La forêt derrière eux et son mystère qui l'entourait, Vaprecel et ses compagnons avaient déjà passé un obstacle de taille. La vue de la ville lui rappela d'anciens souvenirs de sa propre contrée. Certes, cette ville n'avait rien à voir avec la sienne, mais la nostalgie pouvait vous prendre parfois au détour d'un chemin ou d'une vision et toujours d'une manière inattendue. Pezzak lui manquait, cela faisait déjà quelque temps qu'il était parti mais son pays commençait à lui manquer. Il garda ses sentiments pour lui dans l'immédiat car son esprit devait toujours être à ce qu'il faisait. Il s'avança sur le pont, regardant les remparts qui entouraient et protégeaient la cité. Il se demandait bien ce qu'il allait pouvoir trouver comme type d'habitants. Certainement très différents de ceux de Pezzak, car ils n'étaient pas préoccupés par une menace perpétuelle et diabolique.

« Puisque nous sommes toujours là, avançons. »

Modifié par un utilisateur samedi 20 juillet 2013 14:39:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le 27 du mois de Neth.

Ici, Sihrl se sentait chez lui et il saurait sans nul doute, surtout avec l'aide non négligeable d'un nain, trouver facilement trace d'étrangers récemment arrivés, surtout s'ils portaient, comme le prêtre qu'ils avaient trouvé mort près de Kassen, un masque susceptible d'attirer l'attention sur son porteur.

Il désigna aux autres le temple de Pharasma qui était bâti sur la partie haute de la cité, à l'extérieur de la montagne, sur un promontoire donnant sur le fleuve. Il s'agissait d'un bâtiment austère bâti avec les pierres rougeâtres issues de la montagne avec laquelle il se confondait.

Barin, de son côté, lia rapidement connaissance avec deux membres du clan barbefeu en charge de la sécurité des abords de la ville et de la perception des taxes et impôts. Ces derniers lui demandèrent avec la réserve et la politesse qui tient lieu de courtoisie à son peuple le nom de son clan, celui de ses parents jusqu'au 6ème degré et le nom des montagnes et de la forteresse qui l'avaient vu naître. Visiblement satisfait de sa réponse, ils purent passer à une discussion plus conventionnelle.

Après une rapide inspection des fontes de l'âne, les gardes prélevèrent quelques pièces d'argent au regard des épées et minerais rapportés en ville constituant le butin obtenu sur les gobelours.

Ils orientèrent le groupe vers la taverne située sur la partie humaine de la ville, à l'air libre capable de les accueillir et de les héberger : À la cascade barbue.

Sihrl connaissait l'établissement de réputation. Il y était servi une nourriture copieuse quoiqu'assez quelconque et on pouvait y croiser autant des voyageurs de passage que des bâteliers, plus rarement des nains, ces derniers préférant rester plutôt entre eux au sein de l'abri que leur offrait la montagne.

Kolimar ne pouvait s'empêcher quant à lui de regarder les nains en plus grand nombre que jamais autour de lui, se hélant au passage dans la langue rugueuse de ce peuple. Il apprécia particulièrement que ces derniers marchent toujours du même côté de la rue, pour faciliter les déplacements de la communauté comme la propreté des ruelles et l'existence d'un caniveau charriant avec lui la pluie et assurant le passage. Il y avait dans ce village quelque chose de visiblement ordonné qui n'était pas pour lui déplaire même si le tout manquait de passion.

Le côté industrieux du village s'entendait et se sentait plus qu'il n'était visible : le bruit d'un moulin à eau, l'odeur d'une forge, la fumée sortant des entrailles de la montagne, le va et vient de palans qui chargeaient en contrebas des minerais sur de grandes barques à fond plat. Ce village était visiblement prospère.

Vaprecel rassuré par ce qu'il venait de voir se laissa à un bref moment de nostalgie. Il réfléchit un court moment avant de se décider pour sa prochaine destination. Errer dans les rues de la ville n'était pas forcément une très bonne idée pour le moment. ils venaient d'arriver et ne manquerait pas de perturber le fonctionnement bien huilé de la ville. Il se ravisa pour une approche classique de la situation afin de prendre un peu la température des environs.

