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#1 Envoyé le : jeudi 21 avril 2011 16:12:53(UTC)
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Localisation : Charente Aquatique (17)
Tout était dit...

Ylvian regarda avec un léger pincement au cœur ses amis tourner le dos et disparaître dans la forêt. Dans un sursaut qu'il n'espérait ni d'orgueil ni de fierté, mais plutôt d'abnégation, il avait pris la décision de retourner à Khelgür, son village natal qui avait déjà une fois été entièrement ravagé il y avait 8 ans maintenant et qu'il avait participé avec messire Guillaume à reconstruire. Il ne voulait pas voir une fois encore le village rasé, ce serait peut-être trop dur à supporter, sans compter le nombre de victimes innocentes qui en pâtiraient. Avec la guerre, il n'y avait plus que des femmes, des enfants et des hommes trop âgés pour revêtir l'armure ou manier efficacement les armes, sauf Marciàn et ses deux sbire, les jumeaux, les garçons boucher, Agius et Karel...

Ylvian se demanda par quel revers du destin, ils n'avaient pas répondu à la mobilisation du baron pour aller guerroyer à ses côtés, le tyrannique fils d'Urien avait sans doute prétexté une excuse à la limite de la mauvaise fois couvrant sa couardise et son inaptitude à tenir le rôle qui lui était dû. Quoi qu'il en soit, il fallait maintenant tourner ses pas vers le village et convaincre Marciàn qu'un danger mortel planait sur eux. Dans peu de temps, la horde brigande allait encercler le village et empêcher toute sortie comme toute entrée. Les khelguriens seront alors pris au piège, dans l'attente de leur massacre à la nuit tombée. Si jamais le groupe ne parvenait pas à défaire le sorcier et les orques, Ylvian et la demi-douzaine de soldats-forestiers à la traîne du capitaine Alcibiade ne feraient guère le poids face à des Trolls des forêts, la horde de brigands, les orques et la sorcellerie de Varnilan. Mais il avait entièrement confiance en ses compagnons. Ils ne failliraient pas.

Il restera alors de convaincre les brigands de cesser leurs velléités, le capitaine pouvait être fort utile à ce moment là, puis à convaincre les Trolls qu'ils étaient seuls désormais et qu'ils feraient mieux de retourner chez eux. Sinon ce sera un combat épique voire impossible, surtout sans aide magique. Ylvian tourna son regard vers l'étrange Qiash, le gnome féérique, son chapeau parlant et son papillon merveilleux. La magie irradiait de lui, mais il paraissait si petit, si fragile, si faible, saura-t-il être une arme redoutable contre les Trolls ? La tâche sera difficile, Erik avait dit impossible et suicidaire, mais Ylvian avait la Foi, ce qu'il faisait était juste et Iomédae ne l'abandonnerait pas !
Tu sais ce que c'est, être réduit à l'état de pulpe ?
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Offline Solsna  
#2 Envoyé le : vendredi 22 avril 2011 11:16:16(UTC)
Solsna
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Ylvian


Ylvian avait pris la tête de la marche en direction de Kelgür, suivit par Qiash, Alcibiade et ses hommes. Il ne fallait pas tarder, à travers la cime des arbres, il pouvait voir le soleil entamer sa course dans le ciel, et il ne lui était pas permis d'arriver au village après que celui-ci fut couché. Redoublant de vitesse et de volonté, il serra dans sa main le symbole de Iomédae et lui adressa une prière. Iomédae, que ta lumière guide et protège mes amis, et mon frère, et qu'elle nous assure à tous la bravoure nécessaire à faire triompher le bien. Pour la justice et pour l'honneur, et sous ton commandement, je donnerai jusqu'à mon dernier souffle pour éviter que Kelgür ne soit détruit à nouveau. Il rouvrit les yeux et vit Qiash à ses cotés, la mine dépitée. Il lui parla d'un ton amical : « Eh bien mon cher ami, tu sembles regretter de ne pas avoir affaire au sorcier en personne... Je serais pourtant heureux de voir tes grands talents magiques à l'œuvre et je suis sûr que l'avenir t'en donnera l'occasion... Mais sache que ce ne sont pas que nos vies qui sont en jeu et que le moment venu il ne sera permis à aucun d'entre nous de défaillir, te sens-tu à la hauteur? »La fierté de ce petit sera mon meilleur allié pour en tirer le meilleur...

Ylvian se tourna un instant vers tous les hommes qui formaient son groupe.«  Messieurs, vous êtes aussi bien informés que moi de ce qui nous attend au bout du chemin, et je suis honoré par votre courage. Je suis certain que les heures qui arrivent nous apporteront victoire et réconfort, mais d'ici il faudra lutter quoiqu'il arrive. »Il leva son poing en l'air et cria : « Ce soir messieurs je vous le promet, nous serons victorieux! » il posa son regard sur Alcibiade, sachant que sans ce dernier, aucun de ces hommes ne l'aurait suivi, et lui adressa plus bas : « merci ».

Modifié par un utilisateur vendredi 22 avril 2011 11:18:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#3 Envoyé le : vendredi 22 avril 2011 14:06:12(UTC)
mdadd
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Ylvian se donnait du courage tout en motivant ceux qui le suivaient. Qiash restait comme plongé dans une réflexion lui laissant un léger sourire qui montrait encore une fois ses canines qui lui donnait cet air de diablotin. Son chapeau quant à lui se tordait vers le Paladin lorsque celui portait son attention vers le gnome, étrange échange de regard si on pouvait dire que le chapeau ait des yeux, mais l’impression que le gnome, son papillon qui voletait paresseusement autour et le chapeau complotaient quelque chose n’échappa pas à Ylvian. Quel tour de gredin cet étrange farfadet allait-il sortir… de son chapeau ?

Puis l’attention d’Ylvian se tourna vers les rapaces qui le suivaient en silence, le capitaine se tenait à ses côté et ses hommes derrière lui. Lorsqu’il fit sa diatribe tel un commandant devant ses troupes avant de lancer l’assaut, les regards se tournèrent vers me capitaine. Ylvian savait que ces soldats restaient à la fois fidèles à l’Arbenfield, pour le moment en guerre contre la baronnie et donc potentiellement leurs ennemis, mais aussi qu’ils respectaient une hiérarchie dont il ne faisait pas parti. Alcibiade écouta quant à lui poliment le jeune paladin, lui faisant un petit signe d’assentiment vers la fin. L’homme avait une certaine noblesse ou plutôt une éducation qui faisait de lui quelqu’un de civilisé, un peu comme messire Guillaume. Il avait montré qu’il connaissait les symboles divins portés par les jeunes héros de Khelgür, son phrasé était plutôt clair et loin du parler du paysan, comme celui de Keldrim.

« Tu t’exerces à l’autorité, jeune Ylvian. Tu as encore beaucoup de chemin à parcourir, mais ta persévérance te fait honneur. On ne gagne pas la confiance et l’obéissance de ses hommes par le rang ou le grade, mais par le respect. Si tu les respectes en tant qu’hommes et soldats, alors ils te jugeront par les missions que tu leur ordonneras de faire. Veilles à ce qu’elles ne soient ni avilissantes ni déshonorantes, l’homme a toujours besoin de sentir que ce qu’il fait est important et à la hauteur de son statut. » – Le capitaine parlait calmement malgré l’urgence apparente de la situation et le danger qui les attendait. Puis il se tourna vers les soldats-forestiers qui le suivaient en silence avant de revenir vers Ylvian – « Tous connaissent la dangerosité de la situation et certains pensent qu’ils ne reverront jamais les plaines verdoyantes de l’Arbenfield. Je crois que nous avons une chance, mais la tâche qui nous attend n’est pas des plus faciles. Dans un premier temps, il va falloir convaincre les villageois qu’ils sont en danger et les évacuer au plus vite avant que la horde des rapaces ne vienne bloquer tout accès. Pour eux, on pourra toujours tenter quelque chose comme essayer de les convaincre de laisser partir les femmes, les enfants et les vieillards. Ce sont des soldats à la base et même si le sorcier leur inspire une peur terrifiante, ils ne massacrent pas d’ordinaire des civils incapables de se défendre. Par après il faudra organiser la défense du village, renforcer la palissade de bois, dresser des obstacles afin de briser les charges, rassembler et entraîner ceux des villageois qui tenteront leur chance et voudront aider à la défense. Ils peuvent servir de vigiles si jamais ils s’avèrent être de mauvais combattants. Toute ressource est bonne à exploiter, il faudra voir sur place ce dont on peut disposer. Penses-tu qu’on va avoir des problèmes avec les villageois ? As-tu autorité sur eux ? »

Tandis que le soldat attendait la réponse du cadet des Mercant, Qiash sembla sursauter sur son destrier magique – « Hin hin hin… Tu as raison Ylvian ! C’est le sorcier qui m’intéresse et celui qui est entrain de faire ce que je devrais faire c’est Zaël. M’en vais le retrouver, lui il sera plus utile à vos côtés. J’essaierai d’arriver à temps pour venir en aide aux autres. De toutes façon avec les forestiers tu risques pas de te perdre dans la forêt, alors t’as plus besoin de moi. » – Sans plus de détails, il braqua les rennes de son rêne de jais et s’élança à travers les taillis au petit trot. Le paladin en était encore abasourdi par un tel abandon et le temps qu’il ouvre la bouche, l’étrange être fée avait déjà disparu…
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Offline Solsna  
#4 Envoyé le : samedi 23 avril 2011 10:10:12(UTC)
Solsna
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Ylvian


