Deadline - Thème Symphonie

La maladie dont parlait Praetoria fascinait particulièrement Symphonie. Elle se rappelait, dans ses souvenirs idéalisés, de comment elle avait rencontré Sa Majestrix. Faisant naître un sourire séditieux. Mandragore lui avait raconté comment elle avait opéré des changements sur l'immérité de son enfance et l'image du "méchant maître" baignant sa flaque de sang, cela, comblait toujours de bonheur la strixe malgré les années.

« J'aurai pu mourir anémiée dans une cage si Ma Maîtresse ne m'avait point tendue la main... Mon ancien maître n'avait jamais été à la hauteur de mes attentes. Il l'a payé amèrement. Rares sont les personnes capables de s'occuper de jeunes strixes, il me fallut plusieurs mois pour compenser le manques de vitamines. C'est pour cela que j'ai les muscles si faibles. Parce qu'un stupide humain avait peur de mes crocs, n'osant même pas jeter une gamelle au fond de ma cage...

Tant que l'on satisfait les maîtres, l'ont peut avoir tout ce que l'on souhaite. Mais l'échec n'est pas acceptable. Deça en vaut la splendide chandelle. La punition d'une vie entière de souffrances est bien plus sordide qu'une simple euthanasie, n'est-il pas? »

Sans compter les cicatrices.

« Pour tout dire... Et parler de façon plus "légère". Vous ne trouvez pas qu'il y a de plutôt beaux mâles qui traînent dans le coin? Dame Aanara n'est pas trop portée sur la chose, donc difficile d'avoir des papotages. Avez-vous eu l'occasion de contempler quelques attraits?
J'espérais opérer une sorte de ... "classement". Liste des plus beaux mâles et femelles de Longrace. Qu'en pensez-vous? Surtout que puisque vous venez d'arriver, je pense que votre jugement parfaitement neutre pourrais-tu éclaircir cette question extrêmement importante : qui est la plus séduisante personne dans cette ville? »

Espéra changer de discussion L'Oiselle tout en opérant son humour incomparablement séditieux. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait point opéré ses farces... ayant déjà une petite idée en tête de comment elle pourrait tourner en bourrique quelques personnes dont elle espérait bien avoir l'attention...

 
Lucretia laissa son amie parler de la maladie qui lui avait déjà tant coûté. Au final, même si c’était la flétrisseuse la spécialiste de ce genre de choses, elle était loin d’être la première concernée. Alors autant laisser Praetoria briller. Puis elle écouta attentivement Symphonie, un air surpris sur le visage. Lucretia n’avait pas l’habitude de l’esclavage, et le tolérait encore plus difficilement. C’était, selon elle, une notion contre nature. De nombreuses espèces en utilisaient d’autres comme de serviteurs, ou certaines encore étaient parasites. Mais l’esclavage était une notion propre aux humanoïdes.

«  Certes…  » répondit simplement Lucretia à la question d’une vie de souffrances.

Mais lorsque la strixe posa sa prochaine question, Lucretia recracha son verre, songeant avoir mal compris. Elle cligna des yeux, puis entendant la réponse de Praetoria, se dit qu’elle avait finalement bien compris.

«  Grm… Même chose pour moi, je ne suis pas forcément la mieux placée pour juger de… l’ensemble de ton classement.  »

Puis elle se retourna vers Praetoria, un rictus au coin des lèvres, en profitant pour la scruter, puis fit de même avec Symphonie.

«  C’est vrai que tu es pas mal… Tout comme notre amie l’Oiselle… Comment vous départager ?  » taquina-t-elle.

Praetoria croisa les bras et se pencha en avant sur la table; jetant un regard à Symphonie avec un sourire confiant.
« Oh, je suis bien plus que ça! C'est juste ce qui est le plus confortable à exprimer pour moi...mais la beauté est quelque chose de subjectif, après tout!

Et ça tombe bien, je suis capable de m'adapter! »

La moniale ne retint pas un sourire canaille.
« Alors? Est ce que je gagne? »

Deadline - Thème Symphonie

« Je suis bien d'accord... Toutes sortes de beautés traînassent au Palais. Mais quel plaisir d'aller mener dans ses filets une oie blanche tout juste sortie de l'oeuf? Quelle sorte de satisfaction y-a-t-il ouvrir un paquet cadeau mais ne trouver que du vide à l'intérieur? A quoi sert un joli minois qui ne sait même pas utiliser sa langue correctement... »

Le but de Symphonie n'était autre que gêner encore plus Lucrétia au possible (ainsi que le reste de l'assitance), insistant bien entendu sur les détails graveleux. Petit sourire aux dents piquantes en prime. Après tout cela faisait plusieurs semaines qu'elle ne s'était guère amusée à provoquer de manière indécente son prochain. La strixe repoussa la proposition de Praetoria d'une main, ayant déjà son idée en tête depuis longtemps.