« Dans un premier temps nous pourrions aller nous rafraichir et de là nous pourrons glaner quelques informations sur les environs. Les gens parlent plus souvent à la taverne plutôt qu'au temple, bien que je pense que rien nous empêche de nous y rendre ensuite. Qu'en dites-vous ? »

Vaprecel regarda droit dans les yeux l'ulfe et le nain. Il ne montra cependant aucune hostilité superflus à leur égard. Il était simplement curieux de voir et surtout d'essayer de comprendre leur réaction envers son pendentif. Ce symbole était connu ce qui était déjà une bonne nouvelle en elle même. Il pourrait savoir d'autant plus vite l'usage d'un tel objet. Il se tourna vers Barin et tenta d'en savoir plus sur ce qu'il avait pu remarquer.

« On ne laisse pas indifférent au moins. Reste à savoir ce qu'ils en pensent eux d'une part et le reste de la ville. Une idée de ce qu'ils ont pu se dire entre eux ? »

Modifié par un utilisateur samedi 31 août 2013 14:38:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Après avoir été solidement rassasiés, Sihrl commença à prêter l'oreille autour de lui pour capter les conversations. Il était principalement question de l'effet des pluies des dernières semaines sur le flux de la Tourandel et de la fin de la saison des bâteliers qui allaient pouvoir prendre leurs hivernages dans leurs ports d'attache respectifs, qu'il soit ici pour certains ou sur le Lac Encarthan pour d'autres qui se hâtaient d'emporter une dernière cargaison, au plus grand plaisir des marchands qui avaient augmenté les prix.

On parlait aussi des cours des minerais tirés de la montagne, des convois de bois flottant en route vers Tamran, la capitale du Nirmathas, ou bien encore des nouveaux pirates sur le Lac Encarthan et les prémices d'une nouvelle guerre entre le Molthune et le Nirmathas. Même s'il s'agissait de propos de taverne, souvent plus des rumeurs que de véritables informations dont les auteurs avaient été les témoins directs, les propos semblaient comme le temps de cette fin de mois de Neth : gris et pessimistes. Avec l'arrivée de Kuthona, cela ne risquerait pas de s'améliorer.

Au fur et à mesure du temps qui passait, la taverne se vidait et se remplissait, chaque départ obligeant à bouger le long de la table leurs écuelles et leurs chopes pour combler les places ainsi libérées, de sorte que les nouveaux venus étaient toujours placés à proximité des fourneaux pour faciliter le service. Cela semblait aussi être un signal pour ceux arrivés au bout de la table qui ne tardaient plus alors à se lever, à saluer la compagnie et à sortir à leur tour. C'était aussi le prétexte à changer de voisins et à engager la conversation.

Barin se retrouva devant le nain tandis que le compagnon de ce dernier, assis en face, s'était décalé sur sa droite. Le nain se présenta à la manière naine et dans sa langue.« Je suis Walren, du clan Boutefeux de Skelt, et voici mon matelot, Ewem des dures terres froides du nord. »

Ce dernier avait sans doute compris car il opina du chef avant de retourner à sa chope. Il en sortit sa moustache blanche qu'il essuya d'un geste rapide dans sa manche. Il buvait du lait... Walren regardait Barin.

Ainsi que l’avait escompté Barin, l’autre nain engageait la conversation. Vaprecel était impulsif comme un humain !

– «  Barin Grondefort du clan TraqueMithril de Kraggodan. Je… voyage avec ces personnes depuis Kassen.  » Il désigna alternativement chacun de ses trois compagnons, terminant par le paladin.

– «  Ce dernier, Vaprecel, se demandait justement quelles avaient été vos réflexions à propos de son médaillon.  »
Il jugea en avoir assez dit pour une première prise de contact. Il ne fallait pas que le nain fluvial le prisse pour un bavard, comble de la grossièreté.

Vaprecel salua d'un hochement de tête le nain et son compagnon.

