Aelaendlara remonta le chemin qui serpentait sur le flanc de la colline pour se rapprocher du fortin et du portail principal. L'endroit était entièrement à découvert : aucun arbre ne poussait sur le monticule, aucune végétation digne de ce nom non plus. Tout en progressant, elle surveillait du coin de l'œil les tours où le Seigneur-Cerf avait autrefois placé des guetteurs et des archers… il n'y avait rien de tout cela aujourd'hui ; c'était comme si les occupantes du lieu n'avaient aucun sens de la tactique, ou peut-être avaient tout simplement manqué de temps pour se fortifier.

À chaque pas, la mélopée qu'Aelaendlara avait perçue depuis le bas de la colline se faisait de plus en plus distincte. Cela ressemblait un peu à une prière répétitive, du sorte de celles que certains cultes utilisaient pour engendrer une sorte de transe ou invoquer l'objet de leur vénération.

La rôdeuse arriva au niveau du portail sans recevoir aucune flèche ni observer d'autre mouvement hostile à son égard. Le portail était tel qu'ils l'avaient laissé plusieurs mois auparavant, lorsqu'ils avaient investi pour la première fois les lieux. C'était une chose épaisse faite de larges planches placées dans tous les sens, une configuration qui offrait de nombreuses prises facilitant son escalade.

Après qu'Erwanez ait parlé, Évan alla discrètement rejoindre Aelaendlara et à son signal entama l'escalade.

Mais il était tellement nerveux à l'idée de n'avoir pas d'autre choix que la victoire qu'il eut du mal à affronter la palissade...

Modifié par un utilisateur mardi 2 juillet 2013 23:30:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le court discourt d'Erwanez sembla avoir un effet plus que positif sur le moral des soldats, dont certains adoptèrent une posture qui démontrait leur détermination. Andréï se tenait à leurs côtés, prêt à donner des ordres et à les mener au combat si nécessaire.

Et, alors que la prêtresse rejoignait le portail et que le magicien relisait ses notes, Évan entreprenait de gravir la façade avant du fortin. Vu l'état des murs et la construction peu réfléchie du portail, c'était chose plutôt facile. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour pouvoir passer la tête au-dessus du mur d'enceinte. À l'intérieur se trouvaient sept, peut-être huit femmes en tenues sombres. Six d'entre elles étaient rassemblées en cercle et c'était d'elles que provenait la mélopée que certains avaient perçue. La dernière, elle, se tenait debout ; il s'agissait sans doute de celle qui avait parlé plus tôt.

Alors qu'elle arrivait quasiment au niveau du portail, là où Aelaendlara l'attendait, Erwanez perçut un mouvement du coin de l'œil. Sur le flanc de la colline, sur sa droite, la terre avait bougé à un endroit… une sorte de bosse s'était formée, comme si quelque chose tentait de se frayer un chemin hors de l'humus. Son attention maintenant attirée, elle aperçut un autre phénomène similaire un peu plus loin, puis un troisième de l'autre côté du chemin, et deux autres un peu plus bas.

Une fraction de seconde plus tard et l'un de ces "pustules" qui semblaient sortir de terre se rompit, laissant apparaître une main et un avant-bras décharné. Peu à peu, une petite huitaine de morts-vivants s'extirpaient de sous terre, sans doute appelés à la défense du fortin par les incantations des sœurs de Gyronna…

Pendant qu'Évan entamait son escalade, Aelaendlara avait sorti une corde et formé une boucle à l'une des extrémité pour pouvoir l'attacher plus facilement une fois au sommet et permettre aux suivants de grimper sans difficulté.

Et c'est alors qu'elle allait s'élancer à l'assaut de la porte que les premiers morts-vivants apparurent. Nul doute qu'une porte fermée entre eux et les vivants semblait préférable et que la corde s'avérerait utile...



escalade tout cours, pas fait attention en copiant/collant...

