Erwanez profita pleinement de ces quelques jours de repos avant leur départ pour Pont-Epine. En effet, bientôt elle devrait prendre sa fonction au sein du gouvernement et en assumer les charges. Elle eut un entretient avec Jhod au sujet d’Akiros et de Vakéry. Elle lui raconta comment s’étaient passés les évènements depuis le combat au fortin où ils avaient trahi le Seigneur-Cerf pour les aider. La prêtresse espérait bien qu’avec l’aura particulière qu’elle avait ressentie au temple, les deux hommes retrouveraient la sérénité et la paix dans leur nouvelle vie.

Le jour du départ et alors qu’ils s’éloignaient du comptoir, elle tourna la tête à plusieurs reprises pour voir les bâtiments et la palissade disparaître au loin. Le comptoir d’Oleg et Sveltana lui rappelait les souvenirs de leur arrivée, de leur exploration ainsi que de leur premier combat contre les brigands du Seigneur-Cerf et la femme aux hachettes. Erwanez ne parla guère pendant le trajet, préférant s'isoler dans ses souvenirs plutôt que de parler de sa nouvelle fonction qui pour l'instant lui donnait plus d’angoisse qu'autre chose.

Le soir de leur arrivée seulement, elle commença à sortir de son silence en voyant la silhouette des premiers bâtiments de Pont-Epine et de leur futur royaume. Heureusement que Ianto était là pensa Erwanez, cet homme semblait efficace et savait prendre des initiatives. C’est également avec un sourire qu’elle répondit au conseiller, « Bonsoir et merci pour votre accueil. Je vois que vous n’avez pas perdu de temps et que les travaux avancent rapidement. » Puis, elle suivit Ianto jusqu’au bâtiment en saluant les colons qui s’étaient rassemblés plus pour les découvrir que pour les accueillir.

Modifié par un utilisateur mercredi 5 octobre 2011 18:01:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Évan était à la fois excité, triste et anxieux.

Excité de découvrir Pont-Épine, de voir grandir une nouvelle expérience, d'observer ses amis dans leur nouvelle fonction. Excité de repartir découvrir les recoins du royaume, de leur royaume, qu'ils ne connaissaient pas encore.

Mais triste d'avoir laissé Svetlana et le Comptoir, la fête avait été un merveilleux moment pour le halfelin, une délicieuse parenthèse d'insouciance après leur combat contre le Seigneur-Cerf. Triste aussi de se sentir pour le moment inutile dans les fonctions que les autres lui avaient confiées. Quelles informations était-il censé fournir au gouvernement, qui allait-il espionner ? Du haut de sa courte vie, le jeune Gerboise se sentait incompétent et cela était très désagréable.

Anxieux enfin, car ses grésillements étaient revenus. Ceux de la nuit du Seigneur-Cerf. Et il ne savait pas comment aborder le sujet avec les autres. Était-il victime d'une malédiction ?

Allister était ravi d'avoir rejoint Pont-Epine et de voir l'avancée des travaux. Il était épaté de voir la vitesse à laquelle les ouvriers avaient mis en place les premiers bâtiments. Même s'il ne s'agissait pas d'ouvrages définitifs, ils étaient fonctionnels et pouvaient déjà accueillir le premier gouvernement d'Aë. Après sêtre installé et avoir visité les lieux avec Ianto, Allister décida de laisser ses compagnons et les autres membres de son gouvernement prendre leurs aises et de leur laisser quartier libre pour la fin de la journée.

Il le réunirait le lendemain pour discuter des premières orientations de la nouvelle baronnie. Il y avait encore beaucoup à faire et il lui semblait qu'il ne fallait pas perdre trop de temps...

