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Abysses de l'orgeuilC'est tard après le repas qu'un domestique prévint Edertio qu'un messager était arrivé pour lui, et qu'il avait insisté pour lui remettre la lettre en personne. Sa belle-famille était étrangement absente depuis ces dernières semaines, ayant décidé de passer quelques vacances à la capitale. Seuls les domestiques et le dernier né d'une tante, un enfant fade de dix ans nommé Amadeus, traînait dans les parages, passant plus de temps dans les jardins botaniques qu'à ses études. Un petit souffre douleur parfait et ne se plaignant jamais. Le messager fut reçut dans le bureau principal de l'Agent Thrune, un lieu coquet et bien aménagé. Des vêtements discrets et près du corps d'un beau bleu foncé, de bonnes chaussures, une besace, et des ailes peu fonctionnelles -comme la plupart des tieffelins- rappelant les chauve-souris. De longues cornes bien ciselées et des bijoux de bonne valeur complétait un visage d'une candeur affable. Malgré sa petitesse qui n'était pas dans les standards, l'invité avait un magnétisme indéniable; presque surnaturel. Des pupilles évanescentes comme deux cocktails de fumée, attendaient patiemment. Détail hors étiquette, ses courts cheveux opalins semblaient dotés d'une volonté indépendante, s'échignant dans tous les sens. Édertio comprit rapidement en vu du sceau, qu'il s'agissait de son employeuse : Sa Majestrix. La lettre comprenait de nombreuses compliments envers son travail, pourvu de détails normalement connus uniquement du diplomate. Mais la lettre entra plus frontalement au plat principal. Elle s'adressait également à lui selon les coutumes envers le patriarche de la maisonnée, alors que cet aspect devait être réservé à son père. (...) De nombreuses choses se produiront à Sénara, et j'ai besoin que vous restiez sur place pour acceuillir les autres personnes, similaires, qui arriveront tôt ou tard. Leur groupe comprendra :
- un cardinal chélaxien à la langue d'or sûrement déguisé
- une samsaranne austère en compagnie de son majordome (non-humain)
- un chevalier noir toujours couvert et ne mangeant ni dormant jamais
- une tieffeline tigresse
- une autre tieffeline déguisée épaisse comme un tronc, rousse à la lourde épée, avec sa compagne
- Tieffeline druidesse des maladies
- Et une strixe, bien entendu.
Vous devrez les aider en toutes tâches, gardant votre style et votre intégrité le mieux que vous le pouvez. Vous avez carte blanche pour pacifier le plus de lieues que vous le pouvez, de la meilleure façon possible.
Si le petit service que je vous demande est mené à bien, je vous proposerai... la gloire, le succès, la richesse, des terres et des titres supplémentaires... Ou tout ce que vous souhaiterez selon Ma Volonté.
Et je sais, que vous avez toutes les qualités pour me contenter. Alors, ne me décevez en aucun cas.
Largens, mon messager, pourra vous renseigner et vous accompagner afin qu'il ne vous arrive rien sur la route; vous faisant passer par un réseau de contrebande. Mais une fois à Sénara, vous serez seul jusqu'à la venue des autres Agents Thrunes. Il sait se défendre, alors n'essayez pas trop de me l'abîmer. J'aime les choses précieuses.
Et votre loyauté et celle de votre Maison, me sont extrêmement précieuses. Une fois lue entièrement, la lettre s'enflamma soudainement, se réduisant instantanément en cendres. Les poussières grises de déposèrent sur le bois et sa tunique : bien que l'effet pyrotechnique était impressionnant, aucune chaleur n'avait atteint ses doigts. Sage comme une image, le messager osa tout de même d'un hochement de tête : « Quand partons-nous Messire? Je suis lasse de tous ces voyages et n'ait point dîné. » | ______________________________________________
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Édertio releva la tête, la lueur rémanente des flammes troublant encore légèrement son regard. Il prit un air peiné. « Oh, mais où avais-je la tête ! Naturellement, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de vous sustenter, vous êtes mon invité. »Il donne rapidement des ordres pour qu'un souper leur soit servi dans le grand salon, puis proposa à l'envoyé de l'imperatrix de lui montrer quelques unes des plus belles pièces de la collection de tableaux de son beau-père en attendant que le repas soit préparé. Discuter d'art avant de passer à table était actuellement considéré comme le summum du raffinement et de la bienséance chelaxienne, une mode certes éphémère mais qui