Lorsque Joro renseigne la naufragée sur le fait que Thrall est mort pour céder sa place à Ileniel, la pirate ne peut s'empêcher d’afficher un petit sourire. Mais ce sourire lui est vite retiré par le ton autoritaire que prit Marah pour avertir du danger que faisait courir la nouvelle au reste du groupe. Lorsqu’elle fut informée de sa position dans la file, la seconde, qui n’aimait pas tellement recevoir des ordres, se contenta de hausser les épaules et d’emboiter le pas à la nouvelle venue, ne manquant pas de lui chuchoter quelques mots.

« Ne vous en faites pas. Moi aussi je les trouvais un peu bizarres au premier coup d'œil. »

Elle faisait bien sûr référence à ses deux compagnons dont les habitudes et les dialectes l’avaient déjà surpris plus d’une fois. Ileniel ne connaissait rien à leur culture respective et en apprenait un peu plus sur eux chaque jour, bien qu’après quelques jours seulement, tout ceci lui semblait encore bien étrange.

« Ileniel Faelar, seconde du Vvv… Ça n'a plus d’importance ! Il a coulé… Et mon titre avec lui, sans doute… Je ne suis plus qu’une rescapée, comme tous les autres. »

Ileniel avait pris un trop plein de fierté en entamant sa présentation, trop plein qui faillit lui faire prononcer le nom de son navire. Fort heureusement, elle se ravisa de justesse, et son ton enthousiaste s’effaça pour laisser place à un ton plus monotone lorsqu’elle évoqua “les autres”. Elle faisait référence à ses nouveaux compagnons présents au camp, ceux-là avaient bien de la chance de dormir à cette heure-ci, d’ailleurs.

La demie-elfe ne parla plus tellement du trajet, sans doute à cause de la fatigue, ou alors pour éviter de se faire sermonner par Marah. Faut dire qu’Ileniel la trouvait plutôt intimidante. Depuis qu’elle avait rejoint leur groupe, elle ne se souvient pas l’avoir vu sourire une seule fois. Elle la voyait comme une personne sérieuse, prudente et avec qui il semblait difficile de rigoler. Le genre de personne utile pour survivre dans une jungle hostile. Qu’elle que soit la façon dont Ileniel percevait Marah, elle avait un respect certain pour l’humaine.

« Way Aerys, comment ça va là ? » – Demande Marah à la demi-elfe, lui posant la main sur l’épaule, le regard plongé dans les siens – « C’est elle la lumière dans la nuit, wha. J’espère qu’elle n’a pas attiré les cannibales. Il va falloir redoubler de vigilance, là. » – Après s’être assuré qu’Aerys va bien, elle revient vers Océane – « Je m’appelle Marah Boutë, là, je suis une marabout, une guérisseuse, wha, je ne suis pas là pour marabouter les gens, là, mais je peux demander aux esprits d’attirer le mauvais œil. Tu as faim ? Soif ? Tu es blessée, là ? Il y a une personne qu’il faut aller voir, wha. Une gnome. Elle s’appelle Seï. Elle est très malade… La maladie des Gnomes… Elle dépérit, là. Raconte-lui ton histoire, wha. Même si elle parait endormie, elle écoute, j’en suis certaine, là. Gélik dit que les Gnomes sont ainsi, il leur faut tout le temps quelque chose de nouveau, une nouvelle aventure, là, une nouvelle histoire, quelque chose qui avive leur curiosité, là. Seï Seï a vécu beaucoup d’aventures et d’histoires, là. Alors c’est très difficile de trouver quelque chose qui éveille sa curiosité… J’espère que tu y arriveras, wha ! »

Elle entraîne la nouvelle venue vers le chevet de la gnominette, les yeux remplis d’espoir et le visage marqué par une profonde inquiétude tandis qu’elle ausculte la pauvre Seï… Un petit singe au long pelage vert-gris frisé qui fonçait vers les parties supérieures, se hissa sur l’épaule de la jeune mwangie et une fois installé, il se concentra sur la recherche de bestioles ayant pu établir domicile sur sa personne, tout en s’attardant sur ses parties intimes aux couleurs étonnantes – « Diamé ! Aide-moi à rentrer en contact avec les esprits de la vie ! » – Les yeux de Marah se révulsent et elle rentre en transe tout en commençant une sorte de danse rituelle dont le rythme allait se calquer sur le flot de paroles de la nouvelle venue.

Océane observe avec attention le campement, tout en écoutant le rapide échange entre l’humaine et la demi-elfe, prenant note mentalement du nom de celle-ci. Elle écoute en silence les paroles de Marah, sa curiosité laissant peu à peu place à une expression plus grave à mesure que celle-ci lui explique la situation.
« Je n’ai besoin de rien, merci, on avait de quoi survivre dans la jungle… En tout cas pour un temps. » répond-elle tout en se laissant entraîner. « Je suis prête à narrer mon histoire, même si je ne promets rien quant à ce qu’elle soit extraordinaire » ajoute-t-elle prudemment en acceptant la coupe que lui tend Joro.