Au cours de deux jours qui suivirent, les uns et les autres eurent l'occasion de faire connaissance avec les premiers colons et les ouvriers qui étaient venus sur place. Chaque jour arrivaient de nouveaux curieux, attirés par la nouveauté de la chose ou même, dans certains cas, désireux de "reprendre enfin les terres dérobées" qu'ils estimaient leurs (au nom du Brévoy). Pour l'instant, il n'y avait clairement pas suffisamment de constructions pour tout le monde et certains logeaient dans des roulottes ou des tentes rassemblées dans un grand champ en contre-bas de la plaine où Pont-Épîne allait bientôt se dresser.

Le général Andréï et la maréchale Aelaendlara en profitèrent pour rencontrer les premières recrues, organiser les patrouilles, nommer des sergents responsables en leur absence et établir des cartes précises des environs et des points défensifs. Pendant que Gaëlan passait de nombreuses heures avec Ianto à étudier les richesses, les denrées et les ressources offertes par le Brévoy, Erwanez, elle, passait la plupart de ses journées à rencontrer les colons, à organiser la vie en communauté et à aider et à conseiller ceux qui en avaient besoin. Évan, quant à lui, avait décidé de prendre quelques jours pour "sentir l'ambiance" qui régnait parmi les colons, parmi les ouvriers et les arrivants plus récents pour rester toujours au courant des dernières rumeurs. L'halfling en profita également pour tenter de s'habituer et de maîtriser les étranges nouveaux pouvoirs qu'il s'était découvert pendant et après le combat contre le Seigneur-Cerf. Il se faisait également un point d'honneur à accueillir personnellement chacun des halflings qui rejoignaient Pont-Épine !

Quant au baron Allister, il passa une grande partie de ses journées à accueillir les arrivants les plus importants (les plus riches et/ou les plus influents). On le consulta également à plusieurs reprises quant à l'organisation des travaux, pour savoir à quel endroit permettre aux colons de s'établir et même une ou deux fois pour régler quelques querelles mineures.

Les autres membres du futur gouvernement finirent par arriver les uns après les autres : Milès, qui avait décidé de rester quelques jours de plus au Comptoir avant de venir à Pont-Épine et qui s'était rapidement joint aux activités d'Andréï et d'Aelaendlara, puis Fitzpatrick Delavilla et Solish Frazo qui avaient fait le voyage ensemble depuis Restov. Même Vekken Benzen était arrivé lui aussi, sans fanfare et sans annonce : il était tout simplement entré un beau jour, à cheval, au milieu des constructions, avec pour tout commentaire « C'était plus facile de chevaucher quand mes deux jambes étaient intactes… mais ce petit voyage à travers la forêt m'a rajeuni de vingt ans ! »

Ianto avait prévu une rencontre au sommet pour le lendemain. C'était la première fois que le gouvernement d'Aë allait siéger et prendre les premières décisions : vers quoi orienter les premières constructions, combien investir dans les festivités et la propagande, quelles taxes prélever…

Les premiers jours à la Capitale passèrent rapidement tant il y avait à faire, et le moment pour le nouveau gouvernement de se réunir approchait, il allait falloir prendre un certain nombre de décision.

Pour Aelaendlara, il semblait que compte tenu du flot constant de nouveaux arrivants une auberge devait figurer parmi les priorités. Pour les autres points qu'avait suggéré Ianto pour l'ordre du jour, investir dans de la propagande ne lui semblait pas une priorité, de même que des festivités pouvaient encore attendre un peu que les premiers bâtiments soient érigés. Par contre, instaurer une taxe minime ne lui semblait pas inutile pour montrer aux nouveaux habitants qu'ils allaient eux aussi participer au développement de la baronnie. Au gouvernement de montrer que ces taxes allaient permettre d'ériger de nouvelles structure et profiteraient à tous.

Le jour venu, le premier Conseil du Gouvernement d'Aë se rassembla dans la plus grande des salles de la maison longue qu'occupaient les explorateurs. Ianto s'était arrangé pour orner les murs d'épaisses tentures et pour garnir la table de divers en-cas et de boissons variées. Pour rendre la chose plus cérémonielle encore, l'aide envoyé par le Restov avait installé un grand siège sculpté en bois au bout de la longue table qui devait recevoir les divers participants.