Ylvian fut un peu désappointé par la perplexité des forestiers. Il aurait aimé créer un peu de cohésion et redonner moral et détermination à ces hommes qui visiblement faisaient leur devoir par loyauté envers Alcibiade avec la peur du sorcier imprimée sur leurs visages. Mais là était la limite de son influence sur ces guerriers rencontrés quelques heures auparavant, il n'avait encore aucune légitimité à leurs yeux et devrait la gagner.
« Je comprends ce que tu dis Alcibiade, un acte vaut mieux que de longs discours, mais je voulais que tes hommes soient assurés de mon respect et de la confiance que je leur porte. Je pense que chacun d'entre eux sera nécessaire si nous voulons éviter le pire, et mon intention n'était pas de prendre leur commandement, mais plutôt de les encourager... Pour ce qui est de Kelgür, je connais bien les chef du village et ses sbires, et on ne peut pas dire que nous soyons amis. Je ne sais pas si face à la menace qui pèsera sur son village marcian restera digne de confiance. Il ne n'a jamais brillé par son courage ou son amour pour la justice. Mais il a comme moi tout perdu il y a 8 ans, et je ne crois pas que la perspective de revoir Kelgür réduit en cendres lui plaise. J'espère pouvoir le convaincre de tout mettre en place pour faire face à l'assaut, mais rien n'est moins sûr... Enfin, ne baissons pas les bras maintenant, il faut espérer qu'il saura entendre raison.
 »

Quelques secondes plus tard, le gnome disparaissait au grand étonnement du paladin. Je ne pouvais définitivement pas compter sur lui, heureusement qu'il ne me fait pas ça au beau milieu de la bataille... Ah Zaël je me demande bien ce que tu peux faire de si important en ce moment...
Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#5 Envoyé le : samedi 23 avril 2011 18:41:15(UTC)
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Encore une fois le capitaine écouta poliment l'exposé de la situation fait par Ylvian. Un chef protégé par une garde personnelle à convaincre n'était pas une mince affaire, surtout si le village était derrière lui - « Pour cette partie là, tu vas devoir prendre l'initiative. Nous te soutiendrons si jamais il fallait en venir à une persuasion plus musclée, les habitants du village n'ont pas à pâtir de la couardise d'un seul homme. Nous ne pouvons raisonnablement venir et nous imposer par la force, même si ce village ne doit pas renfermer beaucoup de combattants. L'effet de foule peut venir à bout des guerriers les plus expérimentés, mais je crois que la difficulté première sera déjà de passer les portes, il faudra peut-être déjà là négocier le droit d'entrer, à moins que tu aies des sauves conduits. Quant à nous autres, nous pouvons simplement passer pour des renforts venus de la ville et envoyés par le baron, pas la peine de dire que nous venons d'Arbenfield, je crois que ce serait inapproprié pour le moment. C'est une épreuve difficile que la diplomatie, mais elle peut aussi éviter des combats inutiles et faire gagner le respect des hommes. »

Le groupe continua à progresser dans l'épaisse forêt. Les soldats-forestiers semblaient savoir se diriger et s'orienter sans montrer d'hésitation, ce qui était loin d'être le cas d'Ylvian qui avait pour le moment bénéficié du savoir-faire de Ferrèol et de Keldrim, puis de Qiash tant que l'étrange gnome était là. A présent, c'était le capitaine Alcibiade Hazeldine qui menait la danse, l'année d'entraînement qu'il avait reçu y était probablement pour quelque chose. Après 2H de marche soutenue, ils parvinrent au camp de travail des bucherons, là où le groupe s'était retrouvé quelques heures plus tôt en fin de matinée. Le soleil était déjà haut, le milieu de l'après-midi avançait à grands pas. Il ne restait plus qu'à traverser les champs brûlés par les brigands eux-même afin d'atteindre la porte unique qui s'ouvrait sur le rempart de rondins de bois haut de 5m qui protégeait le village, tel un camp retranché romain. Ylvian se souvenait qu'il n'y avait que le chemin de ronde et une plateforme de guet au dessus de la porte d'entrée. Jusqu'à maintenant, c'était Sulvya qui avait la charge de surveiller les alentours lorsque Marciàn ne lui demandait pas d'accomplir de basses besognes. Entrer aurait été facile, elle le connaissait.

Mais à présent, Keldrim avait dit qu'elle avait embarqué avec son fils, Belgarion et Isadora, la sœur de Frédrigo, sur la barcasse de Luke qui se chargeait de les mettre en sécurité au château. C'était une bonne chose, les deux jeunes femme n'auraient plus à subir les brimades et humiliations du chef, des jumeaux, mais aussi des villageois qui avec le temps considéraient qu'il était normal de les maltraiter et de s'en servir comme des esclaves. Il se souvenait aussi de ce qu'avait raconté Ferrèol lorsqu'il était allé voir Marciàn avec Véolia et Keldrim, le soir de leur arrivée, tandis que lui, son frère et le restant du groupe étaient au château du baron après avoir enfermé les prisonniers. Le jeune druide adepte de la foi verte avait dit que Marciàn était devenu complètement accroc à une herbe qui enfumait toute la pièce, ça le rendait nerveux, parano, mégalo, hystérique et bien d'autres symptômes narcotiques, sans compter que les deux garçons bouchers, les jumeaux, étaient devenues des brutes épaisses, violentes et cruelles. C'est avec ça qu'il allait devoir raisonner et convaincre de l'impossible. Quant aux villageois, quel accueil leur réserveraient-ils ?

Il le saurait bientôt. La distance qui séparait le camp de travail et le village ne représentait guère qu'une dizaine de minutes de marche, certes à découvert, mais après tout, Keldrim avait certainement dû annoncer que la menace gobeline avait été éradiquée, les villageois devaient être moins vigilants et nerveux et puis il était venu il y a à peine 2 jours, ils le reconnaîtraient sans doute. Le courageux paladin s'avança le long du sentier qui séparait les exploitations agricoles. Un vent léger mais froid balaya quelques feuilles mortes qui se soulevèrent en tourbillonnant avant de retomber au sol plus loin, rappelant qu'on était aux portes de l'hiver. Derrière le jeune héros de Khelgür, le capitaine et ses homme suivaient, les armes non sorties afin de ne pas montrer de signes agressifs. Ils faisaient confiance à Ylvian, il ne devait guère échouer. Arrivés à 100 pas de la porte, le son d'un cor de chasse se fit entendre, le cor d'alarme que Sulvya utilisait lorsqu'elle montait la garde aux portes. Le temps d'arriver près de celle-ci, la grosse tête d'un des jumeaux apparut au-dessus de la palissade, jetant un regard noir et mauvais à Ylvian et à ceux qui patientaient derrière lui. Agius ou Karel ? Impossible de le dire, il avait le même air de bouledogue prêt à mordre.

Le jumeau posa de nouveau son regard vicieux sur Ylvian et émit un petit rictus moqueur - « Qu'est-ce tu fais là Mercant ! C'est qui ces gars là ! » - Il n'y avait rien d'amical ni d'accueillant dans sa voix.
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Offline Solsna  
#6 Envoyé le : dimanche 24 avril 2011 21:00:46(UTC)
Solsna
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Ylvian


Ylvian leva ses mains en l'air - paumes tournées vers son interlocuteur - dans une attitude non agressive, afin de s'adresser au jumeau en haut de la palissade. « Écoute, je ne veux pas poser de problème. Les hommes qui me suivent sont au service du baron Waldemar, tu n'as pas à t'inquiéter... Je viens demander une audience en urgence au chef du village. J'ai d'importantes nouvelles à lui donner, qui concernent Kelghür et la guerre avec l'Arbenfield. Fais appeler Marcian ou bien laisse moi entrer, je t'assure que je n'ai aucune mauvaise intention, mais le temps presse... » Il baissa le bras et se tint debout quelques instants face à la palissade dans l'attente d'une réponse du jumeau.

  • diplomatie : 1d20+8 donne [13] + 8 = 21
Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#7 Envoyé le : lundi 25 avril 2011 09:19:40(UTC)
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La grosse tête bouffie plissa les yeux, ce qui eut pour effet de donner l’impression qu’ils disparaissaient derrière deux bourrelets graisseux, c'est-à-dire entre les paupières et les pommettes. Mais Ylvian savait que ce regard mauvais et suspicieux les dardaient et les jaugeait. Jadis, lorsqu’ils étaient enfants, les jumeaux, communément appelés les garçons bouchers car fils du boucher, ne tarissaient pas d’imagination pour jouer de sales tours, maltraiter ceux qui leur barraient la route ou encore faire régner la terreur parmi les enfants. Marciàn en tant que fils du chef s’était paré des deux brutes grâce à son statut et depuis il en avait toujours été ainsi. Agius et Karel étaient les servants de Marciàn qui n’hésitait pas à se servir d’eux pour régler ses comptes. Malgré cet air de brutes épaisses sans cervelle, ils avaient développé un machiavélisme sans pareil, palliant les hurlements mettant en avant leur force physique non négligeable et les menaces cruelles qu’ils mettaient bien souvent à exécution avec une mauvaise foi avérée. Tout était prétexte pour cogner, terroriser, menacer et imposer son joug. Marciàn savait parfaitement jouer de cette arme redoutable.

