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Offline Scordard  
#1 Envoyé le : dimanche 30 avril 2023 19:03:32(UTC)
Scordard
Rang : Habitué
Inscrit le : 13/12/2016(UTC)
Messages : 2,096
Chéliax, ville de Longacre
Couronne Ecarlate, manoir de l'Archbaron Fex
25 Desnus 4723 AR




Cela faisait plus de sept ans que vous n'aviez pas mis les pieds à Longacre. Votre oncle l'archbaron Fex vous avait éloignés durant la guerre pour éviter que vous en subissiez les frais. Cependant, le voila qui vous rappelait après tant d'années... Il devait bien avoir une raison.

Après avoir reçu le message par l'entremise de Calcifère, vous étiez tous arrivés plus ou moins rapidement. Cela faisait des années que vous ne vous étiez pas vu. Et maintenant, vous étiez tous là, à la Couronne Écarlate, le manoir de votre oncle. Comme tout le monde était présent, la réunion pouvait désormais avoir lieu. Votre oncle semblait impatient... Et cela ne lui ressemblait pas vraiment...

Toute la fratrie était invitée, ainsi que votre mentor Amir et il était impossible d'échapper à Razelago... Le dernier invité était plus inhabituel. Il s'agissait d'un clerc d'Asmodeus, plus précisément un inquisiteur. Dehors l'orage gronde, mais la demeure est calme. Darellus Fex avait convié tout le monde dans la salle à manger. Toutefois, il ne semble guère question de souper. Lorsque vous entrez vous remarquez les piles de documents et les cartes. L'ancienne salle à manger semble avoir été transformée en petit état-major.

« Bien... Maintenant que tout le monde est présent, nous allons pouvoir discuter. » lâche l'archbaron de son ton froid. Il tente visiblement de garder son calme, mais semble à bout de nerfs. Son invité semble attendre d'être présenté, mais comme rien n'arrive, il prend la parole.

« Bonsoir à tous, je suis Ludoviro Scarpo, envoyé spécial de l'Ambassade infernale. En ma qualité d'inquisiteur et de membre de l'Ambassade, je suis chargé d'aider votre oncle à régler ses affaires spirituelles, infernales et légales. » dit-il avec un grand sourire.

« N'hésitez surtout pas à être plus précis. » tacla sèchement le baron.

« Très bien votre excellence, vous avez raison ce sont des témoins potentiels. J'exerce ici la fonction d'avocat, car votre oncle fait actuellement l'objet d'un procès à Egorian pour félonie, haute trahison envers Sa Majestrix et l'Eglise, violence envers des agents de ces mêmes institutions, et quarante-sept chefs d'inculpations. Mon rôle consiste à instruire le dossier en bonne application de la loi chéliaxienne afin de faire connaitre le point de vue de votre oncle à la cour. » ajouta l'inquisiteur Scarpo non sans une certaine ironie dans le regard. Il semblait content d'énerver Darellus.

Ce fut le conseiller diabolique Razelago qui intervint pour calmer le jeu.

« Allons, allons.. Ce n'est pas aussi impressionnant que cela. Ce procès est surtout politique. Prenez un fauteuil les enfants... Dites-nous plutôt... Comment se sont passés vos voyages ? » dit-il d'une voix doucereuse.

Le zébub volette tranquillement au-dessus de la pièce et désigne des fauteuils.

« Votre présence nous a manqué. Si vous voulez à boire, nous pouvons sonner les serviteurs. Dans sa grande sagesse, votre oncle a fait rentrer du délicieux vin de Corentyn dont vous me direz des nouvelles. »

Le diable parlait toujours à mots couverts, mais il semblait vraiment content et presque soulagé que cette réunion puisse enfin avoir lieu.

Modifié par un utilisateur dimanche 30 avril 2023 19:10:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Hikari  
#2 Envoyé le : mercredi 17 mai 2023 13:17:05(UTC)
Hikari
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Messages : 118
Thème de Bleidd : Celle qui entrouvrit la porte

Un long trajet :

Lorsque Bleidd reçut l’invitation de son oncle à venir le rejoindre à Longacre, cette dernière ne mit pas longtemps à plier son paquetage et à s’embarquer à bord du premier navire marchand en partance pour l’Ouest. L’étrange voyageuse aux cheveux grisonnants avait passé l’essentiel du trajet à griffonner dessins et textes dans un petit carnet de voyage, cloîtrée dans sa cabine, suscitant la curiosité de quelques autres passagers, avec lesquels elle n’hésitait pas à discuter autour d’un bon verre, à la soirée tombée. Sa souris “domestique” était toujours du plus bel effet pour les rêveurs curieux, ajoutant au côté excentrique de l’apparente écrivaine.

Arrivée au port de Remesiana, en territoire cheliaxien, et forte d’une reposante grasse matinée, Bleidd passa la majeure partie de son après-midi à la capitainerie du port, s’intéressant aux potentielles têtes recherchées dans la région -butins faciles et collations discrètes- puis dès lors que le soleil se fit plus bas, elle chevaucha en direction du Nord, afin de traverser l’Iseld avant la tombée de la nuit. Le voyage en calèche avait l’avantage d’être plus paisible et moins exposé au soleil, mais celui à cheval offrait le luxe d’éviter les conversations avec un conducteur trop curieux ainsi que de pouvoir choisir avec soin ses arrêts. Elle progressait lentement mais sûrement sur les routes pavés menant à Longacre, trottant jusqu’au crépuscule sur sa monture, puis la guidant pied à terre encore une ou deux lieues à la nuit tombée, avant de s’arrêter non loin de la route, histoire de ne pas se faire apercevoir par le moindre fripon arpentant les routes de nuit. Elle savait qu’au lendemain matin, elle n’aurait qu’à contourner la forêt voisine, peu sûre selon la jeune vampire, et chevaucher jusqu’à Longacre, de l’autre côté des bois.

Allumant un feu à l’écart de son canasson afin de ne pas perturber son sommeil, elle projeta de se mitonner un petit lièvre chassé plus tôt à l’arbalète, agrémenté de quelques herbes et de champignons trouvés par Melkor, son familier. Ce repas ne lui apporterait certes aucune satiété, mais un simple petit plaisir de la vie... Ou de la non-vie, c'est selon. Bleidd savait qu’elle allait peu dormir cette nuit. Se reposer à la belle étoile serait bien suffisant, elle rattraperait le manque de sommeil une fois à Longacre. Et puis… Les vampires ne dorment pas. Pas totalement. Quatres heures de “repos” équivalent à une nuit complète. Ce serait amplement suffisant.




Chez tonton Fex :

D’une certaine froideur, mais ne montrant pas non plus d’hostilité, Bleidd s’était présenté au manoir familial le lendemain. L’orage grondant était des plus rafraîchissants pour la vampire, lui permettant de se mouvoir sans avoir à se soucier du moindre rayon de soleil, et lui permettant l'instant d'un instant d'oublier sa faim. Elle devrait sans doute se nourrir à nouveau avant de quitter Longacre, et elle le savait... Mieux valait conserver sa santé mentale que quelques gouttes d'un quelconque ivrogne...

La démarche lente ainsi que l’attitude nonchalante, presque altier de l’épéiste, pouvait peut-être sembler déplacées aux yeux de certains, mais quiconque connaissait un tant soit peu Bleidd, ou s’attardait sur son regard savait que la jeune femme était des plus attentives et des plus sérieuses. Après avoir poliment salué son oncle, faisant preuve d’une minimum de bonnes manières, la chasseuse s’adossa à un mur de la table à manger, bras croisés sur la poitrine, jambes croisées, et porta un œil curieux vers les piles de documents, s’amusant de penser que cela ressemble à son propre foutoir personnel lorsqu’elle a une idée en tête, à croire que c’était de famille. Se concentrant sur les propos de ce “Ludoviro” et sur la tournure de ses phrases, Bleidd attendit patiemment que main soit relâchée sur la parole afin de s’exprimer.

« Un verre de vin de Corentyn serait le bienvenu, avec plaisir Razelago.
Venez-en au fait. Quel rôle avons-nous à jouer dans ce procès ? »
demanda calmement la duelliste.

Modifié par un utilisateur mercredi 17 mai 2023 22:24:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Boadicee  
#3 Envoyé le : mercredi 17 mai 2023 23:01:45(UTC)
Boadicee
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Thème de Beatrix - Mon nom est...






Beatrix leva les yeux du bandage qu'elle était en train de nouer autour de son poignet en apercevant l'enveloppe qui avait été déposée sur le lit de l'auberge où elle logeait, le long de la route entre Katheer et Oppara. Elle grimaça et resserra l'étoffe - faudrait bien que ça tienne, heureusement que rien n'était cassé.

Un sourire lui échappa. Rien chez moi, en tout cas.

