« Je veux bien vous accompagner. Mais si vous touchez à ma tenue, je vous transforme en pelote... Je vous propose d'équilibrer le groupe qui se retrouve dépourvu de magie. Même si j'ai perdu la plupart de mes souvenirs, je connais bien les sectes de cette ville et je connais de bonnes façons de traiter les gens louches s'ils ne sont pas coopératifs. Vous n'aurez qu'à prétendre que je suis de la fille d'une famille de "commerçants" de reliques et que je souhaite des informations et peut-être acheter à un prix très intéressant. En vérité, le "commerce" d'antiquité est l'un des passe-temps préférés de mon oncle... Je crois qu'il tente de rassembler toutes nos reliques familiales pour nous donner du prestige. Ce n'est donc pas un mensonge et ainsi je n'ai pas besoin de me déguiser. » proposa Théodora.

Modifié par un utilisateur vendredi 5 novembre 2021 23:20:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

Dire la vérité, ou attendre qu’elle éclate en espérant un dénouement différent, quel angoissant fardeau que celui-ci. Mais dans cette équation, Scath n’avait qu’une seule idée en tête, n’avoir aucun remord lorsqu’elle tiendrait sa promesse de conter ses récits, et cela même si Raayaatma ne lui avait pas forcé le pas. Aussi prit-elle son courage à deux mains, surmontant la boule qu’elle avait au ventre, avant de s’adresser au groupe.
«  Attendez !  » répondit-elle avant que le groupe ne se sépare.

«  Ces oiseaux chanteurs… Je n’en ai aucun souvenir, mais s’ils existent vraiment… Alors il est possible que j’en ai fait partie. J’ignore comment ce rêve va se comporter, mais si vous me recroisez, il peut être judicieux d’avoir un code pour vous assurez que vous ne parliez pas à quelqu’un d’autre. Demandez-moi… hum… demandez-moi simplement où l’on peut acheter des friandises dans le coin. Si je réponds “Chez le Prince Rêveur”, ce sera bon.  »

Puis, souhaitant bonne chance au groupe des bas quartiers, approuvant leurs plans, elle accepta avec grand plaisir l’aide de Byar et se retourna vers Raayaatma, la laissant sonder ses pensées les plus intimes si nécessaire. Elle pensait n’avoir presque aucun secret pour ses camarades, tout ce qu’elle savait ne tenait que de racontars et de rumeurs, mais qui sait ? Si la psychiste réussissait à trouver quelque chose… ça valait le coup d’essayer.

Byar vit Coriolis essayer d’arranger l’allure de ses amis qui allaient l’accompagner chez les malfrats. Un poil curieux, il se demanda si elle pourrait faire la même chose sur lui pour lui donner une mine plus menaçante. Mais devant l’opposition totale de Théodora et partielle de Tatiana, il se ravisa en se disant que l’elfe avait assez à faire avec les deux femmes pour l’embêter avec sa propre personne.

À la place, il suivit sagement Scath et Raayaatma de l’autre côté de la rue. À la demande de la seconde, il se demanda pourquoi la première ne matérialisa pas plutôt une copie de la lame qu’ils recherchaient pour éviter l’intrusion de son esprit. Mais sentant la tension dans l’air, il laissa les deux femmes converser entre elles. Quelque chose lui soufflait qu’il n’avait pas intérêt à les interrompre. Les femmes pouvaient se montrer de vrais dragonnes quand on les prenait à rebrousse poil, surtout après avoir entendu la tiefeline tenir des déclarations aussi directes et aussi graves sur son passé.

Pour lui, Scath, c’était une jeune femme aux traits agréable, au sourire discret mais charmeur, à la personnalité légère et aux couinements surprenants. Si elle était vraiment la voleuse qu’elle pensait être, deviendrait-elle sans pitié, sanguinaire et brutale avec lui ? Byar tressauta intérieurement en repensant à leur première rencontre. Seule, effrayée, elle ne lui avait jamais donné cet impression. Et lui ? Que l’avenir lui réservait-il ? Se pouvait-il qu’il soit lui aussi quelqu’un comme ça ? Un homme mauvais à la méchanceté gratuite ou un pervers assoiffé de pouvoir ? Un frisson le parcouru le long de son dos. Cette pensée avait fait résonner quelque chose en lui qu’il se refusait à envisager. Comme pour conjurer le mauvais sort, il se signa selon les rites d’Érastil avant de se rapprocher maladroitement de la femme à la peau rouge.

