ceci comme des transats. On peut se cacher en dessous et grignoter les pieds des autres krihih. C'est très drôle de voler les chaussures lors des dîners aussi. Ah, et je vois de plus en plus de l'alcool ces temps-ci. Ca doit être à cause des "bonnes fréquentations"? » Dit-elle d'un air malicieux.

Elle remercia Dame Aanara avec son "merkroui" habituel, sachant qu'elle allait sûrement passer le reste de la journée à préparer cette potion de vol. Mais restait un peu de logistique dont elle espérait se débarrasser, ou tout du moins recycler.

« Dame Aanara est une magicienne de très grand talent! Elle est très intelligente et efficace! J'ai eu des superbes manchettes, ça me fais toute une garde robe de poche! D'ailleurs Dame Aanara, savez-vous si certaines cendres sont profitables pour la magie? J'aimerai vous montrer ce que j'ai récupéré après, si vous le souhaitez. Ce serait dommage que cela se perde... »

Symphonie parlait bien entendu des cendres de la ganzi, mais difficile de savoir exactement ce dont elle parlait sans avoir appris l'histoire de la récolte de l'âme de la condamnée. Comme elle savait souvent la samsarane pressée, un non ou un oui suffirait pour qu'elle apporte l'urne plus tard.

Après avoir regardé longuement ses deux interlocutrices tout en sirotant son vin doux -et demandant à ce qu'on lui apporta des appéritifs, elle entreprit de souhaite la bienvenu aux nouvelles arrivantes.

« C'est très agréable que vous soyez toutes deux là et venez rejoindre le groupe. Plus on est de fous moins on a de céleri. Krouhi! La prochaine mission sera un peu plus tendue que celle de Longrace. Ici est une zone qui a été d'abord pacifiée par les Vautours, puis nous nous sommes chargés du reste du travail. Son Eminence travaille sur l'aspect religieux, je travaille pour rappeler qui commande et surveiller les moutons noirs, Dame Aanara de s'occuper de la magie et de ses objets, et enfin Ser Ozran et la tieffeline Quatre en première ligne.

Je ne vais pas répéter ce qui a été dit en réunion, mais si vous avez des questions, même bêtes à poser, n'hésitez pas. Les murs ont des oreilles, mais vous pouvez discuter de façon générale. Nous nous connaîtrons petit à petit de toute façon.

Pour ma part j'aimerai bien savoir quand vous êtes arrivées jusqu'ici... Comment vous avez rencontré votre employeuse... Ca m'intéresse vraiment. » Offrit-elle des yeux rondelets et très curieux; la pupille des strixes pouvant apparemment s'agrandir d'une façon peu commune. « Plus encore à propos de toi Lucretia! J'ai entendu que tu étais une druidesse des maladies, quelque chose comme ça? Je travaille parfois en alchimie, sur des composants permettant de désavantager mes adversaires. Et toi Praetoria? Tu as parlé de pouvoirs "spéciaux" eux aussi? Je suis très très intéressée aussi! »

Symphonie trépignait sur sa chaise, très heureuse de rencontrer de nouveaux membres pour l'équipe. Depuis quelques jours son moral semblait presque à son maximum entre l'interrogatoire, l'exécution, avoir vu le Juge, ainsi que savoir que les tieffelines les accompagnaient.

Un petit sourire naquit au coin des lèvres de Lucretia tandis qu’elle répondait à Praetoria.
« A ton avis ?
Et oui, je vois l’idée… Il faudra sans doute quand je donne quelques petits conseils à cette personne dans ce cas… »

Puis la druidesse regarda l’enchanteresse s’éloigner, et écouta silencieusement ses deux autres compagnes, sirotant sa boisson. Elle avait toujours beaucoup d’affection pour ce que l’on pouvait boire de raffiné ou de sauvage au sein de ces sociétés civilisées, ce n’était pas quelque chose dont elle se laissait ! Si elle s’écoutait et qu’on la laissait seule, elle pourrait vider le stock de l’auberge en une bonne journée se disait-elle.

Les questions de la strix étaient pertinentes, mais Lucretia laissa Praetoria parler la première, ne sachant ce qu’elle souhaiterait révéler ou non de leur passif. Finalement, sa compagne donnait suffisamment d’informations pour se faire une bonne idée de la chose.