forçait même les nobles les plus béotiens à s'intéresser à des artistes auxquels ils n'auraient en temps normal jamais daigné prêter attention. En temps normal, Édertio n'aurait jamais fait un tel honneur à un simple messager, mais ce Largens était au service de l'imperatrix, et qui plus est suffisamment de confiance pour qu'elle lui confie des missives à destination de ses plus précieux alliés. Du moins c'était ainsi qu'il espérait qu'elle le voyait. Dans tout les cas, mieux valait s'en faire un ami qu'un ennemi, et puis un peu de courtoisie ne pouvait pas leur faire de mal. Sans compter qu'il pourrait toujours devenir utile un jour... Tandis qu'il lui montrait une grande toile représentant un vol de corbeaux, Édertio examinait soigneusement son invité. Il lui semblait reconnaître en lui l'héritage corrompu de la vermine des Abysses. La lueur d'une bougie éclaira le visage du messager et dissipa ses doutes au passage : il se tenait bel et bien en présence d'un rejeton démoniaque. Il réprima une moue de dégoût. Une telle créature, dans sa maison et à sa table... Enfin, plutôt à celle du vieux Carthagnion, mais en l'état actuel des choses, c'était du pareil au même. Il rassembla mentalement tout ce qu'il savait à propos de cette engeance maudite. Des créatures sauvages, incontrôlables. Des tueurs violents. Des serviteurs utiles en somme, mais tellement méprisables. Il se demanda l'espace d'un instant s'il devait se méfier puis il se ravisa : il n'était plus en Varisie désormais, il était au Chéliax. Si l'imperatrix voulait sa mort il n'aurait même pas eu le temps de se poser la question. Cette horreur n'était qu'un messager, et fiable si on en croyait la teneur de la missive qu'il venait de lui apporter. Non, il n'était pas en danger. En revanche, cela éveillait son intérêt : qu'est-ce que pouvait bien avoir cette créature pour compenser sa nature démoniaque ? Tout en vantant à son invité les mérites d'un quelconque artiste méconnu, il se promit de le découvrir avant la fin de cette soirée. En dépit de l'heure tardive, les cuisiniers s'étaient surpassés : s'il n'avait guère faim, Édertio ne pouvait nier l'odeur alléchante qui s'échappait des plats qu'on venait de leur servir. Faisant mine de regarder son assiette, il fixait en réalité son étrange invité, attentif au moindre de ses gestes. La façon de manger d'un homme en disait autant sur lui qu'une longue conversation, et ce Largens semblait étrangement bien informé des us et coutumes de la table. Sans compter qu'il lui avait déjà démontré sa bonne connaissance des arts en participant activement à la conversation de tout à l'heure. Ce sauvage ne l'était peut être pas tant que ça finalement. Cela semblait confirmer le fait qu'il était un serviteur de confiance de l'imperatrix, et non pas un simple valet ou mercenaire. Cela semblait évident, au vu des missions qu'on lui confiait, mais il était plus sage de s'en assurer. Son invité lui avait déjà prouvé avoir de la conversation, il ne paraissait pas non plus impossible qu'il soit rompu aux arts subtiles du complot et de la manipulation. Mieux valait avancer prudemment avec lui. Levant les yeux de son assiette à peine entamée, Édertio décida de commencer par une question neutre. « Parlez-moi un peu plus de ce voyage qui nous attend, par où allons-nous devoir passer exactement ? »Modifié par un utilisateur jeudi 6 janvier 2022 10:19:01(UTC)
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Abysses de l'orgeuilLUn petit jeu commença entre le messager et le noble. Largens renvoyant régulièrement les questions d'Edertio, puis répondant avec une culture artistique certaine. Comme si il lisait dans les pensées de son hôte, tant il y répondait avec tact. Quand bien même provoquait-il des frissons de dégout par son engeance, il était difficile pour le chélaxien de détourner les yeux de ceux de Largens : comme deux torches insondables, semblant fouiller dans les méandres de son être. Certaines créatures des Abysses avaient après tout une beauté surnaturelle destinée à corrompre les âmes les plus nobles. Il était certain d'avoir le nom de l'espèce dont provenait sur le tieffelin sur le bout de langue : pourtant, toujours celui-ci s'envolait dans le néant. Largens mangeait proprement, se trompant de ça et là de couvert, mais ayant de tacites bonnes manières. La curiosité portée à son égard recevait des petits sourires aussi charmants que polis. Le tieffelin avait un appétit très certain, et derrière ses vêtements de bonne facture se trouvait des muscles épais : une force de la nature dans un si petit corps? « Nous devrons contourner la forêt centrale du pays, un grand détour par le nord est, puis passer à la lisière des bois. Pour plus de discrétion, il faudra cependant oublier chevaux et palanquins Messire, et ce pour la bonne moitié de la traversée. Pour passer entre les lignes de ravitaillement, la discrétion sera également de mise. Ensuite, je retrouverais quelques amis à moi et je payerait leur douane. Et vous abandonnerai à Sénara... J'espère que vous êtes d'une bonne constitution? » Demanda-t-il innocemment. | ______________________________________________
