Source : blog Paizo ; Auteur : James L. Sutter



Bien que Lem ait été élevé dans le luxe, son enfance fût tout sauf confortable. Il eut la malchance de naître en esclavage, d’une mère inféodée à l’une des innombrables familles nobles du Chéliax. Lem fût vendu une bonne demi-douzaine de fois à différents nobles avant même d’avoir atteint ses deux ans. Tel est le destin de la plupart des halfelins au Chéliax, souvent appelés "glissants" par les citoyens de cette nation. Les halfelins y ont une grande valeur en temps qu’esclave car ils prennent peu de place et leur optimisme naturel atténue ironiquement toute pulsion d’évasion. Les halfelins nés en esclavage en Chéliax sont enclins à voir le sort que leur réserve la vie comme une "chance". Ils se plaisent à dire : "Au moins, nous ne vivons pas dans le caniveau et nous ne mourons pas de faim" ! Néanmoins, des halfelins n’adhérant pas au concept d’esclavage apparaissent peu à peu. Des halfelins tels que Lem.

Grandir en esclavage dans l’empire diabolique du Chéliax a exposé Lem à une choquante gamme de décadences et de débauches. Il apprit dès son plus jeune âge à dire ce que ses supérieurs voulaient entendre, et à mesure que les années passaient, ses compétences lui assurèrent souvent une affectation à des tâches moins ingrates. Alors que sa famille fournissait un dur labeur dans les sous-sols des toilettes ou entretenait les écuries des chiens-démons, Lem apprenait à jouer de la flute pour pouvoir faire office de divertissement lors des réunions familiales. Mais le jeune halfelin n’était pas aveugle à l’inconfort de ses frères et sœurs, et lorsqu’il apprit qu’une douzaine de membres de sa famille allaient être sacrifiés en offrande à un démon pour sceller un nouveau contrat commercial, Lem sût que le temps de l’action était venu. Profitant de sa mobilité accrue dans le manoir, il lui fût relativement aisé d’allumer quelques feux dans des endroits secrets et de s’assurer ensuite que toute sa famille était en sécurité dans le quartier des esclaves. Le manoir brûla rapidement, mais Lem fût choqué de voir ses frères et sœurs se précipiter à nouveau vers la demeure, dans une tentative désespérée pour aider à éteindre les flammes. Tandis que le bâtiment était réduit en cendres et que les halfelins déploraient leur sort et la perte de leur foyer, Lem s’éclipsa à la faveur de la nuit, amère et désemparé par la tournure inattendue des événements. Ce soir là, il quitta le Chéliax en se dissimulant à bord d’un navire marchant, sans jamais regarder en arrière.

Aujourd’hui, Lem ne parle que rarement de son enfance ; mais il est facile d’en voir les effets dans son profond dédain pour la loi et l’ordre, et dans son intolérance face à la cruauté. Toujours prompt à se ranger du côté des opprimés, Lem a appris que ses plus puissants atouts étaient son optimisme et son sens de l’humour ; des vertus qui font presque oublier sa petite stature et son tempérament impulsif. Les raisons qui poussent Lem à voyager aux cotés de ses compagnons actuels varient selon le jour et selon son humeur, mais il apprécie grandement leurs forces … ainsi que l’inépuisable source de matériel comique que leurs pitreries lui procurent.