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Offline CulBénix  
#1 Envoyé le : jeudi 27 mars 2014 22:46:46(UTC)
CulBénix
Rang : Habitué
Inscrit le : 21/08/2012(UTC)
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Les Origines du Paladin de D&D/Pathfinder:

Bienvenue à tous! Vous avez sous vos yeux le fruit de mes recherches sur la classe du paladin. Il s'agit là d'une étude basée sur les informations laissées par les créateurs de Dungeons & Dragons. A travers plusieurs ouvrages en lien avec le sujet, je vous invite à redécouvrir le paladin et à comprendre les origines de cette classe. C'est parti!

Décrit comme un chevalier saint, un croisé, un justicier, le paladin est une classe emblématique de Dungeons et Dragons. Apparu en 1976 dans le “Greyhawk suplément I” de Gary Gygax et Rob Kuntz et présenté comme un archétype du guerrier, elle permet de jouer un personnage très puissant en contrepartie de certaines restrictions. Plus décrit comme un concept que comme une classe bien definies avec un background, elle est présentée de cette manière : un combattant au service du bien qui possède des capacités et pouvoirs extraordinaires.



“Charisma scores of 17 or greater by fighters indicate the possibility of paladin status IF THEY ARE LAWFUL from the commencement of play for that character. If such fighters elect to they can then become paladins, always doing lawful deeds, for any chaotic act will immediately revoke the status of paladin, and it can never be regained. The paladin has a number of very powerful aids in his continual seeking for good: He can "lay on his hands" to cure wounds or diseases in others (two points of damage for every level the paladin has attained, one disease per five levels, either function per-formable but one per day). Paladins are not themselves subject to disease. They have a 10% higher saving throw against all forms of attack (excluding melee). Paladins of 8th level and above dispel evil (spells, undead, evil enchanted monsters, and the like) simply by ordering it hence, and they detect all evil at a range of 6". Paladins with any form of "Holy Sword" are virtually immune to all magic[...]-Dungeons and Dragons Grayhawk Supplement I- p.8.

Si on regarde d'un peu plus près, il y a tout de même plusieurs éléments qui méritent d'être analysés. Premièrement le nom de la classe “paladin”, ensuite la capacité pour guérir les blessures nommée “impositions des mains”. Ou encore “l'épée sainte” et la “dissipation du mal”. En les étudiant de plus près vous allez voir que ces “détails” qui passent systématiquement inaperçus impliquent énormément de choses!

Commençons par Paladin. Il s'agit du titre donné aux douze illustres chevaliers dans les Chansons de Geste du Cycle de Charlemagne. Des guerriers accomplissant des prouesses sans égales face aux hordes de Sarrasins. Vous en connaissez surement au moins l'un d'entre eux: Roland, neveu de Charlemagne et son épée magique Durendale qu'il a ravie au roi d'Afrique Aumont après l'avoir tué en combat singulier. Ils sont les héros d'une épopée épique, théâtre du combat entre le Bien et le Mal qui finira tragiquement -mais glorieusement- à Ronceveaux. La chanson de Roland décrit la bataille de Roncevaux, un combat héroïque où les douze paladins ainsi que que deux mille soldats Francs se retrouvent pris au piège face à une armée de cent mille hommes. Malgré leur infériorité numérique les troupes de Charlemagne réussiront à repousser leurs ennemis. Il ne restera que trois survivants dans le camp des Francs, les paladins Olivier, Turpin et Roland, qui blessés à mort, finiront par mourir peu de temps après la déroute du roi Sarrasins Marsile.

Roland chevauchait au milieu de la mêlée. Il tenait Durandal d'une main ferme et solide. Il fit grand massacre de Sarassins. Qui l'eût vu jeter un mort sur un autre, et le sang vermeil recouvrir le sol sous les pas de son cheval, eût été saisi d'admiration. Tout sanglants étaient les bras de Roland, ainsi que son haubert et le cou et les épaules de son bon destrier. Olivier était aussi dans la bataille[...]En entendant Roland, Olivier avait sortit sa bonne épée du fourreau. Avec rage et fureur, il s'attaqua à tous ceux qui se présentaient devant et en abattit à lui seul au moins une cinquantaine. Quant à Turpin, l'archevêque, il s'élança sur l'enchanteur Sigorel qui était allé déjà en enfer. Jupiter l'y avait conduit par maléfice. Avec son épée, Turpin lui coupa la tête. “Voilà le félon mort! Cria l'archevêque. Courage, vous tous! Ces païens ne peuvent r ien contre la puissance de Notre Seigneur!...” La bataille devenait de plus en plus âpre. Les Francs de France et les Sarrasins d'Espagne échangeaient des coups merveilleux. Les uns attaquaient, les autres se défendaient. Que de lances brisées et sanglantes, que de gonfanons et d'enseigne en lambeaux!... Roland et Olivier frappaient avec vigueur. L'archevêque rendait coup pour coup et tous les Francs de France se battaient pour l'honneur.-Les grandes histoires de France: Charlemagne et Roland- de Jean Markale p.242/243.



Charlemagne pleure son neveu Roland ainsi que ses paladins et les deux mille hommes de son arrière-garde. Trahis par Ganelon, ils sont tombés dans une embuscade dans le défilé de Roncevaux.


Etymologie:”Paladin” car il s'agissait de la garde d'élite de Charlemagne ou “Pairs” pour signifier qu'ils étaient tous à égalité. Le mot paladin proviendrait de la Garde Pretorienne à l'époque de l'Empire Romain. Une troupe de soldats d'élites, la garde rapprochée de l'empereur, les défenseurs de son palais: les “Palatinus” ce qui signfie “Dépendant du palais” en latin. Paladin serait donc un dérivé de Palatinus car à l'instar de leurs homologues romains, ils représentaient une élite, la garde rapprochée de leur roi.


Dans Dungeons & Dragons, le paladin est présenté comme un champion du bien, un guerrier sans merci face aux forces du Mal. Pas de doute, nous sommes dans un manichéisme absolu. A partir de la troisième édition, il disposera même d'une capacité qui deviendra sa marque de fabrique: le Châtiment du Mal. Quand on regarde les Chansons de Geste, il y a deux forces qui s'affrontent: les Chrétiens, le Bien, face aux Sarrasins le Mal. Pas de demi-mesure, tuer ces païens, ces engeances du Mal est un acte de foi majeur, un acte symbolique d'un engagement total au service du Christ.


Car l'univers décrit dans les Chansons de Geste est impitoyable. Tout y est tranché, abrupt, sans complaisance d'aucune sorte: c'est un univers totalement manichéen, partagé entre les forces du Bien, c'est-à-dire les Chrétiens, en l'occurence les Francs de France, et les forces du Mal incarnées par les Sarasins. C'est un affrontement de tous les instants où chaque parti est fort de son bon droit, et qui ne peut se terminer que par l'élimination de l'un ou de l'autre, car toute cohabitation est exclue d'avance. Ce manichénisme justifie la violence et la hausse même au rang de vertu primordial. -Les grandes histoires de France: Charlemagne et Roland- de Jean Markale p.34.


Note: Les paladins de Charlemagne sont décrits comme de preux chevaliers. Chose étonnante car à l'époque les chevaliers n'existent pas encore. La raison est simple: les Chanson de Geste ont été écrites plusieurs siècles après, en plein Age d'Or de la chevalerie.

Mais ce troisième Charlemagne, tel qu'il est présenté dans les Chansons de Geste, n'a plus grand chose à voir avec le personnage historique. Il y a en effet quatre siècles de décalage entre les faits eux-mêmes et la rédaction des textes – et il y en avait sept entre le soi-disant roi Arthur et les Romans de la Table Ronde. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant de constater cette évolution, pour ne pas dire cette déformation de Charlemagne et de tous ceux qui l'entourent dans des poèmes qui portent la marque de l'époque féodale et du souci de propagande en faveur des Croisades. La légende de Charlemagne et de ses douze pairs n'est ni plus ni moins qu'une récupération d'un personnage historique passé au rang de mythe et intégré dans un tout autre contexte. Sur un plan strictement culturel et littéraire; il n'y a pas lieu de s'en plaindre, puisque cela a produit d'authentiques chefs d'oeuvre. Mais il est bon de replacer les légendes dans le puits dont elles ont surgi. Cela permet de mieux les comprendre et de meux les exprimer. -Les grandes histoires de France: Charlemagne et Roland- de Jean Markale p.20.

Voilà nous en savons déjà un peu plus sur le sens du mot paladin. Passons maintenant à l’imposition des mains. C'est un geste liturgique du christianisme. Sous l'inspiration du Saint-Esprit, celui qui impose les mains communique une grâce spirituelle à celui qu'il touche. On le retrouve plusieurs fois dans le Nouveau Testament.


