La Gerboise était moins souriant lorsqu'il s'agit de prendre son tour de garde, la nuit était lugubre dans ce marécage. Il aurait bien aimé y être autant insensible que tout ces sangliers... plusieurs fois il répéta à Andréï qu'il avait la désagréable sensation qu'on les épiait, pourtant rien n'était visible.

Le lendemain matin, alors qu'il tentait de raviver le feu pour préparer un repas, il se confia aux autres :
« J'ai vraiment hâte de quitter ces lieux, c'est dérangeant, pendant notre tour de garde, nous avons cru être observé, mais rien ne s'est passé vraiment... Ces histoires de sorcière ça ne m'inspire vraiment plus du tout, nous devrions repartir vers des lieux plus cléments, je me passerai bien de faire sa connaissance.
Lala, tu ne pourrais pas voir si tu identifies d'autres traces que celles des sangliers, qu'on ait le cœur net quant à notre mystérieux espion ? »

« La prochaine fois, je placerais des sortilèges d'alarmes si ça vous rassure  »

Gaëlan semblait septique vis à vis de ces "sentiments" les livres de l'académie faisaient souvent état de perception sensorielle perturbé dans les lieux de magie ou à proximité de sorcière. Effet de l'imagination, ou contamination magique, il espérait que cela ne s’amplifierait pas en paranoïa.

« La région est aussi connu pour ses esprits féeriques » ajouta le magicien d'un mouvement de tête approbatif.

« Finalement, vous aviez raison, on est bien venu nous observer cette nuit » déclara Aelaendlara de retour au campement « il y a des traces de sabot, probablement les mêmes que ceux d'hier.

Mais si c'est ceux de la sorcière et qu'elle ne souhaite pas rentrer en contact avec nous, peut être serait il sage d'en faire autant avant d'en savoir plus sur elle... »

18e jour du mois de Lamashan

Les explorateurs décidèrent donc de quitter les terres marécageuses pour poursuivre leur exploration sans tenter de rencontrer "la sorcière". Ils partirent vers le nord-ouest pour rejoindre la rive sud du Putois, la rivière qui sortait de terre dans les sources d'eau chaude et sulfureuse beaucoup plus loin au nord-ouest. Ils ne pourraient pas traverser le cours d'eau avant de nombreux kilomètres et, de toutes façons, il leur restait une petite bande de terre à explorer et à cartographier.

19e jour du mois de Lamashan

L'exploration prit une bonne partie de la journée du lendemain et se déroula de manière paisible : c'était d'ailleurs plutôt agréable de remonter le Putois tout en prenant note des points de repère et du contour du tracé du fleuve ; agréable, et reposant. Au soir, ils établirent un campement à quelques dizaines de mètres de l'eau et profitèrent d'un magnifique coucher de soleil ainsi que d'un sanglier sauvage rôti.

20e et 21e jour du mois de Lamashan

Lors des deux journées suivantes, ils poursuivirent leurs travaux d'exploration en continuant à remonter le Putois vers le nord-ouest. Ils se retrouvaient désormais au cœur de la forêt des Narlmarches, et en bordure de la zone touchée par l'influence du Faucheur. Dans ces zones les plus éloignées de l'antre où le Faucheur s'était établi, on pouvait déjà commencer à voir la nature reprendre ses droits peu à peu : certains des arbres combinaient des branches portant des feuilles flétries et corrompues et d'autres dont les feuilles étaient déjà plus vertes, comme si un lent processus de régénération avait déjà commencé.

Du 22e jour au 23e jour du mois de Lamashan

L'exploration de la partie ouest des Narlmarches étant terminée, les aventuriers continuèrent leur chemin vers Pont-Épine en remontant le Putois jusqu'au gué qui leur permettrait de traverser facilement le cours d'eau. De là, ils purent repartir quasiment en ligne droite vers l'est, repassant près de l'endroit où, quelques semaines plus tôt, ils avaient croisé les cartographes gnomes.

Ils se retrouvaient désormais en terrain connu, ce qui leur permettait de se déplacer un peu plus rapidement et de s'orienter plus aisément. Ainsi, au soir du 23e jour du mois de Lamashan, ils arrivèrent près de l'étang où séjournait la nixie Mélianse rencontrée quelques jours plus tôt.

Modifié par un utilisateur mercredi 29 août 2012 17:03:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Leur exploration touchant à sa fin, Erwanez était rassurée de voir qu'une fois de plus ils étaient tous sains et saufs malgré les combats qu'ils avaient livrés. Mais avant de revenir à Pont-Epine, ils leur restaient encore à tenir leur promesse faite à Mélianse. Ainsi, ils prirent la direction de l'étang de la nixie en espérant que les plumes lui permettraient de retrouver les arbres que les bûcherons avaient abattus même si cela allait prendre du temps.

Une fois arrivés près de l'étang, les aventuriers ne durent pas attendre plus de deux minutes avant que la nixie n'apparaisse, jaillissant hors des flots. Elle ressemblait à une femme de petite taille, une halfling peut-être, ou plutôt une elfe, vu ses oreilles développées, mais sa couleur était de teinte légèrement verdâtre et, contrairement à la plupart des humanoïdes, elle ne semblait éprouver aucune gêne (ni aucun plaisir pervers) à dévoiler sa nudité intégrale.

« Vous êtes revenus, comme vous l'avez promis. » commença-t-elle. Elle fixa les aventuriers un long moment puis hocha la tête. « Les eaux m'ont murmuré que le fléau du sud a disparu. Je suppose que c'était ce qui troublait la dryade, et que vous y êtes pour quelque chose ? »

« Effectivement, nous avons vaincu ce faucheur et le territoire de la dryade va, espérons-le, connaître à nouveau des jours agréables. En échange de notre aide, elle nous a donné ces plumes qui devraient vous permettre de retrouver les arbres qui vous sont si chers et qui ont été abattus. » A ces mots, la prêtresse d'Erastil prit les plumes et les tendit à la nixie.

Erwanez prit une des plumes et se dirigea vers un des endroits désignés par la nixie. La plume était de couleur vert foncé avec des légers reflets marron. Arrivée là où elle devait planter la plume, elle prit de grandes respirations, puis après avoir touché son symbole d'Erastil, elle creusa un petit trou et y planta la plume comme un arbre avant de reculer immédiatement de quelques pas. Pour sa plus grande surprise, un chêne d'une vingtaine de mètres de hauteur avec un tronc épais jaillit instantanément du sol. Complètement prise au dépourvu par ce qui venait de se passer, la prêtresse resta quelques secondes sans rien dire avant de regarder la nixie pour voir sa réaction et de tendre les plumes vers ses compagnons pour ceux qui désiraient en prendre une.

« Je laisse à plus expérimenté que moi l'utilisation de la magie... » Même si elle avait elle même quelques "pouvoirs" magiques, la rôdeuse se méfiait un peu de toutes ces choses peu naturelles...