Chapitre 2bis Tanis et Kitiara

Tanis/Kit' :Chapitre 2bis : Nous sommes ce que nous faisons Le demi elfe s'était enfin retrouvé seul avec Kitiara... musique Une larme coule de l'œil de Tanis, elle glisse sur sa joue, tombe et se brise en mille plus petites. Pourquoi cette larme n'aurait-elle pas pu remonter dans l'oeil de son créateur ? Pourquoi Kitiara ne revient-elle pas ? Pourquoi les flèches brisées ne se reconstituent-elles pas ? Pourquoi les morts aux champs de batailles ne se relèvent-ils pas pour retourner à leurs champs et leurs enfants ?

Pourquoi le temps ne va que dans un sens, et le pire qui soit ? Pourquoi rien ne résiste à sa course ? L'univers avance dans le temps dans un sens précis, comme un taureau fou, aveugle et sourd il répand la douleur et la mort. N'y a-t-il rien qui puisse résister à cette bête féroce ? Rien qui ne soit pulvérisé tôt ou tard par ses courants de sable ? N'y a-t-il donc rien de stable ? Rien de sûr ?

Si même l'amour ne peut s'opposer à la marche de cet orgueilleux souverain, alors quoi ? Il n'y a rien à croire ? Rien à espérer ? Il n'y a plus qu'à mourir.

Lentement Tanis respire, il se tourne, il sait qu'il ne peut plus rien faire. Il fait quelques pas, mais ses jambes flageolent, il tombe, genoux à terre et pousse un hurlement féroce de haine et de rage. Puis s'effondre, et contemple les cieux un instant puis ferme les yeux. Il se souvient, il se souvient de Kitiara, il se souvient du chemin qu'il a parcouru, sa mémoire l'emmène plus loin plus vite, les morts se relèvent, les flèches reviennent aux carquois et les feuilles remontent aux branches, il se souvient de sa vie, et son esprit remonte à contre courant le fleuve du temps.

Il se souvient d'une myriade de détails, de visages, de voix, d'odeurs, de sensations, il se souvient de couleurs, de colère, de haine et d'amour. Il remonte le temps, il n'est plus dans la boue et le froid, il est dans un palais prêt d'une cheminée, il n'est plus sale, il n'est plus barbu, il n'est plus seul. Il n'y a donc rien à faire, tout cela s'est évanoui, des souvenirs évanescents, de la fumée, voilà donc tout ce qui demeurerait et encore, ils disparaitront avec nous dans la tombe.

La volonté auto-destructrice du monde finirait aussi par s'éteindre une fois sa tâche achevé, une fois avoir tout détruit. Que resterait-il de tout cela ? Il y avait là-dedans comme un atroce arrière gout de plaisanterie, d'absurde.

N'y a-t-il donc rien qui ne craigne pas de disparaitre ? N'y a-t-il donc pas d'absolu ? Sentant une légère caresse sur ses doigts, Tanis rouvre les yeux, un papillon. Un papillon multicolore, pourtant ce n'est pas la saison, étrange...

« Et toi aussi tu vas mourir bête merveilleuse, tu vas mourir et te transformer en poussière. » murmure-t-il au frèle insecte.

Mais pourtant même s'il doit mourir, même s'il ne doit n'être plus que poussière, il s'échine à biller de toutes ses forces, de toutes ses couleurs dans le paysage gris et froid. Et s'il n'avait vécu un instant au moins aura-t-il vécu aussi fort que possible. Ainsi lorsque viendra le temps de finir être sûr d'avoir au moins existé. Il faut aimer pour souffrir, il faut vivre pour mourir et il faut exister pour disparaitre. S'il y a destruction c'est qu'il y a eu création.

Les hurlement de la louve font s'envoler le papillon, Tanis s'arrache à sa contemplation et se reléve, il ne se tourne pas une dernière fois vers le chemin qu'a pris Kitiara, il n'en a pas la force. Encore tourmenté, il rejoint sa louve, et toux deux suivent le chemin, dans l'humidité, le froid et la grisaille là où brillent les papillons.

Tanis chante doucement pour sa louve, mais surtout pour lui-même.

Mélodie Tanis suivit la piste de ses compagnons à travers les rochers du pic du prieur*. La piste difficile à suivre est heureusement facilitée par le nombre important de ses compagnons.

Arrivé dans la forêt, Tanis suit la piste -plus facile- à travers les bois. Mais rapidement, le rôdeur se rend compte qu'il a perdu les traces de ses compagnons. Ce qui est pour le moins étrange au vu de la nature foisonnante...