« Je ne suis pas désolée... Mais je vote pour Maranne. Très petite, très mignonne, très intelligente... Un véritable mystère. Petites lunettes et chevelure en pagaille... Ah. Sincèrement, j'adore. En plus le métier de majordome a quelques attraits je pense.

En deuxième choix je dirais ce cher Inquisiteur Ludoviro... Une beauté dure, implacable. Indomptable. Une esprit cartésien, une barbe parfaite. Une toge parfaite. Qui n'aimerai pas se faire fouetter pour avoir été une méchante croyante? »

Sur ces entrechats, Symphonie éclata d'un gloussement machiavélique.

« Mais patience... Si nous sommes triomphants un peu plus tard... Sûrement que les routes se rouvriront, et les candidats potentiels. Ce n'est qu'un projet à l'heure actuelle... J'y travaille. Et pour la fête de la victoire, je compte créer un petit stand de maquillage. Merveilleux n'est-il pas? Il faut que je trouve les lots pour les vainqueurs... Krihihihi.

D'ailleurs êtes-vous plutôt des sortes de... Personnes expérimentées? Pour l'aventure bien sûr. Les combats, marcher sur les chemins, rencontrer les bonnes personnes. Ce genre de choses? Pour ma part c'est la première fois que je sors en groupe, et uniquement en tant que moi-même, du coup je suis curieuse...

Voyagez-vous seules, dans des sortes de caravanes? Quels pays avez-vous visités? »

La druidesse ne répondit pas tout de suite à la strix, déglutissant. Elle ne savait pas si le fouet était une… coutume fréquente parmi ces gens-là. Une coutume… dont elle ne saisissait pas encore pleinement les tenants… Sauvée des orties par Praetoria, Lucretia se délecta d’un rictus satisfait.
«  Comme elle dit. Ne connaissant pas ces personnes, je ne peux pas voter impartialement…  » répliqua-t-elle.

Le changement de sujet fut accueilli comme un bol d’air frais. L’espace d’un instant, elle s’était déjà vu… enfin… et puis… cette histoire de fouet…
Elle secoua la tête et reprit aussitôt de la boisson, oubliant de remercier l’aubergiste pour la rapidité de son service.

Elle laissa Praetoria conter leurs voyages, n’intervenant que lorsque celle-ci lui posa une question.
«  Oh tu sais, si c’est pour toi, je veux bien supporter la chaleur…  »
En temps normal, elle aurait sans doute insisté sur la chose, potentiellement emprunte de sous-entendus, mais pour l’heure, c’était purement involontaire de sa part.

«  C’est vrai que jusqu’à présent, j’ai surtout suivi Praetoria... Et je pense aussi pouvoir dire qu’on se débrouille plutôt bien… Mais plutôt que de beaux discours à se faire briller le fignard, j’imagine que nous voir en action serait une bien meilleure façon pour nous de vous montrer notre "expérience".  » précisa-t-elle d’un ton cynique.

«  Mais sinon oui, Praetoria marque un point, les curieux, c'est rarement bon pour les affaires... Je préfère le voyage en petit comité pour ma part. D’une part, c’est plus convivial, et d’autre part, je préfère voyager avec des gens de confiance. Et vous ? Qu’avez-vous pu voir et faire, au cours de votre vie ?

Si ce n’est pas indiscret…  » s’empressa-t-elle de préciser.

Praetoria sourit à Lucretia.
« Je sais que tu me suivrais même sous le soleil, mais je ne te ferais pas ça! Et puis, avec les rébellions à la frontière de Rahadoum, rien ne dit que notre prochaine mission ne sera pas par là! Même si ça m'étonnerait qu'on en ai fini avec les croisés de sitôt. »

La moniale reporta son attention sur Symphonie, sans se départir de son sourire, mais ses yeux jaunes ne trahissaient que de la concentration et plus de traces d'amusement maintenant que leur conversation dérivait vers des sujets plus sérieux.
« Je dois bien admettre que cultiver mon allure à tendance à faire en sorte qu'on me sous-estime. Vous avez entièrement raison, la surprise est un énorme avantage. L'épée? C'est surtout pour la gallerie, je ne sais pas vraiment m'en servir.

Quand à mon style, je vous montrerai à l'occasion, mais disons que je laisse aussi les approches chevaleresques aux autres. J'admets ne pas avoir la versatilité de Lucretia, cela dit. »

Revenant sur le sujet des croisés, Praetoria fronça les sourcils...
« Vous savez, je pense que vous les sous-estimez. De simples fanatiques manipulés ne poseraient pas autant de problème. Il faut bien reconnnaître qu'ils ont au moins des leaders compétents, sinon l'Empire aurait écrasé cette rébellion dans l'oeuf.