La tentation était là de s'effondrer sur son lit temporaire, surtout après quatre combats dans la même soirée, mais elle avait eu affaire à plus rudes adversaires qu'un bucheron jouant les durs, deux soldats tentant leur chance après leur garde, et un mercenaire de passage, même si ce dernier avait été coriace. Et bien lui en prit, le contenu de la missive était aussi intéressant qu'inattendu. Le sourire de Beatrix s'élargit, et elle pouvait presque sentir les échos d'un rire sauvage au creux de son esprit. Sa malédiction pouvait être enthousiaste, quand elle était rassasiée.

L'heure était venue de rentrer à Longacre.

La route était longue, mais c'était aussi une vieille compagne pour Beatrix, à ce stade. Ou peut être qu'elle en avait juste l'impression parce qu'elle avait passé plus de la moitié de sa vie en voyage? Les trajets chaotiques n'étaient pas une première, en tout cas. Elle était remontée jusqu'à Cassomir en laissant derrière elle quelques affiches de recherche après une altercation dans une taverne d'Oppara - tout ça pour deux jambes cassées, quel lavette ce gardec - et pris le premier navire hors de Cassomir vers Port Enigme, profitant de l'escale à Ostenso pour remettre le pied en terre Chéliaxienne. La dernière étape, à travers les collines de l'Est du Chéliax, se révéla si monotone qu'elle se trouva à faire un détour par Sénara, se souvenant des opportunités qu'offrait la région.

Fatiguée, mais avec un nouveau col en fourrure de loup à sa veste, elle arriva enfin en vue de Longacre. Avec un peu de chance, ses soeurs étaient déjà là.



Beatrix avait rejoint le manoire de Couronne Ecarlate si tardivement qu'elle n'eut qu'à peine le temps de saluer ses soeurs avant que Razelago ne les escorte, elles et Amir, vers ce qui ressemblait à un quartier général. Elle tâcha de garder son sourire pour elle...Bleidd n'avait pas changé d'un pouce, ou si peu, par rapport à ses souvenirs...toujours la même allure élégante, posée, et ce tranchant létal sous le vernis d'impeccable politesse. Elle avait l'air un peu pâle, cela dit...

J'espère qu'elle mange correctement.

Beatrix elle même était sans doute méconnaissable, elle avait quitté ses soeurs sept ans plus tôt une gamine encore en pleine croissance, maladroite et efflanquée. A présent, même si elle était de taille plutôt moyenne, les années passées à se battre lui avait donné une musculature solide, et sa veste de cuir noir entrouverte en révélait quelques unes, puisqu'elle ne portait qu'une bande de tissue noir et rouge autour de la poitrine, à la mode de Garund. Elle avait laissé ses gantelets à sa ceinture, l'acier étrangement teinté de rouge luisant dans la lumière. Un pantalon de lin noir, ceinture écarlate et bottes de voyage lui donnait l'allure d'une aventurière. Peut être que c'était ce qu'elle était, à présent...?

Son entrée dans l'état-major de l'oncle fut du genre nonchalante, ignorant complètement les premiers mots de l'aristocrate pour examiner un peu les lieux. Apparemment, il s'était attiré des ennuis pendant son absence...

Le sourire canaille de la bagarreuse blonde, même marqué d'une cicatrice, était parfaitement reconnaissable, en revanche. Lorsque l'inquisiteur - pas de petits ennuis apparemment - expliqua un peu le détail, Beatrix lâcha un sifflement impressionné.
« Rien que ça? Et moi qui croyait avoir un talent pour me mettre la loi à dos... »

L'intervention de Razelago l'empêcha de poursuivre dans cette veine, bien que ce ne soit pas l'envie qui lui manque de retourner le couteau dans la plaie. Peut être que l'oncle se rappelerait d'elle pour une fois?
« Merci Razelago...mais je préfère rester debout. Et le voyage a été passionnant...mais long, et je présume qu'on aura l'occasion d'en reparler. Pas contre un verre, ça me parait parfait pour me laver la gorge de la poussière de la route. »

Modifié par un utilisateur jeudi 18 mai 2023 21:15:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
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Offline Drazok  
#4 Envoyé le : jeudi 18 mai 2023 00:12:39(UTC)
Drazok
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Elle était assise sur la margelle d'une fontaine, occupée à tremper sa lame ensanglantée dans l'eau lorsque le message lui était parvenu. Allongée à ses pieds, Aurkhoon ne s'était même pas mise à grogner lorsque Calcifère s'était matérialisé devant elles. L'ourse s'était depuis le temps habituée aux apparitions imprévisibles du diablotin, bien consciente qu'il ne représentait aucune menace, et sa maîtresse tira sur la chaîne qui lui enserrait le coup davantage par malice que dans l'intention de la dresser. La nouvelle de sa convocation à Longacre, car elle ne se leurrait pas sur la véritable nature de cette demande, avait fait naître en Dardra des sentiments mitigés. La Couronne Écarlate ne lui manquait pas, de même que la froideur de Darellus ou la ville elle-même. Cela faisait un certain temps qu'elle s'était détachée de toutes ces choses, mais le diablotin avait un argument qui, bien plus que la crainte d'être réprimandée par son oncle, était absolument imparable. Elles y seraient aussi, toutes les trois. Le soleil n'était pas couché que Dardra s'était remise en route, impatiente d'arriver à destination. Les grognements menaçants qu'Aurkhoon adressait aux voyageurs qui croisaient leur chemin n'étaient que le reflet de l'excitation de sa maîtresse.



Entièrement revêtue de son armure complète, bien déterminée à donner la meilleure image d'elle-même après toutes ces années, Dardra suivait l'échange entre le dénommé Scarpo et Darellus, espérant que le plaisir que lui inspirait l'embarras de son oncle était dissimulé par l'expression sévère qu'elle affichait. Ce vieil imbécile semblait avoir de gros ennuis, pourtant rien de ce qui se disait n'arrivait à retenir davantage son attention que les trois jeunes femmes qui se tenaient dans la même pièce qu'elle. Son regard ne cessait de passer de l'une à l'autre, une ébauche de sourire se dessinant par instant sur ses lèvres avant qu'elle ne parvienne à reprendre son sérieux. Elles étaient magnifiques, bien différentes des petites filles dont elle avait gardé le souvenir. Quelles aventures avaient-elles bien pu vivre, depuis leur séparation ? Dardra avait hâte de leur demander directement. Pouvoir discuter de nouveau avec elles, parler de choses qu'elles seules seraient en mesure de comprendre... Elles avaient tant à dire et Darellus ne trouvait rien de mieux à faire que de les informer de ses problèmes de procès ! Car il ne comptait tout de même pas qu'elles l'aident, si ? Scarpo avait mentionné le fait qu'elles puissent être des témoins. À qui reviendrait le manoir si Darellus était emprisonné, voir pire ? Dardra ne lui connaissait pas d'héritier, mais peut-être en avait-il un en la personne de la créature bourdonnante qui voletait tout autour de leurs têtes. En ce qui la concernait, Dardra ne se sentait absolument pas impliquée par ce problème de procès. Leur cher oncle n'avait qu'à faire appel à l'une de ses formules magiques, puisque cela semblait être la solution à tous les problèmes. Qu'il demande donc à ses précieux protecteurs d'intercéder en sa faveur et, par la même occasion, de mettre un peu d'ordre dans tout ce fouillis qu'était devenue sa salle à manger.

Les deux diabolistes semblaient bien partis pour s'asticoter durant toute la soirée cependant, et ce fut à Razelago que revint la tâche de calmer le jeu. Ou plutôt d'avoir le beau rôle, celui de la figure bienveillante et un brin infantilisante, et donc supposément parentale. Son discours, probablement répété à l'avance, n'avait pour seul but que de les mettre en confiance, et Dardra se détourna bien vite du diable pour observer plus attentivement ses sœurs.

Adossée contre un mur, dans une position relâchée mais sans que cela n'entrave ses mouvements pour autant, Bleidd avait tout d'une combattante expérimentée. Son désintérêt n'était que de façade, et elle suivait la conversation sans en perdre une miette. Vive de corps comme d'esprit, voilà qui rendait Dardra fière de sa petite sœur. Elle souleva d'ailleurs une question des plus pertinentes : qu'est-ce Darellus attendait d'elles au juste ? Cet échange avec Scarpo avait tout d'une mise en scène, à moins que leur oncle n'ait véritablement perdu le contrôle de la situation, ce qui le rendait plus dangereux encore puisqu'il était susceptible de tenter l'impensable pour se sortir d'affaire. Dardra espérait pour la mémoire de leur mère que Darellus n'essayerait pas de les sacrifier pour sauver sa peau, sans quoi elle se verrait obligée de rompre avec le peu de famille qu'il lui restait.

