Les trois silhouettes approchaient de la ville, en ce petit matin de Gozran, la lumière du soleil levant allongeant démesurément leur ombre devant eux. L'air était frais et tout semblait calme ; seul l'aboiement d'un chien, à quelque distance, troublait le silence de ce début de journée.

Dumadan et Savräch, les deux nains, chevauchaient leurs poneys qui avançaient au pas, tandis que Sanja la vudraine se maintenait aisément à leur hauteur de sa longue foulée athlétique.

Ils franchirent tous les trois la limite des premières maisons, de simples bâtisses de plain-pied, ainsi qu'il était normal dans cette partie de l'Avistan. La pancarte à l'entrée ne laissait aucun doute : ils étaient arrivés à destination.

SIXPORTES
Ville minière du Chéliax
- cuivre -
pop. 3 043

Les voyageurs s'attendaient à presque tout, mais pas à une absence totale de réaction. Les rues de la ville étaient entièrement désertes, nul mouvement ne troublait le tableau, nul signe de vie. Sentant confusément que cela ne pouvait être uniquement attribué à l'heure matinale, ils s'avancèrent avec précaution sur quelques mètres. Sur leur droite, une porte s'ouvrit en grinçant.

Le bruit, quoique faible, troubla tellement le silence de mort qu'il les fit sursauter et perdre leur contenance un instant. Dans l'embrasure d'une porte, juste en dessous d'une enseigne proclamant La Pincée de Sixportes, se tenait une femme qui les jaugeait du regard. La cinquantaine, vêtue simplement d'une robe écrue et d'un tablier blanc défraîchi, elle portait un chignon poivre et sel haut au-dessus de son visage marqué de rides légères. L'expression sérieuse et tendue, les yeux étrécis, elle laissa s'écouler de longues secondes pleines de tension avant d'adresser la parole aux voyageurs.

« Salut à vous ! » Sa voix était maîtrisée et claire dans le silence du matin, bien qu'elle ne parlât pas fort, comme si elle craignait de réveiller quelqu'un. « Je suis Safran. Qu'est-ce qui vous amène à Sixportes, devant mon auberge ? »


Savräch, Dumadan et Sanja, c'est à vous ! Vos deux camarades vous rejoindront dans très peu de temps

Modifié par un utilisateur mercredi 3 octobre 2012 20:16:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'aubergiste se détendit visiblement lorsque les nains mentionnèrent ce qui les avait amené, et lorsqu'il parlèrent de bière un franc sourire illumina son visage tendu, laissant apparaître de petites rides en patte d'oie au coin de ses yeux.

« Laissez tomber le "dame" ; Safran suffira bien ! » Sa voix était devenue chaude et grave, avec une nuance d'amusement dans le ton ; et la femme avait entièrement ouvert la porte à présent, s'effaçant pour permettre aux voyageurs d'entrer. « Je pensais qu'il était un peu tôt pour la bière mais je constate que les nains de chez nous ne sont pas les seuls à en boire à toute heure... entrez vous installer, je vous prépare ça tout de suite. Vous n'avez qu'à attacher vos montures ici », ajouta-t-elle en désignant un anneau de fer patiné fixé au mur de pierre de la petite bâtisse.

Lorsque les compagnons franchirent le seuil de l'auberge, le contraste avec le petit matin éclatant au-dehors les aveugla un instant, mais leurs yeux s'accoutumèrent bien vite à la pénombre. La salle était de taille moyenne, encombrée d'une demi-douzaine de lourdes tables en bois de toutes les formes, sur lesquelles étaient montées les chaises qui devaient servir durant la journée. Safran venait de préparer une table carrée, dans le coin le plus proche de l'entrée, et disparaissait à présent dans ce qui devait être la cuisine ou la réserve. «  Installez-vous », lanca-t-elle, « je reviens tout de suite ! »

Un escalier plongé dans l'ombre montait vers un étage, sûrement les chambres, et les volets entrouverts laissaient passer une lumière tamisée, les rayons rasants du soleil faisant danser des particules de poussière. La décoration était simple : quelques fleurs à moitié desséchées dans des vases, des herbes aromatiques qui pendaient du plafond, un petit symbole d'Asmodéus en métal - Chéliax oblige - qui dardait ses pointes agressives dans un coin du comptoir... De l'ensemble se dégageait une impression tranquille.



La tenancière revint rapidement avec trois chopes d'une bière blonde à la mousse peu abondante, les posa sur la table avec un grand sourire et se dirigea à nouveau vers la porte, un seau d'eau à la main. « Vos montures aussi doivent avoir soif », dit-elle avec un grand sourire. Elle donnait une impression d'énergie qui démentait son âge, aussi vive qu'une jeune fille dans ses déplacements.

