Chapitre 4 tiers : La boîte de Tasslehoff
Le kender n´eut pas longtemps à attendre pour que ses compagnons s´endorment. Ils étaient tous épuisés, et il n´était nul besoin de faire un tour de garde, et quand bien même, personne n´avait relevé. Sans doute trop las.
Le kender grimpa sans trop de difficulté le tunnel que le groupe avait emprunté une heure auparavant. Lorsqu´il fut arrivé tout en haut, il fit preuve d´une grande discrétion alors qu´il entendait des voix. Un furtif coup d´oeil lui apprit qu´il s´agissait de nains des ravines qui se disputaient autour du chaudron-ascenseur. Il fixa à nouveau son attention sur le coffret. Deux possibilités s´offraient à lui. Passer par le mur qui menait au fond de ce qui restait du couloir E ou passer par le frêle mur qui séparait le couloir nord et la suite effondrée et derrière lequel se trouvait le coffre.
Arrivé une fois sur les lieux après une lente progression car le kender souhaitait être le plus discret possible. Il se calfeutra dans un coin - afin d´éviter d´être surpris - pour observer les deux chemins qui s´offraient à lui et ainsi tentaient de savoir lequel serait le mieux adapté. Il prit son temps à analyser les deux progressions possibles, l´escalade n´étant pas son plus grand point fort. Il connaissait les risques. Aussi préféra-t-il, une fois son examen terminé, ne point regarder le précipice. Il tata chacune des deux parois, faisant le long détour pour rejoindre l´autre avec une discrétion méthodique.
Sa petite aventure lui procurait des sensations intenses, de l´excitation. Un frisson parcourut son échine quand un son retentit au loin dans les couloirs. Il s´arrêta de respirer pendant un temps et puis reprit ses petites recherches.
Le kender n´arrivait pas à se décider sur la voie à suivre. Les deux avaient leurs inconvénients et avantages. Quoique... Quoique d´un côté il pourrait en plus d´atteindre le coffre découvrir ce qui se cachait derrière cette vieille porte de l´autre côté du tr.. de l´obstacle mineur.
La curiosité l´emporta. Il se décida pour le pan du mur le moins délabré et qui semblait le plus sûr. Ainsi, il glisserait un coup d´oeil dans la salle en face. Il lui fallait agir discrètement. Il chercha un endroit où fixer l´extrémité de sa corde (celle qu´il a récupéré une fois que celle-ci l´avait aidé à ramener ses affaires).
Tass´ tenait sa corde en main et cherchait un endroit pour l´accrocher. Il ne vit rien qui lui permettait d´assurer un secours en cas de chute. À moins de créer un point d´attache avec ce qu´il avait dans sa besace...
Fébrilement, Tasslehoff Racle-pieds chercha dans ses multiples sacoches quelque chose qu´il lui permettrait de faire un point d´attache.
Un sac de kender était une véritable mine à trésor. Toutes sortes d´objets pouvaient être trouvés et parfois étaient utiles ! En fouillant dans ses affaires, Tasslehoff découvrit un piton et de quoi l´enfoncer. Visiblement c´était de l´équipement de premier choix. Il faudrait sans doute trouver à qui ça appartenait afin de le lui rendre. Bah, il aura qu´à demander aussi. Il avait été déjà bien gentil de le ramasser !
Avec détermination, le kender saisit ses outils et s´approcha de la paroi Sud. Il commença alors son entreprise tentant d´être toujours le plus discret possible. Il fixa ainsi un premier point d´attache, qu´il renforça d´un second tout de suite après. Puis, il commença sa progression au-dessus du vide essayant d´y faire abstraction. Il se mouvait comme lui permettait le mur et ses prises. Ainsi, prenait-il son temps espérant ne pas trop faire de bruit qui pourrait éveiller l´attention d´êtres malintentionnés.
