Bien que rassuré par les compliments d’Olivia et la présence de Palatine et Alicia, Matlam sentit son courage s’évaporer comme neige au soleil quand il vit sa cadette annoncer son retour. Et une sueur froide se format sur son front lorsqu’il entendit la première réaction de sa mère. Si le jeune Nachon était pétri d’une volonté de bien faire et de ne surtout pas perdre la face trop vite face aux aventurières, ses vieux démons avaient ressurgi à la vitesse de l’éclair. Rentrant la tête entre les épaules et rougissant de honte, il se sentait presque heureux que sa mère ait choisi de le tirer par le poignet plutôt que par l’oreille.

Éprouvant néanmoins un sursaut d’orgueil quand sa mère harangua ses deux compagnons d’aventure, il tenta de freiner des deux pieds tandis qu’il intercalait un début d’objection. « M’man, c’est pas des greluches. Ce sont des vraies aventurières, avec des pouvoirs, des armes et tout ! C’est pas n’importe qui ! Laisse moi au moins te les présenter avant de les engueuler ! »

Mat voyait d’ici sa mère continuer sur sa lancée, sans considération pour son égo malmené, son choix de devenir aventurier ou l’accueil normalement réservé aux invités mais il se devait d’essayer. Avec un peu de chance, son père pointerait le bout de son nez pour la raisonner.

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Silencieuse jusqu’alors, Alicyl se fendit d’un sourire coquin lorsque la mère de famille les insulta. A vrai dire, cela n’offensait nullement l’elfe, ça lui donnait même des angles d’approches. En revanche, bien qu’elle appréciait Palatine, elle ne partageait pas ses méthodes. Dire à la mère de famille “votre fils m’a sauvé la vie” revenait à dire “je risquerais de ne pas savoir le protéger”. M’enfin, question de point de vue.

Longue expiration. Voyons… Une chevelure blonde quelconque; Peu soignée; Sans doute les aléas de la vie au sein du village; Peu de moyens; Une ambition réfrénée; Sans doute pas la connaissance nécessaire de faire la différence entre diverses factions du monde extérieur… Des traits sévères, des yeux acérés… Pas la première fois que le gamin fait des siennes; Une vie ardue. Sa prestance dégageait une autorité indéniable, bien que son visage révélait aussi une pointe de souci maternel, soulignant la complexité de ses émotions dans cette situation tendue. Des mains fortes, une poigne de fer… Sans doute un travail manuel. L’arrosoir de la gamine… Agricultrice ? Jardinière ? Un bruit de poterie brisé… Non, artisane peut-être. Un côté débrouillard donc, s’étant forgée elle-même ? Intéressant…

Longue inspiration. Commençons par aller dans le sens de l’argile, sans pour autant se permettre de contredire l’autorité parentale; Étape un, travailler la matière première.

«  Greluche… Compte tenu de mon âge, je le prendrais presque comme un compliment…
Je n’irai pas par quatre chemins madame, votre garnement semble doué pour s’attirer les ennuis, vous avez raison de vous montrer ferme avec lui. Comme nous le lui disions, il a eu de la chance que nous n’ayons pas de mauvaises intentions à son égard, comme les bandits qui campent dans les ruines du vieux fort à la sortie de la ville, et d’avoir une mère qui tient à ce qu’il se conduise bien.  »

Étape deux, modeler la matière; Donner l’aspect choisi; Susciter la curiosité.

«  Néanmoins, si vous me permettez de vous donner mon avis, aventurier n’est pas un métier, mais une nature. Votre fils brûle d’aller voir le monde, là-dehors, c’est plus fort que lui. Arrêtez moi si je me trompe, mais ce n’est pas la première fois qu’il use vos nerfs, et ce ne sera certainement pas la dernière. Vous me semblez être une femme forte, qui s’est forgé un caractère au sein de ce charmant village, et vous êtes un modèle pour lui. Lui aussi aspire à être fort. Mais d’une manière différente.  »

Étape trois, façonner le vase; Offrir un aperçu.
Alicyl sortit une broche elfique de son manteau. Même s’il ne s’agissait que d’un souvenir d’aventure comme un autre, de valeur, certes, mais sans importance particulière, avec une bonne confiance en soi et un discours astucieux, cela pourrait le faire.