Et Jésus ayant encore repassé à l'autre rive, dans la nacelle, une grande foule se rassembla auprès de lui; et il était au bord de la mer. Et un des chefs de synagogue, nommé Jaïrus, vient; et le voyant, il se jette à ses pieds; et il suppliait instantanément, disant: Ma fille est à l’extrémité; Je te prie de venir et de lui imposer les mains, afin qu'elle soit sauvée, et qu'elle vivre. Et il s’en alla avec lui ; et une grande foule le suivit, et elle le pressait. Et une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans,et qui avait beaucoup souffert d’un grand nombre de médecins, et avait dépensé tout son bien, et n’en avait retiré aucun profit, mais plutôt allait en empirant, ayant ouï parler de Jésus, vint dans la foule par derrière, et toucha son vêtement ; car elle disait : Si je touche, ne fût-ce que ses vêtements, je serai guérie Et aussitôt son flux de sang tarit ; et elle connut en son corps qu’elle était guérie du fléau Et aussitôt Jésus, connaissant en lui-même la puissance qui était sortie de lui, se retournant dans la foule, dit : Qui a touché mes vêtements ? Et ses disciples lui dirent : Tu vois la foule qui te presse, et tu dis : Qui m’a touché ? Et il regardait tout à l’entour pour voir celle qui avait fait cela. Et la femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint et se jeta devant lui, et lui déclara toute la vérité. Et il lui dit : Ma fille, ta foi t’a guérie va en paix, et sois guérie de ton fléau. -Évangile selon Marc- Chapitre 15 verset 23 à 34.

Et voici, il y avait là une femme ayant un esprit d’infirmité depuis dix-huit ans, et elle était courbée et ne pouvait nullement se redresser. Et Jésus, la voyant, l’appela et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il posa les mains sur elle : et à l’instant elle fut redressée, et glorifiait Dieu. -Évangile selon Luc- Chapitre 13 verset 11 à 13.


La dissipation du mal est non sans faire pensé au "Vade Retro Satana". -Evangile selon Marc- Chapitre 8 verset 31 à 33. Dans le Nouveau Testament, Jésus, à plusieurs reprises chassent les démons, le mal, d'une simple injonction. Prenons la description de la capacité: Les Paladins de niveau 8 et plus peuvent dissiper le mal (sorts, morts vivants, les monstres mauvais invoqués et ce qui y ressemble)simplement en n'en donnant l'ordre. Et comparons là à ceci:

Et il y avait dans leur synagogue un homme possédé d’un esprit immonde ; et il s’écria, disant : Ha ! qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien? Es-tu venu pour nous détruire? Je te connais, qui tu es: le Saint de Dieu. Et Jésus le tança, disant : Tais-toi, et sors de lui. Et l’esprit immonde, l’ayant déchiré et ayant crié à haute voix, sortit de lui. Et ils furent tous saisis d’étonnement, de sorte qu’ils s’enquéraient entre eux, disant : Qu’est ceci ? Quelle doctrine nouvelle est celle-ci ? Car il commande avec autorité, même aux esprits immondes, et ils lui obéissent.-Évangile selon Marc- Chapitre 1 verset 23 à 27.

On retrouve bien l'idée de renvoyer/dissiper le mal. Dans les éditions futures, les paladins perdront cette capacité pour le Renvoi des morts-vivants. Plus proche d'un exorcisme pratiqué par un prêtre spécialisé du Vatican, ils appelleront la puissance de leur dieu en utilisant un symbole sacré pour faire fuir ou détruire des non-morts.

Pour finir: l'épée sainte. Décrite comme une arme merveilleuse qui ne révélerait sa vrai puissance qu'entre les mains d'un paladin. On trouve plusieurs de ces épées dans les récits de chevaliers: Durendale, HauteClaire, Courtin, Joyeuse, Excalibur, L’Épée aux Étranges Renges etc. Ce sont des lames aux propriétés magiques, généralement forgées par des dieux ou à partir de reliques. Elles sont toujours réservées à des personnages hors du commun, des grands héros, des rois, qui les obtiennent en terrassant un puissant ennemi ou en réussissant une épreuve que eux seuls, ces “élus”, peuvent accomplir.

“Ah! Durandal, dit-il encore, que tu es belle et sainte! Dans ton pommeau doré se trouvent nombre de reliques: une dent de saint Pierre, du sang de saint Basile et des cheveux de monseigneur saint Denis, ainsi qu'un morceau du vêtement de sainte Marie. Il n'est pas juste que des païens te possèdent: tu ne peux servir que des Chrétiens qui défendent la sainte Eglise. Puisse-tu ne jamais tomber entre les mains d'un couard! Hélas! Avec toi, combien de terres aurai-je conquises, que tient maintenant Charles à la barbe fleurie, mon seigneur à qui je dois tout.”-Les grandes histoires de France: Charlemagne et Roland- de Jean Markale p.257: “Durandale”
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Autres exemples d'épée sainte:

Galaad avança la main, souleva le drap et aperçut alors la plus belle couche du monde. A son chevet reposait une riche couronne d'or, et, à son pied, étincelait une épée tirée d'un bon demi-pied hors de son fourreau, et sur la poignée de laquelle tous purent lire une inscription qui disait: “Je suis merveille à voir et à connaitre, car jamais nul ne put m'empoigner, si grande ce fût sa main, et nul ne le fera jamais, à l'exception d'un seul. Car celui-là surpassera tous ceux qui l'auront précédé et tous ceux qui lui succéderont”. Galaad et le roi pêcheur -Le cycle du Graal septième époque- de Jean Markale p.221: “L'Epée aux Etranges Renges”.

[...]“C'est l’Épée de Souveraineté, dit-il enfin, l'épée qui vient des îles du nord du monde, et qui porte le nom de foudre violente. C'est elle que devra brandir le roi que Dieu a choisi pour ce royaume, et lui seul pourra la soulever et l'arracher de cette pierre, et lui seul pourra la tenir au-dessus de la mêlée sans que sa main soit brûlée par la chaleur qu'elle dégage. La naissance du roi Arthur -Le cycle du Graal première époque- de Jean Markale p.322/323: “Excalibur”.


Est-ce un hasard que le paladin possède ces capacités et pouvoirs-ci? Qu'il soit tant imprégné du monde chrétien? Non, car vous allez pouvoir le découvrir, à partir de la seconde édition, les concepteurs vont nous éclairer sur leurs inspirations et tout se rejoint: Le paladin est inspiré du "chevalier mythique". Je ne vais pas pour autant m'étendre sur le sujet pour le moment, car il y a encore d'autres choses à voir avant d'en arriver là.


On passe à Advanced Dungeons and Dragons (1978). Là non plus pas de Background, rien qui donne vraiment une idée de ce qu'est un paladin type, si ce n'est l'image associée à la classe: Le cliché même du chevalier en armure de plate avec son armet (casque fermé souvent utilisé pour représenter les chevaliers), son épée et son bouclier (à l'envers?) qui affronte une horde de démons.

The Paladin: A paladin character is a fighter sub-class, but unlike normal fighters, all paladins must begin as lawful good in alignment (q.v.) and always remain lawful good or absolutely lose all of the special powers which are given to them. They have both fighting abilities and limited spell powers (at high level). To become a paladin a character must be human, have a strength of not less than 12, a minimum intelligence of 9, a wisdom of 13 or more, a minimum constitution of 9, and not less than 17 charisma. If a paladin has both strength and wisdom in excess of 15, he or she gains the benefit of adding 10% to the experience points owarded by the Dungeon Master. Law and good deeds are the meat and drink of paladins. If they ever knowingly perform an act which is chaotic in nature, they must seek a high level (7th or above) cleric of lawful good alignment, confess their sin, and do penance as prescribed by the cleric. If a paladin should ever knowingly and willingly perform on evil act, he or she loses the status of paladinhood immediately and irrevocably. All benefits are then lost, and no deed or magic can restore the character to palodinhood; he or she is everafter a fighter.[...] p.22.

Un détail intéressant: un paladin qui perd ses pouvoirs suite à une entorse à son code de conduite peut désormais se racheter en se confessant auprès d'un clerc et en faisant pénitence. Là encore l'influence de la chrétienté est fortement induite.

Arrive Advanced Dungeons and Dragons 2nd edition (1989), et là tout est nettement plus clair, les auteurs donnent cette fois-ci des exemples concrets de paladin: On retrouve bien entendu les douze paladins de Charlemagne et aussi Gauvain, Lancelot et Galahad.




