Les choses se précipitaient. Aelaendlara n'avait finalement pas beaucoup d'avance sur le groupe et la rejoindre serait rapide. Tout le monde étant pressé de la retrouver, Allister donna quelques ordres pour ne pas desseller les chevaux. Espérant que ceux qui venaient de Pont-Épine ne seraient pas trop fourbus par le trajet, il indiqua à ses compagnons qu'il était prêt et que s'ils voulaient avoir une chance de rattraper sa cousine d'abord puis la créature ensuite, il ne faudrait pas tarder.

Erwanez salua chaleureusement son amie elfe et Neige si l'animal l'acceptait afin d'éviter toute jalousie de sa part. Puis, elle demanda à Aelaendlara à voix basse, ne sachant où se trouvait le danger, ce qu'elle avait appris depuis qu'elle avait quitté l'auberge. Comprenant que la rôdeuse avait réussi à remonter la piste, elle prit son arc en main, mit le casque du cerf tout en attendant la décision de ses compagnons, qui comme l'espérait la prêtresse, serait de remonter les traces.

Évan n'était pas mécontent de descendre d'une si grande monture. Il écouta avec sérieux Aelaendlara, craignant une rencontre avec un tel monstre. Le genre de monstre qui ne devait exister que dans les contes pour enfants...
Souhaitant aider la maréchale sans la gêner, il se décala à l'arrière gauche de la piste.

Dans d'autres circonstance Aelaendlara aurait pu admirer le spectacle qui se présentait à elle, mais elle n'oublia pas que l'homme nu était probablement un lycanthrope qui avait déjà fait deux victimes en Aë.

Pour elle, la traque était terminé et elle espérait maintenant que son cousin avait lu son message jusqu'au bout et réussi à trouver des armes adéquates...

Elle commença à contourner l'homme par la droite, faisant signe à Évan de faire de même par la gauche et à Neige de rester sur place - ce qui, pour ce dernier point n'était pas encore gagné - avant de, une fois en place, faire signe à tous le monde de se rapprocher en silence.

Andreï regarda ses compagnons encerclés le kellide, il attrapa Ewanez avant que celle-ci s'approche de l'homme. « Prépare ton arc, Erwanez !!! Gaelan prépare tes sorts, Allister prépare toi à nous donner le moral avec tes récits qui savent encourager les braves. je vais aller parler avec le Kellide.  »

Quand tout ses compagnons furent près. Il dégaina son épée et se dirigea tranquillement vers la silhouette recroquevillée. Il restait quand même en alerte, l'étranger ne lui inspirait pas confiance.

« hola l'ami, tu me sembles bien démuni, dans ce froid hivernal, es tu tombé sur des manants qui t'on dépouillé? As tu besoin d´aide? »

Andreï fit signe à ses amis de le rejoindre.

« Nous ne sommes pas des assassins, on ne peux pas dire cela de tout le monde ici. Tu seras jugés pour tes méfaits. Ne résiste pas et laisse toi attacher.  »

Il fit signe à Evan de sortir une corde et d'attacher leur prisonnier.

Allister avait été surpris des paroles du Kellide. Pourquoi après avoir semé la mort sur son passage le recherchait-il maintenant ? Il devait y avoir autre chose. Le baron réfléchissait à ces mots lorsque Andreï et Erwanez prirent les devants. Ceux-ci avaient décidé d'user de la méthode douce. Cela seyait au jeune barde qui avait toujours préféré la diplomatie aux sentences immédiates.

Acquiesçant aux paroles sages de sa haute prêtresse, Allister renchérit. « Et si vous commenciez par nous dire qui vous êtes et comment vous en êtes arrivés à un cet état ? »

Le visage du Kellide n'était toujours pas visible [difficile donc de le regarder dans les yeux) tant celui-ci était recroquevillé sur lui-même. Bien sûr, il aurait pu choisir cette position avant tout pour tenter de se protéger du froid… mais il y avait clairement dans son ton et sa manière d'être une autre raison : celle-ci représentait sans doute son état d'esprit.

C'est d'une voix lasse qu'il répondit à Erwanez « Si vous cherchez à protéger vos gens, alors vous n'avez pas d'autre choix que de vous débarrasser de moi. Si vous voulez vous montrer cléments, faites que cela soit rapide. »

[Psychologie] Erwanez perçut dans le ton du barbare une attitude qu'elle avait déjà rencontrée auprès de certains de ses concitoyens, des gens comme Oleg et d'autres qui ne s'ouvraient pas facilement car ils n'en voyaient pas l'intérêt. La certitude que l'homme mettait dans son discours et la tension qu'elle percevait dans sa voix — une tension qu'elle attribuait au fait que l'homme faisait visiblement tout pour se maîtriser et garder la face — finirent de convaincre Erwanez que, s'il était effectivement le responsable des meurtres, il ne s'agissait pas d'événements qu'il pouvait contrôler…

Allister se rappela qu'il existait deux types de lycanthropes : les lycanthropes naturels, dont l'affliction se transmettait généralement des parents aux enfants et qui possédaient un contrôle au moins partiel sur leurs transformations, et les lycanthropes affectés, qui avaient généralement attrapé l'affliction en se faisant mordre par un autre lycanthrope, et qui n'étaient, pour la plupart, pas capables de contrôler leurs transformations : dès que la pleine lune apparaissait dans le ciel nocturne, l'affliction prenait possession à la fois de leur corps et de leur esprit… ils reprenaient forme humaine au lendemain matin, la plupart du temps sans aucun souvenir de ce qu'ils avaient fait au cours de la nuit.

Allister se souvint également qu'une plante appelé belladone avait la réputation de pouvoir soigner les créatures affectées de lycanthropie, mais, à l'état naturel, cette cure ne fonctionnait que si elle était absorbée endéans les 3 jours de la morsure. Le baron avait également entendu parler d'un élixir réalisé à partir de belladone et d'herbe à loup, qui pouvait avoir un effet curatif, mais qui nécessitait une préparation plus complexe que seuls les alchimistes les plus expérimentés pouvaient réaliser. Outre cette solution, plutôt risquée (car l'élixir pouvait également tuer sur le coup si le système du lycanthrope ne le supportait pas), Allister avait entendu parler de guérisons miraculeuses accomplies par de très hauts prêtres…

Erwanez ne préféra pas intervenir aux paroles d'Andreï. Cependant, juger un homme pour des actes qu'il avait commis tout en ayant sûrement plus aucun contrôle ni aucun souvenir, gênait la prêtresse. Mais d'abord, ils devaient mettre cette homme en lieu sûr, aussi bien pour les habitants du royaume d'Aë que pour lui-même.

La prêtresse d'Erastil commença à réfléchir sur ce que lui avait dit Allister lors d'une conversation sur la lycanthropie. Elle se souvenait que le barde lui avait parlé d'une décoction alchimique assez complexe à préparer. La prêtresse se demanda si elle serait capable de la préparer seule ou dans le cas contraire avec l'aide de l'alchimiste qui se trouvait à Pont-Epine voir même de Bokken. Quant aux guérissons par voie magiques, la malédiction dont cet homme était affligé, semblait dépasser de loin son pouvoir.