Et ce n'est pas qu'une rumeur, la présence d'étrangers dans leurs rangs est confirmée. La plupart sont Chélaxiens, mais aux dernières nouvelles, il y a des chevaliers indépendants d'un peu partout dans leurs rangs; et des maisons nobles d'Isger, des mercenaires de Molthune et de Kelesh...l'Empire a de nombreux ennemis, et même si aucun n'a déclaré de soutien officiel à cette rébellion pour l'instant, tous cherchent à profiter de l'occasion. »

Personne ne vous épie, à priori.

Modifié par un utilisateur mardi 18 mai 2021 19:06:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Praetoria eu la bonne grâce de paraître un peu embarassée par la remarque de Lucretia.
« Non, je n'irais pas jusque là...faut quand même dire qu'avant l'épidémie, j'ai passé ma jeunesse à donner et recevoir des gnons, et on ne grandit pas avec une mère garde et un père forgeron sans développer une certaine dose de muscles.

Mais n'empêche que tu dois bien admettre que ceux de nos ennemis qui s'attendaient à une brute maniant l'épée ont été généralement douloureusement surpris. »

Praetoria banda ses muscles, faisant saillir des biceps noueux, faisant jouer son impressionante musculature sous sa peau.
« Ce sont de vrais muscles, si jamais c'est c'est ce que tu voulais dire. »

La question des iomédéens ramena son sérieux chez la moniale.
« Hum....c'est vrai qu'une croisade ne paraît pas la meilleure base pour former un système de gouvernement, mais ils ont le soutien d'un bon nombre d'anciens nobles et de vieilles familles tombées en disgrâce dans les territoires qu'ils contrôlent.

Et surtout, qu'on le croit ou non, la présence de Lamecoeur entre les mains de leur leader est clairement un symbole de ralliement. Même si l'épée est fausse, tant que les gens y croient... »

La mention de Rahadoum rendit Praetoria pensive.
« Je n'ai pas d'informations très récentes, mais avec le rappel d'une partie des troupes de Kharijite vers le front, les tribus de Rahadoum ont commencé des raids sur la frontière, en profitant de la situation.

Apparemment, c'est devenu assez violent, mais ça reste secondaire. »

Voyant l’effet escompté qu’elle avait réussi à décrocher à Praetoria, la druidesse était de nouveau de bonne humeur… relativement parlant.
«  Je confirme…  » affirma-t-elle simplement, sachant pertinemment qu’il ne fallait pas sous-estimer Praetoria.

Elle rebondit sur le sujet lancé par Symphonie, car bien que s’y connaissant peu, elle avait toujours eu une certaine fascination pour ce genre de rixe du genre humain.
«  A vrai dire, je pense que ce genre de combat ou de duel s’apparente plus à un loisir ou à un défouloir qu’à un réel combat. Et ça vaut pour les gens du peuple comme pour les bourges. Nous avons toutes les trois connus la réalité du terrain, voire de la rue, et ça n’a aucun rapport. Rien que le fait de savoir sa vie en jeu change toute la donne. Un noble aura peut-être plus d’expérience technique comme vous dites, mais ils n’ont pas l’habitude des blessures. Dans un combat réel, au moindre plantage de couteau, la douleur éclate comme un éclair, la panique prend le dessus et trouble l’esprit, l’adrénaline pousse à agir vite et de manière lourdaude. Je ne miserai pas sur les mêmes personnes.  »


Elle reprit une gorgée de sa boisson, ne mangeant toujours pas, faisant preuve d’un certain ascétisme.
«  Sans vouloir vous manquer de respect Symphonie… ni à vous, ni à Sa Majestrix… nombreux sont les monarques qui ont sous-estimé leurs adversaires, ou à avoir surestimé leur propre force… peu se souviennent des anciens royaumes de jadis… Mais l’imprudence ou la suffisance n’ont jamais mené à de grands résultats…  » répondit Lucretia, n’osant abordé le titre "d’Empire Diabolique sur le Déclin".