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Édertio accueillit la nouvelle avec stoïcisme. Le fait de se passer de palanquin ne le gênait nullement : il n'était pas de ces nobles gras que la richesse faisait se mettre en scène de façon ridicule. En revanche, il soupçonnait le messager de se moquer de lui. Se pensait-il donc supérieur au seul prétexte qu'il connaissait le chemin, ce sale petit bâtard engendré par la crasse des Abysses ? Il fixa poliment le mutant, sans rien laisser paraître de son mépris. Il but une légère gorgée de vin, juste assez pour pouvoir prendre le temps de réfléchir avant de répondre. De toute évidence cette créature se faisait une bien piètre idée de ses performances physiques. Peu importe, l'avis de cette chose ne lui était d'aucune importance. Mais pas l'avis de l'imperatrix... Il reposa son verre, et sourit d'un air aimable. Cette horreur allait sûrement rendre compte de cette conversation à sa Majestrix en personne. Ce faisant, il pouvait être intéressant pour lui de faire bonne impression. Il n'avait guère eu le temps de paraître à la cour ces derniers temps. En tant qu'agent de l'imperatrix, il était très certainement étroitement surveillé, ce qui lui interdisait toute possibilité d'alliance avec quiconque en dehors de la maison Thrune. Il était pour ainsi dire à l'essai : cette mission allait être pour lui l'occasion de démontrer sa fidélité à la famille royale, mais aussi son utilité. Ce voyage était très probablement un test, une sorte d'épreuve. Peut-être même allait-il devoir défendre sa vie avant d'arriver à destination. Qui sait ce que l'esprit machiavélique de l'imperatrix avait pu concocter pour lui ? Cette créature était là pour l'espionner, il en était sûr maintenant. Qu'importe ce qu'elle lui inspirait, elle était l'oreille de l'imperatrix, une porte vers la grandeur. Il réprima un léger frisson d'excitation. « Rassurez-vous, je suis bien plus robuste qu'il n'y paraît. J'ai l'habitude de dormir à la belle étoile et un long voyage ne me fais pas peur. Pour être tout à fait honnête, je dois bien vous avouer que je me réjouis de votre venue. J'ai enfin l'occasion de servir mon pays, et ce de la plus utile et la plus admirable des façons, au service de sa Majestrix en personne ! Mieux vaudrait partir avant l'aube, si la route est aussi longue que vous semblez l'entendre. Vers quelle heure pensez-vous être prêt ? Devrons-nous nous encombrer d'une escorte ou êtes vous venus seul ? »Modifié par un utilisateur mardi 4 janvier 2022 23:33:14(UTC)
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Abysses de l'orgeuilAvec ses petits sourires Largens jouait l'innocent, mais son intérêt était de moins en moins professionnel selon l'expérience Edertio. Rendant l'atmosphère plus pesante. « Vous êtes une personne très intéressante, je pense que je serai ravi de travailler avec vous de même. Pouvoir et Gloire pour Asmodeus. » Reprit-il le dicton populaire. Généralement la personne entendant cela répondait : Asmodeus a la Gloire et le Pouvoir, pour signifier la toute-puissance de la religion tyrannique. Une pointe d'ironie titilla cependant la fin de la phrase. « Avant l'aube ou après l'aube, comme vous le sentez... Là ou nous irons, nous ne serons pas suivis. Organisez peu d'affaires et des vêtements sombres. Vous pouvez compter sur moi : je suis toujours prêt. » | ______________________________________________