«  Je me nomme Alicylae Marika. Je pense que votre fils pourrait avoir de l’avenir au sein de la Loge des Eclaireurs. Je comprends que voir votre fils partir à l'aventure puisse être une source d'inquiétude et de crainte. Après tout, vous l'avez élevé avec amour, avec des valeurs et vous souhaitez le protéger de tout danger. Mais j’aimerais vous parler de ce qu’il pourrait devenir, de la manière dont cela peut façonner l'avenir de votre fils. En tant qu’aventurière, si ce terme vous convient, j'ai traversé des terres inconnues, appris toutes sortes de choses et forgé des amitiés qui ont duré toute une vie. Ces expériences ont enrichi mon existence d'une manière que je n'aurais jamais pu imaginer en restant confinée à un seul endroit. Elles m'ont appris la persévérance, le courage, et m'ont permis de développer des compétences essentielles pour survivre et prospérer.

Votre fils a montré un courage et une détermination remarquables en se lançant dans cette voie. Il est animé par la soif de découvertes, de connaissances, de la volonté de faire une différence dans ce monde, et la volonté de vous rendre fière de lui. En le privant de cette opportunité, vous pourriez l'empêcher de devenir la personne exceptionnelle qu'il est destiné à être.

Si vous consentez à le laisser nous accompagner, votre fils sera entre de bonnes mains, et nous ferons tout en notre pouvoir pour le protéger et l'accompagner dans son voyage. Permettez-lui de réaliser son potentiel et de devenir la personne exceptionnelle que vous avez toujours voulu qu'il soit. Il vous rendra fière, vous verrez. »

Étape quatre, présenter le produit; Inciter à l'essai.

« Mais... Peut-être voudriez-vous d'abord que nous vous démontrions notre confiance ou nos connaissances... ? »

• Diplomatie (faire rêver) : 1d20+6 donne [17] + 6 = 23
  
• Bluff (Loge) : 1d20+6 donne [11] + 6 = 17

Modifié par un utilisateur lundi 30 octobre 2023 10:17:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Surpris par la réaction de sa mère, Mat eut un instant d'hésitation. Lui qui avait toujours été le pitre du village et fait les pires bêtises, pour la première fois de sa vie, sa mère avait l'air inquiète à son sujet.

Au fond de lui, il savait qu'il était un poids pour sa famille. Dans ce petit village reculé, la vie était difficile. Il suffisait de voir que sa dernière soeur n'avait pas eu le moindre nouveau vêtement cette année. Et sa mère dont la santé devenait plus fragile depuis quelques années, sans compter ses doigts tous abimés. C'était le risque qu'elle continue de s'inquiéter pour lui qui le décida. Même si c'était la première fois qu'il la voyait ainsi, c'était une fois de trop à ses yeux. Le jeune garçon voyait sa mère comme une femme forte même s'il se moquait souvent d'elle auprès de son père. C'était un peu comme un jeu pour lui, une façon de montrer son amour filial.

Aussi préféra-t-il jouer l'idiot en répondant à sa mère d'un air bravache : « Mais rien du tout. Elles ne m'ont rien promise du tout. C'est moi qui veut voir du monde et devenir célèbre. Ici, il se passe jamais rien. Voir une cantatrice, c'est un événement dans ce trou perdu. Alors t'imagine, la vraie vie dans une grande ville ? Je pourrais devenir riche et célèbre. Et les nanas craqueront toutes pour moi. En plus, je pourrais voir du pays et des trucs extraordinaires. Et ces aventurières en connaissent des choses. Surtout Alycil » ajouta-t-il en la montrant d'un geste de la main. « C'est une vraie elfe ! Elle connait des tas de trucs. Et Palatine m'a appris à faire de la magie. Je sais faire de la magie ! Tu te rends comptes ? Je vais être un magicien ! Je veux partir d'ici pour vivre la belle vie, devenir riche et célèbre ! »

Mat espérait caché ses intentions à sa mère en répondant de la sorte. Mais ça restait sa mère. Même si son père était le plus intuitif des deux, elle le connaissait parfois un peu trop bien. Il fallait qu'elle le croit...

