ien des villages auraient voulu pouvoir se targuer du calme paisible planant normalement sur Heldren au coeur de l'été. Cependant, l'agitation du moment n'était en rien comparable à celle d'un été classique. Le soir du 1er Arodus 4713 tombait sur le village, et presque tout le monde parlait de cette étrange neige. Les chasseurs avaient rapporté qu'une lourde neige tombait sur le Bois Frontière. Ils avaient de plus aperçu d'insolites prédateurs. Cela ne faisait que quelques jours et déjà la Vielle Mère Théodora, voyante de la ville, annonçait que les heures les plus sombres étaient à venir.

C'est dans ce climat d'incertitude qu'un étrange duo fit son apparition par la route du Sud, celle qui passait par le Bois Frontière pour aller à Zimar ou Demgazi. Une elfe au teint de miel et aux longs cheveux blancs, éreintée par l'effort, soutenait un nain à la barbe blonde touffue. En dépit d'une ascendance nordique qui ne faisait aucun doute, le corps de celui-ci était recouvert d'engelures. De fins filets de sang séché s'écoulait des quelques entailles qui ornaient son flanc ainsi que son visage. Il tenait d'une main mal assurée une couverture posée sur ses épaules, mais les tressautements qui quelquefois agitaient son corps trahissaient l'hypothermie de son corps brisé.

Le village s'agita à la vue de ce spectacle. Un homme courut vers le temple d'Erastil afin d'en quérir le prêtre, un demi-elfe dénommé Natharen. Il hurlait à se rompre les cordes vocales à travers le village :


« Un blessé... vite ! Allez chercher Natharen ! Natharen !? Natharen !? »


Ses cris ébranlèrent la tranquillité apparente d'Heldren, les gens sortant de chez eux telles des fourmis dont la fourmilière aurait été perturbée par un débris introduit sournoisement. Lycio Vallant jaillit de la scierie, le pas léger et déterminé. Il vint porter son aide à l'élégante elfe, lui murmurant des mots qu'il voulait rassurant :

« Laissez moi vous aider. Nous allons l'amener au soigneur de la ville. Ne vous inquiétez pas, il ira bien. »




Quelques dizaines de mètres plus loin, Natharen accourait, remontant sa robe afin de dégager ses genoux. Il venait de quitter un demi-orque qui le regardait s'éloigner. Ce dernier faisait près de deux mètres, et sa carrure impressionnait. Son armure d'écailles ainsi que la lourde lame qui ornait son dos étaient d'autres indices le désignant comme un combattant aguerri. Un peu plus loin derrière, près de la statue de la Dame, Isker Euphram observait la scène, l'air inquiet. Près de lui, un jeune homme à la carrure et à l'armure impressionnante. Armé de lourdes bandes d'acier, tel un chevalier taldorien partant en campagne, il arborait un nez à la courbure insolite, sûrement le vestige d'un ancien combat.

L'histoire d'Aergnaeroka débuta ici
L'histoire d'Elzekiel débuta ici
L'histoire d'Ortog débuta ici

Modifié par un utilisateur samedi 26 mars 2016 18:58:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aergnaeroka était maintenant soulagé d'être enfin arrivé en ville avec Yuln encore en vie Tout ces efforts... Pas pour rien... et accepta les aides proposées sans vraiment réfléchir. « Merci... »

Ce n'est qu'alors qu'elle tentait de redresser son dos endolorie avant de suivre le trio qu'elle se rendit compte de l'identité de l'un des supports du nain. Elle secoua la tête, trop fatiguée pour plus réagir, avant de les suivre d'un pas chancelant « Yuln, je crois qu'il s'appelle Yuln... »

Devant Aergnaeroka un inconnu s'était approché du groupe soutenant le nain et s'était adressé à lui dans une langue qui ressemblait à celle dans laquelle il avait prononcé quelques mots deux longues heures plus tôt.

« Vous semblez connaitre Yuln ... Maitre Oestrag ... peu importe. Il a dit quelque chose, avant de perdre conscience...

Peut être un message qui vous est destiné si vous le connaissait... Il a parlé d'une Lady Argentea qu'on aurait enlevé et de vin terorde ...

Ou quelque chose comme ça... Je ne pense pas qu'il parlait de boire à ce moment...