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« Asmodéus a la Gloire et le Pouvoir. » Répondit le noble, l'esprit déjà préoccupé par les préparatifs. Il donna plusieurs ordres à voix basse, essentiellement des instructions visant à préparer ses bagages, puis il concentra de nouveau toute son attention sur son invité. « Il serait bon que nous partions le plus tôt possible. J'ai fait préparer mes bagages, le temps de me préparer et je vous rejoins. » Édertio se leva, faisant mine de partir, puis avant de franchir la porte, il s'arrêta, semblant se souvenir d'un détail. « J'allais oublier, vous n'êtes pas sans savoir que cette mission est censée restez secrète ? » Il enchaîna sans même attendre la réponse de son interlocuteur. « Une personne de ma condition ne peut être sans ennemi, aussi je serai prêt à parier que mes ennemis m'espionnent, que ce soit à travers les yeux de mes serviteurs ou par ceux de guetteurs habilement dissimulés. Pour que cette mission réussisse, ils ne doivent pas savoir les motifs de mon absence, de même que ma destination, aussi nous allons devoir ruser un peu. » Il se rapprocha du tieffelin avant de lui murmurer d'un air complice : « Retrouvez-moi dans le parc, devant la fontaine sculptée à l'effigie de Bélial. Assurez-vous bien de ne pas être suivi. Je vous y retrouverai d'ici une heure, puis nous pourrons partir. »Puis il s'éloigna d'un pas vif. À peine fut-il hors de vue de Largens qu'il soupira. Est-ce qu'il n'en faisait pas un peu trop ? Non, pas pour épater l'imperatrix. À dire vrai, il doutait que quiconque ait pris la peine de le faire espionner, mis à part sa Majestrix en personne, dont l'espion était actuellement à sa table, et son beau père, qui pouvait compter sur ses domestiques pour lui rapporter le moindre de ses faits et gestes. Ce qui , tout compte fait, était suffisant pour justifier cette petite mascarade. Partagé entre le sentiment d'être ridicule et la certitude de son incontestable supériorité, il mit son plan en place. Le convoi parti moins d'une heure plus tard, quatre gardes escortant un somptueux carrosse, dont les élégants rideaux de velours empêchaient quiconque d'importuner son propriétaire par un quelconque regard mal avisé. Le jeune Oberigo partait pour sa résidence d'été, un petit manoir situé à une semaine d'ici. La nouvelle avait surpris : pourquoi un tel départ précipité en pleine nuit ? La rumeur circulait qu'un messager venu de la capitale lui avait annoncé que plusieurs affrontements avec les rebelles avaient éclaté dans la région. En bon noble qu'il était, le gendre du vieux Carthagnion s'était enfui : craignant pour sa vie, il avait quitté la riche propriété pour se réfugier dans un endroit moins exposé. Cette nouvelle n'avait étonné personne. Après tout, qui pouvait se vanter de l'avoir déjà vu tenir une épée ? Sans compter que son caractère exécrable et ses sautes d'humeurs ne l'avait guère rendu sympathique aux yeux des employés de maison. Absorbés par leurs ragots, aucun domestique ne fit attention à la mince silhouette qui s'éloignait discrètement en direction des jardins. | Un grand pouvoir implique de grandes possibilités. |
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Abysses de l'orgeuilDéçut, profondément déçut, Largens fit une drôle de tête lorsqu'Edertio mentionna qu'il fallait partir le soir même. Il bailla bruyamment pour manifester son mécontentement, mais acquiesça. « Il est vrai que cela est plus prudent Messire... » La proposition de rendez-vous remplaça sitôt sa mauvaise humeur, la remplaçant avec un joli sourire carnassier.
Le noble était persuadé de ne pas avoir été suivis, les serviteurs occupés à regarder le palanquin s'en aller. Largens apparu de nulle part derrière lui, ses yeux rendus rouges à la lueur de la lune. Atterrissant sans un bruit aux côtés d'Edertio. « Parfait. Cela fera l'affaire pour les divertir quelques jours... J'espère que savez marcher vite Messire. » Le tieffelin parlait sans nul doute du moment ou les domestiques remarqueraient qu'il n'était aucunement arrivé à destination, et donc que les pistes seraient brouillées pour le premier coup de l'échiquier de son beau-père. Le voyage commença donc au milieu de la nuit, le messager à la forte poigne guidant Edertio à travers les forêts sombres jusqu'au début du petit matin. Par précaution, ils n'avaient allumés aucune lanterne pour leur fuite. Les soirées à la belle étoile s'enchaînèrent. La première semaine se fit aux détours des petits chemins, craignant qu'on les retrouvent trop près de la civilisation. Mais après cette grosse semaine de marche, l'infant des démons décida qu'il n'y avait plus de danger. Largens était un compagnon très agréable, sachant parfaitement ou aller. Ses défauts étaient de passer trop souvent dans les maisons de passe, ou de profiter au maximum de voyageurs naïfs pour passer de tendres quarts d'heures avec eux. S'en était