Finalement, un sifflement de charretier retenti du haut de la palissade, le jumeau sifflait sans doute un villageois comme on siffle un chien – « Héé ! Ouvre la porte et grouille avant qu’ j’ te r’fasse l’ portrait ! » – Des mouvements de pas et de bois annoncèrent aux arrivants qu’un ou plusieurs villageois s’activaient à déplacer une lourde barre de bois qui devait bloquer l’ouverture de la porte, puis après un très court instant, celle-ci finit par s’ouvrir, manœuvrée par un gamin d’à peine 10-12 ans, Ylvian devait avoir à peu près cet âge lorsque tout à commencé…

Le pauvre garçon était chichement vêtu, il avait l’air plutôt robuste, les pieds nus, les vêtements simples, sans doute le fils d’un fermier ou d’un ouvrier agricole. Maintenant que Sulvya n’était plus là pour monter la garde, ils avaient dû faire appel aux enfants. Il fallait dire qu’en ces temps de guerre, les hommes et les jeunes adultes vaillants étaient partis au front combattre aux côté du seigneur. Ne restaient là que les enfants trop jeunes pour porter les armes, les femmes qui devaient remplacer les hommes au travail et les vieillards qui aidaient aux basses besognes comme ils pouvaient. L’entraide serait devenue normal par ces temps difficiles, mais là tout tournait autour de la servilité pour le chef et ses sbires. Le temps d’ouvrir la porte, le jumeau était descendu lui aussi de son perchoir. Il avait la main sur le manche de sa lourde masse d’armes qui pendait à ses côtés, comme s’il s’apprêtait à la sortir à tout bout de champ.

Pour la seconde fois, Ylvian entrait dans le village de son enfance. La première fois, c’était la veille au matin, lorsqu’il était arrivé par la rivière grâce au bateau de Luke, il avait retrouvé ses amis sur la plage et avaient discuté un moment avant de se mettre en marche. Il n’avait pas pris le temps de voir ce que son village était devenu. Il se souvenait avoir aidé à déblayer les décombres lorsqu’il était entré au service de messire Guillaume. Sa première tâche avait été de nettoyer et de commencer la reconstruction du village, ce fut une période difficile pour le jeune garçon qu’il était et le soir il avait souvent pleuré les souvenirs qui le hantaient et qui avaient à jamais disparus dans les flammes, le sang et la violence. Mais il lui fallait surmonter cette épreuve, messire Guillaume appelait ça humilité, courage et tempérance. Tant qu’il n’aurait pas pardonné, son cœur serait éprit de vengeance et c’était complètement incompatible avec la profession de foi du paladin. Il avait surmonté ces épreuves.

En entrant, Ylvian regarda les maisons à droite et à gauche. Dans son ensemble, la topographie n’avait guère changée. De l’entrée, on se dirigeait vers une patte d’oie. A gauche, on allait vers la plage et les cahuttes des pêcheurs [10], c’était là jadis que vivaient Luke et son père, une cabane de bois aux planches disjointes qui peinait à les protéger du vent et de la pluie. Depuis, c’était Sulvya qui y habitait, Marciàn ne lui avait autorisé aucune autre demeure et finalement, depuis le début de la guerre, Isadora qui vivait jusqu’alors dans l’ancienne maison de Ferrèol, à la lisière de la forêt, était venue la rejoindre. C’est là qu’il avait retrouvé Keldrim, Ferrèol et Véolia la veille au matin. En cheminant depuis les cabanes de pêche jusqu’à l’entrée, il se rappela avoir vu une enseigne devant une bâtisse un peu plus grande que les maisons ordinaires [11]. Une grande épée transperçait un poisson au long nez en forme de dague. La lame rentrait dans sa gueule et ressortait par la queue. Dessous il avait lu "L’espadon".

Si on prenait le sentier à droite depuis l’entrée, on se finissait sa route au moulin [23], après avoir passé la maison d’Urien, maintenant celle de Marciàn [19]. Dans le périmètre intérieur délimité par les deux sentiers, les maisons s’alignaient, artisans [3] [4] [5], commerce [16], habitations, tandis que l’espace situé entre les sentiers et la palissade de rondins avait été transformé en enclos pour le bétail, terres maraichères et petites fermes ([2] [6] [17]. Il n’y avait guère d’espace pour contenir tout ce beau monde, mais les exploitations agricoles se trouvaient à l’extérieur et les gobelins les avaient détruites. Le jumeau sortit Ylvian de sa contemplation – « Bon c’est par là qu’ ça s’ passe ! Pas d’entourloupe ou j’ vous réduis en marmelade à cochon » – Toujours aussi diplomate et aimable. Il guida le groupe vers la maison de Marciàn, sans oublier d’injurier copieusement ceux qui avaient le malheur de croiser sa route ou de passer un savon à ceux qui à son gout se lambinaient un peu trop au travail, ce qui était à priori le cas de tout le monde. Ylvian put voir une certaine soumission mêlée à de la crainte dans le regard de ces femmes, de ces enfants et de ces vieillards qui malgré leur âge faisaient bien ce qu’ils pouvaient mais n’avaient plus leur vigueur d’antan…

Après un court moment de trajet, la maison se dressait devant eux, une grande maison dans un petit parc arboré et clôturé. Elle faisait plus penser à ces maisons de petite bourgeoisie dans les grandes villes qu’à la maison d’un chef de village, mais sans doute était-elle à la mesure de l’égo du propriétaire. Le jumeau les fit patienter dehors quelques instants, le temps de prévenir le seigneur Marciàn, puis de revenir quelques longues minutes plus tard avec son frère qui lui jurait par l’arbalète lourde plutôt que la masse d’armes. Le gros garçon boucher semblait être en colère, à moins que cette grimace soit en permanence affichée sur ce visage énorme aux joues tombantes et gonflées. Dans un gargouillis gras et désagréable, le jumeau invita le groupe à le suivre jusqu’à la salle d’audience, une grande pièce sombre où la lumière se concentrait vers le centre grâce à de petites fenêtre en hauteurs et dont la clarté était orientée par des miroirs. Difficile de voir l’aspect global de la pièce tellement la pénombre gagnait les murs, mais aussi une fumée grisâtre et épicée à en piquer le nez et les yeux, qui étouffait l’atmosphère. Sur une chaise ressemblant plus à un trône royal, une étoffe pourpre brodée d’un liseré doré recouvrait le dossier et l’assise elle-même assez encombrée de coussins, comme dans les salons huppés et snobs. Sur le côté gauche, une petite desserte supportait une carafe cristalline à moitié remplie d’un liquide rosâtre, un grand sachet ouvert qui versait en parti son contenu sur le plateau, des herbes vert sombre et odorantes, un peu comme la fumée omniprésente.

Mais le must, c’était Marciàn, assis dans une posture qui se voulait nonchalante sur son siège. Enfin, il fallait d’abord parvenir à filtrer entre les deux colosses semblables à des sumotoris qui s’étaient postés en avant-garde et qui était presque l’un à côté de l’autre, si bien qu’on ne voyait presque pas ce qui était derrière. Le chef du village, dans une tenue qui avait tout du grotesque, cherchant un raffinement propre à un haut dignitaire avec des vêtements de soierie très colorés et dépareillés, tentant certainement d’être à la pointe de la mode… De plusieurs époques… Ressemblait à un pantin grotesque, un clown de cirque ou le fou du roi tellement sa recherche d’esthétisme était de mauvais gout. Marciàn était devenu un homme maigre aux joues creuses et aux yeux cernés injectés de sang sans doute à cause de la fumée dont il était devenu dépendant. Ses gestes étaient nerveux et son regard noir semblait divaguer sans cesse. Il avait laissé pousser ses cheveux qu’il avait coiffés en catogan, comme les maîtres d’armes des grandes écoles de guerres et sa barbe était taillée en pointe, lui donnant un air sévère. Il tenait un verre dans une main et une sorte de pipe dans l´autre qu´il portait régulièrement en bouche pour en aspirer de la fumée qu'il recrachait à la fois par la bouche et par le nez après l´avoir gradée un petit instant dans ses poumons.

Les jumeaux s’écartèrent légèrement, laissant entrevoir ce qu’était devenu celui qui revendiquait la place de chef du village, le seigneur Marciàn qui se mit à parler avec un ton hautain et arrogant – « Ce sont là les renforts du baron ?! Ils arrivent un peu tard. Les gobelins en sont plus une menace. Mais vous pouvez établir une garde du village en attendant le prochain convoi de ravitaillement. Alors ils escorteront les charriots jusqu’à Bourg. Avec les brigands sur la route, ils auront du travail, après tout ils sont là pour ça, pour servir de chair à pâté ! Après ce n’est plus mon problème. Mais le mieux ça serait de les renvoyer ici pour qu’ils escortent les charriots vides et ainsi de suite. Je ne crois pas avoir employé des mots trop compliqués, même pour ta petite cervelle Mercant, alors exécution ! Et… du balai ! Vous êtes crasseux de la tête aux pieds et vous empestez et tu n’es pas sans savoir que cette traînée de Sulvya s’est enfuie, alors il va falloir que je trouve du nouveau petit personnel de maison ! » - D'un geste de la main battant l'air, il signifia à Ylvian et le groupe de soldats-forestier de s'en aller, tel un nobliau disposant de ses serfs.
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Offline Solsna  
#8 Envoyé le : lundi 25 avril 2011 11:30:15(UTC)
Solsna
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Ylvian


Au moment de rentrer à nouveau dans Kelghür, Ylvian avait la poitrine serrée. Voir ce petit gamin lutter dans ses guenilles pour lui ouvrir la porte le faisait bouillir intérieurement, et il savait que le spectacle qui l'attendait, dans ce qui fut le village de son enfance, ne pourrait qu'aggraver la colère et le tristesse qui s'emparaient de lui. Tout en suivant le gros jumeau vers la maison de marciàn, il posait un regard triste et compassionnel sur les pauvres habitants qu'il croisait. Quand il assistait aux brimades que leur faisait subir le jumeau sur son passage, Ylvian sentait poindre en lui de la culpabilité. Il se souvenait avoir demandé à marciàn d'assurer la succession de son père à la tête du village 8 ans auparavant, avant de s'en aller avec Guillaume. Et voilà qu'aujourd'hui, il était témoin des sévices exercées sur les villageois et ne pouvait pas agir. La tristesse et la culpabilité se changèrent lentement en colère, et tandis qu'il arrivait à la maison du chef de village, il en était arrivé à se demander s'il était nécessaire de se débarrasser dès qu'il en aurait l'occasion de marciàn et des jumeaux, ou d'essayer de traiter avec eux pour bénéficier de leur force et de leur autorité pour résister à l'assaut...