The paladin is a noble and heroic warrior, the symbol of all that is right and true in the world. As such, he has high ideals that he must maintain at all times. Throughout legend and history there are many heroes who could be called paladins: Roland and the 12 Peers of Charlemagne, Sir Lancelot, Sir Gawain, and Sir Galahad are all examples of the class. However, many brave and heroic soldiers have tried and failed to live up to the ideals of the paladin. It is not an easy task![...]


Qui sont ces personnages que l'ont nous citent comme référence? Nous avons déjà abordés le sujet des douze pairs/paladins de Charlemagne mais quand est-il de ces trois chevaliers de la Table Ronde? Je vais tenter de vous en faire un tableau succinct, agrémenté par quelques passages des excellents livres du Cycle du Graal de Jean Markale.

Galaad: Fils de Lancelot du Lac et de la fille du roi pêcheur, Elaine, il est le "Bon" chevalier. Celui qui a réussi l'épreuve du Siège périlleux, de l'épée du chevalier Balin, de celle aux Étranges Ranges, et surtout, le seul qui est pu aborder les mystères du Graal. Il est l'élu de Dieu, un véritable parangon de la vertu, l'incarnation même de la chevalerie.

Le vieillard prit alors la parole “Roi Arthur, dit-il, je t'amène le chevalier Désiré, le chevalier issu du haut lignage du roi David et de Joseph d'Arimathie, le chevalier par qui doivent être terminés les merveilles de ce pays et des terres étrangères. Le voici.” Le roi sortait à peine de son ébahissement. “Sois le bienvenu, seigneur, dit-il, et si tes paroles sont vraies, que le jeune homme qui t'accompagne soit le bienvenu.- Mes paroles sont vraies, répondit le vieillard, ce jeune homme est celui que tu attendais. -Dans ce cas reprit le roi, sache que, s'il est celui que nous attendions pour achever les aventure du Saint Graal, nous l’accueillerons comme jamais nous n'avons accueilli personne. Galaad et le roi pêcheur -Le cycle du Graal septième époque- de Jean Markale p.46.

Autre passage lié à Galaad:

Alors, débouchant du rivage assez proche, surgit un chevalier qui se lança au coeur de la mélé. Ayant remarqué la fâcheuse posture des gens de la forteresse, Il avait résolu de les appuyer et éperonné son destrier. De sa lance abaissée, il frappa le premier adversaire qu'il rencontra, le fit voler à terre et lui brisa sa lance. Puis, metta la main à son épée, il se jeta au plus fort du combat et abattit tant de chevaux et tant de chevaliers, fit tant et si bien que tout le monde en béait d'admiration. Or Gauvain et Hector, qui s'étaient rangés du côté des assiégeants, aperçurent le bouclier du champion; il portait une croix vermeille. “Voici le Bon Chevalier! S'écria Gauvin. Bien fou celui qui l'attaquera, car contre son épée personne ne put résister”. Galaad et le roi pêcheur -Le cycle du Graal septième époque- de Jean Markale p.206.


Lancelot: Certainement le chevalier de la Table Ronde le plus connu. Ses hauts-faits sont innombrables. Considéré pendant longtemps comme “le meilleur chevalier du monde”, il finira par se faire surclasser par son fils Galaad. Sa relation adultère avec Genièvre, la femme de son roi, sera la cause de son échec dans quête du Saint Graal. Il ne pourra que l'entrevoir à deux reprises sans vraiment pouvoir l'appréhender.

[…]D'ailleurs, la voix était tellement lointaine, tellement aérienne qu'il la prit pour une musique céleste et se dit que le Saint Graal devait se trouver là derrière. Alors, il s'agenouilla, fondit en larmes et sanglota; “Mon Dieu, si jamais j'ai accompli rien que ne fût une faute, par ta pitié, daigne me monter quelque chose des saints mystères que j'ai toujours sir ardemment désiré contempler. C'est une grâce que je te demande de m'accorder, Père tout-puissant, afin qu'ensuite je puisse mourir en paix avec toi et avec moi-même”. A peine avait-il fini de parler qu'il vit s'ouvrir la porte et, de la chambre, émaner une si étonnante clarté que le soleil, eût-on dit, y avait fait sa résidence. La demeure entière en fut aussi illuminée que si on y eût allumé tous les cierges et toutes les torches du monde. Et Lancelot y baignait avec tant de félicité qu'il en oublia tout le reste. Voulant absolument contempler la source de cette lumière, il s'avança vers la porte et allait la franchir quand une voix, celle-là même qu'il avait entendue au-dehors, retentit à ses oreille: “N'entre pas, Lancelot, n'entre pas! Disait-elle. Tu n'es pas digne d'aller plus loin. Et n'enfreins pas cette défense ou tu auras lieu de t'en repentir.” […] Avec émerveillement, il aperçut la table d'argent qu'il avait déjà vue et, dessus, sous une étoffe soie transparente, la coupe d'émeraude (le Saint Graal) […] Pénétrant dans la chambre, il s'approcha de la table d'argent mais, au moment même où il allait frôler celle-ci, il sentit un souffle, aussi chaud que poignée de braises, le frapper au visage avec tant de virulence qu'il se crut la tête entièrement brûlée. Incapable d'avancer d'un pas, immobile et comme paralysé, il n'entendait plus rien, ne voyait plus rien. Il sentit seulement que des mains l'empoignaient de toutes parts, l'emportaient puis le jetaient dehors. Il heurta rudement le sol et perdit conscience. Galaad et le roi pêcheur -Le cycle du Graal septième époque- de Jean Markale p.262/263 et 264.

Autre passage lié à Lancelot:

La mêlée devint inextricable, mais de cette mêlée, Lancelot sortait toujours triomphant. Il renversait d'un même coup chevaux et cavaliers, passait de l'un à l'autre comme un diable d'Enfer, tournait autour de ceux qui hésitait et fracassait les boucliers de ceux qui s'étaient ri de lui la veille. Bref, il se montra si pugnace et valeureux qu'à la fin du tournoi, on décréta sans conteste dans les deux camp que le chevalier aux armes si modeste n'avait trouvé à ce jour-là aucun rival à la hauteur de sa bravoure. Lancelot du Lac -Le cycle du Graal troisième époque- de Jean Markale p.246.


Gauvain: Neveu du roi Arthur, il est le chevalier solaire, l'un des meilleurs guerrier de l'épopée Athruienne. Épéiste d'exception, il voit sa force croitre avec le soleil. Bien qu'il soit beaucoup moins mis en avant que Lancelot, Galaad, Perceval et d'autres héros de la Table Ronde, il reste un chevalier emblématique qui a triomphé de nombreuses aventures merveilleuses.

[…]Les deux adversaires semblaient d'égale valeur, tant par l'endurance que par la prouesse. Quand l'un d'eux manifestait un rien de lassitude, l'autre le laissait courtoisement se reposer. Puis le combat reprenait, plus âpre et plus ardent au fur et à mesure que s'écoulaient les heures. La bataille se prolongea ainsi jusque vers midi. Après quoi, le chevalier (Gauvin) reprit ses esprits, se rua contre Méraugis et l’assaillit avec une vigueur décuplée […] Tout étourdi, Méraugis reculait. “C'est étrange, s'étonnait-il, je ne suis désormais plus maître de la partie. La chance tourne contre moi. Car je me disais, et je persiste à le penser, que ce chevalier était tout à l'heure recru de fatigue et que le combat l'avait affaibli. Mais voici qu'en un instant, la force lui est revenue, plus neuve que jamais”. Gauvain et les chemins d'Avalon -Le cycle du Graal cinquième époque- de Jean Markale p.196.




Gauvin, frappé de son blason: l'aigle bicéphale, converse avec une demoiselle.

Modifié par un utilisateur dimanche 26 avril 2015 17:20:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pour découvrir les origines de la classe de Paladin Les Origines du Paladin
Envie de jouer un PJ inspiré du chevalier du Moyen-Âge?Jouer un chevalier dans Pathfinder
thanks 10 utilisateur ont remercié CulBénix pour l'utilité de ce message.
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Offline CulBénix  
#2 Envoyé le : jeudi 27 mars 2014 22:49:41(UTC)
CulBénix
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Localisation : Ain(01)
Désormais, nous arrivons à Dungeons and Dragons 3eme/3.5eme édition (2000/2003). Cette fois-ci nouveau format: on nous donne un profil complet du paladin. Par contre plus d'exemples, mais tout de même un cadre relativement strict autour du personnage.



La compassion nécessaire pour toujours faire le bien, le désir de faire respecter la loi, et la force requise pour triompher des séides du Mal, telles sont les armes du paladin. Rares sont ceux qui montrent la pureté d'âme et la dévotion permettant de suivre une voie aussi exigeante, mais ceux qui y parviennent se voient récompensés au centuple par leur dieu, qui leur confère le pouvoir de protéger, de soigner et de châtier. Dans un monde de magiciens corrompus, de prêtres malfaisants, de dragons sanguinaires et de démons issus du plus profond des enfers, les paladins représentent la flamme ultime qui ne doit en aucun cas s'éteindre (Manuel des joueurs 3.5 p.46).