Beatrix aussi semblait être devenue une guerrière, dotée d'une musculature qui aurait de quoi rendre envieux n'importe quel combattant. La vue de la benjamine de la famille, avec ce sourire adorable et ces cheveux blonds coupés courts que Dardra mourrait d'envie d’ébouriffer, mettait cette dernière dans un inexplicable état d'euphorie. Elle ne le comprenait pas encore, mais le fait d'enfin revoir ses sœurs, malgré les circonstances tendues de leurs retrouvailles, créait en elle un sentiment que Dardra n'avait pas ressenti depuis des années : une joie sincère. Elle espérait simplement qu'elle parviendrait à se contenir au moment de venir saluer Beatrix, peu désireuse d’embarrasser sa petite sœur le jour de leurs retrouvailles, mais elle profita cependant de ce que leurs regards se croisent pour lui adresser un sourire des plus sympathiques. Que le fiélon enfantin leur apporte du vin si l'envie lui en prenait, aujourd'hui Dardra se sentait d'humeur à boire n'importe quel breuvage.

Modifié par un utilisateur jeudi 18 mai 2023 00:13:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Un grand pouvoir implique de grandes possibilités.
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Offline septimus  
#5 Envoyé le : jeudi 18 mai 2023 19:19:09(UTC)
septimus
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Aunua Daugustana
CA : 19
Ref +10, Vig +8, Vol +9
Focus Spell 1/1
Reactifs: 5/5
Etat : Alerte

44 / 44


Dans sa chambre attitrée au-dessus de la taverne du Coureur de Rivière, Aunua se relaxait un peu de sa dure journée. Ou nuit plutôt. Ayant choisi une vie plutôt éloignée du bon peuple, elle se levait souvent peu avant midi, confondait son petit-déjeuner avec le déjeuner (dans tous les cas rapidement avalé), avant de s'atteler à ses commandes du jour. Passé le repas du soir, elle passait le reste de la soirée dans la salle commune de la taverne, ou d'une autre, ou alors pour rencontrer d'autres commanditaires et intermédiaires dans le réseau nébuleux, complexe et changeant de la population criminelle de Port-Énigme. Mais Aunua avait choisi Port-Énigme justement pour sa large fraction de la population réfractaire à ce qui serait la Loi dans la plupart des autres pays : contrebandiers, pirates, mercenaires,... formaient l'essentiel de sa clientèle, qu'elle abreuvait d'informations glanées ici ou là, en drogues de sa conception, ou pour servir elle-même d'intermédiaire.
Fatiguée, elle se mit toutefois aux aguets lors que le petit diablotin Calcifère apparut dans sa chambre. Aunua n'aimait qu'un individu, fusse-t-il un diable qu'elle connaissait fort bien, puisse entrer dans son intimité ainsi, mais elle se calma rapidement. Après tout, Calcifère était une des rares personnes avec qui elle appréciait discuter, et ça lui laissait l'opportunité de pratiquer son Infernal. On ne pouvait pas dire que c'était la langue étrangère favorite dans le repaire de sans foi ni loi qui peuplait Port-Énigme. Elle fut toutefois surprise par les révélations du diablotin. "Tonton" Fex "l'invitait" à revenir à Longacre.
Longacre ? Maintenant ? De Port-Énigme? Il doit sacrément besoin d'aide s'il m'appelle maintenant après 7 ans loin de lui. Bon, pour sa défense il était mort pendant un bon moment, et en prison par la suite, mais tout de même. S'il croit que je vais venir pour ses beaux yeux...
Le train de pensée d'Aunua fut toutefois interrompue par une autre révélation de Calcifère : ses sœurs étaient aussi invitées. Cela changeait tout. Autant Aunua savait où placer Fex dans son échiquier mental (c'est-à-dire purement pragmatique et sans la moindre once de relation personnelle), c'était totalement différent pour ses sœurs. Rien que l'idée de les revoir faisait poindre une larme dans le coin de l'œil. Si Fex les ramenait toutes à Longacre, c'était qu'il avait, au-delà de leur utilité, un plan qui serait utile pour lui. Connaissant un peu son "problème", sa solution passait forcément par un gain politique majeur. C'est-à-dire qu'il avait besoin d'elles et qu'elles serait impliquées, ensemble, dans quelque chose de gros. Elle sourit à l'idée de faire enfin quelques choses avec ses sœurs. Elles lui avaient manqué tellement. Sept ans avec seulement quelques lettres de leurs parts, et encore. Elle avait 16 ans quand elles s'étaient séparée. Elle, elle n'avait pas tant changé que ça : elle n'avait pris que quelques centimètres de plus, quelques kilos aussi mais pas trop. Elle avait gardé sa langue chevelure couleur de jais. Elle avait été une jeune fille assez petite et frêle, et elle était devenue une jeune femme assez petite et frêle. Mais ses sœurs? Sa cadette n'avait que 14 ans, même elle a dû énormément changé depuis le temps, et ça ne sera rien comparés à Dardra et Beatrix.
Pensant à elle, elle s'en voulu encore, pour la millième fois peut-être, de ne pas avoir pu faire en sorte qu'elle reste ensemble après cette terrible année 4715. Un exil, la mort de leurs parents, puis ensuite le chaos de la guerre et des voyages forcés. Aunua avait été suffisamment mature et intelligente pour s'en sortir sans trop de mal, et encore ce fut parfois tout juste, mais elle lisait entre les lignes des lettres de ses sœurs que ça avait été un peu plus compliqué pour elles. Elle se dit encore une fois, aussi pour la millième fois, qu'elle aurait pu changer ça si elle avait été avec elles. Mais elle n'a pas pu. Elle n'a rien pu faire à part prendre sa propre vie en main et tenter comme elle pouvait de faire au mieux avec ce qu'il lui avait été donné. Et parmi ces dons, il y avait l'éducation "offerte" par Tonton. Elle se doutait que l'heure de la facture devait arriver.
Néanmoins, elle ne se posa même pas la question. Pour elle, c'était claire comme de l'eau de roche : si elle pouvait revoir ses sœurs, alors elle était déjà partie. Avant de se coucher, elle avait contacté un copain sur le port pour s'enquérir du prochain bateau de passager en partance vers le Sud. Le plus tôt serait le mieux.

Pas d'adieux prolongés à Port-Énigme. Pas d'effusion de larmes avec les personnes qui l'avaient connue en ville. Même ceux avec qui elle avait partagé la couche n'avait été que de bons moments passés sans implication sentimentale. Son cœur était resté avec ses sœurs, et son corps allait les retrouver.

Aunua embarqua sur le premier bateau à partir avec la marée vers Magnimar. De là, elle prit un long courrier en direction de Couronne-Ouest, affrété par ses "amis" de la Maison de Bronze. C'est trois semaines plus tard qu'elle arriva à Couronne-Ouest, pris une barge vers Egorian, et enfin un chariot vers Longacre. C'est relativement tard qu'elle arriva en vue du manoir de la Couronne Écarlate. Fatiguée et salie par le voyage, elle est néanmoins contente de revoir Blissy, la "gentille" halfling avec qui elle s'était bien, même si brièvement, entendue lors de son passage sept années plus tôt. Soupirant de contentement d'être arrivée, elle demande si tout le monde est arrivée, ce à quoi il lui ai répondu que oui. Jurant intériereurement, elle ne peut pas décemment se montrer dans ses vêtements de voyage tout crottés. Elle insiste d'avoir accès à une salle de bain pour se rafraîchir, et tant pis si elle est un peu en retard. Comme on le dit souvent, on ne peut faire une première impression qu'une fois, et même si ce n'était pas la première, sept était un long moment qui changeait beaucoup de choses. Elle demanda à Blissy de faire porter son coffre, où quasiment toutes ses affaires étaient stockées dans la salle de bain.

C'est lavée, récurée au savon, toute propre et fringuante qu'Aunua rentra, en dernière donc, dans la salle à manger de Tonton Fex. Elle fut déçue de ne pas y voir de victuailles alors qu'elle n'avait pas encore mangé, mais son regard fut tout d'abord attirée par ses trois sœurs. Son sourire s'élargit de plus en plus quand elle les voit et mesure de manière appréciative leur qualité de jeunes femmes. Pour sa part, elle était contente d'avoir pu un peu s'apprêtée pour l'occasion.

Aunua était une jeune femme d'environ 25 ans, voire un peu plus jeune. Elle avait une longue chevelure couleur de jais qu'elle laissait volontairement tomber sur ses épaules dans son dos jusqu'en bas du dos. Ses yeux n'avaient pas changés, toujours verts tirant légèrement vers le jaune et sensiblement changeant suivant le temps et la lumière. La lueur de rébellion et d'espièglerie qui était là sept plus tôt avait totalement disparue pour laisser la place à un regard calculateur, quoique rieur. D'une taille relativement petite, elle ne parvenait que difficilement à dépasser le mètre 60 en taille, elle avait la taille fine et les bras maigres. Aunua avait toujours eu une santé fragile et n'était pas d'une carrure impressionnante, même pour une femme. 7 ans plus tôt, elle était la plus grande de la sororité, mais elle était devenue la plus petite, et très probablement la plus légère. Sa peau pâle rivalisait avec celle de Bleidd. Mais là où son physique n'était pas impressionnant, Aunua avait pour elle un "je-ne-sais-quoi" qui attirait les regards. Elle était habillée avec de beaux habits, portant plusieurs bijoux en or ou en argent, sertis de pierres (semi-précieuses) vertes et grises. Ses vêtements laissaient volontairement exposée sa peau au dessus de la poitrine, manches comprises. Il était possible de voir des dessins tatoués sur les épaules et les bras, sans qu'il soit évident s'ils représentent quelque chose de particulier. On pourrait la confondre avec une femme de la noblesse arrivant à la cour, si ce n'était ce léger sourire narquois qui indiquait que la jeune femme ne perdait pas de vue une seconde ce qui se passait autour d'elle.

