Le jeune magicien se grattait le poil du menton.

«  Soit nous rentrons en ville pour commander les armes en fer-froid indispensable à la suite de nos explorations... Soit nous continuons comme ça d'explorer en cercle pour élargir nos connaissances locales.  »

Erwanez ne répondit pas à la question de la rôdeuse, en effet, elle possédait peu de connaissances sur les plantes et les créatures qui vivaient dans la nature en général. Par contre, elle donna son avis sur la question de Gaëlan, « Je suis pour continuer notre exploration vers l'ouest. Il nous reste encore du temps avant de rentrer à Pont-Epine et je pense qu'il faut en profiter. »

Évan ne parut pas enthousiasmé par les tendriculos... il appréciait la cueillette de champignons mais pas à ce point !

Le jeune halfeling préférant de loin les explorations aux réunions à Pont-Epine, il fit la moue quand Gaëlan évoqua leur retour, même s'il trouvait l'idée du mage judicieuse et qu'il aurait de nombreuses choses à raconter à Suri.

Idéalement, il aurait aimé continuer vers l'ouest tout en évitant les horreurs pleines de lianes. Si Chaldira, la déesse halfeline de la chance était avec lui, qui savait quelle bonne surprise pouvait l'attendre au détour d'une route ?

Mais ne sachant faire la tête plus de quelques minutes, il accompagnerait sans doute ses compagnons où ils le désiraient.

Le voyage de retour se passa sans encombres.

Au cours de la première matinée, les voyageurs aperçurent à trois reprises le corbeau noir au loin dans le ciel… s'il s'agissait de la sorcière, peut-être celle-ci les surveillait-elle, ou peut-être se contentait-elle de s'assurer que rien ne leur arrivait… En fin de journée, le groupe arriva à Fort-au-Cerf. La viande de la gigantesque tortue avait été entièrement découpée et salée et la carapace de l'animal, soigneusement curée et prête à prendre le chemin de la capitale pour aller orner le Hall des gouverneurs.

L'un des gardes qui s'étaient occupés de préparer la viande vint trouver les gouverneurs. Selon lui, en vidant les entrailles de la bête, le garde était tombé sur un objet coincé dans un des tubes digestifs. Il s'agissait d'un morceau de phalange autour duquel se trouvait un anneau. Le fait que l'objet avait résisté aux attaques des sucs digestifs indiquait qu'il était sans doute protégé par une quelconque magie. Gaëlan put facilement confirmer que c'était bien le cas : l'anneau récupéré dans entrailles de la tortue, et provenant sans doute d'une ancienne victime, était bel et bien magique !

Ce soir-là, les gouvernants partagèrent un bol de ragoût de tortue avec les quelques guerriers et les bâtisseurs qui s'occupaient des restaurations du fortin. Quelques familles s'étaient déjà établies sur place. C'était notamment le cas des Tonnersen, une famille de trois dont le père était charpentier ; c'est dans sa cabane que les gouverneurs passèrent la nuit. C'était une famille tout ce qu'il y a de plus typique, avec un père travailleur, une mère attentive et un enfant particulièrement curieux qui posa une tonne de questions aux aventuriers. Le gamin en question, Tig, était âgé d'une petite dizaine d'années et avait, selon ses parents, la fâcheuse habitude de ramener à la maison toute sorte de bestioles collectée le long des rives du Lac.

« Mais où as-tu donc encore déniché ces deux grenouilles, Tig ? Tu es encore allé te promener près du Lac hein ? Un jour, tu t'éloigneras de trop et la vieille sorcière viendra te prendre pour te dévorer tout cru ! » le menaça sa mère avant de pousser un profond soupir.

Après une excellente nuit de sommeil, les gouverneurs reprirent le chemin de la capitale, où ils arrivèrent en début d'après-midi.

Le demi-orc profita de la soirée pour vérifier le niveau scolaire du petit garçon. Même s'il avait mis en poste une institutrice, tant que le baron refuserait de rendre l'école obligatoire, il ne s'attendait pas à ce que les paysans soient très assidu, mais il lui semblait l'avoir déjà vu en ville.

Et se proposa de l'aider en calcul.

Un fois l'enfant au lit, Gaëlan sermonna gentiment la mère de famille.

«  Vous savez la vieille dame qui vit au bord du lac n'est pas une sorcière. Elle est un peu sourde, un peu misanthrope, mais elle a bon fond. Si vous passez par là-bas, vous devriez lui rendre visite. Même si elle semble un peu revêche vu de loin, ça lui fera surement plaisir d'avoir de la compagnie. Et ça l’habituera surement un peu à l'agitation des nouveaux colons. »


Une fois en ville, Gaëlan participa aux recherches avec Erwanez.

Modifié par un utilisateur vendredi 8 août 2014 06:06:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'épouse Tonnersen jeta un regard étonné à Gaëlan lorsque le demi-orque lui parla de la "sorcière des marais". Elle ouvrit la bouche comme pour lui rétorquer quelque chose puis se ravisa, sans doute eu égard à son rôle au sein de l'Äé, et se contenta de hocher la tête avant de passer à autre chose.

