Aergnaeroka commença à s’inquiéter de l'obstination de ses compagnons à rester dans ce qui lui semblait un piège. « Dame Argentea a raison. Le chalet n'est pas défendable, nous ne sommes pas assez nombreux pour cela et nous n'avons en plus pas les ressources pour tenir un siège.

Je suis venu ici à la recherche de Dame Argentea, et je l'ai trouvé. Il ne me reste plus qu'à l'escorter jusqu'en Heldren et cette part de notre mission sera terminé.

L'autre part de notre mission était d'apprendre la cause de ce froid surnaturel et d'en ramener l'information en Heldren. Nous savons que le portail est la raison. Reste à retourner avec l'information.

Je crains que notre meilleure chance de survie nécessite l'abandon de ce lieu qui, doit je le rappeler, à été conquis par deux fois ces dernières heures et qui le sera une nouvelle fois cette nuit si ces créatures venue d'Irisen le décident.

Nous n'avons plus de magie? Elles en ont encore. Vous savez combien elle sont? Elles savent combien nous sommes. Nous avons vaincu avec difficulté ses brigands? Elles les tenaient par la terreur.

Plus nous attendrons, et plus il nous sera difficile de regagner Heldren avant la nuit. Plus nous attendrons et plus nos adversaires vont s'organiser. Il nous faut partir au plus tôt avant qu'il ne soit trop tard. »

Elzekiel mangeait comme un ogre. Le repas chaud le changeait des rations et de la viande de tatzlwyrm gelée et lui faisait du bien. Si le plus gros de ses blessures ne s'étaient pas encore refermées, il se sentait mieux à présent qu'il avait l'estomac plein.

Levant la tête de son écuelle, il remarqua que l'on semblait attendre sa décision. Il regarda chacun des convives puis pris la parole à son tour. « Nous ne pouvons laisser dame Argentea repartir seule... Même si elle a sûrement des atouts pour se défendre, nous ne serons pas de trop pour lui porter secours au cas où... Et pour ce qui est de nos blessures, il me semble que l'un d'entre nous a dégotté de quoi panser les plus graves de nos plaies. Lorsque nous arriverons ce soir à Heldren, nous aurons bien mérité notre repos et nous pourrons alors penser à nous soigner plus complètement... En ce qui concerne la créature enfermée là-haut, nous n'avons qu'à la laisser dans sa cage. Je doute que ce genre d'être ne nous soit d'une quelconque utilité et qu'il nous dise la vérité, même si nous le forcions... » Se tournant vers le paladin dont il comprenais la volonté de ne pas ôter la vie il ajouta. « Si cela peut vous consoler, nous ne lui prenons pas la vie en la laissant ainsi enfermée... » Puis il ajouta comme pour lui-même. « Dans toute guerre il est parfois nécessaire de faire des sacrifices... Iomédae est bien placée pour le savoir... »

Aergnaeroka répondit « Tant qu'il y avait un but à atteindre, le chemin à suivre était facile à trouver...

Il nous faut maintenant faire le tri de ce nous pouvons raisonnablement emporter et de ce que nous devons laisser, et vite. A commencer par cette fée. Mon intuition me dit qu'elle pourrait nous apprendre, et que l'éloigner du portail serait un moyen à cet effet. »

Cragnant que la sorcière ne recommence son exécution sommaire avant de savoir ce que le groupe avait décidé, Ortog s'interposa entre elle et l'escalier.

« Tu ne t'occupes de personne Abigail ! Je supporte ton caractère exécrable, mais je ne cautionnerais pas une vengeance aveugle de ta part sur tout ce que nous croisons qui soit originaire de ton pays. Nous allons décider du sort de la fée bleue. Reste ici puisque tu le souhaites mais sache que retourner en ville a toujours été prévu. La discussion ne portait que sur le fait d'y aller immédiatement ou après un repos. »




BM privée.

Aergnaeroka fit un signe discret à Dame Argentea pour lui signifier qu'elle avait compris.

Puis elle s'adressa à Abigail « Votre décision de rester ici vous appartient, mais ne pensez vous pas qu'avec toutes ses créatures venant de l'Irisen par le portail le danger ne soit trop grand?

Je ne connais pas comme vous l'Irisen et ses créatures, mais les échantillons que nous en avons rencontré jusqu'à présent me laissent à penser que si nous leurs laissons le temps de la nuit, le chalet sera à l'aube encerclé par plus que ce qu'il est raisonnable pour espérer y résister sans troupes et puissante magie. Et le grand nombre d'ouvertures non sures et l'absence de provision ne font pas d'un siège une perspective réjouissante pour les assiégés.