Mais il délirait peut être... »

Modifié par un utilisateur mercredi 20 février 2013 10:09:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Et Yuln faisait parti de son cortège, je présume... » Aergnaeroka fit quelques mouvement pour essayer de débloquer son dos plié en deux pendant qu'elle ramenait le nain au village. « Et ces vin... quelque chose? »

Aergnaeroka esquissa un sourire à la présentation du demi-humain « Et je suis Aergnaeroka de la famille Merinal, du Kyonin. » Elle marqua une pose « Un nom elfe. Après quelques décennies, on n'y prête plus attention... » Une autre pose « Celui que j'ai amené ici a sans doute passé des moments difficiles. Pour ma part, je n'ai fait que lui prêter une épaule pendant le chemin jusqu'ici... » Un sourire légèrement moqueur « Je suppose cependant que la différence de nos taille entre Messire Yuln et moi même fait que ce chemin fut pour mon dos un moment difficile et qu'avec reconnaissance j'accepte votre offre de collation chaude et de me poser. Ce fut après tout également un moment difficile pour mes pieds... »

Elzekiel laissa le nain en confiance entre les mains expertes du prêtre et de sa femme. Isker répondait d'eux et cela suffisait au jeune homme. C'est alors qu'il fut interpelé par l'elfe qui avait accompagné son mentor jusqu'à Heldren. Elle lui avait posé une question et l'avait à peine entendue. Il la dévisagea quelques instants, s'étonnant intérieurement de la voir accompagnée du nain. Finalement il lui répondit. « Je ne connais pas plus cette Lady Argentae que ce que vous en a dit Isker. Quant à ce qui est de Yuln Oerstag, je le connais de longue date. Il fut mon maître d'arme lorsque j'étais étudiant à Oppara... et un fort bon ami de mon grand-père, ulfe comme lui. »

Il marqua une pause en regardant à nouveau l'elfe puis reprit en lui tendant la main. « Au fait, mon nom est Elzekiel, Elzekiel Doritian. Merci pour ce que vous avez fait pour mon ami, malgré vos... différences. »

Il réfléchît ensuite aux mots soit-disant prononcés par le nain inconscient et qui semblaient fort intéresser l'elfe. vin terorde... vine terorde... vinterorde... vinterörde... Un sourire nostalgique avait fini par se dessiner sur les lèvres d'Elzekiel. Il se rappelait sa grand-mère lui racontant l'une des sagas nordiques où il était question de ces créatures. « Par "vin terorde", vous vouliez sans doute dire "vinterörde"... S'il s'agit bien de ce terme, on pourrait le traduire en taldan par quelque chose comme "touchée par l'hiver". Dans les vieilles histoires nordiques, on utilise ce mot pour désigner des créatures féériques qui ont juré fidélité aux sorcières de l'Hiver... qui sont sensées habiter en Irrisen. Mais quand bien même elles existeraient réellement, il est absolument improbable d'en trouver par ici, le climat ne leur conviendrait absolument pas... A moins qu'un dérèglement climatique ne les aient attirées... »

Et alors que le demi-orque qui s'était présenté sous le nom d'Ortog avait proposé de partager un repas à l'Hermine d'Argent, Elzekiel indiqua qu'il les rejoindrait d'ici quelques minutes, si sa présence était acceptée, bien évidemment. Il lui fallait juste se débarrasser de son armure et prévenir la vieille tante qui l'hébergeait de son retour tardif le soir même. Alors qu'il se rapprochait d'Isker, Elzekiel lui dit. « Rentrons chez toi pour que tu m'aides à retirer cette armure... J'ai l'impression d'être dans une boîte la dedans... Et tant que j'y pense, veux-tu que je demande à Xanthippe de rentrer lorsque je la verrai ? »

'est ainsi que le groupe formé par l'apparition momentanée d'un nain en hypothermie au milieu d'un été taldorien se dispersa. Comme un liquide s'écoulant lors de la destruction de son contenant, les villageois partirent dans toutes les directions, chacun reprenant sa tâche. Deux groupes un peu plus insolites se dégagèrent néanmoins, et ils avaient promis de n'en former plus qu'un d'ici quelques minutes, autour d'un repas chaud, à l'Hermine Argentée.


Isker ne dit mot avant quelques mètres.

« Je vais t'aider... ce ne sera pas aujourd'hui que tu prendras ma relève on dirait ! Pour ce qui est de Xanthippe, je dois dire que l'idée simple de te voir essayer me ravit, mais je vais me joindre à votre repas. Je veux être sûr que cette elfe nous dit tout. Elle m'a acheté des flèches tout à l'heure et partait vers le Sud. Je ne vois pas trop ce qu'elle pourrait bien à voir dans cette affaire, mais peut-être détient-elle une information qu'elle ne considère pas comme telle. »

Le duo pénétra à nouveau dans la forge, prêt à défaire Elzekiel des bagues de métal qui étaient censées protéger son corps, bien que celui eut plus volontiers dit qu'elles ne faisaient que l'engoncer.