Quand il pénétra dans la maison de Marciàn, il fut étonné par la richesse de l'ornementation, même de mauvais gout, ainsi que par l'atmosphère étrange due à la fumée que respirait le fils d'Urien. Tout ici montrait le délire mégalo-maniaque dans lequel il était plongé. Marciàn était devenu une caricature de souverain, affalé sur son trône, drogué et livide, les yeux injectés de sang, et méprisant quiconque le croise. Ylvian se dit qu'il allait être bien plus difficile encore qu'il ne l'imaginait de lui faire entendre raison... Après que ce dernier lui eut parlé comme s'il s'adressait à un esclave, et alors qu'il sentait la colère prendre le contrôle, Ylvian tenta encore une fois de dialoguer avec Marciàn. Nous sommes 9, nous sommes armés, et marciàn et les jumeaux sont seuls dans cette pièce avec nous... Je pourrais mettre fin à leur reigne tyrranique dès maintenant, mais il suffirait que l'affrontement tourne mal pour que plusieurs vies soient perdues de notre coté, et vu ce qui nous attend, je ne peux pas me le permettre... Marciàn, ton heure viendra bien plus tôt que tu ne le pense, tu as intéret à écouter ce que je vais te dire...

« Écoute moi Marciàn, nous ne sommes pas venus ici pour devenir tes larbins! Un grand danger pèse sur Kelghür! D'ici la fin de la journée, des soldats de l'Arbenfield auront bloqué les routes et commencé un siège de la cité, ils seront rejoints par des trolls et des gobelins contrôlés par le sorcier noir, il détruiront tout, tu m'entends? Tout kelghür sera rasé! Toi et les jumeaux finiront esclaves ou prisonniers si ce n'est pire, et le village que ton père a fondé, ce vétéran fier guerrier, alors tu ne l'auras pas protégé comme il l'aurait fait! C'est cela que tu désires? Mourir enfumé dans ta maison pendant que le village brûle à nouveau? Vous avez tout perdu comme moi il y a 8 ans, maintenant prenez vos responsabilités, évacuez les femmes et les enfants, préparez la défense de la ville, réagissez! Les hommes qui m'accompagnent sont de grand guerriers qui sont prêts à braver la mort pour un village qui n'est pas le leur, auriez vous moins de courage qu'eux? »

L'énervement s'était emparé d'Ylvian, qui reprit son calme après avoir prit la parole.

* diplomatie : 1d20+8 donne [8] + 8 = 16
* perception : 1d20+5 donne [19] + 5 = 24
* psychologie : 1d20+7 donne [1] + 7 = 8
* intimidation : 1d20+2 donne [19] + 2 = 21

Modifié par un utilisateur lundi 25 avril 2011 20:54:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#9 Envoyé le : mardi 26 avril 2011 08:59:43(UTC)
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Chaque affirmation d’Ylvian tombait comme un coup de couperet d’échafaud et avait tendance à faire sursauter Ylvian. Les regards sadiques et mauvais des jumeaux s’ouvrirent et ils regardaient à présent Marciàn, ne sachant s’ils devaient mettre dehors ces inopportuns comme il avait été suggéré ou s’ils devaient les laisser continuer à haranguer ainsi le chef du village. Marciàn quant à lui prit une grosse bouffée de fumée qu’il laissa longtemps imprégner son corps et se poumons, retenant son souffle jusqu’à ne plus tenir. Puis ses yeux se plissèrent eux-aussi et il laissa son regard fiévreux errer entre Ylvian et les soldats-forestiers.

« Alors nous y voilà hein !.. Non content de vous être occupés des basses besognes, vous avez attiré ici monstres et sorcier. » – Soudain il se leva de son siège comme un animal qui sursaute de peur - « C’EST DE VOTRE FAUTE ! » – Puis de se rassoir ou plutôt de se laisser retomber après se sursaut d’énergie, regardant la fumée au plafond qui dessinait des arabesques au gré des courants d’air – « Ça fait 8 ans maintenant que je m’échine à reconstruire et stabiliser un village de sauvages arriérés, que je tente d’apporter la stabilité, la civilisation et le raffinement parmi une population d’abrutis incultes tout juste bons à garder des cochons et faire pousser des légumes et en retour qu’est-ce que j’ai ? Rien ! Lorsque le village est attaqué par des gobelins, je demande de l’aide au baron qui ignore ma requête tout en demandant plus de ravitaillement pour ses troupes, troupes qui ont vampirisé tout les hommes vaillants au labeur de la terre et à la défense du village. Quelle ineptie ! Il me prend tous mes gars et en retour il demande plus. »

« Alors vous débarquez, vous les "héros de Khelgür" » - Il avait dit ces derniers mots avec une véhémence avérée – « Oh certes vous avez par le passé accompli un soi-disant exploit digne des légendes ! Sans l’ermite, rien de ces "exploits" ne seraient arrivés ! Vous vous seriez fait torcher le cul par le premier Kobold qui passait ! Et puis voilà, maintenant que vous avez connu la gloire, vous disparaissez et MOI… MOI je nettoie tout derrière vous, parce que voilà, ça ne s’arrête pas là ! Et j’ai tout rebâti, la situation au village était prospère avant que la guerre n’éclate et qui voilà de retour ? VOUS ! » – Il tendit de nouveau son doigt accusateur vers Ylvian – « C’est qu’on commençait trop à vous oublier c’est ça ? Vous recherchez de nouveau à vous couvrir de gloire et il vous faut accomplir des exploits ! Alors quand je vous ordonne quelque chose de simple, nettoyer les collines des gobelins, qu’est-ce que vous me rapportez ? Une armée ennemie prête à assiéger MON village, des Trolls et un sorcier ! C’est que des gobelins ça n’était pas assez glorifiant, il a fallu que vous attiriez le mauvais œil ici, au détriment de la population et du village. Et bien DEBROUILLEZ-VOUS ! Vous avez remué la merde alors maintenant il va falloir nettoyer ! Et ce n’est pas MOI qui vais mettre ma très précieuse vie en danger pour vos bêtises. Il n’y a plus personne pour défendre le village, tous les hommes sont partis au front, vous remercierez votre "ami" le baron ! Alors tu vas le défendre, toi et ces soldats et t’as pas intérêt à échouer, sinon il vaudra mieux que tu sois mort. Et puis les autres ils sont où hein ? Qu’est-ce qu’ils sont encore entrain de mijoter… Comme si ça ne suffisait pas…. »

« Agius, Karel ! Allez prévenir les villageois, JE vais faire une annonce au balcon... Allez du balai, j'ai besoin de concentration ! » - Cette fois les jumeaux savaient clairement ce qu'ils devaient faire : pousser Ylvian et les forestiers dehors et gueuler à travers tout le village pour que les villageois se rassemblent devant la maison du chef.
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#10 Envoyé le : mardi 26 avril 2011 13:25:27(UTC)
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Marciàn était définitivement imprévisible. Mais tout au long de sa vindicte, il frappait juste. Après tout Ylvian n'avait pas été là durant toutes ces années au village, il avait passé bien plus de temps avec le barron et son fils qu'à Kelghür. La guerre avait rendu tout Sutercle exsangue, les force vives étaient aux fronts, les greniers vidés, le moral au plus bas... Ylvian pouvait comprendre que débarquer dans ces conditions ne favoriserait pas l'écoute du chef. Mais l'entendre traiter les habitants comme il le faisait était insupportable.

Ylvian

Des sauvages arriérés... des abrutis incultes... Tu ne mérites décidément d'être à la tête de ce village... Je me demande bien ce que doivent penser Alcibiade et ses hommes, eux qui ont quitté leurs postes pour sauver le village d'un fou... Marciàn se goinfre toute l'année sur le dos des habitants, les maltraite, et maintenant que le devoir l'appelle, il se défile. Je me demande bien comment il compte présenter la situation aux habitants. En tous les cas, il ne sera pas un frein à la préparation du village, mieux vaut qu'il soit en dehors de tout ça que contre nous...

Ylvian sortit de la maison de Marciàn précédé des hommes d'Alcibiade et suivi par les jumeaux qui criaient pour rameuter le village.