Avec toute l´ingéniosité dont est capable est membre de sa famille, Tasslehoff réussit à travailler discrètement. Il plaça son matériel et réussit à traverser la première section de son épopée. Il était maintenant sur la partie du sol non foulée par les pieds des hommes depuis plusieurs centaines d´années. Le sol était recouvert d´un fin manteau vert. Et le kender dût faire attention en marchant pour ne pas glisser. Sa curiosité le poussa à jeter un coup d´oeil dans la pièce derrière la porte. Il découvrit une pièce avec six tombes en pierre. Le même résidu de métal corrodé et de champignons recouvrent le sol et les tombes. Dans un coin, un jeune garde -du moins c´est l´impression qu´il donne- semble veiller sur la pièce. On peut voir à travers son corps le mur derrière lui. Quand il voit Tasslehoff, il lui fait un étrange salut martial puis se remet au garde à vous !
L´effroyable ravin laissé derrière lui, Tass´ se dirigea donc vers la salle poussée par sa curiosité. Mais ce qu´il y découvrit le glaça d´effroi. La surprise passait, voyant que le spectre ne semblait plus bouger ou du moins se tenait au garde à vous, il tenta un timide :
« Heu... salut. »
Il sourit de manière à inspirer confiance et ainsi pouvait-il cacher sa gêne. Ses pensées se bousculaient dans sa tête, il revoyait en boucle les quelques scènes qu´il semblait avoir vu derrière le torrent. Un fantôme... Bah voyons... Bien sûr, un fantôme. Tu cherches à parler à un fantôme. Mon pauvre vieux de Tass´, tu perds complètement la boule. Les fantômes n´existent pas. Et si même, ils existaient, ils ne te parleraient pas. Serrant timidement son petit piolet d´escalade, il était prêt à se jeter dans le vide et espérer que ses points d´attache tiendraient pour fuir cette terrible apparition.
Pourvu qu´elle s´estompe.
Le garde resta de marbre quelques instants, puis sembla jeter un coup d´oeil vers Tass´. Dès que le kender le remarqua, ses yeux roulèrent à nouveau en position droite. La situation aurait presque pu en être comique... S´il ne s´agissait pas d´un fantôme.
Tass´ déglutit difficilement. Il fit un pas en arrière par prudence. Puis, reprenant son courage, il fit :
« Alors comme ça, tu es un fantôme ? »
Voyant qu´il ne répondait pas, il ajouta en entrant prudemment dans la pièce :
« J´imagine que tu es le gardien de ces... ce lieu ? »
Il faillit glisser sur le limon pourrissant et se rattrapa alors contre le mur à côté de la porte. Tentant de faire bonne figure, il s´y accouda dans une position décontractée bien qu´il regrettait déjà son imprudence.
Le garde fut surpris : « Un fantôme ? Moi? Bien sûr que non ! Je suis le gardien jusqu´à la relève ! » - Toujours raide, il jeta un coup d´oeil furtif à l´air décontracté du kender - « humm »
Un léger soupir n´échappa pas à la perception de Tasslehoff. Cependant le gardien faisait tout son possible pour éviter que ce soit remarqué. Quoique... Un fantôme ça peut soupirer?
Tass´ resta surpris quelques secondes. Finalement, il préféra aller dans le sens du spectre :
« Hum, oui, excusez-moi. Qu´avais-je par la tête. Nous pourrions reconsidérer mes propos. Enfin bon... Comment vous nommiez-vous ? » dit-il d´un ton poli.
Il avait l´impression de totalement délirer et perdait le sens de la réalité. Il songea : de toute façon, sa lame me traversera sans me trancher, c´est entendu... Cela le rassura quelque peu. Il renchérit tout de suite fièrement :
« Moi, c´est Tasslehoff Racle-pieds, je viens de l´Est. »
Le soldat se tendit : « Je n´ai pas le droit de discuter, je suis de service pour garder les tombes des très estimés prêtres de Mischakal ! » - son ton était plus celui de la confidence que de la colère - « Du moins jusqu´à ce que la relève arrive... »
Un petit moment de silence passa...