Il est donc de mon devoir avant que nous quittions ce lieu de vous demander de reconsidérer votre position et de revenir en des lieux plus surs avant de poursuivre votre chemin comme vous l'entendez. »

Modifié par un modérateur vendredi 27 septembre 2013 15:29:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Maintenant que tout le monde était presque du même avis, Ortog ne souhaitait pas s'attarder ici.

« Bien, l'affaire est entendue. Nous allons partir sur le champs, inutile de retarder davantage. Delwin, tu montes avec moi histoire de compenser mon poids et celui de mon armure ? Quelqu'un embarque la cage contenant la fée et on est en route. »

Le paladin avait déjà monter un cheval auparavant, et s'était promis de parfaire sa maitrise de l'équitation. Voilà une opportunité de commencer. On ne sait jamais, peut être un jour aurait-t-il une monture fidèle à l'instar des leaders de son ordre qu'il avait eu l'occasion de rencontrer.

• Vigueur 1 : 1d20+8+5+2 donne [13] + 8 + 5 + 2 = 28
• Vigueur 2 : 1d20+8+5+2 donne [16] + 8 + 5 + 2 = 31
• Vigueur 3 : 1d20+8+5+2 donne [13] + 8 + 5 + 2 = 28
• Vigueur 4 : 1d20+8+5+2 donne [14] + 8 + 5 + 2 = 29

BM privée.

Elzekiel organisa la répartition des charges sur les chevaux. Il n'avait pas l'habitude de monter, mais il devrait faire contre mauvaise fortune bon coeur. Contre toute attente, il proposa à Abigail de partager sa monture. Il pensait que ni la noble ni Aergnaeroka ne souhaiteraient chevaucher avec la sorcière...

Finalement, avant que le groupe ne sorte, le jeune homme donna sa tenue polaire à dame Argentea. Lui-même ayant revêtu la cape de yeti n'aurait pas à souffrir du froid.

'est ainsi que la décision fut prise collégialement de reprendre la route vers Heldren sans plus tarder. Chacun œuvra afin d'équilibrer les chargements des montures, et la troupe put quitter le chalet. Ce triste édifice avait vu de nombreux hommes mourir en quelques jours, et des légendes courraient sûrement bientôt sur ce qui serait, à n'en pas douter, dans l'imaginaire populaire, un lieu hanté par les fantômes et chéri par les démons. Le bâtiment n'abritait plus âme qui vive au moment du départ des héros de Heldren. Ils avaient emporté avec eux le vinterørd et sa cage. Ne sachant trop comment la garder en respect, Delwin préféra jeter un œil sur le petit être tout au long du trajet. Le vinterørd était cependant trop faible pour tenter quoi que ce soit, et la surveillance de son comportement était comparable à la contemplation d'une torche dont la lueur faiblissait à mesure que le temps filait.

Même à deux par cheval, la progression était bien plus rapide qu'à l'aller. Après une bonne heure de trot, le groupe passa devant le poste avancé des bandits. Il n'y avait nulle trace de l'Anguille, mais ses deux compères gisaient dans la neige, morts et déjà aussi durs que le bois qui les entourait. Le temps jouait contre eux et les malandrins n'étaient pas de ceux dont il fallait particulièrement honorer le trépas, aussi les aventuriers ne prirent pas le temps de leur dresser des sépultures. Arrivés près du Bréchet, ils ne consacrèrent que quelques secondes de plus à l'examen du tas de neige sous lequel devait toujours se trouver la dépouille de feu le vieux Dansby. Désormais rompus à ce climat, le groupe ne ressentait plus les morsures du froid. Seule Argentea commença à souffrir. Aergnaeroka se rendait compte que la jeune fille était de moins en moins alerte, et qu'elle frissonnait sporadiquement.