Modifié par un utilisateur mardi 26 avril 2011 13:26:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#11 Envoyé le : mercredi 27 avril 2011 10:11:20(UTC)
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Ylvian, le capitaine et la demi-douzaine de soldats forestiers se retrouvèrent de nouveau devant la maison de Marciàn tandis que les deux pitbulls étaient partis comme des boulets de canon tout en hurlant afin de rameuter les villageois. Le capitaine se rapprocha d’Ylvian, plongé dans ses réflexions – « Alors c’est ça… Marciàn… Une parodie d’enfant gâtée égocentrique et mégalomane… Je croyais qu’en Sutercle, c’étaient les plus méritants qui accédaient à de telles fonctions… Quelque part, on dirait qu’il essaye de ressembler à quelques nobliaux de Thanétir, la cité d’Arbenfeld. Du reste il possède quelques mimiques de Gaétian Branwald, notre seigneur qui, depuis qu’il a succédé à son père, a un gout prononcé pour les vêtements colorés qui se veulent luxueux et se promène toujours avec un mouchoir imbibé de parfum à la main, qu’il porte régulièrement sur le nez afin de filtrer les mauvaises odeurs extérieures. Rien à voir avec notre regretté baron… »

Le capitaine cessa de parler tandis que les cris des jumeaux se rapprochaient. Affluent de toute part, des femmes, des vieillards, des enfants approchaient et regardaient les étrangers avec défiance tandis que les regards apeurés et soumis furetaient de partout à la recherche de leurs bourreaux. Ceux-ci ne tardèrent pas à revenir, criant toujours aussi fort, les rabattant comme on rassemble un troupeau de moutons, le tout formant une petite population d’environ 80 personnes dont aucun ne semblait en âge ou en mesure de porter une arme. Les enfants étaient trop jeunes, les plus âgés avaient accompagné leurs pères au front, les personnes âgées n’étaient plus en âge que de radoter de vielles histoires et les femmes représentaient la force vive restante, c'est-à-dire une petite quarantaine en englobant les jeunes filles de 14-15 ans jusqu’aux femmes plus mûres mais encore solides avoisinant la quarantaine. Ylvian savait que jadis, lorsqu’il était enfant, seuls les garçons et les hommes s’entraînaient à manier une arme, les femmes c’était plutôt le rouleau à tapisserie, le balai et la louche. Pouvait-il compter sur elles pour défendre leurs foyers ?

Alors les jumeaux crièrent pour intimer le silence et tous levèrent les yeux vers les hauteurs de la façade de la maison. A l’étage, une porte s’ouvrit sur un petit balcon de pierre entouré d’une rambarde aux balustres de marbre blanc sculpté. Marciàn fit son apparition tel un prince devant sa cour – « Habitants de Khelgür !.. L’heure est grave. Les ennemis frappent à nos portes et encore une fois le village menace d’être rasé… » - Il laissa un long silence tandis qu’un petit brouhaha s’était déclenché à l’annonce du chef. Puis les jumeaux les firent taire – « VOS GUEULES ! »

Et Marciàn reprit – « Fort heureusement, vous avez un chef sagace et en prévision de tels évènements, j’avais mandé expressément au baron d’envoyer des renforts. Malheureusement, ce ne sont pas vos maris ni vos fils qui sont rentrés pour défendre leurs foyers comme je l’avais espéré, mais le baron a envoyé des soldats, des hommes entraînés au combat et expérimentés. Ho ils sont peu nombreux, mais c’est déjà mieux que rien. Alors voilà ce que nous allons faire. Ces personnes vont organiser la défense du village. Vous les femmes, qui sont en âge de travailler aux ateliers et aux champs, leur apporterez l’aide matériel nécessaire dont ils auront besoin. Jadis, lorsqu’enfants nous nous étions retrouvés seuls dans le village ravagés, nous nous sommes réfugiés dans le moulin en attendant l’arrivée de l’armée du baron. Aujourd’hui, nous n’attendons plus de tels renforts, ce sont les hommes que vous voyez là. Mais nous allons quand même nous réfugier au moulin lorsque les hostilités commenceront. Les enfants, les vieillards, puis les femmes lorsqu’elles auront terminé l’aide matériel se terreront dans la cave du moulin, près de la roue à aubes. Nous prépareront les canotes de pêche en vue d’une évacuation par la rivière si jamais ça tourne mal. »

A nouveau il cessa de parler, observant les réactions parmi les villageois. Un air de fatalité planait sur les habitants, surtout parmi les jeunes filles de 17 à 23 ans, elles avaient certainement connu les évènements d’il y a 8 ans, elles avaient connu la peur, la désolation, le désespoir et la douleur. Les enfants plus jeunes semblaient ne pas trop comprendre ce qu’il se passait. Les plus petits commencèrent à chouiner, sentant qu’un grand malheur était sur le point d’arriver. Petit à petit, les villageois partaient et retournaient à leur labeur, seule une poignée de femmes, une dizaine, entre 17 et 30 ans, restèrent sur place, tournant leurs regards plein d’espoirs vers Ylvian et les soldats-forestiers. Pendant ce temps Marciàn était rentré dans la maison et les jumeaux se mirent en action – « ALLEZ VOUS AVEZ DU PAIN SUR LA PLANCHE ! DÉGAGEZ D’ LA ! »
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#12 Envoyé le : mercredi 27 avril 2011 20:12:30(UTC)
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Ylvian était face aux villageois, et sentait leur peurs et espoirs peser sur ses épaules. Il ne savait pas comment ces jeunes femmes harassées par le travail et amaigries par les difficultés récentes allaient tenir le coup. Il prit la parole d'un ton clair et bienveillant, qu'il espérait réconfortant :

Ylvian


« Habitantes et habitants de Kelghür! Ne cédez ni à la panique, ni à la peur, elles sont nos premiers ennemis. Nous ne sacrifierons pas vos vies, ni les nôtres. Nous sauverons Kelghür! Mais pour cela nous aurons besoin de toute votre aide. Chacun d'entre vous peut jouer un rôle majeur aujourd'hui! Dans un premier temps je vous demanderais de rassembler tout ce qui peux servir, que ce soit des armes, des provisions, des seaux et du sable en cas d'incendies, de quoi renforcer la palissade, créer des barricades, soigner les blessés. Ensuite, que tous ceux qui ne sont ni en état de combattre ni en état d'aider se rassemblent et partent se réfugier avec des provisions, et de quoi tenir quelques temps, des couvertures, du matériel de secours, au moulin! Quand il ne restera plus que ceux et celles qui se sentent en état de combattre ou de tenir un rôle de soutien, nous organiserons ensemble la défense du village. D'ici là, le capitaine Alcibiade Hazeldine ici présent, ses hommes et moi-même aurons mis au point le repérage stratégique des lieux et la planification de la défense. » Ylvian se tourna vers les jumeaux qui harcelaient des villageois. « Les jumeaux, allez préparer les canots au cas où il faudrait évacuer le village, rassemblez les près des moulins, et montrez votre force en disposant des tonneaux remplis d'eau un peu partout dans le village. » Il reprit la parole face aux villageois en désignant Alcibiade et ses hommes. « Nous allons examiner les lieux, et mettre au point la stratégie, pour cela nous nous réunirons à l'espadon, il me semble qu'il y a là-bas la place d'établir un quartier général. Une fois mis en sécurité tous ceux qui en ont besoin et regroupé tout le matériel nécessaire dans le quartier des artisans, je vous attendrais là-bas pour vous expliquer la suite des opérations. Le temps presse, donc je compte sur vous tous, car c'est bien de vous que dépend la survie de Kelghür, nous ne laisserons pas ce qui est arrivé il y a 8 ans se reproduire! »

Ylvian écarta les bras comme pour embrasser les villageois et dans un sourire doux leur dit : « Que Iomédae veille sur vous, car vous êtes l'espoir de ce village! Courage à tous, et que vos efforts vous guident vers la liberté et la justice. Nous ne laisserons pas tomber Kelghür! »

Le paladin se tourna vers Alcibiade. « Je dois t'avouer que mon expérience de la guerre n'est pas grande, et je crois que les compétences de tes hommes en matière de reconnaissance nous seront indispensables. Toi qui connais l'armée d'Arbenfeld et ses méthodes, je m'en remet à toi pour tout ce qui concerne la gestion et l'organisation des défenses du village. Tu as dû constater par toi-même que nos forces seront maigres... »
Puis il s'adressa aux guerriers : « Messieurs, c'est avec grand honneur et infinie gratitude que je vous demande de m'aider. Vous qui connaissez l'art de la guerre autant que du combat, vos compétences seront non pas utiles, mais vitales aujourd'hui. Je vous demande donc, si vous l'acceptez, de reconnaitre le village et de nous rapporter tout défaut ou amélioration possible des lignes de défenses. La superficie n'est guère large, mais la connaissance et la maîtrise du terrain ne peuvent être qu'un avantage. Un fois cela fait, avec tout ce que les villageois nous auront ramené, et en fonction du temps qu'il nous restera, chacun d'entre nous prendra la tête d'un petit groupe de villageois qu'il formera et équipera rapidement. Je ne sais pas encore comment organiser la défense, mais quelques groupes mobiles guidés par des soldats expérimentés seront le meilleur moyen d'éviter un grand massacre. Mais nous n'en sommes pas encore là. A moins que vous n'ayez des objections ou des conseils, je pense qu'il est temps de nous mettre à l'action. Messieurs, votre courage est notre honneur! »

  • diplomatie villageois : 1d20+8 donne [16] + 8 = 24
  • diplomatie guerriers : 1d20+8 donne [20] + 8 = 28

edit :
Cite:
* confirmation diplomatie guerriers : 1d20+8 donne [18] + 8 = 26

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Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#13 Envoyé le : samedi 30 avril 2011 10:51:19(UTC)
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Ylvian avait parlé et tout le monde l’avait écouté sans mot dire. Puis les villageois se dispersèrent tandis qu’il faisait un tour du village afin de se faire une idée avant de gagner la taverne-auberge L’espadon. Le bâtiment se composait de deux parties mitoyennes, le côté mer qui devait accueillir les marins et les pêcheurs, avec une porte d’accès surmontée par le grand poisson au long nez et le côté terre qui devait accueillir les voyageurs terrestres et les marchands, avec une porte d’accès surmontée par la grande épée à deux mains. Devant ce choix inéluctable, Ylvian poussa la porte surmontée par l’enseigne de l’épée, plus représentative d’une part de l’arme qu’il maniait lui-même et d’une autre part c’était ce qui se rapprochait le plus du symbole de Iomédae.