Dans le premier encart, il est stipulé que les personnes qui arrivent à suivre la voix du paladin “se voient récompensés au centuple par leur dieu”. Et ensuite, dans l'encart religion, il est écrit que “les paladins n'ont pas besoin de vénérer un dieu, car servir la justice est une cause suffisante”. On y voit une volonté des auteurs de ne pas fermer la classe uniquement au “cul béni”. Une tentative plutôt comique dans un descriptif qui déborde de divin et de références au christianisme. Dans le fond le paladin reste le paladin, mais dans la forme, il est présenté avec quelques subtilités supplémentaires ayant pour but de rendre la classe plus accessible.

Pour finir Pathfinder (2009). Cette fois-ci, le divin n'est plus induit, il est clairement revendiqué. Plus d’ambiguïté entre l'archétype du chevalier mythique issu des contes du XIVème siècle et celui du chevalier “standard” du Xème. Le premier se retrouve dans la classe “Paladin”, le second dans la classe “Cavalier”.




À travers quelques rares et vertueux élus, on peut voir briller la puissance divine. Ces âmes nobles qu’on appelle paladins dévouent leur épée et leur vie au combat contre le mal. À la fois chevaliers, croisés et justiciers, les paladins ne cherchent pas seulement à propager la justice divine mais également à incarner les enseignements des divinités vertueuses qu’ils servent. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, ils adhèrent à un code de moralité et de discipline extrêmement strict. En récompense de leur droiture, ces champions sacrés reçoivent des capacités qui les aident à mener leur quête à bien : le pouvoir de repousser le mal, de soigner les innocents et d’encourager les fidèles. Même si leurs convictions les amènent parfois à entrer en conflit avec ceux qu’ils voudraient sauver, les paladins viennent à bout des incessantes épreuves qui testent leur foi par de viles tentations. Ils mettent leur vie en danger pour faire le bien et se battent pour préparer un avenir meilleur (p.64).


Bien sûr il y a eu de nombreux suppléments destinés à classe du paladin dans toutes ces versions. Parmi eux je n'en garderai qu'un : Le manuel complet du paladin d'Advanced Dungeons & Dragons 2nd Edition (1995). A mes yeux, c'est la bible du paladin.




Je ne vais pas le décortiquer de long en large, juste vous donnez un conseil: Lisez le! Il contient plein de choses intéressantes et pourra vous aider à concevoir un paladin qui tient la route. Pour vous motiver, voici quelques extraits du livre: L'alignement Loyal Bon interprété pour un paladin, une aide pour la construction de son background et son éthique.

Loyal Bon :

Tout paladin doit être loyal bon. Au moment où il s'éloigne de cet alignement, il cesse d'être un paladin. Au cœur de l'alignement loyal bon se trouve la confiance en un système de lois qui veillent au bien de tous les membres d'une société, assurent leur sécurité et garantissent la justice. Tant que les lois sont justes et appliquées justement à tous, le paladin ne se préoccupe pas de savoir si elles proviennent d'une démocratie ou d'un dictateur. Bien que tous les systèmes loyaux bons adhèrent aux mêmes principes généraux, des lois spécifiques peuvent différer. Une société peut permettre à une femme d'avoir deux maris, alors qu'une autre défend une stricte monogamie. Le jeu peut être toléré dans un système, interdit ailleurs. Un paladin respecte les valeurs des autres cultures loyales bonnes et ne cherchera pas à y imposer ses propres principes. Toutefois, un paladin n'honorera pas une loi contraire à son alignement. Un gouvernement peut considérer que des tripots clandestins fournissent au peuple un divertissement anodin, mais le paladin peut estimer que ceci a permis à la pauvreté ambiante et au désespoir de se développer parmi les citoyens. Dans l'esprit du paladin, ce gouvernement sera coupable d'un acte hors-la-loi en ayant laissé prospérer un système destructif et dangereux. Dès lors, il pourrait encourager les citoyens à s'abstenir de jouer, ou travailler à faire changer la loi. Des pratiques particulièrement horribles, telle l'esclavage et la torture, peuvent forcer le paladin à agir directement. Peu lui importe si ces pratiques sont culturellement acceptables ou sanctionnées par des officiels voulant le bien de tous. Le sens de la justice du paladin le force à intervenir et à empêcher autant de souffrances qu'il le peut. Notez toutefois que des contraintes temporelles, un manque de ressources, et d'autres engagements peuvent limiter son implication. Alors qu'un paladin peut souhaiter une révolution culturelle dans une société qui tolère le cannibalisme, il pourrait devoir se contenter de sauver quelques victimes avant que les circonstances ne le forcent à changer d'air... Quand un paladin prendra-t-il une vie ? Un paladin tue à chaque fois que c'est nécessaire pour promouvoir le bien de tous, ou se protéger ainsi que ses compagnons, ou quiconque qu'il a fait le voeu de défendre. En temps de guerre, il abat les ennemis de son maître ou de son Église. Il n'interfère pas avec une exécution légale, tant que la punition est en rapport avec le crime. Autrement, un paladin évite autant que possible de tuer. Il ne tue pas une personne simplement suspectée d'un crime, et un paladin ne tue pas nécessairement quelqu'un qu' il perçoit comme une menace à moins d'avoir une preuve tangible, ou une certitude qu'il ait fait le mal. Il ne tuera jamais pour un trésor ou des gains personnels. Il ne tuera jamais sciemment un être loyal bon. Bien que les paladins croient dans la sainteté des vies innocentes, la plupart des paladins tuent des animaux et autres créatures non alignées dans certaines situations. Un paladin peut tuer un animal pour se nourrir. Il tuera un monstre qui met des humains en péril, même si ce dernier est motivé par son instinct et non pas par le mal. Alors que certains paladins évitent de chasser pour le sport, d'autres le font pour améliorer leurs talents de guerrier et de pisteur (p.25).


Antécédent sociaux:

La plupart des paladins ont des antécédents nobles ou aristocratiques, et proviennent des classes sociales supérieures de leurs pays d'origine. Les parents d'un paladin tendent à être des sages accomplis, soldats décorés ou bureaucrates respectés, généralement bien au courant et influents. En raison de leurs avantages éducatif et culturel, les enfants de ces citoyens privilégiés représentent le mieux l'Église et le gouvernement. En termes pratiques, les classes supérieures sont plus à même de supporter les charges économiques du paladinat. Dans de nombreux cas, le paladin doit fournir ses propres monture, armure et armes. Ces dépenses, ajoutées à l'entretien et aux aumônes sont souvent au dessus des moyens des classes moyennes et inférieures. Les aspirants paladins moins fortunés rechercheront généralement un protecteur pour les aider financièrement, ou un soutien de l'État
ou de l'Église. Quel que soient ses antécédents, un candidat est normalement traité comme un noble une fois qu'il atteint le statut de paladin. La populace le respecte comme l'incarnation des plus hauts idéaux de la société. L'aristocratie le considère comme un honorable collègue, voire un égal (p.85).

Éthique:

Le code de conduite qui régit la vie et le comportement d'un paladin est une expression de son éthique. Alors que ces principes peuvent englober les lois écrites d'une société, leur étendue est bien plus vaste, et comprend des édits spirituels et des absolus moraux destinés à former une éthique idéale. Le code de conduite d'un paladin définit ses attitudes, modèle sa personnalité, et influence virtuellement toute décision qu'il pourrait prendre. Bien qu'une idéologie directrice ne soit pas unique aux paladins, leur principes diffèrent de ceux des autres classes de deux manières significatives. Premièrement, les principes du paladin sont complexes, et ce code de conduite reprend une longue liste de conseils généraux et de règles spécifiques. Ensuite, l'éthique du paladin est sans compromis, et requiert un dévouement total. Les violations ont des conséquences graves, allant de réprimandes à la suspension des privilèges. Des violations extrêmes peuvent résulter en une perte du statut et une perte définitive de tous les pouvoirs spéciaux. Toutefois, le paladin considère ces principes comme un privilège, pas un ennui. Pour lui, toute conduite a une qualité morale. Toute action est un choix entre le bien et le mal. Avec un orgueil justifié, il se considère comme l'incarnation du meilleur exemple du comportement humain (p.25).