Elle regarda ses sœurs une à une. Bleidd était devenue mystérieuse, et elle se dit un instant qu'elle devrait lui préparer des fortifiants vu sa pâleur. Elle craigna un moment qu'elle fusse malade, mais ça n'avait pas l'air d'être le cas. La jeune Beatrix était devenue une combattante aguerrie. Elle se demanda si elle devait être inquiète de toutes ces cicatrices ou si elle devait être fière que sa petite sœur soit devenue si indépendante. Un regard sur son air farouche lui fit instantanément pencher vers la seconde solution. Aunua fut immédiatement admirative de Dardra : il était rare de voir une femme dans un harnois, en particulier dans une réunion qu'elle pensait, elle, surtout mondaine. Cela disait beaucoup sur sa "petite" sœur, qui n'était plus du tout petite. Elle eut un pincement au cœur : elle qui était l'aînée, qui n'avait pas su protéger comme elle le souhaitait ses petites sœurs, elle était devenue la chétive, et ses trois sœurs de remarquables combattantes, toutes avec un style particulier : épéiste pour Bleidd, aux poings pour Beatrix, et en armure complète pour Dardra. Elle seule n'était pas une guerrière vétérane. Elle se demanda alors pour la première fois s'il y avait erreur sur le casting. Mais la joie de les revoir reprit rapidement le dessus.

Elle écouta avec attention l'échange entre Tonton Fex et son "avocat". Le lien entre les deux était rempli d'agressivité, et elle compris bien que cette histoire était purement politique, et du politique de haut vol, et tant Tonton Fex que Ludoviro avait beaucoup à gagner, mais que seul Tonton avait quelque chose à perdre. Cela n'augurait pas grand chose de bon pour elles, et elle en prit note. Elle accepta toutefois avec politesse l'invitation de Razelago pour avoir un verre de vin. Au moins pourrait-elle désaltérer son gosier en écoutant les deux diabolistes.

« Le voyage était... long. Les confins de la Varisie ne sont pas tout à fait la porte à côté de Longacre, même si cette demeure m'a tellement manquée. Je suis si contente de vous revoir cher Oncle, même si les circonstances ne sont pas des plus agréables. Je suis également très contente de revoir mes sœurs depuis toutes ces années mais, Razelago, serait-il possible d'avoir aussi une petite collation ? J'écoute mieux l'estomac plein... » Aunua ne voulait pas trop laissé voir sa joie de revoir ses sœurs, et préféra brosser les autres invités dans le sens du poil, ignorant volontairement Ludoviro pour le moment, le temps de comprendre un peu mieux la position qu'occupait le jeune inquisiteur.
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Offline Scordard  
#6 Envoyé le : jeudi 25 mai 2023 10:36:13(UTC)
Scordard
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Razelago s’exécuta et ordonna que l'on serve à boire. Des domestiques s'en chargèrent promptement. Une fois que tout le monde fut servi (et surtout que les domestiques eurent quitté la pièce), le diable accusateur tenta d'expliquer un peu mieux la situation.

« Bien, comme vous le savez, les grands procès de ce genre au Chéliax sont très liés à la politique. On ne parle pas d'un procès pour un vulgaire criminel. La Couronne ne se préoccupe pas de savoir qui est vraiment coupable ou innocent... Tout cela n'est qu'une forme de spectacle... Il est important que le procès est lieu car l'autorité de la Couronne est actuellement mise à mal. » expliqua le diable avec une certaine malice. La plupart des chéliaxiens auraient sans doute eu peur d'affirmer ce genre de choses en présence d'un inquisiteur, mais Razelago n'était pas un chéliaxien.

« Nous sommes en 4723... Le pouvoir de la Maison Trois-fois-Damnée sur ces terres a peine 83 ans... C'est un battement de cil chez un diable, mais même chez les humains, c'est finalement très peu. Or depuis quelques années, la Couronne a perdu Kintargo et Sargava qui sont devenus les territoires indépendants de Corbel et Vidrian. Elle a plus ou moins bien fait face à la Glorieuse Réclamation, mais a connu de lourdes pertes. Cet épisode a instillé le doute dans l'esprit des gens... De plus, l'Empire a toujours ses ennemis extérieurs... Donc la Couronne a organisé 66 Magna Lites en vue de "rassurer" le peuple. »

« Soit plus simple, Razelago. Une Magna Lis est une sorte de grand procès politique destiné à la noblesse et à l'église. Inutile de rentrer dans ce genre de terme technique. »

« Votre excellence... Il nous faut quand même discuter des preuves... »

« Bien... Pour faire court... Un spectacle pour un spectacle... Pour contrer les calomnies dont je fais l'objet, je peux avoir recours à une forme d'ordalie en m'imposant une épreuve pour démontrer mon allégeance à Sa Majestrix. »

« J'ai conseillé à votre oncle d'acheter quelque chose de très cher et l'offrir à la Couronne... » plaisanta le diable arrachant un nouveau regard désapprobateur de l'archbaron.

« Ce "quelque chose de très cher" mentionné par Messire Razelago ne saurait être plus proche de la vérité. Il ne s'agit pas simplement de marcher sur des charbons ardents ou de ployer le genou pour prononcer un serment solennel... La couronne n'accepte que peu de biens dans ce genre de procès. Il faut souvent retrouver un artefact puissant qui puisse devenir un symbole du pouvoir, une regalia. Ou alors... De ramener des nouvelles terres... C'est ce que votre oncle a fait... » précisa Ludoviro.

« Grâce à ses relations votre oncle a réuni un regroupement de factions diverses en vue de mener une croisade visant à faire tomber le nouveau pouvoir de Vidrian au nom de l'Empire, de l’Église et de la Couronne.

Cette aventure a reçu différent soutiens :
- L’Église, bien sur... qui a coordonné l'ensemble...
- Le Consortium Aspis qui fait actuellement le promotion de notre initiative auprès des pirates de Bloodcove.
- Les chevaliers infernaux de l'Ordre de la Pique de Murmebois qui nous soutient avec un escoua... »


Les portes s'ouvrent d'un grand coup. Un diablotin noir que vous reconnaissez comme Calcifère et portant un petit sac à dos rempli de parchemins scellés se précipite vers Razelago et lui donne l'un de ses messages avant de poursuivre sa course vers un autre lieu. Le diable l'ouvrit pour lire le message avant de déclarer :

« Votre excellence, la Maralictrice Zara Orcelani vous salue et vous informe qu'après une opération d'infiltration risquée que son escadron est bien arrivé dans les Terres Kaava. »

Modifié par un utilisateur samedi 27 mai 2023 11:24:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Hikari  
#7 Envoyé le : vendredi 26 mai 2023 11:28:11(UTC)
Hikari
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Thème de Bleidd : Celle qui entrouvrit la porte

Heureuse de revoir ses soeurs, à en juger par le léger sourire se dessinant sur les lèvres de Bleidd lorsqu’elle les aperçut, et d’une légère inclinaison de tête, l’épéiste regardait ce qu’elles étaient devenus avec beaucoup de respect, d’affection et même une petite dose de fierté. Si elle ne s’étendit pas sur de l’affectif en présence de leurs hôtes, elle s’efforça néanmoins de paraître attentionnée à leur propos.

Souriant à la plaisanterie de Beatrix, puis acquiesçant à la suggestion d’Aunua, elle profita de l’intervention de Calcifère pour reprendre la parole. La situation était, selon son humble point de vue, assez simple. Politiquement sans doute légèrement plus compliquée, mais du point de vue d’un exécutif, simple. Simple, mais pas simpliste. Il fallait ramener quelque chose de valeur à la Couronne afin de rester dans la course, et d’une certaine manière, cela convenait bien à la Louve. S’ils jouaient bien leurs pions, c’était un moyen d’obtenir bien plus que ce que leur oncle ou même la Couronne pourraient avoir à leur en proposer actuellement…

Son verre en main comme pour se donner un genre plus que pour boire, Bleidd reprit donc la parole.

«  En d’autres termes, vous souhaitez que nous nous rendions en Vidrian, n’est-ce pas ?
Deux questions me turlupinent néanmoins… Pourquoi séparez-vous l'Empire et la Couronne ? Et surtout… Si l’Eglise, le Consortium Aspis et des Chevaliers Infernaux sont sur place… Qui commande les opérations, en cas de litiges entre eux ?  »

Modifié par un utilisateur vendredi 26 mai 2023 11:28:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Boadicee  
#8 Envoyé le : vendredi 26 mai 2023 22:03:01(UTC)
Boadicee
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Thème de Beatrix - Mon nom est...