« Vous n´auriez pas vu la relève? Par hasard... »
Le kender réfléchissait vite. De quoi il parle ? ... Il espère vraiment que la relève va arriver ? Va-t-elle vraiment arriver ? Que garde-t-il ? Qu´y a-t-il dans ces tombes ? ... Tass´, faut pas que tu ailles voir ça... Mais peut-être que... Non mon p´tit gars. Tu vas te mettre dans une belle... quoique...
Il sourit et fit sur le ton de la conversation tout en avançant:
« Donc tu es retenu là pour garder ceci... »
Il montra du menton les tombeaux. Hésitant, il lâcha d´un souffle :
« Pardonne ma curiosité, mais que ou qui gardes-tu ? »
Il serait les lèvres espérant ne pas avoir dit un mot de travers.
« Je ne suis pas retenu ! Mon travail est de garder les tombes des très estimés prêtre de Mischakal. Ceux qui, par leur vie, on montré un dévouement total envers la déesse ! »
Sur ces paroles il se redressa totalement, fier de son poste. Mais après quelques instants les épaules s´affaissèrent un peu : « Mais cela fait tellement longtemps... » Son air fatigué par toutes ces années à garder un tombeau était évident pour le kender, qu´est ce qu´il s´ennuierait s´il avait été à la place de ce garde ! Sans pouvoir bouger pendant... Des centaines d´années?
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... Et sans pouvoir ouvrir ces tombes pour s´occuper...
... Ouaip, mais il m´l´a déjà dit qu´c´étaient des prêtres de la déesse... Ha mais peut-être qu´ils gardaient sur eux des... non Tass´ ! Qu´ils gardaient même dans leur mort. Non Tass´ !!!
Pour cacher ses pensées, il tint la conversation :
« J´imagine que c´est des gens vachement célèbres. Vous voulez peut-être que j´aille chercher la relève, non ? Vous m´indiquez votre nom et j´vais glisser aux autres que vous les attendez. En tout cas, bravo à vous de tenir aussi longtemps. Franchement, c´est fort. J´aim´rai pas être à votre place. Faut dire... Le nombre d´heure que vous avez dû passer debout. C´est fou ça. Vous avez comptez ? »
Il attendit les plusieurs réponses avec un sourire poli, il se sentait de plus en plus à l´aise. Et puis, il arrivait toujours à ses fins... Fallait avoir confiance en ses atouts. Et puis, le fantôme commençait à lui être sympathique, s´il pouvait l´aider...
« Oh, si vous pouvez jeter un oeil, ce serait pas de refus ! Mon nom est Tejus, merci d´avance ! »
Il se tenait à nouveau droit, tout heureux d´avoir -peut être- une chance de voir arriver la relève.
Le kender intrépide hocha la tête :
« Très bien, mon vieux. Je reviens le plus vite possible. En attendant continue bien ta garde. »
Il sortit à reculons de la crypte. Toujours solidement attaché à la taille à sa corde, toujours en faisant attention à ne pas glisser sur le sol limoneux, il se hâta vers la paroi Est du tr... d´un détail-dont-il-fallait-tout-de-même-se-soucier-un-peu. Avant de reprendre sa tâche, il songea : pauvre vieux, c´est tout de même embêtant ça. J´pourrais bien faire quelqu´chose pour lui... Mais quoi... Et puis, c´est embêtant pour moi aussi... C´est que j´aimerai bien glisser un oeil ou deux... Il planta un point d´attache dans lequel il passa la corde de sauvetage tout en prenant son temps. Puis, il tenta de faire les deux mètres qui semblaient le séparer du coffre de toutes ses pensées et toutes ses attentes, espérances même.
Le soldat salua le kender lorsqu´il quitta la pièce. Tasslehoff se retrouva à nouveau seul avec la paroi. Il se décida à continuer, mais malheureusement l´exercice se révéla difficile. Les prises étaient petites, même pour un kender, mais pas impossible. Cependant il s´était mal lancé et il ne réussit pas à progresser en direction du coffret suspendu sur deux dalles...