On y trouve aussi de nouvelles références. Je vais m'attarder sur l'une d'entre elle: le livre “Trois cœurs, trois lions” de Poul Anderson publié en 1961. Cité comme l'une des influences majeures de Dungeons et Dragons, il nous fait découvrir l'histoire d'Holger Carlsen, un jeune Danois Ingénieur en mécanique partit vivre aux États-Unis, qui revient dans son pays natal pendant la seconde guerre mondial afin de servir dans la résistance. Durant une bataille une balle lui érafle le crâne et il tombe inconscient. A son réveil, il se trouve dans un monde parallèle où des mythes et légendes comme les chevaliers de la table ronde, les dragons, les manticores sont réels et où des personnages historiques comme Charlemagne et Napoléon sont des légendes. Ce monde-ci, bien que géographiquement quasi identique au nôtre, est soumis à un combat entre deux forces: La loi et le Chaos. Au fil de l'aventure, le héros Holger se rend compte que son véritable univers est celui dans lequel il se trouve à présent, qu'il est en réalité Ogier le Danois, l'un des paladins de Carl (Version mythique de l'histoire de Charlemagne), qu'il est le champion de dieu et que lui seul est capable de repousser l'invasion imminente du chaos et rétablir l'équilibre. J'ai prélevé des passages, qui comment dire … risque de vous rappelez quelque chose.

Des légendes nous sont venus de l'ouest, mais si claires et si complètes que je pense que les évenements qui en sont la source ont dû se dérouler non loin d'ici. L'histoire parle d'une épée appelée Cortanna, forgée dans le même acier que Joyeuse, Durindal et Excalibur; et l'histoire raconte aussi qu'un homme vénérable, un véritabe saint, a béni Cortana, et que dans les mains de son propriétaire légitime elle serait capable de sauver la chrétienté à présent que d'autres armes fameuses ont disparu avec leurs maîtres. Mais l'histoire dit aussi que cette épée fut volée et enfouie dans un endroit inconnu par les suppôts de … la fée Morgane? Vous voyez, ils ne pouvaient pas détruire Cortana, mais avec l'aide de païens sur lesquels son caractère sacré était sans effet, ils l'ont cachée quelque part de peur qu'elle ne soit utilisée contre eux. p.165: L'épée Sainte.

L'animal était gigantesque, un étalon grand comme un percheron mais bâti de façon plus graçieuse, lisse et noir tel le coeur de la nuit. Il n'était pas attaché, bien que des rênes ouvragées pendissent à un mors enchâssé d'argent et d'arabesques. Sur son dos étaient posées une selle au pommeau haut placé, elle aussi faite de cuir ouvragé, une large couverture de soie blanche, sur laquelle était brodé un aigle noir, et une sorte de paquetage[...] Le cheval agita sa crinière et hennit en le voyant s'approcher. Son museau se frotta doucement contre sa joue et ses sabots frappèrent le sol, comme impatient de galoper […] L'étalon gémit doucement quand il l'enfourcha et se cala dans les étriers, puis fit quelques pas vers la lance. “Je n'ai jamais vu de cheval aussi intelligent, dit-il (Holger) à voix haute. D'accord, j'ai pigé.” Il accrocha l'extrémité de la lance à un petit support qui pendait à la selle , prit les rênes dans sa main gauche et claque la langue. Papillon (le cheval) se dirigea vers le soleil. p. 28,29 et 31: Le destrier.

Quand aux serfs, ils se montraient franchement envahissants; Holger ne pouvait pas s'aventurer dans la rue sans être aussitôt assailli par la foule de ses admirateurs. Dame Blancheflor l'avait prié de lui imposer les mains, et elle avait été remise sur pied quelques heures plus tard. Elle n'aurait de toute façon plus tardé à guérir d'elle même, sa fièvre était tombée, mais Holger voyait venir le moment où on conduirait devant lui tous les cas de rougeole et de rhumatisme des environs. p.155: L'imposition des mains.

Le destrier magique doté d'une intelligence hors-norme … le pouvoir d'imposition des mains L'épée sainte Cortana ... le fait qu'Holger soit un paladin … Ça fait pas mal de point commun avec notre paladin D&D! Effectivement, ce n'est pas un hasard si les concepteurs de notre jeu de rôle favori cite ce livre, notamment pour les alignements et la classe de paladin (source Manuel complet du paladin et Literary Sources of D&D d'Aardy R. Devarque).



Bien, maintenant allons chercher encore plus loin. Nous savons que la classe de paladin est très inspirée des paladins de Charlemagne et des Chevaliers de la Table Ronde. C'est le héros par excellence, le défenseur de la veuve et de l'orphelin. Mais cet archétype du chevalier vertueux qui a inspiré toutes ses œuvres, qui ont par la suite inspirées les concepteurs de Dungeons & Dragons, a-t-il été lui aussi inspiré par quelque chose? Je réponds OUI et je vous en donne la preuve sur-le-champ. Pour cela, laissez-moi vous inviter à faire un petit tour dans notre Histoire. Plus spécialement en Europe en l'an 843 lorsque les querelles des fils de Louis le Pieux aboutissent au traité Verdun. L'Empire Carolingien se retrouve alors séparé en trois parties. Au moment où l'empire est affaibli par ce partage, il subit de nouvelles invasions: Les Sarrasins au Sud, les Hongrois à l'Est et les Normands au Nord. Les rois n'étant plus capable de protéger leur peuple, ce sont des personnages, localement puissants par l'étendue de leur domaine personnel et leur nombre de serviteurs, qui assure la défense en organisant des seigneuries rurales. Ces nouveaux seigneurs s'entourent de “milites”, d'autres petits propriétaires terriens appartenant à leur châtellenie, assez riches pour posséder un cheval, une arme et une armure. En échange de leurs services, il leur attribue une partie de ses terres, un fief. Ce sont ces milites, cette caste de guerrier “noble” qui deviendra un peu plus tard les chevaliers. Attention, ces chevaliers du IXème n'ont rien à voir avec le chevalier tel que vous l'imaginez. Ce sont plus des brigands, des guerriers brutaux, abusant de leurs droits sur les petites gens. Alors là, vous vous demandez pourquoi je vous ai conduit jusqu'ici s'ils n'ont absolument rien à voir avec notre paladin. Hé bien, l'image des chevaliers va commencer à changer à partir de la fin du Xème siècle quand l’Église s'en mêle et créée la “paix de dieu”, une campagne ayant pour but d'apporter la paix au sein du monde chrétien occidental en commençant notamment par canaliser les chevaliers. Au XI siècle, elle entame la deuxième partie de son plan avec la “trêve de dieu” qui va poser certains interdits aux chevaliers. Tombant progressivement sous son influence, c'est au milieu du XI siècle qu'ils se retrouvent alors transformés en soldats de Dieu, défenseurs des faibles et des opprimés. Autrefois craints et détestés, ils deviennent respectés et adulés. Nait alors les histoires merveilleuses, contant les prouesses de chevaliers légendaire. Ce sont les héros de ces contes chrétiens, ces Galaad, Lancelot, Gauvain, Roland, ces chevaliers blancs, parangons de la vertu, qui inspirons les écrivains à travers les époques et qui bien plus tard donneront naissance à notre classe de personnage de Dungeons & Dragons que l'on nomme PALADIN!

Pourtant qu'elles aient été les insuffisances de ces institutions et la lenteur qu'ont pu mettre les puissants à les respecter, l'ensemble du monde des chevaliers a été progressivement pénétré par des valeurs nouvelles de justice et de paix qui équilibraient la recherche de prouesse et le goût de la violence. L'évolution du rituel de l'adoubement après la fin du XIIeme siècle a accompagné cette lente évolution du monde des chevaliers vers la conscience d’appartenir à une “Nova Militia”, une "armée renouvelée" par son engagement de servir et de protéger les plus faibles. Après une nuit de prière, voici la nouvelle formule qui a été employée par l'adoubement : "Nous t'en prions, Seigneur, exauce nos prières et bénis avec ta main de majesté cette épée[...], afin que ton serviteur puisse être le défenseur des églises, des veuves, des orphelins et de tous les serviteurs de Dieu contre la cruauté des Païens. Qu'il inspire la terreur et l'effroi aux autres ennemis de Dieu, et que cette épée lui permette d’effectuer des poursuites équitables et de juste défenses". -Histoire de la chevalerie- de Maurice Meuleau p.27.