Beatrix sourit en prenant une gorgée de vin, à la manière dont Fex prenait la défensive immédiatement face aux paroles de Ludoviro.
Pour que ce soit des calomnies, faudrait pas que ce soit faux?
Elle n'était pas certaine de la véracité des accusations, mais elle connaissait son oncle, sans doute beaucoup mieux que ce dernier ne la connaissait, et elle doutait que tous les chefs d'accusation soient des inventions complètes.

En revanche, elle failli avaler de travers lorsqu'elle prit conscience de l'ampleur des projets de l'oncle. Apparemment, il était dans une situation politique délicate mais il ne manquait pas de contacts. Surtout pour réussir à embarquer l'Eglise, les Chevaliers Infernaux ET le Consortium d'Aspis dans son projet de reconquête. Rien que ça. D'un autre côté, ça aurait le mérite d'impressionner la couronne....

Elle s'apprêtait à répondre, mais Bleidd fut plus rapide, et Beatrix n'hésita qu'à peine avant de laisser la parole à sa soeur ainée.
« Bleidd a raison, et j'ai une question à ajouter. Qu'est ce qu'on vient foutre dans tout ça, exactement? On sert de quoi, représentantes sur place ou bien on mène les opérations? Et si on mène...pourquoi nous? »
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Offline Drazok  
#9 Envoyé le : samedi 27 mai 2023 08:17:55(UTC)
Drazok
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Dardra écoute d'abord les explications du zébub avec une attention soutenue, bien consciente que ces créatures sont des adeptes du double discours, mais le diable semble étrangement factuel. Et extrêmement bien informé. Visiblement, Darellus prépare sa défense depuis un certain moment. Au bout de combien de semaines s'est-il dit qu'il allait les rappeler ?

J'ai conseillé à votre oncle d'acheter quelque chose de très cher... Nous y voilà. Cette phrase contient tout ce que Dardra a besoin de savoir : Darellus va acheter quelque chose, des terres si on en croit l'inquisiteur, et ce verbe implique que lui restera à l'arrière pendant que d'autres iront se salir les mains. Mais une telle attitude est-elle vraiment étonnante venant d'un magicien ? Peut-être que Darellus n'a pas le choix et est obligé de rester à Longacre dans l'attente de son procès, mais Dardra doute que la Couronne n'ait pas de moyens magiques pour le surveiller ou le ramener au Chéliax en moins de quelques heures. Plus important encore, l'idée vient du diable. La guerrière reconnaît bien là leurs sournoises méthodes : rester à vos côtés durant des années pour pouvoir vous mettre en confiance et mieux vous manipuler. Cette mission, quelle qu'elle soit, servira les intérêts de l'Enfer, et du zébub en particulier, directement ou indirectement. Mais n'est-ce pas là le lot de toutes les actions des humains, depuis qu'ils se sont aliénés pour servir leurs maîtres diaboliques ?

Néanmoins, il est également possible d'y trouver son compte, en dépit de ces manipulations. Faire tomber le nouveau pouvoir de Vidrian. Peut importe si c'est une Croisade, peut importe au nom de qui, mais renverser le régime mis en place par les rebelles il y a moins de dix ans implique nécessairement de devoir user de violences. Des chevaliers infernaux chasseurs de monstres et des pirates. Curieuse alliance, mais il fallait reconnaître à Darellus qu'il possédait encore certains contacts... ou que l’Église les possédait pour lui. Un inquisiteur se trouvait après tout sous son toit, ce qui n'était jamais une bonne nouvelle. Ce dernier est d'ailleurs interrompu par l'arrivée de la chauve-souris, laquelle est porteuse d'un message suffisamment urgent pour entrer sans se faire annoncer, à moins que ses manières soient les mêmes avec Darellus que celles que Darda lui connaît, mais pas au point d'être remis directement au maître des lieux, bien que ce dernier semble trop dépassé pour pouvoir encore être qualifié ainsi. Darellus n'a certes jamais été particulièrement loquace, mais la conversation est clairement dominée par la mouche et l'inquisiteur, et leur oncle y fait office de figurant.

Depuis combien de temps laisse-t-il ses diables se charger de son courrier ? Combien de missives sont passées entre les mains grassouillettes de son conseiller sans qu'il ne prenne la peine de les lire par la suite ? Darellus n'est guère plus bon qu'à être exposé par la Couronne comme un épouvantail visant à effrayer les autres nobles, et toutes ses grandes compétences ainsi que sa magie n'y auront rien changé. Où sont donc passés tous ses pouvoirs ? Ils lui auraient pourtant été fort utiles pour une expédition de ce genre. Mais l'Archabaron déchu a beau se donner des grands airs, la seule chose qui le sortira du pétrin sera le succès d'une entreprise bassement physique, au cours de laquelle les lames fendront la chair et se heurteront aux armures. Qu'importe si pour obtenir sa vengeance elle doit venir en aide au vieux fou, ou même servir les intérêts de l'Enfer : si le sang des traîtres doit être verser alors Dardra veut pouvoir en faire couler sa part. Ce qui nécessite encore de connaître leur rôle dans toute cette entreprise...

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Un grand pouvoir implique de grandes possibilités.
Offline Scordard  
#10 Envoyé le : samedi 27 mai 2023 11:42:28(UTC)
Scordard
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Pensez à mettre votre fiche sur le wiki, si cela n'est déjà fait.

« Vous aviez raison à leur sujet. » dit Ludoviro à l'archbaron et Razelago avec un sourire.

« On ne peut vraiment dire que nous souhaitions que vous alliez sur place. La plupart des participants, chevaliers infernaux mises à part, sont peu recommandables et il n'est pas question de vous exposer plus que ça. Nous souhaitons cependant recueillir vos témoignages écrits sur votre spoliation afin de légitimer notre action. Défendre le droit d'un parent est toujours un motif dans lequel les gens adhèrent. »

« Je sais que vous voulez sans doute revoir votre ancienne maison, mais le portrait de Ludoviro de cette mission est trop flatteur par rapport à la réalité.

L’Église est en effet l'un des investisseurs, enfin au moins une de ses branches. Le Synode du Contrat n'en reste pas moins une faction avec laquelle j'ai un certain passif. A l'exception de Ludoviro, ils "n'aident" que pour pouvoir mieux contrôler. »


« C'est exact. » reconnu Ludoviro. « Les dettes confèrent du pouvoir. En finançant une partie de cette "aventure", l’Église contrôle ce qui se passe. Il ne s'agirait de reproduire un nouveau drame. »

« De plus, le consortium Aspis ne nous a pas vraiment rejoint. Nous avons demandé à l'un de leur agent d'utiliser ses anciens contacts à Bloodcove afin de recruter quelques "marins en mal d'un nouveau foyer". Actuellement, nous sommes sans nouvelle. »

Razelago intervint à ce moment-là pour compléter le portrait.

« De plus, l'ordre de la Pique de Murmebois est un ordre mineur qui s'inéresse seulement à l'extermination des créatures menaçant la civilisation. Si un certain groupe d'agents de Sa Majestrix n'avait pas sauvé notre maralictrice Zara Orcelani de la Glorieuse Réclamation à Kantaria alors qu'elle appartenait encore à l'ordre du chevalet, jamais son frère Lucan le maitre des lames de l'ordre n'aurait à l'époque rejoint notre combat. Il serait peu juste de dire que nous puissions réellement commander cet ordre. Ils nous rendent plutôt service en servant d'éclaireurs.

De plus, c'est un ordre mineur et marqué par la guerre, ils n'ont envoyé qu'un tout petit détachement composé d'une escouade, soit 9 chevaliers (officier comprise). Même si nous comptons le fait que chacun possède un écuyer et que comme c'est un détachement de longue durée, ils ont emporté une équipe d'exploration et du soutien (forgeron, palefrenier, etc.). Mais cela ne fait guerre plus qu'une petite trentaine de personnes. »
expliqua le diable.

« En théorie tout est simple... La Couronne, l'Empire... Tout ça devrait être la même chose. En pratique...

La Couronne n'est que l'expression de l’État. La Couronne n'est pas le Monarque. Elle est plus grande que ce dernier.

Par ailleurs, elle ne possède pas tout: même s'il a fallu faire exécuter quelques notaires pour cela, les biens de votre oncle par exemple n'appartiennent pas à la Couronne. De manière analogue, la Couronne n'est qu'une partie de l'Empire. Cela ne compte pas les nobles, l’Église et toute ses factions... Certaines troupes militaires comme les chevaliers infernaux obéissent à leur propre hiérarchie et à leur propre code qui varient en fonction de l'ordre. Ils seraient même capable d'affronter la Couronne si celle-ci ne sert pas leur intérêt. Il en résulte que notre système "si bien régulé" n'est souvent que le résultat d'un rapport de force politique voire d'un rapport de force tout court.

