« Comme tout le monde à l'air d'accord sur la composition de ce breuvage et qu'il a l'air de bonne qualité, vue la réaction de nos deux suspicieux amis, je propose que nous en ouvrions quelques unes ce soir à la veillée. Si notre hôte est d'accord, bien entendu. Nous divertir un petit peu ne pourra que nous faire du bien et resserrer nos rangs. »

Allister ajouta à l'intention de Milès et des quelques personnes avec qui il avait eu l'occasion d'échanger quelques mots « Et bien entendu, nous accueillerons avec plaisir à notre tablée ceux qui souhaiteraient se joindre à nous. »

Puis, comme il souhaitait vraiment que ses compagnons prennent du plaisir lors de cette soirée et que lui-même sentait qu'il avait besoin de souffler un peu, il ajouta « D'après mes calculs, nous avons devant nous plus que le temps nécessaire à finir l'exploration de la forêt avant de partir à la rencontre de nos amis chercheurs. Je pense que nous devrions nous accorder demain une journée de repos. Nous l'avons largement mérité et cela nous permettra de nous remettre de nos dernières émotions. » et aussi de récupérer de nos libations de ce soir...

Ayant dit, Allister s'empara de la bouteille que tenait sa cousine et la leva en l'air « Je bois à nos réussites passées et à venir. » Puis il prit une grande gorgée d'alcool.

La soirée avançait et, la boisson aidant, Allister retrouvait ses anciens réflexes d'étudiant, lorsqu'il était à l'école bardique de Nouvelle-Stetven. Il y avait appris essentiellement les arts associés au théâtre et s'amusait, avec ses collègues, lors de leurs soirées estudiantines, à mimer et caricaturer leurs professeurs. Leur grand jeu à l'époque était de faire deviner aux autres les personnes qu'ils représentaient. Bien évidemment, s'il se rappelait parfaitement des défauts de langages et de maintien de ces anciens maîtres, Allister savait que son public d'aujourd'hui ne les reconnaîtraient pas. Il leur proposa donc un petit jeu. Chacun noterait sur un petit bout de papier un ou plusieurs personnages fictifs ou non que chacun connaissait, ou était susceptible de connaître, et, après avoir tiré au sort, il devrait s'efforcer de singer le nom qu'il lirait.

Ce fut, ce soir-là, une véritable soirée de fête qui anima le fortin du Comptoir d'Oleg. En plus des explorateurs, il y avait bien sûr Milès, l'ami d'Andréï qui les avait accompagné et leur avait rendu de menus services, Kesten Garress et ses trois mercenaires — on avait jugé qu'il était inutile de monter la garde étant donné que les dangers les plus immédiats avaient été éliminés, de sorte que tout le monde put participer à la fête —, Jhod le prêtre d'Érastil, et bien sûr Oleg et Svetlana.

En prévision de la fête, Jhod et un des gardes étaient repartis vers la forêt dès le retour des explorateurs. Ils avaient été chasser le sanglier et avaient ramené une belle prise. Pendant ce temps-là, Svetlana avait passé plusieurs heures à concocter divers accompagnements et sauces pour la viande, ainsi qu'une succulente salade mixte rehaussée de radis de lune. Alors que Milès et les gardes avaient déchargé les diverses marchandises ramenées du camp des voleurs, Oleg lui avait mis en place la broche et le feu qui allait accueillir le plat principal.

Et ainsi, tout le monde mit la main à la pâte pour préparer la fête, qui fut des plus réussies : la nourriture était variée et excellente, la compagnie joyeuse et satisfaite des progrès effectués dans la région, et l'atmosphère enflammée grâce au spectacle donné par Allister et aux récits des uns et des autres.

(Je vous laisse ajouter quelque chose sur la soirée si vous le désirez ; ou passer au lendemain si vous préférez.)

Rare avaient été les moments de détentes depuis le début de l'exploration de la région, aussi ses soupçons sur la nature du contenu des bouteilles dissipés, Aelaendlara se laissa aller a se resservir un peu plus que raison (pour une personne de sang elfe, cela va sans dire), en cela aidé par l'excellente nourriture servi une fois de plus au Comptoir ce soir là et les mimeries faite par son cousin pour distraire l'assemblée.

Quand la plupart des aventuriers se réveillèrent, Svetlana était déjà occupée à travailler. Elle leur adressa un sourire mais ne dit rien, peut-être voulait-elle tenter d'éviter d'aggraver leurs maux de tête ?

L'épouse Léveton était occupé à écraser quelque chose dans un mortier à l'aide d'un lourd pilon de pierre. Les plus observateurs se rendirent compte de quoi il s'agissait en voyant les restes sur la table du "coin cuisine" au milieu du fortin. En effet, on pouvait y apercevoir plusieurs radis de lune entiers (racine et feuilles) et une série de radis privés de leurs feuilles. La confirmation vint lorsque Svetlana cessa son ardu travail pour couper d'autres feuilles et les placer dans le mortier avant de se remettre à les écraser.

Quelques minutes plus tard, satisfaite de son travail, elle prit le lourd mortier et s'approcha des aventuriers, commençant par Allister. Elle plaça un doigt sur la bouche et murmura un « Chut » qui signifiait que le jeune barde devait se laisser faire. Svetlana trempa un doigt dans l'espèce de mousse verdâtre qui tapissait le fond du mortier puis vint l'étaler sur le front d'Allister. La chose était légèrement gluante et froid et son contact, légèrement désagréable. Mais à peine le barde eut-il le temps de constater que Svetlana se dirigeait vers un autre aventurier pour lui appliquer de la crème de feuille de radis qu'il se rendit compte que ses douleurs à la tête avaient fortement baissée.

