ne bonne trentaine de curieux ou de personnes plus ou moins connues de Port-Épine s'étaient rassemblées ce matin-là pour assister au départ du baron et de ses compagnons. La nouvelle de la reprise des explorations n'avait en effet pas été tenue secrète : après tout, une majorité sans cesse croissante de colons d'Aë avait rejoint la population du nouveau royaume grâce à l'espoir de pouvoir conquérir à nouveau des terres qui avaient appartenu à leurs aïeux (de manière réelle ou imaginaire). Tous ces gens étaient donc plutôt heureux de voir leurs gouvernants reprendre la colonisation des terres avoisinantes.

Naturellement, il restait le problème des loups… mais l'hiver était encore à deux bons mois de là et, déjà, les gouvernants avaient pris quelques mesures pour réduire le nombre de ces dangereux prédateurs. De nombreuses peaux avaient déjà été ramenées vers les entrepôts de Pont-Épine, peaux que le gouvernement avait rachetées au prix promis, et qui seraient sans doute bien nécessaire pour calfeutrer les habitations qui seraient construites pendant les mois à venir (ou qui, à défaut, pourraient toujours être revendues en ville).

Contrairement à ce qui s'était produit lors des précédents départ, ce n'était pas Milès qui s'était chargé de préparer les montures, ni Svetlana, d'empaqueter des provisions… non, tout cela avait été fait par divers serviteurs placés sous les ordres de Ianto, qui faisait à la fois office d'administrateur et de majordome. L'air était un peu frais ce matin-là, mais Ianto avait également prévu de chauds manteaux (en peaux de loup). Et, de toutes façons, même sans ces manteaux, il y avait fort à parier que les explorateurs n'auraient même pas remarqué le froid tant leur excitation de repartir à l'aventure était grande.

Rova, 3ème jour du mois

Après quelques souhaits de réussite et mise en garde de rester bien prudents, le groupe de cavaliers prit la route du sud. Dans un premier temps, ils purent profiter des toutes nouvelles routes qui avaient été construites au cours du mois précédent, mais ils se retrouvèrent bien rapidement sur des champs et des collines dénués de toute trace de civilisation. Il leur faudrait approximativement sept ou huit heures pour atteindre le fortin déserté, l'endroit où ils avaient affronté le Seigneur-Cerf et rencontré Akiros et Vakéry plusieurs semaines plus tôt.

Le demi-orc vêtu d'un sublime surcot de velour pourpre, congédia la centaine de serviteur et d’apprenti magicien qui le suivait. Donnant les dernières indications sur la marche à suivre à l'archibanquier d'Abadar venu le questionnait, il se rendit dans la cour retrouver le roi pour leur balade hebdomadaire. Montant sur son chewal bien aimé, il prit la route sous les viva d'une foule en délire....

Les tambourinages de Milès à la porte de sa chambre le réveillèrent enfin. Tout le monde l'attendait et c'est à moitié réveillé qu'il grimpa sur son cheval, oublieux des bonnes manières.

Réfléchissant à la question de sa cousine, Allister se passa la main sur le menton puis répondit. « Je n'ai personnellement pas la capacité d'effectuer ce genre de choses, mais il me semble avoir lu quelque part que certains dieux permettaient à leurs adeptes de détecter les morts-vivants. Peut-être Erwanez pourra-t-elle nous en dire un peu plus ? »

Puis après avoir fait préparer Mercator, il se tint prêt à partir. Il avait entre temps laissé des ordres auprès de Ianto pour que celui-ci continue de superviser le développement de Pont-Epine et de faire en sorte que tout se passe comme il avait été prévu lors du dernier conseil.

Erwanez arrêta son cheval et scruta le fortin pendant quelques instants avant de déclarer, « Celui ou ceux qui sont dans le fortin ont du nous voir. Que faisons-nous ? Est-ce que nous avançons avant d'interpeller les nouveaux occupants du fortin ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 29 décembre 2011 21:39:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je suis d'accord avec Erwanez, il serait plus judicieux d'envoyer des éclaireurs » Dit Andreï en regardant Evan et Aelaendlara

Les aventuriers s'avancèrent donc en groupe en direction du fortin, chacun monté sur son cheval, progressant pas à pas. La piste qui gravissait la colline et menait vers le portail ouvert du fortin semblait déserte. Ils s'arrêtèrent à une petite dizaine de mètres de celui-ci, quand les ombres qui se mouvaient à l'intérieur de la cour du fortin — ombres qu'ils distinguaient tous de manière parfaitement claire maintenant — semblèrent remarquer leur présence.

À la manière saccadée dont ces ombres humanoïdes se mouvaient, il était clair qu'il s'agissait de morts-vivants. Ainsi, si Ikaros avait dit vrai, il y avait fort à parier que quelque chose (ou quelqu'un) soit venu perturber le "repos" des morts-vivants de la colline. D'ailleurs, la nervosité de plus en plus apparente des montures de chacun des aventuriers semblait comme conforter cette hypothèse : ces animaux lestes et légers avaient été entraînés comme simples montures rapides, pas comme destriers et il y avait fort à parier qu'elles allaient plutôt mal réagir à la présence de créatures surnaturelles telles que ces morts-vivants !

L'un des morts-vivants se retourna vers les nouveaux-venus et tendit un bras dans leur direction tout en poussant un grognement sonore, comme pour avertir ses "compagnons" de la présence d'intrus. La bataille était commencée.

Modifié par un utilisateur mardi 3 janvier 2012 07:28:16(UTC)  | Raison: Non indiquée