Bref pour le moment sur place la maralictrice a le commandement de ses chevaliers... Ils viennent d'accoster... S'il devait y avoir un litige une fois plus de factions sur place... J'imagine que le scénarios le plus probable est qu'il y ait une période de flottement avant qu'une des forces en présence ne parvienne à imposer son autorité ? »


« Quoi qu'il en soit... » coupa votre oncle « J'estimais... Nous estimions qu'il était important que vous soyez toutes les quatre informées de ce projet. L'entreprise était trop importante pour confier l'information à un quelconque diablotin » dit-il en parlant de Calcifère dont il n'avait visiblement même pas retenu le nom. « Je préférais le faire de vive voix. Si vous pouvez en profiter pour aider l'inquisiteur avec ses formulaires, je vous remercie de le faire. »
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Offline Hikari  
#11 Envoyé le : mardi 30 mai 2023 09:38:47(UTC)
Hikari
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Thème de Bleidd : Celle qui entrouvrit la porte


Bleidd avait commencé à se tapoter le bras, doigt après doigt, signe d’une certaine impatience ou d’un léger agacement. A vrai dire, si elle avait été attentive jusqu’ici par égard envers les siens, son stoïcisme commençait à s’effriter. Il n’était jamais très bon d’éprouver la patience d’une vampire à jeun.

Se redressant de son mur, laissant ses bottes de chasse claquer sur le sol, la chasseuse vint s'asseoir à une chaise autour de la table, désireuse de manifester courtoisement son impatience en se rapprochant de ses interlocuteurs.

«  Fort bien. Nous voilà donc informées. Ne vous offensez pas cher inquisiteur, mais je délègue la paperasse ainsi que les formulaires aux bureaucrates et aux domestiques, et il ne me sied guère d’avoir fait le chemin depuis Oppara juste pour quelques signatures.

Récapitulons la situation, vous vous lancez dans une grande entreprise, et il n’y a personne de confiance sur place, ni pour l’encadrer, ni pour s’assurer de sa réussite. En l’état actuel des choses, elle est vouée à l’échec.
L’église ne parviendra pas à s’imposer auprès de révolutionnaires accordant plus d’importance à leurs nouvelles libertés qu’à un quelconque respect de dettes ou une religion qui n'est pas la leur, le Consortium a davantage de chances de réussite mais trahira et s’arrangera le mérite dès lors qu’ils jugeront que les autres parties ne lui seront plus nécessaires et les chevaliers infernaux ont l’esprit aussi étriqué qu’un troll un lendemain de cuite.

Si je vais sur place, peut-être accompagnée de certaines de mes sœurs, si elles le souhaitent, je suis sûre de pouvoir… régler certains problèmes… Et maintenir le statu quo entre ces trois factions, tout en garantissant nos intérêts.

Qu'en dites-vous, Archbaron Fex ?  »
conclue Bleidd en ajoutant le titre du baron, désireuse que son oncle se sente important aux yeux des autres membres ici présents.

  • Diplomatie (Flatter, Convaincre) : 1d20+6 donne [12] + 6 = 18

Modifié par un utilisateur mardi 30 mai 2023 16:45:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Drazok  
#12 Envoyé le : mardi 30 mai 2023 13:07:15(UTC)
Drazok
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Il semblerait que leurs longues années loin de Darellus aient permis à leur oncle d'affûter son sens de l'humour... Dardra espère pour lui que le vieux fou souhaite simplement leur parler en privé, car dans le cas contraire il se pourrait bien qu'elle garde un plus mauvais souvenir de son séjour ici que lors de sa dernière... visite.

L'intervention de Bleidd résume parfaitement son propre avis, et Dardra croise les bras, en attente de davantage d'explications.
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Offline septimus  
#13 Envoyé le : mardi 30 mai 2023 18:32:18(UTC)
septimus
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Aunua Daugustana
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Ref +10, Vig +8, Vol +9
Focus Spell 1/1
Reactifs: 5/5
Etat : Alerte

44 / 44


Aunua écouta son oncle échanger avec son avocat et ses diables. Elle ne perdit pas de vue que le zebub semblait suggérer bien des choses à son "maître", à un point que même ses pauvres connaissances en diables lui disaient que ça en était dangereux. Un diable n'a jamais les intérêts de son maître en vue, mais toujours les siens et ceux des Enfers. Aunua commença à se demander si tout ceci était bien réel. Ses sœurs intervinrent un peu mais la réunion tourna au burlesque quand Calcifère entra juste à ce moment-là pour signifier que les chevaliers infernaux avaient réussit leur déploiement.
Aunua se demanda alors si Tonton la croyait trop stupide pour croire que tout ceci n'était que leur faire signer, à elle et à ses sœurs, des documents administratifs. Tonton et sa clique voulait qu'elles se portent volontaires pour gagner ces terres en son nom. Mais elles n'étaient pas si bêtes que ça pour se proposer ainsi sans se laisser "convaincre" par une dure négociations sur les termes du contrat les liant.

Sauf que, Bleidd intervient et fait exactement ça... Il fallait qu'Aunua fasse quelque chose.
« Voyons Bleidd, tout ceci ne nous concerne qu'à la marge, comme Uudivoro l'a si bien expliqué : nous ne sommes là que pour signer de l'administratif, pour faire valoir nos droits sur notre spoliation quand nous avons dû partir de nos terres dument et légalement acquises. Nous espérons bien sûr que les Chevaliers, et les équipages de bric et de broc que votre alliance a pu assembler, puissent tenir la tête de pont et libérer les terres que vous, cher oncle, vous estimait pouvoir donner, ou plutôt rendre, à la Couronne.
Cela semble une entreprise bien risquée, et je comprends que vous vouliez nous rassembler ici pour nous en parler. Si elle devait échouer, ce serait en effet beaucoup difficile de vous faire absoudre dans votre procès. Nous risquerions ainsi de perdre notre dernière famille et dernier support. Nous en serions très contrites. Il est dommage que nous soyons trop jeunes, trop inexpérimentées pour pouvoir être utiles dans une entreprises aussi dangereuse. Je vous remercie de penser à notre bien-être quand vous nous avez exclues de vos plans de reconquête de Sargava.
Ce n'est pas la volonté qui nous manque je pense, au vu de la réaction de ma petite sœur Bleidd en tout cas, mais il est vrai que sans une prospective suffisamment positive, il est impossible pour nous de vous aider physiquement.
Dans tous les cas, vous avez mes plus grands encouragements pour réussir dans cette entreprise, et dans votre procès par voie de conséquence. Ludovico, je suppose qu'un tel procès sur un personnage aussi illustre et important pour la Noblesse de Chéliax est une nouvelle expérience pour vous ? Le gagner ferait de vous une sorte de célébrité. C'est tout le mal que je vous souhaite... »
finit Aunua. Elle essaie de faire comprendre à Tonton et aux autres qu'elles ne se laisseront pas embarquer là-dedans sans le moindre de gage de récompense à la hauteur des risques portés. Aunua a certainement envie de retourner reprendre ses terres, mais pas à n'importe quel prix, et certainement pas gratuitement comme Tonton essayait de leur manipuler pour. Elle espère que ses sœurs comprendront où elle veut en venir, pour essayer de s'aligner dans une posture de négociation plus équilibrée.
Offline Boadicee  
#14 Envoyé le : mercredi 31 mai 2023 20:25:30(UTC)
Boadicee
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Thème de Beatrix - Mon nom est...





Beatrix perdit son sourire, hésita, mais finit par se décider à terminer son verre d'un trait avant de le poser sur un coin de la table. Elle reprit un sourire qui était cette fois crispé et presque grinçant.
« Pardonnez moi mon oncle, j'ai du mal entendre mais j'ai cru un instant que vous disiez que j'ai fais la route depuis Isfahel pour remplir un formulaire...? »

Elle laissa la question réthorique flotter un instant, avant que son sourire ne retombe complètement, remplacé par un visage figé.
« Je vois. Bon, ben puisque je suis là autant que je le remplisse, alors! Et au moins ça m'aura donné l'occasion de renouer avec mes soeurs. Ah, ouais, et bonne chance, comme dit Aunua. J'espère que vous communiquer mieux avec vos alliés sur place qu'avec votre famille, sinon elle est morte dans l'oeuf cette tentative de conquête. »

Le bluff ne lui plaisait pas, mais Aunua avait mis le doigt sur quelque chose, et Beatrix elle même n'avait pas mis longtemps à saisir que l'arrivée de Calcifère était probablement une mise en scène. Tout cet entretien ressemblait à une mise en scène, d'ailleurs, et elle avait beau mépriser Fex, la bagarreuse devait admettre qu'il n'était pas un intrigant débutant. Il avait quelque chose derrière la tête, restait à ne pas se faire embarquer sans savoir ce qu'il avait prévu exactement. Cela faisait des années, mais elle retrouvait peu à peu le rythme qu'elle et ses soeurs partageaient, Bleidd menant la charge, Dardra la soutenant silencieusement mais sans faillir, et Aunua qui prenait le rôle de voix de la raison. Et elle même, bien sûr, temporisant en cherchant des faiblesses à exploiter. Beatrix savait qu'elle avait l'instinct politique d'une hyène affamée, mais elle s'en contenterait.