La mère de Matlam semblait abasourdie par le flot d'information qui lui parvenait. Son fils avait passé la nuit en forêt, avec des inconnues, se voulait magicien et elles espéraient le lui enlever pour cultiver ses pouvoirs ?? Elle se redressa en pointant de nouveau sa serpe en avant.

« Mais tout le monde a complètement perdu la tête ! Je ne sais pas ce que tu t'es mis en tête mon garçon, mais ton avenir est ici, à aider ta famille et devenir un respectable citoyen de Marchebrume, ce sera déjà bien assez ! Tu n'es même pas capable de te lever du lit à une heure raisonnable pour aider ton père en cuisine, alors comment espères-tu un jour devenir ce "riche et célèbre magicien" !?

En plus, la magie, ça n'apporte rien de bon, on dit que tous les sorciers finissent fous, ou tués, voire les deux, dans un sens ou dans l'autre. La magie, moins y toucheras, mieux tu t'en porteras. »

Réellement inquiète, à la fois pour son fils, mais aussi peut-être, de lui, elle lui avait lâché le poignet et semblait hésitante à l'attraper de nouveau.

« Allez, oublie tout ça, et suis moi s'il te plaît Mat. »

Le jeune Matlam perçut la réaction de sa mère, et accusa le coup mentalement. Lui avait toujours eu des images d'aventures plein la tête, et ce, depuis tout petit. Il était toujours à faire les 400 coups avec Elton et Anton, à piquer des morceaux de tartes à la taverne, à embêter et faire peur à ses soeurs, à trainer dans les pattes des voyageurs, ou encore trainer dans la forêt en s'imaginant être en quête d'un artéfact légendaire. Or, que sa mère ait un mouvement de recul en apprenant qu'il puisse faire de la magie le blessa. Elle me prend pour un monstre à présent...

Sa colère naissant suite à ce sentiment de rejet, sa gaité s'atténua ostensiblement. Choisissant à présent de confronter sa mère, il lui répondit sans ménagement. « Mon avenir n'est pas ici, dans ce trou perdu. Et j'aiderai bien plus ma famille si je ne suis plus là. De toute façon, je suis assez grand pour faire mes propres choix à présent ! Alors t'as le choix d'être contente pour moi ou non, mais à la première occasion, je me taille d'ici avec ces femmes qui vont m'apprendre tout ce que je vais avoir besoin de savoir ! »

Palatine soupira...elle avait espéré pouvoir faciliter cette situation, être une sorte de médiatrice, mais elle n'avait pas su trouver les mots et elle ne s'était pas préparée à l'hostilité - compréhensible - de la mère de Matlam. Et à présent elle ne savait pas trop comment sauver la situation.
Elle soupira une deuxième fois, espérant ne pas avoir brisé une famille par son imprudence.
« Matlam...je sais qu'il est peut être un peu tard pour cela mais elle n'a pas entièrement tords. Je pense que l'heure est venue de déployer tes ailes, et surtout tu as l'air de le penser aussi, mais si tu peux, tu devrais essayer de préserver tes racines. On a qu'une famille, il serait dommage de couper les ponts si tu peux l'éviter. »

Palatine lui sourit, essayant d'être rassurante.
« Cela dit, il vaut peut être mieux laisser la pression retomber pour aujourd'hui...Je doute qu'insister à chaud soit une bonne idée. »