En arrivant à Pont-Épine, les explorateurs se rassemblèrent pour défaire leur paquetage (aidés en cela par quelques serviteurs). Ils tombèrent ainsi sur l'anneau que le garde leur avait confié à Fort-au-Cerf. Erwanez fut la première à l'examiner mais, malgré toute sa concentration, la prêtresse d'Érastil ne parvint pas à identifier les volutes d'énergie magique que son sort lui rendait visibles. À ses côtés, un Évan toujours aussi curieux qu'à son habitude, observait la scène.

Au moment où Erwanez déposa l'anneau en soupirant, déclarant visiblement forfait, le halfling s'en saisit. Après l'avoir fait tourner quelques secondes dans sa main, il eut comme une intuition, comme si l'anneau était un élément familier. Il jeta un coup d'œil aux alentours et avisa une grande commode de chêne utilisée pour ranger divers habits de ville. Il grimpa au sommet de l'objet puis, risquant le tout pour le tout, il glissa l'anneau à son doigt et sauta. Après un bon mètre de chute, Évan se sentit ralentir, jusqu'à venir se poser délicatement sur le sol. L'anneau avait été identifié.

« Je viens avec toi, » dit Aelaendlara à Évan une fois que celui ci eut retrouvé la terre ferme,

« Après tout Darija est fiancé à Besterel qui compte parmi les meilleurs trappeurs en Aë. S'il y a des informations à connaitre sur ce qu'il s'est passé dans les campagnes environnantes pendant notre absence, elle pourra nous en toucher un mot... »

Andreï avait laissé passé les journées en faisant ce qu'il savait faire, rester en garde pour protéger leur groupe.
Il mit en garde, les hommes en arme, du fort au Cerf sur les dangers de l'ile, au centre du lac. Les ordres étaient que personnes ne devaient si rendre sans l'autorisation d'un des membres du gouvernement d'Aë.

Il suivit ses compagnons à la forge, il se demandait si une épée magique pouvait être réparé. Il s'y connaissait un peu en forge, mais pas assez pour pouvoir faire un tel exploit. Est ce que le fait de refondre le fer, allait faire perdre la magie à la lame? Est ce qu'un magicien ne serait pas plus utile qu'un forgeron.

Quand aux armes en fer froid, il se demandaient si son épée magique était suffisant? Il s'en confia à Gaelan pour voir s'il y avait des choses écrit dans ses livres sur cela.

Après avoir rassuré Darija sur son aspect, après tout, nul ne s'attend à trouver un forgeron au travail en habit de soie, Aelaendlara écouta avec attention les explications de la gnome. « Peut être serait il mieux de commencer par l'arme brisée, » dit elle,

« A moins que par prudence vous ne préfériez commencer par une arme plus simple pour prendre moins de risque. »

Elle continua « Mais il ne faut pas non plus que la fabrication de ces armes ne ralentisse l'établissement de Fort-au-Cerf... Mais des armes de maîtres peuvent être enchantée, il en faudra donc. Je pense que nous allons en discuter et faire une liste des priorités sur ce sujet de façon à ne pas ralentir d'autres projets. »

« Va pour une épée longue alors. » répondit la gnome, promettant qu'elle ferait de son mieux pour travailler avec soin mais indiquant également qu'elle n'avait aucune expérience dans la manipulation ou la réparation d'armes déjà enchantées.

Pendant que les uns mettaient au point les derniers détails quant à la réparation de l'arme, Aelaendlara en profita pour discuter avec Besterel le trappeur et demander des nouvelles des environs. Les trappeurs avaient repris leur travail en explorant les forêts environnantes, mais sans vraiment trop se mettre la pression : après tout, avec tous les loups exterminés au cours des derniers mois, les réserves de peaux étaient bien suffisantes et il était peu sage de trop réduire la population animale de la forêt juste pour avoir un excédent de peaux à revendre.

Tant Aelaendlara qu'Erwanez eurent les mêmes échos lorsqu'elles parlèrent, l'une avec Besterel et l'autre avec le prêtre qui prenait en charge la communauté lors de ses absences : la population était inquiète suite aux dernières nouvelles concernant les trolls, et quelques rumeurs indiquaient qu'on avait aperçu des créatures gigantesques dans la forêt, que ces dernières étaient à la recherche d'alliés pour s'en prendre au royaume. En contrepartie, la construction d'une garnison à l'emplacement de l'ancien fortin du Seigneur-Cerf était bien accueilli : la présence d'un point de défense fort au sud de la capitale rassurait ses habitants, qui se disaient sans doute qu'en cas d'attaque monstrueuse, ils auraient le temps de s'enfuir.

Ceux qui examinèrent les fragments de lame eurent bien du mal à répondre à la question d'Andréï : les enchantements, tout comme le matériel sur lequel ils étaient fondés, étaient eux aussi comme brisés. Les sortilèges de révélation ne montraient qu'un amas de pièces de puzzle bien difficile à remettre en place. Toutefois, ils purent se mettre d'accord sur une chose : s'il y avait d'assez bonnes chances que la plupart des pièces du puzzle se remettent en place lorsque l'arme serait réparée, il y avait également une forte probabilité pour que d'autres pièces ne se réajustent pas et restent à l'état dormant. Concrètement, selon eux, cela indiquait que l'arme pourrait retrouver une partie de ses propriétés magiques mais peut-être pas toutes… quant à savoir s'il serait possible de réveiller ces autres propriétés, c'était un autre sujet, qui demandait des connaissances plus vastes ou des divinations plus importantes.