Océane suit ses guides dans l’abri, examinant la gnome et les gestes de Marah. « J’ai l’habitude de raconter cette histoire, mais c’est la première fois qu’on a une telle pression quant à l’effet qu’elle doit susciter. » murmure-t-elle, comme pour elle-même, en prenant place au chevet de la gnome. Elle parcourt des yeux l’assemblée désormais silencieuse, prend une gorgée d’eau et commence à parler d’une voix calme.

« Tout d’abord, je me nomme Océane, et effectivement on a échoué sur une plage il y a quelques jours de cela, errant dans la jungle jusqu’à la rencontre de votre groupe. Mais commençons par le commencement.. Mon histoire fera probablement pâle figure face à toutes celles qu’on a pu entendre lors de nos voyages, mais je vais vous la conter néanmoins.
Je suis marin de profession. Cela fait des années que j’exerce, parcourant le monde sur divers bâtiments. Ce n’est pas une vocation, mais plutôt un moyen pour entreprendre mes recherches. J’étudie et vénère les divinités régissant les mers, du plus petit cours d’eau au plus vaste des océans, de la brise marine aux courants ; je cherche à parfaire mes connaissances sur les maîtres et maîtresses de notre nature. »

Elle marque une pause tout en jetant un regard vers Mara.

« Voyez-vous, suite à un certain événement, je possède également des pouvoirs. Mais j’ignore dans quel but, pour quelle raison m’ont-ils été accordés. Je ne suis même pas sûre d’à qui je les dois. Et mon but est d’en percer le mystère, de comprendre pourquoi et comment. À ce titre nous avons voyagé, beaucoup voyagé, vu maintes choses et entendu maintes histoires, que je pourrais passer des nuits et des jours à raconter ; j’espère également pouvoir rajouter les vôtres à cette longue liste. Mais ce n’est pas le sujet. »
« Nous avons navigué ainsi jusqu’au jour, relativement récent, où un certain… incident a fait que l’on s’est retrouvé à la mer, incapable de rejoindre notre navire. Et ainsi, pour je ne sais quel caprice, le destin a décidé de nous faire échouer non loin d’ici. Je ne suis pas une guerrière et, comme vous avez pu vous en rendre compte, c’est par ma magie et mes illusions que j’ai pu rester en sécurité jusqu’à cette nuit où ma lumière vous a attiré·e·s. La suite, vous la connaissez déjà, et c’est ainsi que me voilà. »

Sur ces mots, Océane finit de boire le contenu de la coupe. Gardant le silence, elle observe l’assemblée, son regard s’attardant sur la gnome alitée, attendant une éventuelle réaction.

evant le geste de Marah, Aerys ne recule pas et ne semble même pas amorcer un semblant d'esquive physique, ses épaules par contre se tendent mais devant les paroles et l'attitude de la guérisseuse, elles se détendent, ce que perçois la mwangi par son sens du touché. C'est timidement, presque avec gène qu'elle répond.



« Oui ça va, tout est calme. » après une pause pendant laquelle elle semble enregistrer et analyser la réponse de Marah, elle répond «  je vais réveiller Ishirou, il était le prochain à devoir faire son tour de garde, ouis je resterai avec lui et les suivant jusqu'au matin, à ce moment là j'irai me reposer et nous trouveront une meilleur solution demain. »

Puis elle s'exécute et quitte les quatre personnes venant de rentrer qui se dirigent vers la tente où se repose Seï. Cette dernière est toujours allongée et ne semble pas avoir bougé depuis la dernière fois qu'ils l'ont vue. Pendant que Marah en appelle aux esprits pour accompagner les paroles de la nouvelle arrivée. Cette dernière est choyé par un Joro qui lui apporte de l'eau et l'introduit auprès de la malade. Océane raconte son histoire à Sei devant une assemblée retenant son souffle.



Malheureusement, l'histoire d'Océane ne permet pas à Seï de reprendre conscience, ni des couleurs d'ailleurs et l'heure du réveil approchant à grand pas, le retour au lit devient une nécessité au vu de la journée du lendemain.

Ileniel se dirige vers Aerys qui guette auprès du feu accompagné du taciturne Tianais, Ishirou. Ce dernier regarde dans la direction d'Océane, silencieux comme à son habitude et avec une expression tranquille et indéchiffrable sur le visage.


« Vas te reposer Ileniel, on aura besoin de toi demain » elle regarde dans la direction d'Océane «  Et de toi également. Prend ma couche, tu pourras au moins dormir allongée. » la demi elfe se saisit les mains pour arrêter des tremblements découlant probablement de la fatigue accumulée.


Très vite le sommeil s'empare des rescapés et trop rapidement le réveil arrivera .

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Modifié par un utilisateur dimanche 2 juillet 2023 18:12:03(UTC)  | Raison: Non indiquée