Il ferma les yeux et se laissa envahir par une sorte de sentiment de bien-être qu'on peut ressentir quand, épuisés par les excès de la veille, tous les muscles se relâchent et on a l'impression de sentir les rayons du soleil danser sur sa peau. Il prit une profonde inspiration… ça sentait le radis. Difficile de dire combien de temps il resta ainsi, à simplement profiter du moment présent, mais cette petite séance lui fit le plus grand bien. Quand il rouvrit les yeux, le mal de tête avait entièrement disparu et Svetlana avait déposé devant lui un petit bout de tissu sans doute destiné à essuyer la marmelade de radis qui lui tapissait le front.

Plus loin, dans la cour principale du fortin, Jhod, Kesten Garress et ses hommes étaient eux aussi déjà au travail : ils s'affairaient autour du vieux charriot, tentant de consolider les réparations de fortune qu'Harris avait effectué deux jours plus tôt, afin que le charriot puisse devenir partie intégrante des objets utilitaires du fortin. En levant les yeux, Allister aperçut Milès qui semblait à moitié monter la garde et somnoler sur les murs du fortin. Quand le jeune homme se tourna vers le barde, ce dernier put voir que lui aussi avait le front vert.

«  Sans la mixture de Svetlana, je crois que Cayden Cailéan se moquerait encore de nous, tout là-haut dans sa taverne mobile... Comment font donc ses fidèles pour subir cela tous les jours?

Si vous me cherchez, aujourd'hui, je vais faire de la MAAAAAAAJJJJJIIIIIIIIIIIIII...  »

Installant sa mini table portative et tirant une chaise, Gaëlan exhuma sa fiole d'encre et son papier vélin.

«  Après celui-là, il me faudra attendre les ravitaillements promis par Oleg, »pensa-t-il.

Et Gaëlan commença la préparation du parchemin de Bouclier. Un cadeau pour la Gerboise.

«  Dites-moi Svetlana, auriez-vous un joli ruban ou un bout de tissu pour faire une boucle, je voudrais faire un cadeau.  »

Finalement, si ce vin ne présentait pas de danger, il avait néanmoins fait quelques dégâts chez ceux qui en avait bu. C'est le constat que pu faire Aelaendlara à son réveil. Fort heureusement, Svetlana connaissait nombres des usages du radis de lune, et un onguent qu'elle avait tiré des feuilles de ces derniers vint fort à propos soulager les maux de têtes des buveurs de la veille.

Après quelque ablutions matinales (ou plutôt de fin de matinée), Aelaendlara fit sa visite habituelle aux divers animaux vivants au comptoir puis monta faire le tour des remparts.

Lors de leur première visite au Comptoir, la rôdeuse s'était intéressé, à cause de l'attaque imminente des brigands, à la possibilité de remettre en état les quatre vieilles balistes s'y trouvant. Le manque de temps et le mauvais état de celles ci avait rendu la réparation des lourdes machines de guerre un sujet d'occupation d'un autre jour. Maintenant que la situation se trouvait changé, Aelaendlara se demandait s'il ne serait pas possible, ses talents dans le domaine ne se trouvant pas à la hauteur, qu'Allister ou peut être Gaëlan tracent les plans des pièces endommagées pour en faire venir en remplacement du Brevoy.

S'ils voulaient que quelques fermiers viennent un jour s'installer dans les plaines au sud et à l'est du comptoir, la présence rassurante d'une place bien défendu servant en plus de point de ravitaillement serait un atout dans les projets de colonisation des terres du sud du Brevoy...

Andreï était comme vidé, il avait passé les festivité un peu en retrait, buvant un peu de la bonne liqueur, mais sans excès, il aimait garder le contrôle de lui même en toute occasion. Il n'avait pas eu besoin de la concoction de Svetlana. Il s'était mis à l'écart et avait exécuté des exercices comme à l'école en Brevoy. Maintenant qu'il avait éradiqué une partie des bandits, il voulait aller à la recherche du Seigneur-Cerf, pour lui aussi l'emmener devant la justice, pour qu'il soit châtié à sa juste valeur.

Il rejoignit Allister quand il le vit sortir du baraquement où ils dormaient tous.

« Le repos est une bonne chose, mais je pense qu'il faut repartir au plus vite, la paresse peut-être une phase difficile à dépasser après tout les efforts que nous avons donné pendant ces deux mois.
je suggère de repartir demain!? »

Évan se retourna derrière lui pour être sur que Gaëlan ne parlait pas à quelqu'un d'autre.
Qu'on lui offre des présents était tellement rare, en tout cas, ce ne fut pas dans son enfance qu'il en avait reçus pléthore.

En se frottant la main dans sa tignasse, il attrapa le parchemin gêné mais un sourire radieux aux lèvres :
« Mer.. Merci Gaëlan. Ton cadeau me touche. Tu as bien vu que j'étais fasciné par la magie et je trouve tes dons spectaculaires. Je fais parfois des rêves étranges, où je suis entouré de magie de fées, l'Art m'intrigue c'est vrai ! J'ai beaucoup de chance de te compter parmi mes amis, je l'espère, et j'utiliserai ce présent à bon escient. »

Puis ne désirant pas non plus sombrer dans la mièvrerie la plus totale, le halfelin rajoutat rieur :
« Et pour la cervelle grillée, je crois que parfois c'est déjà fait ! »

Pour ce qui était de partir dans la grotte, Évan était prêt.

Il prit le temps de discuter aussi avec les explorateurs des achats qu'ils pourraient faire auprès d'Oleg. Il aurait bien aimé une nouvelle armure de cuir, plus adaptée à l'exploration, l'idéal aurait aussi été de trouver une épée forgée pour des halfelins et de belle facture.

Modifié par un utilisateur dimanche 10 octobre 2010 21:29:35(UTC)  | Raison: Non indiquée