Il se ressaisit, revit son point d´attache, son noeud autour de la taille. Puis, il réanalysa la situation, traçant son chemin en relevant chaque prise les unes après les autres qui le mèneraient jusqu´au coffre tant convoité. Enfin, il se décida et tenta une seconde fois sa chance.
Tasslehoff se fixa juste au dessus du petit coffret sans mettre les pieds au sol. Ce dernier pouvait s´effondrer à tout moment. Il se maintint donc avec la corde et les pieds sur le mur. Il souleva facilement le petit coffret et passa la main dessus pour en enlever les poussières et autres saletés. Il découvrit alors un magnifique coffret en bois de chêne, bardé de tiges en métal. La serrure était fermée, mais il sortit ses "outils" -reçu de ses parents au début de sa soif d´errance- et en un tour de main réussit à débloquer le verrou.
Fébrilement, il souleva le couvercle et découvrit à l´intérieur du récipient 5 magnifiques diamants aussi gros que son poing et taillés de manière à refléter toutes les couleurs de l´arc-en-ciel lorsque la lumière les traversait. Le tout faisait environ 5 kilos, et il pouvait le mettre dans sa besace, du moins si cela ne l´alourdissait pas trop...
Son attention fut tout à coup retenue par des bruits de voix provenant de l´ascenseur. Il ne comprenait rien à ce qui était dit, mais les sifflements qui ponctuaient les mots étaient caractéristiques des langues fourchues : les draconiens !
Les yeux rivés sur l´éclat étincelant d´une pureté superbe, Tass´ faillit perdre l´équilibre. Se rattrapant, il déposa fièrement son précieux butin au fond de ses poches. Quand les voix des draconiens retentirent au loin, le coeur du kender s´arrêta de battre durant quelques secondes. Il décida donc de se hâter. Il revint donc vers l´esplanade Est aussi vite que la prudence lui permettait.
Les bruits s´approchaient-ils ? Ils iraient de toute façon se cacher dans la crypte avec son nouvel ami.
Pour passer de ce côté là, le kender devait traverser le champ de vision du chaudron-ascenseur. Il jeta furtivement un oeil et choisit le bon moment pour passer en vitesse. En un temps record il fut de l´autre côté, à nouveau caché. Il avait eu le temps de voir un draconien mais c´était tout. Les bruits de voix ne semblaient ni se rapprocher, ni s´éloigner.
Ouf !
Il se hâta de se faufiler sans un bruit dans la pièce du fond où il fit signe au garde qu´il ne pouvait parler tout de suite.
Sans prendre garde à ce que disait le kender, le fantôme lui demanda : « La relève arrive? »
Sachant ce que Tass´ savait, ce n´était pas vraiment le cas. Hors de la pièce il n´entendait plus grand chose. Sans doute que les draconiens s´étaient éloignés...
Il lui glissa en baissant le volume de sa voix :
« Il y a des gens dans le couloir, des hommes reptiles. Ils n´ont pas l´air amical... »
Peut-être qu´il remarquera les changements à l´extérieur de cette pièce et que cela lui fera comprendre combien il a attendu... Peut-être me laissera-t-il garder la salle à sa place... Qui sait ? L´esprit du kender était vif et concentré sur plusieurs sujets, il était ravi de certaines de ses conclusions, malheureusement, les draconiens étaient toujours une menace réelle.
« Des homme-reptiles? » - la figure translucide sembla raffermir son poing sur son arme - « S´ils viennent je défendrai ce lieu jusqu´à la mort ! Ce ne sont pas les suppôts de Takhisis qui me font peur ! »
Le kender demanda :
« Des suppôts de qui ? »
Il regarda d´un air inquiet du côté de la porte et demanda innocemment :
« Tu veux jeter un oeil ? Tu n´es pas obligé de quitter ta place... Mais ne t´inquiète pas, j´protégerai ce lieu à tes côtes avec autant de ferveur que tu en offriras. »
S´il pouvait me laisser seul... peut-être finira-t-il par me faire confiance... Tiens ?
