Sur les injonctions de Gûram et Santana, le groupe reprit la marche. Sanja avait mis la main sur la fameuse mousse de vieux bois et récupéré ce qui l’intéressait sur les cadavres des victimes du Tatzlwyrm, Otto et Savräsh avaient fais le plein de feuilles de sèche-poivrot, Chani et Kala de leur côté ouvraient la marche et reconnaissaient le terrain. La route vers le lieu où ils estimaient pouvoir tomber sur la tanière de la sorcière leur prendrait au moins trois heures, mais rien n'assurait qu'ils n'allaient pas à nouveau rencontrer des créatures hostiles, ou des topologies inadéquates. Ils prirent cependant la route, conscient de l'urgence qu'impliquait l'épidémie.

Le climat lourd et humide ne tarda pas à tourner à l'orage, et bien que les ébénites les abritassent de la pluie, le ciel gris parsemé d'éclairs restait intimidant. Quittant le coeur de la fôret en direction de la naissance du crag de Droskar, le groupe commençait à évoluer sur du terrain plus difficile, constitué de collines et de cuves, de ruisseaux et de marécages. À de nombreuses reprises il fallut faire quelques détours pour éviter le risque d'un embourbement ou la traversé désagréable d'un cours d'eau de profondeur moyenne. La température restait élevée, et les vêtements mouillés ne représentaient une gène qu'en ce qu'ils étaient maintenant bien plus lourds, mais il n'était pas à craindre de tomber malade, du moins si la météo devait s'améliorer. Chani expliquait qu'il s'agissait d'un bon temps pour voyager dans la Laye, car s'il était plus difficile d'appréhender son environnement à cause du bruit de la pluie et de l'orage, ainsi que la visibilité diminuée, cela poussait les animaux à attendre l'accalmie pour se manifester à nouveau. Il y avait donc peu à craindre d'un éventuel prédateur, car il serait le premier handicapé par le contexte. Otto se rappelait pour sa part que les meilleures journées de pèche sont les journées pluvieuses, quand les poissons ne peuvent se douter de la présence de l'homme, mais que rien ne valait la douce caresse du soleil, quelle que soit la situation.

Santana déposa une étoffe de laine sur le petit fennec pour qu'il ne prenne pas froid et marcha aux côté de cette brave mule de Kurt. À mesure que la compagnie avançait dans la partie nord de la forêt, elle preniat des allures plus primitive, plus sauvage. La pousse anarchique des arbres, l'absence du moindre sentier, et les terriers et toiles d'araignées perlant la pluie donnaient l'impression que nu n'était jamais passé par là. On entendait certes quelques cris d'oiseau ça et là, mais la Laye semblait abandonnée, comme endormi. Chani était concentrée sur la route et attentive à tous les indices qu'elle pouvait saisir dans l'environnement tandis que Savräsh essayait de calculer la position du groupe à l'aide de sa carte et d'une boussole. Cela faisait plus d'une heure que le groupe marchait, et le voila qui commençait à arpenter une colline sur les conseils de Chani et Kala. La vue qui serait la leur quelques dizaines de minutes plus tard leur permettrait de dresser une carte plus précise de la zone, incluant la topologie du terrain, et leur permettrai de gagner du temps.

L'ascension était plus compliquée que prévue, la terre friable de nature se faisait boueuse par temps d'orage, et à plusieurs reprises les moins agiles du groupes dévalèrent de quelques mètres, se couvrant de boue noire de la tête aux pieds. Au bout de deux bonnes centaines de mètres, le sol boueux laissa place à de la roche bien ferme qui tapissait tout le sommet de la colline. Il y avait bien quelques arbres qui poussaient entre les rocs, et des touffes d'herbes qui parsemaient la surface, mais pour la première fois depuis longtemps, le groupe se trouvait dans une zone dégagée, qui malgré le mauvais temps leur offrait une vue imprenable sur le reste de la Laye. La compagnie continua de gravir la colline à vitesse réduite car il fallait aider la mule et les nains à monter le chemin caillouteux sans prendre le risque de tomber. À flanc de colline, le groupe était encore face aux sommet des ébénites, qui atteignaient souvent la vingtaine de mètres de haut, mais une fois arrivés sur le sommet ils domineraient totalement la forêt, c'était certain.

Persévérant dans l'effort malgré la pluie torrentielle, ils arrivèrent après une bonne demi heure au sommet de ce petit mont, sur lequel le vent battait particulièrement fort. À première vue, aucun autre point de la région de dépassait en altitude leur situation actuelle à l'exception de la montagne qui leur faisait face, et s'ils avaient souffert durant l'ascension, la face nord ouest semblait présenter une pente douce descendant vers la Laye dans la direction qu'ils suivaient. Quand chacun fut assuré que tout le monde était bien arrivé et que la zone était sûre, les membres du groupe qui avaient la meilleur vue commençaient à jeter un coup d’œil alentour. La pluie tombait toujours, entrecoupée de flashs blanc et du grondement de tonnerre qui s'en suivait toujours. Et dans cette ambiance morne un grondement persistant se faisait entendre, bien qu'il fut plus difficile d'en distinguer l'origine.

Modifié par un utilisateur mercredi 4 juillet 2012 16:39:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Otto suivit tant bien que mal l'elfe, claudiquant à vitesse réduite, mais constante, évitant l'eau qui dévalait les pentes pour éviter de s'étaler de tout son long.

Malgré la charge sur ses épaules, et le léger handicap qui l'affectait, il semblait difficile d'épuiser Otto.

Sans la pluie battante, la nuit tombante et les stress de la course, ce qui faisait beaucoup de conditions, un observateur aurait pu voir l'oracle perdu dans ses pensées...

Quels contes et légendes courrait sur des serpents ailés et autres dragonidés... ?