A la vue de la jument Vinjin pris la parole avant de prendre la route avec ses compagnons :
« C'est certainement une plus simple monture mais cette jument va bientôt donner la vie, cette dame est enceinte. Je dirais de ne pas la monter pour éviter de la faire souffrir. Concernant ce bonhomme la, je ne m'y aventurerai pas pour le moment, je cède ma place. Prenons les pour la route, nous aviserons ensuite.  »

C'est pendant le trajet au combien ressourçant que les paroles de Finas ne firent qu'un tour dans l'esprit de Vinjin. Il ne manqua pas de proposer son intention à l'équipe et le sentiment du travail inachevé le dérangé.

« Les centaures de Yashil, Finas. Contrairement à vos dire, j'ai déjà rencontré leur chef O'tirgan buqa durant la résolution d'une malédiction avec Félindra. C'est un clan généralement pacifique qui démontre d'un certain respect pour les licornes.
Il me semble tout à fait pertinent de nous rendre sur place pour leur remettre la baguette, ils seront quoi faire.
De plus, ils entretiennent de bonnes relations avec les créatures de la foret dont les fées. Ils pourraient avoir des informations concernant les bandits de l'auberge qui sait.

Cela dit, à ma connaissance Félindra n'a pas eu le temps de dire à O'tirgan que nous avions réussit notre quête grâce à ses conseils. J'aimerais lui rapporter cette information et nos remerciements.  »

a majorité s'était exprimée et Finas guida donc les compagnons à travers les buissons et les branches basses vers le territoire des centaures. Contraint de mettre pied à terre, l'humain se révéla bientôt le plus lent et le plus maladroit dans cet environnement boueux et boisé. Vinjin, bien plus à l'aise, trouva un rotte de sanglier qui semblait aller dans la bonne direction.

Au détour d'un virage serré, les compagnons tombèrent sur une petite clairière au centre de laquelle trônait en majesté un puissant cerf. L'animal tourna sa tête vers eux et sembla les observer longuement avant de partir sans hâte et de s'enfoncer dans la forêt, échappant rapidement à leur vue.

Vinjin trouva un nouveau rotte, plus large et guida les compagnons à travers ce sentier. Cette partie de la forêt sentait la mousse et la pourriture végétale. Ils avaient soudain l'impression d'être dans une forêt plus ancienne, vieille comme le monde.

Si la pluie et l'humidité des dernières semaines marquait également le territoire, elle semblait comme absorbée par la masse végétale et la terre qui bien que relativement boueuse l'était beaucoup moins que sur le chemin des hommes.

La rotte finit par déboucher sur une cathédrale forestière. Une clairière longue mais relativement étroite et protégée de la pluie par les ramures des arbres centenaires qui la bordait. Des épées de lumières fendaient la canopée et laissaient deviner plusieurs pierres dressées qui entouraient une sorte de porte faite de trois pierres. Chacune portait d'antiques symboles émoussés gravés dans la roche. Les symboles les plus proches du sol étaient masqués par la mousse qui semblait vouloir se lancer à l'assaut des antiques pierres dressées. La clairière était plutôt sombre et l'air épais portait d'innombrables particules qui dansaient dans les épées de lumière tombant de la canopée serrée.

Mais ce qui retint l'attention des compagnons se fut le puissant centaure couvert de symbôles peints et de branches fleuries et de plumes multicolores tressées, qui s'avança vers eux d'une démarche calme et assurée.
« Bienvenue à vous » lança-t'il d'une vois profonde.
Vinjin reconnu O'tirgan buqa, le shaman et chef de la tribu. Apparemment le shaman était seul, mais Vinjin se fit la réflexion que la forêt était soudainement anormalement calme et silencieuse.

Arrivé à leur niveau, le centaure les dominait tous largement d'une ou plusieurs têtes. Son corps fin, mais musculeux et puissant exhalait une forte odeur de fauve et l'or de ses prunelles semblait se poser une éternité sur chacun d'eux.

« J'ai rêvé de vous. Ici. » dit-il lentement, comme pour expliquer sa présence. « Je suis heureux de vous revoir Vinjin à l'arc chantant. Présentez moi vos compagnons et le but de votre venue. »

Modifié par un utilisateur mercredi 27 avril 2022 20:36:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

'tirgan buqa posa ses prunelles dorées sur chacun des compagnons lorsque Vinjin prononça leurs noms. Tous eurent le sentiment qu'il sondait leur âme tout en restant parfaitement impassible, comme s'il les observait depuis une autre réalité ou un autre temps.

Mais lorsque Vinjin sortit la baguette magique faite à partir d'une corne de licorne et que Finas ajouta :
« Voici également des cornes de licorne que nous avons trouvé dans les affaires de ces trafiquants. Elles n'ont pas été transformées...  », alors le visage du centaure refléta une profonde tristesse, voir une réelle souffrance.
Il laissa l'elfe finir en hochant la tête et en lui souriant lorsqu'il évoqua la malédiction levée, mais c'est avec une voix marquée par la tristesse que le centaure, prenant finalement avec douceur les cornes des mains de Vinjin et Finans et les examinant, dit :
« Ainsi, voilà donc le destin qu'ont connu les gardiennes de la forêt qui ont disparu.
Nous avons entendu ici les rumeurs portées par le vent, par l'eau et par la terre. Des rumeurs de mort, de traque, de disparition. Mais je ne pensais pas que s'étaient déroulés des faits si terribles. Il faudra bien du temps pour que les gardiennes assassinées reprennent leur forme, mais grâce à vous leurs cornes ont été récupérées et nous les ferons parvenir sur leur territoire où leur âme pourra revenir.  »