La forêt était la même qu'hier, sauf que les héros d'Heldren avaient couvert leur passage de quelques marques indélébiles. Si un jour le climat redevenait celui du Taldor, la neige fondrait sans laisser la moindre trace. Il en était autrement des coups d'épées ayant atteint les arbres et des gerbes de sang ayant éclaboussé les vies. Les aventuriers croisèrent les corps de la fée et de son élan, puis les arbres décorés de corbeaux morts. Des vies avaient ici été ôtées, et la forêt, sans aucun doute, s'en souviendrait, tout comme Aergnaeroka, Abigail, Ortog, Delwin et Elzékiel. Ils avaient ici failli périr suite aux jeux de fées maléfiques et espiègles. Le groupe poursuivit néanmoins son chemin, silencieux. Ce fut ensuite le tour de la congère de neige. Les cavaliers durent démonter afin de faire passer leurs montures dans la lourde neige. Dame Argentea, seul observateur extérieur, ne put manquer de remarquer que tous regardèrent un arbre, et une branche en particulier. Elle ne fit aucune remarque, son état empirant d'heure en heure. Ils savaient cependant que la route, et une température un peu plus clémente, n'étaient pas loin. Ils passèrent près du coffre qu'ils avaient laissé sous la neige, et n'y touchèrent pas davantage, puis parvinrent sur le site du massacre. Dame Argentea voulut s'arrêter quelques minutes. Elles attarda des yeux tristes sur les différentes dépouilles, puis ordonna que l'on reprenne la route.

Le soleil gagnait peu à peu l'horizon, mais la température grimpait, et tous goûtèrent cette nouvelle chaleur avec entrain. La route du retour avait été éreintante. Les membres des aventuriers étaient courbaturés. Leur esprit souffrait de tous les maux : avaient-ils fait les bons choix ? étaient-ils plus que des justiciers ? survivraient-ils à leur prochaine escapade forestière ? s'ils arrivaient jusqu'à lui, seraient-ils en mesure de défaire Teb ? devant le portail, parviendraient-ils à le fermer ?



C'est donc l'esprit encombré et le corps fatigué que les héros d'Heldren prirent ce nom dans le coeur des habitants du village. Le soleil déclinait lentement, et la journée de labeur des différents travailleurs du village était achevée. Une activité modeste, mais néanmoins existantes, animait la rue d'Heldren. Les aventuriers devinèrent au loin, devant l'Hermine Argentée, une bande de jeunes hommes se dirigeant, bras dessus, bras dessous, vers leur bière quotidienne. Il était étrange de noter l'invraisemblance d'un acte ordinaire. Les héros d'Heldren venaient de vivre deux jours au milieu de l'Hiver Eternel, défiant des fées, des bandits et un prêtre de Norgorber. Ils avaient risqué leur vie tandis que celles des autres se poursuivaient. C'était pour certains un soulagement de constater que le monde entier n'avait pas été englouti pas la vague hivernale, du moins pour le moment.

Natharen était sur son perron. Les cavaliers le distinguèrent se lever. Ils étaient encore loin, mais l'homme observait, sans aucun doute, la route du Sud avec attention. Il accourut dans leur direction, les bras vers le ciel, hurlant dans la rue :


« Ils sont de retour ! Les Héros d'Heldren sont là, et ils ont récupéré Dame Argentea ! Ils sont de retour ! Erastil a su les protéger dans le Bois Frontière ! »


Les portes des maisons s'ouvrirent tour à tour tandis qu'en sortaient prestement leurs habitants. Leur course s'arrêtait net lorsqu'ils percevaient les aventuriers, comprenant à leurs traits qu'ils avaient dû lutter et qu'ils n'en étaient pas sortis indemnes. Tous les villageois savaient que quatre âmes étaient parties pour sauver une noble, et qu'elles n'attendaient rien en retour de leur bravoure. Natharen commença à les applaudir, et la cinquantaine de villageois qui maintenant se pressait dans la rue fit de même. Les trois chevaux remontaient lentement la rue, mais la nouvelle circulait bien plus vite, et d'autres personnes accouraient afin de voir, en chair et en os, ceux qui avaient l'étoffe des héros. Peut-être qu'un jour, bien plus tard, ils seraient en mesure de dire "Oui, je les ai vus, et j'ai même partagé une bière avec Ortog, Elzékiel, Aergnaeroka et Delwin. La jadwiga n'était jamais loin, mais elle tenait à son indépendance. En tout cas, ces gars-là avaient le courage chevillé au corps. Je leur ai parlé comme j'te parle là, et le lendemain ils partaient pour des mondes inconnus afin que nous autres, on ne subisse pas l'Hiver Eternel... de vrais héros j'te dis !"

Natharen se porta à la hauteur du cheval d'Ortog et Delwin. Il arborait un sourire ravi et sincère.


