La promulgation du décret à Pont-Épine eut un effet très rapide… bien vite, plusieurs voix se firent entendre pour partager leurs craintes quant aux termes très généraux utilisés dans la loi. Qui jugerait des intentions des ennemis de l'Äé ? Et si quelqu'un s'opposait publiquement à une loi ou à une décision, qu'est-ce qui empêcherait le gouvernement de le considérer comme mettant en danger la stabilité du royaume ? La proposition sur le droit de réquisitionner n'importe quel bien selon les désirs des décideurs ne fut pas, elle non plus, très favorablement accueillie.

Mais l'édit était passé, et il était sans doute temps de passer à plus d'action… la plupart des aventuriers, ainsi qu'une petite escouade d'une dizaine de gardes, reprirent le chemin du sud en direction du fortin. Comme précédemment, ils s'arrêtèrent pour passer la nuit avant de rejoindre la place-forte, se regroupant avec ceux qui étaient restés sur place pour observer les allers et venues.

Les occupantes du fortin avaient reçu quelques visites et avaient sans aucun doute été mises au courant de la nouvelle loi. Il restait à savoir comment la "rencontre" allait se dérouler.

C'était une matinée relativement brumeuse et froide ce 7e jour du mois de Calistril quand le campement, qui avait été agrandi pour accommoder la tente des miliciens, se réveilla. Le fortin était à un peu moins d'un kilomètre de là, et les miliciens attendaient sans doute des ordres de la part d'Aelaendlara et d'Andréï et des consignes de la part des autres membres du gouvernement quant à la manière dont il fallait procéder.

Erwanez fut soulagée de voir ses compagnons arriver avec la dizaine de gardes qui les accompagnaient. Le lendemain matin, alors qu'ils se dirigeaient tous vers le fortin, la prêtresse demanda à la petite troupe de s'arrêter à une cinquantaine de mètres du fortin car elle craignait que certaines des sœurs de Gyronna puissent leur jeter des sorts. Puis, elle inspira profondément et déclara d'une voix forte, « Ohé du fortin, nous sommes venus ici en tant que membres du royaume d'Aë... Royaume qui revendique ces terres qui, il y a peu, étaient encore sous la domination du Seigneur-cerf que nous avons combattu et vaincu ici-même. Ainsi, nous venons faire valoir notre droit à étendre les terres de notre royaume jusqu'à ce fortin et aux terres qui les entourent. Cependant, nous ne sommes pas venus chercher querelles mais seulement revendiquer ce que nous avons gagné en combattant. Si vous vous rendez, nous ne vous ferons aucun mal, mais vous devrez quitter immédiatement ces terres et ne jamais plus essayer d'y implanter le culte des sœurs de Gyronna sous peine de représailles. »

Modifié par un utilisateur mercredi 26 juin 2013 07:06:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Erwanez s'était attendu à ce que les sœurs de Gyronna répliquent qu'elles étaient là avant eux et que le fortin était leur domaine. Pourtant, pour la prêtresse, il ne pouvait en être ainsi car elles mettaient en péril la communauté qu'ils essayaient de développer dans ces terres qui avaient en des temps lointains déjà accueilli de telles communautés paysannes si on en croyait les différents vestiges du culte du Vieux borgne et les visions qu'elles avaient eues avant d'arriver au vieux temple.

Ainsi, elle répondit, « Oui vous étiez ici avant notre arrivée et ces terres en portent encore les stigmates, cachées sous ce tertre. Vos machinations ont perverti cette terre autant que les personnes en détresse que vous avez ralliées à votre cause, profitant de leurs faiblesses du moment... Mais nous ne sommes pas là pour ressasser le passé mais pour préparer le futur d'une communauté grandissante que nous nous devons de protéger. » La prêtresse s'arrêta quelques instants avant de reprendre d'une voix autoritaire, « Ainsi, nous ne sommes pas ici pour négocier mais pour vous demander de quitter les lieux en évitant tout désagrément à chaque personne ici présente. Cependant, si vous ne répondez pas à notre demande de votre plein gré, nous serons donc obligés de vous expulser tout en évitant, sauf si vous ne nous laissez pas le choix, une confrontation dans laquelle aucun de nous ne serait gagnant. Vous n'avez pas le choix, nous attendons votre réponse. »