Et les templiers?
On associe souvent paladin et templier car généralement les non-initiés mélangent templiers et croisés. Contrairement à ce que l'on a tendance à penser les templiers ne sont pas partis en croisade. Ce sont des membres de l'ordre du Temple, un ordre religieux et militaire constitué essentiellement de moines guerriers crée après la première croisade pour défendre les États Latins d'Orients et protéger les pèlerins qui se rendaient à Jérusalem. A la rigueur on peut les assimiler à la classe de clerc/prêtre et encore … mais certainement pas à la classe de paladin. Par contre on peut associer le paladin au croisé mythique: chevalier vertueux parti en guerre pour libérer la terre sainte de la souillure des maléfiques Sarrasins. J’insiste sur le “mythique” pour parlé du paladin car aucun exemple de personnage historique ne peut réellement correspondre au paladin de Donjons et Dragons; et dites vous bien que si on devait appliquer le code du paladin à des personnages légendaire comme les 12 paladins de Charlemagne ou les Chevaliers de la Table Ronde, ils seraient tous déchu excepté Galaad. Car oui, en réalité le paladin de notre jeu de rôle est même plus que l'archétype du chevalier mythique, il en est incarnation parfaite et sans failles.


Voilà! J’espère que cette lecture vous aura été agréable et qu'elle aura sue vous expliciter clairement les origines du Paladin D&D. Bien sûr, il reste encore de nombreux autres points intéressants à aborder comme les croisades ou Saint Georges le saint patron de la chevalerie. Ce que je ferais certainement dans un futur proche quand j'aurai terminé mes lectures sur le sujet. Sur ce, invia virtuti nulla est via!!!

Votre serviteur, "Culbénix" ou “Torbin” du forum Pathfinder-fr.

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Offline CulBénix  
#3 Envoyé le : jeudi 27 mars 2014 22:51:16(UTC)
CulBénix
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Bien entendu, je n'estime pas que mon étude représente la vérité absolue sur le paladin et cela ne me pose aucun problème qu'il y ait débat. Si vous avez des élements à ajouter, des idées à apporter et des points à corriger, ne vous gênez pas à me le faire savoir, mais s'il vous plait utiliser des références et éviter la science wikipedia. Pour tous ceux qui auraient des questions sur mon étude, sur les livres utilisés, sur l'histoire des Paladins de Charlemagne et des autres personnages présentés, j'ajoute ci-dessous une FAQ.

Modifié par un utilisateur jeudi 27 mars 2014 22:52:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline CulBénix  
#4 Envoyé le : jeudi 27 mars 2014 22:52:18(UTC)
CulBénix
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FAQ

A partir de quand le paladin fut capable de lancer des sorts divins?
Avec Advanced Dungeons and Dragons, il pouvait lancer un nombre limité de sorts de clerc à partir du niveau 9.

Modifié par un utilisateur mardi 1 avril 2014 12:17:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline durdyn  
#5 Envoyé le : vendredi 28 mars 2014 07:30:43(UTC)
durdyn
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joli boulot de synthèse

bravo Smile
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Offline Dalvyn  
#6 Envoyé le : vendredi 28 mars 2014 16:55:59(UTC)
Dalvyn
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Même à première vue, ça saute aux yeux que c'est un boulot monstre que tu as réalisé là.

Je te l'ai déjà dit mais ça ne coûte rien de le répéter : tout d'abord, merci de partager !

Vivement que je trouve le temps de lire tout ça d'un peu plus près !
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Offline Barberouge  
#7 Envoyé le : samedi 29 mars 2014 08:05:37(UTC)
Barberouge
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Clap
Offline Ariock  
#8 Envoyé le : samedi 29 mars 2014 10:44:36(UTC)
ariock
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Bravo,Clap

c'est du super-boulot !!! ça mériterait une version pdf sur le site ! Je n'ai lu qu'entre les lignes mais je vais prendre le temps de tout lire bientôt. ThumpUp
Offline Rhapsode  
#9 Envoyé le : samedi 29 mars 2014 14:47:07(UTC)
Rhapsode
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Messages : 686
Bonjourno.

Agréable lecture. Gros boulot de synthèse, félicitation.
Ayant lu à peu près tout ce que tu as cité, peu de nouveautés pour ma part. Mais, j'imagine qu'un joueur qui veut approfondir son choix de classe pourra en profiter très largement.

J'avais pas mal de réactions à la lecture de ta synthèse. J'ai la tête en vrac, donc je n'ai retenu que la dernière...
Écrit à l'origine par : CulBénix(Torbin) Aller au message cité
Et les templiers?
[...]J’insiste sur le “mythique” pour parlé du paladin car aucun exemple de personnage historique ne peut réellement correspondre au paladin de Donjons et Dragons; [...]

On peut citer ce bon vieux Richard... Bien sûr, il répond qu'en partie à ce qui est recherché, mais un modèle culturelle qui correspond au mieux aux croisades et au motif du paladin, celui-ci viendrait en premier, en archi-connu. Dont l'histoire a bien été remodelé pour correspondre au thème.
Après, on a certes Godefroy de Bouillon, Baudouin I, Philippe Auguste, Saint Louis, Frédéric Barberousse, mais surtout (qui pourrait correspondre au mieux à ce que l'on cherche) Boniface de Montferrat dont l'histoire est narrée par le chroniqueur contemporain Raimbaut de Vaqueiras (je viens du coin, c'est pour ça ;) ). Je conseille également la lecture, moins rébarbative, d'un second chroniqueur : Foucher de Chartres.

En revenant plus sur le jeu de rôle, on peut citer : Pendragon, qui nous invite à jouer ces chevaliers mythiques. (Et pour le dernier encart, Miles Christi, pour les templiers)

Cordialement,

Rhaps'
Tasslehoff Raclepieds, kender Roublard 8 - La Guerre de la Lance, CA-157
Lysa, humaine Sorcière 1 - Kingmaker, CD-162
Offline CulBénix  
#10 Envoyé le : dimanche 30 mars 2014 22:36:47(UTC)
CulBénix
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Localisation : Ain(01)
Bonjour Rhapsode,

Tout d'abord merci de m'avoir lu et merci pour les compliments Smile!

Très intéressant ton message, tu viens de me motiver à approfondir le sujet sur certains personnages que tu as présenté.

Ce que j'entendais par "aucun exemple de personnage historique ne peut réellement correspondre au paladin de Donjons et Dragons", c'est que, même si des personnages historiques semblent proche du paladin de D&D, ils en sont en réalité à des années lumières. Tu as cités Godefroy de Bouillon, mais quand on regarde, il a notamment participé au sac de Jérusalem. J'ai lu que les croisés sujet à "une divine fureur" avaient, le lendemain de leur conquête, massacrés les civiles jusqu'au derniers: hommes, enfants et vieillard et qu'ils avaient mis les femmes de côtés pour les violer, puis les avaient elles aussi tué par la suite. Quand on lit la version mythologique de la croisade de 1096, on s'émerveille devant ce grand mouvement de force galvanisé par des idées saintes, alors que quand on observe la chose du point de vue historique, on est dégouté et horrifié par tant de violences et de cruauté.
Un personnage comme Galaad, lui, n'existe qu'à travers des contes où quand il guerroie, ce n'est que pour éliminer les engeances du mal. Tout ce qu'il fait est justifié car dans ce monde qui l'abrite le Bien et le Mal sont deux entités distinctes.
Le paladin D&D, est dans le même cas que Galaad, les univers dans lequel il évolue sont très éloignés de la réalité de la guerre. J'ai un exemple assez marrant en tête, je vous en fait part. Prenons une partie lambda de D&D:

MD Lambda: "Tu viens d’éliminer la troupe de bandit qui te barrait la route, maintenant l'entrée de la grotte est accessible."

MD Padrole: "Ta lame s'abat violemment sur le crâne du dernier bandit dans un craquement dégoutant . L'un de ses yeux est expulsé de son orbite et sa cervelle gicle de toute part. Il s'écroule, raide mort. Alors que tu pensais être débarrassé de tous tes ennemis, des gémissements attirent ton attention. A quelques mètres, l'un de tes adversaires git au sol, une entaille béante lui traverse le ventre.Tu te rapproches de lui. A ta grande stupéfaction tu t'aperçois qu'il ne doit pas avoir plus de dix sept ans. Sa blessure est très profonde, il souffre atrocement. Ses yeux remplis de grosses larmes il te tend la main en te suppliant : "Pitié Messire, je.. je suis si jeune, j'ai fait de mauvaises choses, je.. je sais mais je vous en supplie je peux changer, aidez moi ...". Ses pleurs n'y feront rien, il est condamné, rien n'y personne ne pourra le sauver. Tu estimes qu'il ne lui reste à peine quelques minutes à vivre. Que fais-tu?"

Tout ça pour dire, qu'à mon sens, il ne peut y avoir de véritable exemple de paladin "historique" car ce type de héros guerrier ne peut exister qu'à travers un univers édulcoré et manichéen. Néanmoins, tes exemples restent très pertinents, je trouve que les personnages que tu as cités (en tout cas ceux que je connais) se rapprochent effectivement de notre chevalier mythique BigGrin!