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Offline Scordard  
#15 Envoyé le : jeudi 8 juin 2023 23:50:08(UTC)
Scordard
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« Qui me connait sait que le devoir et la loyauté m'animent avant tout. Je suis évêque et je marche dans les pas du cardinal Charthagnion, premier prélat du Synode du Contrat. Notre ordre veille non seulement sur une porte des Enfers, mais également sur une porte vers l'Abbadon. Je n'ai pas besoin de célébrité. Je défend votre oncle car la Couronne a voulu que votre oncle soit défendu par un ancien adversaire afin de ne pas lui faciliter la tâche. Mais nous ferons ce que nous devons. Seule la loi sépare les Hommes des bêtes... »

L'archbaron vous regarde en se massant la tempe.

« Seulement signer ? La plupart des mesures de protection et vos "voyages" sont payées avec ce que génère ce fief... La situat... » commença l'inquisiteur avant que votre oncle ne lève la main pour l'interrompre. La situation de votre famille ne permet visiblement plus de vous cacher ailleurs. Vous en déduisez rapidement que votre oncle vous a avant tout fait revenir car il n'avait pas le choix.

« Razelago ? »

« Votre excellence ? » demanda le diable de ce qui vous semblait être un air interrogateur.

« Va chercher le plan ! »

« Mais... Lequel votre excellence ? »


« Le plan que j'ai établi au cas où mes nièces ressembleraient à feu leur père et ne pourraient pas considérer ces éléments sans chercher à s'investir en mettant leur vie en danger. » dit le baron d'un air agacé.

« Attendez... Vous avez un plan de ce genre ?! Et vous ne m'avez rien dit ? » s'interposa Ludoviro.

« Archbaron Fex... Vous avez conçu 42 plans correspondant précisément à cette description. » dit le diable.

« Je suis un noble chélaxien de l'archiduché du Coeur, Monseigneur Scarpo... Nous avons toujours des plans en réserve. Et le premier ingrédient d'un bon plan est le secret. » dit-il en jetant un regard à Aunua.

« Razelago, tu sais lequel prendre... »

Le diable se téléporte hors de la pièce pendant deux secondes. Ces deux secondes paraissent très longues. Heureusement, le diable revient très vite avec un énorme parchemin portant un sceau argenté gravé des lettres XXXVII.

De son côté, l'inquisiteur semblait comprendre que la conversation s'éloignerait de ce qui était prévu.

« Voici le plan... » dit le diable en brisant le sceau qui se dissout dans l'air. Votre oncle n'esquisse aucun geste et ne fait pas de commentaire. Razelago poursuit sa lecture.

« Plan numéro... Passons ce détail...

La chute du Phoenix


Ce plan a été élaboré par l'Archbaron Fex à partir d'un ancien plan et de sa correspondance avec feu Dame Madrona Daugustana.

Ces documents créés une demi-baronie dans les Terres de Kaava en bordure de l'ancienne Sargava, qui constituera une tête de pont pour la reconquête de Sargava.

Les étapes du plan sont les suivantes :
- Envoyer une force d'exploration. [Bon ça a priori c'est fait...]
- Définir une stratégie globale pour le reprise de Sargava ;
- Rassembler des alliés en accord avec ce plan ;
- Réunir quelques anciens colons pour peupler la nouvelle colonie ;
- Ouvrir une tête de pont dans les plaines de l'avidité en évitant de trop attirer l'attention de Vidrian, du Senghor, des Pirates et des créatures simiesques ;
- Tester la stratégie de reconquête sur la petite ville neutre de Sylvargent. »


« C'est plutôt malin comme plan... » jugea Ludoviro dont le ton quittait la surprise pour une certaine curiosité.

« C'est normal... C'est moi qui l'ait écrit. » dit votre oncle en haussant les épaules.

« D'autant que c'est là que nos chevaliers infernaux ont débarqués... Mais quel est le rapport avec vos nièces ? »

« C'est à elle de me le dire... Soit elles sont intéressées par le fait que je les nomme à la tête de cette demi-baronnie : soit non. Je vous laisserais les coudées franches, à partir du moment où vous me payer l'impôt. Je pourrais même mobiliser quelques sources pour vous soutenir.  »

« Mesdames... Une demi-baronnie n'est pas vraiment un titre classique. Le titre n'est pas héréditaire et se limiterait à votre vie... Cela dit... C'est mieux que le titre de "chevalier"... Et vous auriez un fief... En échange, j'imagine que vous devrez mener à bien le projet de votre oncle en son nom.

D'après ce que je vois ici... Vos rapports seront ceux de la vassalité.

En tant que suzerain votre oncle vous confiera un fief, sur lequel vous exercerez votre droit de redevance. Il vous accordera sa protection. En échange vous lui devrez conseil, assistance ainsi qu'un impôt. Ce n'est pas l'accord le plus mauvais que l'on vous proposera dans votre position actuelle, hormis les propositions de mariage. »
conseilla Ludoviro.

« Cela dit, j'interviendrais peu dans vos affaires. Vous aurez les coudées franches. » conclut Darellus.

Modifié par un utilisateur jeudi 8 juin 2023 23:53:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Hikari  
#16 Envoyé le : vendredi 9 juin 2023 09:30:20(UTC)
Hikari
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Thème de Bleidd : Celle qui entrouvrit la porte


Dans un premier temps, Bleidd avait continué de pianoter des doigts sur son armure de cuir. A vrai dire, la situation était assez exaspérante pour l’épéiste, qui n’y voyait qu’un échange typique de bureaucrates cheliaxiens. Petit soupir à peine perceptible. Absurde songeait-elle. S’il fallait en passer par là… Néanmoins, il fallait bien dire que ces longues années à l’étranger l’avait confortée dans la voie des femmes de terrain.

«  Certes…  » avait donc laissé filer Bleidd, laissant Aunua s’exprimer pour le groupe, jetant un regard noir à l’inquisiteur.

Il fallait bien admettre que le contexte échappait à Bleidd, toutes ces années loin de sa patrie natale en étant sans doute l’une des causes. A ses yeux, cette entreprise n’avait de toute manière rien de légitime, hormis aux yeux de ses entrepreneurs. Aussi cette notion de baronnie, aux yeux de la vampire, n’était appropriée que pour des chéliaxiens, il était presque certain que les locaux n’y adhéreraient pas, du moins sans d’autres raisons à leur apporter.

Mais qu’importe, comme le disait fort bien leur oncle, le premier ingrédient d’un bon plan, était le secret, et dans le cas de Bleidd, c’est précisément ce qu’elle comptait faire. A Asmodeus les papiers, sur place, ceux-ci n’auraient plus grande importance.

L’écoute du plan éveilla un rictus chez l’épéiste, tout comme les formulations de l’inquisiteur. Nouveau soupir, amusé cette fois-ci. Rabaissant son chapeau, Bleidd se permit une pique.

«  Une protection ? Et de quelle protection parlons-nous, par delà la mer ?  »
Offline Scordard  
#17 Envoyé le : vendredi 9 juin 2023 22:48:13(UTC)
Scordard
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« Comme si l'éloignement géographique était un élément d'importance... Enfin pour les gens qui n'ont pas accès à mon niveau de sorts, j'imagine qu'il y a un enjeu. Même... Actuellement... Je reste parmi les magiciens les plus puissants du Chéliax... » se moqua un peu Darellus.

« C'est techniquement exact, Votre Excellence. Votre expertise en conjuration a suffit à emporter la majorité en faveur de votre... retour. » confirma Razelago. L'inquisiteur ne fit pas de commentaire à ce sujet, mais une ombre passa sur son visage un court instant.

« Plus sérieusement, on ne prête qu'aux riches. Je suis désormais tributaire d'une immense dette envers les institutions les plus puissantes de notre pays. C'est une chose qui semble être un désavantage, mais celui qui tient est tenu. Un tel lien peut être... employé...

En pratique, je peux interdire la plupart des concurrents, vous faire livrer du matériel... J'ai encore quelques diables et amis qui peuvent nous aider... Et des créanciers qui feraient tout pour que je n'oublie pas ma dette envers eux et les rembourse un jour...

Par ailleurs, ceux qui entraveront vos projets par ici, devrons le faire de manière suffisamment maligne ou occulte pour ne pas être pris à interférer avec un procès impérial... N'oubliez pas que tout ceci est une manœuvre probatoire. Cela écartera la plupart des concurrents d'ici. Sauf quelques exceptions, vous n'aurez que donc à faire face aux menaces sur place.

Et même si vous devrez faire vos preuves à la tête de ce projet... Au moins avec mon patronage nos "alliés" vous en laisseront l'occasion... »
expliqua l'archbaron en réponse à la question de Bleid.

