La Gerboise s'était finalement rendu à la raison et avait momentanément renoncé à son exploration nocturne. Après avoir refermé la trappe (on ne sait jamais), Aelaendlara grimpa en haut de la tour nord ouest et s'y installa pour passer la nuit.

Ce n'est pas qu'elle craignait une visite nocturne de brigands ou de fantômes, mais après tant d'émotions elle sentait le besoin de s'isoler quelque peu pour réfléchir à l'avenir, la mission d'exploration et de pacification qui avait été confié au petit groupe d'aventuriers touchant maintenant à sa fin.

Fatigué, elle finit par s'endormir d'un sommeil agité Un groupe d'elfes courant vers la forêt fuyant un danger invisible tandis qu'au dessus dans le ciel de gigantesques silhouettes rouges et argents semblent s'affronter dans une danse mortelle. La fuite, toujours la fuite dans la forêt jusqu'à ce que surgisse ... Aelaendlara se réveilla en sursaut. Toujours ce cauchemar. Cela faisait pourtant bien longtemps... Autour de la rôdeuse la plateforme s'était, malgré la température nocturne, par endroit couverte de givre.

Après un moment la jeune elfe finit par retrouver le sommeil et dormit jusqu'au matin d'un sommeil maintenant paisible.

Érastus, 9e jour, ex-fortin du Seigneur-Cerf

Entre les hamacs des bandits, la couche d'Akiros et la chambre du Seigneur-Cerf, il y avait largement de quoi accommoder tous les survivants de la bataille de la veille. Avant d'aller se coucher, Milès passa près des chevaux et vérifia qu'ils étaient bien attachés et débarrassés de leurs selles pour la nuit. Il s'assura également que les deux prisonniers étaient bien ligotés. Quant à Akiros et Vakéry, n'ayant reçu aucune instruction à leur sujet, il les laissa libres de leurs mouvements.

L'air était légèrement brumeux quand ils se réveillèrent le lendemain matin (en fait, quelques heures à peine après qu'ils se soient endormis). Ceux qui étaient montés sur les tours eurent la surprise en regardant vers le sud de voir le spectacle majestueux, calme et serein du lac des Défenses drapés d'un voile de brouillard qui peinait à masquer les forêts qui le bordaient. Vers l'est, un soleil courageux tentait tant bien que mal de se rendre visible à travers la brume, s'élevant lentement derrière les tors de Lévenie pour baigner de ses doux rayons les environs du fortin.

Vu la courte que tous avaient passé, personne ne semblait réellement pressé de s'extirper de sa couche. Même Évan qui, la veille, était pressé d'aller explorer l'étrange souterrain, ne chercha pas à s'extraire trop rapidement des chaudes couvertures sous lesquelles il avait dormi.

Mais il fallait bien tôt ou tard s'occuper des chevaux et des prisonniers. Et puis… une odeur de pain fraîchement cuit vint titiller les narines des derniers trainards. Vakéry, qui n'avait pas du dormir beaucoup, avait apparemment allumé un feu pour y faire cuire de larges morceaux de pâte huilée et beurrée. Ce petit déjeuner n'égalerait certainement pas les mets de Svetlana mais l'odeur n'en était pas moins alléchante.

Une fois le ventre rempli, la curiosité du halfelin réapparut rapidement, et c'est d'un pas rapide qu'il se dirigea vers l'entrée du souterrain. Malheureusement, ce qu'il allait découvrir ne serait sans doute pas à la hauteur de ses espérances… Il s'engagea à nouveau dans le couloir sombre et le suivit sur une bonne trentaine de mètres. Vu les toiles d'araignées qu'il dut abattre pour se frayer un chemin, le passage n'avait pas été utilisé depuis très très longtemps.

Après quelques dizaines de mètres, le passage s'arrêtait brusquement en un cul de sac. On pouvait encore apercevoir les restes d'une échelle posée contre le mur du fond… mais Évan s'aperçut rapidement que le bois était trop vermoulu pour qu'il puisse supporter son poids. Il fallut quelques longues minutes — bien trop longues pour Évan — pour qu'on apporte une nouvelle échelle, plus solide celle-là, depuis le fortin. Quand elle fut mise en place, le halfling put accéder au plafond du bout du couloir. Il repéra facilement la trappe que celui-ci dissimulait et poussa de toutes ses forces.