Modifié par un utilisateur jeudi 4 octobre 2012 11:31:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Dumadan, dévisagea les nouveaux arrivants. Puis parla de sa voix grave masculine

«  Bien le bonjour maître Obalev, et à vous aussi, monsieur ...., je suis Dumadan IGMARGUN, prêtre de Torag, et envoyé ici par la communauté de Heaume du mont des Cinq Rois, suite à la demande d'aide des notables de Sixportes. Je vous en prie asseyez vous à notre tablée, vous prendrez bien une collation avec nous. Nous venons d'arriver, et nous étions sur le point d'entendre les premiers éléments sur les troubles de la part de Safran  »

Sur ce il se tourne vers ses compagnons de voyage, les invitants à se présenter.

Sanja était restée muette comme à son habitude. Elle suivait les deux nains, sans faire de bruit, et prit place à la table.

Lorsque Engiir se présenta, elle se leva doucement et s'approcha de l'homme, se pencha vers son visage et murmura quelques mots à son oreille.

Elle reprit sa place, ne touchant pas à la chope de bière tiède que la tenancière avait déposé devant elle, elle l'a glissa vers Savräch, qui ne pû réprimer un claquement de langue de remerciement.

Modifié par un utilisateur vendredi 5 octobre 2012 18:49:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Engiir vint s'assoir aux côtés des mercenaires non sans avoir répondu en aparté à Sanja



« Pour ma part, je ne suis arrivé qu'hier soir tard. Je n'ai donc pas pu apprendre grand chose depuis mon arrivée. Mais maintenant que nous sommes nombreux, nous allons pouvoir nous répartir certaines tâches.
Nous pourrions déjà interroger notre hôtesse.

Ah, sinon pour savoir comment répartir les tâches autant connaître les compétences respectives de chacun. Pour ma part, j'ai quelques compétences concernant la survie et la recherche de traces diverses et variée. Je manie aussi relativement bien les armes quelles qu'elles soient. Je sais aussi être attentif aux paroles doubles qu'on peut me servir. Mes quelques années de service au sein de l'Administration m'auront au moins servie à ça !
Et vous ? »

La conversation avait commencé à bâtons rompus dans la petite auberge, alors que les nouveaux arrivants commençaient à faire connaissance. Safran, après avoir abreuvé les poneys, était rentrée s'occuper de mettre en ordre la maison, qu'elle gérait apparemment toute seule. Lorsqu'elle entendit l'injonction de Dumadan, elle lui adressa un sourire crispé. « Je finis de préparer la salle et je vous rejoins », répondit-elle en ordonnant les tables à présent baignées de soleil.




L'étranger qui était arrivé le dernier, en entendant les paroles du nain, se leva et s'approcha du groupe, sa chope de bière - qu'il avait à peine touchée - à la main. Son teint hâlé dénonçait un homme habitué à vivre au grand air, et il parlait avec un accent de Korvosa assez prononcé : déformation subtile du Chélaxien sous l'influence des varisiens. Il tira un tabouret et s'assit à la table qu'occupait le groupe.

« Otto », se présenta-t-il sobrement, son regard acéré allant de l'un à l'autre de ses interlocuteurs. « Je viens de Pezzak, où on m'a dit que cette ville avait besoin d'aide... comme à vous, semble-t-il. » Puis il se tut, attendant visiblement d'autres informations.



À cet instant revint Safran, la démarche énergique, qui s'assit à son tour. La petite table commençait à se faire étroite. L'aubergiste sembla hésiter un instant, puis se mit à parler d'une voix grave.

« Heureuse de vous voir ici... ça devrait être au seigneur-maire Sengir de vous accueillir officiellement mais il est un peu tôt pour ça. Il travaille d'arrache-pied à la survie de Sixportes, en ce moment, et les nuits sont courtes ; mais on ira le voir tout à l'heure, ne vous inquiétez pas. »

« J'imagine que vous voulez savoir pourquoi vous êtes là ? » La femme prit une profonde inspiration, jeta un coup d’œil nerveux par la fenêtre et poursuivit. « Depuis près de trois mois maintenant, la mine de cuivre qui fait vivre toute notre ville a dû fermer. Les mineurs qui s'y étaient rendu pour la journée ont été retrouvés... éparpillés. Horriblement déchiquetés. Le capitaine Azathar a bien tenté une battue, mais rien. Aucune piste, aucune créature n'a été retrouvée. la garde a été renforcée... Mais un... un autre carnage a eu lieu. Malgré les miliciens, malgré le fait que tous savaient ce qu'ils risquaient. Il n'y a eu aucun survivant. »

Safran arrêta un moment son récit, visiblement secouée. De faibles bruits au-dehors indiquaient qu la ville commençait lentement à s'éveiller ; ils étaient bien plus faibles cependant que ce à quoi on aurait pu s'attendre de la part d'une ville commerçante à cette époque de l'année. Visiblement, le bourg tout entier devait être en état de choc.