presque une maladie tant il était parfois insistant de se la couler douce dans les plus belles auberges qu'ils pouvaient trouver. Au moins, avaient-ils la possibilité d'être logés, nourris et blanchis. De par leurs statuts perspectifs n'allait jamais trop loin avec le noble, même si il adorait en frôler les limites avec ses compliments et ses fameux Messiiiiiiiireeee bien trop langoureux pour être honnêtes. En dehors de ces aspects particulièrement horripilants, le tieffelin savait étrangement toujours ce dont son compagnon avait besoin, quand se reposer, et avait les mêmes avis et opinions politiques que lui. C'est sans peine qu'il finissait les phrases et était particulièrement zêlé à le mettre de bonne humeur. Largens avait un humour piquant qui dérida plus d'une fois Edertio. La cohabitation se passait extrêmement bien. Enfin, sauf la nuit lorsque le chélaxien se réveillait à cause d'un bruit dans les bois : il croisait toujours les yeux rouges du tieffelin le fixant sans ciller. On aurait dit une bête assoiffée. Puis cette vision se dissipait rapidement avec une voix qu'il commençait à bien connaître. « Tout va bien Messire? » Sûrement un mauvais rêve?Ils marchèrent encore une autre semaine avant de recommencer à travers bois... Là Largens rencontra d'autres tieffelins embusqués la forêt, le fameux lieu de rendez-vous dont il avait déjà parlé à Edertio. Contre un sac de monnaie trébuchante, ces -gardiens- les laissèrent passer... près de ce qu'il semblait d'anciens champs de bataille. Ils étaient assez loin du front de Réclamation qui sans cesse avançait en poussant les troupes chélaxiennes, mais point si loin que ça. Les colonnes de fumées à l'horizon ne disaient rien qui vaillent. Heureusement, ils se dirigèrent du côté opposé. Ce fut le point le plus délicat de leur périple, avec les nombreuses troupes de Chevaliers Noirs passant à l'orée des bois... Mais ils n'en avaient pas finis. Ils devraient couper directement à travers la forêt entourant Sénara : passer par les routes ou la rivière était trop dangereux selon les informateurs de Largens. Ils se firent attaquer par de drôles de corbeaux voulant voler leurs objets magiques... et le tieffelin dû transporter le noble au-dessus de la forêt afin d'éviter des groupes militaires qui ne ressemblaient ni à ceux Chélaxiens ni à ceux de la Réclamation... Enfin, la silhouette de Sénara se définit après plusieurs clairières. Avant de passer la -douane- composée d'un petit muret entouré de chevaliers aux couleurs des iomédéens faisant le tri parmi plusieurs tieffelins réfugiés et leurs carioles, Largens était plutôt satisfait. C'était, en théorie, là ou ils devraient se séparer... « Vous êtes sûrs d'y aller tout seul Messire? ... Celle ville est parait-il aussi ennuyeuse qu'antipathique. » | ______________________________________________
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Abysses de l'orgeuilLes questions du noble Edertio sur le passé de Largens l'amusèrent beaucoup. Quelle était sa hiérarchie parmi les Agents Thrunes? Cela récolta un petit rire du tieffelin. « J'ai une tête d'Agent Thrune? Hahaha! » Après avoir finit de rire, il reprit, guilleret. « Il n'y a pas que des Agents Loyaux autour d'elle... d'autres choses se baladent. Des créatures bien sordides. Des arrivistes. Des sangsues. Des manipulés et manipulables. La routine? Et puis parmi tout ça il y a... Moi! Le superbe Largens. Remerciez moi pour mon adorable compagnie. » Continua-t-il de plaisanter. Quels sont les plans de l'Imperatrix concernant la guerre?« Ca a l'air de lui coûter cher toutes ces histoires non? Autant faire une guerre... ou une alliance éclair. Qu'il vante ou qu'il pleuve de toute façon... ! » Beau sourire. « Agent Thrune... Maintenant conseiller de guerre proche de la Reine... Franchement c'est tout froid là ou vous cherchez Messiiiiiire! » Qu'elles informations peut-il me communiquer sur le groupe que je m'apprête à rejoindre ?« Je crois qu'ils aiment pas trop les bisous... Haha! Je n'en ai guère idée, il faudra voir sur place? En tous cas Sa Majestrix avait l'air contente de les mentionner... Allez savoir si c'ést parce qu'elle veut les flinguer ou les couvrir d'or. Peut être les deux? » Que sait le Chéliax sur la forêt?« C'est une grosse forêt touffue avec des fleurs dedans? Paraît qu'il y a des vilaines fées... Des histoires d'une ancienne ville pleine de démons, portail vers un autre plan. Mais ça date d'il y a plusieurs centaines d'années. Entre temps il n'y a pas eut grand chose... Traversée par un puissant fleuve elle permet pleins d'échanges marchands. » Un nouveau beau sourire se dessina sur les lèvres du tieffelin, mutin. « Non je ne suis pas un lutin des forêts, encore raté Messiiiiiire! » Que pense l'imperatrix de moi ?« Que vous êtes séduisant... Très séduisant. Eeeet... » Il hésita de dire la suite, puis se reprit. « Un parfait noble à sa cause voyons. » Cela sonnait tellement faux que le vent souffla pour éteindre le feu de camp. A part pour en plaisanter, Largens ne savait guère rien. Modifié par un utilisateur jeudi 27 janvier 2022 20:27:59(UTC)