Les uns et les autres prirent place dans la salle et, bien rapidement, les yeux se tournèrent vers l'occupant du "trône en bois", le baron Allister.

Gaëlan écouta avec attention. Chaque décisions prisent ici couteront des ressources tant financières que de la main-d'œuvre. Il tenait devant lui un une large ardoise et indiquerait au fur et à mesure de la réunion le coût de chaque proposition....

Les mots du baron Allister semblaient avoir fait mouche. La plupart des membres rassemblés autour de la table applaudirent son intervention ou la saluèrent de hochements de tête qui montraient qu'ils étaient tout à fait d'accord avec les principes de base qu'il avait établi. Il restait à voir si la suite allait se dérouler aussi facilement…

Ianto, qui se tenait debout aux côtés du baron — contrairement aux membres du gouvernement, il n'avait pas pris place à table — remercia Allister de son introduction en faisant une petite courbette puis il se racla la gorge et résuma en quelques mots la situation actuelle de Pont-Épine.

« Pour l'instant, le royaume d'Aë ne s'étend guère plus loin que les alentours de cet endroit. Les constructions vont bon train, les ouvriers envoyés par le Brévoy sont efficaces et motivés, et les premiers colons qui sont arrivés semblent être très heureux de leur choix, même si les conditions de vie sont parfois difficiles. Pour l'instant, nous avons besoin de toutes les mains disponibles ici sur place pour terminer la construction des premiers bâtiments et pour protéger les habitants, en l'absence de structures solides. Nous avons par exemple essuyé quelques attaques de loups sauvages, mais les premiers gardes volontaires qui sont arrivés sur place ont put les repousser sans aucune perte. Selon mes prévisions, les premières constructions seront terminées pour la fin du mois et c'est sans doute alors qu'Aë pourra vraiment commencer à prospérer. »

Milès intervint. « Je vais organiser des patrouilles avec les premiers gardes, pour que les zones les plus exposées, comme le campement des colons, soient constamment sous la surveillance d'hommes armés. Pour l'instant, nous sommes encore peu nombreux mais, si nous nous organisons correctement, cela devrait être possible. » La plupart des conseillers opinèrent de la tête à la suggestion de Milès. Visiblement, le jeune homme était au fait de ses responsabilités en tant que protecteur.

Ianto reprit. « D'ici la fin du mois, le terrain sera prêt pour recevoir de nouveaux bâtiments, plus solides et plus permanents que ceux-ci. Il vous faudra donc décider du type de construction que vous voudriez voir apparaître en premier dans votre capitale. Nous devrons bien sûr permettre aux colons de bâtir des demeures… mais, à côté de cela, vous pouvez influencer le type d'édifices que vous voulez voir fleurir. »

« Et, tant que nous abordons le sujet des constructions, nous pouvons également lancer l'établissement de routes aux alentours de Pont-Épine, ainsi que la fortification du pont euh… relativement branlant… qui se trouve près d'ici. Naturellement, tout cela — les routes, le pont et les influences quant aux bâtiments à construire — aura un coût. » (2 PC pour les routes + le pont)

« Finalement, » termina Ianto, « il vous faudra prendre des décisions quant aux taxes que vous voulez instaurer. Naturellement, vous pouvez choisir de ne prélever aucune taxe pour le moment, ce qui contentera le peuple, mais n'aidera pas à renflouer les caisses d'Aë. Je me permets également de vous déconseiller d'instaurer des taxes trop écrasantes, car cela mécontentera certainement les premiers colons. Vous devrez également choisir quelle partie du trésor vous désirez dépenser pour organiser des fêtes publiques et des célébrations qui permettront au peuple de se sentir uni, et combien vous désirez investir dans le recrutement de nouveaux colons. » (Édits de taxes, de festivités et de propagandes)