Il dut s'y reprendre à plusieurs reprises avant de parvenir à ouvrir la trappe. Il comprit pourquoi une fois qu'il eut sorti la tête du passage souterrain. Celui débouchait en bas de la colline, au sud-est du fortin, à quelques mètres de l'endroit où ils s'étaient envolés dans les bras d'Andréï. La trappe de sortie, tout comme le passage lui-même, était restée inutilisée si longtemps qu'elle avait été recouverte de terre et d'herbe (ce qui l'avait rendue quasiment invisible).

Selon toutes vraisemblances, le passage qu'Évan avait découvert avait dû être construit comme sortie secrète pour les anciens occupants du fortin, quelle qu'ait été sa précédente affectation. Fort mari de ne pas avoir découvert de trésor enfoui, le groupe rebroussa chemin en direction du fortin, empruntant à nouveau le passage souterrain. Car, après tout, il restait dangereux de s'aventurer sur les flancs de la colline, si Akiros avait dit vrai.

Les disputes et les divergences d'opinion exprimées la veille allaient être difficiles à surmonter, mais il faudrait bien, tôt ou tard, prendre une décision quant à la suite à donner à toute cette histoire. S'ils éprouvaient déjà des difficultés à s'entendre sur ces points, qu'allaient-ils bien pouvoir faire quand et si des responsabilités plus grandes leur étaient confiées ?

La pression de la veille était retombée, et La Gerboise manquait d'entrain. Comme si son énergie s'était échappée, vidée.

La douce odeur du pain le tira de son nid de couverture et il remercia Vakéry pour son aide.

Une fois débarbouillé et propre, il avait oublié d'ôter son camouflage la veille, il fut prêt pour explorer le souterrain.

Mais Chaldira aussi devait manquer d'entrain. Ce n'était qu'un passage secret reliant le fortin.

Dépité, Évan s'occupa de la logistique. Ce faisant, il interrogea Akiros, à qui il avait rendu la veille son symbole d'Erastil :
« Si vous reveniez dans les grâces du Vieux Borgne, ne pourriez-vous pas faire repousser la langue de Vakéry ? Je n'arrive pas à me résoudre à son sort injuste. Erwanez a fait connaissance avec un de ses confrères qui s'occupe d'un ancien temple que nous avons découvert à l'ouest, peut-être pourrait-il vous aider. »

Les paroles du halfelin étaient sincères. Généralement, il était assez centré sur lui-même, ne cherchant ni à faire le bien ni à faire le mal. Cependant, des souvenirs lointains du Chéliax lui revenaient. Dès qu'il serait plus puissant, il irait lui-même libérer ses frères du joug de ses adorateurs de diable !

Quand Erwanez évoqua les sépultures, il proposa qu'on les enterre au temple d'Erastil, mais qu'on emmène Falgrim au Comptoir. Quant à jeter le Seigneur-Cerf dans une rivière il trouvait çà un peu cavalier, mais avait peur du fantôme.

Modifié par un utilisateur mardi 9 août 2011 11:25:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Andreï mâchait s'en entrain son bout de pain, il ne trouvait aucun plaisir à manger ce matin.

« Si Erwanez peut éviter que tout ces corps ne pourrissent, pourquoi pas, mais si ce n'est pas le cas, le temps d'arriver au temple et ces corps seront transformés en nid à vers. Le plus simple et pendant qu'une partie du groupe s'occupe de mettre les affaires dans les chariots nous en prendrons un pour les enterrer un peu plus loin comme je l'ai proposé et non pas sur la butte qui est d'ailleurs inaccessible. Mais c'est une proposition, je ne m'approcherais pas trop du chariot à cadavre si vous pensez qu'il faut mieux ramener de la chair putride dans la forêt de Narlmarches.  »

Il attendit la réponse des autres pour se mettre au travail.

Gaëlan ne semblait pas spécialement captivé par le devenir des cadavres des bandits. Malgré tout, comme lors de leur première rencontre au comptoir, il insista pour qu'ils aient une sépulture descente. Il lui semblait important de montrer de la compassion envers les morts.

« Je pense qu'il n'est pas bon d'apporter ce corps au fantôme. Ce sont des bandits, des assassins, des voleurs. Mais, à l'heure de leur mort, leurs pêchés ne leur appartiennent plus. Ils sont devant le trône d'argent de Pharasma désormais, et il devrait en être autant de ce fantôme. Nous devrions peut-être contacter l'église pour les informer de la présence d'un revenant ici.

