La méduse ne portait certainement pas l'elfe en question dans son coeur. Ses réponses n'étaient pas données de bon gré.

« Il est devenu fou depuis longtemps. Ce qui ne compte pour lui n'est que la vengeance. Il est déjà bien trop sec et creux pour ne serait-ce qu'écouter la forêt... Forêt dont la guerre des fées fut atroces. Mais nous avons gagné, ou plutôt, nos combats sont désormais plus personnels que généraux.

ll est compliqué de tuer une fée. Elle reviendra toujours tôt ou tard, mais si son essence est affaiblit suffisamment, alors, on peut lui porter le coup de grâce. C'est ce qu'il cherche à faire. Non pas nous tuer ici... Mais nous tuer dans notre monde. C'est une torture bien plus atroce.

Une haine qui va au-delà des mondes... Un horrible conte nourrit par les exactions passées. C'est simplement... Tomber sur moi. Et sur les autres, car vous m'avez dit qu'il y en avait d'autres... Au fond du bassin. »

Son chapeau se tourna vers Vishnya, comme si elle avait posé une question étrange. « J'étais désespérée... Je le suis toujours. Ne pas plus pouvoir nager dans les eaux... Comme si on m'avait arraché à la mer. C'est pire que tout. J'aurai fais n'importe quoi pour que m'enleviez mes chaînes... J'aurai fais n'importe quoi pour partir d'ici. A ma place, qu'auriez-vous fait? Qu'est-ce que j'aurais du faire? ... »

Sa voix réverbérait dans l'eau de la cascade, comme si elle parlait à travers toutes les goutes éclaboussant de temps à autre en brume douce. Une voix cassée, brisée.

Psychologie Vishnya

Modifié par un utilisateur jeudi 22 juillet 2021 15:23:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vianta peinait à suivre les élucubrations de la fée. Elle ignorait comment ces créatures marchaient, elle disait peut être même la vérité sur la quasi immortalité des fées.

Dans tous les cas, elle partageait l'avis de Constantin. Avoir essayé de les tuer ne risquait pas de les avoir mis dans de bonnes dispositions.
« Dans tous les cas, ne pas essayer de nous tuer aurait pu être une bonne idée. D'ailleurs, c'était aussi vous, les squelettes? Vous n'auriez pas pu leur demander de vous libérer, non? »

La méduse réfléchit longuement avant de répondre aux questions posées. Elle arrêta les jérémiades pour parler un peu plus posément. Ne plus parler de l'elfe chasseur semblait la soulager.

« Les humains comme les elfes... » Tourna-t-elle son lourd chapeau vers Constantin. « Ont eu plus le coeur à nous chasser et nous martyriser que véritablement venir discuter avec nous. La poussière de fée est un matériel précieux, de même que nos sucs provenant d'autres mondes. Je ne vous apprend rien, n'importe quel mage sait combien nous sommes précieuses. Il y a quelques siècles la vente de fées étaient assez populaires sur les bordures de ces territoires.

Certaines fées sont plus territoriales que d'autres. Si mortels décédés il y a eu, c'était surtout à titre d'exemple. Ou parce qu'ils se sont aventurés sur des territoires qui ne leur appartenaient pas. Comprenez que dans ma situation, je ne pouvais pas vous faire confiance. Les méduses des abysses ont une réputation à ne pas usurper.

Dans les grottes et les tréfonds des profondeurs, se passent des combats que vous ne pouvez même pas imaginer. La plus grosse gagne. Puis produit des méduses, qui deviendront encore plus grosses. Quitte à dévorer leurs mères. Vous ne partagez pas cette philosophie en tant qu'êtres de la surface, je le sais. Mais je n'ai pas vu de méduses aussi grosse que moi malgré les années. Peut être devriez-vous reconsidérer la scène. »

Puis elle tourna son chapeau vers Vianta. Même si la fée n'avait pas visage, des dizaines de petites poches s'ouvraient au bord de sa coiffe visqueuse : comme si elle humait son environnement au lieu de le voir.

« Les squelettes sont une extension de ma magie nécroquatique. De même que ma proche chair, ma propre magie ne pouvait me libérer. Avec cette condition, le Chasseur était sûr que... Je ne m'échappe jamais. Cela fais plusieurs siècles que personne n'était passé par ici, à part un petit groupe de guerriers en loques. Ils ont été plus vifs cependant. »

Le discours de Vishnya l'intéressa le mieux; poches -yeux?- soudainement toutes ouvertes.

« Ce que vous appelez la Forêt sont trois choses : les Tréfonds, les Bosquets et les Sables. Moi je siège dans les Tréfonds, toute surface d'eau est investie par les créatures et fées des mers dans ces contrées. Une cohabitation est possible. Des échanges sont possibles. Le commerce était possible avant tous ces combats, nous échangions nos coquillages et des minerais contre d'autres services. »

Une de ses tentacules gratta les pierres de la cascade, à la recherche de quelque chose. De petits galets noirs se trouvaient accrochés le long du mur ou elle était contrainte. Elle arriva à arracher ce qui ressemblait à une moule aux reflets bleus.

« Les fées sont dispersées, mais méfiantes. Si vous souhaitiez une cohabitation sur la longueur, il faut vous faut faire vos preuves. Et il faudrait que quelqu'un vous rassemble suffisamment de fées pour rendre cette cohabitation habitable. Suffisamment de fées ensembles en tous cas.