Il ferma les yeux, laissa couler une larme sur sa joue peinte, qui déforma les dessins, et reprit en tenant droite devant lui la baguette magique gravée de runes de pouvoir : « Quant à celle-ci... elle a été profanée, l'âme de sa porteuse a été souillée et elle ne pourra revenir. Nous ferons en sorte qu'elle rejoigne les champs des ancêtres, mais celà sera un long rituel...
Il s'arrêta, regarda à nouveau chacun, leur faisant à nouveau ressentir qu'il les examinait chacun pendant de longues minutes alors qu'il ne se tut que quelques secondes.
Merci. Une corne profanée constitue un artéfact d'une rare puissance et nombreux sont ceux qui sont prêt à payer des sommes folles pour elles.
Ils sont rares ceux de vos races qui auraient eu la grandeur d'âme de la restituer aux esprits de la forêt. Un tel geste vous vaudra notre reconnaissance et notre amitié.
Mais l'une comme l'autre ne sont pas à la hauteur de la grandeur dont vous avez fait preuve. »

Finas s'avança alors d'un pas et d'un ton solennel prit la parole :
« Nous vous remercions pour vos paroles noble chef. Si votre reconnaissance est aussi forte que vous l'indiquez, je serai honoré, au nom du Baron de ces terres, de recueillir votre serment d'amitié et d'alliance avec lui.
 »

O'tirgan buqa considéra le jeune homme en cotte de mailles quelques instants qui semblèrent durer longtemps avant de répondre d'une voix douce :
« Les Fils de Yashil ne prêtent aucune allégeance, ne font nulle promesse qu'il ne peuvent tenir et ne s'engagent pas avec ce que vous appelez pays, roi, nobles, guildes et autres, car nous savons que ces entités considèrent que les promesses qui leur sont faites engageraient mon peuple sur des voies que nous nous refusons d'emprunter.
Et votre Baron n'est pas là. Ce n'est pas lui qui a ramené ces cornes. Notre amitié ira à chacun d'entre vous personnellement et non à quelque titre ou quelque chose abstraite.

Mais l'amitié des Fils de Yashil est insuffisante à récompenser votre acte. En restituant ces cornes, c'est les Bois entier que vous honorez et que vous protégez. Si vous l'acceptez, je peux amener sur vous la bénédiction des esprits des Bois des Bois de Myrviel.
 »
Le shaman-chef tira d'une besace sur son dos une lame en pierre noire et s'entaille profondément l'index, qu'il frotta ensuite avec son pouce avant de mêler divers ingrédients qu'il tira de sa besace à son propre sang.
« Les esprits des Bois sont multiples et un et leurs pouvoirs sont à leur image. Lorsque vous aurez besoin de leur aide, vous devrez choisir l'aide qui vous sera utile. Les esprits des pierres vous rendront plus solides, les esprits de l'eau plus agiles, les esprits du feu vous rendront plus vifs et ceux du vent plus légers et sensibles. Enfin, les esprits des ancêtres vous donneront de bons conseils. Acceptez-vous cette bénédiction ? »

O'tirgan buqa s'approcha des compagnons, son index ensanglanté et peinturluré levé et prit la main de ceux qui acceptèrent, comme Finas, pour y apposer avec une adresse trahissant l'habitude, un symbôle en forme de cinq spirales de couleur irisées dont les queues se rejoignaient au centre.
« 
Allez sous la bénédiction des esprit mes amis. Mes rêves et le vent me disent que vous ne pouvez vous attarder, mais peut-être aurons-nous le plaisir de nous revoir prochainement.  »

Le centaure se recula et les regarda partir tandis qu'il tenait dans ses mains les cornes de licorne sur lesquelles son propre sang avait fait des tâches pourpres et irisées.

Ceux qui acceptent la bénédiction des esprits bénéficient au choix d'un des avantages suivants et peuvent en changer par une action libre :
-bénédiction des esprits des pierres : RD 2/magie et +1 jds vigueur
-bénédiction des esprits de l'eau : bonus d'esquive de +1 à la CA et +1 jds volonté
-bénédiction des esprits du feu : Bonus de vitesse de déplacement de 3m (2cases) et +1 jds réflexes
-bénédiction des esprits du vent : ignore les terrains difficiles et +2 perception et +2 discrétion
-bénédiction des esprits des ancêtres : +1 aux jets d'attaque et +2 jds contre les sorts.

Ces bonus ne s'appliquent qu'1 à la fois et uniquement lorsque les PJ se trouvent dans les Bois de Myrviel. dès que les Pjs sortent des Bois de Myrviel, les symbôles sur leur paume deviennent ternes et presque invisibles et les bonus ne fonctionnent plus.

Fin de cette intro

Le nain accepta la bénédiction, il n'était pas du genre a refusé les cadeaux, ni a craché sur une aide spirituelle.
« Bah merci de O'tirgan. Ça m'semble normal de ne pas laisser des trophées de vos peuple ou alliés servir de sombres destins. Si quelqu'un faisait la même chose avec des bouts de ma famille, de mon peuple ou de mes proches, je lui en tiendrait rigueur et j'ai la rancune tenace. »

Orgon garda lui aussi le silence : peut-être était-ce la forêt, ou le lieu en lui même qui l'intimidaient. A moins que ça ne soit O'tirgan buqa. Il n'avait pas souvenance d'avoir déjà vu un centaure. Le shaman dégageait une impression de puissance tranquille, de bienveillance.
Il accepta le présent de O'tirgan avec humilité.
« Merci. » finit-il par dire simplement, ne sachant quoi dire d'autre.

Il regarda la paume de sa main, constatant la trace de sang en forme spirales et sembla se perdre en la fixant pendant quelques secondes, avant de reprendre ses esprits. Il suivit ensuite le groupe.