Modifié par un utilisateur mardi 1 avril 2014 23:34:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Dack  
#11 Envoyé le : lundi 31 mars 2014 14:35:45(UTC)
Dack
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Localisation : Amboise/Bourges
Hello,

Grand merci pour ce travail.

On voit bien la progression de cet archétype jusqu'à devenir une classe à part entière. Et passé d'une classe avec des idéaux, à une classe au service du divin.

C'est ce dernier point qui me fait pensé que tu peux aller plus loin :
Désormais le paladin est considéré comme l'arme de son dieu.
Il peut donc servir n'importe quel dieu? Pourquoi seul les dieux LB auraient leurs soldat sacré? Et donc que dirais tu de l'évolution du paladin par DD4?

Merci encore.
"Fais attention à ce que tu souhaites, tu pourrais l'obtenir."
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Offline durdyn  
#12 Envoyé le : lundi 31 mars 2014 17:37:15(UTC)
durdyn
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Messages : 3,604
Écrit à l'origine par : Dack Aller au message cité

Il peut donc servir n'importe quel dieu? Pourquoi seul les dieux LB auraient leurs soldat sacré? Et donc que dirais tu de l'évolution du paladin par DD4?
Merci encore.

tu as en 3.5 l'anti-paladin (ou chevalier noir de mémoire) pour les dieux mauvais mais il est vrai que si une classe du même type que la paladin mais version LM, NM ou CM ne serait pas choquant.
De même, un paladin LN genre pourfendeur du chaos ou CN "défenseur de la liberté" pourrait très bien exister mais on ne pourrait plus appeler cela des paladins forcément ... mais des chevaliers du chaos ou chevalier fiélon ou tout autre appellation appropriée ...
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Offline CulBénix  
#13 Envoyé le : lundi 31 mars 2014 18:28:17(UTC)
CulBénix
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Messages : 458
Localisation : Ain(01)
Bonjour Dack Smile! Heureux que mon travail t’ai plus.

Cite:
Désormais le paladin est considéré comme l'arme de son dieu.

Oui avec Pathfinder ou DD4 c'est le cas. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut le résumer à ça. Un paladin n'est pas que le bras droit armé d'un dieu, les autres divinités peuvent très bien avoir différents champions sans qu'il ne s’agisse précisément d'un paladin.

Cite:
Il peut donc servir n'importe quel dieu?/Pourquoi seul les dieux LB auraient leurs soldat sacré?

Ils peuvent très bien avoir le leur, mais pourquoi dénaturer le paladin et l'adapter à toutes les sauces? De nouvelles classes inspirées seraient, à mon sens, beaucoup plus intéressantes. Plus on avance dans le temps et plus on peut voir une volonté d'accessibilité de la part des auteurs. Le problème c'est que ce n'est pas forcément compatible avec une classe aussi emblématique que le paladin. Aujourd'hui on retrouve le paladin pour "ceux qui veulent jouer mauvais", "pour ceux qui veulent jouer un archer", "pour ceux veulent jouer un pistolero". Enfaite on trouve des paladins pour ceux qui veulent jouer paladin sans s'enquiquiner avec toutes les restrictions qui lui sont liées. Résultat, je trouve que la classe de paladin est de plus en plus pervertie et penche vers un grand fourre-tout qui n'a plus grand chose à voir avec ses racines. Les restrictions d'alignements font partie de l'essence même de la classe et il est impossible de les enlever sans toucher à l'intégrité de celle-ci.

J'ai trouvé un passage intéressant sur le manuel complet du paladin au sujet des anti-paladins, qui met en avant le côté "unique" du paladin:

Anti paladins:
Quel ennemi intime plus approprié existe-t-il pour un paladin que son opposé un "anti-paladin" qui incarne les forces du mal. Reflet inversé du paladin, l'anti paladin pourrait détecter le bien et brandir une lame maudite.
Bien que les MD soient libres d'essayer tous les types de personnages qu'ils veulent, nous sommes contre les anti-paladins. Le bien et le mal ne sont pas simplement deux contraires. Tout comme les forces du mal ont leurs champions uniques, le paladin est unique aux forces du bien. Le paladin provient d'une tradition d'équilibre dynamique, où les forces du bien sont peu nombreuses mais d'élite et les forces du mal innombrables, mais de moindre qualité. La présence d'anti-paladins corrompt cet équilibre.

Modifié par un utilisateur lundi 31 mars 2014 19:05:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Mordicus  
#14 Envoyé le : lundi 31 mars 2014 18:52:02(UTC)
Mordicus
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Écrit à l'origine par : CulBénix(Torbin) Aller au message cité
Anti paladins:
Quel ennemi intime plus approprié existe-t-il pour un paladin que son opposé un "anti-paladin" qui incarne les forces du mal. Reflet inversé du paladin, l'anti paladin pourrait détecter le bien et brandir une lame maudite.
Bien que les MD soient libres d'essayer tous les types de personnages qu'ils veulent, nous sommes contre les anti-paladins. Le bien et le mal ne sont pas simplement deux contraires. Tout comme les forces du mal ont leurs champions uniques, le paladin est unique aux forces du bien. Le paladin provient d'une tradition d'équilibre dynamique, où les forces du bien sont peu nombreuses mais d'élite et les forces du mal innombrables, mais de moindre qualité. La présence d'anti-paladins corrompt cet équilibre.


A long time ago in a galaxy far, far away... écrit:
Luke Skywalker : Le côté obscur est le plus fort ?
Yoda : Non ! Non. Plus rapide, plus facile, plus séduisant.
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Offline Guigui.  
#15 Envoyé le : lundi 31 mars 2014 18:57:20(UTC)
Guigui
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Inscrit le : 28/02/2013(UTC)
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Je suis personnellement contre cette approche de l'anti-paladin, pour une bonne et simple raison : il fait un excellent méchant !

La popularité de Dark Vador suffit à le démontrer...
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Offline ephan  
#16 Envoyé le : lundi 31 mars 2014 19:08:34(UTC)
ephan
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Je trouve curieux que le paladin ait détection du mal et pas détection du bien, et je me tâte actuellement pour en faire une règle maison. De plus j'ai le sentiment qu'on a oublié de nommer ce dernier sort dans la liste du paladin, de sorte que détection du bien semble réservé exclusivement aux prêtres !
Offline Dack  
#17 Envoyé le : lundi 31 mars 2014 19:50:26(UTC)
Dack
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Écrit à l'origine par : CulBénix(Torbin) Aller au message cité
Bonjour Dack Smile! Heureux que mon travail t’ai plus.

Merci c'était un plaisir de te lire.
Je tien à précisé que je comprend ton point de vue, je ne fais qu'exposer le mien, qui suit un peu l'évolution donné par les jdr au paladin et à son rôle. Il est pour moi autant l'héritage de l'histoire et des légendes que son propre héritage par rapport à sa présence dans le jdr.

Cite:

Oui avec Pathfinder ou DD4 c'est le cas. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut le résumer à ça. Un paladin n'est pas que le bras droit armé d'un dieu, les autres divinités peuvent très bien avoir différents champions sans qu'il ne s’agisse précisément d'un paladin.


Là dessus aucun soucis avec mon point de vu. Pour mon explication c'était juste pour typer la chose. Le paladin est le bras armée de la divinité, le prêtre le guide. L'inquisiteur le bourreau (une sorte d'entre deux un peu bizarre de mon humble point de vu).
Et je suis complètement d'accord sur le fait que pour, par exemple, un dieu de la nature, avoir pour champion un rodeur ou un druide ne paraitrait pas stupide, loin de là.
Mais je suis un joueur "jeune". En gros j'ai connu par les ordinateur les jdr, et concrètement les premières règles que j'ai connu c'est DD3.5.
Donc je n'ai connu le paladin que comme un serviteur divin. Et pour moi un serviteur divin, c'est un serviteur d'un dieu quelqu'il soit, donc la restriction d'alignement est inutile vu qu'elle doit coller au dieu.

Cite:

Ils peuvent très bien avoir le leur, mais pourquoi dénaturer le paladin et l'adapter à toutes les sauces? De nouvelles classes inspirées seraient, à mon sens, beaucoup plus intéressantes. Plus on avance dans le temps et plus on peut voir une volonté d'accessibilité de la part des auteurs. Le problème c'est que ce n'est pas forcément compatible avec une classe aussi emblématique que le paladin. Aujourd'hui on retrouve le paladin pour "ceux qui veulent jouer mauvais", "pour ceux qui veulent jouer un archer", "pour ceux veulent jouer un pistolero". Enfaite on trouve des paladins pour ceux qui veulent jouer paladin sans s'enquiquiner avec toutes les restrictions qui lui sont liées. Résultat, je trouve que la classe de paladin est de plus en plus pervertie et penche vers un grand fourre-tout qui n'a plus grand chose à voir avec ses racines. Les restrictions d'alignements font partie de l'essence même de la classe et il est impossible de les enlever sans toucher à l'intégrité de celle-ci.