Finalement, la grande salle était presque commune, séparée au milieu par un double bar qui la séparait sur toute la longueur avant de gagner les cuisines. La partie par laquelle il était entré donnait sur une grande salle au plafond haut maintenu par 4 piliers de bois constitués par l’énorme tronc d’un chêne qu’on avait fendu en 4. Puis des poutres couraient le long, s’encastrant sur les murs de pierre et les voûtes qui prenaient appui sur les piliers de bois. Une grande roue centrale supportait une douzaine de lampions qui devaient donner un éclairage fort vers le centre de la salle et plus diffuse vers les murs. Au fond, une grande cheminée devait permettre l’hiver une grande flambée capable de réchauffer la salle, amis aussi de faire cuir un gibier aussi gros qu’un sanglier. Une grande et longue table trônait au centre sous la roue d’éclairage, des tables plus petites rondes ou carrées s’alignaient près des murs. Ces derniers étaient percés de larges et haute fenêtres laissant pénétrer la lumière du jour presque jusqu’au comptoir et vu son orientation sud, la salle voyait le soleil se lever et traverser le ciel presque toute la journée jusqu’au crépuscule. On avait l’impression de se retrouver dans une de ces grandes salles de château où on imaginait sans peine l’ambiance et la bonne humeur d’une cinquantaine de convives choquant leurs chopes débordantes de mousse ou pleines de vin tout en riant à gorges déployées.

De l’autre côté du bar, la salle était ou paraissait plus petite. Le plafond était bas, soutenu par plusieurs petits poteaux de bois ronds et lisses, comme les mâts des bateaux. Dans chaque carré délimité par les poteaux, une petite lanterne à capote pendait au bout d’une chaine au dessus d’une petite table carrée et descendait bas, à hauteur d’un homme debout, devant diffuser une lumière ténue et favorisant une atmosphère plus sombre. Les murs percés de petites ouvertures carrées, orientée nord, la pièce devait être en journée sombre et froide et une petite cheminée en fond devait peiner à réchauffer les tables les plus proches ou l’espace paraissait plus grand, sans doute le carré des officiers. L’endroit faisait plus penser à une taverne portuaire et on imaginait sans peine les équipages de navires marchands faire relâche ici et dépenser leurs maigres salaires dans un repas copieux et chaux, ainsi que quelques chopes de bière, de vin ou de rhum. La transition était impressionnante entre les deux salles et pourtant seul le double comptoir les séparait.

Après la reconnaissance des lieux, Ylvian et les soldats-forestiers s’approchèrent du comptoir. Sur un signe du capitaine, les soldats partirent en reconnaissance, le laissant seul avec le jeune paladin – « Ce que tu as fait devant les villageois est très bien. Même si tu dis ne pas avoir d’expérience en matière de guerre ou d’organisation de ce genre, tu as montré ce qu’il fallait tant aux villageois qu’aux hommes, tu gagnes leur respect. Tu n’as marqué aucune hésitation, tu as pris des décisions et tu leur as montré que tu prenais les choses en main, même si tes décisions ne sont pas forcément les meilleures, les villageois te font désormais confiance et tu tiens leur avenir entre tes mains. Quant aux soldats, même si tu n’appartiens pas à leur patrie, tu t’es montré juste et digne, ils n’en attendent pas moins d’un commandant. A toi de maintenir cette confiance apparente et la maîtrise de la situation, sois toujours vigilant et réactif, jamais tu ne dois hésiter, défaillir ou te retrancher derrière un autre, c’est toi qui dirige tout ça maintenant, à toi de garder les rênes et de guider ton attelage sur la bonne route malgré les obstacles.

Maintenant, parlons un peu du village. Je n’ai pas vraiment l’impression que les jumeaux soient acquis à ta cause. Ils paraissent n’obéir qu’à Marciàn qui malgré tout a fait un discours correct sans jeter l’opprobre sur toi ou sur nous. Il a tenu son rôle, mais fait tout reposer sur toi, comme ça si ça échoue, ce ne sera pas de sa faute. Il faudra savoir pourquoi il n’a pas été mobilisé avec les jumeaux pour rejoindre votre baron au front. Chez nous ça équivaut à une désertion des devoirs envers notre seigneur. Je crois qu’il va mener sa barque avec les jumeaux sans trop se préoccuper des villageois, il va préparer sa porte de sortie en cas où ça se passe mal et il ne faudra pas compter ni sur lui, ni sur les jumeaux. Quant au village, sa faiblesse apparente et évidente, c’est sa construction. A part l’auberge qui possède un rez-de-chaussée en murs de pierre, le moulin entièrement en pierre et en ardoises et la maison de Marciàn, le reste est construit en bois, en torchis et les toits en chaume. Si l’assaut doit être donné, il va certainement être précédé de plusieurs volées de flèches enflammées tirées par les archers d’Arbenfield et pendant qu’on sera occupés à éteindre les incendies, ils attaqueront. D’un côté, nous ne pouvons pas laisser les maisons brûler ou le village se transformera en véritable brasier et nous brûlerons sur place, l’air deviendra irrespirable et même ceux qui se réfugieront au moulin suffoqueront. Mais si nous sommes occupés à éteindre les feux, nous ne pourrons pas défendre efficacement les remparts, du reste, la ligne de défense est bien trop grande pour que le peu que nous sommes puissent la tenir. As-tu des suggestions ? »


Le capitaine devait certainement déjà avoir une idée sur la question, mais il préférait laisser Ylvian y réfléchir et pourquoi pas, proposer des solutions. Ils avaient un peu de temps avant le retour et le rapport des soldats-forestiers pour mettre au point des stratégies.
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#14 Envoyé le : samedi 30 avril 2011 22:25:24(UTC)
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Ylvian écoutait ce qu'Alcibiade lui disait avec attention et sérieux. Il se revoyait quelques années auparavant, aux cotés de sire Guillaume, faisant son apprentissage. Mais aujourd'hui, si l'homme qui lui faisait face était un guerrier expérimenté, il ne prendrait pas sur ses épaules la responsabilité de ce qui allait se produire. Les choix du jeune paladin allaient être cruciaux pour l'avenir de Kelghür et de ses habitants. Seul avec le capitaine dans le bar, il laissa quelques instants retomber ses épaules, pour relâcher la pression des minutes précédentes.

Ylvian


« Maintenant que nous sommes seuls, nous allons pouvoir échanger plus que des grandes phrases. Je ne comptais pas faire mention de ton appartenance ainsi que celle de tes hommes à l'armée de l'Arbenfeld. Je pense que cela rendrait la situation trop confuse aux yeux des villageois. De même, j'ai quelque questions précises à te poser. Combien de temps nous reste-t-il avant que les premiers rapaces n'arrivent? Combien d'hommes cela représenterait-il? Si j'ai bien compris, ils seront là bien avant que les cavaliers gobelins et les trolls n'arrivent, à la tombée de la nuit? Dans ce cas il faut que je sache si ces hommes sont vraiment déterminés à se battre, ou s'il est possible de les rallier à notre cause. Je sais que la peur du sorcier et des trolls est forte, mais s'il y a une chance d'arriver à les convaincre que le sorcier est mis hors d'état de nuire, alors la situation aura grandement évolué en notre faveur. Ne nous faisons pas trop d'espoir pour autant. Les cavaliers gobelins et les trolls seront une force bien trop grande pour nos maigres défenses, mais nous devons croire en nos alliés. Je suis sur que mes amis mèneront à bien leur mission... Tu dois connaitre les rapaces suffisamment pour savoir comment ils risquent de procéder lors de leur approche de Kelghür, toute information sera utile...  »
Le paladin marqua une pause, avant de reprendre.
« Je comprends bien le problème que représente le risque d'incendie, et je ne me faisais aucune illusion concernant Marciàn et les jumeaux. Mais crois-moi, quand Keldrim reviendra, quel que soit son état, il trouvera la force de mettre fin au règne de Marciàn. Mais je dois te dire que je préfère amplement que ces pourris ne prennent pas part à la défense, je ne crois pas qu'ils auraient été de bons alliés. D'ailleurs je dois avouer que Marciàn sait faire preuve d'intelligence quand ça l'arrange. Mais là n'est pas le sujet... » Ylvian se gratta la tête l'air songeur. Nous sommes dans un beau pétrin, impossible, au vu des ressources humaines et matérielles d'assurer à la fois la protection des habitants et du village. S'il faut choisir, je choisirai toujours de sauver le plus grand nombre de vie, quitte à laisser le village partir de nouveaux en fumée... Mais il doit forcément y avoir un moyen de se sortir de tout ça qui n'implique pas la destruction de Kelghür ou la mort de ses villageois! J'ai bien compris que nous n'auront jamais les moyens d'assumer une bataille frontale, alors il nous faudra user de finesse...

Ylvian prit un air sérieux, il voulait montrer au capitaine qu'il pouvait raisonner.
« Nous pourrions faire évacuer le village dès maintenant et envoyer tout le monde au château du baron, peut être que celait mettrait mal à l'aise Marciàn au passage... Mais, même si cela empêchait les rapaces de détruire le village, qu'en serait-il des gobelins? On pourrait envisager de mener bataille dans un lieu plus opportun, mais cela n'enlève rien au fait que nous ne prévoyons pas de nous battre contre les guerriers de l'Arbenfeld... Quoiqu'il arrive, tout dépendra donc de leur attitude envers nous, et inversement. J'ai déjà beaucoup de chance de vous avoir à mes côté, il serait trop prétentieux d'en attendre autant des hommes restés au camp. Je me retrouve donc avec de nombreuses contraintes : Épargner les villageois, empêcher la destruction de Kelghür, ne pas affronter les soldats forestiers... Et nous n'avons que quelques heures devant nous...  »
le jeune homme commençait à s'embrouiller, il avait beau tourner et retourner le problème dans sa tête, il n'arrivait pas à se décider...
Courage, ne perds pas courage...