Modifié par un utilisateur mercredi 26 juin 2013 22:40:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Évan avait remercié Andreï pour la prise en charge militaire des opérations, et avait rapidement empaqueté ses affaires pour le suivre.
Arrivé au fortin, à l'heure des pour-parlers, il se tenait droit dans son armure de cuir noir et argenté, les cheveux crépitants, les bras croisés comme pour soutenir le discours d'Erwanez.
Lorsque les sœurs de Gyronna prétextèrent un droit plus ancien qu'Aë, son sang ne fit qu'un tour. La Gerboise n'était pas un être mauvais mais sa patience avait des limites et ses prêtresses diaboliques et perfides commençaient à l'exaspérer.
Il lança plusieurs coups d’œil à ses compagnons, guettant un signal, prêt à escalader le mur d'enceinte s'il le fallait !

« Balivernes ! » répliqua la voix qui se faisait entendre depuis l'intérieur de l'enceinte. « Rien ne vous empêche de développer votre empire au nord d'ici et de laisser ce fortin aux mains des représentantes de Gyronna, sa propriétaire légitime. Est-ce sur ces fondations que vous comptez établir votre empire : sur le vol de la propriété d'un culte religieux ? N'est-ce pas là un acte des plus terribles… qui entraînera de nombreuses conséquences négatives pour votre empire ? Peut-être devriez-vous réfléchir avant d'user de violence ! »



La poignée de miliciens qui s'étaient rassemblés en bas du chemin qui montait vers le portail du fortin se tenaient immobiles pour l'instant. Ils n'avaient rien de soldats disciplinés et surentraînés, ni même très bien équipés. La plupart utilisaient des armes et des pièces d'armures en patchwork récupérées ici et là.

[tests de Perception possibles)

Modifié par un utilisateur jeudi 27 juin 2013 14:03:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

Andreï ne fut pas surpris par la réaction des femmes de Gyronna. Il avait prévu cela.
Il se pencha vers le baron et lui murmura : «  Messire, je crois que nous devrions laisser deux hommes pour interdire toute rentrée et sortie dans le fortin et nous pourrions nous retrancher dans notre camp, pour établir un plan pour rentrer dans le fortin sans trop de fracas comme nous l'avons déjà fait à l'époque du Seigneur-Cerf. Nous connaissons les lieux et nous pourrons ouvrir les portes à nos hommes cette nuit.  »

Répondant à l'intervention d'Erwanez auprès de ses compagnons, Allister enfonça le clou sur le même ton. « D'autant plus que cette femme cherche à gagner du temps... N'oubliez pas que les alentours du fortin sont pleins de fantômes qui n'attendent que nous nous écartions un peu du chemin pour se relever. Le plus tôt nous aurons mis un terme à cette comédie, le mieux ce sera pour tous... » Après une petite pause il ajouta. « Je crois que le volatile qui est parti vers Pont-Epine servait à avertir leurs fidèles. Le plus longtemps nous attendrons, le plus sûrement elles obtiendront des renforts et nous serons pris entre deux feux. J'ajouterai que cette action sera manière d'exemple pour tous ceux qui oseront s'opposer à l'autorité que nous représentons »

Voulant essayer d'identifier plus précisément les voix qu'elle entendait, Erwanez avança de quelques mètres en direction du fortin, sans arme en main pour ne pas provoquer les occupantes du fortin. Fréquemment, elle regarda au niveau du sol pour repérer d'éventuels pièges qu'auraient pu installer les sœurs de Gyronna.

Modifié par un utilisateur vendredi 28 juin 2013 22:44:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Même en se rapprochant, Erwanez ne parvint pas à identifier précisément le but de la mélopée qu'elle entendait. Elle put toutefois confirmer son existence, tout comme Évan, et son origine, située quelque part à l'intérieur de l'enceinte du fortin.

Les miliciens, dont certains avaient également perçu l'étrange chant, commençaient à s'agiter. L'un d'eux murmura « Et si elles sont occupées à nous jeter le mauvais-œil. », ce à quoi un autre répliqua « Elles sont même peut-être alliées avec la sorcière qui vit pas loin d'ici… »

Clairement, c'était beaucoup plus par leur réputation et par les craintes qu'elles suscitaient que par leurs capacités à la violence que les sœurs de Gyronna se montraient redoutables…