Est-ce dénaturer ou est-ce une simple évolution du à son propre héritage?
Comme dit juste avant je ne l'ai connu qu'en tant que serviteur divin. Donc par là pour reprendre ta proposition: doit on faire un archétype (ou une classe) pour chaque alignement? Oui et non de mon point de vue.
Oui : car chaque alignement à des priorité différentes lié à la divinité avec laquelle il s'accorde (vu que aujourd'hui on parle d'un serviteur d'un dieu) Ou plutôt un archétype de paladin par divinité serai encore plus juste.
Non : C'est d'une lourdeur technique que tu ferai un jeu juste avec les classes de "paladins".

Un peu comme toutes les classes après 40 ajouts successifs c'est un fourre-tout. Pour moi, un paladin LB est un parangon de vertu qu'il se batte avec une épée, une hallebarde, un arc, ou même un pistolet. Est-ce l'arme qui fait le paladin ou l'inverse, le paladin qui fait que son arme sera sacré et béni par son dieu? Je penche personnellement pour le second cas. Car encore, dans mon esprit il est son propre héritier, et il a évolué vers une idée plus large dans les règles.

Mon propos (je tien à préciser) n'a pas pour but de relancer le débât sur le rôle du paladin. Mon message en premier lieu était surtout pour marquer le manque (à mon gout) de son évolution dans les règles et les moeurs.


Cite:

J'ai trouvé un passage intéressant sur le manuel complet du paladin au sujet des anti-paladins, qui met en avant le côté "unique" du paladin:

Anti paladins:
Quel ennemi intime plus approprié existe-t-il pour un paladin que son opposé un "anti-paladin" qui incarne les forces du mal. Reflet inversé du paladin, l'anti paladin pourrait détecter le bien et brandir une lame maudite.
Bien que les MD soient libres d'essayer tous les types de personnages qu'ils veulent, nous sommes contre les anti-paladins. Le bien et le mal ne sont pas simplement deux contraires. Tout comme les forces du mal ont leurs champions uniques, le paladin est unique aux forces du bien. Le paladin provient d'une tradition d'équilibre dynamique, où les forces du bien sont peu nombreuses mais d'élite et les forces du mal innombrables, mais de moindre qualité. La présence d'anti-paladins corrompt cet équilibre.


Un peu comme Guigui, Star Wars ne serai qu'un piètre film sans la présence de cet anti paladin qu'est dark vador. Car si les armées du mal son nombreuses par rapport à celles du bien, les héros de chacun de ces deux camps sont inversé. Il y a souvent chez les mauvais que quelques super vilain combattus par plusieurs héros "bon". En effet, un méchant délègue et partage moins qu'un gentil.

(Seigneur des anneau : Sauron et Saroumane VS la Communauté de l'Anneau; Star Wars : Dark Vador vs Luke, Leila, Ian,...
Je n'ai pas en tête d'exemples inverses désolé)

L'anti paladin prenant place comme des entités puissante à la tête des armées du mal pour moi il ne corrompt pas l'équilibre, il en donne un nouveau.

Mais je me répète, tu as fais un sacré boulot historique pour nous donner les origines pas si connus du paladin et c'est le principale Laugh
"Fais attention à ce que tu souhaites, tu pourrais l'obtenir."
thanks 1 utilisateur a remercié Dack pour l'utilité de ce message.
Offline CulBénix  
#18 Envoyé le : lundi 31 mars 2014 21:35:27(UTC)
CulBénix
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Cite:
Il est pour moi autant l'héritage de l'histoire et des légendes que son propre héritage par rapport à sa présence dans le jdr.


Très intéressant tout ce que tu as pu écrire. J'ai déjà eu plusieurs fois ce débat avec d'autres membres du site. Je comprend parfaitement tes idées, le paladin a évolué à sa façon dans le JDR, prit de nouvelles formes et beaucoup de joueurs y trouve leur compte. De mon côté, je suis plutôt "intégriste", le paladin actuel ne me convient pas. A mes yeux, il est indissociable de ses racines et ne peut exister sans la marque du christianisme, de la chevalerie et de la féodalité. De plus, je trouve que cette vision "ADD2" du paladin avait comme qualité de fédérer les joueurs paladins. Aujourd'hui, pour beaucoup de gens, le terme paladin désigne un "soldat de dieu" et comme c'est très large, on trouve tout (et n'importe quoi?).
Pour découvrir les origines de la classe de Paladin Les Origines du Paladin
Envie de jouer un PJ inspiré du chevalier du Moyen-Âge?Jouer un chevalier dans Pathfinder
Offline Dack  
#19 Envoyé le : mardi 1 avril 2014 09:12:20(UTC)
Dack
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Écrit à l'origine par : CulBénix(Torbin) Aller au message cité

Très intéressant tout ce que tu as pu écrire. J'ai déjà eu plusieurs fois ce débat avec d'autres membres du site. Je comprend parfaitement tes idées, le paladin a évolué à sa façon dans le JDR, prit de nouvelles formes et beaucoup de joueurs y trouve leur compte. De mon côté, je suis plutôt "intégriste", le paladin actuel ne me convient pas. A mes yeux, il est indissociable de ses racines et ne peut exister sans la marque du christianisme, de la chevalerie et de la féodalité. De plus, je trouve que cette vision "ADD2" du paladin avait comme qualité de fédérer les joueurs paladins. Aujourd'hui, pour beaucoup de gens, le terme paladin désigne un "soldat de dieu" et comme c'est très large, on trouve tout (et n'importe quoi?).


Je pense que c'est justement une des motivations à son évolution (son lien avec le christianisme). Outre les joueurs qui n'avaient pas/plus cette vision "intégriste" du paladin. Il ne faut pas oublier que soit dans Faerun, soit dans Golarion, on est dans un monde majoritairement polythéiste.
Avoir une classe issue du christianisme, monothéiste à souhait et lié au dieu chrétien (LB naturellement), n'est plus crédible quand on ne parle plus d'un dieu unique mais de nombreux dieux et des alignements variés.

J'ai peut être raté ça dans ton texte, mais à partir de quand le paladin fut capable de lancer des sorts divins ?

"Fais attention à ce que tu souhaites, tu pourrais l'obtenir."
Offline CulBénix  
#20 Envoyé le : mardi 1 avril 2014 11:52:34(UTC)
CulBénix
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Cite:
Avoir une classe issue du christianisme, monothéiste à souhait et lié au dieu chrétien (LB naturellement), n'est plus crédible quand on ne parle plus d'un dieu unique mais de nombreux dieux et des alignements variés.

Porté la marque du christianisme ne veut pas forcément dire jouer un paladin chrétien (il pourrait même être athée). Un paladin rien que par son appellation, ses capacités et même par la représentation que l'on s'en fait (le chevalier vertueux en armure sur son destrier) est marqué par le christianisme. Il en va de même pour Donjons et Dragons.
J'ai eu l'occasion de lire l'histoire "mythologique" de Charlemagne ainsi que différents autres contes chrétiens tels que les légendes Arthuriennes, la chanson de Roland et je suis entrain d'étudier la "Légende Dorée" (voir tableau ci-dessous). A travers ces livres, j'ai retrouvé la plupart des élements qui compose notre jeu de rôle. Attention à ne pas interpréter mes propos, je n’insinue pas que D&D est un jeu pour chrétiens, juste qu'il est grandement inspiré par la mythologie chrétienne. Le paladin est une classe où cette inspiration est flagrante et il serait naïf de penser que cet archétype du chevalier vertueux en armure qui pourchasse le Mal est issu de l'esprit de Gary Gygax.
Le polythéisme n’exclue en rien le paladin issu de la mythologie chrétienne, il ouvre juste de nouvelles portes. Aujourd'hui je pense qu'il est tout à fait possible de jouer un paladin de tout type, car l'hétérogénéité d'un JDR comme Pathfinder et d'un univers comme Golarion le permette amplement. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose? Je pense qu'il n'y a pas vraiment de réponse, mais en tout cas je reste persuadé qu'il est intéressant de connaitre les origines de la classe pour en comprendre sa nature profonde.


St-Georges terrasse le dragon et libère la princesse. (La légende Dorée XI ème siècle)

Cite:
J'ai peut être raté ça dans ton texte, mais à partir de quand le paladin fut capable de lancer des sorts divins ?

A partir de AD&D. Effectivement, je n'ai pas abordé le sujet.

Modifié par un utilisateur mardi 1 avril 2014 11:59:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

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