« Le seigneur-maire a tenté de rassurer la populace, mais il a dû se résoudre à lever des fonds pour engager des courriers et des mercenaires quand il a compris qu'Égorian ne nous aiderait pas. Et entre cet impôt et la fermeture de la mine, tout tourne un peu au ralenti ici... D'autant que personne n'ose s'éloigner de Sixportes. »

Safran se leva, lissant son tablier d'un geste automatique. « C'est tout ce que je peux vous dire pour l'instant, je crois... Les notables du village en savent peut-être plus que moi ; vous devriez aller voir le seigneur-maire, maintenant, je n'aimerais pas qu'il croie que je vous ai gardé ici contre votre volonté ! » En disant cela, un éclat espiègle passa dans les yeux de la femme, qui eut un instant une attitude presque enfantine. « Sauf bien sûr si vous avez d'autres questions à me poser... »

Modifié par un utilisateur samedi 6 octobre 2012 14:07:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'aubergiste parut visiblement touchée de la générosité de Dumadan, et se fendit d'un sourire franc, un peu gêné toutefois. « Enfin... mercenaires... je ne pensais pas à mal, messire nain ! Nous vous sommes reconnaissants de bien vouloir venir nous aider. » La pièce disparut rapidement dans une ample poche du tablier de Safran. « Non les monstres ne sont pas arrivés au village. On a juste retrouvés les miliciens et les quelques mineurs qui étaient retourné travailler, dans le même état que les autres. »

« J'aimerais bien savoir ce qui s'est passé, croyez-moi... » Elle retournait à ses tâches quotidiennes, machinalement, en parlant à mi-voix - plus pour elle-même semblait-il que pour répondre au prêtre de Torag. « Notre ville était si calme ! Tout est arrivé sans que nous sachions ce qui nous frappait, et notre vie a basculé dans le cauchemar... Tout le monde ici a perdu au moins un proche ; un ami, un parent, un amant. Nous ne savons même pas quelle créature nous a attaqué ! » Elle sembla réfléchir un instant, puis secoua la tête d'un air indécis. « Peut-être que le seigneur-maire ou le capitaine savent, en fait, mais qu'ils ont préféré ne pas nous inquiéter... Je ne sais pas, je préfère ne pas vous dire de bêtise. »

Engiir réagit à certaine parole que prononça leur hôtesse mais attendit poliment que le prêtre de Torag finisse son discours.

« Si je puis me permettre Madame, Egorian ne vous as ni oublié ni abandonné. Votre demande a juste suivi les circonvolution d'un cheminement à travers notre grande Administration Impériale.
Par la grâce d'Asmodéus et la volonté de sa Majesté l'Impératrix, trois fois damné soit son nom, votre requête est arrivée jusqu'à mon bureau et il m'a été accordé de venir vous aider.
Je suis donc la preuve vivante que l'Empire n'a pas oublié ses enfants.

Quoi qu'il en soit je sais reconnaître qu'un homme seul ne peut pas grand chose lorsque plusieurs ont déjà échoué. Mais pour prouver la volonté de l'Administration de faire son devoir je renonce à tout émolument qui aurait été destiné à des mercenaires. Le fait de payer vos taxes est suffisant pour obtenir de ma part mon aide pleine et entière. »

Le jeune homme réfléchit un peu et continua l'air un peu moins "officiel".

« Mais je devrai conserver ce discours pour le Maire. Dans tout les cas, soyez assuré que je ferai tout mon possible pour résoudre le plus rapidement et efficacement possible le problème auquel votre ville doit faire face. »

Il se retourna ensuite vers ses nouveaux compagnons

« Sanja, Messieurs, je pense qu'il est temps d'aller au devant des autorités de cette ville et de recevoir de leur part le mandat officiel pour commencer notre enquête. »

«  Ah, Savräch, voilà de biens sages paroles. » bénit soit cette aventure, partagée avec un autre nain

«  Safran, vous voudrez bien nous tenir chaud une collation, telle que la décrite mon compère ici présent, pour ce midi tantôt.

Ah compagnons, ne tardons pas, à aller voir les patriarches de la ville, j'ai déjà les papilles émoustillées par le fumet de la cuisine ...  »

Sur ce, Dumadan, se leva, patienta quelques instants que tous le monde soit prêt. Puis tout en se dirigeant vers la porte d'entrée, il héla, Safran «  Dites, Safran, la maison du maire, et le guet ou siège de la milice, sont sur la place centrale ?? Vous voulez bien nous donner la direction générale ?  »

Modifié par un utilisateur lundi 8 octobre 2012 19:45:04(UTC)  | Raison: Non indiquée