« Il faut dire que je ne crois pas au crime parfait… On finit toujours par se faire remarquer. L’essentiel, c’est d’avoir une longueur d’avance et de savoir tirer son épingle du jeu à ce moment-là. Et c’est ce qu’on a fait.

Pour répondre à ta question Symphonie… une druidesse des maladies… ce n’est pas tout à fait ça, même si je comprends la raison de cette appellation… C’est vrai qu’à titre personnel, j’aime bien… les petits organismes… Je ne vois pas pourquoi la vie devrait être compartimentée. C’est typiquement… "humain" de vouloir mettre chaque chose dans une case… » expliqua-t-elle timidement, rapprochant l'index d'une main vers l'index de l'autre.

Puis elle jeta un œil à leur compagnonne de table.
« J’aime bien aussi les gros mammifères hein, regarde ! » se moqua-t-elle, désignant Praetoria.

« Au sein de mon Ordre Druidique, disons que… nous respectons la vie, l’existence, sous toutes ses formes. Et en cela, nous sommes déjà très différents des autres druides que tu as pu voir.
Hum… pour te donner une image, je dirais qu’un druide rend grâce à la vie, tandis que j’admire l’ensemble du cycle. La mort, et par extension la non-vie... sont aussi la vie… d’une certaine manière. Mais je sais que cette philosophie est difficile à appréhender…

Et toi alors ? Comment t'es-tu retrouvée dans cette histoire ? »




Lucretia se retourna vers Praetoria, voyant que celle-ci hésitait à se dévoiler.
« Regardez comme elle en est fière de ses capacités… Allez, montre les, je sais que tu en meurs d’envie. Et puis, en fait la surprise sur un champ de bataille, ce n’est pas très prudent, tu risquerais de captiver toute son attention…  » incita Lucretia, contente que les talents de Praetoria intéressent Symphonie.

Modifié par un utilisateur mardi 9 mars 2021 15:48:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Praetoria croisa les bras, l'air faussement faché.
« Grosse...!!? Athlétique, je te prie! »

Le récit de Symphonie sembla rendre Praetoria pensive, même si elle ne se départissait pas de son sourire et écoutait avec attention.
« Je comprends le sentiment. Ma mère était une vétéran de l'armée impériale, quelque part, j'ai aussi été élevée pour protéger l'Empire. »

La mention du pesh lui arracha un franc éclat de rire, en revanche.
« Ahahahahaha! Aucune chance! Le pesh est un anesthésique, aucune chance que qui que ce soit en ai l'usage à Nidal. Non, nous traffiquions du Verre d'Ombre, une substance pas très éloignée de l'obsidienne. Apparemment, ça porte de la magie... »

Lorsqu'elle termina sa tangente alchimique, Praetoria lui apporta gentiment la suite.
« Je crois que vous parliez de comment vous étiez arrivée dans cette équipe? »

Deadline - Thème Symphonie

La strixe explosa littéralement de rire, ne pouvait se contenir sous les paroles du "chichon de pesh". Elle eut du mal à revenir, devenue un peu trop rouge. Et la remarque sur le poids de Praetoria ne l'aida pas non plus à reprendre son calme.

« KrrRRRRR! KRRRR! Krsh! » Se moucha-t-elle sur un beau lin brodé d'un magnifique S et d'un magnifique O. Puis elle recommença ses piapiapa, un véritable abysse de paroles.

« Oh la la l'arrivée dans cette équipe! Déjà j'ai eu l'impression que la plupart du groupe n'avait pas très envie d'obéir à qui de droit. Ca m'est assez choquée au début, puis j'ai un pu plus compris leurs motivations. Dame Aanara et Son Eminence ont plus coeur à leurs propres plan qu'à protéger qui de droit. Mais bon, c'est ce qui fait leurs charmes. Ser Ozran est ce que j'appelle un "Chevalier basique" ni plus ni moins. Et puis Quatre est chouette, elle est du même acabit, mais en beaucoup mieux -un beau pelage tigré après tout!