Modifié par un utilisateur mercredi 3 juillet 2013 15:34:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Plutôt que d'envoyer les miliciens combattre les zombis, Andréï leur avait ordonné de se placer en protection tout autour d'Erwanez. C'était en effet sans aucun doute cette dernière qui était la plus à-même de venir à bout rapidement de cette menace. Même si certains des miliciens hésitèrent un très court instant, l'entraînement qu'il avait reçus — et qui avait pu être quasiment individuel vu leur nombre — eut l'effet escompté : ils se ressaisirent rapidement et se mirent en position.

Erwanez attendit le moment propice où les morts-vivants étaient suffisamment proches pour être affectés par son appel avant d'invoquer le nom d'Érastil en brandissant son symbole sacré. La première vague d'énergie positive vint balayer la plupart des morts-vivants qui s'étaient extirpés de terre ; seuls quatre d'entre eux restaient encore debout. Les créatures à la chair putréfiée s'arrêtèrent un très court instant pour grogner de rage contre cette étrange énergie qui venait saper la magie qui les animait puis ils reprirent leur progression.

Au moment même où les morts-vivants arrivaient au contact des miliciens, Erwanez libéra une seconde vague d'énergie positive qui désintégra purement et simplement les dernières créatures, les transformant en des petits tas de poussières qui retombèrent sur le sol au pied des combattants. À leur tour, ces derniers prirent un court moment pour vérifier que leurs yeux ne les trompaient pas puis ils laissèrent éclater quelques cris de joie vantant les mérites de leur haute prêtresse… des cris de joie qui s'interrompirent promptement lorsque ceux qui les poussaient croisèrent le regard de leur général ; le combat n'était pas encore terminé.

Du moins, pas encore tout à fait…

Le baron Allister reprit les négociations en main… et, cette fois-ci, les occupantes du fortin choisirent d'ouvrir le portail. Ceci dit, elles n'avaient pas vraiment le choix, car Évan s'était facilement faufilé à l'intérieur de l'enceinte et se tenait prêt à en ouvrir l'accès si les Gyronniennes ne le faisaient pas. « Face à une telle violence, nous n'avons d'autre choix que de céder aux envahisseurs. » lança d'une des femmes, sur un ton qui faisait ressembler ses paroles à un crachat propulsé avec dédain.

Cette fois-ci, l'affrontement semblait terminé… mais la question de savoir que faire de ces sœurs de Gyronna restait ouverte.

Andreï était fier de ces hommes, ils avaient agi en suivant les ordres, et n'avait pas fuit devant les morts-vivants. Il les regarda de haut de sa monture fièrement : « Soldats, Bravo vous avez agi promptement et grâce à vous ces sorcières qui trafiquent avec les forces maléfiques, ont été capturées. Vous pouvez être fier de vous et raconter à nos concitoyens comment nous avons mit à genoux les forces qui voulaient détruire Aë.  »

Puis il se dirigea vers celle qui semblait être la chef du groupe. « Tu entendus la dame, sorcière!!! Met toi à genou pour implorer la grâce des institutions du royaume.  » Il la frappa, au visage, avec son pied pour que celle-ci s'écroule sur le chemin poussiéreux. « Vous aviez été averti, mais vous avez voulu aller contre les lois de ce royaume, de plus vous avez invoquer des âmes maudites pour nous affronter, pour cela vous allez payer.  »

Il s'approcha du Baron et lui murmura « Il faut être ferme cette fois-ci et montrer l'exemple, sinon le chaos regnera sur Aë, pendre la chef me sembla la seul solution viable. »

Modifié par un utilisateur mardi 16 juillet 2013 17:55:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les occupantes du fortin avaient rendu les armes, mais chacune d'elles gardait une attitude mêlant à la fois défi et rancœur. Le coup asséné par Andréï avait envoyé celle qui semblait être leur chef à terre dans la poussière mais ni elle ni ses comparses ne poussèrent de cri de douleur, ni ne gémirent, ni ne supplièrent la clémence de ceux qui allaient devoir les juger et décider de leur sort.