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Bien que fort peu satisfaits de ces réponses, Édertio n'en laissa rien paraître. Largens avait cette très irritante manière de répondre aux questions sérieuses par des pirouettes verbales comiques, et ce petit jeu commençai sérieusement à le lasser. La seule information à peu près pertinente qu'il avait pu tirer de lui était que le groupe qu'il s'apprêtait à rejoindre avait toute l'attention de l'Imperatrix. Par Asmodéus ! Cette information était terriblement utile ! Lui qui pensait qu'on l'envoyait auprès des délégués provinciaux de Sénara afin d'y discuter des quotas de la production agricole locale ! Bien évidemment que des agents aussi précieux que ceux qu'on allait lui envoyer pour l'épauler étaient en permanence dans le champ visuel de l'Imperatrix ! Je crois qu'ils n'aiment pas trop les bisous... Est-ce que Largens se moquait de lui ? Ce rejeton des Abysses avait une trop nette tendance à l'insubordination... Devait-il lui accorder le droit de l'accompagner malgré tout ? Largens était utile, c'était indéniable, pourtant il avait aussi des mauvais côtés. Si on le voyait débarquer en ville aux côtés d'un tieffelin, cela ne risquait-il pas de lui nuire ? D'un autre côté, on pouvait aussi saluer son ouverture d'esprit ainsi que sa tolérance. Ce genre de comportements déviants étaient plutôt bien vu par l'envahisseur... Après réflexion, Édertio décida de garder le tieffelin à ses côtés. Cependant il allait leur falloir une couverture. Les honnêtes saltimbanques fuyant la guerre marchait toujours très bien, mais cela risquait aussi de leur fermer des portes. S'ils voulaient pouvoir intégrer les hautes sphères de l'état major ennemi, ils allaient devoir s'en montrer digne. Une maison noble. Le survivant d'une maison noble ? Un paria s'étant rebellé contre les idéaux de sa famille pour servir la Réclamation ? Il ne fallait pas paraître suspect non plus. Un membre de la noblesse étrangère ? Allez savoir pourquoi, il imitait parfaitement bien l'accent chelaxien, mais aucune autre nationalité n'était vraiment exclue. Il fallait aussi justifier la présence d'un tieffelin à ses côtés. Il examina attentivement Largens. Le déguiser ? Impossible. On ne pouvait pas vraiment dire de lui que son héritage démoniaque se manifestait de façon subtile... En revanche, il pouvait prétendre avoir les manières d'un bon domestique, voir d'un membre de la petite noblesse. Et il s'y connaissait en art. Sans compter que les adeptes d'Iomedae, s'ils étaient aussi purs qu'ils le prétendaient, n'allaient pas le juger sur sa simple apparence physique. Édertio se retint de pouffer. S'il en était à échafauder des plans en comptant sur la grandeur de l'âme humaine, la situation était encore plus désespérée que ce qu'il craignait. Largens pouvait se faire passer pour un bâtard né d'un quelconque nobliau... Enfin, en espérant que ses manières les plus suggestives resteraient bien cachées ! Oui, après réflexion le rôle de domestique lui convenait mieux. Dans ce cas, il restait à trouver qui pouvait bien être son maître. Un Bonnapu ? Ces lâches étaient bien capables de retourner leur veste au moindre signe de faiblesse de la part de l'Imperatrix. Oui, mais ils n'étaient pas très nombreux, et leur réputation était exécrable. Les Coliantes alors ? Ou bien... L'idée s'imposa à lui comme une évidence : il avait croisé le fils Cruxilion à Korvosa du temps où il y était encore ambassadeur. Il connaissait son apparence physique générale et ses convictions politiques et religieuses ne pouvaient que le servir. On pouvait facilement imaginer que Darius Cruxilion avait traversé la mer pour voler au secours de sa précieuse croisade, désirant aider les fidèles de sa déesse à massacrer ses compatriotes. L'idée était presque trop bonne. Mais, et si le vrai Cruxilion se présentait ? Ou si un proche