« Voilà ce que je te propose Alcibiade, n'hésite pas à me dire en quoi cette suggestion pêche. Évacuons du village tous ceux qui sont incapables de prendre les armes, ainsi que ceux qui n'en auront pas le courage. Allons à la rencontre des forestiers qui bloquent les routes. à cette heure ils seront isolés, sans gobelins ou troll avec eux. Peut-être seront-ils plus disposés à t'écouter. Si Erik a pu, et je n'en doute pas, mener les autres au campement pour se débarrasser du sorcier, alors la menace sera réduite, et tes hommes libérés de leur peur. Nous pourrons donc à ce moment constituer un groupe plus imposant. Et n'oublions pas que nous avons un avantage sur l'ennemi, nous savons ce qu'il va faire, et il faut le rentabiliser, tendre un pièges aux cavaliers gobelins et aux trolls, les prendre de revers, par surprise. D'autant plus que si le sorcier a disparu, alors son emprise sur ces créatures aussi... Mais ce scénario te semble trop optimiste, je le sais... »
Ylvian poussa un soupir de découragement mêle à de la colère. Il faut que je sois à la hauteur, pour nous tous et pour Kelghür! Il se reprit et fit face avec gravité à Alcibiade, attendant la sentence de ce dernier, comme jadis il attendait celle de Guillaume...
Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#15 Envoyé le : dimanche 1 mai 2011 10:14:07(UTC)
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Ylvian et le capitaine s'étaient assis à une petite table près d'une grande fenêtre. Il discutaient à présent comme deux amis de longues dates avec la différence d'âge en prime. Le cadet des Mercant se torturait le cerveau à la recherche de solution et proposa sa dernière trouvaille au vétéran qui l'écouta attentivement et réfléchit un instant avant de répondre - « Nous sautons du coq à l'âne. Marciàn n'a pas proclamé l'évacuation du village et voilà que tu veux que tout le monde parte. Tu as vu de quoi était constituée la population. Si nous pouvons compter sur une dizaine de femmes, c'est bien le mieux que nous pourrons faire et encore, il faudra qu'en moins de 2H nous leur apprenions les rudiments du combat. Mais par contre il y a de bonnes idées dans ta proposition et tu ne te décourages pas pour autant devant la difficulté de cette affaire. C'est à la fois très étonnant et prometteur venant d'un jeune homme sans expérience. »

Il marqua une courte pause, réfléchissant encore à l'épineux problème, puis il reprit avec un léger sourire - « Les rapaces sont sans doute pas loin du village. Mes hommes les entendront car ils communiqueront avec les ocarinas. C'est une compagnie d'une centaine d'hommes, enfin un peu moins avec nous, ceux qui sont morts et ceux qui seront restés au campement. Mais ce sont des soldats entraînés, contrairement aux villageoises. Lorsqu'ils seront là, je tenterai de les convaincre de rester neutres jusqu'à ce que l'assaut soit donné. Si le sorcier n'est pas là, c'est que tes amis l'auront vaincus et ils resteront neutres, voire peut-être qu'ils viendront à mon secours. S'il est là, ils seront avec lui pour l'assaut... Mais restons positifs, admettons que tes amis soient victorieux. Alors les soldats d'Arbenfield ne seront pas une menace, ni une aide d'ailleurs car ce serait trahir notre pays, je te rappelle que pour le moment, la preuve d'un complot ou quelque chose du genre n'est pas avérée, ce sont des déductions personnels et combattre serait trahir notre seigneur, même si je pense qu'il est manipulé par Darkhel, le grand conseiller.

Ensuite, nous pouvons faire croire que le village est abandonné. A priori, tout le monde peut s'abriter dans le moulin et tenir le front de la palissade est impossible, il nous faudrait une cinquantaine de soldats au moins en les espaçant régulièrement. Il y a une tactique qui dit pourquoi enfoncer un mur lorsque la porte est ouverte. Le combat en ville est l'une des plus grandes difficultés en matière de guerre. Les hommes sont obligés de se séparer et de se retrouver dans des ruelles étroites, exposés aux embuscades. Voilà l'idée : laissons le village ouvert, faisons leur croire qu'il a été abandonné, mais nous seront là, à des endroits stratégiques, embusqués. Khelgür n'est pas un grand village, il y a de l'espace, réduisons le par des obstacles. Je propose que les habitants cachent ou récupèrent leurs biens les plus précieux et de mettre le mobilier, charrettes, et autres objets de taille dans les rues, entre les maisons, afin de dresser autant d'embûches qui ralentiront la progression et sépareront les assaillants. Devant un village déserté et ouvert, les gobelins seront occupés à piller les maisons vides, les Trolls à peut-être en démolir une ou deux. Ces choses là recherchent avant tout de la nourriture, alors dressons quelques gardes-manger qui les occuperont. Si le sorcier a été vaincu, les Trolls et les Gobelins seront nos seuls adversaires. Ils seront éparpillés dans le village et occupés au pillage. Nous pouvons alors leur tomber dessus et les vaincre un par un, les femmes peuvent même vous aider en leur lançant divers objets ou en les acculant dans des coins. Est-ce que tu vois l'idée ? C'est très risqué, mais c'est là que nous avons les meilleures chances de réussite. Il nous faut dessiner un plan du village et décider de comment s'organiser. »


A cet instant, la porte de l'auberge s'ouvrit et la demi-douzaine de soldats-forestiers firent leur entrée. L'un d'eux s'avança - « Capitaine... messire Ylvian... Une trentaine de villageois veulent partir sur le champ. Ils ont rassemblé leurs affaires et déclarent vouloir partir pour Bourg. Les rapaces sont arrivés, ils se déploient autour du village, ils sont à la lisière de la forêt, on ne les voit pas, mais on entend les ocarinas.  »
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#16 Envoyé le : dimanche 1 mai 2011 23:16:54(UTC)
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Ylvian fut frappé par la stratégie exposée par Alcibiade. Il comprit en quelques instants ce qui le séparait du capitaine. Mais il n'eut pas le temps de lui adresser la parole. Lorsqu'un des soldats entra dans l'auberge pour les prévenir que les rapaces avaient déjà pris place autour du village, un frisson glacé lui parcourut l'échine. Le moment approchait où il devrait faire preuve de courage et de détermination, il ne fallait pas faiblir maintenant. Ylvian suivit donc Alcibiade d'un pas assuré tandis qu'ils se dirigeaient vers les villageois sur le départ. En sortant de l'auberge il regarda l'épée suspendue pour voir si elle était en état de servir.

Ylvian

« Ta proposition me semble être la meilleure solution que nous ayons. Je ne sais ce que j'aurais fait sans toi... Le temps presse, si les rapaces sont aux portes de la ville, alors j'imagine qu'ils nous observent en ce moment, et qu'il nous faudra être discrets pendant que nous mettrons en place les obstacles dans les rues. Comptes-tu aller les voir, ou es-tu sûr qu'il ne se rapprocheront pas plus du village? En tout cas, il ne faudrait pas qu'ils informent les cavaliers gobelins de ce que nous somme en train de faire. Il faut donc convaincre les villageois de rester au moulin, tandis que ceux qui le peuvent nous prêteront main forte. Et si je te suis bien, il faudra attendre dans le silence la tombée de la nuit. Je ne sais pas ce que tu compte faire pour le moment, mais je pense aller à la rencontre des villageois pour leur exposer la situation et préparer le village.  »

  • perception sur l'épée à deux mains : 1d20+5 donne [3] + 5 = 8
  • estimation sur l'épée : 1d20+1 donne [2] + 1 = 3


Je ne savais pas si je pouvais me permettre d'écrire : Ylvian va à la rencontre des villageois et leur dit : "blablabla". donc je me suis arrété là pour le rp. JE ne sais pas encore exactement ce que je peux me permettre ou non. (d'autant plus que du point de vue rp ylvian ne sait pas où il sont, ni comment ils l'accueilleront, donc raison de plus pour ne pas inventer tout ça à ta place). Wink
Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#17 Envoyé le : mardi 3 mai 2011 16:35:12(UTC)
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Tandis que le duo sortait de l'auberge, le capitaine donna un dernier conseil à Ylvian - « Je crois qu'on n'est pas obligé de dire toute la vérité aux rapaces. Vas parler aux villageois, à priori, seule une dizaine d'entre elles peuvent nous aider, peut-être peux-tu convaincre quelques autres à mettre la main à la patte, après tout elles peuvent nous être utiles pas seulement avec une arme, mais en soutient. Il faudrait que le groupe de trente personnes qui veulent à tout prix abandonner le village grossisse un peu, une cinquantaine me paraît bien. Il resterait ainsi une trentaine de personnes, on ne garderait que les plus vaillants et volontaires. Alors il sera sans doute possible de convaincre les rapaces de laisser partir les villageois, avec un groupe aussi conséquent, il sera plus facile de leur faire croire que le village est abandonné et que nous restons seuls à le défendre contre les Gobelins et les Trolls. Ils verront que nous laissons le village ouvert et nous leur ferons croire que nous tiendrons une bâtisse plus facilement défendable comme on tient une forteresse. Ce sera plus crédible. Bien-sûr il faudra les convaincre, d'une part de laisser passer les villageois, mais aussi de rester neutre par après. Si tes amis échouent, ce que je ne souhaite pas, quelle que soit la manière dont nous nous défendons, nous n'avons aucune chance. S'ils réussissent, alors il faudra juste s'occuper des Gobelins et des Trolls et ont se réparera à les recevoir. »

Alcibiade échafaudait un plan au fur et à mesure que les évènements arrivaient. Lorsqu'ils sortirent de l'auberge, Ylvian regarda l'épée suspendue au-dessus de la porte, c'était une représentation en bois, peinte, d'aucune utilité pour le moment, mais il avait repéré sur la grande cheminée dans la grande salle, une trace avec des supports, il devait y avoir là d'ordinaire sans doute la grande épée qui servait de symbole à cette partie de l'auberge, mais le propriétaire avait certainement dû la prendre pour partir au front, ce qui était bien dommage...