D’un ton discret, il glissa à l’intéressée : « T’sais, je crois que le mot d’passe, c’était une bonne idée. » Ce n’était pas du tout ce qu’il voulait dire mais il ne savait pas comment transmettre des ondes positives à sa co-détenue de cellule. Sachant qu’il manquait de courage, il se racla la gorge comme pour se donner contenance. Puis, dans un second temps, il faisait le bras de Scath avec sa maladresse habituelle. Le contact raffermi sa volonté. Cette fois, il allait lui dire ce qu’il pensait vraiment d’elle. Mais avant qu’il puisse prendre la parole, Raayaatma frappa à la porte de l’enseigne ce qui provoqua la réponse du propriétaire. Le moment propice passa, et il se retrouva avec ses deux amis à l’intérieur de l’échoppe sans avoir pu dire à Scath ce qu’il pensait vraiment d’elle.

Au ton revêche de l’homme aux binocles, Byar préféra répondre à sa question par une autre question : « C’est vous, Aelion ? »

« Heu... vous savez faire des poisons ? Moi aussi, j'sais faire un peu. » répondit Byar par reflexe avant de se corriger. « On est v'nu vous voir, suite au truc du vol en face. On v'nait pour acheter des couteaux à la base et c'lui qui nous intéressait, il a disparu avant qu'on l'achète, 'voyez ? »

La réponse agacée du vendeur désarçonnait quelque peu notre hère qui n'était pas le plus habile en société. Réfléchir vite et bien, c'était quelque chose d'un peu étranger à Byar qui avait toujours besoin de temps pour collecter ses pensées. « On nous a dit que vous avez p'tète vu ou entendu des trucs. C'est vrai ? » Peut-être que si le paysan tâtait le terrain avant, il pourrait noter un détail intéressant sur l'atelier d'Aelion ou sur son état d'esprit.

Absente quelques temps, perdue dans ses pensées, Scath avait eu l’impression de s’être fait happer dans un autre rêve. Un rêve dans le rêve. Etrange sensation, et pas des plus plaisantes. A son “retour à la réalité”, si l’on puis dire, Byar était en train de tirer les vers du nez de l’alchimiste. Avec brio fallait-il dire. Excellente raison de le laisser gérer, d’autant que son compagnon d’alchimiste moustachu semblait avoir un manque de confiance en lui, c’était l’occasion ou jamais de l’aider à reprendre du poil de la bête.

«  Intéressant… Et oui, on ne dirait pas comme ça, mais c’est un brillant alchimiste ! Peut-être avez-vous des choses à vous échanger ? Je ne sais pas trop comment vous procédez, entre collègues, d’ordinaire… ?  »

Cassomir Onirique



L'alchimiste cligna des yeux, comme s'il avait momentanément oublié la présence de Scath et Raayaatma dans la pièce, et venait tout juste de les remarquer de nouveau - ce qui considérant son attitude était peut être le cas.
« Hum...? Oh! Euh...oui, pourquoi pas? Enfin, si mon collègue désire échanger quelques connaissances, je n'ai rien contre, mais j'ignore si nos intérêts en matière d'alchimie convergent. Les poisons ne me sont pas plus utile que ça, par exemple. »

Il étrécit les yeux en regardant la jeune femme de plus prêt.
« Êtes vous déjà venu dans ma boutique? Vous me paraissez...familière. »

Détection des pensées

Oh oh… voilà qui commençait à prendre une direction fâcheuse. Vite, profiter de l’ouverture offerte par Byar pour rediriger ce doute sur une autre piste.
«  Hum… non, je n’en ai pas le souvenir. Peut-être une autre tieffeline ? A ce que nous avons cru comprendre, il y en a d’autres en ville n’est-ce pas ? Potentiellement des fauteurs de trouble ? ça ne m’étonnerait pas, on a une sale réputation à cause de ce genre de personnes…

A ce propos… C’est un peu hors sujet, désolé, mais à tout hasard, vous auriez des infos sur le cambriolage qui a eu lieu chez le forgeron non loin ?  » tenta-t-elle, feignant l’innocence.