démasquait la supercherie ? Édertio entrepris de se remémorer tout ce qu'il savait sur ce traître en herbe. Pourquoi l'avait-il croisé à Korvosa ? Il était en route vers quelques vieilles ruines de l'Ancien Empire. Il voulait y trouver... Il cherchait quelque chose susceptible de lui rapporter beaucoup... C'est ça, ses déclarations enflammées à propos des soi disantes inégalités qui sévissaient au Chéliax avaient fait scandale, et son père avait été obligé de le faire exiler pour sauver la face. Le jeune révolutionnaire s'était alors mis en quête de quelque artefact susceptible de lui permettre d'acquérir gloire et fortune. Avec un peu de chance il était mort tué par un piège ou un géant, sans risque de refaire surface. En revanche, Édertio n'était pas un homme d'épée, cela ne risquait-il pas de... Il se rabroua intérieurement. Le Chéliax était en guerre, la Réclamation dirigeait une armée d'invasion et des descendants de succube travaillaient pour le gouvernement. Qui allait sérieusement se demander où étaient passés les talents d'épéiste de Darius Cruxilion, alors que son nom n'était connu que d'une poignée de nobles qui se moquaient royalement de ses faits et gestes ? La Réclamation serait heureuse d'avoir à ses côtés un noble de plus point final. Et Largens ? Un ami ou un esclave libéré. Édertio se tourna vers le tieffelin, lui posant une question dont la naïveté le fit sourire. « Dites-moi Largens, êtes-vous bon comédien ? »Modifié par un utilisateur jeudi 3 mars 2022 17:27:22(UTC)
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Abysses de l'orgeuil« Absolument, je sais pas mal simuler. Il vous faudrait quel type de compagnon pour votre couverture? » Dans la bouche de l'infant des abysses, ces mots sonnaient bien trop purs pour êtres honnêtes. Largens prit une pose intimidante, toutes griffes dehors. C'est à ce moment là qu'Edertio remarqua qu'il n'avait pas seulement les ongles longs et aiguisés, mais aussi tranchants que des couteaux. Bien pour cela qu'il portait des sortes de mitaines pour laisser ses doigts libres. Ses épaules se contractèrent, révélant sa musculature. « Un garde du corps? » Puis il prit un sourire malicieux, comme si il allait faire soudainement une connerie. « Un informateur? » Ensuite, une pose incroyablement triste. « Un pauvre petit tieffelin opprimé par la vie? » Enfin, pointant son coeur de son pouce. « Ou l'homme que l'on attendais tous : tout simplement parfait! »Modifié par un utilisateur vendredi 22 avril 2022 02:48:42(UTC)
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« Et pourquoi pas un mélange des trois ? »Le jeune noble commença à faire le tour du tieffelin, l'examinant sous toutes les coutures. « Si nous revenons de Varisie il vaudrait mieux que vous soyez un vrai couteau suisse. Il faudrait également que vous soyez au fait d'un certain nombre de coutumes locales. Dans l'idée nous sommes partis là-bas pour y chercher des fonds... Oh, mais je ne vous ai pas encore mis au courant : vous faites désormais face à Darius Cruxilion, je viens de le décider à l'instant. Voyez-vous de qui il s'agit ? J'espère que non, ça renforcerait notre couverture. Vous serez mon fidèle... » Il buta un instant sur le mot. « ... compagnon. Vous m'avez accompagné à l'autre bout du monde par amitié, étant le seul noble chelaxien à vous avoir jamais traité comme un égal. Vous savez vous battre... avec ces choses qui vous servent d'ongles j'imagine, et vous m'avez sauvé la vie une bonne dizaine de fois face aux gardiens des différentes ruines que nous avons pu visiter. Quand nous avons appris que notre patrie avait enfin la chance d'être libérée et de goûter à la vraie lumière d'Iomedae, nous avons pris le premier bateau pour revenir au plus vite prêter main forte. Le fruit de nos aventures doit arriver au plus tard la semaine prochaine, dans un autre bateau, et nous avons l'intention d'en faire don à la Glorieuse Réclamation. Il vaudrait mieux que vous changiez également de pseudonyme. Avez-vous des questions ? » | Un grand pouvoir implique de grandes possibilités. |
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Abysses de l'orgeuilCes merveilleuses perspectives plissèrent les yeux du tieffelin en deux fentes joyeuses. « Oh comme je suis heureux de vous servir mon Maître, vous reconnaissez enfin mes nombreux talents! Par contre je ne connais pas vraiment ce fameux Davus Frutillon... Le maximum d'informations sur lui nous permettra sûrement de passer la "garde" de la ville.