« Allons parler aux villageois, il faut se mettre au travail tout de suite. Pendant que ceux qui veulent s'en aller prépareront leurs affaires, nous iront voir les rapaces, toi et moi avec un drapeau blanc. Ce sont des soldats, ils ne tenteront rien tant qu'on ne leur aura pas parlé. Après c'est comme tu veux, soit toi soit moi, ils me respectent, j'étais leur second après le commandant et je parviendrais peut-être à les convaincre plus facilement, mais maintenant, j'ai aussi en quelque sorte trahi l'Arbenfield et ils peuvent avoir une réaction négative à mon égard, alors ce sera peut-être mieux que tu leur parles. C'est comme tu le sens, on verra sur place je pense. Mais pour les villageois, c'est toi qui mène la danse, nous ne sommes que des soldats venus en renfort en principe.  »

Le duo suivi des 6 soldats-forestiers d'Arbenfield se dirigeaient à présent vers un groupe d'une trentaine de personnes, femmes, enfants, chargés de sacs et ballots qui s'apprêtaient à partir et s'étaient rassemblées près du moulin où le reste du village attendait les directives d'Ylvian pour commencer à préparer la défense du village. Le brouhaha généré par les discussions et les désaccords cessa à l'approche du jeune paladin. Il savait que parmi ces gens il n'y avait pas que des originaires de Khelgür. Après le massacre d'il y a 8 ans, tandis que la reconstruction commençait, des familles étaient venues de Bourg pour tenter leur chance "à la campagne". C'était sans doute ces personnes qui se sentaient les moins concernées par la survie dans le village et voulaient à présent revenir dans leur ville d'origine. Comment pouvait-il les en blâmer, rester ici était de la folie...
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Offline Solsna  
#18 Envoyé le : mercredi 4 mai 2011 00:41:49(UTC)
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Quand Ylvian arriva au contact des villageois et que le silence s'était instauré, il prit la parole.

Ylvian

« Le capitaine et moi-même nous sommes mis d'accord sur la marche à suivre, et je vais vous l'exposer. Plus que jamais, nous aurons besoin de vous. A tous ceux qui veulent quitter le village, qu'ils préparent tout de suite leurs affaires et prennent la route pour Bourg avant que celle-ci ne soit bloquée par l'ennemi. Les autres, ceux qui restent au village, iront se réfugier à l'intérieur du moulin, car c'est là-bas qu'ils seront le plus en sécurité. En attendant, je vais avoir besoin de votre aide. Les plus fort d'entre vous aiderons les soldats à construire des barricades avec des meubles, des charrettes vides, enfin tout ce que vous trouverez de solide et susceptibles d'aider. Quant aux autres, il faudra réunir des filets de pèches, ainsi que de la nourriture, qu'elle soit saine ou avariée, du poisson et de la viande surtout. Il faut que l'odeur soit forte! Je comprendrai que vous ne vous sentiez pas la force de faire face, aussi, je ne forcerai aucun d'entre vous à tenir une arme et à combattre. Mais sachez que vous pourrez vous montrer utiles en nous aidant et en nous soutenant durant la bataille. Les soldats et moi-même donnerons tous les détails à ceux et celles qui souhaiteront nous aider sur la façon dont ils pourront le faire. Je vais m'absenter quelques minutes pour faire de la reconnaissance autour du village et m'assurer que ceux d'entre vous qui repartent à Bourg puissent prendre la route. Je compte sur vous pour faire ce que je viens de vous demander. »
Ylvian éleva le ton de sa voix afin d'être compris de tous :
« Je répète, que tous ceux qui souhaitent quitter le village aillent préparer leurs affaires car il ne leur reste plus beaucoup de temps. Les autres, je compte sur vous pour rassembler du mobilier et tout autre chose qui nous servira à monter des barricades. N'oubliez pas de rassembler aussi toute la nourriture que vous trouverez ainsi que des filets. Je serais de retour dans quelques minutes pour vous aider, et quand tout sera prêt, ceux qui le veulent iront se mettre à l'abri au moulin. Ne paniquez pas, nous tenons la situation en main, et si chacun d'entre vous y met du sien, alors tout se passera bien. »

Ylvian se tourna vers Alcibiade. « Allons-y »

  • diplomatie : 1d20+8 donne [3] + 8 = 11


précision peut être inutile, la diplo vise les villageois...

Modifié par un utilisateur mercredi 4 mai 2011 00:42:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solsna Kelid, nains de père en fils.
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#19 Envoyé le : mercredi 4 mai 2011 21:35:41(UTC)
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La réaction des villageois était plutôt mitigée. Si Ylvian avait fait forte impression devant la maison de Marcian, à présent il montrait plus d'hésitation et aussitôt qu'il eu fini de parler un brouhaha s'éleva parmi les femmes qui pour le coup voyait une opportunité de se mettre à l'abri avec leurs enfants plutôt que d'espérer une victoire caché dans la cave du moulin avec pour seul échappatoire une barque de pêche qui ne leur assurait guère plus de sécurité. Puis il y avait d'autres femmes, plus déterminées qui exhortaient les autres à rester et à aider à défendre le village, prônant des rappels sur le passé - « C'est un héros de Khelgür ! » - ou encore - « jadis ils nous ont sauvé, aujourd'hui ils le feront encore » - etc. et d'autres de rétorquer -«  il est trop jeune » - ou encore - « les autres ne sont pas là » - etc.

La situation n'allait pas dans le sens qu'aurait voulu Ylvian et tandis qu'il prenait un peu de recul avec le capitaine, celui-ci lui glissa quelques recommandations - « Tu dois être plus directif et surtout ne te justifie pas. Dis leur simplement : formez deux groupes, ceux qui veulent s'en aller et ceux qui restent. Puis après à ceux qui veulent partir, dis leur de rassembler leurs affaires et de se préparer à partir sur le champ, aux autres dis leur simplement que les soldats vont s'occuper d'elles, ils savent ce qu'ils ont à faire et se chargeront de dresser les barricades et de rassembler des appâts. Quant à nous, inutile de justifier notre escapade, moins elles en savent, moins elles tergiversent. Si tu veux garder les pieds à l'étrier, il te faut ne pas lâcher la bride et rester ferme avec ta monture, avec les gens c'est pareil, si tu leur laisse des choix ou si tes requêtes sont peu claires ou leur laissent trop de libertés, tu perds le contrôle sur eux et donc de la situation. Allez, mets fin à ce chahut et qu'on se mette au travail. S'il le faut, je viendrai appuyer tes propos, si jamais la discorde continue. Nous n'avons plus de temps à perdre. »

Modifié par un utilisateur lundi 16 mai 2011 14:17:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#20 Envoyé le : mercredi 4 mai 2011 22:12:52(UTC)
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Ylvian avait laissé sa compassion prendre le pas sur l'autorité qu'il se devait d'exercer dans cette situation, et comme Alcibiade le lui faisait remarquer, ce n'était pas comme cela qu'il fallait procéder. Même s'il y rechignait, parfois il lui serait nécessaire de faire violence pour le bien de tous. Il se reprit donc en main, se dressa de toute sa hauteur, et dans le chahut consécutif à son intervention, entonna d'une voix claire et autoritaire :

Ylvian

«  Écoutez moi tous maintenant! Ignorez vous que l'heure est grave, ignorez-vous qu'hormis les quelques hommes qui m'accompagnent et moi-même, personne ne viendra vous aider? Il est temps pour vous comme pour nous d'agir plus que de se poser des questions! Alors je ne me répèterai plus. Que tous ceux qui veulent quitter le village se dépêchent de préparer leurs affaires. Les autres, je veux que vous formiez des groupes avec des soldats, et que vous les aidiez à trouver de quoi réaliser des barricades, et à les construire! Que ceux qui ne sont pas en mesure d'aider aillent dès maintenant s'abriter au moulin! Si nous perdons du temps, ou si nous sommes désordonnés, alors je ne donne pas cher de notre peau! Alors on ne discute plus et que chacun se mette à sa tâche! »
Je n'aime pas m'adresser à eux comme le fait Marciàn, mais Alcibiade a raison, c'est pour leur bien.

Ylvian se saisit d'un bout d'étoffe blanche qu'il trouva dans les affaires rassemblées par les habitants, et tandis qu'il fit signe aux rapaces de s'occuper des villageois, il prit la direction de la sortie du village en compagnie du capitaine.

  • intimidation sur les villageois : 1d20+2 donne [1] + 2 = 3




Cite:
* jet de sauvegarde volonté : 1d20+6 donne [8] + 6 = 14

Modifié par un utilisateur mercredi 4 mai 2011 22:19:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

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