Ils n'ont pas du tout appréciés mon arrivée... Et avaient décidés de m'ignorer et de ne rien me donner à faire. Alors j'ai dû cravacher pour les enquiquiner et les forcer à me donner des responsabilités. J'ai beaucoup crié sur Son Eminence -nous avons faillit en aller aux mains plusieurs fois, mais avec le temps j'ai compris que c'était une très charmante personne et qu'il considérait que... hm... Je suis "utile" et c'est déjà bien je pense.

Vous savez les nobles vivent parfois sur un autre monde que nous. Même si son second a une de ses moustaches... Krsh! » S'empêcha-t-elle d'aller trop loin dans ses bêtises. De toute façon ces robes cléricales ne sont pas assez moulantes à mon goût...

« J'ai faillit me battre contre Ser Ozran aussi, mais ont a deux mauvais caractères. Du coup ça fais des étincelles. Je préfère l'ignorer, sauf lorsqu'il me donne du jambon sec. Je n'ai pas trop bien compris comment les choses se sont adoucies, mais en tous cas ça va beaucoup mieux... Je ne sais pas trop si on peut les appeler "collègues" à la rigueur "connaissances"... L'on travaillent ensembles, mais on ne fais pas grand chose à côté... Du coup ça me rend un peu triste. Mais ils sont vraiment compétents sinon, du coup j'imagine que c'est un mal pour un bien! Et puis je pense que la période n'aide pas non plus à plaisanter. »

En discutant avec les tieffelines, Symphonie comprenait un peu mieux quand il fallait se taire. Par exemple lorsque la druidesse qui paraissait sur un autre "temps" que les personnes présentes. La voix languissante et par à coups de la druidesse fascinait un peu la strixe; elle espérait finir les phrases avant que celles-ci se terminent, et cela lui cause une particulière frustration.

« En effet je suis une alchimiste... Mes travaux ne vont pas jusqu'au deuxième palier d'extraits, mais ça ne saura tarder dans les prochains mois je pense. J'ai un projet de plumes colorées et permettant de réfléchir la lumière... mais égalament se fondre dans les objets comme la peau des caméléons... Et un autre pour avoir un serviteur à ma guise -et selon mes goûts, pour m'aider dans mes potions et la vie de tous les jours. Je le voudrais humanoïde, mais reproduire le corps d'une créature est extrêmement complexe. Même celle d'un simple humain. Mais je veux quelque chose de bien plus agréable à regarder. Je songe de commencer sur des oiseaux, notamment des paons noirs. Les mettre en incubation afin de modeler leur esprit suffisamment chimiquement pour en faire de parfaits loyaux petits soldats.

Parler des fongus vaudrait des livres entiers -des encyclopédies! Et je les utilise pour tester la toxicité de mes breuvages. Déjà premièrement car mon organisme supporte trop fortement la plupart des ingrédients alchimiques -il me faut donc généralement quintupler les doses. C'est comme ça que je re-vérifie l'exactitude de mes formules. Même si ce n'est pas une science exacte. Comme ce sont des plantes qui réagissent très facilement à leur environnement et poussent très bien, ce sont des morceaux du vivant... Qui me permettent de tester lorsque je n'ai point de cobaye à côté.

J'essaye bien entendu mes préparations sur moi-même! Et je les trouvent absolument délicieuses, elles ont souvent des effets inattendus! L'étude de la nature et de ses lois me permettent de réfléchir beaucoup mieux aux effets de mes potions. Les cataplasmes et produits contre les affects du corps -maladies de l'esprit ou bien du physique, sont tout à fait fascinants. Ils intègrent des mélanges de végétaux, de minéraux, et parfois d'animaux. Leurs effets se multiplient, ou bien s'annulent, ou bien donnent autre chose. Administrés aux patients ça fait parfois des étincelles! Formidable, tout à fait formidable...