Je pense... Prendre comme pseudonyme "Orion". Pas mal non? » | ______________________________________________
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« Darius Cruxilion, pas... Enfin bref. »Édertio fixa Largens droit dans les yeux. « Darius Cruxilion était un idéaliste simplet doté d'une conception ridicule et obsolète du Bien et du Mal. Sa propre famille a fini par le rejeter tant il était insupportable. Son nom a fort heureusement presque sombré dans l'oubli. Tout ce que vous avez à savoir à son sujet, c'est qu'il aurait adoré prêté main forte aux envahisseurs s'il avait eu vent de leur existence. Il était plutôt bon escrimeur, ce qui n'est pas mon cas, aussi j'espère que personne ne me demandera de faire une démonstration. C'était un bouffon, dont la carcasse doit probablement pourrir dans l'antre d'un quelconque monstre. Non, ce qu'il vous est plus pertinent de connaître, mon cher Orion, ce sont les coutumes de la Varisie, ainsi que quelques unes des caractéristiques géographiques locales. Êtes-vous à jour au niveau de ces connaissances ou désirez-vous que je comble vos lacunes ? Par ailleurs... »Le jeune noble reprit son souffle : ce qu'il s'apprêtait à dire ne lui faisait pas particulièrement plaisir. « Nous sommes censés être des amis proches. Nous avons quitté le pays ensemble, et avons affronté de nombreux dangers côtes à côtes. Lorsque nous serons en public il serait donc de bon ton que nous agissions comme tel. À partir de maintenant, je t'appelle Orion, et tu m'appelles Darius : le "vous" n'a pas lieu d'être entre de vieux amis. En terme d'exploits nous nous cantonnerons à de la chasse aux gobelins et aux géants. Et si quelqu'un vient à nous questionner sur nos talents, j'ai été victime d'une maladie locale qui m'a pendant un temps privé de l'usage de mon bras droit. J'en garde encore les séquelles, d'où il résulte que je ne suis pas capable de me battre normalement. » | Un grand pouvoir implique de grandes possibilités. |
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Une fois Largens partit chercher les autres agents Thrunes pour les prévenir du rendez-vous, Édertio décida de faire un rapide tour des tavernes de la ville, histoire de se renseigner un minimum avant d'entrer en contact avec ses nouveaux alliés. La plupart des gens avec qui il discuta cette après-midi gardèrent le souvenir agréable d'un jeune homme charmant et très bien élevé, un voyageur récemment arrivé en ville et qui souhaitait être tenu au courant des dernières nouvelles. Ses questions tournèrent principalement autour des rumeurs et des faits les plus récents, l'homme cherchant visiblement à être tenu informé de l'actualité locale. | Un grand pouvoir implique de grandes possibilités. |
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Abysses de l'orgeuilLargens, ou plutôt Orion, avait toujours le petit mot cynique tout en gardant un parfait calme. Malgré son attitude particulièrement irritante, son aura amenait à oublier aussitôt ses frasques lorsqu'il faisait un beau sourire. « Ne vous... Ne t'inquiète pas, ces coutumes ne me sont guères inconnues. Au besoin, je sais détourner la conversation. Puis je me permettre une suggestion sur notre histoire? Promets de ne pas me frapper, cependant. » Proposa-t-il avec son petit sourire malicieux. « Que penses-tu ne nous faire passer pour des homosexuels? C'est plutôt une jolie histoire à raconter à ces fameux terroristes aimant sauver les veufs et les orphelins? Et cela nous permettrait de ne pas paraître louche lorsque nous nous échangerons des informations. Même, de gagner la sympathie des gens alentours. De plus, vous faire passer pour un bon samaritain très ouvert d'esprit. Après tout, ce genre de relations sont assez réfrénées lorsqu'il s'agit de noblesse.
Juste un "banissement" sera un peu léger, je pense, pour éviter les questions indiscrètes. Peut être un mariage forcé qui aurait mal tourné pour sauver ta réputation? »Modifié par un utilisateur samedi 25 juin 2022 22:58:08(UTC)
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Edertio trouva quelques rumeurs, précautions de la ville, et histoires croustillantes en allant de taverne. Il y en avait trois dans la ville malgré sa petitesse : une des quartiers pauvres, une un peu plus huppée, et une dernière quasiment entièrement fréquentée par les soldats.
Une des règles à Sénara était le couvre feu de 22h, l'impossibilité d'aller dans la forêt sous aucun prétexte, sauf avec une patrouille (à cause des fées tirant à vue). Que le blé viendrait à manquer dans quelques mois, car les récoltes tardaient déjà.
D'après les rumeurs, les lignes de front n'avançaient ni ne reculaient sous le soleil brûlant. Et que la générale de la ville, Cypria Pelzo, était amante d'un démon. Et que les docteurs de l'hopital de fortune de la ville, notamment de grands brûlés, pouvaient soigner même la veillesse et ses rhumatismes. | ______________________________________________
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Abysses de l'orgeuilOrion était particulièrement de s'être autant rapproché du diaboliste. Le tieffelin était désormais plus que serviable envers Edertio, s'impliquant d'autant dans les missions des Thrunes. C'est à peu près à la même période que la santé du noble Obérigo commença à se dégrader, le laissant dans un état de fatigue avancée.
Edertio obtient l'état préjudiciable fatigué tant qu'Orion/Largens est dans les parages.
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