Aergnaeroka venait de former un nouveau duo. Il avait fallu cent quarante ans à l'elfe pour vivre pareil moment : elle venait de quitter un nain d'un mètre trente pour la compagnie d'un demi-orque de près de deux mètres. Le couple pénétra dans la taverne, pour y découvrir une grande salle munie de grandes tables en bois, lesquelles n'étaient qu'à moitié occupées. Ortog connaissait un peu l'Hermine pour y avoir déjà dormi sur le plancher. Il connaissait le grand coeur des propriétaires, Kale et Menander Garrimos. Comme à son habitude, la première était en salle tandis que le deuxième préparait ses célèbres côtes de chevreuil sauce venaison accompagnées d'une tourte aux champignons. Le doux fumet de ses mets de qualité parvenait aux narines des deux arrivants tandis que Kale venait les accueillir :


« La bienvenue à vous. Bonjour Ortog, ça fait plaisir de te voir ! Installez vous où vous voulez. Je vous sers des bières des Trois Diables ? »


Kale, affable et bavarde, racontait à qui voulait l'entendre comment elle brassait elle-même la bière des Trois Diables, usant pour cela d'un houblon chélaxien de première qualité qu'elle faisait tout spécialement importer pour l'Hermine Argentée.

Modifié par un utilisateur jeudi 21 février 2013 02:33:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aergnaeroka répondit qu'une bière ferait l'affaire et qu'un repas chaud serait le bienvenu « J'ai quelque peu voyagé dans les terres que les humains occupent. Leur nourriture, même si considéré comme rustique au Kyonin, convient à mon gout... Mais le fumet que je perçoit y ferait sans doute honneur aux meilleurs tables... »

Elzekiel remercia Isker de son aide en riant. « C'est une bien belle armure que tu possèdes là... Mais, en effet, elle n'est clairement pas faite pour moi. En revanche, je suis sûr que tu peux en tirer un très bon prix... pour peu que tu trouve un acheteur ici.Tu aurais peut-être plus de chance à Zimar où les barbus sont plus nombreux et pourront plus sûrement se la payer. »

Une fois libérer du fer qui gênait ses mouvement, Elzekiel revêtit sa vieille chemise de cuir. « Finalement, rien ne vaut ce qu'on a l'habitude de porter... Je m'y suis fait à cette vieille lippe, et je ne me vois pas en changer pour le moment. »

Alors que les deux hommes ressortaient pour rejoindre l'auberge, le jeune homme ajouta. « Je suis d'accord avec toi. Il y a quelque chose de bizarre et je veux aussi le fin mot de l'histoire... Va directement à l'auberge, je te rejoints. Il faut d'abord que j'avertisse mon hôte que je ne mangerai pas avec elle ce soir, et que je risque de rentrer un peu tard... Elle pourrait s'inquiéter et médire auprès de ma belle-famille... » Il quitta son compagnon sur la place et se dirigea vers la maison occupée par la vieille tante de son épouse qui l'hébergeait lors de ses déplacements à Heldren.

« Merci Kale ! »

Ortog but une première gorgée pour se désaltérer puis entama la discussion.

« Vous n'êtes point de la région ? Je ne sais pas si vous connaissez le coin suffisamment, mais il y fait plutôt doux, surtout en cette saison. Or tantôt, en longeant le bois duquel vous venez de sortir, j'ai ressenti une fraicheur inhabituelle. Vous avez dit vous-même que ce malheureux nain avait l'air d'arriver des Monts Kodar. Bien que ne connaissant pas ces montagnes, je devine qu'il y fait bigrement froid. »

Petite pause du paladin qui se préparait à poser une question audacieuse à une totale étrangère.

« Tout ceci inquiète au plus haut point les gens du village aussi ai-je proposé mon aide afin d'aller explorer cette forêt pour mettre à nu ce mystère. J'en ai parlé à mon ami le prêtre qui semble trouver cette entreprise utile. Cependant, n'étant pas des plus adaptés à une exploration en forêt, je chercherais quelqu'un de plus compétant que moi pour m'y accompagner. Si vous disposez des compétences en question, accepteriez-vous de m'y guider ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 22 février 2013 16:59:12(UTC)  | Raison: Non indiquée