Après tout, nous ne savons rien de lui, pas plus que nous n'avons la certitude qu'il s'en ira si nous lui portons le corps de l'homme. Et celui-ci », dit-il en indiquant le corps du Seigneur-cerf dans la charrette, « mérite le repos et le jugement plus que tout autre. »

Le reste de la journée servis au magicien à classer les notes et estimer la valeur des biens. Il en profita aussi pour rassembler les denrées périssables et organiser la liste et l'ordre d'utilisation de la nourriture pour le groupe.

«  Je propose de laisser Akyros et Vakéry au temple d'Erastil sur le chemin. Je n'aimerais pas assister à un Lynchage au comptoir.  »

« A Restov je confierais Akiros au temple d'Erastil avec Vakery, il pourron peut-être le guérir, je n'oublie pas ma parole donné lors du combat, même si je pense qu'il devrait être jugé par un tribunal de Restov. Si tu ne veux pas venir avec moi à Restov, tu pourras ecrire une lettre pour expliquer ce qui c'est passé ici.

Quand au corps on fait comme vous voulez , mais décidez vous, il commence déjà à sentir mauvais.

et la dépouille du Seigneur-Cerf tu revient aussi sur ta parole donné à l’âme de Neetles, Erwanez? Faites bien comme il vous semble le mieux, mais ce fantôme est un danger pour la région surtout à l'endroit stratégique où il se trouve. »

Mes compagnons en plus d'en faire cas leur tête n'ont pas beaucoup d'honneur, tant pis. pensa-t-il

Modifié par un utilisateur mercredi 10 août 2011 08:52:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je ne crois pas que nous soyons compétent pour juger, mais si vous pensez que nous devons nous même juger les brigands qui sévissent dans la région, cela ne me gène pas, mais pour cela il faut des juges, et des lois, ce que le Brevoy a et que nous n'avons pas, mais nous pouvons faire un simulacre de justice, je sais que dans le bois et les champs, la loi importe peu.
Déjà l'injustice pointe, Akiros ne doit pas être jugé comme les autres, à bon et pourquoi, il n'a pas été un allié du chef brigand qui se faisait appeler le Seigneur-Cerf, criminel qui a lui et sa bande des dizaines de victimes à son actif, sans parler du crime de sang perpétré dans les royaumes fluviaux, si c'est la justice qui vous intéresserez et non votre bonté naturelle pour l'être humain, je ne parle pas des familles des victimes qui ne semblent pas vous intéresser, il serait normal de demander l'avis aux autorités locales où c'est perpétré le crime, et d'envoyer notre ami ici présent devant les victimes de ses actes. Mais peut-être que ces quatre personnes sont innocentes, elles étaient au mauvais endroit au mauvais moment.

Que je sache nous sommes que des explorateurs qui avons signé une charte pour cartographier et sécuriser un espace donné, notre travail ainsi terminé, notre devoir et de faire un rapport, ce que j'irais faire comme il me semble normal, si vous voulez rester dans la contrée, faites comme ils vous sied, mais dés mon retour au comptoir je partirais vers Restov, et j’emmènerais ces brigands avec moi.  »

Sur ceux Andreï se leva et commença à charger les chariots des divers objets qu'ils avaient trouvé dans le fortin. Au moment où il entassait les armes, il attrapa la lame d'Akiros.

Elle est donc magique, c'est la première fois que j'ai une arme enchantée dans les main, elle est parfaitement équilibré. Il fit quelques passes d'arme avec, puis il la posa dans le chariot avec les autres objets de valeur.

« Si j'avais voulu m'enfuir, » répondit Akiros, « j'aurais très bien pu le faire cette nuit. Il m'aurait été facile de prendre un cheval et de quitter le fortin sans qu'aucun d'entre vous ne soit réveillé. Et il en va de même pour Vakéry. » Il prit une profonde respiration et soupira avant d'ajouter « Mais faites à votre guise, si vous estimez que c'est nécessaire. »

Il ne fallut pas plus de quelques heures pour charger les chariots. Pendant que certains s'en occupaient, d'autres emmenèrent les cadavres à quelques centaines de mètres de là, dans le petit bois. Les prisonniers furent mis à contribution pour creuser une fosse commune.

En fin de matinée, tous les travaux étaient finis et les prisonniers, comme les aventuriers, se retrouvèrent au fortin pour casser la croûte. Tout était prêt pour le départ…