Solish Frazdo prit la parole. « Je n'ai pas vraiment d'avis dans un sens ou dans un autre en ce qui concerne ces questions. Dans les semaines à venir, je compte tenter de faire un recensement parmi la population, voir si certains des colons sont qualifiés pour mettre sur pied un système éducatif. Peut-être enseigner des choses fondamentales aux plus jeunes, au sujet de la région et son histoire, peut-être. Naturellement, un certain niveau de taxes sera sans doute nécessaire pour pouvoir mettre sur pied quelque chose de qualité. »

Fitzpatrick Delavilla indiqua « Pour l'instant, je n'ai pas de très nombreuses occupations : les royaumes environnants ne sont sans doute pas vraiment prêts à s'intéresser à Aë, qui est encore trop petite. Je vais toutefois tenter d'entrer en contact avec cette tribu de kobolds dont on m'a parlé. »

Il ajouta en souriant. « Naturellement, j'aurais préféré rentrer en contact avec une tribu de bourbiérins mais les kobolds seront sans doute un bon début. Des conseils à ce sujet ? »

Aelaendlara avait écouté avec attention les premières prises de parole.

A l'évocation d'attaque de loups elle s'était proposé pour remonter leur piste et les contraindre à s'éloigner des jeunes terres d'Aë.

Quand vint le sujet de la réparation du pont, elle approuva la proposition d'effectuer des consolidations sur celui ci et de mettre en place des routes pour faciliter les déplacements autour de la nouvelle capitale et au sujet des constructions nouvelles elle suggéra qu'en plus d'habitations pour la population venant se fixer ici, la perspective d'une auberge confortable à l'arrivé serait certainement bien vu de la part de tous les marchants venant apporter des matériaux de constructions et autres richesses en ville.

Elle approuva ensuite la proposition d'Erwanez qu'une personne connue des kobolds fasse partie de la première ambassade à leur rendre visite. Elle ajouta que « Peu de kobolds parlant la langue commune, il sera souhaitable que dans la délégation quelqu'un de familier avec leur langage soit présent à fin d'éviter tout incident dût à un malentendu. »

Quand la question des taxes fût abordé, elle souligna qu'une taxe trop élevé ne favoriserait pas l'arrivé de nouveaux colons mais que par contre une taxe faible ne serait pas mal vu si en échange la population en voyait les résultat comme par exemple avec de nouvelles routes et un nouveau pont, et quelques "hommes des bois" pour éloigner les loups.

Pour ce qui était de l'idée d’instaurer des fêtes et de recruter de nouveaux colons, elle fit part de ses doutes « Notre capitale n'est encore qu'en chantier et nous voyons chaque jours de nouveaux colons arriver. Attendons d'avoir suffisamment érigé d'habitation pour loger tous les présents avant d'essayer d'attirer encore plus de personnes. Faire une fête serait bien, mais ayons de quoi loger les invités. »

La Gerboise suivait poliment le débat mais commençait à piquer du nez...

Il s'était donné beaucoup de mal pour accueillir en Aë tous les halfelins et n'avait jamais refusé le verre de l'amitié. Parmi les colons aux pieds velus, on comptait des paysans, mais aussi un tanneur, un cuisinier qui trouverait sans doute un emploi dans la future auberge et enfin un étrange vieillard, boitant et souriant, qui portait des colifichets se rapportant à Desna, à Gozreh, à Pharasma et à Sarenrae... Un étrange mélange avait songé La Gerboise.

Il avait la tête remplie d'histoires, de rumeurs, de récits, tout ce qu'il avait pu emmagasiner en se disant que ses amis lui avaient confié la mission d'être toujours au devant des informations.

Contre toute attente, il fut d'accord avec Lala quand elle proposa d'ajourner les festivités. Il était sans doute trop fatigué...

Quand Andréï évoqua l'idée de repartir, Évan crépita imperceptiblement, comme sorti de sa torpeur digestive, et lui fit signe qu'il serait prêt à l'accompagner. Le halfelin essayait de remplir son rôle au sein du gouvernement de manière consciencieuse, mais l'idée de repartir à l'aventure le combla de joie.