« En effet, ce présent nous a été donnés par le peuple de la forêt pour leur avoir prêté assistance lors d'un combat. Comme tout cadeau sincère qui m'est fait, il est donc précieux. Comme vous l'a dit notre compagnon, nous venons de Kessen pour une raison dont nous parlerons peut-être tantôt. J'ai voyagé depuis très loin, traversé beaucoup de contrée aussi l'étiquette de cette région m'est particulièrement inconnue. Cependant, il me semble que d'offrir à boire à quelqu'un afin de lier un dialogue sain et sincère semble être d'une bonne courtoisie ici. Aussi je vous invite donc à commander une boisson de votre breuvage préféré et nous pourrons ainsi parler en plus grande décontraction. »

Vaprecel héla le tavernier en demandant une simple cervoise bien fraîche et attendit que les autres en fissent de même.

Une fois cela fait il continua.

« Comme je vous le disais, nous sommes ici pour une raison. Mais avant j'aurais voulu savoir s'il existe une sorte de culte où les membres portent des masques sur le visage. C'est en partie à cause d'eux que j'ai obtenu ce médaillon. »

La conversation battait son plein et le Paladin avait fait une tirade superbe, pleine de politesse courtoise. Barin avait bien envie de la recopier discrètement car elle pourrait faire son effet sur une jeune naine bureaucrate, d'autant qu'elle se terminait par une invitation à boire, même si elle était trop longue pour impressionner une vierge de guerre.

Il manquait toutefois une information essentielle à son récit.
Il cracha à son tour et ajouta en nain pour l'édification de Walren. (Il traduisit immédiatement après pour les autres).
– «  C'était des Gobelours... »

Il enchaina à voix non pas basse, ça lui était impossible ainsi que son patronyme l'attestait, mais sourde et monocorde et toujours en nain :

– «  En fait, des chiens ont profané le lieu le plus sacré de Kassen. Le bourgmestre nous a demandé d'y mettre bon ordre.
Mais on n'a pas serré les vandales et on se demande si ce ne serait pas des Razmiteux qui se dirigeraient vers Skelt. Un groupe mené par une femme en bleu avec peut-être deux ou trois peinturlurés parmi eux... J' voulais pas demander aux gardes et passer pour un fauteur de trouble à peine arrivé. »

Barin faisait une confiance aveugle et instinctive à tous les nains. C'est tout juste s'il fut un peu effaré par la profession de danseur sur eau de celui-ci. Quel intérêt pouvait-on trouver à l'eau à part d'actionner des forges puissantes et de compléter des malts admirables ?

Il vida le contenu de sa chope afin de se donner une contenance, regarda Vaprecel et l'édifia en taldan :

– «  J'ui ai dit pour notre employeur le bourgmestre de Kassen et nos soupçons sur les masqués. »

Les nains commentèrent à leur manière les propos de Barin qui s'étaient révélé particulièrement disert, preuve de l'âpreté de la bataille. Le mot gobelours avait même provoqué comme une secousse que chacun des nains présents, même le plus sourd avait dû percevoir tandis que les pieds du peuple barbu frappaient le sol. Le regard sur Barin semblait avoir changé et les nains qui quittaient la table venaient désormais lui taper sur l'épaule en quittant la pièce. Quelques uns, de l'autre côté, osaient même taper sur celle du guerrier humain à qui il ne manquait que la barbe.

Ewem cracha d'abondance de son côté, y compris en entendant évoquer les masques.

Walren allait reprendre la parole lorsqu'un jeune homme s'approcha et vola la place à celui qui s'apprêtait à s'asseoir à côté d'Horvath en entendant parler de leur mésaventure et en faisant écho aux propos de Barin et de Walren.

Le manquement à l'étiquette du jeune homme fut oublié dès qu'il fut question de remettre le couvert, ou plutôt à boire dans les godets. À ce rythme effréné des soirs de banquets, les barges risquaient bientôt d'avoir du mal à éviter les collisions sur la rivière.

« ... Mouais ! Je pense pas qu'ici, on les laisserait passer le pont. Et avant de remonter la rivière, il faudrait qu'ils trouvent un bâtelier pour les guider et çà, c'est pas demain. Mais qui sait ? Sans leurs masques, n'importe lequel d'entre eux pourrait se faufiler entre ces murs.  »

Un petit d20 pour tout le monde dans le prochain post.