Pendant ce temps-là, Évan fit le tour du propriétaire, passant par les endroits qu'ils avaient déjà visités quelques mois plus tôt après leur affrontement avec le Seigneur-Cerf et sa bande. Les lieux n'avaient guère changé… ils avaient été juste un peu "redécorés". Dans un coin se trouvaient une petite dizaine de paillasses et, dans le fond de ce qui servait de salle principale, un simple autel de bois avec une icône représentant le symbole de Gyronna.

Aelaendlara pris son temps pour redescendre des hauteurs de la forteresse, il lui fallait réfléchir aux conseils à donner à son cousin.

D'un coté, un jugement rapide dans le fortin allait décapiter le culte pour un moment, mais les membres survivants du culte en Aë trouveraient certainement prétexte à un jugement "hâtif" pour en faire des martyrs. De même, toute mort "suspecte" hors procès risquerait d'avoir le même effet.

D'un autre coté, un jugement dans la Capitale risquait de donner une publicité indésirable au culte et malgré le crime terrible de l'invocation de morts pour les faire attaquer le Baron et sa suite alors qu'ils se rendaient en visite dans le fortin qu'il avait libéré (ainsi que la région) du terrible Seigneur Cerf en vue de le rattacher à la Baronnie pour en fortifier ses défenses vers le sud, il n'était pas dit que le culte n'y trouve pas aussi quelques prétextes pour semer la dissension...

La présence de l'autel dédié à Gyronna n'était pas vraiment pour plaire à Erwanez, mais ce n'était là qu'un obstacle relativement mineur : elle savait qu'il existait des rituels relativement simples à accomplir pour sanctifier le lieu au nom d'Érastil et éliminer la présence de la Vieille Guenaude. Par contre, la prêtresse s'était rappelé ce que les livres provenant de Restov lui avaient appris au sujet de cet endroit : on disait qu'il s'était agi d'un ancien monastère de Gyronna autrefois maudit et que les flancs de la colline sur lequel il était bâti était encore hanté par les moines déchus. L'apparition des morts-vivants qui avaient attaqué le groupe en était une preuve bien visible. Hors, cette malédiction-là, elle, serait sans doute plus difficile à contrer.

Sans doute allait-il falloir sanctifier pas seulement la salle de l'autel, ni même les ruines du fortin-monastère, mais toute la colline, s'ils désiraient être complètement débarrassés de cette malédiction. Un tel rituel allait nécessiter à coup sûr des moyens plus importants… Jask et les novices du temple forestier pourraient peut-être donner un coup demain.

Ceci dit, même s'ils parvenaient à accomplir le rituel de sanctification, cela n'assurerait pas la protection éternelle du lieu, qui avait été le théâtre de nombreux actes terribles. Erwanez repensa à ce qu'Akiros et le jeune Vakéry lui avaient raconté au cours de leurs discussions : aux créatures que le Seigneur-Cerf avait dû combattre avant de s'y installer, aux sadiques qui avaient accompagné le Seigneur-Cerf et fait subir mille tortures à Vakéry, aux tourments que le Seigneur-Cerf et son père, qui avait été enfermé au sous-sol pendant quelques temps, avaient dû connaître ici… Ce lieu avait une histoire sombre. Le rituel suffirait peut-être à la purifier, mais il faudrait ensuite en assurer la protection si on voulait éviter que d'autre occupants ne viennent s'y installer.

Cependant, dans l'immédiat, la question la plus pressante était sans doute celle des sœurs de Gyronna : que faire d'elles ? Il s'agissait d'un culte partiellement secret, où il y avait fort à parier que les membres ne se connaissent pas toutes entre elles. C'était sans doute impossible de savoir avec précision qui était la véritable responsable, ou même si elle était présente…

Une des femmes cracha par terre et répondit sur un ton emprunt d'insolence. « Attenter à la vie du baron ? Vous venez envahir un endroit qui ne vous appartient pas, et nous nous défendons... c'est cela attenter à la vie du baron ? Que Gyronna vous emporte tous vers les Enfers, vous et votre hypocrisie. »