Mes travaux se font aussi sur la cosmétologie! Depuis l'aube des temps les populations humanoïdes recherchent à se parer et s'admirer dans l'eau claire! Et ceux-ci peuvent être fabriqués avec des composants entièrement alchimiques! Et je les trouvent beaucoup plus efficaces, loin du rouge à lèvres au cyanure ou de la poudre crayeuse destructrice de visage. Le renforcement et le traitement de la peau est d'autant plus important lorsqu'on y incorpore des produits étrangers -une hyène parfaitement stricte y requise, ainsi qu'une parfaite organisation sur le nombre de couches et sous-couches. Et pour cela, il faut analyser la peau du patient et comment elle réagit à chacuns des composants proposés. »

Symphonie était un peu surexcitée sur sa chaise, grattant ses petites griffes sur le plancher, ayant parlé de ses sujets préférés.

Praetoria sembla hésiter, mais puisque la conversation se poursuivait, elle préféra laisser les possibles démonstrations de ses talents d'athlète pour plus tard. Le récit de Symphonie lui arracha un sourire.
« On dirait que ça n'a pas été facile tous les jours! J'ai pas l'habitude de vraiment travailler en équipe, en dehors de Lucy, bien sûr. J'espère qu'on arrivera à s'entendre. Mais honnêtement, je pense qu'on a pas de raison de ne pas faire une bonne équipe! »

Le commentaire de la Strix sur la période arracha un petit rire à la moniale.
« Quoi? La période ne prête pas à plaisanter? Vraiment? Pourtant, on ne s'amuse jamais autant que pendant une petite guerre civile, si? »

L'alchimie ne semblait pas être la tasse de thé de Praetoria, mais la guerrière en robes noires était tout de même curieuse.
« Tu essayes ça sur toi même? C'est pas risqué? Enfin, j'imagine que tu sais ce que tu fais, mais je sais de quels ravages ce genre de chose est capable...et comme je te trouve sympathique, j'aimerai autant que tu restes en un seul morceau. »

La mention de la cosmétologie piqua son intérêt, et elle se rassis correctement, attentive.
« Ah, ben tiens...justement, peut être que j'aurais besoin de tes services. Il se trouve que j'utilise de la peinture de guerre quand l'envie m'en prends, mais c'est une plaie à enlever, et j'ai toujours du mal à trouver les bonnes teintes. Tu penses que tu pourrais améliorer le produit de base? »

Lucretia ramena la conversation sur un sujet plus sérieux. Praetoria n'avait jamais été du genre à véritablement philosopher. Elle avait un but, et pour le reste, elle prenait les circonstances comme elles venaient.
« Hum...peut être que tu as raison, Lucy...après tout, nous obéissons parce que nous savons que c'est notre meilleure option...Ou pour faire court, notre employeuse, Sa Majestrix, est la mieux à même de nous aider.

Et cela dit, j'irais plus loin que toi, Lucy. Non seulement les différences sont importantes, mais je pense que c'est aussi ce qui fait la forme d'une escouade: le fait de pouvoir nous couvrir les uns les autres et de disposer de talents très différents. Ca nous évite d'être pris en défaut. Par exemple: si tu n'avais pas été là, je ne pense pas que je me serais remise des séquelles de la maladie. »

Praetoria croisa les bras, s'appuya contre le mur derrière elle et écouta l'explication alambiquée de Symphonie sur la cosmétologie. Elle n'était pas une spécialiste, mais elle appréciait les avantages et l'intérêt d'une apparence frappante. Et de toute évidence, la strix avait soigneusement réfléchi au sujet. Assez pour retenir l'attention de la moniale pourtant un peu volatile, en tout cas.
« Je vois...On peut dire que vous y avez réfléchi. Et bien, oui, des peintures de guerre. Je vous montrerai, mais il me faudrait un miroir pour faire ça correctement.

Ce n'est pas très différent de ce que vous évoquiez, cela dit! C'est une question d'intimidation. Pour pouvoir inspirer la crainte, il s'agit qu'on se rappelle de vous. Et sur un champ de bataille, quoi de mieux qu'un visage peint de manière terrifiante pour attirer le regard et murmurer la peur?

En tout cas, c'est ce que m'a mère m'a appris. Mais je n'y tiens pas au moins d'aller avaler des décoctions non testées et risquer mon oesophage, merci bien! Je tiens à ma capacité à boire si je le désire! »

La curiosité de Symphonie lui fit perdre son sourire, et elle étrécit les yeux.
« Oh, c'est le moins qu'on puisse dire...Lucretia est une amie. En fait, actuellement, la seule que j'ai....et elle pourrait aussi bien être la soeur que je n'ai jamais eu, en ce qui me concerne. Mais sans elle, je serai pas allée loin. Est ce que tu as déjà entendu parler de la Caresse Ombreuse, Symphonie? »

Deadline - Thème Symphonie

La strixe avait le même avis sur la "question" de terroriser ses proies sur le champs de bataille, avec quelques nuances cependant.