La druidesse lâcha un petit soupir quand la question des fleurs fut posée. C’était… une bonne question. Excellente même. Mais elle, enfin, les druides de son ordre en avaient beaucoup souffert par le passé.
«  Faire pousser des fleurs… et parler aux petits oiseaux aussi je présume ?
Non… Disons… qu’il existe toutes sortes de druides, répartis en divers ordres. Tous partagent une même vénération pour la nature. Mais là ou certains n’ont une vision que parcellaire, volontairement incomplète même, en se concentrant sur la vie et ce qu’elle a "de meilleur à offrir". D’autres se concentrent sur un aspect plus primal des choses. Et d’autres encore, tel que moi, voit la nature dans son ensemble… Toute chose nait… vit… et meurt… C’est un cycle naturel. Qu’importe la durée que cela prendra…

Pour reprendre ta question… je sais faire pousser des fleurs oui… mais aussi des champignons par exemple… Après tout, même la moisissure est une forme de vie. Nous n’avons aucun affect pour les bactéries, les microbes ou ces autres petites choses de la vie, et pourtant, le monde en est naturellement rempli… Sous prétexte qu’ils se montrent souvent nocifs à toute autre forme de vie que la leur, on les considère souvent comme "anti-vie". Et pourtant… ne sommes-nous pas similaires ? Quand on y repense, la plupart des humains sont plus proche du champignon que du sanglier ou de la fleur…  »


Nouveau soupir de la druidesse, et nouvelle gorgée de flotte. Le temps passait rudement vite, mais malgré son air blafard, elle passait un bon moment. Le peuple et la noblesse… elle devait admettre que ce n’était ni un sujet qu’elle connaissait bien, voire tout court, ni qui la passionnait. Aux yeux de la flétrisseuse, un humain restait un humain, quel que ce soit son genre, son origine, ou même son rang, êtres éphémères composés de chair. Seul le pouvoir faisait la différence, et rare étaient les individus suffisamment compétents pour mériter d’être considérés comme tels.
«  Vous vous y connaissez plus que moi sur le sujet, je veux bien vous croire…
Je dois vous avouer que j’ignore comment le peuple est traité ailleurs, ni si cela est efficace ou non…  »

Petit soupir amusé.
«  C'est dans ces moments là que je vois que je ne serais jamais faite pour diriger...
Mais ne craignez vous pas qu'un jour, une révolte éclate, avec à sa tête des personnes plus compétentes et organisées que jusqu'alors ?  »

20 Desnus 4716 - Taverne de l'Eau Noire

Les Vautours


Les discussions entre les agents Thrunes avaient certes permis d'échanger des informations, mais pour l'instant leurs plans concernant Sénara était encore embryonnaire, en dehors de parvenir à retrouver des âmes qui puissent alimenter l'ouverture de la Porte des Enfers présente quelque part dans le Bois des Murmures - emplacement qui restait à déterminer. Pour l'instant, cela se résumait surtout à prendre leurs marques et s'intégrer dans le paysage artisanal.

Lucretia et Praetoria, qui venaient tout juste de rejoindre le groupe d'agents, n'étaient pas encore certaines de comment contribuer le plus efficacement possible à leur mission. Mais la soirée commençait, et la nuit tombée n'était pas le moment idéal de nouer des contacts de toutes façons.



Mais alors que les deux agents de la Maison Thrune pesaient leurs options, un quintet de tieflinnes vint à leur rencontre, menée par une tieflinne portant une élégante lame au côté, et une tenue qui aurait pu passer pour celle d'une noble mineure...Ou bien d'une escrimeuse reconnue, peut être.
La tieflinne se présenta la première.
« Bonsoir, mesdemoiselles...on vous a vu discuter avec Aanara, Symphe et le chevalier. J'en déduis que nous sommes là pour les mêmes raison. Vous venez de Longacre, vous aussi, pas vrai?

Mais je manque à mes devoirs! Nous sommes les Vautours! Mercenaires, et on travaille...et bien, pour vous, je suppose? Même si on a pas encore vraiment d'objectifs....Je suis Ishvala! Leader de facto.

Et je vous présente ma soeur Jannen... »



La plus petite du lot, la peau écarlate, les yeux embrasés, et portait une paire de pistolets à la taille, les salua avec une révérence extravagante.
« Salut la compagnie! »

« Ma soeur Balora.... »



Balora portait des robes mauves révélant de larges pans de sa peau rouge pâle, mais à en juger par son bâton noueux ses bottes, et la collection de fétiches suspendus à son cou, elle tenait plus de la sorcière de village que de la noble dame. Elle inclina respectueusement la tête.
« Les esprits vous gardent. »

« Ma soeur Shen. »



Shen était immanquable: sa carrure dépassait celle de Praetoria, et les énormes muscles roulaient sous la peau grise, tatouée. Elle portait dans le dos deux énormes armes, mais pas d'armure. Elle ne répondit pas mais se contenta d'un signe de tête, les bras croisés.

« Et ma soeur Shana. »



Cette dernière portait ce qui ressemblait à une tenue de chasseresse...? Il était difficile de dire exactement ce que la tieflinne au regard rêveur et evanescent exercait véritablement comme profession, mais elle portait une collection de trophées animaux sur elle.
« Bonsoir à vous. »

Modifié par un utilisateur samedi 24 juillet 2021 16:51:14(UTC)  | Raison: Non indiquée