« Mais dis-moi, les tombes ont elles-même des protections, j´espère ? »
Le soldat fantomatique acquiesça et ignora la première question du kender. Il se rapprocha de la porte pour jeter un oeil et répondit en même temps : « Les tombes n´ont pas besoin de protections vu que ceux qui oseraient les profaner seraient sans doute maudits par les dieux eux-mêmes ! »
Il retourna auprès de Tass´ : « Je ne vois personne dans le couloir si ce n´est des prêtres qui ont dû se demander pourquoi je n´étais pas à mon poste... » Et il se remit à sa place.
Le curieux kender -certes un pléonasme- se rapprocha et jeta un oeil craignant de voir des homme-dragons. Mais il n´y avait personne dans les couloirs aux alentours...
Le kender se demandait où le garde pouvait bien voir ces prêtres... Il haussa mentalement les épaules. Il porta son attention au restant de la salle. Hormis les tombes, qu´y avait-il dans la salle ? Puis, il tenta de percevoir les voix reptiliennes...
Le kender n´entendait rien si ce n´était quelques bruits diffus mais non repérables à cause de la sonorité des lieux... Le garde fantomatique se tenait toujours silencieusement à sa place.
Le kender haussa les épaules. Le garde se montrait irrécupérable. Cela aurait pu le désespérer en d´autres circonstance car il aurait bien aimé jeter un coup d´oeil dans les sarcophages mais il commençait à être réellement fatigué. Allait-il rejoindre les autres tout de suite. Il fallait d´abord attendre que le danger passe. Oui, attendre d´être sûr qu´il y est plus personne sur le chemin du retour. S´il fallait attendre, pourquoi pas ne pas dormir un peu... Oui, ce serait une bonne idée. Sauf qu´ils allaient s’inquiéter. Hum, c´est qu´il était bien calé, là, contre le mur. Non, il ne faut pas s´endormir ! Mais c´est dur de...
Et le kender s´endormit de fatigue, serrant contre lui ses besaces.
Le kender s´était endormi, oubliant son matériel accroché au mur et sa besace de l´autre côté. Il se réveilla donc en pensant à ses affaires ! Il passa la porte en trombe sous le regard interrogateur du garde, et vit que tout était en place. Il n´avait aucune idée du temps qui s´était écoulé... Il retourna dans la tombe afin de voir s´il n´avait rien oublié -non pas qu´un kender s´inquiète tant de ses affaires mais...- « Non, toujours pas de relève j´imagine...? »
Le coeur bâtant à tout rompre, le kender répondit précipitamment :
« Toujours pas ! Personnellement, j´ai pas vu les prêtres. Mais chuis fatigué. Je vais pousser plus loin pour voir s´il n´y a pas de relèves plus loin. Hein ? »
Il n´attendit pas la réponse et fit le trajet dans le sens inverse. Prenant soin de ne pas tomber lors de la varappe contre la paroi murée.
Le kender glissa sur le dernier mètre. Il eut un haut le coeur, mais il se rattrapa in extremis, s´écorchant les mains. Il finit de remonter sur l´esplanade, harassé par son effort. Essoufflé, il regarda ses mains ensanglantées. Il les pansa, affligé, avec des longues bandes de tissus relativement propres.
Une fois l´obstacle traversée, non sans sueur froide, il se précipita pour rassembler ses affaires. Il ne savait pas combien de temps, il s´était absenté. Mais, il était préférable de rentrer avant que les autres se réveillent. Il pensa à la tête de Flint, une tête le surplombant, empestant tabac et bière, joufflu, rouge, la jugulaire battante, les poils de barbe hérissés de colère, il frissonna et récupéra sa cordée et se dépêcha de rentrer le plus discrètement possible refaisant le chemin emprunté déjà deux fois maintenant.