Après une heure de recherche, de retour sur ses pas, le demi elfe s'arrête un instant à côté d'un pied de vigne qui s'étend sur cinq ou six mètres. Quelques autres branches plus petites s'étendent depuis la principale. La plante porte plusieurs grappes de raisin rouge. Alors qu'il réfléchit aux possibilités, un mouvement au coin de son œil attire son attention. Les branches de la vigne ondulent au gré du vent. Mais pas tout à fait dans le sens du souffle.

Tanis avait l'habitude des longues marches et bien que le temps ne fut pas extrêmement agréable, il avançait sans y faire vraiment attention. Il était perdu dans ses pensées et il ne fallait pas être un génie pour deviner à son expression dure et fermée qu'il était préoccupé.

Cependant personne n'aurait pu faire cette réflexion puisque Tanis était seul avec sa louve sur le chemin, seul ? Pas si sûr, un mouvement fugitif, le fit violemment se retourner, l'arme à la main.

« Qui est là ? »

Il parlait sans doute seul, mais e combat et ce qui avait suivi l'avaient échauffé et il se sentait épié. Tanis se retourna, mais ne vit personne. Hiattki commença à grogner en direction de la plante, ou de ce qui se trouvait derrière elle. Une voix à l'opposé de la plante interpella Tanis : « Attention vous allez... » Mais il était trop tard. Quelque chose vint heurter la tête du demi-elfe alors qu'il cherchait l'origine de la voix -laissant par la même occasion une ouverture à celui ou celle qui était sans doute caché dans les broussailles-. Juste avant de perdre connaissance, il vit Hiattki se lancer sur son agresseur. Mais sans le voir, si ce n'est quelques branches ou lianes...

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« ...vu ? » « Il est mignon... » « On dirait qu´il est en train de se réveiller. » « Oui ! Il bouge ! »

Ces voix... Elles ressemblaient à celle qui avait tenté de le mettre en garde...

Quelque chose d'humide vint frotter le visage de Tanis alors qu'il émergeait -Hiattki !-. Un oeil entrouvert, il découvrit qu'il était au milieu d'une forêt de chênes, au milieu de la nuit. Son regard remarqua plusieurs "branches" élancées qui semblaient se mouvoir. À y mieux regarder, il remarqua que ces branches ressemblaient à des jeunes filles très très légèrement vêtues. Elles le regardaient en souriant et disparaissaient à tour de rôle pour réapparaître de l'autre côté du tronc, ou plus loin... Des petits rires accompagnaient ce jeu de cache-cache.



Après quelques minutes, une voix masculine arrêta ce petit jeu : « Cela suffit ! Je dois amener cet homme auprès de la Maîtresse de la forêt. » -Entrant dans la zone, un cercle de chênes au milieu de la forêt, un centaure toisa le jeune demi-elfe- « Tanis, c´est bien ton nom? » -il fronça les sourcils, cherchant du regard quelqu'un d'autre- « Hé bien, on m´avait parlé d´une femme. Une certaine Kitiara... »

Le crâne du rôdeur le faisait atrocement souffrir. Mais dès que le jeune homme se fait reconnaître, il l'embarque pour retrouver ses amis auprès de la Maîtresse de la forêt...

Tanis se remit rapidement sur ses jambes. Il savait les dangers de la forêt et les délices mortelles qu'elle recélait, les jeunes femmes avaient une beauté qui ne faisait qu'ajouter de l'anxiété dans l'esprit du rôdeur. Il avait été kidnappé manifestement, mais si ces créatures l'avaient voulues elles auraient pu le tuer ou le dépouiller de ses biens pendant son sommeil.

Soit, il n'avait pas vraiment un large gamme de choix, aussi, il consentit à se laisser mener et répondit en ces mots à l'homme-cheval :

« Je suis Tanis, en effet, et Kitiara est.... hum... vous feriez mieux de la laisser tranquille, que me voulez-vous ? »

Il savait que sans doute il s'adressait à un simple exécutant qui n'avait pas idée de implications des ordres qu'il avait à effectuer mais malgré cela il avait posé la question, il finirait par l'apprendre tôt ou tard de toutes manières.

Tanis se laisserait conduire sans opposer de résistance du moment que ces êtres de la forêt ne se montreraient pas agressifs. Le centaure se contenta de répondre : « La Maîtresse de la forêt vous attend. »

Dès que le demi-elfe monta sur le dos du quadrupède, ce dernier se lança à toute allure au travers de la forêt. Les branchages fouettèrent les cuisses de Tanis, mais sans jamais le blesser. Cette course dura un temps indéfinissable, jusqu'à ce que, finalement, le rythme diminua, et que des voix connues atteignirent les oreilles pointues du rôdeur...

La suite...

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