Elles ont des intérêts tous différents. Les fées comme moi se contentent de manger, décorer leur domaine, et se faire respecter. D'autres aiment jouer et faire de nouvelles choses. D'autres recherchent les connaissances et sont curieuses de la surface. D'autres aiment qu'on les laissent tranquilles. »

Avec ses mains : ou plutôt ses tentacules palmées, elle ouvrit d'un coup sec le fruit de mer. Mais à l'intérieur se trouvait un minuscule visage qui prit une forme bipède toute visqueuse... pour courir le long de la coquille... Et faire un saut de l'ange dans la cascade. La méduse géante reposa la coquille long du mur qui fut attrappée par d'autres petites formes bipèdes. Qui se chargèrent de nettoyer et redécorer cette habitation, y déposant une autre de leurs semblables.

« Il serait difficile de tout lister... Pour moi je souhaite retrouver mon domaine et le reconstruire. J'ai perdu aussi beaucoup de poids. C'est regrettable. Si vous me libérez, je vous devrais une faveur à la hauteur de vos espérances. Je me nomme Médusa. Et vous? »

Modifié par un utilisateur mercredi 28 juillet 2021 20:29:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vianta avait surtout écouté la conversation en faisant jouer son couteau à écorcher entre ses doigts, manie qu'elle avait prise elle ne savait trop où mais qui ne la quittait plus. Cela ne signifiait pas qu'elle était inattentive pour autant, cependant...et Médusa - un nom à propos - avait beaucoup à leur raconter. Ainsi, ces terres avaient vu une certaine collaboration entre les fées et les autres habitants de ces terres, bien longtemps auparavant.

Elle était perdue dans ses pensées, et dans la brûlure sourde qui s'infiltrait toujours dans son esprit, quand les paroles de Vishnya la ramenèrent à la réalité.
« J'en pense que s'il y a eu une coexistence entre les fées et les habitants de ces lieux à une époque, je n'ai aucune objection à nous engager dans cette voie. »

Elle désigna la fée d'un signe de tête.
« Il faut se rendre à l'évidence que Médusa est l'une des rares personnes à accepter de discuter avec nous. Pas nécessairement de gaité de coeur, mais d'un autre côté c'est un début. Je pense que c'est une option à explorer. La question étant...comment pouvons nous établir une mesure de confiance? Considérant les débuts de notre relation? »

Vishnya regardait à présent la méduse avec un regard inquisiteur emprunt de méfiance. Un prisonnier qui donnait de lui-même des moyens de l’assujettir ? Une fée des plus chaotiques qui plus est ?
Ça puait cette histoire. Mais ne souhaitant ni gâcher une occasion par excès de prudence, ni se faire prendre à revers, Vish décida de conserver son avantage et de jouer les naïves. Un rapide coup d’œil à Constantin et Vianta pour voir ce qu’ils en pensaient.

Constantin hausse sensiblement les épaules à la question de Vianta. « Les proportions m'apparaissent correctes avec ce que j'ai pu lire à droite et à gauche, » dit-il en fixant froidement la fée. « Le problème est qu'elle nous cache quelque chose : elle a volontairement retenu certaines informations à propos des rituels. » Puis, visiblement plus détendu, il s'adresse à ses deux comparses. « Je propose de la laisser là où elle est, ce qui aura deux vertus : celle de lui enseigner à ne pas nous prendre pour des cons et celle de nous laisser le temps de la réflexion. Qu'en dites-vous ? »

Vianta n'écouta pas un instant les supplications de Médusa, ça ne changerait de toutes façons pas son avis.
« J'en dis que je suis plutôt pour la libérer, mais d'une part je ne veux pas imposer cette décision aux autres, d'autre part je préférerai surtout être en état de combattre avant de la libérer. Par prudence. Et puis...si elle est emprisonnée depuis si longtemps, quelques heures de plus ne feront pas de différence notable. Vishnya? »

La fée se rétracta lentement de sa forme humaine pour prendre une apparence vernaculaire : un parfait champignon aquatique dont il ne restait que des tentacules et un lourd chapeau gélatineux.

« La communication avec les chātis et les fées peut être restaurée et profitable. Cela ne dépend que de vous... »

Il semblait que dans cette position, Médusa commençait à se reposer. Si tenté que les méduses pouvaient dormir.

Modifié par un utilisateur lundi 9 août 2021 14:47:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Constantin se joint aux éclats de rire des nymphes des sables qui accompagnent la démonstration de Kha. Il écoute les explications de Clementharion, sans les commenter, avant de s'adresser à la fée en sylvan : « Pas de soucis, ça vient avec la pratique. Comme l'a dit notre ami, je m'appelle Constantin mais tu ne t'appelles certainement pas Kha, » dit-il dans un sourire, comme pour l'inviter à poursuivre d'elle-même la conversation.

Modifié par un utilisateur jeudi 21 octobre 2021 20:56:03(UTC)  | Raison: Précision que Constantin s'exprime en sylvan

Constantin sourit davantage, se demandant si la fée se montre toujours aussi bavarde ou bien si c'est là l'un des effets secondaires du mélange à fumer. « Oui, une grande chasseuse aussi. Je chasse les secrets, principalement, ceux que les gens oublient ou cachent. Des langues, j'en parle quelques-unes : le commun, le iobarien, l'elfique, le sylvain, le draconien... » dit-il en levant un doit pour accompagner son énumération. « Et tu as raison : Constantin est un prénom humain, choisi par mes parents. Personne ne m'a jamais parlé de mon ancêtre elfe mais peut-être en trouverai-je une trace parmi les ruines qui semblent pousser dans la région comme de mauvaises herbes. »