« Vous nous avez fait peur, mais je gardais espoir. Vous l'avez fait ! Bravo ! Allez vous réchauffer à l'Hermine Argentée, nous parlerons plus tard... mais que c'est bon de vous voir mes amis ! » Puis le prêtre d'Erastil fit bénéficier tous ceux qui en avaient besoin des bienfaits du Vieux Borgne, gratifiant au passage les montures fourbues d'une caresse à l'encolure.


Les aventuriers furent arrachés de leurs chevaux par la foule, puis littéralement portés jusqu'à la taverne. Menander parvint à faire entendre raison aux nombreux badauds voulant faire irruption dans l'Hermine. Ainsi les aventuriers purent être au calme pour consommer le repas qu'on allait leur servir. Attablés autour d'une grande table ronde, ils eurent bientôt devant eux un civet de sanglier au vin, aux champignons et aux pommes de terre. Chacun eut le droit à sa pinte de Trois Diables tandis que des pichets d'eau ornaient également la table. Tous les regard étaient braqués sur eux, mais personne n'osait les déranger. Delwin avait réussi à conserver avec lui la cage du vinterørd. Il l'avait dissimulée dans une couverture et avait celle-ci sur ses genoux.

• soins modérés (Ortog) : 2d8+6 donne [4] + 6 = 10
• soins modérés (Elzékiel) : 2d8+6 donne [6] + 6 = 12
• soins importants (Abigail) : 3d8+6 donne [10] + 6 = 16
• soins importants (Argentea) : 3d8+6 donne [13] + 6 = 19
• soins légers (Aergnaeroka) : 1d8+5 donne [7] + 5 = 12

Modifié par un utilisateur dimanche 29 septembre 2013 01:41:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

Fort heureusement, il n'y eut aucun incident sur le retour. La liesse des gens du village renvoya au paladin que leurs actions n'avaient pas seulement plu à leurs divinités qui les avaient soutenus. Il avait la joie de savoir qu'au moins un village entier leurs était reconnaissant.

Cependant, pour le moment, ils n'avaient fait que libérer une femme. Le danger qui menaçait la région était toujours présent et le petit groupe n'avait aucune idée de la façon de contrer les agissements des fées bleues. Or, il semblait que les projets de ces êtres maléfiques n'étaient qu'une petite partie d'un plan plus vaste de gens inconnus. Dans le cas contraire, les fées ne se seraient pas données autant de peine.

Ortog était resté silencieux tout le temps qu'il leurs fallu pour traverser Heldren et s'installer dans l'auberge. Il se contenta de secouer la main en guise de remerciement. Quand ils furent enfin au chaud devant un repas alléchant, il prit la parole.

« Merci à tous pour votre accueil ! Et merci à toi Natharen pour tes soins. Nous allons prendre le temps de regagner des forces et nous discuterons avec le conseil. Il y a beaucoup à raconter. »

Le paladin resta évasif, ne souhaitant pas transformer cet instant de joie en détresse. Car, ce qu'ils avaient à narrer allait sans aucun doute glacer le cœur de chacun ici...




BM privée.

Modifié par un utilisateur samedi 28 septembre 2013 13:37:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le retour se fit sans accros, c'était bien la première fois, depuis qu'ils avaient quitté le village, que tout se passait comme prévu ! Lors du bref arrêt sur le site de l'embuscade, Delwin profita du fait que Dame Argentea voulut se recueillir sur les dépouilles des malheureux pour récupérer l'épée du capitaine et les trois belles tenues que le groupe avait laissé à l'allée. Le vieux prêtre nota aussi qu'il fallait qu'il demande de dépêcher quelques villageois pour venir récupérer les corps pour leur offrir une sépulture.

Quand le groupe arriva enfin au porte d'Heldren, le serviteur d'Abadar fut surpris de voir tout le village les accueillir comme des héros... Ils n'avaient pourtant même pas encore débuter la partie la plus importante : fermer le portail. Le vieil hobbit affichait néanmoins un sourire ravi sur son visage.

Une fois qu'il eut repris des forces grâce au délicieux repas et à la bonne bière de l'auberge, Delwin s'essuya soigneusement la bouche et la barbe avant de lancer :

« Oui... Il nous faut discuter avec le conseil... Nous avons beaucoup de chose à dire et peu de temps car si vous avez reçu ma lettre Natharen, vous devez savoir que cela ne fait que commencer... »

Delwin ramasse l'épée de maître et les trois tenus de courtisanes laissées sur le site du massacre.