« C'est fort dommage que j'ai un miroir tout à fait mignon dans mon sac... krou? Et surtout, ce qui perturbe ardemment les nobles... Et qu'une petite strixe telle que moi, ait plus de moyens qu'eux. Que je sais mieux me maquiller, m'habiller, m'exprimer qu'eux. Et cela leur rappelle ou se trouve leur place : personne n'est irremplaçable.

Pour les vilains, cela leur rappelle qu'une personne avec des compétences trouvera toujours sa place, si ce n'est qu'ils pourront l'acheter grâce à leurs actes et leurs paroles. En plus d'être complètement perturbés qu'un "animal sauvage" se balade avec des froufrous.

Je ne suis jamais allée sur un champs de bataille, ce n'est pas mon but. La vie elle-même est un champ de guerre ou je suis toujours en totale représentation. La bataille commence de mon lever jusqu'à mon coucher, si ce n'est encore plus tard... Terroriser les gens, après tout, est un formidable métier.

Cependant, j'ai l'impression de passer de plus en plus de temps près des lignes. Il faudrait que j'étudie les peintures de guerres un peu plus en détail; un spectacle doit se préparer au mieux. N'hésites pas à me montrer si tu as un peu de temps Praetoria! J'ai normalement tout ce qu'il faut. »

La remarque de la moniale sur l'alcool fit glousser la strixe une nouvelle fois. Symphonie avait toujours été très bon public, mais malheureusement les agents Thrunes n'étaient pas très portés sur les blagounettes. « S'habituer aux concoctions prend beaucoup de temps. Cela se fait petit à petit. Au final, la chair peut supporter beaucoup de choses... L'esprit guérit un peu moins vite malheureusement. »

La femme-oiseau ne rebondit pas sur la mère de Praetoria. Pour elle, c'était un sujet douloureux. La seule figure maternelle qu'elle avait vu, avait tenté plusieurs fois de la tuer ou de se débarrasser d'elle. Jamais elle n'avait reçut une quelconque marque d'affection maternelle, à peine la caresse que l'on donne à un chien. Ou le coup de tapette mouches que l'on réserve aux insectes.

Mais le problème "Mandragore" est désormais de l'histoire ancienne. J'ai arraché la mauvais herbe.

« J'imagine qu'au vu du nom "Caresse Ombreuse" ça ne m'a pas l'air d'être une pratique sexuelle, ou bien je me trompe? » S'exclama-t-elle malicieusement.



Symphonie ne comprit pas trop la remarque de Lucrétia sur son alchimie. Que "cela expliquait des choses". Quoi comme choses? « Krrrou? ... » Roucoula-t-elle interrogative la tête sur le côté.

Le silence de la strixe se fit encore plus lourd sur le sujet de la guerre. Depuis longtemps, elle exerçait une guerre qui n'avait pas de chapitres dans les livres, pas de lignes sur les écriteaux publics, pas de mots sur les bouches ouvertes. Une guerre qui se repaîtrait de l'écoute au milieu des silences. Et le fait que tant d'humanoïdes s'agitent signifiait quelque part, son personnel et cuisant échec. Qu'elle avait faillit à ne pouvoir éliminer les graines d'un chaos se renouvelant sans cesse.

« Dans cet abysse d'ennuis et de souffrances perpétuelles qu'est cette existence mortelle, à sans cesse courir après nos propres désirs, seuls quelques êtres comptent plus que tout. Le reste du monde pourrait être à jamais détruit dans les flammes que cela n'aurait aucune quelconque forme d'importance. Seuls les êtres qui nous font vibrer, comptent.

C'est tout du moins ma philosophie... Et du coup, cette Caresse Ombreuse? »

Modifié par un modérateur jeudi 8 avril 2021 18:41:43(UTC)  | Raison: Non indiquée