Cassomir Onirique



L'alchimiste continuait de jeter un regard perplexe à Scath, mais il n'avait pas l'air de réaliser exactement de connexion. Il finit par hausser les épaules.
« Hum...peut être. J'ai...vu quelques détails sur les voleurs, mais rien de spectaculairement intéressant. Cinq voleurs, un elfe, deux tieflings...Les autres avaient l'air humains, en tout cas, bonne taille, pas de corne visible, et a priori ils y voyaient moins bien que les autres, donc j'extrapole. Je fais ça souvent.

Ils ne transportaient qu'un petit coffret. Pas de reflets apparents...sans doute du bois. Et ils ont pris vers le port, mais honnêtement, ca vous laisse toute la ville si vous voulez les retrouver, sans parler du Coffre. Je peux vous dire que le coffre était enchanté pour brouiller la divination en revanche. »

A ces derniers mots, il tapota l'une des lentilles de ses lunettes. Sans doute ensorcelée.

La discussion se poursuivit quelques minutes de plus, mais il devint rapidement claire qu'Aelion l'alchimiste ne savait rien de plus.

Une heure plus tard, le soleil n'avait pas bougé d'un pouce dans le ciel, mais ils purent retrouver le reste de l'équipe sans difficulté. Comme si les rues les avaient ramené au même endroit...Ou peut être était-ce le fait que l'amirauté était visible et formait un bon point de repère...dans tous les cas, en dehors du coffret ensorcelé, ils avaient aussi trouvé un moyen de rencontrer les Oiseaux Chanteurs. Le soir même, une heure avant minuit, à la Lamproie. Probablement leur piste la plus solide. Mieux valait y aller prudemment.

Coriolis était toute excitée de sentir qu’elle avançait dans cette aventure. Elle avait eu du mal raconter à Scath ce qui s’était passé près du port sans revenir en arrière, corriger, en rajouter des tonnes, faire de grands gestes et bruitages… c’était confus. Mais elle avait finir par dire aux autres - notamment grâce à ses comparses qui avaient pu la ramener sur terre - à propos du rendez-vous à La Lamproie.

Maintenant qu’elles y étaient, l’Elfe avait peine à attendre. Après s’être mis d’accord sur le fait que les trois qui avaient obtenu un rendez-vous s’y rendraient tandis que les autres resteraient en retrait, pour voler à l’aide en cas de besoin, elle rentra la première, les sens aux aguets.

L’odeur désagréable qui embauma à cet instant ne la dérangea pas, au contraire, elle lui fit penser à un endroit familier, elle se sentait à l’aise. Pour le reste, tout dans cette taverne avait l’air précisément mis en place pour être le lieu parfait pour ce type de rendez-vous. Elle glissa simplement à ses deux acolytes.

« Rien de louche, faut juste pas qu’on se mêle des affaires des autres. Nos amies ne sont pas encore là, buvons un coup en attendant. »

Puis elle se mit à l’aise, s’asseyant à une chaise qu’elle fit balancer, les bottes sur la table.

« Que de faux semblants... Si vous savez ce que nous voulons acheter pour notre client, alors vous en connaissez le prix. Si vous ne connaissez pas le prix, c'est que vous n'avez pas ce que nous cherchons. » dit Théodora d'un ton las en lançant un regard en coin à Coriolis.

« Si vous voulez mon avis, cette une mauvaise piste. Nous devrions chercher ailleurs. L'autre personne que nous avons rencontré était prête à l'obtenir discrètement pour nous. Au moins, elle savait de ce dont nous parlions. »