La lueur de l'aube est parfois carmine du sang des vaincus. Lastwall est tombé. Mais les serviteurs du Monstre d'Encarthan ne discriminent pas. Une tribu orc trop proche est prise dans la tourmente d'une destruction sans discernement, un tsunami de mort qui remonte les falaises et s'impose sur chaque terrain, ne cherchant que la vie pour l'étouffer dans la poigne osseuse d'une abomination nécrotique qui boit chaque goute d'espoir jusqu'à avoir vider son calice et que ne reste que la terreur.
Il est tôt et un vent froid se faufile dans les tentes et entre les lames des guerriers Tarks. La tribu est un tombeau à ciel ouvert. Une silhouette en robes blanches souillées de déchirures et de sang passe entre les corps, récitant prière sur prière. Le vieux prêtre à le visage dégoulinant de larmes. Lastwall est tombé, ses défenseurs ont tenu. Il est de ceux là. La tribu ne l'aurait pas accueillit vivante, les morts le laissent passer. Il contemple le carnage. Et brûle les morts. Pour ne pas avoir à les combattre le lendemain. Jusqu'à arriver aux derniers recoins du camp. Un dernier souffle, rauque, n'en finit pas. Un survivant? Le prêtre avance dans la direction du son, trouve un guerrier dont la vie semble avoir été arrachée. Sa peau est grise et froide au touché, son souffle faible, les battements de son cœur irréguliers. Le prêtre sauve ce dernier souffle de toute la force de sa foi, il redouble de pleurs pour un petit miracle dans cette aube de fin du monde, il cherche au plus profond de son âme la lumière des royaumes Célestes.
L'Orc ouvre les yeux, ses derniers souvenirs; une vague lueur malsaine à drainer la vie de tous ceux du clan vers le monstre humain en robes noires. Ses yeux se posent sur un monstre humain en robe. Son poing vole et s'écrase sur le côté de la tête du monstre. Qui s'envole de quelques mètres. Clairement pas le monstre noir. Ses pensées encore brumeuses, l'Orc se lève. Autour de lui, des morts. Et une créature. translucide, elle évoque un oiseau. L'Orc ne saisit pas vraiment sa forme, pourquoi un corbeau porterait un cailloux et un os? La créature parle l'orc parfaitement. Elle est obligée de se répéter trois fois pour que l'Orc la comprenne. Devenir son champion? Tourner cette débâcle en chance? Offrir un guide aux âmes de la tribu?
Le vieillard se relève, l'orc semble parler tout seul. Une étrange aura est à peine visible à son côté, comme le vacillement de l'air au dessus d'une flamme. Soudainement, le vacillement disparait, l'Orc chute d'un coup en arrière. Un corbeau se pose sur le front de l'Orc. Le prêtre ignore la douleur dans tout le côté gauche de sa tête; il se précipite vers l'Orc, et prends soudainement conscience que son miracle se tiens devant lui, l'Orc est paisible. Sa respiration calme, son cœur bat,constant et fort. Il appelle ses frères. Il est le seul à croire à un miracle. Pour les autres, un orc reste un orc. Mais une lame reste une lame, et Lastwall en manque cruellement. L'officier en charge de ce charnier choisit de donner une chance au vieux fou qui supplie pour la vie d'une bête qui, sans Tar-Baphon, l'aurait surement dévoré.
L'Orc à trouvé la paix. Il ne comprend pas pourquoi.
A son réveil, il est à l'extérieur d'un camp de survivants de Lastwall, ils lui ont quand même donné une tente et le vieux prêtre vient chaque matin et chaque soir pour s'occuper de lui. Sa peau reste morte, il est comme un cadavre vivant, il se dégoûte. Ses premiers mots vont au prêtre, il s'excuse d'avoir survécu uniquement pour lui mettre un coup de poing. Le prêtre en laisse tomber le plateau son bandage sanglant.
Mais le corbeau ne le quitte plus, et il lui explique. Le Cimetière, Pharasma, les voies des âmes, les Psychopompes, le travail de son maître Bazrakh.
L'Orc écoute et prend des notes, chaque jour il s'enfonce plus loin dans la Mort et ses mystères. Il apprend à voir chaque vie comme quelque chose d'important, il voit les monstres souillés par Tar-Baphon. Il n'éprouve pas de haine, il n'a pas de violence pour faire bouillonner son sang. Il discute avec le prêtre, avec d'autres. Il leur parle de son raisonnement, qu'il n'est plus lui-même, il porte les âmes de sa tribu. Alors il demande à être appelé par leur nom, Tark.
Mais si il à survécu, c'est pour le bien du monde, de l'ordre universel qui est bafoué dans la région. Les humains l'appellent "Champion". Tark reste un orc, il va faire sa vie avec sa force et ses blessures. Il retourne là où sont enterrés les siens. Il prend la terre des morts dans ses mains. En priant pour leurs âmes, il accepte sa charge, de les porter sur les voies des morts. Il crache dans ses mains et fait de la terre une pâte qu'il s'applique sur le visage, effaçant ses traits. La Mort est partout, la Vie aussi; le corbeau lui à dit. Chaque matin, il répète son serment, ses gestes, et la liste des âmes s'allonge. "A ceux qui sont sur les routes, perdus, je serais votre guide".
Mais il DOIT s'avancer vers le centre de l'immondice qui pourri et se propage.
Il cherche un bateau pas trop regardant sur l'équipage. Après tout, quand l'Immonde sortira de sa tanière, c'est là qu'il sera en première ligne.
On lui parle d'un Nain.
Il ne saisi pas trop ce qu'il fait, mais être sur le lac est son premier but.
[couleur]C'est vous qui prennez des gens sur l'eau? Je suis Tark, dernier des Tarks, je viens pour tuer des morts.[/couleur]Le Nain cligne des yeux.
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