« Évidement, nous ne vous laisserons pas partir sans vous donner en plus les moyens de réussir sur le plan politique comme sur le plan des connaissances. » ajouta Razelago.

Ludoviro n'intervient toujours pas. Il estime sans doute que ce sont vos affaires.

Modifié par un utilisateur vendredi 9 juin 2023 22:48:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Boadicee  
#18 Envoyé le : samedi 10 juin 2023 16:49:13(UTC)
Boadicee
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Thème de Beatrix - Mon nom est...





L'évêque paraissait plutôt doué dans son domaine, mais sa remarque sur la séparation entre hommes et bêtes fit perdre le fil de la conversation à Beatrix, son train de pensées sectionné par le rire tranchant de la Hyène. Elle frissonna, même si elle partageait l'amusement de celle qu'elle avait fini par accepter comme étant l'incarnation de sa malédiction, car savoir la Hyène amusée par quelque chose n'était que rarement une bonne nouvelle.

Béatrix ne reprit le fil qu'à la mention d'une tête de pont, recollant les morceaux au fur et à mesure. A priori, aucune d'entre elles ne s'était vraiment laissé prendre, Fex avait bien eu une idée derrière la tête depuis le départ, même s'il fallait admettre que 42 plan était un record même pour le vieux serpent moustachu.
D'autant qu'elle devait admettre que le plan était attirant, et pas dépourvu d'avantages...en grande partie parce qu'il leur permettait de s'éloigner autant que possible du Chéliax et de rentrer chez elle. Il faudrait probablement verser sang et sueur pour atteindre ce but, mais ça ne lui faisait pas peur.

Bleidd, démontrant son habituel talent pour trancher au coeur d'un sujet, pointa tout de même du doigt la question de la logistique; mais malgré la justesse de sa remarque, la réponse de Fex était solide. Il avait clairement réfléchi à son affaire, et même si elle n'aimait pas se reposer sur son plan, Béatrix ne faisait pas une habitude de se mentir à elle-même: elle voulait en être. Et il devait bien y avoir un moyen de profiter de ce plan, même s'il était avant tout conçu pour profiter au baron.

Béatrix décroisa les bras, haussant un sourcil curieux.
« En somme, vous vous occupez de la métropole et nous apportez du soutien dans la mesure des possibilités, et on a carte blanche pour mener les choses sur place?

Une demi-baronnie, huh...? Comment le titre fonctionne-t-il? Ca fait de nous des 8e de baronnes?

Dans tous les cas...Pas une offre à prendre à la légère. J'aimerais bien pouvoir en discuter avec mes frangines pour nous mettre d'accord avant de donner une réponse. En privé. »


Elle avait appuyé un regard vers Razelago en prononçant ses derniers mots.
Cry havoc, and let slip the hellhounds of war.
Offline Drazok  
#19 Envoyé le : samedi 10 juin 2023 23:08:53(UTC)
Drazok
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Auna intervient rapidement pour essayer de récupérer la situation à leur avantage et Dardra ne peut s'empêcher de sourire devant le discours de son aînée, lequel démontre des capacités dignes d'une politicienne expérimentée. Mais c'est la pique de Beatrix qui manque de lui faire perdre son sérieux, et Dardra se retient de pouffer suite à la remarque totalement justifiée de sa petite sœur. Les titres pompeux que déballe l'inquisiteur la ramène cependant bien vite à la réalité : premier prélat du synode du contrat, évêque... Le devoir et la loyauté peut être, mais envers qui et pourquoi ? Cet individu se révèle finalement bien plus banal que ce qu elle aurait cru. Un serviteur qui ment à ses maîtres autant qu'à lui même. Et qui ce permet en plus des réflexions philosophiques. Seule la loi sépare les hommes des bêtes. Crois ce que tu veux, petit évêque. Marche dans les pas de qui bon te semble. Dardra, elle, sait que rien ne sépare les bêtes des hommes, et que les lois ne sont faites que par les plus forts.

Mais la situation peu devenir encore plus irritante, n'est-ce pas ? C'est généralement le cas lorsqu'on laisse Darellus ouvrir sa grande bouche. Et il ne manque pas de souffle, pour sûr ! Dardra l'entendait presque soupirer d'un air théâtral tandis qu'il accepte, bien malgré lui, de leur révéler que si elles souhaitent absolument participer à cette expédition alors il a non pas un mais plusieurs dizaines de plans préconçus. Il doit avoir une bien piètre opinion d'elles pour tenter de les manipuler de la sorte, et beaucoup de temps à perdre pour ne pas les informer directement de ce qu'il attend d'elles. Quand à feu leur père, la remarque fait serrer le poing ganté de Dardra, qui en montrerait presque les dents. Entendre ce petit mage ridicule parler de lui avec une telle désinvolture, voilà qui mériterait que l'on fasse à Darellus un deuxième procès. Mais bien sûr, des gens tel que lui et cet inquisiteur, qui prétend n'être que devoir et loyauté, ne peuvent comprendre la valeur d'un homme mort au combat en défendant ses idéaux et son seigneur. Les mages peuvent bien se gausser en vantant leurs mérites, dans leurs grands manoirs remplis d'objets bizarres, ils ne sont rien de plus que les serviteurs de forces qui les dépassent, quels que soient les efforts qu'ils pourront consacrer pour les comprendre, tandis que les vrais hommes eux meurent dans la boue, laquelle a infiniment plus de valeur que toutes ces dorures dont les faibles comme son oncle aiment se parer.

Puis viens la lecture du fameux plan, dans lequel Darellus estime nécessaire de se citer, et l'agacement de Dardra finit de se muer en haine lorsque son oncle en vient à se congratuler lui-même. Son visage se crispe alors qu'elle peine à contenir ses émotions, et seule la volonté de ne pas faire honte à ses sœurs lui permet de ravaler à la fois sa colère,et la remarque méprisante qu'elle s'apprêtait pourtant à cracher au visage du bouffon imbécile qui lui fait face. Dardra peine cependant à suivre le reste de la conversation : elle a besoin de réfléchir et l'intervention de Beatrix tombe à point nommé, aussi se hâte-t-elle de l'appuyer d'une voix douce, dénuée de tout le mépris qu'elle ressent pourtant, et qui s'accumule au point de lui serrer la gorge.

« Cela fait beaucoup d'informations en effet, et nous venons à peine de rentrer d'un très long voyage. Je ne saurai prendre la pleine mesure de tout ce que vous nous proposez sans un peu de repos. Je ne nie pas l'urgence de votre situation, mais le délai qui vous a été accordé pour mener à bien cette tâche peut très certainement supporter que nous prenions le temps de la réflexion. Qui plus est, cela fait des années que nous avons été tenu séparées, et bien que j'apprécie votre hospitalité je ne vous cache pas qu'il m'ait pénible de me concentrer sur une situation aussi complexe et difficile à appréhender alors que la joie de nos retrouvailles m'envahit. »

Modifié par un utilisateur jeudi 15 juin 2023 14:09:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Un grand pouvoir implique de grandes possibilités.
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Offline Scordard  
#20 Envoyé le : dimanche 11 juin 2023 11:35:45(UTC)
Scordard
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Ludoviro Scarpo intervint rapidement dans la conversation pour préciser les contours.

« Une demi-baronnie est un fief particulier temporaire et non-hériditaire qui constitue un démembrement d'une baronnie (ou dans le cas présent d'une archibaronnie, elle-même déjà composée de trois autres titres). Comme le titre de chevalier, c'est l'une des seules tenures nobles qui n'imposent pas de validation de la couronne ou de l'église. Même si cela vous permet de demander à être présentées à la souveraine. Ce n'est en rien une obligation. A la fin de votre exercice, décès ou retrait, la demi-baronnie retourne dans le fief principal : ici l'archibaronnie de Murmebois. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi vu sa taille, ce n'était pas un comté... »

« Je trouve que ça sonne moins bien. » dit l'archbaron.

« Le titulaire du fief principal, pour le moment votre oncle, devra payer l'impôt à la Couronne pour sa réintégration. Soit un cinquième de la valeur totale du fief, auquel on ajoute un cinquième de ce cinquième. C'est une vielle coutume, "le relief", que la Maison Thrune a sauvegardé de l'Ancien Chéliax.

Quant à votre titre, si vous choisissez cette voie après votre discussion privée, je vous recommande une administration en conseil toutes les quatre. Vu que ce fief, s'apparente à une mission de conquête... Vous ne serez pas trop de quatre... Mais nous pourrons en reparler plus tard.

Votre excellence, à moins que vos nièces n'ait encore des questions, je propose que vous me montriez ce dont nous parlions avant leur arrivée ? »
proposa l'inquisiteur.

« C'est possible. » dit l'archbaron « Quoiqu'il en soit, chères nièces, ne vous sentez pas obligées d'accepter la proposition. Nous avons d'autres plans. Mais si vous voulez vraiment vous impliquer, vous aurez du mal à trouver un meilleur accord. »

Modifié par un utilisateur dimanche 11 juin 2023 11:38:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

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